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Regards sur notre monde

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Annalevine

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
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Il y a 5 heures, landbourg a dit :

https://www.franceculture.fr/emissions/lessai-et-la-revue-du-jour-14-15/le-jesus-de-nietzsche-revue-etudes

Ça se discute. 

"...l’Antéchrist, c’est Jésus lui-même, avant qu’on ne lui fasse porter les oripeaux du Christ-Roi, avant que l’apôtre des gentils ne trahisse son message pour le porter aux quatre coins du monde..."

"...C’est pourquoi, ajoute Cacciari, le mot de Nietzsche « Dieu est mort » peut être prononcé par le christianisme lui-même, et plus encore : il en constitue l’annonce fondamentale ». Le christianisme réaliserait ainsi le paradoxe d’une religion portant en elle le ferment de sa propre sécularisation, de son dépassement vers l’athéisme des esprits libres...."

Les citations sont tronquées, il ne s’agit pas de citations d’ailleurs, mais de mots. Je n’ai lu nulle part des phrases entières  en louange de Jesus chez Nietzsche.

Ce qui m’étonne c’est cette permanence à redresser sans cesse les écrits de Nietzsche pour  finalement lui faire dire le contraire de ce qu’il a écrit. Onfray est lui aussi un spécialiste du redressement des écrits de Nietzsche.

En fait les nietzschéens sont emportés par le mouvement littéraire, puissamment romantique nietzschéen. Et je les comprends, Nietzsche me fascinait aussi quand j’étais ado. Je me souviens de cette phrase : « mais il faut encore porter du chaos en soi pour devenir une étoile dansante ». Il y a plein de phrases de ce type. Il y a quelque chose de SPECTACULAIRE chez Nietzsche. Le lyrisme de Zarathoustra fait penser au lyrisme des prophètes hébraïques. Cela emporte, fascine, excite, éblouit de l’intérieur la volonté de puissance qui nous pousse, en nous, à l’action. Cela énergise . Surtout lorsqu’on est de sexe mâle. Disons que Nietzsche a une écriture qui bande sans cesse. C’est le super mec quoi. 
J’aime bien me laisser exciter par son écriture mais bon je fais quand même gaffe aussi au fond de son écriture. Et puis la société actuelle produit aujourd’hui des aphrodisiaques à tous les coins de rue. Plus besoin de Nietzsche.

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Membre, 59ans Posté(e)
landbourg Membre 2 514 messages
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Il y a 15 heures, Annalevine a dit :

Les citations sont tronquées, il ne s’agit pas de citations d’ailleurs, mais de mots. Je n’ai lu nulle part des phrases entières  en louange de Jesus chez Nietzsche.

Ce qui m’étonne c’est cette permanence à redresser sans cesse les écrits de Nietzsche pour  finalement lui faire dire le contraire de ce qu’il a écrit. Onfray est lui aussi un spécialiste du redressement des écrits de Nietzsche.

En fait les nietzschéens sont emportés par le mouvement littéraire, puissamment romantique nietzschéen. Et je les comprends, Nietzsche me fascinait aussi quand j’étais ado. Je me souviens de cette phrase : « mais il faut encore porter du chaos en soi pour devenir une étoile dansante ». Il y a plein de phrases de ce type. Il y a quelque chose de SPECTACULAIRE chez Nietzsche. Le lyrisme de Zarathoustra fait penser au lyrisme des prophètes hébraïques. Cela emporte, fascine, excite, éblouit de l’intérieur la volonté de puissance qui nous pousse, en nous, à l’action. Cela énergise . Surtout lorsqu’on est de sexe mâle. Disons que Nietzsche a une écriture qui bande sans cesse. C’est le super mec quoi. 
J’aime bien me laisser exciter par son écriture mais bon je fais quand même gaffe aussi au fond de son écriture. Et puis la société actuelle produit aujourd’hui des aphrodisiaques à tous les coins de rue. Plus besoin de Nietzsche.

On traverse le nihilisme , il s'agit de le dépasser. Après l'ivresse des cimes .... 

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Membre, 59ans Posté(e)
landbourg Membre 2 514 messages
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https://fr.m.wikipedia.org/wiki/L'Antéchrist_(Nietzsche)

 

Nietzsche est très critique envers la religion institutionnalisée et la classe des prêtres, de laquelle il descend pourtant. La majorité du livre est ainsi une attaque systématique, logique et détaillée des interprétations des mots du Christ par saint Paul et ceux qui l'ont suivi.

