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Les paradoxes de la méritocratie


Invité Quasi-Modo

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Posté(e)

Je découvre deux paradoxes qui remettent en cause l'idée même de méritocratie.

Premièrement le paradoxe de Peter explique de façon humoristique et caustique que chaque employé au sein d'une entreprise grimpera les échelons tant qu'il montre des compétences remarquables qui lui donneront droit à une promotion. Finalement il échouera rapidement, après avoir grimpé plusieurs barreaux sur l'échelle sociale, sur un poste auquel ses compétences ne lui suffiront plus (et l'empêcheront donc d'obtenir une promotion supplémentaire). Si bien que chaque poste tend à être occupé par une personne incompétente.

Deuxièmement, le paradoxe d'Anderson explique que la scolarisation de masse et la démocratisation des études supérieures fait que l'obtention d'un diplôme supérieur à celui de ses parents n'est plus une garantie d'obtenir un poste lié à une position sociale plus élevée. En effet le nombre de diplômes délivrés augmentant, la valeur du diplôme diminuera sur le marché du travail (l'offre et la demande). Ainsi plus le progrès social avance, plus il permet à un grand nombre de personnes d'accéder aux études supérieures, et moins les diplômes obtenus auront de la valeur (et il faudra p.ex. le baccélauréat pour livrer des pizzas).

Croyez-vous au concept de méritocratie?

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Posté(e)

C'est un magnifique écran de fumée qui a permit de conserver un modèle où l'élite continuait d'avoir un accès privilégié aux moyens de sa reproduction sociale. On a mis l'accent sur le niveau de travail alors que les conditions d'accès à l'élite sont davantage liés à des pratiques sociales et culturelles dans lesquelles elle reconnait ses membres. 

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 31ans Posté(e)
Jedino Membre 47 968 messages
31ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
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Il y a 8 heures, Quasi-Modo a dit :

Je découvre deux paradoxes qui remettent en cause l'idée même de méritocratie.

Premièrement le paradoxe de Peter explique de façon humoristique et caustique que chaque employé au sein d'une entreprise grimpera les échelons tant qu'il montre des compétences remarquables qui lui donneront droit à une promotion. Finalement il échouera rapidement, après avoir grimpé plusieurs barreaux sur l'échelle sociale, sur un poste auquel ses compétences ne lui suffiront plus (et l'empêcheront donc d'obtenir une promotion supplémentaire). Si bien que chaque poste tend à être occupé par une personne incompétente.

Paradoxe évident lorsque compte davantage les relations et le relationnel que les compétences et qualités propres. Paradoxe qui naît, en réalité, de la nécessité de gravir un échelon de responsabilité pour pouvoir prétendre à une augmentation, et cela bien plus que l'expertise dans un domaine donné. Il faut "manager" et non pas être expert.

Citation

Deuxièmement, le paradoxe d'Anderson explique que la scolarisation de masse et la démocratisation des études supérieures fait que l'obtention d'un diplôme supérieur à celui de ses parents n'est plus une garantie d'obtenir un poste lié à une position sociale plus élevée. En effet le nombre de diplômes délivrés augmentant, la valeur du diplôme diminuera sur le marché du travail (l'offre et la demande). Ainsi plus le progrès social avance, plus il permet à un grand nombre de personnes d'accéder aux études supérieures, et moins les diplômes obtenus auront de la valeur (et il faudra p.ex. le baccélauréat pour livrer des pizzas).

La valeur d'un diplôme dépend de l'offre en correspondance avec celui-ci. Le baccalauréat étant la norme souhaitée, il est logique qu'il remplace un diplôme autrefois obtenu plus tôt.

Ton paradoxe ne prend pas en compte la progression scientifique et technique qui nécessite un bagage de connaissances de plus en plus grand avant de pouvoir le maîtriser. Pour le dire autrement, il ne sera bientôt plus possible aisément de trouver un travail sans un degré de connaissances qui peut être vu comme important, les travaux les plus simples finissant probablement par être tous automatisés un à un.

En réalité, on compare des époques qui n'ont pas grand chose à voir : le monde de mes/nos grands-parents n'est clairement pas le même que celui qui s'ouvre à peine devant nous. Qu'on le veuille ou non, ce qui se met en place est une économie de la connaissance, et celle-ci nécessité d'en avoir un certain nombre pour être à niveau. D'où une exigence et une nécessité de former plus de monde à un niveau plus élevé.

