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La culture du viol en France

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miscookiyou

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miscookiyou Membre 2 416 messages
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 source et suite de l'article https://simonae.fr/militantisme/les-indispensables/expliquez-culture-du-viol/

En théorie, tout le monde est contre le viol. En pratique ? Outre certains masculinistes qui n’accordent aucune valeur au consentement (et aux femmes en général) et assument haut et fort être en faveur du viol, il existe la culture du viol. Nous vivons dans une société où les violences sexuelles sont niées, minimisées et où les victimes deviennent les suspectes pendant qu’on trouve des excuses aux agresseurs.

Si l’expression « culture du viol » vous paraît exagérée et vous rend incrédules, laissez-nous tout vous expliquer dans cet article, études et chiffres à l’appui.

Commençons par quelques définitions légales, pour savoir exactement de quoi nous parlons et ce que désignent les mots que nous utilisons :

Viol : « Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui, par violence, contrainte, menace ou surprise, est un viol. » Article 222.23 du Code pénal.
« De quelque nature qu’il soit » , cela signifie bien que toutes les pénétrations (vaginales, anales ou orales) sont considérées comme étant des viols, qu’elles soient effectuées avec un pénis, un doigt ou n’importe quel autre objet.

Agression sexuelle : « Constitue une agression sexuelle toute atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte, menace ou surprise. » Articles 222.22 et 222.27 du Code pénal.
Cela comprend les attouchements, l’exhibitionnisme ou encore le harcèlement sexuel.

Ces définitions ne sont pas parfaites. Elles excluent les personnes qui sont contraintes à pénétrer quelqu’un·e. La formulation de la définition du viol fait que cela n’est pas considéré comme étant un viol puisqu’elles n’ont pas elles-mêmes été pénétrées.

De plus, les conditions « violence, contrainte, menace ou surprise » sont à la fois trop précises (et donc limitatives) et trop vagues, puisqu’elles laissent place à l’interprétation et menacent donc les victimes d’une déqualification des faits.

Harcèlement sexuel : « Est assimilée au harcèlement sexuel toute forme de pression grave (même non répétée) dans le but réel ou apparent d’obtenir un acte sexuel, au profit de l’auteur des faits ou d’un tiers. » Définition issue de Service-Public.fr.

Concrètement, le passage du harcèlement sexuel à l’agression sexuelle se fait lorsque le harcèlement devient physique notamment à travers des caresses mal placées (fesses, cuisses, poitrine, entrejambe) ou les fameux « baisers volés » qui ne sont ni plus ni moins que des agressions sexuelles, qu’ils soient sur la bouche ou ailleurs (n’est-ce pas Jean-Michel Maire ?).

1) Les « vrais » viols et les « pseudo »-viols

Méconnaissance de la loi

Non, un violeur n’est pas un « monstre », c’est un être humain comme les autres.
Non, un violeur n’est pas un « fou » ou un « malade », ceci est une remarque psychophobe, la santé mentale n’a rien à voir. Seuls 4 % des agresseurs souffrent de maladie mentale.
Un violeur, c’est quelqu’un qui a commis un viol. Rien de plus, rien de moins.

Pour en revenir aux fausses accusations, nous n’allons pas vous donner de pourcentage exact. Tout simplement, parce que personne ne le connaît. Les différentes études concluent qu’entre 2 et 8 % des accusations de viol sont mensongères, mais il y a un élément très important à prendre en compte : les plaintes pour viol qui sont retirées par les victimes (suite à des pressions ou des menaces par exemple) ou classées sans suite (parce que la police considère que c’est un « miol » par exemple) sont souvent comptabilisées comme « fausses accusations ».

Il y a très peu de fausses accusations, en partie parce qu’une personne n’a aucun intérêt à inventer un viol : dénoncer son violeur (que l’on porte plainte ou non), c’est prendre le risque de voir sa parole remise en cause, d’être accusé·e d’avoir provoqué le viol, de « gâcher la vie » de son violeur (souvenez vous de Brock Turner qui n’a passé que 3 mois en prison, pour ne pas « gâcher son avenir »), de voir sa vie sentimentale et sexuelle exposée au grand jour comme « preuve » qu’on ne peut pas avoir été violé·e, d’être menacé·e et agressé·e en représailles (voir le documentaire Audrie & Daisy sur le sujet)…

Une forte adhésion à la culture du viol

1 Français·e sur 5 considère que beaucoup de femmes qui disent « non » à une proposition de relation sexuelle veulent en fait dire « oui » : culture du viol.

40 % des Français·es estiment que si la victime a eu une attitude provocante en public, cela atténue la responsabilité du violeur : culture du viol.

1 Français·e sur 5 juge que lors d’une relation sexuelle, les femmes peuvent prendre du plaisir à être forcées : culture du viol.

29 % des Français·es pensent qu’à l’origine d’un viol, il y a souvent un malentendu : culture du viol.

3) Le victim blaming

La mise en cause des victimes de viol

Pour 27 % des Français·es cela atténue la responsabilité du violeur si la victime portait une « tenue sexy » (mini-jupe, décolleté) : victim-blaming.

Pour 15 % des Français·es, une victime est en partie responsable de son viol si elle a accepté de se rendre seule chez un inconnu : victim-blaming.

4 Français·es sur 10 estiment que si l’ont se défend vraiment autant que l’on peut et que l’on crie, on fait le plus souvent fuir le violeur : victim-blaming.

1 Français·e sur 4 considère que si l’on respecte certaines règles simples de précaution on n’a quasiment aucun risque d’être victime de viol : victim-blaming.

Victim-blaming est un terme anglais que l’on peut traduire par « responsabilisation et culpabilisation de la victime » ; cette expression tend à présumer qu’une victime est en partie, voire entièrement, responsable de qu’elle a subi. Cela revient par exemple à considérer qu’une victime de viol « l’a cherché » en ayant adopté un comportement « provocant » ou par manque de prudence.

Même quand on concède à la victime que le viol est bien arrivé, on va tout de même rejeter la faute sur elle.

On va reprocher aux victimes d’avoir bu, d’avoir suivi leur agresseur chez lui, d’avoir eu une attitude « provocante », d’avoir été naïfe ou de s’être trouvé·e « au mauvais endroit au mauvais moment »… En oubliant que rien ne justifie un viol !

