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Regards sur notre monde

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Annalevine

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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Quelques idées relevées dans mes lectures.

Sujet science. Les Chinois n’ont pas du tout les mêmes représentations du monde que les Occidentaux. Nous pensons origine, fin ; pas eux. Il n’y a pas d’origine, pas de fin, que des « processus ». Ce qui ne les empêchent pas de faire progresser les sciences.

Toujours sujet science : les sémites pensent : son, les indo-européens : image. La parole chez les sémites est apparentée au son. Leur pensée est verbale.

Les Japonais relèveraient de l’animisme. Ainsi ils parlent et communiquent avec les animaux, persuadés qu’il y a une intelligence animale et même végétale. Pour l’occidental européen l’animal est une machine. Influence cartésienne . Les Américains aussi parlent aux animaux. L’utilitarisme.

En écoutant Picq je vois qu’il intègre dans son discours les deux pensées, cerveau gauche, cerveau droit, dit-il. Picq travaille avec des savants du monde entier. D’où son ouverture d’esprit. Je faisais une erreur, et je pressentais cette erreur quand j’opposais la pensée analytique, temporelle, logique à la pensée spatiale, que je qualifiais : synthétique. Synthétique n’est pas le bon mot. Le bon mot pour désigner la faculté de la pensée spatiale c’est : l’induction (mise au point de Pïcq)

Jusqu’à présent les anthropologues nous disaient que sapiens était sorti d’Afrique poussé par la recherche de nourriture ou de conditions climatiques plus favorables. Influence marxiste et déterministe : l’homme est naturellement une chose, donc il n’agit que sous la contrainte de besoins et de désirs. Picq visiblement a dû revoir sa copie. Il ajoute maintenant : et sapiens est sorti d’Afrique, sans doute AUSSI mu par une volonté, une inspiration, (le cerveau droit). Quand il parle de sapiens qui vogue sur l’océan sans savoir où il va alors il dit qu’il a fallu que sapiens bâtisse des représentions du monde (sans doute à base religieuse, encore que la religion de l’époque n’avait rien à voir avec les religions d’aujourd’hui). Sinon il ne serait pas parti explorer l’inconnu.

La foi est un truc de nomade. C’est le mouvement, la marche, qui engendre la foi. Avoir la foi c’est : explorer l’inconnu en étant assuré de découvrir ainsi l’inimaginable. C'est cette assurance qui est : la foi. C'est elle qui a permis à sapiens d'avoir tous les courages.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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Selon Jacques Monod (le hasard et la nécessité) il pourrait bien arrivé un jour qu’une théorie universelle « enveloppant à la fois la relativité, la théorie des quanta, une théorie des particules élémentaires » soit conçue par les scientifiques. « Pourvu que certaines conditions initiales puissent être formulées » , cette théorie globale contiendrait une cosmologie qui prévoirait l’évolution générale de l’Univers. Cependant « ces prévisions ne pourraient être que statistiques » La théorie contiendrait la classification périodique des éléments par exemple mais elle ne pourrait déterminer que la probabilité d’existence de chacun d’entre eux. Autrement dit cette théorie prévoirait l’apparition d’une certaine classe d’objets (des planètes, des étoiles, des galaxies) mais elle ne pourrait pas prévoir des événements particuliers (le soleil tel qu’il est, la terre telle qu’elle est, etc.)

Pour Monod la biosphère ne contient pas une classe d’objets (classe = prévisible) mais elle constitue un événement particulier. Elle serait donc imprévisible, non déductible des conditions initiales. Elle serait certes compatible avec la théorie, explicable même par la théorie, mais son apparition ne serait pas certaine, elle ne serait que statistique.

Autrement dit, si l’univers vivait une seconde naissance à l’identique de la première, rien ne dit que la vie apparaîtrait. Monod fait la peau au déterminisme qu’il présente curieusement comme une variation de la croyance en Dieu. Le déterminisme c’est encore mieux que Dieu car le déterminisme justifie l’apparition de l’homme comme « élu » de la nature, comme né de la nature, et ce de manière inconditionnelle (expulsion de toute « morale »). Le déterminisme et la certitude qui va avec : l’homme devait apparaître comme le grand œuvre de la nature (le grand œuvre de l’évolution) permet de se débarrasser de Dieu et de son cortège d’obligations morales (la Loi).

