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Peut-on vraiment se passer de métaphysique?

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Invité Quasi-Modo

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J'aime beaucoup, c'est un jeu qui se veut explications que n'aurait pas renié Raymond Devos, et que j'utilise beaucoup moi-même, notamment en maux psychologiques.....ça reste un jeu plus ou moins signifiant, certes,  mais qui me paraît bien trop simple, pour ne pas dire simpliste....ou alors "la" vérité serait elle si simple qu'elle nous échapperait ? "ça se voit comme le nez au milieu de la figure", or, nous ne voyons pas notre nez ! ( hors miroir....effet miroir...etc )

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Baby Forumeur‚ 55ans‚
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il y a 32 minutes, Petit pois a dit :

J'aime beaucoup, c'est un jeu qui se veut explications que n'aurait pas renié Raymond Devos, et que j'utilise beaucoup moi-même, notamment en maux psychologiques.....ça reste un jeu plus ou moins signifiant, certes,  mais qui me paraît bien trop simple, pour ne pas dire simpliste....ou alors "la" vérité serait elle si simple qu'elle nous échapperait ? "ça se voit comme le nez au milieu de la figure", hors, nous ne voyons pas notre nez ! ( hors miroir....effet miroir...etc )

 

C'est une Excellente question.

Quand à la nez sens de la vérité, même le miroir y réflechit hein....:)

 

 

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Invité Quasi-Modo
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il y a 43 minutes, Petit pois a dit :

J'aime beaucoup, c'est un jeu qui se veut explications que n'aurait pas renié Raymond Devos, et que j'utilise beaucoup moi-même, notamment en maux psychologiques.....ça reste un jeu plus ou moins signifiant, certes,  mais qui me paraît bien trop simple, pour ne pas dire simpliste....ou alors "la" vérité serait elle si simple qu'elle nous échapperait ? "ça se voit comme le nez au milieu de la figure", or, nous ne voyons pas notre nez ! ( hors miroir....effet miroir...etc )

Cette métaphore avec le nez me fait penser à la théorie de l'organe-obstacle chère à Jankélévitch.

Pour donner une brève explication, si vous prenez un carrelage au fond d'une piscine, vous le percevrez à travers l'eau plus ou moins claire et mouvante, mais là où certains diraient que nous percevons le carrelage malgré la présence de l'eau, d'autres verraient plutôt que c'est au contraire par et à travers l'eau (donc en un sens grâce à l'eau) que nous le percevons.

Si bien que ce qui me dissimule serait en même temps ce qui me dévoile le réel.

Il en irait de même avec la vérité, ce sont par et grâce aux concepts que vous pouvez en cerner certains aspects, mais ces concepts assez paradoxalement vont également vous la dissimuler en partie.

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Baby Forumeur‚ 55ans‚
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Tiens ça me donne une idée de citation:

"Sans miroir, tu ne vois pas tes points noirs".

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Invité Petit pois
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Invité Petit pois
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il y a 7 minutes, ping a dit :

Tiens ça me donne une idée de citation:

"Sans miroir, tu ne vois pas tes points noirs".

:happy:......tu peux cependant, sans miroir, voir si tu es de couleur noire ou blanche , or, ce ne sont pas des couleurs !:facepalm:

( c'est 'achement métaphysique, ça, quand même, non ?)

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Membre, 55ans Posté(e)
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Baby Forumeur‚ 55ans‚
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Les couleurs sont à l'interieur. Ou de l'autre-coté du miroir aussi...374212.jpg

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P't'être qu'en vrai, alors, je m'appelle Alice....:mouai:

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Invité Quasi-Modo
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Bon pour faire un résumé de ce que je crois ressortir de toute cette discussion pour l'instant, je remarque que ceux qui prétendent qu'on peut se passer de métaphysique sont d'abord ceux qui l'abhorrent et qui vont chercher à la restreindre à une partie spécifique (p.ex. l'étude de Dieu, de l'âme ou des anges...) de son acception la plus générale, à savoir le discours sur l'invisible dont procède le visible.

Ce faisant ils sont obligés de séparer l'espace de la pensée humaine en deux : l'espace de la pensée qu'ils reconnaîtront volontiers comme métaphysique et donc, à leurs yeux, à rejeter, et l'espace de la pensée qui n'en relèverait pas, comme si cette distinction entre pensée légitime (supposée rationnelle) et pensée illégitime (métaphysique) ne relevait pas également d'un tour de passe-passe métaphysique au sens le plus général (par exemple en distinguant le matériel de l'immatériel... sans pour autant préciser que le matérialisme est un parti pris métaphysique).

