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Mai 68, tel que je l'ai vécu

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Gouderien

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Membre, Obsédé textuel, 72ans Posté(e)
Gouderien Membre 37 575 messages
72ans‚ Obsédé textuel,
Posté(e)

Le cinquantième anniversaire des fameux "événements" de mai 1968 m'intéresse très peu, et aurait plutôt tendance à m'énerver. Mais bon, puisqu'on en parle, voici ma petite contribution.

En mai 1968, je venais d'avoir 16 ans. J'étais en seconde au lycée Turgot, à Paris. Ma mère (divorcée), ma sœur cadette et moi-même avions déménagé six mois plutôt de la banlieue où nous vivions jusque-là, pour nous installer dans le quartier de Montmartre, tout près de l'endroit où a été tourné depuis le film "Amélie Poulain". Ma sœur aînée était mariée, et avait pris depuis longtemps son indépendance. Pendant des années, ma mère avait été libraire, ce qui fait que j'avais pu lire (à l'œil) tout ce que je voulais : livres, bandes dessinées, magazines divers et variés et pas du tout de mon âge. Hélas cet heureux temps était terminé, car ma mère, en venant à Paris, était devenue épicière. Finie la lecture gratuite, par contre de temps en temps je m'autorisais un petit ours en chocolat.

L'atmosphère au lycée Turgot était digne d'une caserne - sauf que, ayant l'occasion quelques années plus tard de fréquenter de vraies casernes, je me rendis compte que l'on y mangeait plutôt mieux que dans ce fameux lycée. La discipline régnait, plus que dans le collège de banlieue d'où je venais, mais enfin la différence n'était pas énorme; ce qui me gênait le plus, c'est que le lycée Turgot n'était pas mixte (je crois qu'il l'est devenu depuis). Le général de Gaulle régnait sur la France. Je pense que la plupart des lycéens et des étudiants ne réalisaient pas quel immense personnage il était. Moi j'en avais conscience un peu plus que les autres, étant donné que j'étais déjà très féru d'histoire, mais enfin voir le Général à la télévision paraissait tout naturel, et on imaginait qu'il serait là pour l'éternité. Mais il ne faut pas se voiler la face : des millions de Français le détestaient, et cela pas seulement parmi les rapatriés d'Algérie. J'ai encore le souvenir des cris de joie qui jaillirent lors de l'annonce de sa mort, en novembre 1970, dans l'amphi où, avec d'autres étudiants, j'attendais le début d'un cours.

De mai 1968, j'ai gardé le souvenir d'une immense partie de rigolade. Très vite, dès le début de mai, les lycéens de Turgot, comme s'ils n'avaient attendu que ça, désertèrent les cours pour aller manifester dans les rues. Personne n'imaginait l'ampleur de ce qui allait suivre. Puis, quand les grèves commencèrent, je n'allais plus du tout au lycée, d'autant que ma mère avait décrété qu'elle avait besoin de moi. En effet, assez rapidement la pénurie s'installa. Je me souviens des queues interminables devant l'épicerie, et des rayons qui se vidaient. Un autre problème se posait : comme les banques étaient fermées et qu'à l'époque personne ne payait par carte, l'argent s'accumulait, et il fallait le cacher. On a eu de la chance de ne pas être cambriolés. Je n'allais plus manifester (ma mère trouvait que c'était trop dangereux), mais je suivais avec passion - surtout à la radio - les reportages des journalistes sur le terrain.

Les pouvoirs publics mirent longtemps à prendre la mesure des choses. Je me souviens qu'un samedi soir, la télévision interrompit un téléfilm consacré à Nostradamus (il me semble), pour donner la parole au Premier ministre, Georges Pompidou. Mais il parla dans le vide. La première intervention de de Gaulle à la télévision suscita surtout une vague d'ironie. François Mitterrand, qui n'avait rien compris, se croyait déjà au pouvoir. Puis, vers la fin du mois, de Gaulle disparut. On sait depuis qu'il se rendit à Baden, auprès du général Massu. Quand il revint, le ton était tout autre. Pour la première fois, je me rendis compte en l'écoutant que les choses pourraient tourner au drame. Mais en fait les "événements" étaient quasiment finis; le lendemain, une manifestation gaulliste sur les Champs-Élysées réunit une foule en colère, pressée d'en finir avec ce que le Général appelait "la chienlit". Mais les syndicats, par les accords de Grenelle, avaient obtenu ce qu'ils voulaient, et bientôt le travail reprit partout, tandis qu'étudiants et lycéens qui occupaient facultés et lycées rentraient chez eux, de gré ou de force. D'ailleurs le temps des examens arrivait, puis celui des vacances, et il faisait très beau (le mois de mai dans son ensemble avait d'ailleurs été exceptionnel, du point de vue de la météo). La Chambre des députés fut dissoute, et les élections législatives qui suivirent donnèrent une écrasante majorité au parti gaulliste.

