Procès d'Abdelkader Merah et Fettah Malki

Procès Merah : "On promet une balle dans la tête à chacun de mes enfants", dénonce Eric Dupond-Moretti

"Je ne suis pas payé par Daech"

 Me Dupond-Moretti a indiqué ensuite qu'il connaissait "mieux que personne le fait que l'avocat soit regardé comme celui qu'il défend". "Mais c'est mon honneur de défendre Abdelkader Merah. Je suis particulièrement particulier à sa défense", a ajouté le ténor du barreau expliquant: "Je ne suis pas islamiste. Je ne défends pas une cause mais un homme".  

http://www.lci.fr/justice/proces-abdelkader-merah-avocat-eric-dupond-moretti-denonce-menaces-mort-contre-ses-enfants-2066450.html

il y a une heure, samira123 a dit :

Procès Merah : "On promet une balle dans la tête à chacun de mes enfants", dénonce Eric Dupond-Moretti

"Je ne suis pas payé par Daech"

 Me Dupond-Moretti a indiqué ensuite qu'il connaissait "mieux que personne le fait que l'avocat soit regardé comme celui qu'il défend". "Mais c'est mon honneur de défendre Abdelkader Merah. Je suis particulièrement particulier à sa défense", a ajouté le ténor du barreau expliquant: "Je ne suis pas islamiste. Je ne défends pas une cause mais un homme".  

http://www.lci.fr/justice/proces-abdelkader-merah-avocat-eric-dupond-moretti-denonce-menaces-mort-contre-ses-enfants-2066450.html

Tout homme a droit à la justice.

Trouver des vice de forme pour remettre un criminel dans les rues c'est surement très intelligent.

Amaury de Hautecloque, ancien patron du RAID

Après le 1er assassinat, "je prends d’office la responsabilité de placer en alerte l’unité" "la direction de la police nationale m’appelle en me demandant de nous prépositionner près de Toulouse."Suit une "cellule de crise où le ministre de l'Intérieur est présent",L’appartement de Mohamed Merah est alors surveillé. “Nous savions qu’il était localisé à cet endroit”"j’ai demandé de pouvoir intervenir la nuit, heure à laquelle on pouvait espérer la cible endormie."

Il raconte la progression jusqu'à l'appartement, à trois heures du matin. 

"une main passe à travers la porte entrebaillée et tire à de nombreuses reprises, quasiment à bout portant"Mohamed Merah "revendique immédiatement ses actions :”vous avez vu ce que j’ai fait" "avant même que nous puissions nous installer proprement, j’avais déjà deux blessés sur les bras."

Il explique qu'on lui avait demandé autant que possible de prendre Mohamed Merah vivant. 

Mohamed Merah "avait dit qu’il voulait mourir les armes à la main. J’avais des doutes sur la réussite de l’opération."Mohamed Merah va nous raconter tout son parcours par le menu ... Afghanistan, Pakistan etc. On lui a dit alors "tu vas rentrer en France et tu essaies de tuer le maximum de Français"." Merah avait envie de laisser l’image de quelqu’un de respectable : montrer que c’est quelqu’un de réfléchi il a dit alors : "la mort je ne la crains pas, je la souhaite, je vais rejoindre les 72 vierges"

Il raconte ensuite que le RAID ouvre les volets et jettent des grenades de façon aléatoire pour fatiguer Mohamed Merah. Il explique que comme ils n'avaient plus aucun contact, il n'était pas exclu que Mohamed Merah se soit suicidé.

"Merah fait le va et vient pendant 2 minutes entre le groupe qui est à la porte et le groupe à l’extérieur" un 3ème, puis un quatrième blessé. "voyant que nous n’avons pas d’autres options que de le neutraliser, les snippers vont effectuer un tir létal"

32 heures de siège en tout, quatre blessés. Amaury de Hautecloque explique la difficulté qu'ils ont eu pour évacuer l'immeuble de ses habitants. Habitants qui témoigneront plus tard des injonctions du RAID "rends toi, tu seras jugé, on ne tirera pas".