Citation

Croyez-vous au concept de méritocratie?

Dans un pays qui, par ses sociologues, montre et démontre constamment que le mérite est plus une affaire de naissance et de moyens économiques, bref, de famille ? Comme le dit PLS maker, ce n'est qu'un écran de fumée derrière lequel se cachent ceux qui veulent balayer d'un revers de la main une réalité qui n'est pas celle qu'on aimerait nous faire croire.

Pour être dans une "méritocratie", il faudrait que chacun ait de façon équitable les mêmes moyens d'apprendre que les autres. C'est loin d'être vrai. De même, dans le monde du travail, il faudrait que les fameuses promotions, surtout aux postes les plus élevés, dépendent davantage des compétences et capacités que du réseau. Et là encore, on en est loin.

D'autre part, je ne vois pas en quoi un PDG serait 50 fois (et je reste gentil) plus méritant qu'un simple responsable d'équipe ou de domaine, son salaire le laissant bien souvent entendre dans les fameuses grandes entreprises. Bref, le mérite n'est qu'une fausse excuse pour justifier les inégalités aujourd'hui.

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Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 15 615 messages
Forumeur confit,
Posté(e)
Il y a 8 heures, Quasi-Modo a dit :

Croyez-vous au concept de méritocratie?

Se représenter ou élaborer mentalement une promotion sociale, comme la courbe croissante d’un progrès infini qui consiste à gravir des échelons, seulement pour un employé ou un fonctionnaire est très réducteur de l'existence humaine.

Prenons l’exemple d’un restaurateur célèbre, il a commencé comme cuistot et c’est son amour du métier, puis sa volonté, son goût de la chose et son intelligence qui ont fait sa réputation.

Obtenir des diplômes dans sa spécialité, c’est nécessaire et indispensable pour exercer, mais le diplôme c’est insuffisant puisque c’est en pratiquant que l’on apprend vraiment.

La réussite s’inscrit toujours dans une méritocratie, puisque c’est elle qui permet justement de l’affirmer sans se tromper.

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Membre, Talon 1, 78ans Posté(e)
Talon 1 Membre 22 853 messages
78ans‚ Talon 1,
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Le "seuil" d'incompétence n'est pas signe d'incompétence au poste occupé. "Il faut pousser une porte pour savoir si elle nous est fermée." Montaigne

La vulgarisation de l'instruction est bonne pour chacun et pour tous. "Ce que l'on ignore nous nuit moins que ce que l'on croit savoir." JJ Rousseau

Socrate demandait quel était le plus grand de ces quatre biens : beauté, richesse, savoir, santé. Les élèves se sont déclarés pour la santé. Socrate les corrigea en prouvant que c'était le savoir, car avec lui, on obtient les trois autres. Oui, même la beauté s'améliore si on sait faire la gymnastique appropriée. 

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 10 heures, PLS maker a dit :

C'est un magnifique écran de fumée qui a permit de conserver un modèle où l'élite continuait d'avoir un accès privilégié aux moyens de sa reproduction sociale. On a mis l'accent sur le niveau de travail alors que les conditions d'accès à l'élite sont davantage liés à des pratiques sociales et culturelles dans lesquelles elle reconnait ses membres. 

J'entends souvent ce discours mais je n'ai jamais eu d'exemple de pratique sociale et culturelle de l'élite (ou des non élites). En dehors de l'amour du bon mot ou de la phrase bien tournée, très prisés dans les cercles d'intellectuels je ne vois pas. Pourtant ce serait important de transmettre ces informations si nous voulons pouvoir garantir une égalité des chances.

Il y a 2 heures, Jedino a dit :

Paradoxe évident lorsque compte davantage les relations et le relationnel que les compétences et qualités propres. Paradoxe qui naît, en réalité, de la nécessité de gravir un échelon de responsabilité pour pouvoir prétendre à une augmentation, et cela bien plus que l'expertise dans un domaine donné. Il faut "manager" et non pas être expert.

En réalité je me dis que le paradoxe de Peter ne fonctionne vraiment que si le seul critère sur lequel se base le promotion est la compétence justement. Si le choix du promu se fait sur d'autres critères alors naturellement le paradoxe devient caduc. Mais comme nous voulons être une méritocratie (en tous cas sur le papier) alors nous en déduisons que le seul critère pour accéder à un poste doit être les compétences.