Ma mère put enfin aller porter son argent à la banque, les livraisons reprirent et les queues devant la boutique disparurent. J'appris ensuite que le lycée Turgot, occupé pendant plus d'un mois, avait été dévasté. Entre autres, la salle informatique avait été complètement saccagée. A la rentrée suivante, les choses avaient bien changé. La discipline et l'autorité n'étaient plus que de lointains souvenirs. Les professeurs s'étaient déconsidérés, et avaient perdu tout prestige, en prenant en marche le mouvement étudiant et lycéen. L'atmosphère était plus légère, on rigolait plus (et on parlait de la révolution, et des moyens de ne pas être "récupérés par la société", comme on disait alors), mais je ne crois pas que la qualité des études en ait bénéficié...

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Membre, 107ans Posté(e)
bondgers Membre 1 508 messages
Baby Forumeur‚ 107ans‚
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il y a 12 minutes, Gouderien a dit :

Le quarantième anniversaire des fameux "événements" de mai 1968

Ca fait en fait 50 ans (un demi-siecle), c'est pour ça qu'on en parle tant. Sinon moi j'étais trop jeune pour avoir de bons souvenir:rolle:

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Membre, Obsédé textuel, 72ans Posté(e)
Gouderien Membre 37 575 messages
72ans‚ Obsédé textuel,
Posté(e)
il y a 2 minutes, bondgers a dit :

Ca fait en fait 50 ans (un demi-siecle), c'est pour ça qu'on en parle tant. Sinon moi j'étais trop jeune pour avoir de bons souvenir:rolle:

Oups! J'ai honte :|. Je rectifie tout de suite.

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Membre, Docteur Honoris Causa es "Patati & Patata ...", 61ans Posté(e)
BadKarma Membre 14 332 messages
61ans‚ Docteur Honoris Causa es "Patati & Patata ...",
Posté(e)

M' en souviens-je tout du haut de me à peine cinq printemps, à l' époque n' avions-nous à la bouche que de puérils slogans qui se voulaient déjà libertaires, du genre "il est interdit d' interdire les roudoudous" et autres "cours, camarade du primaire, ce vieil immonde de pédéraste est derrière toi"...

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Membre, forumeuse acharnée, Posté(e)
querida13 Membre 47 183 messages
forumeuse acharnée,
Posté(e)

De ma banlieue marseillaise tranquille, j'ai suivi mai 68 à la télé noir  et blanc à une chaîne, qui diffusait à partir de midi. (ou peut -être  bien même que l 'après- midi).

Il me vient à l'esprit la grêve générale et toute une France paralysée, l'inquiétude de ma famille, les barricades, les affrontements (entre la police et les étudiants), très violents à coups de pavés, de poutres, de jets d'eau sortis de lances à incendies, de lacrymos, de cocktails Molotov, de matraques, les sittings dans les facs, les slogans (sous les pavés la plage, il est interdit d'interdire, CRS=SS...).

La petite fille que j'étais  alors, était choquée par  les forces en présence  déployés dans les rues  et je disais: ils vont se faire mal, il vont se faire mal et j'étais terrifiée par le sang noir qui coulait des plaies  retransmis à la TV et je  disais : "Et voilà!!! ils se sont fait mal!" quand ils s'étaient fait bastonner pour de bon, des deux côtés des barricades, d'ailleurs. Je me souviens des  examens du bac qui avaient été quasiment donnés cette année et mon père qui disait que c'était là qu'il aurait fallu le passer.J'ai vu des barricades dans le centre ville de Marseille, il y avait encore à cette époque des rues pavées qui ne l'étaient plus sur une cinquantaine de mètres.

Le calme, en effet, est vite revenu après la tempête. C'était irréel comme si rien de tout ça n'avait existé et que le rideau était tombé sur la scène des combats.