Il conclut : toutes les religions, presque toutes les philosophies, une partie même de la science affirment la nécessité de l’apparition de l’homme. Monod, un peu ironique, salue « l’héroïque effort de l’humanité » niant désespérément sa propre contingence ». Ainsi il souligne que les religieux, les philosophes et même les scientifiques ont en commun cette certitude de l’élection de l’homme (élection divine pour les religions, élection de l’esprit pour les philosophes, élection naturelle (l’évolution) pour les scientifiques).

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
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Le 28/11/2020 à 11:25, Annalevine a dit :

Regard sur la liberté d’expression en France. L’auteur du sketch qui suit a été viré.

 

Il faut rire ?

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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Plus je pratique ce forum plus je me rends compte qu’il existe bien deux mondes : celui des spectateurs et celui des acteurs. Le monde des spectateurs me paraît ici composé de personnes solitaires non engagées dans une quelconque relation collective. Ils regardent, seuls, le monde. 
Le paradoxe c’est que ces solitaires ont le sentiment d’atteindre une perfection ou une vérité qui, selon eux, fait défaut aux acteurs. Ainsi ont-ils le sentiment d’avoir toujours raison. 
Ils ont toujours le mot pour décrire le partenaire idéal, la société idéale, la pensée idéale, etc. Ils sont réfléchis, dépassionnés, ils savent que le sentiment ne peut qu’être un trouble à expurger dans le ciel clair de leur raison triomphante.

Face à eux il y a le monde des acteurs, ceux qui font et créent le monde. Ceux là, et c’est paradoxal, donnent toujours le sentiment de faire des erreurs, des approximations, de s’appuyer sur l’émotion ou le sentiment, d’avancer puis de reculer. Ceux là donnent le sentiment de bricoler là où les spectateurs bâtissent des cathédrales rationnelles qu’aucun sentiment ne peut venir fragiliser.

Je me rappelle de l’un des trois prix Nobel de biologie qui disait si Dieu existe alors il bricole. Mais ce qu’il voulait aussi dire c’est que si le concept de Nature signifie quelque chose, alors la Nature bricole.

Paradoxe : ceux qui font le monde bricolent, ceux qui regardent disent le vrai ou encore le juste ou encore le sensé de manière parfaite mais ne font rien.
 

Cela ressemble au football : il y a les joueurs qui font le spectacle et il y a les spectateurs qui savent mieux que les acteurs mais qui ne font rien.

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Membre, 40ans Posté(e)
Tamar Hanna Membre 271 messages
Forumeur en herbe ‚ 40ans‚
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Il y a 7 heures, Annalevine a dit :

Plus je pratique ce forum plus je me rends compte qu’il existe bien deux mondes : celui des spectateurs et celui des acteurs. Le monde des spectateurs me paraît ici composé de personnes solitaires non engagées dans une quelconque relation collective. Ils regardent, seuls, le monde. 
Le paradoxe c’est que ces solitaires ont le sentiment d’atteindre une perfection ou une vérité qui, selon eux, fait défaut aux acteurs. Ainsi ont-ils le sentiment d’avoir toujours raison. 
Ils ont toujours le mot pour décrire le partenaire idéal, la société idéale, la pensée idéale, etc. Ils sont réfléchis, dépassionnés, ils savent que le sentiment ne peut qu’être un trouble à expurger dans le ciel clair de leur raison triomphante.

Face à eux il y a le monde des acteurs, ceux qui font et créent le monde. Ceux là, et c’est paradoxal, donnent toujours le sentiment de faire des erreurs, des approximations, de s’appuyer sur l’émotion ou le sentiment, d’avancer puis de reculer. Ceux là donnent le sentiment de bricoler là où les spectateurs bâtissent des cathédrales rationnelles qu’aucun sentiment ne peut venir fragiliser.

Je me rappelle de l’un des trois prix Nobel de biologie qui disait si Dieu existe alors il bricole. Mais ce qu’il voulait aussi dire c’est que si le concept de Nature signifie quelque chose, alors la Nature bricole.

Paradoxe : ceux qui font le monde bricolent, ceux qui regardent disent le vrai ou encore le juste ou encore le sensé de manière parfaite mais ne font rien.
 