Par ailleurs souvent cette augmentation de salaire liée à l'échelon pourrait se justifier par le fait que diriger une équipe ou avoir des subalternes présuppose d'être capable d'effectuer le travail des subalternes en question. Donc il n'est pas totalement absurde que le salaire dépende de l'échelon de responsabilité dans une méritocratie!

Il y a 2 heures, Jedino a dit :

Ton paradoxe ne prend pas en compte la progression scientifique et technique qui nécessite un bagage de connaissances de plus en plus grand avant de pouvoir le maîtriser. Pour le dire autrement, il ne sera bientôt plus possible aisément de trouver un travail sans un degré de connaissances qui peut être vu comme important, les travaux les plus simples finissant probablement par être tous automatisés un à un.

Le paradoxe d'Anderson ne me paraît pas incompatible avec cette donnée, tout au plus est-il une justification des raisons pour lesquelles de plus en plus de gens font le choix d'études supérieures. Que la plupart des gens aient la nécessité d'être plus instruits pour trouver un travail (sur un métier qui a donc été induit par notre progrès techno-scientifique, des métiers apparaissant et disparaissant régulièrement : je ne pense pas qu'il reste des masses de tonneliers :p) paraît évident dans un monde où le numérique prend toujours plus de place. Cela n'empêche pas la loi de l'offre et de la demande de se produire sur le marché de l'emploi, or ce paradoxe me semble directement lié à cette loi comme en étant une implication.

Il y a 2 heures, Jedino a dit :

Pour être dans une "méritocratie", il faudrait que chacun ait de façon équitable les mêmes moyens d'apprendre que les autres. C'est loin d'être vrai. De même, dans le monde du travail, il faudrait que les fameuses promotions, surtout aux postes les plus élevés, dépendent davantage des compétences et capacités que du réseau. Et là encore, on en est loin.

Tout à fait, mais justement la méritocratie n'existe que si le système permet (ou essaye de permettre un minimum) l'égalité des chances. Cette égalité des chances est permise par le progrès social, mais ce progrès social mène la masse des apprenants dans un entonnoir où tout le monde ne peut pas passer au final! Ou alors à très moindre coût.

Finalement la méritocratie suppose surtout que les compétences soient le seul critère de sélection et qu'il y ait égalité des chances (ou que nous tendions à ce que ce soit le cas). Du coup même en prenant en compte l'information selon laquelle ceux qui accèdent aux promotions sont les plus relationnels ou ceux qui font mieux jouer leur réseau, cela reste une critique profonde de la méritocratie comme concept ou comme idéal.

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
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Posté(e)
il y a une heure, Enchantant a dit :

Obtenir des diplômes dans sa spécialité, c’est nécessaire et indispensable pour exercer, mais le diplôme c’est insuffisant puisque c’est en pratiquant que l’on apprend vraiment.

La réussite s’inscrit toujours dans une méritocratie, puisque c’est elle qui permet justement de l’affirmer sans se tromper.

Cela me paraît important de rappeler en accord avec ton propos que la méritocratie n'est finalement qu'une façon de promouvoir l'effort et le savoir-faire personnel. C'est la carotte pour faire avancer l'âne en quelque sorte.

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 31ans Posté(e)
Jedino Membre 47 968 messages
31ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
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il y a 6 minutes, Quasi-Modo a dit :

En réalité je me dis que le paradoxe de Peter ne fonctionne vraiment que si le seul critère sur lequel se base le promotion est la compétence justement. Si le choix du promu se fait sur d'autres critères alors naturellement le paradoxe devient caduc. Mais comme nous voulons être une méritocratie (en tous cas sur le papier) alors nous en déduisons que le seul critère pour accéder à un poste doit être les compétences.

Par ailleurs souvent cette augmentation de salaire liée à l'échelon pourrait se justifier par le fait que diriger une équipe ou avoir des subalternes présuppose d'être capable d'effectuer le travail des subalternes en question. Donc il n'est pas totalement absurde que le salaire dépende de l'échelon de responsabilité dans une méritocratie!

