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Regards sur notre monde

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Annalevine

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Invité Jane Doe
Invités, Posté(e)
Invité Jane Doe
Invité Jane Doe Invités 0 message
Posté(e)
il y a 2 minutes, Annalevine a dit :

Oui ce peut en effet devenir une addiction. Il est nécessaire de savoir couper quand il devient manifeste que ça devient n’importe quoi. Je ne sais pas encore bien le faire. Je vais parfois trop loin alors qu’il faudrait que je m’arrête.

Là je vais couper et aller prendre mon café. C’est un vrai plaisir de dialoguer avec vous.

A bientôt, et si je ne reviens pas sur le forum aujourd’hui alors je vous souhaite une bonne journée.

Je vous souhaite également une belle journée. 

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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Dans la revue des deux mondes de ce mois-ci il y a un article de Robert Kopp sur Denis  de Rougemont où il est fait mention d’une analyse de cet essayiste dans laquelle ce dernier énumère les deux modes de connaissance : par l’esprit et par le sentiment. Pour ma part j’emploie plutôt les mots de pensée et de sentiment empruntés à Jung. Je ne savais pas que la culture française, celle qui existait encore dans la première moitié du XX siècle employait les mots esprit et sentiment. Peu importe. Ce qui m’étonne c’est cette perte de substance intellectuelle en France, cette incapacité  à comprendre qu’il existe bien deux façons de percevoir le monde. J’ai beau le répéter ici ça passe pas. C’est étonnant cette perte graduelle de substance intellectuelle dans un pays comme la France, qui pourtant rayonna jadis sur le monde par son intelligence.

Connaitre  le monde en se tenant à l’extérieur c’est l’attitude habituelle de l’intellectuel aujourd’hui en France. En omettant de se tenir aussi à l’intérieur de la chose analysée l’intellectuel appauvrit ses considérations.

 

Modifié par Annalevine
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Membre, 36ans Posté(e)
Pensée philo Membre 2 194 messages
Forumeur vétéran‚ 36ans‚
Posté(e)

Concernant la politique, sur la contre-réforme des retraites, je n'arrive pas à comprendre pourquoi des gens soutiennent cette contre-réforme.

Comment peuvent-ils penser que ce gouvernement veut plus de justice sociale ?

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)
Il y a 3 heures, Pensée philo a dit :

Concernant la politique, sur la contre-réforme des retraites, je n'arrive pas à comprendre pourquoi des gens soutiennent cette contre-réforme.

Comment peuvent-ils penser que ce gouvernement veut plus de justice sociale ?

Beaucoup soutiennent cette contre réforme par ressentiment. La couche moyenne de niveau 102 veut faire chier la couche moyenne de niveau 101 et 103 aussi. Ça peut faire une majorité tout ça.

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Membre, SaXo, 105ans Posté(e)
saxopap Membre 7 391 messages
105ans‚ SaXo,
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Il y a 14 heures, Annalevine a dit :

Dans la revue des deux mondes de ce mois-ci il y a un article de Robert Kopp sur Denis  de Rougemont où il est fait mention d’une analyse de cet essayiste dans laquelle ce dernier énumère les deux modes de connaissance : par l’esprit et par le sentiment. Pour ma part j’emploie plutôt les mots de pensée et de sentiment empruntés à Jung. Je ne savais pas que la culture française, celle qui existait encore dans la première moitié du XX siècle employait les mots esprit et sentiment. Peu importe. Ce qui m’étonne c’est cette perte de substance intellectuelle en France, cette incapacité  à comprendre qu’il existe bien deux façons de percevoir le monde. J’ai beau le répéter ici ça passe pas. C’est étonnant cette perte graduelle de substance intellectuelle dans un pays comme la France, qui pourtant rayonna jadis sur le monde par son intelligence.

Connaitre  le monde en se tenant à l’extérieur c’est l’attitude habituelle de l’intellectuel aujourd’hui en France. En omettant de se tenir aussi à l’intérieur de la chose analysée l’intellectuel appauvrit ses considérations.

 

À nouveau un jugement de valeur de ta part Alio. Je ne prétends pas prononcer ce qui est juste, bien ou mal. 

Mon sentiment est bien trop indécis au sujet de "l'appauvrissement".

Il y a 13 heures, Pensée philo a dit :

Concernant la politique, sur la contre-réforme des retraites, je n'arrive pas à comprendre pourquoi des gens soutiennent cette contre-réforme.