Cela ressemble au football : il y a les joueurs qui font le spectacle et il y a les spectateurs qui savent mieux que les acteurs mais qui ne font rien.

Le mot séparra le geste de l'intention. Créons un language qui liera ce qui est séparé, forgé aux fourneau des fabricants de sabres, épuré par la sueur et le sang, vivifié par la force douce des femmes et fortifié de l'énergie des hommes

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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Il est impossible de séparer la pensée d’un individu de sa singularité, c’est à dire de son positionnement social et historique. Nous sommes tous des êtres sociaux mais nous perdons conscience de notre détermination sociale spécifique liée à l’espace ( notre lieu de vie) et au temps ( le moment, dans l’histoire, où nous sommes situés). 
Il y a de grandes déterminations séparatrices des uns et des autres. Il y celui qui sera plutôt spectateur, observateur, non engagé, et son contraire, celui qui plutôt agit et s’engage. Il y a le sédentaire qui cherche l’enracinement territorial, et le nomade, l’apôtre du déracinement. Il y a sans doute d’autres déterminations qui ne me viennent pas à l’esprit, en ce moment.

Ce n’est pas la réflexion, la délibération consciente et raisonnée qui fait qu’une personne est plutôt active qu’observatrice, plutôt nomade que sédentaire. Ces déterminations existent préalablement à toutes réflexions.

Les philosophies sont déterminées par ces inclinations fondamentales. Les philosophies ouvrent des vois de cheminement en lien avec ces inclinations où elles construisent des plaidoyers pro domo. Ou les deux.

Le débat sur le hasard, le destin, le déterminisme etc. s’appuie sur ces inclinations. 
L’observateur, le non engagé va devenir l’apôtre du déterminisme et du non-sens. La femme ou l’homme d’action au contraire va partir à la conquête du sens et postulera sur la réalité de tous les possibles. 

Modifié par Annalevine
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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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il y a 9 minutes, Annalevine a dit :

Il est impossible de séparer la pensée d’un individu de sa singularité, c’est à dire de son positionnement social et historique. Nous sommes tous des êtres sociaux mais nous perdons conscience de notre détermination sociale spécifique liée à l’espace ( notre lieu de vie) et au temps ( le moment, dans l’histoire, où nous sommes situés). 
Il y a de grandes déterminations séparatrices des uns et des autres. Il y celui qui sera plutôt spectateur, observateur, non engagé, et son contraire, celui qui plutôt agit et s’engage. Il y a le sédentaire qui cherche l’enracinement territorial, et le nomade, l’apôtre du déracinement. Il y a sans doute d’autres déterminations qui ne me viennent pas à l’esprit, en ce moment.

Ce n’est pas la réflexion, la délibération consciente et raisonnée qui fait qu’une personne est plutôt active qu’observatrice, plutôt nomade que sédentaire. Ces déterminations existent préalablement à toutes réflexions.

Les philosophies sont déterminées par ces inclinations fondamentales. Les philosophies ouvrent des voies de cheminement en lien avec ces inclinations où elles construisent des plaidoyers pro domo. Ou les deux.

Le débat sur le hasard, le destin, le déterminisme etc. s’appuie sur ces inclinations. 
L’observateur, le non engagé va devenir l’apôtre du déterminisme et du non-sens. La femme ou l’homme d’action au contraire va partir à la conquête du sens et postulera sur la réalité de tous les possibles. 

 

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)

L’opposition mental/cérébral ou sa variante mental/neural, telle que je peux la lire dans les ouvrages neuroscientifiques ne me paraît pas heureuse. Après tout il est possible aussi de dire que tout est mental, même nos représentations dites objectives.

Si je me réfère à cette remarque de l’enseignante en littérature au neuroscientifique britannique Chris Frith : « où apparaît cette image ?  (où apparaît le bleu exactement) » la question porte sur la localisation. La question est spatiale. Cette question renvoie aux notions d’extérieur et d’intérieur. Ce que nous pouvons localiser dans un extérieur à soi devient : objet.