« Saint Paul déplaça tout simplement le centre de gravité de toute l'existence, derrière cette existence — dans le “mensonge” de Jésus “ressuscité”. »[5]
 
 
Mais Jésus, pour Nietzsche, par sa passivité même, son « idiotie » morale, était un homme délivré du ressentiment. C'est pourquoi, dans une certaine mesure, le titre « Antéchrist » se réfère également à la relation philosophique ambigüe entre Jésus et Dionysos : alors que Dionysos est passif et affirmateur face aux déchirements de la réalité, le Christ est seulement passif, mais exempt de toute haine du monde.
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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
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Il apparaît que ce fameux « moi » dont il semble impossible de se défaire au moins dans la pensée ( « je » pense, il y a un « je » qui pense, ici j’identifie le je et le moi, je n’en suis pas au « je est un autre », formule romantique peut être judicieuse, mais simplifions) il apparaît que ce moi n’est absolument pas une réalité neutre encore moins objective. Ce moi est chargé de déterminations dont nous ne pouvons pas prendre conscience. Il y a une limite au retour permanent sur soi. Il existe la conscience des choses à partir de laquelle nous en induisons la conscience de soi, mais ça s’arrête là.
 

Il peut toujours exister sur le papier des modèles, dans lesquelles il existera une conscience de la conscience  de soi, mais nous sommes incapables, dans la réalité (qui n’est pas le modèle) de développer une conscience de la conscience de soi.

Quand nous essayons de le faire, au risque de faire des noeuds avec nos neurones, nous retombons sur la conscience de soi. 

Or ce moi est toujours perçu comme neutre, détaché du monde, et par là d’une objectivité totale. Surtout quand il s’agit d’un moi occidental et encore plus quand il s’agit d’un moi cartésien. Ce moi-là se pense totalement dégagé du monde, capable donc d’avoir une vision du monde à partir d’un lieu situé hors du monde.

Un tel moi s’affirme souvent ( mais pas toujours, je pense à Spinoza, encore que les Judéens de son époque, un peu moins cons que les non Judéens, ont vite compris que Spinoza développait un athéisme radical) un tel moi donc s’affirme souvent comme ne croyant en rien car un tel moi se pense regard pur, non déterminé, sur le monde. Ce moi tombe pourtant lui aussi dans cette croyance : la croyance qu’il se situe hors du monde, qu’il est sauf de toutes déterminations.

Bien sûr nous tombons sur la théorie de l’intention. Dans tout acte de conscience il y a une intention. Ceux qui ont pensé cela ont bien sûr vu qu’il était toujours possible de les critiquer quant à leurs intentions, dont ils n’auraient pas conscience. En reconnaissant que toute conscience est intentionnelle ils se sont cuirassés contre la critique en prétendant connaître l’intention, et grâce à cette connaissance, ils pouvaient prétendre se placer hors de cette intention. Mais cet effort pour s’extraire de toutes critiques  est encore intentionnel. Une conscience  non intentionnelle, reste quand même intentionnelle.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
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L’éducation des enfants est un sujet que j’ai toujours abandonné au « public ». J’ai appliqué mes méthodes à mes enfants, puis, quand je fus dégagé de mes obligations professionnelles, j’ai appliqué mes méthodes aux enfants et ado rejetés par le système scolaire. La cinquantaine de jeunes dont je me suis occupé, je les ai tous menés au bac, malgré des handicaps parfois difficiles à surmonter. Ce fut certes un travail épuisant mais j’y suis arrivé. 
Je me suis complètement détourné des discussions publiques sur l’enseignement considérant que toutes ces discussions ne servaient pas à grand chose. J’ai toujours préféré l’action à la parlotte. 
Je regarde vivre tous ces jeunes et je me dis : j’ai contribué à leur formation. Je peux m’appuyer sur des réalisations concrètes. Et non pas sur des mots.

Mais quand j’entends Zemmour donner son avis sur l’éducation des enfants, alors là, tout de même, j’ai envie d’intervenir dans la discussion publique.