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Membre, Posté(e)
shyiro Membre 15 609 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
il y a 39 minutes, Gouderien a dit :

Le général de Gaulle régnait sur la France. Je pense que la plupart des lycéens et des étudiants ne réalisaient pas quel immense personnage il était. Moi j'en avais conscience un peu plus que les autres, étant donné que j'étais déjà très féru d'histoire, mais enfin voir le Général à la télévision paraissait tout naturel, et on imaginait qu'il serait là pour l'éternité. Mais il ne faut pas se voiler la face : des millions de Français le détestaient, et cela pas seulement parmi les rapatriés d'Algérie. J'ai encore le souvenir des cris de joie qui jaillirent lors de l'annonce de sa mort, en novembre 1970, dans l'amphi où, avec d'autres étudiants, j'attendais le début d'un cours.

pour quelles raisons ils detestaient de gaulle ?

il y a 39 minutes, Gouderien a dit :

J'appris ensuite que le lycée Turgot, occupé pendant près de deux mois, avait été dévasté. Entre autres, la salle informatique avait été complètement saccagée. A la rentrée suivante, les choses avaient bien changé. La discipline et l'autorité n'étaient plus que de lointains souvenirs. Les professeurs s'étaient déconsidérés, et avaient perdu tout prestige, en prenant en marche le mouvement étudiant et lycéen. L'atmosphère était plus légère, on rigolait plus (et on parlait de la révolution, et des moyens de ne pas être "récupérés par la société", comme on disait alors), mais je ne crois pas que la qualité des études en ait bénéficié...

il y avait dejà informatique en 68 ?

 

 

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Membre, Obsédé textuel, 72ans Posté(e)
Gouderien Membre 37 575 messages
72ans‚ Obsédé textuel,
Posté(e)
il y a une heure, shyiro a dit :

il y avait dejà informatique en 68 ?

 

Et oui. Enfin il y avait déjà des ordinateurs, de grosses bécanes très chères (c'est pour ça que leur destruction passa très mal...) Il y avait aussi des cours d'informatique, ultra-chiants parce que purement théoriques (sans quoi je serais sans doute devenu informaticien).

il y a une heure, shyiro a dit :

pour quelles raisons ils detestaient de gaulle ?

 

Ça serait très long à expliquer. Disons qu'une grande partie des étudiants et lycées étaient de gauche, voire gauchistes, et rêvaient ouvertement d'un changement brutal de la société (à l'époque, l'URSS et les pays de l'Est conservaient encore un grand prestige). De Gaulle était aussi le symbole de la répression pendant et après les événements de mai 68.

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Membre, Posté(e)
shyiro Membre 15 609 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
il y a 5 minutes, Gouderien a dit :

Ça serait très long à expliquer. Disons qu'une grande partie des étudiants et lycées étaient de gauche, voire gauchistes, et rêvaient ouvertement d'un changement brutal de la société (à l'époque, l'URSS et les pays de l'Est conservaient encore un grand prestige). De Gaulle était aussi le symbole de la répression pendant et après les événements de mai 68.

ok 

il y a 8 minutes, Gouderien a dit :

Et oui. Enfin il y avait déjà des ordinateurs, de grosses bécanes très chères (c'est pour ça que leur destruction passa très mal...) Il y avait aussi des cours d'informatique, ultra-chiants (sans quoi je serais sans doute devenu informaticien).

 

c'etait sous quel systeme d'exploitation ? et quel langage de programmation on vous apprenait ? 

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Membre, forumeuse acharnée, Posté(e)
querida13 Membre 47 183 messages
forumeuse acharnée,
Posté(e)

C'était encore une société très coincée:

Peu de droits pour les femmes, avortement pénalisé, église toute puissante, morale et tabous omniprésents, peu de divorces, hommes et femmes séparés en toutes circonstances de la communale jusqu' au foyer...

Les étudiants de l'époque étouffaient dans un carcan de préjugés, ils supportaient guère que leur vie soit tracée du berceau jusqu'au cercueil.

Les ordinateurs étaient de très grosses machines à calculer très vite qui occupaient plusieurs pièces.Ta tablette   est désormais bien plus puissante!

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Membre, Obsédé textuel, 72ans Posté(e)
Gouderien Membre 37 575 messages
72ans‚ Obsédé textuel,
Posté(e)
il y a une heure, shyiro a dit :

ok 

c'etait sous quel systeme d'exploitation ? et quel langage de programmation on vous apprenait ? 

Quel système d'exploitation? Aucune idée. Quant au langage d'exploitation, si mes souvenirs sont bons ça devait être du basic, enfin bref ce qui existait à l'époque. Mais l'informatique était alors quelque chose de tout nouveau, personne n'avait l'idée de ce que ça deviendrait plus tard. En plus les profs étaient plutôt des excentriques, bref c'était le cours qu'on aimait sécher (quelle erreur!)

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Membre, 74ans Posté(e)
Morfou Membre 61 648 messages
Maitre des forums‚ 74ans‚
Posté(e)
il y a une heure, Gouderien a dit :

Et oui. Enfin il y avait déjà des ordinateurs, de grosses bécanes très chères (c'est pour ça que leur destruction passa très mal...) Il y avait aussi des cours d'informatique, ultra-chiants parce que purement théoriques (sans quoi je serais sans doute devenu informaticien).