C'est une conception fausse (en tout cas, je vais essayer de le montrer) que de considérer que celui qui décide est capable, dans les faits ou en théorie, de tout ce que peuvent faire les salariés qu'il dirige. Si je suis d'accord pour dire que la personne doit avoir un acquis minimum pour prendre ces décisions, dans la mesure où tu ne diriges pas un projet informatique par exemple sans en maîtriser les bases, il n'aura pas le niveau d'expertise du groupe a sa charge puisqu'il est vain de penser que quelqu'un peut maîtriser tous les sujets différents sur de telles problématiques.

Pour l'exprimer différemment, diriger une équipe, un secteur, une entreprise, sont des compétences propres mais qui ne sont pas au-dessus de celles qu'elles pilotent. Elles n'en sont pas même la continuité logique. Le scandale n'est pas tant que cela soit reconnu car ce n'est pas simple, mais ce qui est scandaleux est le manque de reconnaissance de toutes les autres expertises qui, sans elles, le pilotage ne servirait à rien. Dans une équipe projet, un mauvais responsable est celui qui ne sait pas prendre de décisions, mais aussi celui qui ne sait pas s'appuyer sur le savoir de ceux qui l'entourent. Un spécialiste ayant bossé dix, vingt, voire trente années ou plus sur une thématique bien précise sera infiniment plus capable sur le sujet que son responsable, et son responsable ne pourra pas, pas même en théorie, l'égaler (car ça n'a aucun sens de le dire).

En cela, dans la mesure où décider est une compétence parmi d'autres, une expertise parmi d'autres, qui est nécessaire et a ses difficultés propres, je trouve effectivement anormal de tabler sur le niveau de responsabilité la grille des salaires. C'est l'expertise dans un domaine donné, qui est ton métier, qui devrait l'être.

D'ailleurs, pour enfoncer le clou, on parle de responsabilité uniquement pour les décisionnaires, ce qui est en soi un scandale : prends l'ouvrier qui, dans une entreprise donnée, pose un boulon. Admettons que ce boulon, mal fixé, fait qu'un avion tombe au sol un jour. Il sera, ce jour-là, reconnu comme responsable, et ce sont-là des choses qui se sont vues. Poser ce boulon est donc un poste à responsabilité aussi, et il ne l'est pas moins ni plus que son patron qui aura vendu le moteur. Prends celui qui, chargé de la sécurité du système d'information, programme mal un script et laisse une anomalie pourtant facile à corriger. Et, en réalité, à toutes les échelles, tu as de la responsabilité. C'est bien parce qu'on estime que la méritocratie est tablée sur le statut et/ou le titre de la personne et non pas l'expertise que ce scandale existe, et le diplôme et ses hiérarchisations selon ce que tu fais en est finalement la parfaite copie.

il y a 6 minutes, Quasi-Modo a dit :

Le paradoxe d'Anderson ne me paraît pas incompatible avec cette donnée, tout au plus est-il une justification des raisons pour lesquelles de plus en plus de gens font le choix d'études supérieures. Que la plupart des gens aient la nécessité d'être plus instruits pour trouver un travail (sur un métier qui a donc été induit par notre progrès techno-scientifique, des métiers apparaissant et disparaissant régulièrement : je ne pense pas qu'il reste des masses de tonneliers :p) paraît évident dans un monde où le numérique prend toujours plus de place. Cela n'empêche pas la loi de l'offre et de la demande de se produire sur le marché de l'emploi, or ce paradoxe me semble directement lié à cette loi comme en étant une implication.

Le problème me paraît plus profond que ça : c'est justement parce qu'on a transformé la scolarité comme le premier pas dans le monde professionnel que les mêmes défauts s'y installent. On est passé du besoin d'éduquer et de transmettre de la connaissance au besoin de professionnaliser et former au monde de l'entreprise. Tu n'apprends pas pour apprendre, pour savoir, tu apprends pour obtenir une note, une validation de tes acquis, bref, le droit de passer à un niveau supérieur, tout comme on te donnerait le droit d'avoir un "poste à responsabilité" (avec ironie, tu l'auras compris au paragraphe précédent) plus élevé. Quand tu mets au centre de tout ça la performance et non pas la connaissance, tu obtiens tous les biais et problèmes qui s'y trouvent, y compris celui du désintérêt et du rejet.

il y a 6 minutes, Quasi-Modo a dit :

Tout à fait, mais justement la méritocratie n'existe que si le système permet (ou essaye de permettre un minimum) l'égalité des chances. Cette égalité des chances est permise par le progrès social, mais ce progrès social mène la masse des apprenants dans un entonnoir où tout le monde ne peut pas passer au final! Ou alors à très moindre coût.