Il y a ce sempiternel retour sur mai 1968 qui aurait cassé toutes les autorités. 
Se rend-il compte ce jouisseur ( et il a raison de l’être bien sûr, la question n’est pas là) c’est qu’avant 1968 il n’aurait jamais pu vivre publiquement la relation sexuelle et amoureuse qu’il affiche avec Sarah ?  Qu’avant 1968 les divorcés étaient regardés de travers ? Que vivre la vie amoureuse qu’il vit publiquement, en toute liberté, il aurait été obligé de la cacher ? Que la publicité faite autour de sa vie amoureuse aurait ruiné son crédit politique ? Se rend t il compte qu’avant 1968 il n’aurait jamais pu réhabiliter Petain comme il le fait aujourd’hui ? Qu’aucun média n’aurait relayé ses idées ? Se rend il compte que son côté disruptif comme on dit, il n’aurait jamais pu le développer publiquement ? 
Cet homme bénéficie et utilise à fond, pour sa pomme, de toutes les libertés apportées par mai 1968, il en jouit à fond et ensuite il attaque l’esprit de mai 1968. Dans le genre égoïste, dans le genre surtout mâle égoïste qui prend son plaisir et stigmatise le plaisir des autres il fait fort.

Mais à qui plaît il cet homme ? A des hommes de plus de 70 ans ? Ou à des hommes de plus de 50 ans qui vivent dans un passé fantasmatique qui n’a jamais existé ? Qui a enseigné ses enfants ? Je parierai que c’est son épouse, comme il arrive dans les familles sémites traditionalistes ou d’ailleurs aussi dans la plupart des familles courantes. 

Ce sujet de l’éducation du coup j’ai bien envie d’en parler et de mettre sur papier, au moins pour moi et mes enfants, mes idées. Fabriquées dans l’action.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
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Sur l’éducation, ou plutôt sur l’enseignement, il y a beaucoup à dire. Mais, la méthode Zemmour qui consiste à parler d’autorité, de discipline de fer, de port de blouses, d’éviction des handicapés, de suppression de l’anglais en primaire, etc. est une méthode que je trouve imbécile. 

La question de l’enseignement je la traiterai autrement : que voulons nous enseigner à nos enfants ? Pour ma part il est vrai que j’ai doublé l’enseignement de mes fils et des enfants et ado dont j’ai eu la charge par mon propre enseignement, dans la mesure du possible. Donc la première question concerne les programmes. 

Concernant les sciences, math, physique, chimie, informatique, je ne vois pas de révolution à faire, sinon stabiliser le vocabulaire et intégrer les avancées des sciences. 
 

Concernant  le Français j’accentuerais le côté technique : apprendre à lire et à écrire rapidement de manière que l’enfant ait rapidement un sentiment de maîtrise de la langue (maîtrise : satisfaction de la volonté de puissance). Mais pas seulement lire et écrire. Aussi, et c’est essentiel : parler. Enseigner l’enfant dans l’art du « parler ». Parler.C’est essentiel dans l’enseignement. C’est comme cela que se reproduise les inégalités. Dans les classes dominantes, nombreux sont ceux ( pas tous) qui parlent, parlent sans cesse à leurs enfants et permettent à l’enfant de s’exprimer, sans censure. La transmission par la parole est fondamentale et c’est cette transmission là, invisible, qui explique en grande partie la reproduction des élites. Parler, parler, parler, au début sans opposer aussitôt une morale. Le langage parlé porte en lui des structures fondamentales, inconnues, dynamiques. 

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
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Quand, le matin pour elle, le soir pour moi, mon épouse me dit, en regardant devant elle la marina, et au delà les montagnes, quand elle me raconte les deux  petites familles de lézards qui se promènent dans l’appartement, et les oiseaux réunis, en famille aussi, sur le balcon, et les arbres en fleurs, et leur exubérance qui leur ont permis de surmonter les blessures du cyclone, il y a quelque mois, quand  elle me dit l’amour de nos fils pour nous, et notre amour pour eux, eux que notre imaginaire, que nous leur avons légué, a permis d’affirmer leurs désirs d’action, de conquête et de création, quand elle me dit : ce matin je me sens prête à conquérir le monde, alors je sens en elle se déployer ce désir de puissance, qui est d’abord le désir de déployer dans le monde, l’énergie  qui encore nous inspire.

La volonté de puissance c’est cela : faire en sorte que cette énergie qui nous habite puisse se déployer comme les ailes de l’oiseau se déploient dans l’air qui lui résiste.  Volonté et résistance sont le couple qui anime le monde.