Ça serait très long à expliquer. Disons qu'une grande partie des étudiants et lycées étaient de gauche, voire gauchistes, et rêvaient ouvertement d'un changement brutal de la société (à l'époque, l'URSS et les pays de l'Est conservaient encore un grand prestige). De Gaulle était aussi le symbole de la répression pendant et après les événements de mai 68.

Et l'Algérie plus française pour ces gens de gauche n'arrangeait rien!

Faut savoir que les cocos voulaient conserver l'Algérie française!

Ils étaient plus que de gauche les étudiants, ils étaient plutôt marxistes!

Les ouvriers grévistes étaient violents et des drapeaux rouges fleurissaient!

J'avais 17ans 1/2! et aucun bon souvenir de l'époque!

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Membre, 74ans Posté(e)
Morfou Membre 61 648 messages
Maitre des forums‚ 74ans‚
Posté(e)
il y a une heure, shyiro a dit :

pour quelles raisons ils detestaient de gaulle ?

il y avait dejà informatique en 68 ?

 

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chronologie_de_l'informatique

 

J'ai travaillé sur les cartes perforées en 67 à l'UNEDIC...j'adorais cela! (perforatrice)!

L'ordinateur central occupait tout un mur avec des bandes comme les magnétos!

C'était bruyant au possible!

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Invité Panem&Circenses
Invités, Posté(e)
Invité Panem&Circenses
Invité Panem&Circenses Invités 0 message
Posté(e)

:pap:le sujet des vieux râleurs !!!

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Membre, bisounourse radicalisée, 70ans Posté(e)
apis 32 Membre 7 843 messages
70ans‚ bisounourse radicalisée,
Posté(e)

Alors, il faut que j'avoue : la soixante-huitarde est plutôt une soixante dizarde : ce qui est resté après les premiers excès.

Parce qu'en mai soixante huit, j'étais enfermée chez les bonnes soeurs à Beaumont sur Oise.

Comme il n'y avait plus d'essence, mes parents ne pouvaient plus venir me chercher tous les samedi, je suis donc restée un mois continu en pension.

A l'étude du soir, les soeurs nous ont fait écouter la radio, pendant la durée des "évènements".

Certaines de mes camarades étaient inquiètes, je ne l'ai jamais été. A quatorze ans, je me rendais compte qu'un vent de liberté se mettait à souffler, que les choses allaient se calmer, mais qu'il allaient en rester quelque chose d’exaltant.

Il a fallu que j'attende 1973 pour aller manifester, mais j'ai toujours été très imaginative, et je garde un très bon souvenir de

cette révolution que j'ai vécu cloîtrée ! :smile2:

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Membre, Posté(e)
aliochaverkiev Membre 1 978 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
il y a 38 minutes, Morfou a dit :

Et l'Algérie plus française pour ces gens de gauche n'arrangeait rien!

Faut savoir que les cocos voulaient conserver l'Algérie française!

Ils étaient plus que de gauche les étudiants, ils étaient plutôt marxistes!

Les ouvriers grévistes étaient violents et des drapeaux rouges fleurissaient!

J'avais 17ans 1/2! et aucun bon souvenir de l'époque!

Non, c'était plus compliqué que ça. La jeunesse était divisée en deux attitudes philosophiques. Le clivage passait étonnamment par la date de naissance. Ceux qui étaient nés après 1946 (voire 45) étaient différents des plus âgés. Les plus âgés étaient  marxistes ou trotskistes pour la plupart. Les plus jeunes étaient libertaires. Tout commence avec le mouvement du  22 mars. Cohn-Bendit en est l'âme. Il n'a jamais versé dans le marxisme de ses ainés au contraire des deux autres leaders des étudiants. La première revendication des libertaires c'était d'aller librement dans le dortoir des filles.

C'est le mouvement libertaire qui lance mai 1968.

Cette division en deux versants philosophiques de la jeunesse est très bien expliquée par Hervé Hamon et Patrick Rotman dans leur livre "Génération" (Onfray vient de sortir un livre qui note aussi cette séparation).

C'est étonnant cette ligne de clivage autour de la date de naissance, comme si la libération avait engendré une forme d'esprit nouvelle. Le mouvement libertaire est né des entrailles des parents qui soudain explosèrent de désir de vivre quand enfin la guerre s'arrêta. Ce fut le baby boom, une ode à la vie, qui inspira la jeunesse née après 1945, 1946.