Si le langage et ses concepts peuvent être vus comme de simples protocoles de communication commodes et nécessaires à l'humain, il me semble que nous ne croyons jamais rien en pleine conscience seulement parce que nous trouvons cela pratique. Personne ne peut décider en pleine conscience qu'il va croire X ou Y parce que ça l'arrange, même si l'inverse est vrai, à savoir que le fait que cela l'arrange pourrait faire qu'il y croie.

Il est aisé de venir à posteriori défendre le points de vue que les concepts que nous employons ou même les théories scientifiques pensées par d'autres (histoire de généraliser) sont seulement des fictions commodes, mais la réalité c'est que nous croyons vraiment à leur signification lorsque nous employons des mots dans l'intimité de notre pensée (comme nous l'avons vu, nous croyons toujours à nos propres pensées lors d'un premier mouvement), et que cela concerne aussi bien les philosophes en herbe que les géniaux scientifiques théoriciens.

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Membre, 55ans Posté(e)
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Baby Forumeur‚ 55ans‚
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il y a une heure, Petit pois a dit :

P't'être qu'en vrai, alors, je m'appelle Alice....:mouai:

68cea31bfd4deccc8d77e76159c32c48.jpg

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Invité Petit pois
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Invité Petit pois
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il y a 20 minutes, ping a dit :

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CQFD..appelle moi Alice.

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Invité Quasi-Modo
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il y a 19 minutes, ping a dit :

68cea31bfd4deccc8d77e76159c32c48.jpg

Excellente question par ailleurs. L'expression "inventer un sens" me paraît paradoxale voir contradictoire, au mieux pourra-t-on un jour peut-être "découvrir un sens"... puisque le sens doit s'ancrer dans une réalité qui nous précède et nous survive.

J'ai toujours eu un peu de mal à imaginer qu'on puisse réellement inventer le sens de sa propre vie et je me demande si l'expression n'est pas usurpée dans bien des cas.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 739 messages
If you don't want, you Kant...,
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Il y a 7 heures, Quasi-Modo a dit :

Merci d'avoir compris à quel niveau comprendre ce propos : il y a des vérités établies avec une quasi-certitude, certes, mais la vérité en tant que telle est inatteignable.

Mais la vérité n'est pas une chose dont on peut se saisir, pas plus que la logique ou l'amour ! On a dit vrai, on a fait preuve de logique ou on aime telle personne, nous n'avons accès qu'à des applications concrètes, non au concept lui-même, qui n'est qu'une façon de nommer/généraliser/expliciter l'acte particulier, cette étiquette n'est pas en soi atteignable, pas plus que tu peux te saisir de la " pseudonynimisation ", uniquement d'utiliser un pseudonyme particulier: Quasi-modo. Ce qui ne signifie donc aucunement que nous n'usons jamais parfaitement de vérité, de logique ou d'amour...

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 866 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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Il y a 19 heures, Quasi-Modo a dit :

C'était seulement pour te signaler que le concept de mauvaise foi au sens Sartrien présuppose l'existence du pour-soi et de l'en-soi, qui sont des concepts philosophiques développés par Sartre. Ces concepts fondent une ontologie (et pour moi à priori qui dit ontologie dit métaphysique) ; autrement dis ce sont des concepts (pour-soi et en-soi) définis à priori et dont il faut admettre l'existence de façon indémontrable.

Qui dit ontologie dit métaphysique ; entièrement d'accord.

(Je ne dis pas ontologie ! à partir de l'idée que l'être (pur) n'est rien.)

Je vais relire le passage de Sartre sur la jeune femme qui ne retire pas sa main !...

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 739 messages
If you don't want, you Kant...,
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Il y a 5 heures, Quasi-Modo a dit :

Pour donner une brève explication, si vous prenez un carrelage au fond d'une piscine, vous le percevrez à travers l'eau plus ou moins claire et mouvante, mais là où certains diraient que nous percevons le carrelage malgré la présence de l'eau, d'autres verraient plutôt que c'est au contraire par et à travers l'eau (donc en un sens grâce à l'eau) que nous le percevons.

Si bien que ce qui me dissimule serait en même temps ce qui me dévoile le réel.