Porter un décolleté ou être très maquillé·e n’est pas une invitation au viol, c’est un choix vestimentaire, qui peut ou non être fait dans un but de séduction, mais qui ne permet pas de présumer ni des mœurs sexuelles ni du consentement de la personne. Rien de plus.

Marcher seul·e la nuit ne devrait pas être réservé aux hommes (nous abordons la question de la place des femmes dans l’espace public dans cet article).

Ce mécanisme de victim blaming peut s’expliquer comme un moyen de se distancier de la victime pour se sentir moins exposé·e. Comme une agression sexuelle peut arriver à n’importe qui, on va avoir tendance à rejeter la faute sur la victime pour se rassurer et se dire que cela ne nous arrivera jamais. Ainsi, le victim blaming est utilisé comme un mécanisme de protection, un moyen de garder le contrôle.

Ce phénomène est expliqué en psychologie par la « théorie du monde juste » ou « croyance en un monde juste ». Cette théorie, mise en relief par le Dr. Melvin Lerner en 1965, est un biais cognitif qui consiste à penser que les bonnes choses arrivent aux bonnes personnes et de ce fait, que les mauvaises choses arrivent aux gens qui l’ont bien mérité. Ce biais de la pensée nous permet de réduire notre inconfort quand nous faisons face à des situations injustes. Si le dénigrement des victimes nous permet de nous sentir mieux grâce au rétablissement supposé d’un monde plus juste, il ne faut pas oublier que c’est une vision déformée de la réalité qui ne fait qu’augmenter la souffrance de la victime.

Quand la victime est très jeune, certaines personnes ont tendance à lui prêter une attitude de séduction alors qu’elle ne fait qu’exprimer de la tendresse totalement dénuée d’ambiguïté ; c’est ce que Sándor Ferenczi a appelé la « confusion de langue entre les adultes et l’enfant, le langage de la tendresse et de la passion » en 1932, quand il a décrit le traumatisme subi par l’enfant qui reçoit de la part des adultes qui s’occupent de lui un comportement sexuel en réponse à une demande de tendresse innocente.

4) La « bonne » et la « mauvaise façon » de réagir à un viol

Oui, certaines personnes pensent savoir quelle est la bonne façon de réagir à un viol. La seule, la vraie, l’unique, l’homologuée.

Pour certain·es, une personne qui ne crie pas, ne se débat pas et ne va pas immédiatement porter plainte en cessant tout contact avec son agresseur n’est pas une vraie victime de viol.

C’est complètement faux. Chacun·e réagit différemment, et toutes les réactions sont valides et valables.

Certaines victimes vont effectivement crier et se débattre, mais beaucoup sont incapables de réagir, notamment à cause du phénomène de sidération psychique. Nous vous conseillons de visionner cette vidéo qui en parle très bien :

 

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Il y a une catégorie de viol qui n'est pas évoquée, c'est le viol conjugal.

 

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miscookiyou Membre 2 416 messages
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http://www.madmoizelle.com/sideration-viol-615413

https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2018/03/18/la-culture-du-viol-un-concept-pour-en-finir-avec-notre-fatalisme_5272709_4497916.html

La culture du viol, c’est quand on excuse les violeurs par une maladie mentale (cela concerne moins de 7 % d’entre eux) ou par le très flou concept de misère sexuelle (89 % auraient eu des rapports sexuels consentis au moins deux fois par semaine avant leur incarcération). C’est quand on affirme que les hommes ont des besoins irrépressibles, et que les victimes l’auraient « cherché » – qu’on parle d’habillement, de consommation de substances ou de comportement.

a culture du viol propage le mythe culturel du « vrai viol » : dans un parking ou un lieu glauque, sous l’agression forcément violente d’un inconnu… alors même que ces actes ont plutôt lieu au domicile et qu’ils sont majoritairement exercés par une personne proche, laquelle n’a nullement besoin de tabasser une victime stupéfaite ou terrifiée. En définissant certains viols comme plus « authentiques » que d’autres, on décourage la majorité des victimes de porter plainte.

La culture du viol, c’est quand on affirme que les femmes sont masochistes, et qu’au pire, elles finiront par aimer ça. C’est affirmer qu’elles sont passives, c’est valoriser leur inexpérience et leur naïveté (il ne faudrait pas qu’elles soient trop « chaudes »). La culture du viol, c’est quand 25 % des Français pensent que les femmes ne savent pas vraiment ce qu’elles veulent, quand 20 % croient qu’une femme qui dit non pense souvent oui. La culture du viol, c’est quand on affirme que la douleur est normale, dangereuse, excitante… mais que cette injonction n’est valable que pour les femmes. C’est quand les trois quarts d’entre elles ont déjà eu mal pendant l’amour et qu’une sur dix souffre de douleurs persistantes – et que ces femmes n’en parlent pas.

 

il y a 4 minutes, Imaginaerum a dit :

Il y a une catégorie de viol qui n'est pas évoquée, c'est le viol conjugal.

 

Oui c'est vraie :/ et beaucoup de français.e pense que ça ne peut pas exister et que le devoir conjugale existe encore.....

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miscookiyou Membre 2 416 messages
Baby Forumeur‚ 26ans‚
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https://www.lesnouvellesnews.fr/valerie-rey-robert-metoo-na-pas-aboli-la-culture-du-viol/

NN : Pourquoi cet essai sur la « culture du viol » ?
Parce que, si l’histoire des violences sexuelles se répète, c’est à cause d’un contexte culturel particulièrement favorable en France. Dans les années 2000, j’ai été choquée par la première enquête française sur les violences faites aux femmes dite Enquête Enveff , j’ai participé au forum des Chiennes de garde qui recevait énormément de témoignages de victimes de viol. Avec toujours les mêmes phénomènes : mauvais accueil par l’entourage, la famille, les services de police ou de justice, culpabilisation des victimes, indulgence envers les auteurs… Puis il y a eu l’affaire DSK et surtout le discours médiatique autour de cette affaire qui minimisait les faits reprochés au directeur du FMI. Un discours spécifiquement français. On n’a pas retrouvé par exemple le même type de récit, d’excuses pour parler des agressions sexuelles commises par Berlusconi.