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  • 2 semaines après...
Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
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Il y a des relations sociales qui ne changent pas beaucoup à travers le temps. Notamment la relation parents-enfants. Je suis toujours sidéré quand je vois comment certains enfants et adolescents sont traités. Dés qu’un enfant est perçu comme « différent » il engendre l’angoisse chez les parents. Cette différence est perçue comme telle lorsque les comportements de l’enfant divergent par rapport aux comportements attendus. Si l’enfant est ouvert, gai, enclin à une relation affective fluide, s’il répond aux attentes : mon enfant est intelligent, mon enfant intègre sans problème les exigences de la vie sociale, mon enfant est affectueux avec moi et avec les autres, etc ; bref dans ce cas-là l’enfant est épargné, tout va bien, mon enfant ne me pose aucun problème. Mais dès que l’enfant diverge, dès qu’il est possible de lui décerner certains qualificatifs considérés comme dévalorisants : introverti, réservé, lunatique, dès qu’il est manifeste que l’enfant n’aime pas spontanément les autres, mais qu’il attend d’abord d’être vu, reconnu, considéré, alors l’enfant est en danger. C’est alors qu’intervient ce que j’appelle : le désir de tuer l’enfant.

Tuer l’enfant c’est tuer ce qu’il manifeste être, afin de donner naissance à l’enfant tel qu’il doit être, tel que les parents espèrent qu’il soit.

Dès qu’il apparaît manifeste que l’enfant ne se dirige pas spontanément vers la voie royale de la conformité, alors l’angoisse naît chez les parents. Mon enfant est différent.

Il s’agit d’abord d’une angoisse sociale. Si mon enfant est différent, alors l’infamie tombera sur moi, son parent. Je serai déconsidéré. L’enfant alors subit la violence parentale. Ses parents vont tout faire pour que l’enfant devienne autre que ce qu’il apparaît être, ou ils nieront la différence de l’enfant, sans même tenter de la reconnaître et d’agir en conséquence, ils cacheront l’enfant..

Ce sentiment de déconsidération sociale est un réflexe psychique normal. La différence de l’enfant oblige à réfléchir sur la question de la différence. Et cette obligation de réflexion est souvent malvenue dans une société qui, par ailleurs, mobilise tant l'attention. Mon enfant pose problème ? Je veux d’abord exploser la question. Mais ce faisant je tue l’enfant, sans même m’en rendre compte. Pourtant il n’ y a pas d’autre voie praticable que celle qui consiste à accepter de considérer la question. Le seconde angoisse, après l’angoisse sociale est : que va devenir mon enfant dans la société actuelle ? Cette angoisse-là est d’un tout autre ordre. En général elle n’ouvre pas sur le meurtre de l’enfant, elle ouvre sur l’effort affectif de révéler l’enfant à lui-même.


 

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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La complexité de la psychologie humaine est encore plus étonnante que ce que je pouvais imaginer. Il existe beaucoup de grilles pour comprendre cette complexité. Mais toutes ces grilles sont encore trop grossières. 


Quand  je me me mets en rage ici des que je perçois que telle personne qui se veut défenseure des enfants couve en elle un désir de prédation contre les enfants, j’explose.  Mais ma colère n’est elle pas ingénue ? Car la personne en question ne sait même pas qu’elle nourrit en elle un désir de prédation. 

Mais alors pourquoi venir sur un forum tel que celui ci ?

Si j’affine ma pensée je dirais que le forum est construit comme une tribu. Il est possible de retrouver ici un atavisme tribal. Avec un créateur, administrateur, et des tenants de l’ordre tribal, qui exécutent les ordres du créateur. 

Je peux mépriser les tenants de l’ordre, il n’empêche que je suis là.  

Que cette tribu puisse être un laboratoire me paraît évident.

Quel point commun entre une petite provinciale assise sur un petit pouvoir local et moi dont la puissance active agit dans le monde entier ?
 

Pourquoi je viens dans une tribu provinciale  quand ma lignée est en train de conquérir avec succès les continents ?

Il y a quelque chose qui vient de mon passé. Les êtres tribaux d’ici coïncident avec des êtres (morts) de mon histoire personnelle. J’utilise ces êtres tribaux comme incarnation possible des morts. 

Mais n’y a t il que cela ?

Non.

 
Au fond de moi il y a cette étrange compassion pour ces êtres  tribaux , pour ces prédateurs et prédatrices.

Bien sûr je perçois que telle censeure jouit d’être censeure, jouit de parler des tueurs d’enfants. Mais si je fouille au plus loin je nourris une compassion étrange pour ce type de prédatrice.