Ce serait donc plus vraisemblablement un problème de connaissance que de vérité, car encore une fois, la vérité n'est pas de connaitre toute la réalité, mais que ce qu'on en dit, soit vrai, cela se joue entre un émetteur et un récepteur, pas entre un observateur et l'objet/scène observé, ce dernier point est toute la problématique de l'objectivité, par exemple que nous donnions par convention langagière le même mot " rouge " pour décrire la même pomme, cela ne veut pas pour autant dire que tu la vois intérieurement comme je la vois, peut-être que notre impression psychique/cognitive est différente, pourtant nous emploierons le même mot pour en décrire la couleur perçue, l'élément terminal de mon association correspond au tien, qu'importe si tu la vois différemment de moi, nous pourrons juger de la bonne adéquation, ou de l'effectivité, entre ce que l'un dit et ce que l'autre peut constater de son côté, la vérité c'est grosso-modo pouvoir constater la même chose qu'un autre si l'on pouvait être lui ! Mais comme ne pouvons pas concrètement le faire, nous partons du principe que nous fonctionnons tous identiquement, cela nous permet dès lors d'inférer que ce qui est vrai pour l'un doit l'être pour un autre, car même si il perçoit intimement différemment les choses, il en élabore les mêmes conclusions par le jeu de ses associations choses-mots, issues d'un très long processus d'apprentissage basé sur la vraie vie, sur l'expérience du monde, y compris ce que l'on nomme la logique, qui n'est que les lois physiques les plus simples et les plus communes/répandues, donc soumises à associations acquises aussi, notre cerveau étant taillé pour élaborer tous ces liens, tous ces rapports, tous ces rangements, toutes ces catégories, etc... ( j'ai mis de côté le fait de ne pas pouvoir avoir accès à la chose dite ou écrite, qui renvoie quant à lui au problème de la fiabilité ou authenticité de la source, dont j'avais touché un mot à Ping )

 

 

Il y a 5 heures, Quasi-Modo a dit :

Il en irait de même avec la vérité, ce sont par et grâce aux concepts que vous pouvez en cerner certains aspects, mais ces concepts assez paradoxalement vont également vous la dissimuler en partie.

 

La vérité est l'opposé de ce qui est faux, et comme indiqué un peu avant, les animaux qui ne parlent pas, savent prêcher le faux, ce qui signifie qu'ils savent également ce qui est vrai, sans élaborer de concept tel qu'on le conçoit, c'est-à-dire basé sur le langage.

Je pense qu'il serait bon, de bien discerner, distinguer ce qui relève de notre appréhension du monde sensible et ce qu'on en rapporte à d'autres, ce sont deux processus distincts. Par exemple, si un singe pousse un cri habituellement réservé à la présence d'un prédateur, et que cet individu pense l'avoir aperçu, qu'il est sincère, il va permettre aux autres membres de prendre des dispositions pour se protéger, ce cri a une signification, il fait sens pour le groupe, soit celui qui a donné l'alerte peut être conforté par d'autres, et l'on saura si son cri était vrai ou faux, en revanche le singe aura pu prendre un guépard pour une panthère, donc s'être trompé, sa connaissance était fausse, pour une raison ou une autre, mais il a bien émis la vérité sur la présence du danger au reste de la tribu, son cri était le bon, celui pour un danger réel, à l'inverse à chimpanzé peut trompé sciemment un congénère pour avoir une plus grande rétribution ou garder le butin pour lui, l'information est bonne mais il la manipule pour tromper un rival.

 

Voilà, je pense que c'est suffisamment clair et percutant... ;)

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 739 messages
If you don't want, you Kant...,
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Il y a 5 heures, Quasi-Modo a dit :

Bon pour faire un résumé de ce que je crois ressortir de toute cette discussion pour l'instant, je remarque que ceux qui prétendent qu'on peut se passer de métaphysique sont d'abord ceux qui l'abhorrent et qui vont chercher à la restreindre à une partie spécifique (p.ex. l'étude de Dieu, de l'âme ou des anges...) de son acception la plus générale, à savoir le discours sur l'invisible dont procède le visible.

Peut-être, ou alors, tout le monde n'a pas besoin d'y avoir recours, et il me semble bien que ton questionnement initial portait sur ce point, si potentiellement tout le monde le peut, chacun ne le fait pas ou presque pas, quand d'autres s'y adonnent particulièrement, il y a toute une gradation entre les deux extrêmes, mais je ne saurais donné de proportion, c'est délicat.

Dans le même acabit on aurait la Confiance ou le fait de Croire, qui s'échelonnent également sur une échelle qui part de zéro jusqu'à un ( tout le temps ). Voilà mon propos, nuancé.