LNN : La notion de « culture du viol » est-elle comprise au-delà d’un cercle restreint de personnes bien informées ?
Je n’en ai pas l’impression. Les médias ont, certes beaucoup parlé de mon livre mais c’était le fait de journalistes féministes tenaces. Et j’observe que c’est le mot « culture » qui bloque. Laurent Joffrin, le directeur du quotidien Libération,  dans un édito sur la « Ligue du Lol », ne comprend pas le terme parce que, selon lui, la culture sert à s’élever. C’est une approche limitée. En sociologie, la culture est aussi un système de représentation qui irrigue la société ! Remplacer le terme « culture du viol » par « idées reçues » sur le viol ne signifie pas la même chose. Donc c’est à la fois le terme et le concept qui dérangent. Il est beaucoup plus confortable de penser qu’un viol est le fait de quelques personnes détraquées plutôt que de remettre en question une culture.

LNN : Est-ce que la vague #MeToo a fait reculer la culture du viol ?
Beaucoup de gens disent que les choses ont changé. Mais sur quelle base ? Nous pourrons vraiment affirmer qu’il y a un changement lorsque nous aurons des chiffres indiquant une baisse du nombre de viols et d’agressions sexuelles. Pour l’instant ce n’est pas le cas. 
La parole des femmes s’est libérée, c’est vrai mais avec quel effet ? Des mouvements de libération de la parole des victimes, il y en a déjà eu pas mal. La réelle avancée de #MeToo a été de faire prendre conscience à des femmes que certains comportements qu’elles avaient appris à accepter ou à trouver banals ne sont pas acceptables et sont punis par la loi. Les hommes aussi ont compris que certains comportements n’étaient plus tolérés et font attention. Dans certains cas, la peur a changé de camp.

Mais en termes de culture, pas de changement profond. Les femmes sont éduquées dans la peur d’être violées. Ce sont elles qui adaptent leurs tenues, leurs déplacements, leurs comportements pour éviter d’être désignées comme coupables dans l’hypothèse où elles subiraient un viol.
Les hommes, eux, ont peur d’être accusés de viol. Ceux qui se sont exprimés à propos de #MeToo se sont empressés de dire que tous les hommes n’étaient pas des violeurs. Pas eux en tout cas. Et qu’il ne fallait pas verser dans la délation. Le président de la République a été parmi les premiers à le dire. Ces hommes trouvent des alliées femmes qui publient des tribunes sur la « liberté d’être importunée ». Elles et ils sont hors sujet. Bien sûr tous les hommes ne sont pas des violeurs, c’est une lapalissade et cela évite de poser les questions de fond. #MeToo n’a pas vraiment permis de remettre en question la culture du viol.

https://www.rtl.fr/girls/identites/video-thisisnotconsent-ou-le-ras-le-bol-des-irlandaises-face-a-la-culture-du-viol-7795582990

"Mon string n'est pas une invitation". Choquées par le verdict d'un jury irlandais dans une affaire de viol sur mineure, des internautes se sont emparées des réseaux sociaux pour faire entendre leur colère. La défense de l'accusé avait en effet fait du sous-vêtement de l'accusatrice une "preuve" de son consentement, rapporte le Huffpost.

"Vous devez regarder la façon dont elle était habillée", avait même lancé l'avocate de l'accusé aux membres du jury, composé de huit hommes et quatre femmes. Ce dernier avait déclaré, le 6 novembre dernier, non coupable l'homme de 27 ans, accusé de viol par une jeune fille de 17 ans. 

S'il n'est pas clair que le jury ait été oui ou non influencé par cette "preuve" apportée par l'avocate, cette tactique de défense n'a pas plu aux Irlandaises car elle cristallise, selon elles, une culture du viol largement dominante dans le pays.

La députée irlandaise Ruth Coppinger a également participé au mouvement sur Twitter et lors d'une séance parlementaire où elle a tenue à s'exprimer sur l'affaire. "Cela peut paraître embarrassant de montrer un string ici dans cette session [...] mais comment pensez vous qu'une victime de viol ou une femme se sent lorsqu'on montre ses sous-vêtements devant un tribunal ?", a-t-elle lancé. 

Les protestations ont depuis plusieurs jours quitté les réseaux sociaux pour se matérialiser dans les rues irlandaises où femmes et hommes ont manifesté ensemble contre la culte du viol. 

 

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miscookiyou Membre 2 416 messages
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http://lemondeatraversunregard.org/2018/08/13/la-culture-du-viol-quest-ce-que-cest/

La culture du viol? qu’est ce que c’est?

On m’a récemment mailée pour me demander ce qu’était exactement la culture du viol. Même si j’ai déjà beaucoup écrit sur le sujet, je me suis dit qu’il n’était pas inutile de faire un nouvel article en tentant de formuler au mieux et le plus précisément possible.

Beaucoup de gens qui entendent pour la première fois, l’expression « culture du viol » sont choqués pour 4 raisons :
– Le mot culture est pour eux associé à des choses extrêmement positives ce que n’est évidemment pas le viol ; on pense par exemple au « ministère de la culture ». Bref il y aurait une sorte d’oxymore en rapprochant les mots « viol » et « culture ».
– Le viol est pour eux associé à un acte « barbare », « inhumain », « que seule une bête pourrait commettre », il leur paraît donc choquant de rapprocher cela du mot « culture ».
– Comme le viol est sévèrement puni par la loi en France, ils ont du mal à comprendre qu’on puisse considérer qu’il y aurait une tolérance face au viol.
– Comme tous et toutes considèrent que le viol est une horreur et qu’ils ne connaissent personne qui légitime le viol, ils ne voient pas qui entretiendrait une telle culture.

Quelques chiffres :
Selon l’enquête Contexte de la sexualité en France (CSF) réalisée par l’Inserm et l’Ined en 2006 à l’initiative de l’ANRS, 16 % des femmes et 5 % des hommes déclarent avoir subi des rapports sexuels forcés ou des tentatives de rapports forcés au cours de leur vie.
Selon les enquêtes Cadre de vie et sécurité (Insee-ONDRP) 2010, 2011 et 2012, 83 000 femmes et 13 000 hommes ont été victimes de viol ou de tentatives de viol. Les personnes interrogées sont âgées de 18 à 59 ans  et vivent en métropole ; le chiffre est sans aucun doute beaucoup plus important si l’on compte les mineur-es.
11% des femmes portent plainte, le chiffre des plaintes pour les hommes est « non significatif » (extrêmement bas donc).

