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Le goût du paradoxe


Blaquière

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 846 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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Je suis tombé sur cette critique de BHL par Onfray.

La vidéo, vous pouvez la voir : https://www.youtube.com/watch?v=aIwaP3dsj9s

Mais j'ai relevé des passages qui m'intéressaient et qui pourraient servir de mise en garde pour chacun de nous...

 

Citation

"(Quand vous utilisez) le paradoxe, la sophistique, la rhétorique, l’habileté, (noyez sous des références d’auteurs qui font autorité), le lyrisme, l’hypnotisme, le performatif, la généralisation si vous avez en face de vous quelqu’un qui croit un peu à la vérité, il est mort !"

On pourrait y rajouter le simple mensonge qui nie une preuve ou un témoignage précis.

C'est surtout l'emploi du paradoxe comme argument qui me semble intéressant et qui me... fascine ! On y est pris de court ! Onfray dit "effet de sidération" ! « Plus c’est gros, plus ça passe ! » Et c'est souvent ce qui se passe : la logique, la réflexion y sont prises à revers, et comme anéanties...

 

Citation

 

La machine à penser (BHL) : Une rhétorique de l’École Normale supérieure, on vous apprend à bien penser dans les formes, peu importe le fond. Faire des exposés susceptibles de séduire, de plaire. On est dans la grande sophistique de la philosophie antique. Peu importe la chose dite, l’important c’est de la bien dire.

« Plus c’est gros, plus ça passe ! »

Le jeu n’est plus entre la vérité et l’erreur mais entre le culot et ceux qui n’ont pas le culot…

La fiction est plus intéressante que la réalité

C’est l’imagination, l’invention, la fiction qui fait la loi.

 

Il y a un certain nombre de codes, de trucs : le premier c’est le goût du paradoxe et l’habileté rhétorique.. Si vous les prenez à revers, les gens, vous allez les surprendre !

Il vous suffira d’affirmer contre toute évidence historique un certain nombre de chose du genre

– « le fascisme ce n’est pas un état renforcé mais un état amputé » (alors qu’on sait très bien que le fascisme c’est le triomphe de l’État.)

– Citer Marx pour dire que le prolétaire n’existe pas ». Alors que Marx a construit toute sa philosophie sur le prolétariat, la lute des classes… Paradoxe : effet de sidération !

– « Le totalitarisme est le régime des savants et non celui des policiers… alors que l’on sait très bien que le fascisme c’est le triomphe des policiers…

– « le marxisme est à la lettre une pensée contre révolutionnaire… Puisqu Tout le monde sait que le marxisme est un pensée révolutionnaire, il suffira de dire que c’est une pensée contre révolutionnaire !

 

Autre "tactique" rhétorique : le performatif :

 

Citation

 

Les propos performatifs : quand dire c’est faire. Vous dites quelque chose et du simple fait que vous l’ayez dit ça devient vrai.

– « La politique n’a jamais été rien d’autre qu’une figure de la religion ! » On ne sait pas pourquoi, on ne sait pas comment. Faites l’inverse et dites «  la religion n’est jamais qu’une figure de la politique » et ça marche tout aussi bien !

 

 

 

 

 

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 846 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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Ce que je veux dire c'est que nous avons souvent en nous comme une contrainte qui nous "oblige" à accepter le paradoxe comme une vérité... Qu'il n'est évidemment pas.

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Membre, [Sans sous-titre - Version Originale Intraduisible], Posté(e)
Anna Kronisme Membre 2 134 messages
[Sans sous-titre - Version Originale Intraduisible],
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“C'est là le paradoxe suprême de la pensée que de vouloir découvrir quelque chose qu'elle-même ne puisse penser.”  Sören Kierkegaard 

La vérité n'est qu'une illusion parmi tant d'autres pour nous, pauvres êtres immatures et insuffisants que nous sommes. Nous sommes las de nos perceptions, nous en voudrions d'autres plus savoureuses alors nous les inventons. 

 

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Invité Spontzy
Invités, Posté(e)
Invité Spontzy
Invité Spontzy Invités 0 message
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Il y a 2 heures, Anna Kronisme a dit :

La vérité n'est qu'une illusion parmi tant d'autres pour nous, pauvres êtres immatures et insuffisants que nous sommes. Nous sommes las de nos perceptions, nous en voudrions d'autres plus savoureuses alors nous les inventons. 

Peut être vouliez-vous dire :

La vérité n'est qu'une illusion parmi tant d'autres pour nous, poètes heureux que nous sommes. Nous sommes las de nos perceptions, nous en voudrions d'autres plus savoureuses alors nous les inventons. 