Le distinction mental/cérébral aboutit à des apories. Car le cérébral lui-même, le neural, bref toutes les représentations que nous pouvons avoir par exemple du cerveau dans son fonctionnement, sont encore mentales. Nous pourrions alors tout réduire à cette question : comment le mental agit sur le mental ?

Face à cet assujettissement du raisonnement au mental nous avons les réalistes qui nient l’existence même du mental et posent comme seul existant le localisable spatial. Ce localisable spatial est appelé par eux matière ou objet. Il n’ y a que de la matière qui agit sur la matière.

Ces deux positions radicales ne peuvent rendre compte de l’expérience vécue. Celui qui ne tient compte que du localisable spatial, de l’observable spatial localisé, c’est-à-dire l’objet, pensent que l’objet en tant qu’événement observé est identique à l’événement mental correspondant. La longueur d’onde lumineuse x observée, par exemple, est identique au bleu tel qu’il est expérimenté mentalement. La longueur d’onde mécanique aérienne est identique au son tel qu’il est expérimenté mentalement. Or tout esprit capable de discernement constate qu’il n’ y a pas identité entre une longueur d’onde observée et l’événement mental correspondant (l’apparition d’une couleur ou l’apparition du son).

Nous pourrions alors idéaliser le « mental », l’esprit. Mais cette idéalisation aboutit à des impasses aussi. Le seul moyen de continuer à explorer le monde est de partir du spatial car nous en avons une intuition immédiate (intuition au sens kantien). Nommer objet, matériel, etc. tout ce qui est observable dans un spatial extérieur à soi. Et de nommer sujet, mental (esprit) tout ce qui ressort d’un événement intérieur, non localisable dans un extérieur observable, tout ce qui s'inscrit en définitive dans un spatial paradoxalement non localisable. La distinction spatiale a un intérêt ou une valeur heuristique supérieure aux distinctions usuelles (mental/cérébral) lesquelles n’aboutissent qu’à des impasses telles que les scientifiques finissent par nier le mental, comme cause, pour en faire un effet, et les « littéraires » par nier le cérébral, comme cause, pour en faire un effet.


 

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Membre, 36ans Posté(e)
ÈléonoreK Membre 330 messages
Baby Forumeur‚ 36ans‚
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Il y a 11 heures, Annalevine a dit :

L’opposition mental/cérébral ou sa variante mental/neural, telle que je peux la lire dans les ouvrages neuroscientifiques ne me paraît pas heureuse. Après tout il est possible aussi de dire que tout est mental, même nos représentations dites objectives.

Si je me réfère à cette remarque de l’enseignante en littérature au neuroscientifique britannique Chris Frith : « où apparaît cette image ?  (où apparaît le bleu exactement) » la question porte sur la localisation. La question est spatiale. Cette question renvoie aux notions d’extérieur et d’intérieur. Ce que nous pouvons localiser dans un extérieur à soi devient : objet.

Le distinction mental/cérébral aboutit à des apories. Car le cérébral lui-même, le neural, bref toutes les représentations que nous pouvons avoir par exemple du cerveau dans son fonctionnement, sont encore mentales. Nous pourrions alors tout réduire à cette question : comment le mental agit sur le mental ?

Face à cet assujettissement du raisonnement au mental nous avons les réalistes qui nient l’existence même du mental et posent comme seul existant le localisable spatial. Ce localisable spatial est appelé par eux matière ou objet. Il n’ y a que de la matière qui agit sur la matière.

Ces deux positions radicales ne peuvent rendre compte de l’expérience vécue. Celui qui ne tient compte que du localisable spatial, de l’observable spatial localisé, c’est-à-dire l’objet, pensent que l’objet en tant qu’événement observé est identique à l’événement mental correspondant. La longueur d’onde lumineuse x observée, par exemple, est identique au bleu tel qu’il est expérimenté mentalement. La longueur d’onde mécanique aérienne est identique au son tel qu’il est expérimenté mentalement. Or tout esprit capable de discernement constate qu’il n’ y a pas identité entre une longueur d’onde observée et l’événement mental correspondant (l’apparition d’une couleur ou l’apparition du son).