La culture du viol? qu’est ce que c’est?

 

On m’a récemment mailée pour me demander ce qu’était exactement la culture du viol. Même si j’ai déjà beaucoup écrit sur le sujet, je me suis dit qu’il n’était pas inutile de faire un nouvel article en tentant de formuler au mieux et le plus précisément possible.

 

Beaucoup de gens qui entendent pour la première fois, l’expression « culture du viol » sont choqués pour 4 raisons :
– Le mot culture est pour eux associé à des choses extrêmement positives ce que n’est évidemment pas le viol ; on pense par exemple au « ministère de la culture ». Bref il y aurait une sorte d’oxymore en rapprochant les mots « viol » et « culture ».
– Le viol est pour eux associé à un acte « barbare », « inhumain », « que seule une bête pourrait commettre », il leur paraît donc choquant de rapprocher cela du mot « culture ».
– Comme le viol est sévèrement puni par la loi en France, ils ont du mal à comprendre qu’on puisse considérer qu’il y aurait une tolérance face au viol.
– Comme tous et toutes considèrent que le viol est une horreur et qu’ils ne connaissent personne qui légitime le viol, ils ne voient pas qui entretiendrait une telle culture.

 

Quelques chiffres :
Selon l’enquête Contexte de la sexualité en France (CSF) réalisée par l’Inserm et l’Ined en 2006 à l’initiative de l’ANRS, 16 % des femmes et 5 % des hommes déclarent avoir subi des rapports sexuels forcés ou des tentatives de rapports forcés au cours de leur vie.
Selon les enquêtes Cadre de vie et sécurité (Insee-ONDRP) 2010, 2011 et 2012, 83 000 femmes et 13 000 hommes ont été victimes de viol ou de tentatives de viol. Les personnes interrogées sont âgées de 18 à 59 ans  et vivent en métropole ; le chiffre est sans aucun doute beaucoup plus important si l’on compte les mineur-es.
11% des femmes portent plainte, le chiffre des plaintes pour les hommes est « non significatif » (extrêmement bas donc).

– A propos de l’expression « culture du viol »
Les historiens Stéphane Audoin-Rouzeau et Annette Becker parlent, au sujet de la première guerre mondiale, de « culture de guerre ». On constate bien ici qu’on rapproche là encore deux mots qui peuvent sembler antinomiques. Les deux historiens souhaitent simplement représenter « la manière dont les contemporains se sont représentés et ont représenté le conflit« . On peut donc parfaitement et simplement appliquer cette définition à la culture du viol et se dire que l’expression « culture du viol » désigne la façon dont on se représente le viol dans une société donnée à une époque donnée.
– Comme le souligne Denys Cuche, « Rien n’est purement naturel chez l’homme. Même les fonctions humaines qui correspondent à des besoins physiologiques, comme la faim, le sommeil, le désir sexuel, etc.., sont informées par la culture : les sociétés ne donnent pas exactement les mêmes réponses à ces besoins« . Le viol n’est donc pas un comportement « animal » (terme qu’on emploie souvent pour qualifier un comportement « naturel »), « bestial », « barbare », « de personne non civilisée », « de bête ». C’est en cela qu’il n’y a rien d’antinomique à rapprocher les mots « viol » et « culture ». Le viol est un comportement culturel ; cela veut dire qu’il est construit culturellement, qu’il n’est pas dû à une hormone, une pulsion, des testicules à vider ou que sais-je.

La culture du viol se définit avant tout par un grand nombre de mythes autour du viol que nous partageons tous plus ou moins.
C’est un concept difficile à comprendre car nous sommes parallèlement éduqués à voir le viol comme « la pire chose qui puisse arriver » « l’horreur ultime » dont « on ne va jamais se remettre » ; on verra qu’il n’y a rien d’incohérent là dedans et qu’on peut d’un côté entretenir une parfaite tolérance quant au viol et de l’autre vouloir punir – du moins dans la loi – ceux qui en commettraient.

– Si le viol est quasi lié à une mystérieuse nature masculine qu’on ne saurai maîtriser, alors il n’y a qu’une seule façon de l’éviter ; demander aux femmes de prendre des précautions quant à leur tenue, leur comportement, leurs attitudes, leurs heures de sortie, leurs lieux de sortie, la musique qu’elles écoutent. Pour vous faire une idée, vous rentrez chez vous après être allé au cinéma, votre appartement est dévasté, les cambrioleurs ont uriné sur vos vêtements et tué le chat. Là la police vous demande : « vous sortez de chez vous ? De nuit ? Mais êtes vous inconscient? Et en plus quand vous sortez vous n’embauchez pas de garde du corps pour surveiller votre maison ? Qui plus est vous partez sans emmener le chat et l’intégralité de votre garde-robe ? N’aviez-vous pas une secrète envie que le chat meure ? Y teniez-vous vraiment à ce manteau ? Vous cherchez un peu les problèmes, non ? »
Voilà le genre d’absurdités qu’entendent beaucoup de victimes de violences sexuelles ; si ce n’est directement par la police, leur famille, leurs amis ou la justice, cela sera par les media ou les productions culturelles.
La deuxième idée qui participe donc à la culture du viol est que la responsabilité du viol est de la faute des  victimes elles-mêmes qui n’ont pas su se protéger. Il est très rare que la responsabilité du violeur soit entièrement mise en cause. Ainsi prenons le cas du viol commis par Roman Polanski. Cet homme a drogué et fait boire une adolescente de moins de 15 ans pour la violer analement et vaginalement. Et voilà que certains évoquent « qu’elle est venue chez lui » ;La troisième idée importante dans la culture du viol c’est de se faire du viol une idée fausse. Pour la majorité des gens, le viol est commis par un inconnu, souvent déséquilibré, avec une vie sexuelle inexistante, sur une jolie jeune femme de 20 ans en mini jupe qui a eu l’imprudence de sortir tard le soir dans un lieu désert (le petit chaperon rouge a vraiment fait des ravages). Comme nous sommes quasi tous et toutes éduqués à croire à ce mythe, pourtant amplement démonté par les statistiques (tant sur le lieu, que sur l’habillement, la victime ou le violeur) nos comportements reflètent ces mythes. Nous disons à nos amies de ne pas rentrer seules ou trop tard. Nous leur disons de ne pas s’habiller comme ci ou comme cela. Nous leur conseillons de faire attention à leur verre et de ne pas trop boire.
Disons-nous à nos amis de ne boire car sous l’effet de l’alcool, ils pourraient violer quelqu’un ? Pourquoi est-il à peu près admis qu’on doit dire à quelqu’un de ne pas boire s’il conduit car il pourrait se tuer et tuer quelqu’un mais absolument impossible de lui dire que s’il boit, il peut violer ?
C’est impossible parce qu’il est bien admis par toutes et tous que le violeur est un inconnu. Sauf qu’avec 100 000 viols par an au bas mot, cela fait beaucoup de violeurs sans ami inconnus de tous, non ? Peut-être y’a-t-il une sorte d’exoplanète où vivent des millions d’inconnus qui en débarquent pour violer et repartent ensuite ?