Parce que ce type de prédatrice, bien vivante, coïncide avec une morte.

Ou un mort.

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  • 2 semaines après...
Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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Ce peut être une absence. Et, à la faveur de chevauchements entre des phrases écrites là, dans un endroit immatériel, qui permet d’éviter toute incarnation, l’animation de cette absence, par le verbe, les phrases écrites ici.

Alors c’est un dialogue entre cette absence soudain animée et moi même. Mais les phrases écrites ici sont souvent si étrangères à l’absence, à l’absent ou à l’absente, que je reste choqué. 

Il y a un entêtement à vouloir que vive ici cette absence. Il y a en fait un entêtement que vive cette absence, ici ou ailleurs, mais ici il y a parfois des coïncidences.

Et pourtant je sens que s’évanouit lentement cette absence, elle s’évanouit en tant qu’absence, pour ne plus exister, pas même comme absence.

Mes yeux s’ouvrent sur la réalité sans densité de ceux qui s’expriment ici. Et je prends conscience de l’étonnante étrangeté…
 

Il est possible et même probable que le monde fonctionne et se meut dans cet affrontement des étrangers entre eux. 
 

L’incessante transformation du monde est le résultat d’une guerre incessante. 

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Membre, SaXo, 105ans Posté(e)
saxopap Membre 7 391 messages
105ans‚ SaXo,
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il y a une heure, Annalevine a dit :

Ce peut être une absence. Et, à la faveur de chevauchements entre des phrases écrites là, dans un endroit immatériel, qui permet d’éviter toute incarnation, l’animation de cette absence, par le verbe, les phrases écrites ici.

Alors c’est un dialogue entre cette absence soudain animée et moi même. Mais les phrases écrites ici sont souvent si étrangères à l’absence, à l’absent ou à l’absente, que je reste choqué. 

Il y a un entêtement à vouloir que vive ici cette absence. Il y a en fait un entêtement que vive cette absence, ici ou ailleurs, mais ici il y a parfois des coïncidences.

Et pourtant je sens que s’évanouit lentement cette absence, elle s’évanouit en tant qu’absence, pour ne plus exister, pas même comme absence.

Mes yeux s’ouvrent sur la réalité sans densité de ceux qui s’expriment ici. Et je prends conscience de l’étonnante étrangeté…
 

Il est possible et même probable que le monde fonctionne et se meut dans cet affrontement des étrangers entre eux. 
 

L’incessante transformation du monde est le résultat d’une guerre incessante. 

J'aime cette idée de dialogue...cet affrontement des étrangers entre eux..;...tu écris sans retenue, tu balances et ne considère rien d'autre que ton sentiment ! 

OOOh pétard que c'est bon !  cette franchise indécente, cette brutalité sincère.

J'espere que nous serons nombreux à t'entendre. Chateaubriant disait: " quand on ne parle pas de lui on pense qu'il est sourd."

Tu ne parles pas de toi..;tu parles pour nous ! 🙂 

bise

 

 

 

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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Quand je sors de l’immatériel, c’est à dire de la possibilité pour moi de faire coïncider les ombres avec la « présence » désincarnée, alors je découvre d’un œil froid ce que sont les ombres : des êtres réels pour la plus grande partie appartenant à la classe moyenne. 
 

Cette classe moyenne je la connais peu. Par mes origines et mon métier je fus toujours en position de force. J’avais le pouvoir. Quand on a le pouvoir nous ne voyons pas que les personnes avec lesquelles nous interférons s’adaptent à nous.

 
Ici  nul n’a à s’adapter. Les relations de pouvoir n’existent pas.

La classe moyenne ici existe. Ce que je découvre d’elle me laisse pensif. 

Les différences culturelles entre cette classe et ma propre appartenance culturelle  sont incroyables. Et je me demande si cette fameuse guerre des civilisations n’est pas une imbécilité de plus pondue par cette classe moyenne. Car il est bien possible que je sois plus proche de « certains » appartenant à des civilisations totalement étrangères à la mienne que de certains de mon propre pays.
 

Mais au sein même de cette classe moyenne, conventionnelle, assise sur des savoirs érigés en dogmes, confite dans ses habitudes, il existe des minorités, ou des solitaires, qui transcendent cette culture de merde. 

Impossible de généraliser. 


Je peux parler de majorité mais non de totalité.