Nous pourrions alors idéaliser le « mental », l’esprit. Mais cette idéalisation aboutit à des impasses aussi. Le seul moyen de continuer à explorer le monde est de partir du spatial car nous en avons une intuition immédiate (intuition au sens kantien). Nommer objet, matériel, etc. tout ce qui est observable dans un spatial extérieur à soi. Et de nommer sujet, mental (esprit) tout ce qui ressort d’un événement intérieur, non localisable dans un extérieur observable, tout ce qui s'inscrit en définitive dans un spatial paradoxalement non localisable. La distinction spatiale a un intérêt ou une valeur heuristique supérieure aux distinctions usuelles (mental/cérébral) lesquelles n’aboutissent qu’à des impasses telles que les scientifiques finissent par nier le mental, comme cause, pour en faire un effet, et les « littéraires » par nier le cérébral, comme cause, pour en faire un effet.


 

Le mental produit l'opposition séparation/unité, la conscience dissout toutes les oppositions.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)
Le 13/12/2020 à 20:15, ÈléonoreK a dit :

Le mental produit l'opposition séparation/unité, la conscience dissout toutes les oppositions.

Cette phrase me laisse songeur : je suis incapable de la comprendre.

Deux mots surgissent face à moi : le mental et la conscience, je ne vois pas de quoi il s’agit.

C’est ce passage au concept, passer de « l’expérience mentale » par exemple, où « mental » est un adjectif, au concept, au substantif « le mental » qui me laisse perplexe. Idem pour « la conscience ». Je peux tenter de saisir ce qu’est une pensée voire un acte conscient, alors « conscient » est un adjectif, mais « la conscience » en tant que concept ou substantif je ne vois pas ce que c’est.

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Membre, 36ans Posté(e)
ÈléonoreK Membre 330 messages
Baby Forumeur‚ 36ans‚
Posté(e)
Il y a 13 heures, Annalevine a dit :

Cette phrase me laisse songeur : je suis incapable de la comprendre.

Deux mots surgissent face à moi : le mental et la conscience, je ne vois pas de quoi il s’agit.

C’est ce passage au concept, passer de « l’expérience mentale » par exemple, où « mental » est un adjectif, au concept, au substantif « le mental » qui me laisse perplexe. Idem pour « la conscience ». Je peux tenter de saisir ce qu’est une pensée voire un acte conscient, alors « conscient » est un adjectif, mais « la conscience » en tant que concept ou substantif je ne vois pas ce que c’est.

Il y a en tout quelque chose du mental, mental des cellules, mental de l'univers, etc...

Les "activités" des cerveaux, de nos cerveaux, le gauche, le droit, celui de derrière, celui de devant sur le côté ou l'autre, etc... ne sauraient être autre chose que de la production mentale à partir d'une base mentale.

La conscience, ou les consciences, l'inconscient ou les inconscients, les pré-conscients, les sur-conscients, etc, ne sauraient procéder sans une "matière" mentale.

Or, la séparation, quelque soit le mot placé avant, comme celui d'idée, ou celui de concept, ou celui d’impression, ou encore celui de sentiment, etc, est une production privilégiée des processus mentaux quelques soit le pôle cérébral dans lequel ils prennent forme.

Mais la conscience qui n'est pas ma conscience ni la tienne, celle dans laquelle je baigne de toute ma totalité, dans laquelle tout baigne, elle, peut dissoudre la séparation, concept ou idée ou sentiment ou toute autre forme, dans cette conscience là, la séparation ne peut se produire, tout est en fusion, imbriqué, mêlé.

Je crains que ce ne soit pas beaucoup éclaircissant....

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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Nous sommes tous, ici, dans des rapports affectifs. Ces rapports sont assumés et même recherchés à propos de sujets touchant le quotidien.

A priori nous pourrions penser que le rayon philosophie est le lieu où l’affectivité serait tenue en marge. Il n’en est rien. Il semble que l’intérêt des réseaux sociaux c’est de pouvoir introduire l’affectivité ( le sentiment, l’émotion) dans tous les champs de réflexion, y compris celui de la science et celui de la philo.

C’est cela qui m’a échappé. Il n’y a pas de recherche philosophique ici il y a recherche d’un contact affectif.

Quand un intervenant parle de l’Etre en citant Heidegger je m’imagine qu’il est parti à la recherche de l’Etre tel qu’Heidegger le conçoit. Mais pas du tout, Heidegger est cité pour donner du poids à une réflexion personnelle : l’intervenant a déjà un certain sentiment quand à ce qu’il appelle l’Etre, et la pensée de Heidegger à ce sujet en fait il s’en fout.