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)
Le 22/03/2018 à 12:33, Blaquière a dit :

"(Quand vous utilisez) le paradoxe, la sophistique, la rhétorique, l’habileté, (noyez sous des références d’auteurs qui font autorité), le lyrisme, l’hypnotisme, le performatif, la généralisation si vous avez en face de vous quelqu’un qui croit un peu à la vérité, il est mort !"

Disons que la vérité ne peut aujourd'hui se passer de la rhétorique ou d'une bonne stratégie de communication. Malheureusement les faits sont bien souvent moins spectaculaires que ne veulent le laisser penser les médias dont l'objectif est de faire des gros sous. Il faut savoir allier le fond et la forme, sans quoi la justice est perdue dans notre démocratie où les meilleurs candidats au pouvoir sont ceux qui communiquent de façon efficace (et pas toujours très honnête).

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 846 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)
Il y a 13 heures, Anna Kronisme a dit :

“C'est là le paradoxe suprême de la pensée que de vouloir découvrir quelque chose qu'elle-même ne puisse penser.”  Sören Kierkegaard 

La vérité n'est qu'une illusion parmi tant d'autres pour nous, pauvres êtres immatures et insuffisants que nous sommes. Nous sommes las de nos perceptions, nous en voudrions d'autres plus savoureuses alors nous les inventons. 

 

Le mot de Kierkegaard que tu cites me fait mieux comprendre cette fascination pour le paradoxe.

Et je suis plus d'accord avec Anna qu'avec Spontzy.  ("Pauvres être immatures" plutôt que "poètes"). Bien sûr, ce serait mieux, poètes. Si vous avez suivi la vidéo d'Onfray, il y lit à un moment la première page de "la barbarie à visage humain" de BHL. Vous écoutez ça, et vous vous dites : "c'est magnifique !" Lyrique, poétique ! Mais... comment dire ? C'est de la poésie "qui se voit de loin", "téléphonée" ! C'est ronflant, prétentieux en fait, bidon ! Si vous grattez un peu, ça en met plein la vue mais ça ne veut rien dire de solide. (Il me semble) On est sur le fil du rasoir. Entre le génie et la nullité !

Ce serait à comparer avec le style de Sartre. Qui est aussi exceptionnel, mais qui va au fond des choses. Et qui touche des points essentiels. (Avant-propos de Sartre au "le traître" de Gorz. Où le style n'a me semble-i-il pour seule fonction de parfaire le sens.)

Je n'ai pas trouvé le texte dee BHL, j'ai noté la lecture qu'en fait Onfray. C'était laborieux mais je ne regrette pas : c'est savoureux !

BHL : la danse d’un langage hypnotique, première page de "la barbarie à visage humain":

« Je suis l’enfant naturel d’un couple diabolique, le fascisme et le stalinisme. Je suis le contemporain d’un étrange crépuscule où seuls croulent les nuages dans le fracas des armes et la plainte des suppliciés. Je ne sais d’autres révolutions dont le siècle puisse s’illustrer que celle de la peste brune et du fascisme rouge. Hitler n’est pas mort à Berlin, il a gagné la guerre, vainqueur de ses vainqueurs, dans cette nuit de pierre où il précipita l’Europe, Staline n’est pas mort à Moscou ni au vingtième congrès, il est là parmi nous, passager clandestin d’une histoire qu’il continue de hanter et de ployer à sa démence. »

Sur Rousseau :

« Rousseau que je n’ose dire mon maître, lui, l’honni, le diffamé, le supplicié, battu et masturbé à mort par un siècle qui ne tolère pas d’entendre de sa bouche les miasmes de ses lumières. »

Plus que savoureux, c'est époustouflant, magnifique ! Monstrueux, Honteux ! Quelqu'un m'avait dit : "on peut dire ce qu'on veut de BHL, mais il écrit bien !"... Et c'est vrai !

 

@Quasi-Modo: Comment extraire le sens de cette esbroufe... "bobo"? J'ai l'impression que c'est impossible à cause de la fascination. On est noyé : tout est vrai tout est faux... Ça fait aussi penser à Lang : "tout le monde est artiste" !