 

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)

J’ai toujours pensé que l’impossibilité dans laquelle je me suis souvent trouvé de ne pas réussir à déporter l’attention de certains interlocuteurs vers des mondes ou des représentations qui ne soient pas les leurs provenait de leur mauvaise foi ou de leur imbécillité.

Il m’aura fallu beaucoup d’expériences pour me rendre compte que l’impulsion première, pour chacun, est de référencer à un monde, qui soit le sien, et ce monde est clos. Il n’ y a pas de mauvaise foi, ni d'imbécillité, il y a un fonctionnement dans un univers clos.

Dans un tel univers toute parole parait issue de cet univers même. Toute parole est recyclée à l’intérieur de cet univers. Nous restons dans notre « grotte », notre « cave » comme le traduisent nos amis britanniques.

Ne pas sortir de sa cave finit par engendrer un vieillissement, un flétrissement, une extinction lente.

Ce qui permet de prendre conscience qu’il existe un autre monde que le sien c’est l’expérience décidée, issue de la curiosité, ou l’expérience subie, issue de la nécessité, des circonstances. La curiosité est une émotion, classée dans la rubrique « sentiment » au sens large. Je peux comprendre que le sentiment soit violemment attaqué par qui se bat avec énergie pour rester dans sa cave. Celui-là aussi connait le sentiment, et son attaque est d'abord dirigée contre lui-même au nom d'une volonté qui exige le confort et redoute le risque.

La condition humaine est de devoir toujours s’exposer à l’expérience nouvelle pour croître, grandir et vivre. Cette exposition a son revers : la peur de l’échec, la peur du risque, la peur de mourir.

Pourtant ces peurs doivent être affrontées pour qui veut vivre.

Il n’ y a pas de port final, il n’ y a pas de terre promise, il n’ y a pas d’Éden, ni de Paradis. Il y a juste des escales, de temps en temps, qui permettent de souffler avant de repartir.

Le désir de s’arrêter dans un Éden, définitivement, est un désir de mourir. Ce désir exerce aussi une puissante séduction. Désir de vivre, désir de mourir. Une danse, un rythme.


 

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Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 17 616 messages
Forumeur confit,
Posté(e)
il y a 20 minutes, Annalevine a dit :

J’ai toujours pensé que l’impossibilité dans laquelle je me suis souvent trouvé de ne pas réussir à déporter l’attention de certains interlocuteurs vers des mondes ou des représentations qui ne soient pas les leurs provenait de leur mauvaise foi ou de leur imbécillité.

Curieux cette intention chez vous de vouloir à tout prix convaincre son auditoire ?

La métaphore de la grotte et l’isolement artificiel que cela procure ne correspond pas à la représentation que j’ai de nos différences de jugement, aux uns et aux autres.

Je préfère l'image du projecteur à la grotte, chacun oriente le rayon lumineux selon sa perception du sujet, sous un angle d’éclairage qui est le sien propre, c’est-à-dire celui de sa compréhension et de son expérience.

Pour qu’elles raisons les zones d’ombres d’autrui auraient plus ou moins d’importance que les miennes ?

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)

La France est probablement à un carrefour de son histoire. Elle tend à s’appuyer sur une image d’elle-même issue du passé, Zemmour s’appuie sur cette image. L’image d’une France impériale. Il anime le désir du retour à la France impériale. 

Cette nostalgie peut être séduisante. Mais je ne pense pas que le passé reviendra. 

Pour mener une politique impériale, aujourd’hui, il faut régner sur un pays homogène sur le plan ethnique, tels les pays asiatiques ou la Russie. Ou alors il faut régner sur un pays qui reconnaît les communautés et leur donne une perspective de dépassement dans la conduite d’une politique conquérante comme les USA et les nations affiliées, les Anglo Saxons.

Certes il existe des pays qui ne se surpassent pas et qui vivent tranquillement. Mais il n’y en a peu et cela n’est possible que dans des pays ethniquement homogènes. Lorsqu’il n’y a pas de politique de dépassement dans un pays où coexistent des communautés  dissemblables il y a tôt  ou tard des conflits violents internes.

La France se veut homogène, c’est pourquoi elle prône l’assimilation. C’est la voie choisie par Zemmour. Ça ne marchera pas. Les communautés  qui vivent sur notre territoire sont démographiquement trop importantes et ont des cultures trop différentes pour tenir dans l’assimilation. 