Une avocate PC intervient : "Est-ce qu'il aurait été possible de jeter des grenades paralysantes ?

- Ca n'existe pas. Ce qui s'est passé, c'est ce que nous appelons un "suicide by cops", Mohamed Merah voulait mourir tué par la police.

L'ancien patron du RAID explique qu'il a énormément réfléchi à toutes les options possibles pour neutraliser Merah, percer murs ou plafonds, etc.. 

Avocate PC : "Il a fallu 32h pour arriver à ne pas l'interpeller vivant. Pourquoi on n'a pas pu attendre encore ?

- si j’avais pu déceler la possibilité même infime d’une reddition , on aurait poursuivi. Jusqu'au bout du bout du bout, j'ai donné toute sa chance à Mohamed Merah .

Avocate de la famille Legouad : “le gouvernement de l’époque lui avait promis que Mohamed #Merah serait interpellé vivant.

- j’ai jamais eu autant de blessés dans une opération. J’ai demandé la retenue jusqu’à la limite du possible.

Me Martial (défense) : Mohamed Merah avait décidé de mourir ?

Ancien patron du Raid : oui.

C'est fini pour aujourd'hui avec les agacement des PC qui interpelle Me Vey (défense) qui lit les déclarations de Mohamed Merah au RAID : Arrêtez de l'appeler "Mohamed" ! C'est insupportable ! 

Le président du tribunal valide la remarque et dit qu'elle doit être entendue. Ce n'est pas "Mohamed", mais Mohamed Merah. L'AG renchérit et le président du tribunal s'énerve : On ne va pas faire un incident sur incident !

L'avocat d'Abel Chennouf lit un message de leur client qui "condamne fermement les menaces" dont Me Dupond-Moretti a été l'objet. 

Fin de la semaine.

Il y a 4 heures, Constantinople a dit :

Tissu de non sens qui répond a coté de plaque... Je n'ai dit nulle part que vous défendiez Merah, encore heureux, ni prétendu que l'avocat n'avait pas le droit de défendre le client. J'ai dit que Dupont moretti était une pute parce que donner un interview y'a six mois dans un magazine  n'a RIEN AVOIR avec donner un nom en pâture en plein procès d'un idole djihadiste d'un témoin à charge qui a participé à la mise à mort du djihadiste : Si vous n'êtes pas objectivement capable de reconnaitre ou comprendre ça, franchement, je ne peux rien pour vous.

1°) il demande la levée de l'anonymat d'un flic lors d'un procès djihadiste alors qu'il sait très bien le menace qui pèse sur eux en temps normal (Magnan ville) alors l'accusateur d'un djihadiste on en parle pas...

2°) Quand le policier pour justifier son anonymat parle de la sécurité de sa famille et de Magnan ville l'autre se fout de sa gueule ouvertement en présentant une lettre de menace comme si les deux menaces étaient équivalentes ce qui n'est d'une part pas le cas, et d'autre part est un non sens car quand on se plaint d'une menace de sa famille on ne fait pas courir de danger sur celle des autres.

3°) s'abriter derrierre le droit et le rôle de l'avocat pour ce genre de pratique dégueulasses, car le but évident est de mettre la pression sur le témoin pour attenuer son témoignage ou le décrédibiliser c'est un non sens. Défendre n'oblige pas à employer ce genres de méthodes répugnantes.

J'attends toujours la réponse sur votre justification personnelle sur l’intérêt pour le procès et la vérité de liuvrer l'identité de cette homme en pature à tous ceux qui le suivent, dont les sympathisants djihadistes, dont on sait qu'ils sont plus d'une dizaine de milliers de sympathisans considérés comme dangereux. 