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https://www.lci.fr/societe/comment-etait-elle-habillee-pourquoi-elle-n-a-pas-porte-plainte-weinstein-culture-du-viol-c-est-quoi-exactement-2067640.html

 

ON FAIT LE POINT - Alors que de nombreuses femmes victimes de harcèlements ou d'agressions sexuelles prennent la parole sur les réseaux sociaux, une réaction revient de manière récurrente : "Mais pourquoi elle n'a pas porté plainte ?, "Pourquoi elle n'a rien dit ?". Des questions qui prouvent que la culture du viol a encore de beaux jours devant elle. On revient sur cette expression militante qui s'impose aujourd'hui comme un concept solide.

17 oct. 2017 19:29 - Anaïs Condomines

C'est une expression que vous avez peut-être entendue, sans trop savoir à quoi elle correspond. En ce moment, alors que dans le sillage de l'affaire Weinstein, les témoignages de viols, d'agressions sexuelles et de harcèlement se multiplient partout, elle est sur toutes les lèvres. Mais qu'est-ce que c'est, exactement, "la culture du viol" ? En fait l'expression remonte aux années 1970. C'est la traduction littérale du concept de "rape culture", né dans les milieux féministes radicaux américains. 

Leurs travaux démontrent l'existence d'un imaginaire collectif, voire d'un mythe réducteur autour du viol, qui contribuerait à tronquer la réalité des violences sexuelles. Selon cette définition, voilà pourquoi on imagine souvent un viol comme le fait d'un inconnu au fond d'une ruelle sombre et déserte alors même que les études le prouvent : 90% des femmes victimes de viol ou de tentative de viol connaissent leur agresseur. 

Culpabilisation et déni

Mais pour affiner cette définition, nous avons posé la question à Alice Debauche, maîtresse de conférences en sociologie à l'université de Strasbourg. Elle reconnaît qu'il s'agit d'une "notion peu mobilisée par les chercheurs en sciences sociales" et bien plus présente, encore aujourd'hui, "dans les sphères militantes et féministes". Si le concept reste flou, on peut néanmoins selon elle définir la culture du viol comme "un ensemble de représentations, de systèmes, d'organisations qui autorisent les viols en culpabilisant les victimes et en organisant le déni autour des violences sexuelles".

"Pourquoi elle n'a pas dit non?", "Comment elle était habillée ?", "Est-ce qu'elle avait bu ?"... Ces questions en réaction au témoignage de femmes victimes, vous les avez peut-être entendues, cautionnés ou même prononcées. Pourtant, elles sont autant de "conséquences directes de la culture du viol", explique la chercheuse. Toutes contribuent à jeter systématiquement un voile pudique sur la réalité des violences sexuelles et à culpabiliser la victime... plutôt que l'agresseur. "Rien que sur le hashtag #balancetonporc, où apparaissent depuis dimanche des témoignages de violences, on le voit bien, reprend Alice Debauche. On demande toujours à la femme pourquoi elle n'a pas porté plainte, pourquoi elle n'a pas réagi autrement, ce qui relève d'une méconnaissance totale de ce qu'est vraiment une agression ou un viol."

La culture du viol, c’est, lorsque la victime dénonce le viol qu’elle a subi, mettre en doute sa parole, même si d’autres femmes témoignent. La culture du viol, c’est laisser le violeur violer beaucoup, vivre longtemps, choisir le moment de sa mort. La culture du viol, c’est rendre responsable la victime du viol du suicide de son violeur, alors que l’on ne le rendait même pas responsable, lui, du viol commis !"

Modifié par miscookiyou
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miscookiyou Membre 2 416 messages
Baby Forumeur‚ 26ans‚
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Il y a 5 heures, The_Dalek a dit :

Y'a aussi ce phénomène émergent, celui qui tend a dire que tout homme est un violeur

Eu non personne n'a dit ça :facepalm:et au pire je crois qu'on le sait ce n'est pas la question ici mais certaine croyance qui renforce les cliché sur les violence sexuel qui permette a des violeurs de s'en sortir 

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Membre, Greuh, 44ans Posté(e)
The_Dalek Membre 21 012 messages
44ans‚ Greuh,
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Il y a 19 heures, miscookiyou a dit :

Eu non personne n'a dit ça :facepalm:et au pire je crois qu'on le sait ce n'est pas la question ici mais certaine croyance qui renforce les cliché sur les violence sexuel qui permette a des violeurs de s'en sortir 

Euh, tu sais ce que ça fait de se prendre une giclée de lacrymo en pleine nuit ? Le crime commis pour ce châtiment ? Marcher dans la rue a moins de trois mètres d'une demoiselle dont je n'ai réalisé la présence qu'après avoir pris le coup de lacrymo.

Et non, c'est pas un cas unique, entre la culture du viol et la culture de la castration, y'a quand même de la marge je pense

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Membre, 54ans Posté(e)
kilitout Membre 2 538 messages
Mentor‚ 54ans‚
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Le 19/05/2019 à 20:10, miscookiyou a dit :

 source et suite de l'article https://simonae.fr/militantisme/les-indispensables/expliquez-culture-du-viol/

En théorie, tout le monde est contre le viol. En pratique ? Outre certains masculinistes qui n’accordent aucune valeur au consentement (et aux femmes en général) et assument haut et fort être en faveur du viol, il existe la culture du viol. Nous vivons dans une société où les violences sexuelles sont niées, minimisées et où les victimes deviennent les suspectes pendant qu’on trouve des excuses aux agresseurs.