Un autre peut dire en philo l’essence précède l’existence, il le sent comme ça, et quand à savoir si son affirmation peut prétendre à une vérité objective il s’en fout. 
 

« Ce qui est vrai est ce que je sens » affirme chaque intervenant. Et c’est un fait que dès lors qu’il y adéquation entre les mots ( et leur construction) et mes sentiments je peux dire : ce que j’affirme est vrai. Si je dis la terre est plate et que je ressens une satisfaction affective dans ce jugement je peux affirmer : ce que j’affirme est vrai car il est vrai que je le ressens ainsi.

Du coup nous avons affaire avec une notion de vérité assise sur le sentiment ( l’affectivité ) et nous avons surtout affaire avec cette revendication : le sentiment est le fondement de mes vérités et j’exige que ma vérité soit reconnue comme étant la vérité.

C’est la revendication de tous ceux que l’objectivité exigée par les autorités établies réduit, dans la réalité, au silence.

Je pense ce que je pense et je veux que ce que je pense soit reconnu, quelle que soit ma pensée, même si ma pensée est de dire que la terre est plate.

Je pourrais sourire et pourtant je reconnais que cette revendication de type affectif est justifiée. 
 

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Invité Groenland
Invités, Posté(e)
Invité Groenland
Invité Groenland Invités 0 message
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Il y a 1 heure, Annalevine a dit :

Nous sommes tous, ici, dans des rapports affectifs. Ces rapports sont assumés et même recherchés à propos de sujets touchant le quotidien.

A priori nous pourrions penser que le rayon philosophie est le lieu où l’affectivité serait tenue en marge. Il n’en est rien. Il semble que l’intérêt des réseaux sociaux c’est de pouvoir introduire l’affectivité ( le sentiment, l’émotion) dans tous les champs de réflexion, y compris celui de la science et celui de la philo.

C’est cela qui m’a échappé. Il n’y a pas de recherche philosophique ici il y a recherche d’un contact affectif.

Quand un intervenant parle de l’Etre en citant Heidegger je m’imagine qu’il est parti à la recherche de l’Etre tel qu’Heidegger le conçoit. Mais pas du tout, Heidegger est cité pour donner du poids à une réflexion personnelle : l’intervenant a déjà un certain sentiment quand à ce qu’il appelle l’Etre, et la pensée de Heidegger à ce sujet en fait il s’en fout.

Un autre peut dire en philo l’essence précède l’existence, il le sent comme ça, et quand à savoir si son affirmation peut prétendre à une vérité objective il s’en fout. 
 

« Ce qui est vrai est ce que je sens » affirme chaque intervenant. Et c’est un fait que dès lors qu’il y adéquation entre les mots ( et leur construction) et mes sentiments je peux dire : ce que j’affirme est vrai. Si je dis la terre est plate et que je ressens une satisfaction affective dans ce jugement je peux affirmer : ce que j’affirme est vrai car il est vrai que je le ressens ainsi.

Du coup nous avons affaire avec une notion de vérité assise sur le sentiment ( l’affectivité ) et nous avons surtout affaire avec cette revendication : le sentiment est le fondement de mes vérités et j’exige que ma vérité soit reconnue comme étant la vérité.

C’est la revendication de tous ceux que l’objectivité exigée par les autorités établies réduit, dans la réalité, au silence.

Je pense ce que je pense et je veux que ce que je pense soit reconnu, quelle que soit ma pensée, même si ma pensée est de dire que la terre est plate.

Je pourrais sourire et pourtant je reconnais que cette revendication de type affectif est justifiée. 
 

