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Nietzsche et le christianisme


InstantEternité

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Invité hell-spawn
Invités, Posté(e)
Invité hell-spawn
Invité hell-spawn Invités 0 message
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il y a 2 minutes, Maroudiji a dit :

Je l'ai dit à quelqu'un ici il n'y a pas longtemps, commencer une argumentation avec un 'si' n'est pas raisonnable. 

Comparons nos argumentations respectives : le résultat n'est pas en votre faveur.

Vous voulez jouer a l'érudit et au professeur mais il vous en manque beaucoup.

Enfin je voudrais pas vous empecher d'exister, il se peut que vous ayez quelques fans égarés.

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Membre, 68ans Posté(e)
Maroudiji Membre 6 485 messages
Forumeur expérimenté‚ 68ans‚
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à l’instant, hell-spawn a dit :

Comparons nos argumentations respectives : le résultat n'est pas en votre faveur.

Vous voulez jouer a l'érudit 

Il n'y a plus de 'si' mais ce ne sont pas des arguments pour autant. Il n'y a aucune comparaison avancée. 

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Membre, 47ans Posté(e)
Fraction Membre 5 637 messages
Maitre des forums‚ 47ans‚
Posté(e)
Il y a 4 heures, InstantEternité a dit :

J’ai eu récemment un débat sur ce forum concernant un sujet qui me travaille la tête depuis longtemps c’est-à-dire la question du christianisme et son rôle dans les démocraties modernes et dans la culture occidentale de manière générale.

Personnellement je considère le christianisme comme la colonne vertébrale de la démocratie moderne. Je pense que la démocratie moderne et ses défenseurs humanistes au fond ne font que perpétrer les traditions chrétiennes qui pourtant ont fait beaucoup de mal depuis le temps où l’Europe a connu le christianisme (le moyen âge, etc.). La différence entre le clergé du moyen âge et les humanistes d’aujourd’hui c’est que les humanistes et le système démocratique moderne ont une meilleure connaissance de la psychologie humaine et donc arrivent à contrôler l’humain d’une manière presque invisible. Alors qu’au moyen âge c’était à coup de bâton et autres barbaries qu’ils procédaient. Je voudrais souligner ici que je parle des similitudes qui existent entre le contrôle que le clergé du moyen âge et le système démocratique moderne exercent sur le peuple et non des pratiques exercés (les rites, coutumes, etc.). Cependant, la fin est la même c’est-à-dire que l’humain moderne, comme l'homme du moyen âge, reste enchaîné par ces valeurs chrétiennes et ne peut donc s’en libérer avec toutes les conséquences néfastes qu’une telle chose peut avoir sur l’individu et plus généralement sur le groupe.

Nietzsche a été farouchement opposé au christianisme et il en avait fait son ennemi principal. Il y a cependant une importante nuance dans cette opposition au christianisme et c’est que Nietzsche ne s’est jamais opposé aux valeurs chrétiennes, disons, une par une. Ce que Nietzsche met en cause dans le christianisme c’est le fait d’avoir déjà catégoriser l’univers humain en bien et en mal, pour ensuite placer des vertus et des péchés dans chacune de ces catégories. Nietzsche n’a jamais voulu s’opposer à ces "valeurs" chrétiennes en tant que telle car en s’opposant à ces "valeurs" il devient lui-même le créateur d’une nouvelle religion, ce qu’il ne souhaitait surtout pas.

Ce que propose Nietzsche en remplacement au christianisme c’est au fond une libération du potentiel humain et de ses pulsions. Ne plus voir l’univers en tant que spectateur subissant le bien ou le mal mais en se considérant soi même comme partie intégrante de cet univers dans lequel on évolue. Le surhomme Nietzschéen est un homme accompli. Il ne fait plus qu’un avec l’univers dans lequel il évolue, il en est l’acteur principal. Il est un créateur de valeurs et c’est lui qui en fin de compte crée une hiérarchie de valeurs sans que ses valeurs soit catégorisées en bien ou en mal pour ensuite les opposer les unes contre les autres mais simplement un ensemble de valeurs que personnellement je vois comme hiérarchisées sur une échelle verticale.

