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Voyage dans le temps

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rphbin

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Membre, Posté(e)
rphbin Membre 40 messages
Baby Forumeur‚
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il y a une heure, Boutetractyxreqs a dit :

Si les gens ne s'emprisonnent pas entre eux ils sont libres... de se perdre... puisque l'infiniment grand est l'évasion.

Le fil se perd, c'est le moins qu'on puisse dire. La salle commence à se vider. Ma visite aura été courte.

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Membre, Posté(e)
Boutetractyxreqs Membre 5 959 messages
Baby Forumeur‚
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il y a 40 minutes, rphbin a dit :

Le fil se perd, c'est le moins qu'on puisse dire. La salle commence à se vider. Ma visite aura été courte.

Un bout de ficelle a deux bouts qui font sont début et fin voilà l'illimité, l'infiniment grand.

Modifié par Boutetractyxreqs
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Membre, 42ans Posté(e)
InstantEternité Membre 1 134 messages
Baby Forumeur‚ 42ans‚
Posté(e)
Il y a 11 heures, rphbin a dit :

Temps circulaire, temps qui passe différemment en fonction d'où on se trouve dans l'espace. Il se peut que pour affirmer de telles choses, vous vous inspiriez beaucoup de ce que la science nous apprend du fonctionnement de la nature. En pensant par exemple à la théorie de la relativité. Personnellement, je n'y vois pas grand intérêt, du moins en tant que sujet pensant.

Le temps n'est pas figé, n'est pas une entité. Je suis parfaitement d'accord avec vous. Les termes ont été placés entre guillemets. Ils sont là à défaut de meilleur vocabulaire et pour en rester à une manière non technique de s'exprimer.

Le paragraphe sur le temps figé parle de beaucoup de choses en même temps, qui sont aussi importantes les unes que les autres, et qui chacune implique une mer de réflexions. Je dirais que pour qu'il fasse sens, il faut avoir un peu une âme de phénoménologue. Je retiendrais ici, pour en justifier l'intérêt, la notion d'«espace d'évolution du moi» (qui est une composante du sujet) et le renvoi à la «signification» opposée, ici, à l'«orientation».

Je vous recopie ci-dessous ce à quoi m'a fait penser la question de l'orientation dans le temps. Ceci parce qu'ainsi apparaît pourquoi le temps peut être présenté comme «entité» (du moins tel que détaillé dans le paragraphe correspondant). Mais aussi en quoi, comme entité toujours, il renvoie en dernière analyse au corps. Ce qui permettrait du même coup de faire ressortir en quoi le temps «figé», rapporté à la signification, pourrait pour sa part renvoyer à l'esprit...

Quelques éléments, donc, de ma réflexion sur l'orientation dans le temps:

Qu'est-ce que s'orienter dans le temps? À première vue, et peut-être seulement ainsi, c'est savoir (retrouver) quand on est. C'est aujourd'hui, dans une semaine, cette année, etc. Selon ce qu'on a à faire, ce qu'on attend, ce qu'on ne peut plus corriger, etc.

Le temps est présenté comme une dimension. C'est-à-dire comme quelque chose qui se mesure, une grandeur. Elle est une, à la différence des dimensions de l'espace, et on la donne comme si c'était une ligne le long de laquelle se retrouvent les différents moments en fonction desquels il y a (peut y avoir) orientation. Une position entre des avants et des après qui se modifient sans cesse selon notre propre avancement dans le temps ou qu'il passe lui-même.

Peut-on vraiment parler de dimension, de grandeur? Le temps se mesure-t-il? C'est ce qu'il pourrait sembler à première vue. Pourtant, tout ce qui peut être mesuré pendant que l'on s'oriente, ce sont des possibilités d'actions envisagées et à accomplir selon leurs conditions de réalisation (c'est-à-dire compte tenu de la coïncidence d'événements à venir…).

C'est parce qu'il y a orientation qu'avant-après, durée et maintenant font un et que le temps peut apparaître comme «entité». Cette orientation elle-même, qu'est-elle? Un réflexe, c'est-à-dire un comportement dont nous sommes le centre (dont chacun est le sujet, l'agent concerné) et qui ne dépend pas d'abord (pas seulement) de notre décision. Qui renvoie au corps tel que déjà actif avant que nous l'ayons décidé. C'est dans le fait de cette action avant la décision (qui pourtant n'est pas elle-même réflexe...) que réside le réflexe d'orientation. Et le temps comme entité.
 