Comment peuvent-ils penser que ce gouvernement veut plus de justice sociale ?

Oh, pour une raison simple: le versant des acquis sociaux est couteux et nos enfants subiront la dette; environ 30 000 euros pour un enfant à naitre en France aujourd'hui.

Il y a 9 heures, Annalevine a dit :

Beaucoup soutiennent cette contre réforme par ressentiment. La couche moyenne de niveau 102 veut faire chier la couche moyenne de niveau 101 et 103 aussi. Ça peut faire une majorité tout ça.

Une couche d'égoïstes. Les arguments sont nombreux ( retraites par points...capitalisation..etc)

La dette?    NOS ENFANTS PAYERONT !     je déteste cette idée.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)

S’il y a bien une idée reçue qu’il convient de subvertir c’est celle-ci : il y aurait uniformisation des cultures. 
C’est le contraire qui se passe : il y a une différenciation de plus en plus fine des cultures.

Il y eut d’abord la France périphérique, puis l’Archipel français, mais c’est encore pire : la société se fractionne de plus en plus. 

« Disons plutôt que le monde se fragmente » écrit le Comité invisible. 

« Quartier suivant quartier la fragmentation du monde se poursuit, sans ménagement, sans interruption »

« L’unité de la République, celle de la science, celle de la personnalité, celle du territoire national ou celle de la culture n’ont jamais été que des fictions »

« L’illusion de l’unité ne parvient plus à faire illusion »

 « Les singularités deviennent sauvages »

 » elles portent en elles mêmes leur propre sens »

 »Rien ne peut plus en remontrer à l’expérience singulière là où elle existe »

Toutes ces idées sont aussi celles que je  partage.

Face à la rage d’être conventionnel des petits employés  s’affirme de plus en plus la rage d’être soi des insurgés.

 

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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Cette fragmentation du monde commence quand ? Le comité invisible se le demande mais il ne trouve pas la réponse. Il ne cherche pas assez loin dans le temps.

Il commence à mon avis quand l’autorité des Pères commence à être contestée. Ou encore il commence quand les grands systèmes de pensée qui permettaient de fédérer les esprits, de former des groupes de personnes unies par une même pensée s’étiolent. L’affaiblissement puis l’affalement des grands systèmes fédérateurs comme les religions, le marxisme et ses dérivés, le mythe de la Révolution, le nationalisme, la psychanalyse et ses constellations provoquent le déliement des esprits et leur livraison à eux mêmes. Il n’y a plus d’autorité crédible.

Cette disparition de toute autorité crédible livre les esprits à eux-mêmes. Chacun doit alors construire sa propre représentation du monde. 

C’est ce phénomène qui, à mon avis, engendre la fragmentation actuelle.

 

Il est possible que ce ne soit pas que l’autorité des pères qui se soit affalée, il est possible que l’autorité des mères se soit aussi affalée.

 

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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Qu’est-ce qui a pu provoquer la décrédibilisation de l’Autorité ? 

Ça commence assez tôt et ça commence en France avec la génération née après l’armistice de 1945.  
 

Il y a une ligne de fracture étonnante entre ceux qui sont nés avant et ceux qui sont nés après. C’est saisissant quand on analyse ( et que l’on a vécu)  le mouvement de 68. Ceux qui sont nés en 45 et après sont plutôt libertaires.Cohn Bendit défraya  la chronique en demandant que les garçons accèdent au dortoir des filles dans je ne sais quel pensionnat universitaire. Son mouvement du 22 mars ne reprenait rien des discours synthétisants et mobilisateurs de la gauche de l’époque. Il n’a d’ailleurs jamais exposé une quelconque idéologie.Mais quand on regarde bien le début de la contestation il y a une date : 1965. C’est cette année là que le rejet de l’autorité commence, mené souvent par des ados qui pourtant ne se concertaient pas entre eux.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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Il semble que l’affaiblissement de l’autorité soit venu de l’ouverture des familles au monde extérieur, ouverture un peu forcée et même carrément forcée par l’introduction massive de la télévision dans les familles.

L’irruption de la télévision a littéralement fait exploser les défenses familiales et ce d’autant plus que les parents eux-mêmes ont été séduits par la petite lucarne. Des émissions emblématiques comme cinq colonnes à la une ou comme les émissions historiques ont brusquement ouverts les esprits sur d’autres mondes, d’autres façons de penser, d’autres cultures. La forteresse de la famille s’est effondrée.