Si l’expression « culture du viol » vous paraît exagérée et vous rend incrédules, laissez-nous tout vous expliquer dans cet article, études et chiffres à l’appui.

Commençons par quelques définitions légales, pour savoir exactement de quoi nous parlons et ce que désignent les mots que nous utilisons :

Viol : « Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui, par violence, contrainte, menace ou surprise, est un viol. » Article 222.23 du Code pénal.
« De quelque nature qu’il soit » , cela signifie bien que toutes les pénétrations (vaginales, anales ou orales) sont considérées comme étant des viols, qu’elles soient effectuées avec un pénis, un doigt ou n’importe quel autre objet.

Agression sexuelle : « Constitue une agression sexuelle toute atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte, menace ou surprise. » Articles 222.22 et 222.27 du Code pénal.
Cela comprend les attouchements, l’exhibitionnisme ou encore le harcèlement sexuel.

Ces définitions ne sont pas parfaites. Elles excluent les personnes qui sont contraintes à pénétrer quelqu’un·e. La formulation de la définition du viol fait que cela n’est pas considéré comme étant un viol puisqu’elles n’ont pas elles-mêmes été pénétrées.

De plus, les conditions « violence, contrainte, menace ou surprise » sont à la fois trop précises (et donc limitatives) et trop vagues, puisqu’elles laissent place à l’interprétation et menacent donc les victimes d’une déqualification des faits.

Harcèlement sexuel : « Est assimilée au harcèlement sexuel toute forme de pression grave (même non répétée) dans le but réel ou apparent d’obtenir un acte sexuel, au profit de l’auteur des faits ou d’un tiers. » Définition issue de Service-Public.fr.

Concrètement, le passage du harcèlement sexuel à l’agression sexuelle se fait lorsque le harcèlement devient physique notamment à travers des caresses mal placées (fesses, cuisses, poitrine, entrejambe) ou les fameux « baisers volés » qui ne sont ni plus ni moins que des agressions sexuelles, qu’ils soient sur la bouche ou ailleurs (n’est-ce pas Jean-Michel Maire ?).

1) Les « vrais » viols et les « pseudo »-viols

Méconnaissance de la loi

Non, un violeur n’est pas un « monstre », c’est un être humain comme les autres.
Non, un violeur n’est pas un « fou » ou un « malade », ceci est une remarque psychophobe, la santé mentale n’a rien à voir. Seuls 4 % des agresseurs souffrent de maladie mentale.
Un violeur, c’est quelqu’un qui a commis un viol. Rien de plus, rien de moins.

Pour en revenir aux fausses accusations, nous n’allons pas vous donner de pourcentage exact. Tout simplement, parce que personne ne le connaît. Les différentes études concluent qu’entre 2 et 8 % des accusations de viol sont mensongères, mais il y a un élément très important à prendre en compte : les plaintes pour viol qui sont retirées par les victimes (suite à des pressions ou des menaces par exemple) ou classées sans suite (parce que la police considère que c’est un « miol » par exemple) sont souvent comptabilisées comme « fausses accusations ».

Il y a très peu de fausses accusations, en partie parce qu’une personne n’a aucun intérêt à inventer un viol : dénoncer son violeur (que l’on porte plainte ou non), c’est prendre le risque de voir sa parole remise en cause, d’être accusé·e d’avoir provoqué le viol, de « gâcher la vie » de son violeur (souvenez vous de Brock Turner qui n’a passé que 3 mois en prison, pour ne pas « gâcher son avenir »), de voir sa vie sentimentale et sexuelle exposée au grand jour comme « preuve » qu’on ne peut pas avoir été violé·e, d’être menacé·e et agressé·e en représailles (voir le documentaire Audrie & Daisy sur le sujet)…

Une forte adhésion à la culture du viol

1 Français·e sur 5 considère que beaucoup de femmes qui disent « non » à une proposition de relation sexuelle veulent en fait dire « oui » : culture du viol.

40 % des Français·es estiment que si la victime a eu une attitude provocante en public, cela atténue la responsabilité du violeur : culture du viol.

1 Français·e sur 5 juge que lors d’une relation sexuelle, les femmes peuvent prendre du plaisir à être forcées : culture du viol.

29 % des Français·es pensent qu’à l’origine d’un viol, il y a souvent un malentendu : culture du viol.

3) Le victim blaming

La mise en cause des victimes de viol

Pour 27 % des Français·es cela atténue la responsabilité du violeur si la victime portait une « tenue sexy » (mini-jupe, décolleté) : victim-blaming.

Pour 15 % des Français·es, une victime est en partie responsable de son viol si elle a accepté de se rendre seule chez un inconnu : victim-blaming.

4 Français·es sur 10 estiment que si l’ont se défend vraiment autant que l’on peut et que l’on crie, on fait le plus souvent fuir le violeur : victim-blaming.

1 Français·e sur 4 considère que si l’on respecte certaines règles simples de précaution on n’a quasiment aucun risque d’être victime de viol : victim-blaming.

Victim-blaming est un terme anglais que l’on peut traduire par « responsabilisation et culpabilisation de la victime » ; cette expression tend à présumer qu’une victime est en partie, voire entièrement, responsable de qu’elle a subi. Cela revient par exemple à considérer qu’une victime de viol « l’a cherché » en ayant adopté un comportement « provocant » ou par manque de prudence.

Même quand on concède à la victime que le viol est bien arrivé, on va tout de même rejeter la faute sur elle.

On va reprocher aux victimes d’avoir bu, d’avoir suivi leur agresseur chez lui, d’avoir eu une attitude « provocante », d’avoir été naïfe ou de s’être trouvé·e « au mauvais endroit au mauvais moment »… En oubliant que rien ne justifie un viol !

Porter un décolleté ou être très maquillé·e n’est pas une invitation au viol, c’est un choix vestimentaire, qui peut ou non être fait dans un but de séduction, mais qui ne permet pas de présumer ni des mœurs sexuelles ni du consentement de la personne. Rien de plus.