A propos de l'orientation comme comportement, comme façon d'agir, on pourrait y voir comme équivalent dans le temps «figé», dans le monde de la signification, la raison. Celle-ci serait à voir comme le réflexe d'orientation dans le récit.

Fin des extraits rapportés.

A propos du temps qui passe différemment en fonction d'où on se trouve dans l'espace, je vous dirais qu'il n'en est rien. Les deux jumeaux qui, après que l'un des deux a voyagé dans l'espace, se retrouvent sur terre en n'ayant plus le même âge, n'ont pas vécu le passage du temps différemment. Pour chacun d'eux, le parcours d'une vie jusqu'à la mort se passe à la même vitesse… (Manière de dire que le passage du temps sans personne pour le vivre n'a pas de sens.)

 

Si je comprends bien votre conception du temps est très centrée sur la perception qu'en a l'humain et non justement sur des études scientifiques par exemple. Soit, c'est une manière de voir la chose.

Effectivement chacun a une relation particulière et propre avec la notion du temps, pour certains il passe vite pour d'autres il ne passe pas assez vite voir pas du tout ! Certains diraient le temps vaut de l'argent : on voit bien que chaque personne voit le temps d'une manière différente...

Cependant, personnellement si je voulait me focaliser sur la notion du temps je ne fermerai pas les yeux sur ce que la science en dit à ce propos, après tout la philosophie est la mère de toutes les sciences :) 

 

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Membre, Talon 1, 78ans Posté(e)
Talon 1 Membre 22 854 messages
78ans‚ Talon 1,
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Il y a 17 heures, Boutetractyxreqs a dit :

La production mentale, il lui aurait fallu de l'espace et pas d'espace sans l'infiniment grand.

??? Vous comprenez ce que vous dites ?

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Invité irwin molyneux
Invités, Posté(e)
Invité irwin molyneux
Invité irwin molyneux Invités 0 message
Posté(e)

Elle pensait que le futur préexistait, vous comprenez ? Qu'il était là, tapi dans un coin, à attendre qu'elle arrive. Alors elle a tout retourné, regardé derrière chaque porte, sous le lit, sous la carpette, en ville derrière les marronniers de la grande allée. Rien. Il n'y avait rien. Son avenir n'était pas là.

Elle a pris son havresac et s'en est allée. Il était peut-être ailleurs, après tout, le long d'une route imbécile, au pied d'un causse, au fond d'une bouteille de vodka, au détour d'un acide, à l'ombre d'un rail de coke, dans un sexe qui la transpercerait de la tête aux pieds, dans un amour qui l'aurait transcendée. Dans un rock joué trop fort ou à la barre d'une pompisterie la nuit au milieu de nulle part.

Rien. Il n'y avait rien. Que ces petits morceaux d'histoires qui sont à son insu devenus son histoire.

Son futur, elle l'a dépassé sans même s'en apercevoir.

Extrait du blog Nicole ni clou de Nicole Garreau.

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Membre, Posté(e)
Boutetractyxreqs Membre 5 959 messages
Baby Forumeur‚
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Il y a 3 heures, Talon 1 a dit :

??? Vous comprenez ce que vous dites ?

Le 28/06/2019 à 20:55, Boutetractyxreqs a dit :

 

Le mouvement n'existe que parce que l'espace existe car sans espace pas d'existence est encore moins de mouvement. Et pas d'espace sans l'infiniment grand.

 

 

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Membre, Talon 1, 78ans Posté(e)
Talon 1 Membre 22 854 messages
78ans‚ Talon 1,
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Il y a 5 heures, Boutetractyxreqs a dit :

 

Quand vous voyez un avion dans un ciel sans nuage, vous n'observez aucun mouvement dans l'espace. Il faut quelque chose, un point de repère pour apprécier l'avancée.

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Membre, Posté(e)
rphbin Membre 40 messages
Baby Forumeur‚
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Il y a 13 heures, InstantEternité a dit :

Si je comprends bien votre conception du temps est très centrée sur la perception qu'en a l'humain et non justement sur des études scientifiques par exemple. Soit, c'est une manière de voir la chose.