L’autorité du Père ne pouvait fonctionner que sur un monde fermé, clôturé, la famille, elle même en rapport avec d’autres familles elles mêmes bouclées.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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La télévision apparut comme un sas de décompression entre la famille  ou régnait  une autorité terrorisante qui paraissait être, pour  les enfants une autorité universelle, sans autre référant qu’elle même et un monde extérieur où régnait une diversité de modes de vie qui symbolisait la liberté. 

C’est alors qu’il y eut les grands départs sur la route, on the road, aux USA, puis en Europe. Une minorité de jeunes se sauvait de chez eux et marchait sur la route, en levant le pouce, les beatniks, bien avant les hyppies, avant 1968, c’est ainsi que je me sauvais aussi,  me retrouvant sur les routes d’Europe puis du moyen orient à 18 ans.

Il y eut donc d’abord ce mouvement de départ, partir, abandonner ce monde, aller vers un ailleurs...L’Autorité ne pouvait plus rien contre ses enfants qui partaient à l’autre bout du monde.

Pourtant partir c’était uniquement une décompression.  Beaucoup revinrent. Je revins moi même du moyen orient. Une intuition. La Révolution allait arriver. Nous étions en 1967.

Je sortais des mines de cuivre du roi Salomon ou j’avais réussi à travailler pour me faire un peu d’argent.

Mais  la Révolution pour un jeune né après guerre c’était quoi ?

 

Je suis en train de suivre un fil conducteur pour comprendre cette étonnante fragmentation actuelle.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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La Révolution n’apparaissait pas à cette jeunesse comme une subversion du pouvoir politique. Elle apparaissait comme un autre mode de vie. Le pouvoir politique était secondaire. C’était les rapports entre les personnes qui allaient changer. Il y avait un espoir de fraternité, mais aussi de mélange entre mondes différents. Un changement dans les rapports hommes femmes, dans les rapports sociaux aussi, les intellectuels allaient fraterniser avec les ouvriers, il n’y aurait plus de différences sociales, nous allions former une communauté fraternelle, nous n’avions pas 20 ans.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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La révolution qui a suivi a eu lieu dans presque tous les pays occidentaux. Aux USA, partout en Europe et même en Europe communiste avec le printemps de Prague.

Mais rapidement il y eut deux mouvements presque étrangers l’un à l’autre. Un mouvement initiateur, libertaire, suivi par un mouvement syndical et politique. Les deux se mélangèrent. 


Et là est apparue une première fragmentation que personne n’a vue la génération née après 45 n’a pas suivi la génération née avant. C’est la génération née avant 45 qui a imposé ses vues. Les accords de Grenelle. La génération née après 45 a eu le sentiment d’avoir perdu. Mais cette génération sans le voir a introduit une solidarité transversale qui pourrait bien être un modèle de ce qui pourrait arriver demain. Cette jeunesse a mélangé à l’intérieur d’elle-même les ouvriers et les intellectuels. Il y a eu entente, il y a eu communauté de pensée non plus fondée sur une apparence socio professionnelle mais sur une communauté de sensibilités. Nous avons cassé les  schémas des sociologues, certes ça n’a pas duré, mais ça a existé. 
 

Qui  sait si demain des regroupements ne se feront plus selon les appartenances socio professionnelles mais en fonction de sensibilités communes qui dépasseront les intérêts catégoriels. C’est une possibilité et si cela se réalise alors le monde inaugurera une nouvelle façon de vivre.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
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Les lendemains de 68 plongent la génération d’après 45 dans une certaine morosité. Le monde n'a pas changé. Pourtant ce qu'elle ne voit pas cette génération c'est qu'elle a coupé avec les idéologies d'hier, les pères et les mères ont perdu le pouvoir sur les esprits. La morosité provient de l'errance des esprits : impossible de reconstruire le monde. Que faire ? où aller, que construire ?

Ce que ne voit pas cette génération c'est qu'elle inaugure une nouvelle façon d'aborder la sexualité. La commercialisation de la pilule en 1967 libère les femmes. Leur comportement change vis à vis des garçons. Les garçons et les filles expérimentent de nouvelles sexualités. La mixité s'installe dans tous les établissements scolaires publics.