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Membre, 68ans Posté(e)
Maroudiji Membre 6 485 messages
Forumeur expérimenté‚ 68ans‚
Posté(e)
Il y a 2 heures, Blaquière a dit :

« Rousseau que je n’ose dire mon maître, lui, l’honni, le diffamé, le supplicié, battu et masturbé à mort par un siècle qui ne tolère pas d’entendre de sa bouche les miasmes de ses lumières. »

Plus que savoureux, c'est époustouflant, magnifique ! Monstrueux, Honteux ! Quelqu'un m'avait dit : "on peut dire ce qu'on veut de BHL, mais il écrit bien !"... Et c'est vrai !

Grand sourire. On voit que tu aimes l'abstraction, le second degré stérile, la poésie qui a besoin d'exagérer et de retourner le sens des mots pour exprimer des idées -qui souvent ne sont que ça, des idées renforcées de dogmatisme traditionnel pour mieux servir à dépeindre ses croyances fanatiques et nauséeuses. Mais que signifient la première et la dernière proposition dans cette phrase : "je n’ose dire mon maître" et "de sa bouche les miasmes de ses lumières" ?
Je te mets un "J'aime" si tu me réponds.

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 846 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)
il y a 17 minutes, Maroudiji a dit :

Grand sourire. On voit que tu aimes l'abstraction, le second degré stérile, la poésie qui a besoin d'exagérer et de retourner le sens des mots pour exprimer des idées -qui souvent ne sont que ça, des idées renforcées de dogmatisme traditionnel pour mieux servir à dépeindre ses croyances fanatiques et nauséeuses. Mais que signifient la première et la dernière proposition dans cette phrase : "je n’ose dire mon maître" et "de sa bouche les miasmes de ses lumières" ?
Je te mets un "J'aime" si tu me réponds.

Mais ça ne veut strictement rien dire ! C'est justement ce que je reproche à ce genre de style brillant et totalement vide... Le goût du paradoxe se cristallise dans l'oxymore. (Je suis assez content de la formule !. Oxymore : miasme /lumière.

"Rousseau que je n'ose dire mon maître", c'est le sommet du rien dire sous un belle formule. Il est mon maître, il ne l'est pas ? Il l'est mais j'en ai honte ? j'en suis fier ? C'est dans l'absolu ou par rapport à quelque mode du moment ?...

J'espère que tu avais compris ma position...

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Membre, 68ans Posté(e)
Maroudiji Membre 6 485 messages
Forumeur expérimenté‚ 68ans‚
Posté(e)
il y a 16 minutes, Blaquière a dit :

J'espère que tu avais compris ma position...

Maintenant j'ai compris, je n'avais pas bien suivi. Merci.

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 846 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)
il y a 23 minutes, Maroudiji a dit :

Maintenant j'ai compris, je n'avais pas bien suivi. Merci.

Bon, ben j'attends toujours le "j'aime" !

(Je blague!)

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 846 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)
il y a 6 minutes, Blaquière a dit :

Bon, ben j'attends toujours le "j'aime" !

(Je blague!)

Un peu radin quand même : juste "merci" , pas "J'aime":smile2:

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Membre, [Sans sous-titre - Version Originale Intraduisible], Posté(e)
Anna Kronisme Membre 2 134 messages
[Sans sous-titre - Version Originale Intraduisible],
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Le 23/03/2018 à 22:20, Spontzy a dit :

Peut être vouliez-vous dire :

La vérité n'est qu'une illusion parmi tant d'autres pour nous, poètes heureux que nous sommes. Nous sommes las de nos perceptions, nous en voudrions d'autres plus savoureuses alors nous les inventons. 

Oui, nous pourrions être d'heureux poètes... mais j'ai bien dit ce que j'ai voulu dire. L'immaturité n'est en rien péjorative dans la façon dont je la formule. Notre espèce est simplement très jeune ou disons, juvénile. Cette immaturité là est enthousiasmante, non ? 

Qui ne prend aucun plaisir à passer du temps avec un chaton, un chiot ou un enfant ? Et qui n'a jamais constaté leur potentiel créatif, leur capacité à inventer sans cesse de nouveaux jeux, de nouveaux "Je" ? 

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Invité Spontzy
Invités, Posté(e)
Invité Spontzy
Invité Spontzy Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 3 heures, Anna Kronisme a dit :

Qui ne prend aucun plaisir à passer du temps avec un chaton, un chiot ou un enfant ? Et qui n'a jamais constaté leur potentiel créatif, leur capacité à inventer sans cesse de nouveaux jeux, de nouveaux "Je" ?

Et même entre nous, bien loin de l'enfance, quel plaisir de se découvrir capable de créer. Et capable de profiter des créations des autres. 

Au moins pour ceux qui sont conscients que la vie doit être contemplée. 