 

Citation

Ce faisant ils sont obligés de séparer l'espace de la pensée humaine en deux : l'espace de la pensée qu'ils reconnaîtront volontiers comme métaphysique et donc, à leurs yeux, à rejeter, et l'espace de la pensée qui n'en relèverait pas, comme si cette distinction entre pensée légitime (supposée rationnelle) et pensée illégitime (métaphysique) ne relevait pas également d'un tour de passe-passe métaphysique au sens le plus général (par exemple en distinguant le matériel de l'immatériel... sans pour autant préciser que le matérialisme est un parti pris métaphysique).

Ce n'est pas une question de légitimité, mais de savoir sur quoi repose notre réflexion, tout comme une lecture qui reposerait sur un roman de science-fiction ou sur un récit biographique, si le besoin était de se divertir, alors la réalité effective du récit est de seconde importance, en revanche si l'esprit est tourné vers la connaissance authentique, la compréhension d'un des personnages, alors l'authenticité/réalité des faits aura son importance.

De même la métaphysique est une solution, toujours parmi d'autres, pour résorber des doutes, des interrogations, pour donner du sens, de la signification à ce qui nous préoccupe, c'est une bonne chose, mais il faut garder à l'esprit que cela ne reste que spéculation, sans doute cohérente, mais avec le risque d'être inconsistante, puisque ne reposant justement pas parfaitement sur l'empirisme, les faits bruts, les évènements non interprétés, etc...

Si tu veux me voir écrire que je fais aussi de la métaphysique, alors oui, cela m'arrive, sans doute plus qu'à mon tour, mais je la qualifierais de modérée/raisonnable, dans le sens où elle ne peut être complètement résorbée, et même inévitable quand on cherche autant, comme je le fais, j'évite seulement soigneusement de ne pas m'y perdre corps et âme, je perçois encore la frontière et m'efforce de rester du côté pragmatique si je puis dire.

Citation

Si le langage et ses concepts peuvent être vus comme de simples protocoles de communication commodes et nécessaires à l'humain, il me semble que nous ne croyons jamais rien en pleine conscience seulement parce que nous trouvons cela pratique. Personne ne peut décider en pleine conscience qu'il va croire X ou Y parce que ça l'arrange, même si l'inverse est vrai, à savoir que le fait que cela l'arrange pourrait faire qu'il y croie.

Pas sûr de comprendre de quoi il retourne, quel est le grief retenu ?

Toutefois, le langage ou même certaines expériences ne sont là que pour confirmer ce que nous avions déjà en tête, il faut toujours une motivation à l'action, les mots ne sont qu'un support, le langage un moyen de tendre toujours avec plus de précision ou de concision, une méthode discriminatoire bougrement efficace, c'est un raffinement d'un mouvement naturel de l'esprit, de l'intelligence, bien commode comme l'argent l'est dans les transactions économiques, mais ce dernier n'en est pas le moteur premier, juste un facilitateur, tout comme le langage, en plus de sa dimension communicationnelle, donc à la fois support de la pensée et vecteur vers l'extérieur, mais il n'est pas la pensée, pas plus que l'argent n'est l'économie. 

 

Citation

Il est aisé de venir à posteriori défendre le points de vue que les concepts que nous employons ou même les théories scientifiques pensées par d'autres (histoire de généraliser) sont seulement des fictions commodes

Des modèles, des interprétations, non arbitraires certes, mais pas non plus objectifs, comme j'avais tenté de le montrer sur un topic dont le nom m'échappe. Ce sont donc plus des images représentatives que des fictions, comme mon reflet dans l'eau de la rivière est une image plus ou moins fidèle, mais pas fictive.

 

Citation

, mais la réalité c'est que nous croyons vraiment à leur signification lorsque nous employons des mots dans l'intimité de notre pensée (comme nous l'avons vu, nous croyons toujours à nos propres pensées lors d'un premier mouvement), et que cela concerne aussi bien les philosophes en herbe que les géniaux scientifiques théoriciens.

Oui la signification est indispensable, il faut surtout qu'elle soit assez commune et proche de la réalité pour l'échange. Mais le problème que je rencontre ce sont les habitudes, les conventions consensuelles, ce qui est convenable ou convenu, ce qui est tabou, ce qui dérange, met mal à l'aise ou incommode, nous sort de notre indolence intellective, bref lutter contre des traditions qui ne sont pas toujours crédibles ou justifiées, sous prétexte que cela a toujours été ainsi, par transmission ou généralité, la loi du plus grand nombre ou de l'autorité, voire de s'en référer à d'autres, que l'on croit plus compétents que soi, encore une sale habitude contagieuse...