Effectivement chacun a une relation particulière et propre avec la notion du temps, pour certains il passe vite pour d'autres il ne passe pas assez vite voir pas du tout ! Certains diraient le temps vaut de l'argent : on voit bien que chaque personne voit le temps d'une manière différente...

Cependant, personnellement si je voulait me focaliser sur la notion du temps je ne fermerai pas les yeux sur ce que la science en dit à ce propos, après tout la philosophie est la mère de toutes les sciences :) 

 

Il ne s'agit pas de la perception du temps par l'humain, mais plutôt de penser le temps, de se servir de ce travail particulier de pensée consistant à s'occuper du temps, pour poser, entre autres, la question de la perception des choses par l'humain et, en particulier, celle de l'idée même qu'il s'imagine percevoir le temps. Car est-il sensé de penser que le temps se perçoit?

Si, ici, penser sur le temps et l'humain ont un rapport possible, ce serait parce que ce travail de pensée qui a le temps pour objet implique nécessairement une transformation, ou une recréation (qui est aussi une récréation…) de qui y pense. Ce qui est au moins affirmé dans le texte proposé par moi au début, mais qui ressort peut-être mieux dans ma réponse à Niou qui a suivi (en parlant d'un 'outil pour penser au temps de la façon la plus globale possible'), c'est que pour penser au temps convenablement, ce que l'on est soi-même doit être mis en jeu. Penser au temps, c'est à voir comme une discipline de la pensée pour laquelle le temps est la discipline elle-même.

Le problème, lorsqu'on parle de la perception du temps par l'humain, c'est de s'imaginer soi-même comme un témoin qui pourrait, à distance, tout en restant identique à lui-même, se faire une idée, en s'y appliquant patiemment, de ce à quoi il assiste. À quoi assiste-t-il alors? À ce que la science nous dit du temps? Pourquoi? Posez vous la question. Pourquoi ce que la science vous dit du temps vous fascine-t-il?

Je n'ignore pas le point de vue de la science. J'ai lu par exemple deux livres d'Étienne Klein, 'Les tactiques de Chronos' et 'Le temps', qui présentent les choses autant du point de vue philosophique que scientifique. Très abordables et utiles pour garder une vue d'ensemble. Mais j'ai aussi lu, par exemple, Lee Smolin, 'Time Reborn - From The Crisis Of Physics To The Future Of The Universe' ou Carlo Rovelli, 'Par-delà le visible - La réalité du monde physique', ou assisté par vidéo à un cours d'astrophysique tout public d'Aurélien Barreau. Ça, ça vaut (partiellement) pour mes dernières tentatives de familiarisation avec la vision scientifique du monde et, en particulier, du temps.

Je vous laisse là-dessus. Au plaisir.

 

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Membre, Posté(e)
Boutetractyxreqs Membre 5 959 messages
Baby Forumeur‚
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il y a 36 minutes, Talon 1 a dit :

Quand vous voyez un avion dans un ciel sans nuage, vous n'observez aucun mouvement dans l'espace. Il faut quelque chose, un point de repère pour apprécier l'avancée.

L'espace infiniment grand est le point de repère qui permet d'apprecier le mouvement. Alors oui il peut être constitué de nuages.

Modifié par Boutetractyxreqs
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Membre, Posté(e)
Boutetractyxreqs Membre 5 959 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

On aurait tendance à dire que c'est le mouvement du plein dans le vide alors que cela peut être très bien le mouvement du vide qui donne l'impression du mouvement du plein dans le vide.

Comme on aurait l'impression que c'est toujours le vide qui contient du plein qui se déplace alors que cela peut être du vide qui se déplace dans du plein.

Autant de possibilités soit une infinité qui veut que l'espace vide ou plein permet le mouvement et que cet espace est infiniment grand.