 

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Membre, [Sans sous-titre - Version Originale Intraduisible], Posté(e)
Anna Kronisme Membre 2 134 messages
[Sans sous-titre - Version Originale Intraduisible],
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Il y a 6 heures, Spontzy a dit :

Et même entre nous, bien loin de l'enfance, quel plaisir de se découvrir capable de créer. Et capable de profiter des créations des autres. 

Au moins pour ceux qui sont conscients que la vie doit être contemplée. 

 

Finalement, ce titre de "Délicatesse incarnée" n'est pas ironique... 

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)
Le 24/03/2018 à 09:26, Blaquière a dit :

@Quasi-Modo: Comment extraire le sens de cette esbroufe... "bobo"? J'ai l'impression que c'est impossible à cause de la fascination. On est noyé : tout est vrai tout est faux... Ça fait aussi penser à Lang : "tout le monde est artiste" !

En relisant le sujet je m'aperçois que j'avais été convié dans cette discussion mais que j'avais oublié d'y participer, noyé sous les notifications!

Finalement le passage que tu cites n'est qu'une façon poétique de défendre l'idée, très habituelle parmi les philosophes ou les commentateurs politiques, que le XXe siècle a détruit toutes les utopies, de gauche (stalinienne) comme de droite (hitlérienne). Je pense qu'en exprimant la victoire d'Hitler ou de Staline sur ses triomphateurs il voudrait dire que leur spectre malfaisant continue de nous influencer et guider nos politiques, que ce soit parce que selon lui on en est restés partisan, ou sinon parce que la meilleure justification au système actuel, pourtant bourré d'injustices, c'est celle qui fait peur et qui tient les gens jusque dans leurs tripes : la crainte d'une dictature odieuse, autoritariste et sanguinaire.

Il faut bien voir que pour BHL tout ce qui n'est pas libéral nous amène tôt ou tard sur la case goulag/auschwitz. C'est sous l'influence de ce type d'intellectuels que la gauche a renoncé à son idéal originel et s'est convertie, à tort ou à raison, au libéralisme. Finalement c'est également la justification qui est souvent opposée à ceux qui rêvent ou pensent qu'un autre monde est possible.

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 846 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)
Il y a 3 heures, Quasi-Modo a dit :

En relisant le sujet je m'aperçois que j'avais été convié dans cette discussion mais que j'avais oublié d'y participer, noyé sous les notifications!

Finalement le passage que tu cites n'est qu'une façon poétique de défendre l'idée, très habituelle parmi les philosophes ou les commentateurs politiques, que le XXe siècle a détruit toutes les utopies, de gauche (stalinienne) comme de droite (hitlérienne). Je pense qu'en exprimant la victoire d'Hitler ou de Staline sur ses triomphateurs il voudrait dire que leur spectre malfaisant continue de nous influencer et guider nos politiques, que ce soit parce que selon lui on en est restés partisan, ou sinon parce que la meilleure justification au système actuel, pourtant bourré d'injustices, c'est celle qui fait peur et qui tient les gens jusque dans leurs tripes : la crainte d'une dictature odieuse, autoritariste et sanguinaire.

Il faut bien voir que pour BHL tout ce qui n'est pas libéral nous amène tôt ou tard sur la case goulag/auschwitz. C'est sous l'influence de ce type d'intellectuels que la gauche a renoncé à son idéal originel et s'est convertie, à tort ou à raison, au libéralisme. Finalement c'est également la justification qui est souvent opposée à ceux qui rêvent ou pensent qu'un autre monde est possible.

Ton analyse de la tactique (peut-on parler d'idéologie?) de BHL me plaît ! Sa rhétorique est construite en fonction de la conclusion à laquelle il veut nous amener et que tu as bien exprimée : le libéralisme. Sa première page de "la barbarie à visage humain" esst d'une grand habileté, et ce serait certainement un excellent exercice d'en démonter/démontrer les rouages.

Si "inventer" du faux sens par le paradoxe rapproche de l'esprit poétique, -- mais est-ce de la poésie que la contre vérité ou l'inexactitude ?-- ; inventer de la vérité par le performatif (l'affirmation) --comme dit Onfray-- est assez fréquent en philosophie. Je pense à Alain qui souvent se contente de dire, d'affirmer comme seule "preuve".

Où sont les philosophes qui démontrent, qui déduisent ?