Voilà donc ma réponse à ceux qui me demandent quelles sont ces valeurs chrétiennes présentes dans la démocratie moderne qu’il faut remplacer : En effet, il ne s’agit pas de remplacer ou de combattre des valeurs dites chrétiennes mais de simplement ne plus voir l’univers humain en bien et en mal. C’est à partir de ce moment là qu’on pourra créer nos propres valeurs qui pourront être à la base d’une société nouvelle.

Merci de m’avoir lu jusqu’au bout...

Bonsoir,

On a opposé Nietzsche au christianisme parce qu’il a relativisé l’argument moral pour le reléguer à la sacralisation de la faiblesse.

Il y a, dans ce comportement intellectuel, une raison majeure et un tort mineur :

 

_ La raison majeure c’est que, encore aujourd’hui dans notre clivage politique, l’argument moral s’oppose à l’argument pragmatique.

Mais ce n’est qu’une opposition de circonstance, ni les uns ne sont les « gentils », ni les autres ne sont les « méchants ».

A chaque argument de plaider sa priorité par rapport à l’autre.

Nous ne sommes pas dans un conflit entre le bien et le mal, mais dans une concurrence des dimensions immanentes du bien.

 

_ Le tort mineur de Nietzsche c’est d’avoir essentialisé la faiblesse, comme si elle était innée et irrémédiable, de l’avoir fondée comme une identité revendiquée.

Même l’argument pragmatique lui donne tort.

Je vais vous donner un exemple politiquement incorrect.

Si un diabétique congénital parvient à survivre grâce à la médecine, il va se reproduire, et ainsi polluer le génome humain, c’est ce qu’on appelle le dys-eugénisme.

Mais si ce diabétique survit, il va travailler, et produire une valeur ajoutée qui sera supérieure au coût de cette pollution.

L’opération est donc parfaitement pragmatique, et la faiblesse mineure est justifiée par la force majeure.

 

Le tort de Nietzsche est également moral.

La morale qui est en chacun de nous, parce que notre conscience est dimensionnée ainsi, et parce que les mammifères sont génétiquement programmés pour être des éducateurs, nous anime pour protéger les plus vulnérables.

Renier la morale est auto-mutilant et auto-contradictoire.

Et ceux qui sont ulcérés par la médiocrité, et insensibles aux pleurs, n’aiment simplement pas les enfants et seraient bien insuffisants à organiser une société cohérente, voir la déchéance spartiate.

Cordialement, Fraction.

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Membre, 68ans Posté(e)
Maroudiji Membre 6 485 messages
Forumeur expérimenté‚ 68ans‚
Posté(e)
Il y a 1 heure, InstantEternité a dit :

Je ne suis pas dans la politique et je n'aime pas ça.

Pauvre de toi. La politique est le moyen par lequel l'homme peut faire de la philosophie et sortir de l'obscurantisme. Sans politique, il n'y aurait pas de civilisation. Un bon politicien est d'une valeur inestimable pour la société. Les grands philosophes sont des penseurs qui maîtrisent parfaitement bien la politique. Ils sont particulièrement utiles et ne font pas que brasser du vent. 

Maroudiji, le troll. 

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Membre, 42ans Posté(e)
InstantEternité Membre 1 134 messages
Baby Forumeur‚ 42ans‚
Posté(e)
il y a 46 minutes, Maroudiji a dit :

Pauvre de toi. La politique est le moyen par lequel l'homme peut faire de la philosophie et sortir de l'obscurantisme. Sans politique, il n'y aurait pas de civilisation. Un bon politicien est d'une valeur inestimable pour la société. Les grands philosophes sont des penseurs qui maîtrisent parfaitement bien la politique. Ils sont particulièrement utiles et ne font pas que brasser du vent. 

Maroudiji, le troll. 

Emmanuel Macron un philosophe ??! (sans vouloir être méchant ;))

N'est-il pas là au fond la simple et l'unique revendication des gilets jaunes ? Il voudraient simplement un philosophe à la tête de l'Etat ! :D

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Membre, 42ans Posté(e)
InstantEternité Membre 1 134 messages
Baby Forumeur‚ 42ans‚
Posté(e)
Il y a 4 heures, Constantinople a dit :

Sur quel plan l'humain a régressé exactement ?