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Membre, 42ans Posté(e)
InstantEternité Membre 1 134 messages
Baby Forumeur‚ 42ans‚
Posté(e)
Il y a 5 heures, rphbin a dit :

Il ne s'agit pas de la perception du temps par l'humain, mais plutôt de penser le temps, de se servir de ce travail particulier de pensée consistant à s'occuper du temps, pour poser, entre autres, la question de la perception des choses par l'humain et, en particulier, celle de l'idée même qu'il s'imagine percevoir le temps. Car est-il sensé de penser que le temps se perçoit?

Si, ici, penser sur le temps et l'humain ont un rapport possible, ce serait parce que ce travail de pensée qui a le temps pour objet implique nécessairement une transformation, ou une recréation (qui est aussi une récréation…) de qui y pense. Ce qui est au moins affirmé dans le texte proposé par moi au début, mais qui ressort peut-être mieux dans ma réponse à Niou qui a suivi (en parlant d'un 'outil pour penser au temps de la façon la plus globale possible'), c'est que pour penser au temps convenablement, ce que l'on est soi-même doit être mis en jeu. Penser au temps, c'est à voir comme une discipline de la pensée pour laquelle le temps est la discipline elle-même.

Le problème, lorsqu'on parle de la perception du temps par l'humain, c'est de s'imaginer soi-même comme un témoin qui pourrait, à distance, tout en restant identique à lui-même, se faire une idée, en s'y appliquant patiemment, de ce à quoi il assiste. À quoi assiste-t-il alors? À ce que la science nous dit du temps? Pourquoi? Posez vous la question. Pourquoi ce que la science vous dit du temps vous fascine-t-il?

Je n'ignore pas le point de vue de la science. J'ai lu par exemple deux livres d'Étienne Klein, 'Les tactiques de Chronos' et 'Le temps', qui présentent les choses autant du point de vue philosophique que scientifique. Très abordables et utiles pour garder une vue d'ensemble. Mais j'ai aussi lu, par exemple, Lee Smolin, 'Time Reborn - From The Crisis Of Physics To The Future Of The Universe' ou Carlo Rovelli, 'Par-delà le visible - La réalité du monde physique', ou assisté par vidéo à un cours d'astrophysique tout public d'Aurélien Barreau. Ça, ça vaut (partiellement) pour mes dernières tentatives de familiarisation avec la vision scientifique du monde et, en particulier, du temps.

Je vous laisse là-dessus. Au plaisir.

 

Je ne sais pas si cela pourrait avoir un lien avec votre sujet mais il y a aussi la faculté de "l'oubli" qui est important à considérer lorsqu'on pense au temps. Car en effet on ne peut pas "penser" au temps si on n'a pas la faculté de l'oubli et c'est là un signe de bonne santé. Nietzsche disait : "Tout acte exige l'oubli".

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Membre, Posté(e)
Boutetractyxreqs Membre 5 959 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
Il y a 15 heures, rphbin a dit :

Il ne s'agit pas de la perception du temps par l'humain, mais plutôt de penser le temps, de se servir de ce travail particulier de pensée consistant à s'occuper du temps, pour poser, entre autres, la question de la perception des choses par l'humain et, en particulier, celle de l'idée même qu'il s'imagine percevoir le temps. Car est-il sensé de penser que le temps se perçoit?

Si, ici, penser sur le temps et l'humain ont un rapport possible, ce serait parce que ce travail de pensée qui a le temps pour objet implique nécessairement une transformation, ou une recréation (qui est aussi une récréation…) de qui y pense. Ce qui est au moins affirmé dans le texte proposé par moi au début, mais qui ressort peut-être mieux dans ma réponse à Niou qui a suivi (en parlant d'un 'outil pour penser au temps de la façon la plus globale possible'), c'est que pour penser au temps convenablement, ce que l'on est soi-même doit être mis en jeu. Penser au temps, c'est à voir comme une discipline de la pensée pour laquelle le temps est la discipline elle-même.

Le problème, lorsqu'on parle de la perception du temps par l'humain, c'est de s'imaginer soi-même comme un témoin qui pourrait, à distance, tout en restant identique à lui-même, se faire une idée, en s'y appliquant patiemment, de ce à quoi il assiste. À quoi assiste-t-il alors? À ce que la science nous dit du temps? Pourquoi? Posez vous la question. Pourquoi ce que la science vous dit du temps vous fascine-t-il?