Il faudra tôt ou tard reconnaître la diversité des communautés en France. Ce qui fera que la France deviendra un pays autre que la France du passé. 


Reconnaître la diversité des communautés obligera néanmoins la France à se dépasser dans une vision conquérante renouvelée. 

Zemmour mène un combat d’arrière garde même s’il peut animer une certaine nostalgie romantique.

Sa nostalgie conduira à la violence. 

Et la violence actuelle est causée par le refus de la France de reconnaître les communautés. 
 

Ce qui rend néanmoins difficile la reconnaissance des communautés c’est aussi le passé impérial de la France. La communauté  algérienne vit dans le ressentiment contre la France. Nous payons là notre passé colonial.

Ça  ne va pas être facile de réaliser l’unité.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)

L’identité, cette fameuse identité dont on parle si souvent, ne se révèle finalement que dans l’opposition. C’est au moment où je veux vivre selon mon inspiration, que je me déploie dans le monde ou que je tente de m’y déployer, que le monde me résiste ou me nie, ou pas. Si le monde me résiste ou me nie alors je prends conscience de mon identité.

La résistance du monde fonde l’identité. Sans la résistance du monde l’individu se démembre et sombre dans l’informe. C’est pourquoi la guerre pilote l’univers écrivit Heraclite.

Néanmoins il n’est pas utile de verser dans la guerre totale. Les plus forts de toutes façons finissent par s’imposer et les plus faibles finissent par rentrer dans le rang. Mais même le faible a besoin de cette résistance pour acquérir quelque structure solide. Sinon le faible, mais aussi le fort, sans résistance à vaincre ou à honorer, sombrent dans l’informe.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)

Il y a quelque temps, assez proche, j'utilisais le forum comme moyen de discuter avec les "morts". Par "morts" j'entends des êtres de mon monde mental.

Je me suis dit que c'était un trait de mon caractère d'agir ainsi.

Mais je m'aperçois en fait qu'il y a quantité de foromeurs qui viennent ici discuter avec des personnes de leur monde mental et non pas avec les personnes réelles ou qui tentent de l'être (réelles) ici. 

La difficulté, quand on rentre dans un dialogue avec une personne qui parle non avec soi mais avec un personnage de son monde mental, c'est que, pour dialoguer, il faut  accepter d'être ce que l'autre veut que l'on soit. Mais s'obliger à devenir un être que nous ne sommes pas a des conséquences psychiques déstabilisantes. Il vaut mieux renoncer à son désir de communiquer, plutôt que de tenter de  devenir ce que nous ne sommes pas.

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Membre, 55ans Posté(e)
Danoketian Membre 17 220 messages
Maitre des forums‚ 55ans‚
Posté(e)
il y a 4 minutes, Annalevine a dit :

Il y a quelque temps, assez proche, j'utilisais le forum comme moyen de discuter avec les "morts". Par "morts" j'entends des êtres de mon monde mental.

Je me suis dit que c'était un trait de mon caractère d'agir ainsi.

Mais je m'aperçois en fait qu'il y a quantité de foromeurs qui viennent ici discuter avec des personnes de leur monde mental et non pas avec les personnes réelles ou qui tentent de l'être (réelles) ici. 

La difficulté, quand on rentre dans un dialogue avec une personne qui parle non avec soi mais avec un personnage de son monde mental, c'est que, pour dialoguer, il faut  accepter d'être ce que l'autre veut que l'on soit. Mais s'obliger à devenir un être que nous ne sommes pas a des conséquences psychiques déstabilisantes. Il vaut mieux renoncer à son désir de communiquer, plutôt que de tenter de  devenir ce que nous ne sommes pas.

Petite pause s'impose !!!:)

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Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 17 616 messages
Forumeur confit,
Posté(e)
il y a 12 minutes, Annalevine a dit :

Il y a quelque temps, assez proche, j'utilisais le forum comme moyen de discuter avec les "morts". Par "morts" j'entends des êtres de mon monde mental.

Bonjour Annalevine,

Vous me semblez très étrange comme individu ?

A la réflexion je me demande si vous n’avez pas un complexe de supériorité ?

Ou bien vous êtes convaincu de votre mission d’influenceur et de constater que vos discours n’ont pas les effets attendus sur la piétaille ?

Si les personnes ne correspondent pas exactement à vos idées ou convictions, nous sommes morts, c’est bien cela qu’il faut comprendre ? :D

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