Défendre des méthodes dégueulasses, avec un vocabulaire chatoyant, ca reste plus sale que dénoncer ses méthodes avec les qualificatifs qui conviennent : DM à des méthodes d'immonde petite pute qui ne valent pas mieux que la lettre anonyme qu'il a reçu menaçant sa famille. Point barre.

J'ajoute que j'ai beau chercher, je n'arrive pas à trouver les raisons qui peuvent pousser à défendre de telles méthodes lorsqu'on est incapable de justifier de quelque manière que ce soit un intérêt autre que mettre la pression sur le témoignage le dévoilement de l'anonymat de ce mec. Mais je pense que je vais pouvoir attendre longtemps une justification rationnelle autre que des poncifs type "il a le droit d'être défendu" ou " y'a 2 ans il avait révélé son nom a la boulangère du quartier alors je vois pas le problème", ça à mon avis, elle est inexistante.

Il ne tient qu'à vous de me démontrer le contraire;

 

Maître Dupond-Moretti, tout débectable qu'il soit, a peut être évité un motif de cassation ou de vice de procédure...

Je remets ici en entier sans le lien, le message d'Abdelghani Merah qui est un homme courageux.

Il y a 4 heures, January a dit :

Je remets ici en entier sans le lien, le message d'Abdelghani Merah qui est un homme courageux.

	Bonjour à tous,  Je suis le frère aîné d'un monstre.
	Celui qui avait des comportements étranges, des réactions démesurées à l’école, au quartier, pratiquement partout.
	Celui-là même que les autres considéraient comme un banal voyou, qui riaient en le voyant crier qu'il était un soldat de Ben Laden.
	Je suis le frère aîné d'une fratrie qui faisait des appels au meurtre épouvantables dans des endroits publics.
	Je suis le fils d'une femme qui est plus fière d'un assassin, que de son aîné qui se bat pour les valeurs de l'homme libre et surtout pour la vérité.
	Je suis né dans une famille où la mère, le père ont élevé leurs enfants dans le racisme, l'antisémitisme mais surtout la haine de la France… J’ai multiplié les alertes, je n'ai pas trouvé de solution, je n’ai pas pu ouvrir les yeux à ces haineux.
	Chez moi, s’il y a une valeur primordiale, c’est le respect: respect de soi, des autres, de la vie. Mon fils a malgré tout bien de la chance parce qu’il y a beaucoup de monde qui s’inquiète et se soucie de lui, tout en se souciant des autres enfants, victimes d'une mauvaise éducation.
	Parents, protégez vos enfants de cette doctrine !

Comment peut on élever ses enfants de cette façon , c'est une honte .

Le 06/10/2017 à 17:30, hdbecon a dit :

Maître Dupond-Moretti, tout débectable qu'il soit, a peut être évité un motif de cassation ou de vice de procédure...

Déja qu'on reconnaisse la débectabilité de la méthode c'est un progrès : parce que @titenath et @January jusque ici trouvaient parfaitement normal, voire héroïque, le procédé de faire risque la vie au Policier et étaient limite à insulter le flic de ne pas vouloir lever celui cicomme si...Comme si quoi d'ailleurs ? Mystère. Elle n'ont jamais pu l'expliquer.

Je ne suis pas juriste je ne sais pas si il a évité un motif de cassation, ce qui serait fort surprenant car je n'en vois pas la raison, mais si c'est vrai c'est complétement involontaire son objectif était bien de mettre la pression sur le flic en le forçant à révéler son identité, tout en méprisant d'un revers de mains les risques encourus par le bonhomme en cette période ou quelques flics ont été enterrés car étant la cible des islamistes. Et c'est parfaitement dégueulasse.

Pour moi ce mec mériterait d'en perdre son droit d'exercer, quand on est prêt à risque la vie d'honnêtes gens pour défendre son client sans que ça apporte quoi que ce soit à la recherche de la vérité, on est pas dans le rôle d'un avocat mais d'un salopard.