Je n'ignore pas le point de vue de la science. J'ai lu par exemple deux livres d'Étienne Klein, 'Les tactiques de Chronos' et 'Le temps', qui présentent les choses autant du point de vue philosophique que scientifique. Très abordables et utiles pour garder une vue d'ensemble. Mais j'ai aussi lu, par exemple, Lee Smolin, 'Time Reborn - From The Crisis Of Physics To The Future Of The Universe' ou Carlo Rovelli, 'Par-delà le visible - La réalité du monde physique', ou assisté par vidéo à un cours d'astrophysique tout public d'Aurélien Barreau. Ça, ça vaut (partiellement) pour mes dernières tentatives de familiarisation avec la vision scientifique du monde et, en particulier, du temps.

Je vous laisse là-dessus. Au plaisir.

 

Je ne suis pas un spécialiste mais si on comprend que sans espace pas de mouvement pour révéler le temps alors on comprend pourquoi l'espace temps.

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Membre, Posté(e)
rphbin Membre 40 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
Le 30/06/2019 à 17:18, InstantEternité a dit :

Je ne sais pas si cela pourrait avoir un lien avec votre sujet mais il y a aussi la faculté de "l'oubli" qui est important à considérer lorsqu'on pense au temps. Car en effet on ne peut pas "penser" au temps si on n'a pas la faculté de l'oubli et c'est là un signe de bonne santé. Nietzsche disait : "Tout acte exige l'oubli".

J'ai essayé de vous répondre hier mais on dirait que ça n'a pas marché. Je me reprends:

Votre remarque sur le rapport entre oubli et temps (comme ce à quoi on peut penser) m'oblige à réfléchir.

Je commencerais par noter dans ce que vous dites trois affirmations: que l'oubli est une faculté, que celle-ci est nécessaire pour penser au temps, et qu'elle est signe de bonne santé (mais s'agit-il de l'oubli, de la faculté, ou de penser au temps grâce à elle? on supposera que c'est ici de l'oubli).

Et j'ajouterais quelques questions pour, disons, mettre de l'atmosphère:

Comment sait-on que l'on oublie?
D'où vient qu'oublier puisse nous préoccuper?
Du passé ou du rappel (de l'acte de se rappeler), lequel précède?
Un souvenir peut-il s'effacer à jamais? Si oui, comment le savons-nous?

Aux deux dernières questions (celles portant sur le souvenir), personnellement, je réponds non. Ce qui me fait considérer la «faculté» de l'oubli comme une simple circonstance, celle de ne pas retrouver un souvenir. Sans cet effort, l'oubli n'est pas. Et n'étant pas en tant que tel, ne peut constituer un pouvoir. Pourtant, il peut toujours être invoqué en ce sens. Peut-être est-ce ce que votre troisième affirmation laisse entendre…

Votre affirmation principale, selon laquelle c'est grâce à l'oubli qu'il est possible de penser au temps, me laisse perplexe. Sans la comprendre, je ne peux douter qu'elle ait un sens. C'est pourquoi j'y réfléchis. Pour l'instant, j'y réagirais de deux façons.

En notant d'abord que le «penser» auquel vous pensez en le mettant en rapport avec l'oubli ne semble pas avoir le même sens que celui auquel je pense quand je parle de «travail» de pensée, de «s'occuper» du temps, de penser «sur» le temps, d'«outil» pour penser au temps, ou de «discipline». Ce qui me pousse à mettre en rapport votre sens du «penser» avec mon paragraphe sur la mémoire (qui apparaît dans mon texte de départ) que je recopie ici:

Quelle que soit la façon d'aborder le temps, il ne pourrait faire sens pour nous s'il n'y avait la mémoire. À cause de celle-ci comme fait, c'est-à-dire comme résultat d'un acte volontaire, la symétrie passé-avenir est annulée (non avenue). Comprendre que c'est à cause du rappel que le passé peut apparaître comme fond sur lequel se détache le présent et donner ainsi le temps dans son effectivité, c'est-à-dire le rendre lui-même apparent. Après seulement peut apparaître l'avenir comme faisant partie du temps.