Finalement la méritocratie suppose surtout que les compétences soient le seul critère de sélection et qu'il y ait égalité des chances (ou que nous tendions à ce que ce soit le cas). Du coup même en prenant en compte l'information selon laquelle ceux qui accèdent aux promotions sont les plus relationnels ou ceux qui font mieux jouer leur réseau, cela reste une critique profonde de la méritocratie comme concept ou comme idéal.

Je ne crois pas du tout au système méritocratique, je pense que tu l'auras cerné. Tous les systèmes ne sont pas dans ce culte de la performance et du mérite. Pourquoi ? Car un système qui se veut équitable ne s'amuse pas à classer les gens, il se contente d'offrir la possibilité à chacun de trouver la voie dans laquelle il se réalisera le plus et, surtout, de pouvoir en changer car notre intérêt peut changer, n'étant pas des machines à travailler.

Personnellement, et cela vaut ce que ça vaut, j'ai longtemps peu fait d'effort à l'école car ce qu'on exigeait de moi était, tout simplement, d'avoir une note. On attendait de moi une prestation, une performance, et celle-ci décidait de mon avenir et de ma vie. Ce n'est qu'au moment où j'ai réussi, avec l'âge, à me sortir de cette logique et de cet intérêt pour les chiffres que j'ai fini par trouver un intérêt à l'école et ce qu'elle est censée donner : un savoir, des outils de raisonnement, etc. Il y a un réel paradoxe, regrettable, que de prétendre que l'école est là pour transmettre et de constater, dans les faits, qu'elle n'est là que pour évaluer et trier, mais pas même trier selon les appétences, seulement selon des performances qui, parfois, ne sont qu'unitaires et donc en aucun cas représentatives, typiquement les concours.

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Il y a 1 heure, Quasi-Modo a dit :

J'entends souvent ce discours mais je n'ai jamais eu d'exemple de pratique sociale et culturelle de l'élite (ou des non élites). 

Le taux d'enfants des basses classes sociales dans les Grandes Ecoles par exemple ? Pas assez concret pour toi ? 

Ben dans ce cas, la prochaine fois que tu ouvres un sujet du genre, annonce d'emblée la couleur, j'éviterai d'y répondre pour me voir d'office accusé de répandre des bons mots doux aux oreilles intellectuelles. 

N'importe quoi, sérieux...

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il y a 14 minutes, PLS maker a dit :

Le taux d'enfants des basses classes sociales dans les Grandes Ecoles par exemple ? Pas assez concret pour toi ? 

Ben dans ce cas, la prochaine fois que tu ouvres un sujet du genre, annonce d'emblée la couleur, j'éviterai d'y répondre pour me voir d'office accusé de répandre des bons mots doux aux oreilles intellectuelles. 

N'importe quoi, sérieux...

Je n'ai pas dis que ton discours était faux ou non pertinent, je ne t'accuse de rien au contraire puisque je t'invitai à développer plus avant, en donnant des exemples concrets. Dommage que tu ne l'aies pas compris mais je trouve étrange ta réaction que ne correspond pas du tout à mes intentions ... :mef2:

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Il y a 2 heures, Quasi-Modo a dit :

En dehors de l'amour du bon mot ou de la phrase bien tournée, très prisés dans les cercles d'intellectuels je ne vois pas.

:sleep:

Je n'ai pas de problème à ce qu'on me demande des sources. J'en ai à la pelle sur le sujet. Mais ce genre de remarque à la con, ça m'encourage pas. 

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Posté(e)
il y a 1 minute, PLS maker a dit :

:sleep:

Je n'ai pas de problème à ce qu'on me demande des sources. J'en ai à la pelle sur le sujet. Mais ce genre de remarque à la con, ça m'encourage pas. 

Euh je comprends rien. C'était un avoeu d'ignorance de ma part rien d'autre.