Je parle d'une régression dans le sens où sans l’avènement du surhumain, l'humain rate et n'atteint jamais sa vraie potentielle.

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Membre, 42ans Posté(e)
InstantEternité Membre 1 134 messages
Baby Forumeur‚ 42ans‚
Posté(e)
Il y a 4 heures, Gouderien a dit :

Je te ferai remarquer que dans ta liste tu mélanges des religions, des philosophies et des systèmes politiques.

OK. Par contre en relisant cette liste de "-isme" je me rends compte d'une chose :

En chacun d'eux, l'humain a voulu voir son "BIEN" et celui de l'autre ! A aucun moment dans l'histoire, ni aujourd’hui, il n'a essayé de voir les choses par delà le bien et le mal !

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Membre, 68ans Posté(e)
Maroudiji Membre 6 485 messages
Forumeur expérimenté‚ 68ans‚
Posté(e)
à l’instant, InstantEternité a dit :

Emmanuel Macron un philosophe ??! (sans vouloir être méchant ;))

Par quelle contortion intellectuelle en es-tu arrivé là ? Tu es donc incapable d'apprendre quand quelqu'un essaye de t'aider à comprendre ce dont tu sembles ignorer ? 

Elle devient plus claire maintenant la raison pour laquelle tu me taques de troll. Tu es comme l'autre* qui me traitait d'obscurantiste parce que mes idées ne cadraient pas avec son catéchisme de mauvais aloi, ou plutôt son prosélytisme qui sent le fagot. 

Je n'ai pas écrit que Macron est un philosophe. Je ne le sais pas. Et pourquoi pas ? Tu es un philosophe, toi ? 

* Quasi-Modo, pour ne pas le nommer. 

à l’instant, InstantEternité a dit :

A aucun moment dans l'histoire, ni aujourd’hui, il n'a essayé de voir les choses par delà le bien et le mal !

Il faudrait te surveiller de près, toi, avec des idées pareilles. 

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Membre, 42ans Posté(e)
InstantEternité Membre 1 134 messages
Baby Forumeur‚ 42ans‚
Posté(e)
Il y a 4 heures, Maroudiji a dit :

Il faudrait te surveiller de près, toi, avec des idées pareilles. 

Sérieusement, je pense simplement que vous ne comprenez pas ce que j'appelle "par delà le bien et le mal", voilà en résumé ce que j'entends par cela :

"Ne plus voir l’univers en tant que spectateur subissant le bien ou le mal mais en se considérant soi même comme partie intégrante de cet univers dans lequel on évolue. Le surhomme Nietzschéen est un homme accompli. Il ne fait plus qu’un avec l’univers dans lequel il évolue, il en est l’acteur principal. Il est un créateur de valeurs et c’est lui qui en fin de compte crée une hiérarchie de valeurs sans que ses valeurs soit catégorisées en bien ou en mal pour ensuite les opposer les unes contre les autres mais simplement un ensemble de valeurs que personnellement je vois comme hiérarchisées sur une échelle verticale."

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Membre, Obsédé textuel, 72ans Posté(e)
Gouderien Membre 34 708 messages
72ans‚ Obsédé textuel,
Posté(e)
Il y a 9 heures, InstantEternité a dit :

OK. Par contre en relisant cette liste de "-isme" je me rends compte d'une chose :

En chacun d'eux, l'humain a voulu voir son "BIEN" et celui de l'autre ! A aucun moment dans l'histoire, ni aujourd’hui, il n'a essayé de voir les choses par delà le bien et le mal !

Parce que "par delà le bien et le mal", c'est une notion fumeuse.

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Invité hell-spawn
Invités, Posté(e)
Invité hell-spawn
Invité hell-spawn Invités 0 message
Posté(e)

Qui peut prétendre comprendre Nietzsche ici ?

Ce n'est pas avec le seul intellect, qui plus est moyen, que l'on peut comprendre un tel homme.