Marcher seul·e la nuit ne devrait pas être réservé aux hommes (nous abordons la question de la place des femmes dans l’espace public dans cet article).

Ce mécanisme de victim blaming peut s’expliquer comme un moyen de se distancier de la victime pour se sentir moins exposé·e. Comme une agression sexuelle peut arriver à n’importe qui, on va avoir tendance à rejeter la faute sur la victime pour se rassurer et se dire que cela ne nous arrivera jamais. Ainsi, le victim blaming est utilisé comme un mécanisme de protection, un moyen de garder le contrôle.

Ce phénomène est expliqué en psychologie par la « théorie du monde juste » ou « croyance en un monde juste ». Cette théorie, mise en relief par le Dr. Melvin Lerner en 1965, est un biais cognitif qui consiste à penser que les bonnes choses arrivent aux bonnes personnes et de ce fait, que les mauvaises choses arrivent aux gens qui l’ont bien mérité. Ce biais de la pensée nous permet de réduire notre inconfort quand nous faisons face à des situations injustes. Si le dénigrement des victimes nous permet de nous sentir mieux grâce au rétablissement supposé d’un monde plus juste, il ne faut pas oublier que c’est une vision déformée de la réalité qui ne fait qu’augmenter la souffrance de la victime.

Quand la victime est très jeune, certaines personnes ont tendance à lui prêter une attitude de séduction alors qu’elle ne fait qu’exprimer de la tendresse totalement dénuée d’ambiguïté ; c’est ce que Sándor Ferenczi a appelé la « confusion de langue entre les adultes et l’enfant, le langage de la tendresse et de la passion » en 1932, quand il a décrit le traumatisme subi par l’enfant qui reçoit de la part des adultes qui s’occupent de lui un comportement sexuel en réponse à une demande de tendresse innocente.

4) La « bonne » et la « mauvaise façon » de réagir à un viol

Oui, certaines personnes pensent savoir quelle est la bonne façon de réagir à un viol. La seule, la vraie, l’unique, l’homologuée.

Pour certain·es, une personne qui ne crie pas, ne se débat pas et ne va pas immédiatement porter plainte en cessant tout contact avec son agresseur n’est pas une vraie victime de viol.

C’est complètement faux. Chacun·e réagit différemment, et toutes les réactions sont valides et valables.

Certaines victimes vont effectivement crier et se débattre, mais beaucoup sont incapables de réagir, notamment à cause du phénomène de sidération psychique. Nous vous conseillons de visionner cette vidéo qui en parle très bien :

 

Tout à fait ! Ce que savent tous/toutes les victimes de VIOL mais qu'ignorent toutes celles et ceux qui ne veulent ni savoir ni légiférer = JAMAIS de prescription!

Une personne violée doit pouvoir porter plainte contre son violeur sa violeuse, tout au long de sa vie .

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  • 10 mois après...
Membre, 34ans Posté(e)
Vince123 Membre 21 messages
Baby Forumeur‚ 34ans‚
Posté(e)

La vidéo déconstruit pas mal de mythes autour du viol.

_________

Cela est vite évoqué, être un homme ne signifie pas être à l'abri de ce genre d'agression.

Au cours d'une vie.

4b912c4c463e21b4218f6e57b0ab163561aac3aa

https://www.nsvrc.org/statistics

Autre idée reçue:

• les femmes ne peuvent pas violer

Pourtant + de 80% des victimes de sexe masculin "made to penetrate" de l'étude déclarent que leur agresseurs étaient de sexe féminin.

(En France être contraint de pénétrer autrui n'est que depuis peu juridiquement considéré comme un viol)

Quand on connaît le déni auquel doivent faire face les victimes quand leur agresseur est un homme... je vous laisse imaginer à quel point c'est amplifié quand l'agresseur est une femme.

(Note : le nombre de femmes violées victimes de femmes est d'ailleurs sous estimé, puisque le viol tourne autour de la notion de pénétration. Hors être contraint au cunilingus n'est pas moins traumatisant qu'être contraint à la fellation. Pourtant l'un sera considéré comme une agression et l'autre comme un viol)


Vidéo complémentaire pour les anglophones :

 

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Membre, 34ans Posté(e)
Vince123 Membre 21 messages
Baby Forumeur‚ 34ans‚
Posté(e)

Un homme sexuellement agressé par une femme n'est pas blâmer. Au contraire on le félicite d'être sollicitée par la gente féminine. Il est contraint d'être heureux de ce qui lui arrive.

C'est aussi ça la culture du viol. Peu importe qui est victime qui est bourreau, la victime est souvent prier de ne rien objecter pour que le reste du monde se sente immunisé.

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Membre, Docteur Honoris Causa es "Patati & Patata ...", 62ans Posté(e)
BadKarma Membre 14 798 messages
62ans‚ Docteur Honoris Causa es "Patati & Patata ...",
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"Le viol n' existe pas, juste une incompréhension au plaisir offert..." DSK.

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Membre, Docteur Honoris Causa es "Patati & Patata ...", 62ans Posté(e)
BadKarma Membre 14 798 messages
62ans‚ Docteur Honoris Causa es "Patati & Patata ...",
Posté(e)

En République monarchique perdure toujours cette mentalité du droit de cuissage, communément appelé en d' autres temps le droit biblique d' ânesse...

Modifié par BadKarma
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Membre, 43ans Posté(e)
uno Membre 6 484 messages
Maitre des forums‚ 43ans‚
Posté(e)

J'aimerai bien savoir ce qu'on entend exactement par «culture du viol» et combien en pourcentage de la population y souscrirait. Parce que bon le viol est à juste titre considérer comme un crime, en Suisse par l'école et les médias, mais aussi de France, et des pays anglo-saxons également, à ma connaissance par l'école et les média, les violeurs sont dépeints, à juste titre, comme des dégénérés, des pauvres type et des ordures, donc culturellement parlant le viol n'est pas admis comme quelque chose de normal ou même de pas grave. Un violeur est quasiment toujours dépeint comme une merde et c'est très bien comme ça, mais donc où est la culture du viol? Dans quels milieux? Et dans quelle proportion? Parce qu'encore une fois le viol est un crime, on ne l'a jamais éradiqué hélas comme tous les autres crimes, mais le consensus est clair c'est un crime grave. Les justifications des violeurs, voulant que les victimes l'aient bien chercher, sont considéré comme méprisables, les seules controverses c'est lorsque l'on ignore réellement s'il y a eu viol, mais encore une fois une culture du viol je ne vois pas ce que c'est en France ni même dans quelle proportion.