Si l'on compare l'efficacité et la facilité d'une simple affirmation avec celle si laborieuse et incertaine d'une longue et pénible démonstration !... On retombe sur un vieux sujet mainte fois débattu ici : la vérité. La cherche-t-on vraiment ou notre but-est-il de nous affirmer, d'affirmer ce qui est déjà tout inscrit en nous ? Et qui est dans notre intérêt ?

Plus clairement, que vaut une philosophie au service de la défense (individuelle) de sa fortune/richesse ?

Le libéralisme dont le seul vrai ennemi est le communisme a longtemps considéré le fascisme comme son allié et même aujourd'hui à l'occasion, c'est encore lui qu'il choisira... feindre de les renvoyer parfaitement dos à dos et déjà d'une grande malice.

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  • 4 semaines après...
Membre, Chien Fou forumeur, 90ans Posté(e)
Promethee_Hades Membre 25 564 messages
90ans‚ Chien Fou forumeur,
Posté(e)
Le 22/03/2018 à 12:38, Blaquière a dit :

Ce que je veux dire c'est que nous avons souvent en nous comme une contrainte qui nous "oblige" à accepter le paradoxe comme une vérité... Qu'il n'est évidemment pas.

Par ce que dans la vie les paradoxes de celle ci abondent, par ce que nous nageons au milieu d'un tas d'ambivalence, une chose et son contraire peuvent être vraie, alors qu'en logique aristotélicienne, c'est impossible, il suffit de prendre un seul élément pour vrai l'autre devient immédiatement faut. Faut sortir un peu de cette logique, comme on est sorti de la géométrie euclidienne qui est fausse dans l'espace. Il y a d'autres logiques et heureusement. Mais cela demande un peu d'effort, et tu sais comme on est fainéant autant que les électrons.

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Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Ce que l'on voit partout aujourd'hui ( meme ici )  c'est la fascination pour le style, le bien écrit, le lyrisme, la forme qui tient lieu de fond.

ça a toujours été un peu le cas en philosophie mais le phénomène ne fait que s'étendre.

On cherche a se montrer original alors meme que l'on fait partie intégrante du système.

 

C'est quoi un penseur de premier ordre ?

C'est, a mon sens, d'abord une personne qui est en dehors, a l'écart du flux qui précipite la plupart des gens vers le fond de l'entonnoir ( etre de son temps ), un solitaire ( qui ne vit pas forcément retiré ).

Il n'a pas besoin de se forcer, de faire du style pour etre original.

Etre intelligent ne suffit pas, on peut etre intelligent et n'avoir pas de fond, vivre a la surface des choses.

 

 

 

 

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)
Le ‎2018‎-‎03‎-‎22 à 07:33, Blaquière a dit :

C'est surtout l'emploi du paradoxe comme argument qui me semble intéressant et qui me... fascine ! On y est pris de court ! Onfray dit "effet de sidération" ! « Plus c’est gros, plus ça passe ! » Et c'est souvent ce qui se passe : la logique, la réflexion y sont prises à revers, et comme anéanties...

Évidemment, si l'on fonde son appréciation du paradoxe sur de mauvais exemples, il en ressortira qu'il ne s'agit que d'une figure rhétorique qui tourne à vide. Mais c'est évidemment la mauvaise manière de procéder. Il faut fonder son appréciation sur de bons exemples. Celui cité par Anna, ou encore celui de Zénon, qui a tant fait réfléchir les philosophes. Est-ce que l'on se fait une appréciation d'une espèce de fleurs en examinant les pousses rabougries ? D'un écrivain en lisant ses mauvais romans ? Bien sûr que non.

En un sens, toutes les réflexions philosophiques tournent autour de paradoxes. Le paradoxe est comme un froissement, un mauvais pli dans la toile langagière qui recouvre notre monde, une déchirure, une plaie par laquelle s’écoulent les mots et au milieu de laquelle le philosophe vient se placer, lui-même manieur de couteau, révélateur de cette fragile pellicule qui enchâsse ce que nous appelons notre monde, et à la fois petite plaquette sanguine chétive étirant ses tentacules, cherchant désespérément à trouver quelque prise qui lui permette d’endiguer la fuite. En révélant le paradoxe, le philosophe provoque une blessure qui a le pouvoir de revivifier.

(J'ai aussi tenté, en ce lieu, de situer le poète là-dedans.)

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Invités, Posté(e)
Invité
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Posté(e)

Exister est un paradoxe, le plus grand de tous.

Pourquoi y a t-il un début et pourquoi y a t-il une fin ?

 

A moins que ce ne soit le fait d'avoir une conscience dans un monde paradoxal.

 

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