Il y a beaucoup de sous-entendus là-dedans. Pour faire court, disons qu'ils consistent dans l'imagination d'une communauté primitive qui sort de l'animalité grâce au langage. Le «rappel», ici, c'est celui qui est mis en œuvre dans le cadre de la communication entre membres de cette communauté. Le «temps dans son effectivité», le fait que, grâce à la communication et au langage (et, en fait, à la narration), le temps est rendu «apparent», c'est cela qui, pour moi, peut se rapporter au type de «penser» auquel vous pensez. Pour vous, ce serait à partir de l'oubli que le temps devient apparent (et devient ainsi ce à quoi il est possible de penser), pour moi, ce serait à partir de la narration (qui est rappel en acte mais non réfléchi), alors qu'elle rapporte ce qui a eu lieu et met ainsi en scène le passé (c'est-à-dire ce qui n'est plus, ou qui est terminé).

La phrase de Nietzsche, je ne la comprends pas. Manque de contexte. Personnellement, cet oubli sain, je le rattacherais au «fait» du présent. Et, plutôt que de la faculté de l'oubli, je parlerais du «pouvoir» du présent. Le présent en question, ici, ce n'est pas celui qui le distingue du passé ou de l'avenir auxquels renvoient les verbes. C'est celui que son contraste avec la totalité de la causalité menant du big bang jusqu'à aujourd'hui fait ressortir. Quel rapport y a-t-il entre la vie de tous les jours et cette totalité aveugle de l'événementialité cosmique passée (reconstruite par la science)? Plus jeune, j'ai lu «Les trois premières minutes de l'univers» (S. Weinberg) et «Des astres, de la vie et des hommes» (R. Jastrow). Ça m'a impressionné même si je ne comprenais pas grand-chose au premier livre. C'est là que j'ai été frappé par le contraste en question, puis me suis demandé comment la perception pouvait naître d'une matière qui s'organise d'elle-même dans l'ignorance parfaite de notre arrivée subséquente. Jacques Monod a écrit «Le hasard et la nécessité». Dans un sens, ça semble aider à mieux comprendre. De toute façon, plutôt qu'au mystère de la naissance de la perception, je pense maintenant «tout simplement» à celui de la possibilité pour un assemblage de particules (ou de molécules) de se mettre à «percevoir» (!) le temps…

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Membre, 42ans Posté(e)
InstantEternité Membre 1 134 messages
Baby Forumeur‚ 42ans‚
Posté(e)

Tout d'abord concernant la citation de Nietzsche voilà dans quel contexte il dit ça :

"Tout action exige l’oubli, comme la vie des êtres organiques exige non seulement la lumière mais aussi l’obscurité. Un homme qui ne voudrait sentir les choses qu’historiquement serait pareil à celui qu’on forcerait à s’abstenir de sommeil ou à l’animal qui ne devrait vivre que de ruminer et de ruminer sans fin. Donc, il est possible de vivre presque sans souvenir et de vivre heureux, comme le démontre l’animal, mais il est encore impossible de vivre sans oubli. Ou plus simplement encore, il y a un degré d’insomnie, de rumination, de sens, historique qui nuit au vivant et qui finit par le détruire, qu’il s’agisse d’un homme, d’une peuple ou d’une civilisation."

il y a 36 minutes, rphbin a dit :

Quelle que soit la façon d'aborder le temps, il ne pourrait faire sens pour nous s'il n'y avait la mémoire. À cause de celle-ci comme fait, c'est-à-dire comme résultat d'un acte volontaire, la symétrie passé-avenir est annulée (non avenue). Comprendre que c'est à cause du rappel que le passé peut apparaître comme fond sur lequel se détache le présent et donner ainsi le temps dans son effectivité, c'est-à-dire le rendre lui-même apparent. Après seulement peut apparaître l'avenir comme faisant partie du temps.