Débats du lundi 9 octobre

L'audience a commencé extrêmement tard, à se demander s'ils ne feraient pas mieux d'ouvrir les débats à 14h00... Bref, une carte grand format de Toulouse a été étudiée (amenée par la défense). A la suite de quoi, l'audience a été suspendue pour être reprise en fin de matinée.

Un commandant de police anonyme en visio : « Nous allons démontrer au cours de l’enquête que Mohamed Merah s’est tourné vers la religion puis radicalisé » Mohamed Merah faisait remonter sa conversion à l’islam à 2008 (….) « qamis, barbe cheveux longs » "Tous s’accordaient à dire que la religion prenait de plus en plus de place dans sa vie (des proches au sujet de Merah).

"Je sais très précisément ce que je vais faire en sortant" a dit Mohamed Merah qui sortait de prison en septembre 2009, raconte le témoin.

« Plus aucun doute pour Abdelkarder que Mohamed voulait rejoindre les combattants d’Al-Qaida » "Mohamed Merah a rejoint un groupe de Talibans et est enfin parvenu à rentrer en contact avec Al-Qaida""Alors qu’on lui proposait une action au Pakistan, Mohamed (Merah ndlr) décidait de rentrer en France"

"Il (Mohamed Merah) voulait passer à l'action en France" continue le commandant de police entendu en visioconférence

Mohamed Merah est rentré du Pakistan en France en 2011 . « A partir du 19 octobre 2011, il préparait son action » continue le commandant

Au cours de son témoignage, le commandant de police a évoqué les noms de Fabien Clain, Sabri Essid et de l'émir blanc, Olivier Corel.

Le commandant de police évoque les tenues discrètes de Merah à son retour en France (Jean-Baskets) & parle aussi des voitures qu'il a louées. Le témoin parle du vol du scooter qu'utilisera Mohamed Merah pendant ses attaques mortelles, du traqueur... Le commandant de police n’a aucun doute sur la complicité d’Adbelkader Merah dans les homicides volontaires par son frère Mohamed Merah.

« A ma sortie (de prison ndlr) je saurai très très précisément ce qu’il me reste à faire », répète le président citant Mohamed Merah.

« C’est une phrase qui est sujette à plusieurs interprétations », commente le président de la cour d’assise.

Cette phrase figurait dans un des courriers envoyés par Mohamed Merah, alors qu'il était en détention, à son frère Abdelkade.

L’avocate générale interroge le témoin sur des éléments retrouvés au cours des perquisitions chez Abdelkader Merah

L'avocate générale parle de "La fabrique du terrorisme en 35 leçons". Abdelkader Merah a téléchargé « 17 leçons sur les 35".

L’avocate générale demande si l’utilisation du T-max au cours de l’assassinat le 11 mars 2012 d’Imad Ibn Ziaten est confirmée et si le traqueur du scooter a été neutralisé"  - « oui » répond le commandant de police.

"Madame, vous évoquez des lettres entre Monsieur Mohamed Merah et Abdelkader.Vous omettez de préciser à quelles dates" précise Dupond-Moretti. "C’est quoi les dates de détention de Mr Merah? La période de prévention pour association de malfaiteurs qui nous concerne c’est quoi ? Pour vous (policiers ndlr),il faut que les deux frères (Abdelkader et Mohamed) ne fassent qu’un seul. Comme l'autre est mort (Mohamed), tout est suspect s'agissant de lui (Abdelkader).

"Qu’avez-vous comme preuve, madame, qu’Abdelkader Merah savez ce que son frère allait faire ? demande Dupond-Moretti au témoin. L’opinion publique a tranché déjà mais qu’avez-vous comme preuve ? Savez-vous ce qu’ils se sont dits ?

On sait ce que nous a rapporté Abdelkader, nous avons parfaitement établi qu’Abdelkader qu’il était au courant" dit le témoin.