C'est le lancement de mouvements qui, quand on y pense, pratiquent une sexualité assez incroyable. Le FHAR pratique une homosexualité complètement exhibitionniste  dans ses réunions militantes. J'ai intérêt à me garer à cette époque. Le mouvement de libération des femmes se lance. Les lesbiennes tiennent le haut du pavé, du moins à Paris  avec leur sexualité qui laisse pantois les garçons. C'est une explosion  de pratiques sexuelles, qui sortent toutes de leur clandestinité. Nouvelle fragmentation là : les comportements sexuels se différencient, les pratiques aussi. Fragmentation des pratiques.

Mais cette révolution sexuelle n'apporte pas la satisfaction. La sexualité ne dessine pas un nouveau monde; elle libère des pères et des mères mais elle n'esquisse pas les contours du nouveau monde. La sexualité débridée, trop répétée, provoque une interrogation sur la sexualité elle-même. Elle n'est pas le lieu du paradis espéré. Il y a une forme de désespérance à cette époque.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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Cette ébullition sexuelle a un effet énorme : elle casse le discours psychanalytique. Alors que le discours freudien passe son temps à expliquer tel ou tel comportement sexuel dès lors qu'il ne s’inscrit plus dans une normalité, dans un cadre idéal, là , tous ces acteurs s'affirment TELS QU'ILS SONT. Ils se foutent totalement du discours freudien qui tend à dévaloriser leurs comportements. Bien sûr il y aura un retour subtil de la norme, avec Lacan surtout. Mais Lacan aujourd'hui est mort  : les homosexuels en s'affirmant tels qu'ils sont, et en se foutant des dires qui tentent à les EXPLIQUER cassent toute la parole normative psychanalytique. Les interminables discours sur le complexe d’Oedipe entre autres passent à la trappe. On s'en fout de désirer notre mère, disent les homosexuels en se marrant. Les homos nous ont libérés de Freud.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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Les années 70 balancent entre la révolution qui reste encore un mythe fédérateur et le recherche communautaire. Libération informe de tous les conflits sociaux, Actuel est le magazine repris par Bizot qui développe une contre culture (musiques, drogues). Le magazine lance des petites annonces qui mettent en communication des personnes tentant de créer des expériences communautaires. Libération se lance dans des petites annonces "cul" originales.

Pour ma part de refuse de m'insérer socialement, j'occupe des postes secondaires, je vais voir le chef du personnel pour devenir planton (il me rit au nez). Donner une once de mon esprit  ou de mon intelligence à cette société, je le refuse. Je me noie dans une relation sexuelle. Je ne suis pas le seul à faire ce choix. Le sexe semble être la seule voie viable. Mais elle n'a pas de sortie. Je le ressens, je me voile les yeux. Devenir un déchet amoureux, ça c'est écrit dans "fragment d'un discours amoureux".

Je ne parviens plus à croire à la Révolution. Le départ à la campagne me tente mais je soupçonne que le marché va tuer ces tentatives. Il faut bien vendre pour vivre et vendre c'est se soumettre aux lois de production du marché. Il y a la solution de l'autarcie. Certains tentent cette solution. Elle ne m'intéresse pas, je veux tenir une activité ouverte sur le monde.

 

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
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La crise pétrolière de 1973/1974 changea toute l'ambiance sociale. Jusqu'alors je ne m'étais pas soucié de l'insertion sociale encore moins de la réussite, je pouvais être vendeur de journaux à Perpignan, barman au Canet, archiviste à Paris, je pouvais m'inscrire à la fac, passer quelques UV puis faire grève contre les diplômes, refusant de passer l'UV finale nécessaire pour l'avoir : "nous devons étudier non pour les diplômes mais pour accroitre nos savoirs" disais-je avec les anarchistes. Je voulais donner un autre sens à la culture que celui de dominer socialement les autres. Nous devions être cultivés au milieu des classes populaires, travailler à l’intérieur de cette classe. C'est ce qu'avait préconisé Linhart dans l'établi, mais Linhart devint fou. J'étais employé à faire du classement dans un établissement parisien quand éclata la crise pétrolière. L'angoisse s'empara soudain de tout le monde : l'angoisse d'un phénomène inconnu jusqu'alors : le chômage.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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L'ambiance était devenue lourde en France. La trouille sociale eut des effets effrayants. Chacun soudain pensa avant tout à soi. L'esprit 68 fut tué. Il n'était plus question de faire des expériences, il était question de se planquer. Nombre de soixante-huitards retournèrent dans leur milieu d’origine et s’insérèrent dans des entreprises. Il n'était plus question de prendre des risques. La culture reprit le sens que nos parents voulaient que nous lui donnions : dominer socialement par l'économie. Pour moi il n' était pas question de verser là-dedans. Que faire ? Je repartis sur les routes. Mais non cette errance n'avait plus de sens. Arrivé en stop en Yougoslavie je revins à Paris. Je me remis en couple. Je voulais avoir un enfant, elle ne voulut pas, putain, quel sens donner à cette vie à deux me disais-je. 