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Membre, Animal sauvage, Posté(e)
Mr_Fox Membre 18 189 messages
Animal sauvage,
Posté(e)
il y a 44 minutes, uno a dit :

J'aimerai bien savoir ce qu'on entend exactement par «culture du viol» et combien en pourcentage de la population y souscrirait. Parce que bon le viol est à juste titre considérer comme un crime, en Suisse par l'école et les médias, mais aussi de France, et des pays anglo-saxons également, à ma connaissance par l'école et les média, les violeurs sont dépeints, à juste titre, comme des dégénérés, des pauvres type et des ordures, donc culturellement parlant le viol n'est pas admis comme quelque chose de normal ou même de pas grave. Un violeur est quasiment toujours dépeint comme une merde et c'est très bien comme ça, mais donc où est la culture du viol? Dans quels milieux? Et dans quelle proportion? Parce qu'encore une fois le viol est un crime, on ne l'a jamais éradiqué hélas comme tous les autres crimes, mais le consensus est clair c'est un crime grave. Les justifications des violeurs, voulant que les victimes l'aient bien chercher, sont considéré comme méprisables, les seules controverses c'est lorsque l'on ignore réellement s'il y a eu viol, mais encore une fois une culture du viol je ne vois pas ce que c'est en France ni même dans quelle proportion. 

C'est un concept sociologique.

La sociologie est l'étude des rapports sociaux à l'exclusion de toute explication fondée sur la biologie, la géographie ou tout autre facteur du monde réel, elle postule donc de par sa nature même que tout comportement est nécessairement culturel. Sur cette base, c'est à dire une égalité biologique totale entre le mâle et la femelle même si c'est totalement démenti par la biologie, que le sociologue t'explique que la plus forte masse musculaire de l'homme est culturelle. Et non la testostérone ça n'existe pas on petit monsieur, et si ça existait, ça n'aurait aucun rôle.

Voila de quoi on parle. Donc la culture du viol est un élément de cette narrative ou l'homme et la carpe ont des comportement différents de par leur culture.

 

Modifié par Mr_Fox
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Membre, 43ans Posté(e)
uno Membre 6 484 messages
Maitre des forums‚ 43ans‚
Posté(e)
il y a 49 minutes, Mr_Fox a dit :

C'est un concept sociologique.

La sociologie est l'étude des rapports sociaux à l'exclusion de toute explication fondée sur la biologie, la géographie ou tout autre facteur du monde réel, elle postule donc de par sa nature même que tout comportement est nécessairement culturel. Sur cette base, c'est à dire une égalité biologique totale entre le mâle et la femelle même si c'est totalement démenti par la biologie, que le sociologue t'explique que la plus forte masse musculaire de l'homme est culturelle. Et non la testostérone ça n'existe pas on petit monsieur, et si ça existait, ça n'aurait aucun rôle.

Voila de quoi on parle. Donc la culture du viol est un élément de cette narrative ou l'homme et la carpe ont des comportement différents de par leur culture.

 

Il en effet malheureux que ce genre de connerie existent. J'ai déjà lu des ouvrages sociologiques sérieux mais hélas il est vrai que cette discipline s'est de plus en plus fait gangréner par des idéologues qui ont transformer une discipline à la base sérieuse et pouvant même s'avérer utile, à une usine à gaz produisant des inepties et coupant définitivement les liens avec les autres discipline dont la biologie. Plus généralement on a vu la même chose avec l'anthropologie, l'anthropologie culturelle et sociale avait à la base des liens avec l'anthropologie biologique et physique, Claude Lévi-Strauss faisait lui-même souvent ses liens dans ses travaux, mais hélas  tout comme au temps racialisme certains idéologues ont voulu expliquer tout fait culturel par la race, à l'inverse nous avons aujourd'hui des anthropologistes culturels et sociaux qui ignorent l'apport de l'anthropologie biologique à leur discipline. C'est déplorable et je pèse mes mots.

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Membre, Ne se refuse rien, 37ans Posté(e)
cricket Membre 3 815 messages
37ans‚ Ne se refuse rien,
Posté(e)
Il y a 1 heure, uno a dit :

Un violeur est quasiment toujours dépeint comme une merde et c'est très bien comme ça, mais donc où est la culture du viol? Dans quels milieux? Et dans quelle proportion?

Les réponses sont dans le topic et les articles en lien. La culture du viol ce n'est pas crier haut et fort que violer c'est bien, mais d'accepter tout un tas d'idées qui servent de justification et d'atténuation, par exemple Penser que les femmes ne savent pas ce qu'elles veulent, qu'il faut les pousser pour qu'elles "cèdent" et qu'au final elles aiment ça, que souvent elles disent non mais pensent oui, que sa tenue indique que c'est open-bar, que si c'est pas un inconnu mais son conjoint ça compte pas, que de toute façon elles mentent sûrement ou au moins exagèrent, que les hommes sont des animaux qui ont du mal à gérer leur libido, que de ce fait les hommes ne peuvent pas être violés puisqu'ils en ont constamment envie et puis de toute façon au pire ils sauraient se débattre, eux... Je vais pas tous les faire parce que ce serait extrêmement long et répétitif.

Et là dessus les proportions sont assez énormes.

Il y a 1 heure, uno a dit :

Les justifications des violeurs, voulant que les victimes l'aient bien chercher, sont considéré comme méprisables

Tu crois ?

"Mais quand 40 % confient qu'une attitude provocante en public atténue le viol ou responsabilise en partie la victime, il y a de quoi s'inquiéter. 27 % affirment qu'une tenue sexy dans la rue (jupe ou décolleté) peut justifier le crime, et pour 38 %, une femme qui flirte avec un homme sans vouloir de relations sexuelles est en partie coupable de son viol."

https://www.konbini.com/fr/tendances-2/victime-violee-tenue-sexy-viol-responsable/

Je t'invite à prendre le temps de lire les post de @miscookiyou, c'est certes long mais instructif.

 

Modifié par cricket
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