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Posté(e)
Il y a 1 heure, Jedino a dit :

Pour l'exprimer différemment, diriger une équipe, un secteur, une entreprise, sont des compétences propres mais qui ne sont pas au-dessus de celles qu'elles pilotent. Elles n'en sont pas même la continuité logique. Le scandale n'est pas tant que cela soit reconnu car ce n'est pas simple, mais ce qui est scandaleux est le manque de reconnaissance de toutes les autres expertises qui, sans elles, le pilotage ne servirait à rien. Dans une équipe projet, un mauvais responsable est celui qui ne sait pas prendre de décisions, mais aussi celui qui ne sait pas s'appuyer sur le savoir de ceux qui l'entourent. Un spécialiste ayant bossé dix, vingt, voire trente années ou plus sur une thématique bien précise sera infiniment plus capable sur le sujet que son responsable, et son responsable ne pourra pas, pas même en théorie, l'égaler (car ça n'a aucun sens de le dire).

En cela, dans la mesure où décider est une compétence parmi d'autres, une expertise parmi d'autres, qui est nécessaire et a ses difficultés propres, je trouve effectivement anormal de tabler sur le niveau de responsabilité la grille des salaires. C'est l'expertise dans un domaine donné, qui est ton métier, qui devrait l'être.

Je comprends ce que tu veux exprimer, et je pense que nous y gagnerions effectivement à démocratiser le management, et à ne plus le percevoir comme une relation verticale, hiérarchique. Finalement je partage ton sentiment. Nous nous targuons d'être dans une démocratie (et donc de mettre en avant l'égalité comme valeur) mais nous passons le clair de notre temps dans une entreprise qui fonctionne le plus souvent sur un mode royaliste et pyramidal. C'est bien dommage, plutôt que de voir l'entreprise comme une pyramide il faudrait la voir comme le radeau : chaque partie étant nécessaire au bon fonctionnement du tout  de façon interdépendante (le cordage, les planches, le mât, les voiles, etc...).

Il y a 1 heure, Jedino a dit :

D'ailleurs, pour enfoncer le clou, on parle de responsabilité uniquement pour les décisionnaires, ce qui est en soi un scandale : prends l'ouvrier qui, dans une entreprise donnée, pose un boulon. Admettons que ce boulon, mal fixé, fait qu'un avion tombe au sol un jour. Il sera, ce jour-là, reconnu comme responsable, et ce sont-là des choses qui se sont vues. Poser ce boulon est donc un poste à responsabilité aussi, et il ne l'est pas moins ni plus que son patron qui aura vendu le moteur. Prends celui qui, chargé de la sécurité du système d'information, programme mal un script et laisse une anomalie pourtant facile à corriger. Et, en réalité, à toutes les échelles, tu as de la responsabilité. C'est bien parce qu'on estime que la méritocratie est tablée sur le statut et/ou le titre de la personne et non pas l'expertise que ce scandale existe, et le diplôme et ses hiérarchisations selon ce que tu fais en est finalement la parfaite copie.

Certains soutiennent que, puisque nous ne sommes plus qu'un rouage, alors les responsabilités n'existent plus (ce qui est en soi un scandale bien plus grand que celui que tu soulignes, puisqu'il démontre qu'on peut toujours rejeter la faute sur les autres, même quand on est responsable). Jacques Ellul le philosophe, prend par exemple le cas d'un barrage qui craque et s'interroge en se demandant si le responsable devrait être le maire qui a autorisé les travaux, l'architecte qui a fait les plans, l'ouvrier qui a bétonné, etc.. chacun pouvant se renvoyer la balle jusqu'à la fin des temps (et cela se voit bien dans les batailles juridiques, tout le monde ouvre son parapluie et personne ne veut être responsable de rien, pas même les désignés comme tels). Il concluait son raisonnement en disant que s'il n'y a plus d'homme responsable alors il n'y a plus d'homme libre.

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Membre, 79ans Posté(e)
bibifricotin Membre 12 826 messages
Mentor‚ 79ans‚
Posté(e)

Si la méritocratie consiste à déplacer une personne d'un poste où il a démontré toute son efficience pour un autre hiérarchiquement plus élevé, ce n'est pas forcément pertinent.

En effet, cela correspond souvent  à un ripage général où chacun se retrouve dans une nouvelle fonction qu'il ne maîtrise pas forcément. Aussi, plutôt que de déplacer les personnes, dans de nombreux cas il vaudrait mieux les laisser en place mais revaloriser leur rémunération.

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
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@PLS maker Je viens de comprendre que tu as pris ma remarque pour toi, en fait c'était pour désigner un trait commun aux bourgeois/aristocrates qui sont reconnus pour avoir cet amour de la langue, pour aimer se payer de mots. C'était d'ailleurs un trait souligné par certains sociologues depuis longtemps! En gros je tentais de donner un exemple de schéma culturel et social qui se transmet dans les familles bourgeoises (mais je manquais cruellement d'exemple).