Il n'est pas forcément question de "sentiments". Vous qui avez lu et compris Heidegger, vous devriez savoir qu'il sagit là de l'essence même de l'homme, c'est-à-dire de son ek-sistence, qui n'est autre que "la façon d'être" d'un être humain et que l'homme ne peut pas être autrement. Bref, ce que vous appelez "sentiments" c'est simplement la "relation" qu'une personne a avec les autres étants, c'est son "être-au-monde"... hélas le sentiment n'a pas de place chez Heidegger.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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Parfois je me demande comment les ignares peuvent afficher une telle assurance. Dans son traité sur la métaphysique Heidegger n’arrête pas de s’appuyer sur le sentiment. Il écrit sans cesse le mot sentiment. Il explique que l’angoisse est un sentiment qui ouvre la voie à l’expérience du néant. Et voici qu’un personnage qui n’hésite pas à se prévaloir de Heidegger vient ici me dire que Heidegger ne s’appuie pas sur le sentiment. Ce qui signifie qu’il n’a pas même lu Heidegger.

Ça me rappelle un autre phénomène qui prétendait qu’Einstein ne parlait jamais d’horloges. Quand je lui disais de lire les ouvrages d’Einstein, avec références, telle page, telle ligne,  il continuait de me dire qu’Einstein ne parlait pas d’horloges. Si je dis à Groenland de seulement taper « Heidegger et le sentiment » sur Google il continuera  de me dire que non, Heidegger ne s’appuie pas sur le sentiment.

Parfois  le forum a tout de l’asile de fous. Et je crois que c’est cela qui m’attire ici. Si j’ai eu un frère au sommet de la recherche scientifique j’en ai eu un autre réellement  fou.

Ici je peux passer de l’excellence avec certains à la folie avec d’autres.

 

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Invité Groenland
Invités, Posté(e)
Invité Groenland
Invité Groenland Invités 0 message
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Il y a deux points qui peuvent être utilisés pour répondre à Annalevine sur le sentiment chez Heidegger :

- Déjà le sentiment dont vous avez parlé dans vos derniers messages n'est pas le sentiment dont Heidegger parle dans sa philosophie. Le "sentiment" dont vous avez en tête c'est une sorte d'émotion alors que le sentiment de Heidegger est encore et toujours sur le fil de sa philosophie de l'Être. On peut très justement faire le parallèle avec la notion de "compréhension" chez Heidegger. La compréhension chez Heidegger n'est pas la compréhension dont on l'entend au sens commun. Ici la compréhension signifie le fait que le Dasein (l'homme) est "conscient" de l'existence des autres étants dans le monde, il est en relation avec eux, il a pris connaissance de leur existence, il "se positionne" par rapport à eux et il les a assimilé dans son être. C'est la même chose avec la notion de "sentiment" qui chez lui ne veut pas dire état émotionnel mais c'est une "relation" par rapport à l'Être (je n'en sais pas plus moi-même pour l'instant).

- N'oublions pas qu'il y 2 Heidegger, "en gros" le premier c'est le Heidegger jusqu'à avant la fin de la guerre et le deuxième c'est celui d'après guerre. Le deuxième Heidegger est beaucoup plus "littéraire" dans le sens où il s'est beaucoup intéressé à la question du langage et de la poésie et même qu'il a fini par parlé d'un dieu... Ce deuxième Heidegger pourrait peut-être à la limite être considéré comme un peu sentimental mais même là je n'ai pas vu qu'il ait parlé de "sentiments" noir sur blanc.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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L'anti racisme.

Ils sont tous antiracistes. Ce sont des gens bien. Ils forment une communauté respectueuse des normes et des conventions de langage. Ils savent ce que bien parler veut dire.

« C’est d’ailleurs, disent-ils, ce qui manque à certains de ces descendants d’esclaves, quand ils viennent sur le forum, ils ne savent pas tenir en laisse leurs sentiments. Quel manque de savoir-vivre. Et pourtant nous les invitons à notre table, nous leur donnons la parole et ils ne sont même pas reconnaissants.

Voyons @Bluehawk, vos ascendants ont été réduits en esclavage ? Oh oui ce n’est pas bien, d’ailleurs nous reconnaissons que ce n’est pas bien, vous rendez-vous compte de l’effort que nous faisons ? Pour vous ? Pour un descendant d’esclave ? Appréciez notre grandeur d’âme tout de même.

Quoi vous êtes révolté ? Allons, allons, ne pratiquez pas le culte des ancêtres, ne restez pas dans la culture du bon sauvage. Émancipez-vous nous sommes là pour vous montrer le chemin de la liberté. Quoi vous restez dans le ressentiment ? Allons allons écoutez donc Spinoza et rejetez vos passions tristes. Rejoignez notre confrérie des gens bien et intelligents dont le langage est si châtié.