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Dompteur de mots Membre 1 841 messages
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Il y a 5 heures, Quasi-Modo a dit :

Si le langage et ses concepts peuvent être vus comme de simples protocoles de communication commodes et nécessaires à l'humain, il me semble que nous ne croyons jamais rien en pleine conscience seulement parce que nous trouvons cela pratique. Personne ne peut décider en pleine conscience qu'il va croire X ou Y parce que ça l'arrange, même si l'inverse est vrai, à savoir que le fait que cela l'arrange pourrait faire qu'il y croie.

Qu'est-ce que la "pleine conscience" ? Tu as eu des expériences de "pleine conscience" toi ? Voilà une grande bouffonnerie. Il faudrait plutôt dire que nous ne croyons jamais rien en "pleine conscience", pour la bonne raison que cela n'existe pas.

Encore mieux: l'idée que nous puissions "décider de croire", et en "pleine conscience", bien entendu. Le nec plus ultra de la bouffonnerie. Il faudrait plutôt dire que lorsque nous croyons, nous cédons à quelque chose qui s'impose à nous, oui.

Conséquence: si nous ne pouvons nous empêcher de raisonner et d'expansionner nos croyances, tout discours qui prétendrait remonter jusqu'aux fondements de ces croyances est une entreprise vouée à l'échec. Mais, dans la perspective où nous n'avons plus à évaluer les croyances en terme de vérité ou de non-vérité - car nous avons admis qu'une chose telle qu'une "pleine conscience" n'existe pas, nous pourrions toujours l'interpréter en termes de signification vitale pour son auteur. Dans une telle perspective, il n'y a pas d'échecs: que des postures qui manifestent de la force, et d'autres qui relèvent de la dégénérescence.

Tout ce que je raconte là, je le crois en toute inconscience. Et j'affirme que si je puis aisément développer la rationalité d'une telle posture (avec l'excellence que l'on me connaît à cet exercice), je n'arriverai jamais à quelque fondement que ce soit. Si j'avais du temps à perdre, je pourrais sans doute m'ingénier à en inventer. Peut-être même que je parviendrais à endoctriner quelques esprits ici. Mais cela m'indiffère parfaitement.

Les fondements, à vrai dire, en toute conscience, je les ai dans le cul. Littéralement. Je veux dire, dans les entrailles. Là j'entends vos cerveaux crépiter du fait que j'aie pu adjoindre ici les mots "fondements" et "vrai". Votre naïveté est touchante.

À vrai dire, essentiellement, véridiquement, en toute et pleine conscience interstellaire, les esprits confus qui s'accrochent à l'idée métaphysique me font penser à des gens qui se sentiraient obligés de continuer à vivre avec un trépassé. À lui servir le couvert au souper, à le laver, à l'installer devant la télévision, à lui faire faire des balades en voiture, etc. 

Allez vite me foutre ça au cimetière !

Cela me fait penser aux vers d'un poète:
"Un cadavre est plus important
Qu'un homme en vie, c'est évident
On ne peut pas en faire ce que l'on veut."

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Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
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Nous pourrions définir la métaphysique comme la recherche et l'étude des fondements premiers de la pensée. Toute l'activité du métaphysicien repose précisément sur la thèse selon laquelle il est effectivement possible d'atteindre à ces fondements. Schopenhauer peut intituler son ouvrage sur l'amour "Métaphysique de l'amour" parce que dans cette étude, il ne se contente pas de livrer des réflexions éparses sur l'amour, comme aurait pu le faire un Nietzsche par exemple. Il étudie plutôt son sujet en remontant jusqu'à des principes universels qui épuisent son sujet. Ou du moins, telle doit être la prétention d'un tel ouvrage.