Il y a un truc a savoir:   plus vous percevez ( avec votre ame ou ce qui peut en tenir lieu ), moins il y a de personnes capables de vous percevoir, ça marche presque a sens unique.

On perçoit quand on approfondit et c'est la solitude qui pousse a approfondir ( sinon on tombe dans l'alcool, la drogue, les médocs...tout ce qui empeche de penser )

La connaissance a un prix, et c'est la solitude.

Quand je dis que Nietzsche a été trop loin c'est qu'il a voulu arracher tout ce qui le faisait souffrir et croyait-il minaient sa santé, c'est a dire tout ce qui lui venait de son ame a laquelle il ne croyait plus.

Son surhomme est un homme sans ame et qui veut conquérir le monde, un truc absurde quoi.

 

Alors il y a de petits apprentis intellos qui se contentent de rigoler quand on avance des arguments, rien de nouveau sous le soleil.

 

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Membre, 42ans Posté(e)
InstantEternité Membre 1 134 messages
Baby Forumeur‚ 42ans‚
Posté(e)
il y a 7 minutes, hell-spawn a dit :

Il y a un truc a savoir:   plus vous percevez ( avec votre ame ou ce qui peut en tenir lieu ), moins il y a de personnes capables de vous percevoir, ça marche presque a sens unique.

"Les grands esprits se rencontrent".

Comment expliquez-vous cela ?

il y a 10 minutes, hell-spawn a dit :

La connaissance a un prix, et c'est la solitude.

Je pense que vous vouliez parler de la connaissance de soi ici ?

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Invité hell-spawn
Invités, Posté(e)
Invité hell-spawn
Invité hell-spawn Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 2 heures, InstantEternité a dit :

"Les grands esprits se rencontrent".

Comment expliquez-vous cela ?

Je pense que vous vouliez parler de la connaissance de soi ici ?

Une solitude peut en comprendre une autre.

La connaissance de soi mais pas seulement, la connaissance des rapports possibles entre soi et le monde, ce que représente "soi" par rapport au reste.

Je pense que Nietzsche a péché par naiveté avec son surhomme, par quoi un homme pourrait devenir un surhomme ?  Par son intellect ?  Vanité!  Par sa force ?  Sur quoi repose sa force ?

Ce n'est que par ce qui en lui aspire a la transcendance que la chose pourrait un jour devenir possible, et cette chose c'est quoi ? Je vous laisse le loisir de mettre un mot la dessus.

 

 

 

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)
Le 03/05/2019 à 15:32, InstantEternité a dit :

J’ai eu récemment un débat sur ce forum concernant un sujet qui me travaille la tête depuis longtemps c’est-à-dire la question du christianisme et son rôle dans les démocraties modernes et dans la culture occidentale de manière générale.

Personnellement je considère le christianisme comme la colonne vertébrale de la démocratie moderne. Je pense que la démocratie moderne et ses défenseurs humanistes au fond ne font que perpétrer les traditions chrétiennes qui pourtant ont fait beaucoup de mal depuis le temps où l’Europe a connu le christianisme (le moyen âge, etc.). La différence entre le clergé du moyen âge et les humanistes d’aujourd’hui c’est que les humanistes et le système démocratique moderne ont une meilleure connaissance de la psychologie humaine et donc arrivent à contrôler l’humain d’une manière presque invisible. Alors qu’au moyen âge c’était à coup de bâton et autres barbaries qu’ils procédaient. Je voudrais souligner ici que je parle des similitudes qui existent entre le contrôle que le clergé du moyen âge et le système démocratique moderne exercent sur le peuple et non des pratiques exercés (les rites, coutumes, etc.). Cependant, la fin est la même c’est-à-dire que l’humain moderne, comme l'homme du moyen âge, reste enchaîné par ces valeurs chrétiennes et ne peut donc s’en libérer avec toutes les conséquences néfastes qu’une telle chose peut avoir sur l’individu et plus généralement sur le groupe.