Là il faut faire le point. Oui il y a fragmentation, je suis ok avec le comité invisible là dessus, mais cette fragmentation touche qui ? Probablement les gens les plus cultivés ou ceux qui ont une culture séculaire (arabes musulmans, juifs) ou encore les classes les plus populaires dont les conditions de vie engendrent des cultures authentiques. Tous ceux-là développent des cultures différenciées ok mais des cultures différenciées tout de même développées au sein de communautés plus larges. Donc la différenciation est à nuancer. A côté de ces cultures tranchées, certes multiples dans notre pays il y a la classe moyenne, celle des employés et des petits cadres. Mais cette classe moyenne, bordel, elle est quoi ? Pas de culture active. Une sorte d'inertie. Une capacité à parler sans cesse sans jamais agir en conséquence. Cette classe moyenne est motivée par quoi ? durer ? vivre en bonne santé ? se distraire ? la puissance de cette classe est sa masse. Sa masse fait qu'on ne peut rien faire sans elle.

 

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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Arrivé à ce point je peux déjà tirer ces conclusions. Les grandes idéologies (dans lesquelles je place les religions) ne structurent plus autant qu’avant les populations. Les détenteurs du savoir idéologique ont perdu leur Autorité. Peu importe de connaître les causes, les faits sont là ( on peut aussi avancer, à côté du développement des media audiovisuels,  le développement de la transmission des savoirs à travers l’école, le collège, le lycée et l’université).

Neanmoins ces idéologies n’ont pas disparu, elles se sont repliées sur des noyaux durs. Il y a toujours des défenseurs des religions, de la psychanalyse, de la Révolution, du nationalisme, de la pansexualité, du communisme, du scientisme, de la musique classique (!) etc. Mais tout cela désormais cohabite dans ce que nous appelons l’Archipel français. C’est intéressant de constater ce fractionnement. Qui n’est pas un fractionnement aussi individualiste que ça. Disons que de petites communautés, assez solides au demeurant, apparaissent, construites sur des idéologies passées mais aussi sur des idéologies plus récentes (l’écologie, le féminisme, le souci de soi à travers l’alimentation et la santé, etc).

 

 

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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Le forum est un atelier de travail intéressant en ce moment. L’expression s’y libère.

il y a deux points que je dois travailler :

Le recours systématique à la loi pour poursuivre tout comportement déviant. Ce recours systématique semble avoir l’aval des gens. Mais à travers l’attitude de Lou je vois pourquoi ce recours est plébiscité  : cela permet à chacun d’avoir un pouvoir réel sur l’autre. Chacun devient le tsar de l’autre. La loi c’est la promesse donnée à chacun d’exercer un pouvoir réel sur l’autre.

visionner la vidéo de solo.

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Invité Jane Doe
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Invité Jane Doe
Invité Jane Doe Invités 0 message
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Il y a 1 heure, Annalevine a dit :

Le forum est un atelier de travail intéressant en ce moment. L’expression s’y libère.

il y a deux points que je dois travailler :

Le recours systématique à la loi pour poursuivre tout comportement déviant. Ce recours systématique semble avoir l’aval des gens. Mais à travers l’attitude de Lou je vois pourquoi ce recours est plébiscité  : cela permet à chacun d’avoir un pouvoir réel sur l’autre. Chacun devient le tsar de l’autre. La loi c’est la promesse donnée à chacun d’exercer un pouvoir réel sur l’autre.

visionner la vidéo de solo.

Le vrai pouvoir sur l'autre,ce n'est pas la loi d'après moi, c'est la maîtrise du fonctionnement humain et de son fonctionnement émotionnel, en d'autres termes la manipulation. Ceux qui manipulent la réalité sont ceux qui possèdent le pouvoir sur les autres. 

 

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