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
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Au départ: ''On'' nous dit , tu mérites , tu as ; on y crois et on fait , on travaille dur -bien pour quelque chose , une finalité à laquelle on croit et après on comprends que : non , tout dépends ...d'un tas de paramètres qui ne dépendent en rien de nous.

Les fils -filles de...passent avant, les zamis, les promos C et j'en passe...  et puis toute une mascarade de ''ceux qui ne méritent pas'' mais qui ont...on trouve le spectacle pitoyable et on ne croit plus à cette méritocratie

mais dans un monde ''normale'' ça fonctionnerait comme ''on'' nous a dit avant et on- moi en tout cas- j'aimerais bien avoir encore le sentiment de faire , de me dépasser pour ''mériter'' , un super feeling d'être ...et blablas : le monde est pourri...

 

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Membre, Posté(e)
frunobulax Membre 15 684 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
il y a 36 minutes, bibifricotin a dit :

Si la méritocratie consiste à déplacer une personne d'un poste où il a démontré toute son efficience pour un autre hiérarchiquement plus élevé, ce n'est pas forcément pertinent.

En effet, cela correspond souvent  à un ripage général où chacun se retrouve dans une nouvelle fonction qu'il ne maîtrise pas forcément. Aussi, plutôt que de déplacer les personnes, dans de nombreux cas il vaudrait mieux les laisser en place mais revaloriser leur rémunération.

Les promotions sont malheureusement très souvent bien plus liées au "mérite" qu'aux réelles aptitudes à remplir les missions du poste où l'on est promu.

Mais, d'un point de vue purement pratique, comment être vraiment sur que la personne sera compétente au poste où on en envisage de la promouvoir autrement qu'en lui donnant la possibilité d'y faire (ou non) ses preuves ?
Sauf erreur de ma part, il me semble qu'il est très rare que les promotions fassent l'objet d'une période d'essai ?

Donc, que faire si son incompétence s'y avère manifeste ?
Surtout dans un système hiérarchique où la "dé-promotion" est considérée comme un échec dévalorisant ...

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Membre, Ne se refuse rien, 35ans Posté(e)
cricket Membre 3 815 messages
35ans‚ Ne se refuse rien,
Posté(e)

Personnellement ce que je trouve paradoxal, c'est que ceux défendant la méritocratie ne soient pas pour la suppression de l'héritage. Lorsqu'on vante la valeur travail, le mérite personnel, etc.. on devrait souhaiter partir du même niveau que les autres. Tant que cela ne sera pas cohérent je continuerais à les prendre pour ce qu'ils sont, de gros hypocrites.

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)
il y a 2 minutes, cricket a dit :

Personnellement ce que je trouve paradoxal, c'est que ceux défendant la méritocratie ne soient pas pour la suppression de l'héritage. Lorsqu'on vante la valeur travail, le mérite personnel, etc.. on devrait souhaiter partir du même niveau que les autres. Tant que cela ne sera pas cohérent je continuerais à les prendre pour ce qu'ils sont, de gros hypocrites.

Tout à fait, d'ailleurs j'ai déjà provoqué des hauts le coeur ici même lorsque pris dans cet idéal méritocratique je proposais ce dont tu parles. Certains m'ont alors traité de communiste :p

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

Par ailleurs je vois un autre espèce de paradoxe dans le mérite ou dans l'idée de méritocratie qui est parfois exprimée par les héros (ou ceux qui passent pour tels) eux-mêmes : la plupart du temps il s'agit d'agir par nécessité liée à la survie, ou d'agir par devoir. Il y a de la sincérité candide, mais si vraie, chez ceux qui vous répondent simplement : je n'ai fait que mon devoir.

Je ne sais pas si je suis clair mais tout se déroule comme si agir dans la recherche des honneurs était incompatible avec l'idée de mérite (qui suppose une forme de liberté indépendante de nos intérêts personnels), donc que la méritocratie en associant certaines grandes actions au plaisir de la reconnaissance sociale et universelle va en quelque sorte tuer le mérite dans l'oeuf. Comme auraient dits les romains : "Il y a du mérite à faire ce qui convient, pas à faire ce qui nous plaît."

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