Nietzsche a été farouchement opposé au christianisme et il en avait fait son ennemi principal. Il y a cependant une importante nuance dans cette opposition au christianisme et c’est que Nietzsche ne s’est jamais opposé aux valeurs chrétiennes, disons, une par une. Ce que Nietzsche met en cause dans le christianisme c’est le fait d’avoir déjà catégoriser l’univers humain en bien et en mal, pour ensuite placer des vertus et des péchés dans chacune de ces catégories. Nietzsche n’a jamais voulu s’opposer à ces "valeurs" chrétiennes en tant que telle car en s’opposant à ces "valeurs" il devient lui-même le créateur d’une nouvelle religion, ce qu’il ne souhaitait surtout pas.

Ce que propose Nietzsche en remplacement au christianisme c’est au fond une libération du potentiel humain et de ses pulsions. Ne plus voir l’univers en tant que spectateur subissant le bien ou le mal mais en se considérant soi même comme partie intégrante de cet univers dans lequel on évolue. Le surhomme Nietzschéen est un homme accompli. Il ne fait plus qu’un avec l’univers dans lequel il évolue, il en est l’acteur principal. Il est un créateur de valeurs et c’est lui qui en fin de compte crée une hiérarchie de valeurs sans que ses valeurs soit catégorisées en bien ou en mal pour ensuite les opposer les unes contre les autres mais simplement un ensemble de valeurs que personnellement je vois comme hiérarchisées sur une échelle verticale.

Voilà donc ma réponse à ceux qui me demandent quelles sont ces valeurs chrétiennes présentes dans la démocratie moderne qu’il faut remplacer : En effet, il ne s’agit pas de remplacer ou de combattre des valeurs dites chrétiennes mais de simplement ne plus voir l’univers humain en bien et en mal. C’est à partir de ce moment là qu’on pourra créer nos propres valeurs qui pourront être à la base d’une société nouvelle.

Merci de m’avoir lu jusqu’au bout...

Bien le bonjour Instant, et merci d'avoir pris la peine de ce développement.

Je crois me souvenir (ce sont de vieilles lectures, vous me donnez envie de les reprendre, mais donc n'hésitez pas à me dire où je me trompe), le dégoût de Nietzsche pour le christianisme se manifeste dans l'écart qu'il perçoit très tôt entre les milieux chrétiens bourgeois qui l'environnent et la grandeur antique, avant la démocratie athénienne et l'humilité socratique : le temps des Héros, des poètes et des princes orgueilleux. Le christianisme paraît un sarcophage, en comparaison. Le critère est la vitalité. Vous même parliez de ces instants de grâce (je taquine !) où l'on "coïncide" dans une sorte d'éternité, pour donner une idée de la réalisation psychologique possible entrevue. De ce point de vue, la psychologie antique est un bien supérieur, un accomplissement plus complet de la nature humaine, une plus grande "santé". D'où la généalogie de la morale, où Nietzsche dissèque les valeurs chrétiennes à la lumière de sa sensibilité antique et aristocratique, grâce aussi à l'intuition de l'éternel retour et du surhumain, bien entre tous le plus désirable, qui vaut tous les sacrifices. Or le christianisme c'est l'humilité (devant dieu, devant la mort) et l'apitoiement, sur soi et la condition humaine, sur le faible et l'inférieur ; c'est le péché, la culpabilité universelle, l'imagination captive d'un arrière monde, c'est l'égalité de tous les hommes dans cet état de faiblesse, dans la fatalité ; c'est une culture du retardement, du refoulement des pulsions et de la perversion de sa propre nature, individuelle, où le christianisme immisce systématiquement la "non-coïncidence", la fausseté (vous évoquiez l'hypocrisie) : la "morale", qui n'est rien d'autre qu'une vengeance portée à la puissance 2 (si la vengeance est le retardement d'une réaction, la morale veut supprimer l'action à sa racine) exercée par les faibles (qui subissent) sur les forts.

A compléter...

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Membre, Posté(e)
Constantinople Membre 18 329 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
Le 03/05/2019 à 23:06, InstantEternité a dit :

Je parle d'une régression dans le sens où sans l’avènement du surhumain, l'humain rate et n'atteint jamais sa vraie potentielle.