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Membre, 74ans Posté(e)
Morfou Membre 61 648 messages
Maitre des forums‚ 74ans‚
Posté(e)
il y a 5 minutes, apis 32 a dit :

Alors, il faut que j'avoue : la soixante-huitarde est plutôt une soixante dizarde : ce qui est resté après les premiers excès.

Parce qu'en mai soixante huit, j'étais enfermée chez les bonnes soeurs à Beaumont sur Oise.

Comme il n'y avait plus d'essence, mes parents ne pouvaient plus venir me chercher tous les samedi, je suis donc restée un mois continu en pension.

A l'étude du soir, les soeurs nous ont fait écouter la radio, pendant la durée des "évènements".

Certaines de mes camarades étaient inquiètes, je ne l'ai jamais été. A quatorze ans, je me rendais compte qu'un vent de liberté se mettait à souffler, que les choses allaient se calmer, mais qu'il allaient en rester quelque chose d’exaltant.

Il a fallu que j'attende 1973 pour aller manifester, mais j'ai toujours été très imaginative, et je garde un très bon souvenir de

cette révolution que j'ai vécu cloîtrée ! :smile2:

Le soufflet est vite retombée...

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Membre, bisounourse radicalisée, 70ans Posté(e)
apis 32 Membre 7 843 messages
70ans‚ bisounourse radicalisée,
Posté(e)
il y a 2 minutes, Morfou a dit :

Le soufflet est vite retombée...

Je ne suis pas d'accord :

Si sur le plan économique la situation s'est lentement détériorée et si, avec le temps, le fric a pris le pouvoir, y compris pour certains ex "révolutionnaires", sur le plan sociétal les progrès ont perduré et continué, malgré les fondamentalistes  de tout poil.

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Membre, Posté(e)
aliochaverkiev Membre 1 978 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
il y a 12 minutes, Morfou a dit :

Le soufflet est vite retombée...

Absolument pas, les rapports entre les personnes ont profondément changé. Ce mouvement fut mondial. Il embrasa tout le monde occidental depuis la Tchécoslovaquie jusqu'aux Etats-Unis. Une explosion des esprits, un changement radical de vie, une transformation rapide et inouïe des rapports entre hommes et femmes, l'homosexualité reconnue (les homo allaient en prison avant 68). Une transformation des rapports entre parents et enfants (l'abandon des coups et des châtiments corporels, lire à ce sujet le livre de Bruckner sur son adolescence), une généralisation de l'accès aux études supérieures, la création de l'université de Vincennes, la contraception, puis l'avortement (avant 68 de nombreuses jeunes filles encore tombaient enceintes dès leur premier rapport), la création du planning familial, la reconnaissance des minorités sexuelles, les droits des enfants, une nouvelle musique, le triomphe du rock, les surprise partys, l'explosion du phénomène routard commencé avec les beatniks, continué par les hippies, une autre façon de vivre, l'ouverture au monde,  tout est parti de cette révolution mondiale occidentale.

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Membre, Obsédé textuel, 72ans Posté(e)
Gouderien Membre 37 575 messages
72ans‚ Obsédé textuel,
Posté(e)
il y a une heure, Morfou a dit :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chronologie_de_l'informatique

 

J'ai travaillé sur les cartes perforées en 67 à l'UNEDIC...j'adorais cela! (perforatrice)!

L'ordinateur central occupait tout un mur avec des bandes comme les magnétos!

C'était bruyant au possible!

La salle des perforatrices, c'était celle où, quand par hasard on devait y aller (porter un listing, par exemple), on se dépêchait afin d'y passer le moins de temps possible. Une horreur...

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Membre, 75ans Posté(e)
Pales Membre 23 646 messages
Maitre des forums‚ 75ans‚
Posté(e)
il y a une heure, Morfou a dit :

Et l'Algérie plus française pour ces gens de gauche n'arrangeait rien!

Faut savoir que les cocos voulaient conserver l'Algérie française!

Ils étaient plus que de gauche les étudiants, ils étaient plutôt marxistes!

Les ouvriers grévistes étaient violents et des drapeaux rouges fleurissaient!

J'avais 17ans 1/2! et aucun bon souvenir de l'époque!

Comme gouderien tu dit des Conneries....................Mai 68 ,a été pour la Jeunesse ,le Monde des Travailleurs,et le monde tout court (riches et pauvres) une nouvelle ère de Liberté qui s'ouvrais,et que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre ne l'ayant pas connue

Contre les guerres.............Guerre d’Indochine Guerre d'Algérie Guerre du Vietnam ,Pour..............Mouvement Hippie Peace and love le Ché Castro et bien d'autres "LIBERTÉS" acquises auxquelles aujourd’hui beaucoups n'en n'ont rien a Foutre

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