Quoi vous ne voulez pas intégrer notre confrérie des gens bien ? Mais alors que venez-vous faire ici ? Quoi ? Vous voulez nous contester, nous attaquer même, au motif que nous parlons des Noirs, comme nous, nous décidons d’en parler ? Mais pour qui vous vous prenez ? Vous l’aurez voulu »

 

Et tout ce petit monde de gens bien appellent le nettoyeur qui les débarrassent de l’intrus.

"D'ailleurs disent-ils, ces anti racistes, ce descendant d'esclave était raciste. Il méritait donc de disparaitre"

Il faudrait presque leur dire : merci.

 

Ainsi va la comédie humaine.

Modifié par Annalevine
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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)

Il est vraiment nécessaire de parvenir à définir le sentiment tel que ce mot est employé en philosophie. 

Dans le langage courant le sentiment fait référence aux affects, aux états d’âme. Avoir un sentiment pour quelqu’un c’est avoir de la sympathie pour lui dans le langage usuel.

Or ce n’est pas du tout le sens employé en philosophie. Je m’en suis rendu compte à mes dépens en étudiant : qu’est ce que la métaphysique ?  

Du coup je me rabats sur la définition du sentiment donné dans les manuels de base de philosophie. Le sentiment est une perception intérieure.

Le sentiment est : une perception. Ainsi en philosophie le sentiment n’est pas un état d’âme mais bel et bien une perception, au même type que le phénomène. Mais il se distingue du phénomène en ce que ce dernier est le résultat des cinq sens, d’où son caractère « extérieur ». Le sentiment est une perception, tout comme le phénomène, mais une perception « intérieure ». C’est en s’appuyant sur ce mot qu’il est à mon avis possible de comprendre ce que peut être le sentiment en philosophie.

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Invité Groenland
Invités, Posté(e)
Invité Groenland
Invité Groenland Invités 0 message
Posté(e)

Lorsque je perçois un objet, cet objet "parle" pour moi. Par exemple lorsque je perçois une table, cette table parle avec moi et me révèle certaines choses, certains caractéristiques. Mais plus précisément l'objet parle "en moi", puisque l'objet lui-même n'est pas capable de parole, celui qui en est capable c'est moi et moi seul. Ainsi je peux me mettre à tourner autour de la table pour la percevoir de tous les côtés et la faire d'une certaines manière "chanter" en moi. Chaque angle de vue me révèle une nouvelle dimension de la table et me dit une nouvelle phrase... la perception c'est faire parler les choses en moi.

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Invité Groenland
Invités, Posté(e)
Invité Groenland
Invité Groenland Invités 0 message
Posté(e)
Le 03/01/2021 à 21:47, Annalevine a dit :

Il est vraiment nécessaire de parvenir à définir le sentiment tel que ce mot est employé en philosophie. 

Dans le langage courant le sentiment fait référence aux affects, aux états d’âme. Avoir un sentiment pour quelqu’un c’est avoir de la sympathie pour lui dans le langage usuel.

Or ce n’est pas du tout le sens employé en philosophie. Je m’en suis rendu compte à mes dépens en étudiant : qu’est ce que la métaphysique ?  

Du coup je me rabats sur la définition du sentiment donné dans les manuels de base de philosophie. Le sentiment est une perception intérieure.

Le sentiment est : une perception. Ainsi en philosophie le sentiment n’est pas un état d’âme mais bel et bien une perception, au même type que le phénomène. Mais il se distingue du phénomène en ce que ce dernier est le résultat des cinq sens, d’où son caractère « extérieur ». Le sentiment est une perception, tout comme le phénomène, mais une perception « intérieure ». C’est en s’appuyant sur ce mot qu’il est à mon avis possible de comprendre ce que peut être le sentiment en philosophie.

De ce que j'ai compris de "sentiment" en philosophie il s'agit précisément d'une "disposition". Ainsi lorsque dans la vie courante on dit par exemple "je me sens seul(e)", on le traduit en philo par "je suis disposé(e) à la solitude". Avoir un sentiment c'est être "disposé à" quelque chose. 

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