Je trouve pourtant que l'homo sapiens à globalement plutot bien évolué, et qu'on en a pas vu le bout aujourd'hui avec les bio technologies et le transhumanisme. Nietzshe n'a jamais été bien clair de toute façon dans ce qu'il entendait par "surhomme", sinon un espèce d'élitisme dans lequel une minorité de héros guiderait l'humanité ?

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Membre, 68ans Posté(e)
Maroudiji Membre 6 485 messages
Forumeur expérimenté‚ 68ans‚
Posté(e)
à l’instant, Constantinople a dit :

Je trouve pourtant que l'homo sapiens à globalement plutot bien évolué, 

La femme moins, tout de même. Heureusement qu'il était là pour s'occuper d'elle, sapiens, et qu'il ne se conduisait pas comme un sauvage sans foi ni loi. Il était amoureux comme le sont les hommes évolués que nous sommes. 

J'avoue que je dis cela en spéculant, contrairement à toi qui connaît l'histoire. 

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Membre, 42ans Posté(e)
InstantEternité Membre 1 134 messages
Baby Forumeur‚ 42ans‚
Posté(e)
Il y a 4 heures, ArLeKiN a dit :

Bien le bonjour Instant, et merci d'avoir pris la peine de ce développement.

Je crois me souvenir (ce sont de vieilles lectures, vous me donnez envie de les reprendre, mais donc n'hésitez pas à me dire où je me trompe), le dégoût de Nietzsche pour le christianisme se manifeste dans l'écart qu'il perçoit très tôt entre les milieux chrétiens bourgeois qui l'environnent et la grandeur antique, avant la démocratie athénienne et l'humilité socratique : le temps des Héros, des poètes et des princes orgueilleux. Le christianisme paraît un sarcophage, en comparaison. Le critère est la vitalité. Vous même parliez de ces instants de grâce (je taquine !) où l'on "coïncide" dans une sorte d'éternité, pour donner une idée de la réalisation psychologique possible entrevue. De ce point de vue, la psychologie antique est un bien supérieur, un accomplissement plus complet de la nature humaine, une plus grande "santé". D'où la généalogie de la morale, où Nietzsche dissèque les valeurs chrétiennes à la lumière de sa sensibilité antique et aristocratique, grâce aussi à l'intuition de l'éternel retour et du surhumain, bien entre tous le plus désirable, qui vaut tous les sacrifices. Or le christianisme c'est l'humilité (devant dieu, devant la mort) et l'apitoiement, sur soi et la condition humaine, sur le faible et l'inférieur ; c'est le péché, la culpabilité universelle, l'imagination captive d'un arrière monde, c'est l'égalité de tous les hommes dans cet état de faiblesse, dans la fatalité ; c'est une culture du retardement, du refoulement des pulsions et de la perversion de sa propre nature, individuelle, où le christianisme immisce systématiquement la "non-coïncidence", la fausseté (vous évoquiez l'hypocrisie) : la "morale", qui n'est rien d'autre qu'une vengeance portée à la puissance 2 (si la vengeance est le retardement d'une réaction, la morale veut supprimer l'action à sa racine) exercée par les faibles (qui subissent) sur les forts.

A compléter...

Bonsoir, votre court "résumé" sur Nietzsche est impressionnant, au plaisir de vous lire!

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Membre, forumeuse acharnée, Posté(e)
querida13 Membre 45 228 messages
forumeuse acharnée,
Posté(e)

Le christianisme c'est la marchandisation de l'âme entre  Dieu et Diable...Quoi de plus normal en pays capitalistes que ces notions de rachat, de comptabilisation des péchés, de tractations entre deux firmes, le paradis/l'enfer  avec comme champ de  négociation  cette foire d'empoigne qu'est la terre?

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 19 heures, InstantEternité a dit :

Bonsoir, votre court "résumé" sur Nietzsche est impressionnant, au plaisir de vous lire!

Vous parliez du contrôle et de la soumission du peuple aux valeurs du christianisme, dans le message d'ouverture (avec des bâtons d'abord, au moyen-âge... aujourd'hui par des voies plus pernicieuses et efficaces). Je voudrais relever un risque de contre sens. Me vient en tête ce que Nietzsche disait de la pitié, quelque part : la pire ennemie. Finalement, n'y a-t-il pas une contradiction ? Car alors, que peut-on opposer, comme "argument", à la brutalité de la plus simple barbarie ?

