La petit-bourgeoisophobie

Plus globalement et depuis longtemps nombreux sont ceux qui emploient le terme bourgeois, qu'il s'agisse de la petite bourgeoisie ou non, en le voulant péjoratif, y compris dans le milieu scolaire (bien que l'emploi du terme petit a une ambiguïté possiblement d'autant plus utile au dénigrement). Personnellement je n'ai jamais eu honte d'être considérée parfois comme une bourgeoise même par ceux qui les méprisent, sincèrement ou faussement. Les préjugés peuvent être déplacés et réducteurs. Et si les gens s'inspirent aussi d'autres milieux que celui dont ils sont issus, ce n'est pas forcément par rejet de ce dernier. Mais la bourgeoisie n'est pas la seule classe sociale a être méprisée et caricaturée, toutes peuvent l'être. Parfois à raison, à moins de tomber dans l'excès et donc l'insulte.

Relire "la noce des petits bourgeois "pièce de théâtre écrite par Berthold Brecht en 1919 et jouée fréquemment depuis. Brecht décrit plutôt une classe d'arrivistes parvenus qui s'est enrichit progressivement...

Il y a 3 heures, Loargan a dit :

Il n'est pas question des riches en général, mais de la petite bourgeoisie (pas sensée manquer mais pas riche non plus). En fait, le terme est vague, et pourtant quand on traite quelqu'un de petit-bourgeois, il se vexe et tout le monde comprend de quoi il est question.

• Classe ouvrière
• Classe moyenne 
• Bourgeoisie

Repères sociologiques ... Cadres, petits entrepreneurs, enseignants, fonctionnaires, employés de bureau, etc., tous, à un titre ou à un autre, peuvent se prévaloir de l’appartenance aux « classes moyennes ». La classe moyenne ou petite bourgeoise souffre, je suppose, de ne pas pouvoir s'intégrer dans l'ELITE BOURGEOISE et de ne pas vouloir appartenir à la Classe ouvrière !

De nos jours, (crise oblige) les classes moyennes craignent aussi une chûte dans la classe ouvrière ... 

Il n'y a rien de plus exaspérant que d'entendre certains qui critiquent l'ouvrier qui se met à son compte; bosse 60 heures par semaine et qui au bout de 20 ans ne compte pas quand il s'achète un costume chic.

Il n'y a rien de pire que les "riches" qui amènent leur progéniture dans la Paresse. J'ai travaillé dans la PME familiale fondée par mon grand-père en 1926 (il a commencé dans un réduit avec un tournevis et une clé anglaise; et ses filles ont vendu une boite de 70 personnes 60 ans plus tard !). Et bien je peux vous dire que je n'ai pas été à la noce tous les jours avec la tata-patronne ! Education professionnelle à la prusienne ! Ce qui m'a bien aidé d'ailleurs parce que la vente de l'entreprise n'a pas changé les habitudes des copains prolétaires à mon égard : j'étais l'un des leurs. 

Quand on a des sous, on les montre le moins possible. Pourquoi s'acheter une voiture à 50.000 € quand une bagnole à 20.000 fera le même travail !

Il y a 2 heures, LouiseAragon a dit :

• Classe ouvrière
• Classe moyenne 
• Bourgeoisie

Repères sociologiques ... Cadres, petits entrepreneurs, enseignants, fonctionnaires, employés de bureau, etc., tous, à un titre ou à un autre, peuvent se prévaloir de l’appartenance aux « classes moyennes ». La classe moyenne ou petite bourgeoise souffre, je suppose, de ne pas pouvoir s'intégrer dans l'ELITE BOURGEOISE et de ne pas vouloir appartenir à la Classe ouvrière !

De nos jours, (crise oblige) les classes moyennes craignent aussi une chûte dans la classe ouvrière ... 

Je ne vois pas quelle honte il y aurait à appartenir à la classe ouvrière. Cela ne signifie rien, ce qui compte ce sont les qualités inhérentes à l'individu ; sa classe, ses biens matériels, cela ne devrait pas compter.

Il y a 3 heures, Pierrot89 a dit :

Relire "la noce des petits bourgeois "pièce de théâtre écrite par Berthold Brecht en 1919 et jouée fréquemment depuis. Brecht décrit plutôt une classe d'arrivistes parvenus qui s'est enrichit progressivement...

Aussi Le Château des Cœurs, de Gustave Flaubert. Un vrai bonheur ! J'ai adoré le passage dans le Royaume du Pot-au-feu.  On devrait jouer plus souvent cette pièce.

Bonsoir Loargan, le plus douloureux dans une société traversée de souffrances est le conformisme d'un ventre mou capable de peser. La satisfaction d'avoir et d'être si peu, l'admiration béate de puissants cupides dans la méfiance de l'indigent, agacent les ambitieux d'un monde meilleur.

Vu mon salaire et ma fonction, mon appart' et ma caisse, mes loisirs et mon mode de vie ,

Je suis bien un petit-bourgeois ! Finalement je me suis toujours défini ainsi, n'ayant pas trop les moyens d'être un bobo ...

En y regardant de plus près quand je rentre en RER (bien normal pour un petit-bourgeois), je croise rarement des ouvriers ou des agriculteurs ... On fait plus ou moins tous partie de cette appellation assez vague de ceux qui ont ... un peu .