Dupond-Moretti, avocat d'ABdelkader Merah, l'interrompt et s'énerve. Il évoque la période de prévention, dénonce le manque de preuve. Dupond-Moretti charge, revient sur l'anonymisation "ce n'est pas un témoin, c'est quelqu'un d'anonyme". "Quand on est dans le vif du sujet, y a plus personne". 

Suspension d'audience. 

Reprise avec l'audition du témoin n°19 (capitaine de police travaillant à la cybercrim)

En 2012, LeBonCoin avait fourni 1 liste de 576 adresses IP s’étant connectées à l’annonce postée par Imad Ibn-Ziaten, 1ère victime de Merah. Dans son annonce sur Le bon coin, Imad Ibn-Ziaten, 30 ans, mentionnait entre autres sa qualité de militaire.L’enquête a été orientée vers les recherches effectuées par les éventuels acheteurs ayant utilisé le mot "militaire"."9 adresses IP correspondantes ont été retrouvées", précise le témoin, fonctionnaire de police.La connexion du 4 mars 2012 a été réalisée sur la Freebox de Zoulikah Aziri, mère de Mohamed et Abdelkader Merah.« Les traces laissées sur le site du Bon coin sont des traces laissées par la Freebox », confirme le témoin policier.

Le témoin précise que l’on peut aussi se connecter avec l’aide d’une Playstation III.

« L’utilisation de la Playstation III est-il un moyen de dissimuler un peu plus la traçabilité ?» demande le président

- Une Playstation III permet consulter des sites, dit le témoin et selon lui laisserait des traces sur un site comme Le bon coin (des jeux de Playstation avaient été retrouvés dans la boîte à gants d'une voiture de Mohamed Merah, notamment le jeu Call of duty).

Le témoins dit qu'aujourd'hui il serait possible de récupérer les messages textes envoyés par une playstation, à l'époque ce n'était pas possible. Et ce mode de communication était plus discret...

On parle ensuite de l'achat d'une cagoule par Mohamed Merah le 6 mars, pas d'heure sur le ticket de caisse. 

Dupond-Moretti recharge, toujours sur la même chose, ça va devenir lassant : 

"C’est 1 décision personnelle ou collective de votre hiérarchie de ne pas vous présenter devant la justice?

-Je suis là... (le témoin) 

DM demande comment on peut affirmer (comme le témoin) que Abdelkader Merah est responsable des connexions.

- Je ne veux pas répondre à cette question" répond le témoin

DM : Monsieur, vous êtes sous serment. (DM lit) : « Mon confrère a sous-entendu qu’AbdelKader était encore chez sa mère à l'heure des connexions, c'est scandaleux, poursuit Me Dupond-Moretti. On sait exactement quand il y est et quand il n'y est pas, c’est extraordinaire ! s’étonne Dupond-Moretti. Merah était chez sa mère le 4 mars 2012.

Suspension d'audience

Le 03/10/2017 à 12:46, querida13 a dit :

Quelle jeunesse difficile...Il est des enfants qui partent avec bien  des charges mentales et morales, dans l'existence...

L'enfance difficile n'est pas une excuse acceptable.

Cela n'enlèvera rien à l'horreur des assassinats commis....

Nouveau témoin (capitaine de police SDAT)

En visio, qui lit ses notes. Ca va pas l'faire... 

« On peut demander au témoin de ne pas lire s’il vous plait… Il y a des règles quand même ! » rappelle Me Dupond-Moretti

« Essayez de vous détacher de vos notes », dit le président au témoin, capitaine de police à la SDAT.

"Le témoin (fonctionnaire de police) lit trop vite", fait remarquer un autre avocat à la cour.

"Oui essayez de vous détacher de vos notes", dit à nouveau le président au témoin. "Certains ont le sentiment que vous lisez".

- Le sentiment??, s'énerve Me Dupond-Moretti. C'est au mot près. Lire, c'est pas autorisé, dit l'avocat. Mais ici, tout est permis !"

" Essayez de vous détacher de vos notes ! ", répète encore une fois le président au capitaine de la SDAT en visioconférence.