A y réfléchir un peu, il me semble que l'apitoiement peut être indigne, à une condition : que je sois réellement supérieur - ou, si vous voulez, de la supériorité de ce que je vise (car - pour le créateur - être c'est faire). Alors si je m'apitoie, sur les sacrifices nécessaires, si la pitié retient mon bras et le détourne même complètement, n'est-ce pas, en fait, que mon œuvre est indigne, et que je ne suis porteur de rien ? La création implique la destruction, la tension, une certaine violence appliquée aux matériaux (qui doivent sortir de leur situation actuelle), une certaine dépense d'énergie, etc., et si la pitié me gagne, si je renonce à ce que cette création implique (mais donc à moi aussi tout à fait puisque, encore une fois, pour moi - pour le créateur - être, c'est faire, et il n'y a rien d'autre, que le néant !). Pour celui qui crée (Napoléon disons) les hommes et les institutions sont une matière à laquelle il imprime une forme, quand par sa volonté il entraîne des nations, fait et défait les peuples et projette l'horizon des hommes. Il est réellement au-dessus des lois, qui sont son instrument.

Ceci fait écho à la problématique de l'entrelacement et la cohabitation des "juridictions" et des autorités dans le moyen-âge. Qui est supérieur ? La victoire funeste du christianisme [dans une lecture nietzschéenne, et pour autant que je m'en rappelle] est de soumettre les rois par la culture du peuple : ce qui n'a pas reçu l'onction, ce qui n'a pas plié le genou devant l'église ne peut pas maintenir d'autorité : le peuple, si c'est un petit, le chassera à coups de bâtons, à la première occasion et si c'est un grand, des armées se lèveront contre lui. Problématique pour le moins concrète, en définitive, mais assez peu en rapport avec le problème du contrôle du peuple, sur lequel Nietzsche, on le comprend, ne se sera guère apitoyé, selon sa doctrine.

 

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Membre, 42ans Posté(e)
InstantEternité Membre 1 134 messages
Baby Forumeur‚ 42ans‚
Posté(e)
Il y a 10 heures, ArLeKiN a dit :

Vous parliez du contrôle et de la soumission du peuple aux valeurs du christianisme, dans le message d'ouverture (avec des bâtons d'abord, au moyen-âge... aujourd'hui par des voies plus pernicieuses et efficaces). Je voudrais relever un risque de contre sens. Me vient en tête ce que Nietzsche disait de la pitié, quelque part : la pire ennemie. Finalement, n'y a-t-il pas une contradiction ? Car alors, que peut-on opposer, comme "argument", à la brutalité de la plus simple barbarie ?

A y réfléchir un peu, il me semble que l'apitoiement peut être indigne, à une condition : que je sois réellement supérieur - ou, si vous voulez, de la supériorité de ce que je vise (car - pour le créateur - être c'est faire). Alors si je m'apitoie, sur les sacrifices nécessaires, si la pitié retient mon bras et le détourne même complètement, n'est-ce pas, en fait, que mon œuvre est indigne, et que je ne suis porteur de rien ? La création implique la destruction, la tension, une certaine violence appliquée aux matériaux (qui doivent sortir de leur situation actuelle), une certaine dépense d'énergie, etc., et si la pitié me gagne, si je renonce à ce que cette création implique (mais donc à moi aussi tout à fait puisque, encore une fois, pour moi - pour le créateur - être, c'est faire, et il n'y a rien d'autre, que le néant !). Pour celui qui crée (Napoléon disons) les hommes et les institutions sont une matière à laquelle il imprime une forme, quand par sa volonté il entraîne des nations, fait et défait les peuples et projette l'horizon des hommes. Il est réellement au-dessus des lois, qui sont son instrument.