C'est aussi dans cette soupe informe que sortent des comportements altruistes et généreux, des artistes qui marchent dans les gouts de leurs parents, des idéaux mis en actions, des révolutions souterraines ...

Qu'il est difficile de se situer socialement !

Perso, qd j'étais jeune, mm si mes copines fréquentaient des délinquants, jamais ils m'ont emmerdée, je cuisais des nouilles qd ils venaient me voir. Ils m'avaient donnée un statut de "bourgeoise" j'avais rien demandé, après que j'ai donné un coup de genoux dans parties basses à 1 qui a essayé de me forcer. Je suis humaine avant tout, je me fiche de la poire "intelligemment"  de cx qui se la pète. Ça m'amuse et ceux qui me connaissent comprennent. Mon point faible avec tous cons, sont mes enfants.

Le fond de la question n'est il pas plus sombre qu'il n'y paraît ?

Petit bourgeois, racaille, classe ouvrière, nantis, bobos, beaufs, etc... Ne serai ce pas la simplement des mots visant a nous démarquer ? A différencier "l'ennemi"? C'est toujours plus facile de classer les gens et de les faire rentrer dans des jolies cases bien délimitées.

Les petites cases, confort ou facilité ? Après tout c'est plus simple de dire a l'autre "non, tu n'es pas comme moi, nous n'appartenons pas a la même chose", c'est la façon la plus simple et pernicieuse qui soit de voir les gens car dès lors qu'on catégorise les gens, on peut glisser facilement dans la déshumanisation.

Mais ces petites cases sont autant de barreaux a notre prison, autant de fils que nous laissons libres pour que celui qui sera assez malin puisse les tirer et nous manipuler

Le ‎31‎/‎03‎/‎2018 à 20:53, Ink 82 a dit :

Bonsoir Loargan, le plus douloureux dans une société traversée de souffrances est le conformisme d'un ventre mou capable de peser. La satisfaction d'avoir et d'être si peu, l'admiration béate de puissants cupides dans la méfiance de l'indigent, agacent les ambitieux d'un monde meilleur.

C'est vrai, et d'ailleurs nos derniers présidents en date, issus de la petite bourgeoisie, Macron inclus, sont en train de tout foutre en l'air. Il y a eu Sarko qui a monté les Français les uns contre les autres, désignant ce qu'il traite d'assistés comme coupables de tous les maux pour détourner les regards des vrais responsables -les gros du cac40-, il y a eu Hollande qui a menti à ses électeurs avec les lois travail -entre autres-, maintenant il y a Macron le président des Français qui vont bien avec sa politique d'ultra-droite libérale...

On peut tous avoir un côté petit bourgeois. Même en faisant des petits boulots mal payés. Mais il y a deux styles de personnes. Ceux qui ne dépensent jamais et mettent tout ce qu'ils gagnent sur des comptes en banque. Et qui en même temps vont se priver de beaucoup de choses et de beaucoup de loisirs. Et il y a ceux qui font l'inverse et qui n'auront pas peur de mettre les billets en avant. Et ces derniers vivront beaucoup plus de choses. Alors que pourtant il va gagner la même chose que celui qui est économe.

Et puis des fois on critique ces petits bourgeois, sauf que des fois nous même on fait pareil. Puisque bien évidemment on ne peut pas se priver de tout toute une vie.

Je citerais simplement P. Bourdieu, mon chéri de touchours °_°

"Le petit-bourgeois est celui qui, condamné à toutes les contradictions entre une condition objectivement dominée et une participation en intention et en volonté aux valeurs dominantes, est hanté par l'apparence qu'il livre à autrui et par le jugement qu'autrui porte sur son apparence. Porté à en faire trop par crainte de n'en pas faire assez, trahissant son incertitude et son souci d'en être dans son souci de montrer ou de donner l'impression qu'il en est, il est voué à être perçu, tant par les classes populaires, qui n'ont pas ce souci de leur être-pour-autrui, que par les membres des classes privilégiées qui, sûrs de leur être, peuvent se désintéresser du paraître, comme l'homme de l'apparence, hanté par le regard des autres"

Rien de plus normal que de mépriser ceux qui n'assument pas leur condition et qui adoptent les valeurs de ceux qui les dominent en espérant dominer à leur tour °_°

il y a 7 minutes, Spinopute a dit :

Je citerais simplement P. Bourdieu, mon chéri de touchours °_°

 

"Le petit-bourgeois est celui qui, condamné à toutes les contradictions entre une condition objectivement dominée et une participation en intention et en volonté aux valeurs dominantes, est hanté par l'apparence qu'il livre à autrui et par le jugement qu'autrui porte sur son apparence. Porté à en faire trop par crainte de n'en pas faire assez, trahissant son incertitude et son souci d'en être dans son souci de montrer ou de donner l'impression qu'il en est, il est voué à être perçu, tant par les classes populaires, qui n'ont pas ce souci de leur être-pour-autrui, que par les membres des classes privilégiées qui, sûrs de leur être, peuvent se désintéresser du paraître, comme l'homme de l'apparence, hanté par le regard des autres"

 

Rien de plus normal que de mépriser ceux qui n'assument pas leur condition et qui adoptent les valeurs de ceux qui les dominent en espérant dominer à leur tour °_°

Je méprise pour moins que ça...