"C’est pas gênant que le témoin lise? Par rapport aux autres témoins notamment» s’agace à son tour Me Martial,avocat de Fettah Malki.

« Essayez de vous extraire de vos notes », répète le président au témoin, capitaine à la SDAT.

« Moi aussi je vais commettre des infractions, je vais donner leurs noms (ceux des policiers ndlr) » avertit Me Dupond-Moretti.

"Il est interdit de lire des déclarations avant qu'un témoin ne soit venu à l'audience", dit Me Etelin, avocat de Fettah Malki.

« Monsieur Hauteclocque (ancien patron du Raid) a témoigné l’autre jour et il n’a pas lu ses notes » a relevé un autre avocat.

(C'est la cassation qui est en train de se jouer, c'est gravissime)

Le président interroge le témoin : "Que pouvez-vous dire sur la connexion du 4 mars 2012 ?"

- Il s’agit de la fameuse connexion au domicile de Zoulikha Aziri sur l’annonce d’Imad Ibn-Ziaten. Abdelkader Merah n’est pas géolocalisable, Yasmina est aux fiançailles. Abdelkader peut être retourné chez sa mère, on ne sait pas. Aucun élément matériel ne permet d’établir cela.

Avocat PC : Le 6 mars, vol du scooter, on sait qu’ils (Abdelkader et Mohamed) sont ensemble ?

Le témoin confirme : le 6 mars (Renseignement sur le traqueur, achat de la cagoule, vol du scooter et achat d’un blouson) ils sont ensemble.

Avocat PC : Le 11 mars, il y a une rencontre entre les frères (Abdelkader et Mohamed) au stade de foot?

-Tout a fait.

Le 14 mars, les deux frères auraient été également ensemble. "Le 15 mars à 21h45, quand Aicha rejoint ses 2 frères, ils sont déjà ensemble", poursuit le témoin.

Le 15 mars à 14 heures, Mohamed Merah avait abattu Abel Chenouf, 25 ans et MOhamed Legouad, 23 ans. Il avait aussi tiré sur Loic Liber.

Avocat PC : Abdelkader et Mohamed Merah se voient donc la veille ou le jour même des attentats ?

- Oui. confirme le témoin.

Dupond Moretti pète un câble, il s'adresse au témoin et dit plusieurs fois son nom. Repris par le président, DM précise le ministère public avait dévoilé dans la salle par erreur le nom du témoin 45, capitaine de police à la SDAT, un peu plus tôt.

Pour que ce soit clair : c'est l'AG qui a révélé le nom du témoin. 

DM continue d'interroger sur le vol du T-Max le 6 mars et la reconstitution. Il revient sur la téléphonie et sur les bornages des téléphones le 4 mars. L'AG est très remontée contre DM et lui demande d'adopter un autre ton avec le témoin. 

Après un très court interrogatoire de Mes Martial et Etelin (avocats de Fettah Malki), l'audience est suspendue. 

Audience reprise. 

Un expert en informatique est entendu sur l'expertise menée sur l’Ipod d'Abdelkader Merah.

Dans l’iPod d'Abdlkader Merah,les experts ont retrouvé des notes effacées, contenant des conseils pour déjouer la surveillance policière et tromper les services de renseignements, camoufler sa radicalité...

Me Maktouf, avocat PC, demande "si l’effacement de données dans l'appareil est à la portée de tous". Oui, répond l'expert

"On a l’effacement successif de plusieurs fichiers, textes, éléments qui les ont rendus incohérents"

Avocat de la défense : Est-ce monsieur Abdelkader Merah qui a déstructuré les notes (dans l'Ipod) ? Non répond l’expert.

- Est-ce que l’Ipod d'Abdelkader Merah a un mot de passe ? 