Ceci fait écho à la problématique de l'entrelacement et la cohabitation des "juridictions" et des autorités dans le moyen-âge. Qui est supérieur ? La victoire funeste du christianisme [dans une lecture nietzschéenne, et pour autant que je m'en rappelle] est de soumettre les rois par la culture du peuple : ce qui n'a pas reçu l'onction, ce qui n'a pas plié le genou devant l'église ne peut pas maintenir d'autorité : le peuple, si c'est un petit, le chassera à coups de bâtons, à la première occasion et si c'est un grand, des armées se lèveront contre lui. Problématique pour le moins concrète, en définitive, mais assez peu en rapport avec le problème du contrôle du peuple, sur lequel Nietzsche, on le comprend, ne se sera guère apitoyé, selon sa doctrine.

 

Si je comprends votre questionnement c’est : Si on a quelque part un sentiment de pitié (le pire ennemi du surhumain d’après Nietzsche) lors d’un acte de création c’est que quelque part nous savons que notre création « supérieure » engendre nécessairement une destruction et par conséquent celle-ci serait « indigne ». Et vous évoquez entre autre l’exemple de « Napoléon ».

Je pense que premièrement il faut garder dans notre esprit qu’on parle de philosophie ici. Donc tout ce que dit Nietzsche en rapport avec ceci est de l’ordre je dirais morale et non politique ou encore moins militaire. Ce que vise Nietzsche c’est le surhumain et le surhumain n’est pas encore une fois la bête blonde aryenne. La supériorité du surhumain est une supériorité « morale » et non le fait qu’il ait des « gros bras ! ».

A partir de là oui, pourquoi pas « détruire » les valeurs morales décadente (christianisme)  et les remplacer par de nouvelles valeurs morales qui ne limiteront plus nous humains dans notre potentiel créateur.

Je vais vous choquer mais je ne comprendrai jamais que les gens ne puisse pas profondément et honnêtement admettre et accepter dans leurs têtes que le surhumain Nietzschéen ce n’est surtout pas ce satané d’officier nazi de la SS !! Vous voulez une preuve de ce que j’avance ? Et bah, la preuve c’est que les SS ont perdu la guerre et qu’ils se sont fait laminés ! Donc c’est pas eux le surhomme !

Pourquoi je vous dis cela ? C’est parce que vous avez l’air de prendre, si je peux me permettre, cette doctrine du surhumain au premier degré c’est-à-dire à la force de « son bras » ! Ce qui est complètement absurde, la supériorité du surhumain est une supériorité « morale ». Donc voilà pourquoi un être supérieur « moralement » peut avoir de la pitié lors de ses créations, ne pas parce que sa création va finir par envoyer des milliers de personnes en l’air, mais simplement que sa « morale » fait que toute création pour lui est une douleur ! Voilà d’ailleurs pourquoi le surhomme est un solitaire car justement il ne peut pas endosser la douleur que lui engendre le spectacle de la condition actuelle de l’homme ce que Nietzsche appel le nihilisme.

Au risque de me répéter (et vous me pardonnerez d’avance) : La supériorité du surhumain est une supériorité « Morale ». Toute création du surhumain qu’elle soit destructrice ou non lui signifie une douleur. Cette douleur peut atteindre un niveau « dissuasif » si elle était en plus imprégnée d’un sentiment de « pitié » qui accroît la douleur engendré par le fait de créer. Voilà pourquoi Nietzsche dit que la pitié est le pire ennemi du surhumain car elle est dissuasive tellement elle rend l’œuvre du surhumain douloureuse pour lui.

Mais alors pourquoi toute création du surhumain est une douleur pour lui ? Parce que l’art est l’exemple parfait de ce qu’une création du surhumain et une œuvre d’art est le résultat d’un conflit interne au surhumain. Ce caractère conflictuel de création génère de la douleur en lui.

« Apollon et Dionysos, la raison et l’ivresse de vivre : un conflit qui engendre l’œuvre d’art » (Nietzsche).

Vivre est une douleur, trouver une raison de vivre est une douleur encore plus intense, mais pour supporter cette douleur nous avons besoin de l’ivresse, l’ivresse de vivre : Le fait de se tourner vers cette ivresse de vivre engendre la création (d’œuvre d’art)… Et là où la pitié est dangereuse c’est qu'elle nous empêche la création et du coup l’ivresse et en fin de compte la Vie !!!

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