Je suis totalement d'accord avec ce que vous écrivez là. Lorsque vous parlez de la "mémoire / rappel" pour moi c'est quand je parle de la faculté de l'oubli. Car en effet l'oublie n'est pas une simple fait qui arrive par hasard et de manière complètement involontaire mais il s'agit là d'un acte complexe mais volontaire, encore une fois je m'appuie sur Nietzsche quand il dit : "Souviens toi d'oublier !".

il y a 43 minutes, rphbin a dit :

Le «rappel», ici, c'est celui qui est mis en œuvre dans le cadre de la communication entre membres de cette communauté. Le «temps dans son effectivité», le fait que, grâce à la communication et au langage (et, en fait, à la narration), le temps est rendu «apparent», c'est cela qui, pour moi, peut se rapporter au type de «penser» auquel vous pensez. Pour vous, ce serait à partir de l'oubli que le temps devient apparent (et devient ainsi ce à quoi il est possible de penser), pour moi, ce serait à partir de la narration (qui est rappel en acte mais non réfléchi), alors qu'elle rapporte ce qui a eu lieu et met ainsi en scène le passé (c'est-à-dire ce qui n'est plus, ou qui est terminé).

Concernant la "narration" je comprends votre point de vue ici lorsqu'on parle d'une communauté, la narration nous rappel le passé et permet de "penser" au temps, mais à l'échelle personnelle concernant une seule personne la narration n'a pas de sens à moins que vous considérez le monologue, le fait de penser et parler dans sa propre tête avec soi même comme une narration ? Pour dire simple, pour moi pas obligatoirement besoin de narration pour que grâce à la faculté de l'oubli nous puissions nous repérer dans le temps.

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Membre, Posté(e)
Boutetractyxreqs Membre 5 959 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Personne ne decide de se rappeler ou de se souvenir cela est involontaire et est soumis à la perception comme par exemple;

On oppose douleur et indolore comme on oppose souvenir et oublie

Si on part de souvenir indolore et oublie douleur.

Alors oublie indolore est souvenir et souvenir douloureux est oublie.

Si on part de oublie indolore et souvenir douleur.

Alors souvenir indolore est oublie et oublie douleur est souvenir.

...

Il existe une infinité de possibilités car l'infiniment grand existe. Surtout que sous la torture par exemple on peut vous faire dire tout et n'importe quoi.

 

 

Modifié par Boutetractyxreqs
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Membre, Le prendre au sérieux, nuit gravement à la santé, Posté(e)
azad2B Membre 5 932 messages
Le prendre au sérieux, nuit gravement à la santé,
Posté(e)
Le 30/6/2019 à 00:01, rphbin a dit :

Le fil se perd, c'est le moins qu'on puisse dire. La salle commence à se vider. Ma visite aura été courte.

Faut dire que l' affiche n' était guère aguichante !

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Membre, Posté(e)
Boutetractyxreqs Membre 5 959 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
il y a 29 minutes, azad2B a dit :

Faut dire que l' affiche n' était guère aguichante !

Vu que c'était une réaction à un de mes post ; Je me demande qu'est ce que quelqu'un, qui se moque de la souffrance des autres, voir les infections que l'on ne peut guérir, au point de se foutre de leur gueule en disant qu'ils devraient se prosterner en donnant leur cul pour le medicament salvateur, a à dire.

Franchement à ta place je resterai à la mienne.

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Membre, Le prendre au sérieux, nuit gravement à la santé, Posté(e)
azad2B Membre 5 932 messages
Le prendre au sérieux, nuit gravement à la santé,
Posté(e)
il y a 7 minutes, Boutetractyxreqs a dit :

Franchement à ta place je resterai à la mienne.

A lire cela on ne s' etonne plus qu' rphbin ait fichu le camp !

A ta place, je resterais à la mienne ! Je n'oserais jamais la ressortir, on me dirait que j' invente.

Toi tu dois faire partie de ceux qui habitent plus prés de chez-eux que de chez toi et qui donc peuvent affirmer : j' arriverai chez toi, avant moi !

 

  • Colère 1
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Membre, Le prendre au sérieux, nuit gravement à la santé, Posté(e)
azad2B Membre 5 932 messages
Le prendre au sérieux, nuit gravement à la santé,
Posté(e)

Et en plus, il boude !

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Membre, Posté(e)
Boutetractyxreqs Membre 5 959 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
il y a 55 minutes, azad2B a dit :

Et en plus, il boude !

Sans espace pas de mouvement pour révéler le temps et l'espace est infiniment grand d'où la relation espace temps.

On en était à comment se reperer dans le temps les souvenirs en étaient la clef:) et l'oubli un des composants de l'infiniment grand.

Modifié par Boutetractyxreqs
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