- L’appareil lui-même n’a pas de mot de passe" répond l’expert

Me Antoine Vey, avocat d'Abdelkader Merah rappelle à la Cour la décision du Conseil Constitutionnel du 10/02/17 (concernant la consultation de sites djihadistes)

Pour le président, le débat sur le délit de consultation de sites djihadistes ne doit pas se faire pendant l'audition du témoin. "Je vous rappelle qu’Abdelkader Merah n’est pas poursuivi pour consultation de sites jihadistes" dit l’avocate générale.

Sur ce, des parties civiles quittent la salle. 

L'AG demande à Abdelkader Merah ce que contenaient les fameuses notes effacées du Ipod.

A. Merah : "J’écoutais des cours audio, je travaillais, je prenais des notes sur ce que j'entendais et que je trouvais intéressant. J’ai pris des notes sur la biographie du prophète (..) & d’autres notes que je n’avais pas trouvées intéressantes et que j’ai effacées."

L'audition de l'expert est terminée. M. Yacov S. à la barre, il était bénévole à l'école Ozar Hatorah. Le 19 mars 2012, il venait assister à la prière. Il se trouvait à bord d'un camion qu'il avait emprunté la veille pour un déménagement et qu'il ramenait.Vers 7h55,il s'approche de l'école.Il voit 1 homme avec un casque qui traverse la rue.

"Au début je comprends pas ce qu’il se passe.J’ai vu cette personne je le vois sortir un revolver et tiré sur monsieur Sandler, tiré sur son fils. Il l’a poursuivi dans l’école. Je le vois à 2-3 m de l’entrée. Il tire sur la fille du directeur, il tire après en l’air, Il se dirigeait vers moi, il tire... J’ai fait marche arrière, il court vers son scooter. J’ai vu les corps par terre."

Yacov S. explique qu'il a souffert de problèmes psychologiques ensuite, de stress post-traumatique. Il a repris son travail, quelques mois plus tard, dans une atmosphère tendue. Des surélévations de murs et des barbelés avaient été posé défensivement sur l'enceinte de l'école.

Yacov S. : Ca m’a énormément choqué, en 2011 on avait fait un voyage en Pologne pour visiter les camps. Avec ces barbelés, chacun pensait au fond : "ça recommence".

Avocate PC : "Vous assistez à la tentative de fuite désespérée notamment des enfants. Vous vous souvenez de Myriam Monsonego, qui est retournée chercher son cartable où se trouvaient son tutu et ses chaussons de danse?

Yacov S. : Oui. J’ai vu son cartable tomber, elle a voulu le ramasser, il lui a tiré dans la tête à l’entrée de l’école.

Avocate PC : Monsieur, vous êtes un homme pieux, éprouvez-vous de la haine aujourd’hui ?

Yacov S. : C’est difficile de répondre. Mais en tant que croyant, ce n'est pas de la haine que j'éprouve, c’est de l’incompréhension...

Me Korchia, avocat de la famille Sandler, interroge Yacov S sur le drame et le tireur. 

Yacov S. : Je n’ai pas vu le visage du tireur mais je ressentais cette haine de la part du tireur. Il n’y avait pas d’hésitation. Moi même, si je n’avais pas fait marche arrière.. le tir était précis. On sentait une détermination dans ses actes.

Me Korchia : Je reprends vos mots : C'était plus que tuer, c'était exécuter.

Me Korchia se tourne vers A. Merah : Eprouvez-vous de la honte par rapport aux assassinats commis par votre frère ? 

A. Merah : C’est pas une question de honte, c’est de la tristesse, comment on peut en arriver là ? S’entretuer entre nous... Mais J'ai honte, je suis triste.Je m’adresse aux croyants, on est des frères de religion, je suis dans un état d’émotion.Voir ces actes de l’extérieur, c’est insoutenable, bien sûr je condamne les actes de mon petit frère.

Me Morice, avocat de la famille Legouad fait remarquer à Abdelkader Merah que c’est la première fois qu'il exprime un sentiment de regret.

L'audience est levée. 

Cinéma celui là , ça ment comme ça respire