Maintenant, pourrait-on dire des pensées de Nietzsche que malgré leur caractère épars, elles découlent toutes, prises individuellement, de principes universels qui ont pour optique, ne serait-ce qu'implicitement, d'épuiser leur sujet ? Ce serait un peu comme affirmer que la vérité existe, mais sous une forme subjective: l'énoncé est frauduleux parce qu'il met en jeu deux concepts complètement différents: celui de vérité objective ou métaphysique, qui est sous-entendu, et celui de vérité subjective. Le première vérité pose un au-delà du monde qui règle le cas du monde, tandis que la deuxième se veut plutôt un principe interprétatif: c'est-à-dire un principe qui n'est pas posé au-delà du monde mais à l'intérieur du monde, pour l'être concerné et qui ne peut très bien valoir que pour un problème donné, dans une situation précise. C'est dire que le principe interprétatif a une portée essentiellement pratique, tandis que la portée du principe métaphysique est foncièrement théorique d'abord, et pratique seulement par accident. Voilà sans doute ce que nous pourrions dire des pensées de Nietzsche: qu'elles découlent de principes interprétatifs.

Quelle est la métaphysique la mieux réussie du monde, la plus solide, la plus convaincante, la plus claire ? Celle de Schopenhauer. Le philosophe lui-même ne se gênait d'ailleurs pas pour l'affirmer haut et fort. Les critiques de Schopenhauer ne s'attaquent jamais à la structure de sa théorie, mais bien plutôt à son esprit général. C'est-à-dire à sa teneur métaphysique, à sa signification existentielle. C'est presque un euphémisme de dire que la métaphysique schopenhauerienne a une portée théorique: elle n'est que ça ! On peut dire qu'il s'agit d'une véritable philosophie du non-agir. Normal: si une théorie épuise le monde, alors elle épuise aussi l'esprit, et donc le corps. L'être n'a plus qu'à contempler le monde sous le prisme de cette théorie en se réjouissant que les choses puissent enfin se dévoiler dans leur vérité finale, une posture en laquelle consiste précisément le grand aboutissement éthique de l'ouvrage du philosophe allemand.

Rien de la sorte chez Nietzsche. On peut parcourir d'un bout à l'autre l'oeuvre du moustachu philosophe, on peut retourner les textes de tous les côtés, rien n'y fera: le lecteur en ressortira la tête à peu près vide de réponses, et pleine de questionnements. Mais qu'en est-il alors de son concept de Volonté de puissance ? N'a-t-il pas une portée métaphysique ? Nietzsche n'affirme-t-il pas lui-même qu'il enveloppe la totalité des choses ? En fait, la Volonté de puissance est une chose extrêmement foireuse. J'aurais payé cher pour apercevoir le sourire malicieux de Nietzsche lorsqu'il sortait ce joker de sa manche. J'interprète la Volonté de puissance comme un concept ironique, comme un virus polémique injecté dans l'organisme de la métaphysique. Pour tout dire, elle ne signifie rien. Rien de théorique; elle n'est porteuse d'aucune espèce de vérité. "Tout est Volonté de puissance": je mets quiconque au défi de me dire ce que cela signifie exactement. Allez lire l'article wikipédia sur ce concept: vous n'y trouverez que du vent... ou des boufonneries, comme chez Adler. En fait, on peut faire dire ce que l'on veut à ce concept - en cela réside son secret. Les nazis l'ont bien compris.

Que l'on s'imagine Schopenhauer installé dans le ciel, aux côté de sa Volonté et de son Génie de l'espèce, tous en train de contempler le monde. La Volonté de puissance, c'est le ciel qui botte le cul de Schopenhauer et qui le renvoie sur le plancher des vaches, les pieds bien enfoncés dans la merde, avec sa Volonté comme une suce à la bouche et son Génie comme une doudou. C'est le tonnerre qui éclate dans le ciel et qui lui crie: "maintenant gros empoté, arrête tes conneries et vis ! Pense pour vivre !".

Peut-être pourrions-nous dire qu'il s'agit d'un concept-limite. Comme dans à la limite de la métaphysique. Il enveloppe le tout, mais pour en libérer la richesse, et non pour l'épuiser.

En conclusion ? Qu'une pensée n'est pas intrinsèquement métaphysique. Elle prend une teneur métaphysique parce qu'on lui en donne une, parce que l'on s'ingénie à remonter jusqu'à ses fondements premiers, ou parce que l'on envisage cette recherche. C'est parce que HD saisit métaphysiquement l'envie de caca qu'elle prend pour lui une allure métaphysique. C'est sa pensée qui est une teneur métaphysique, pas celle de celui qui a envie. Ma fille, lorsqu'elle me dit qu'elle a envie de caca, use certes de certains principes interprétatifs. Mais quant à la valeur de vérité de cette interprétation, elle s'en balance éperdument. Elle veut juste que je vienne l'essuyer. Et si je viens pas assez vite à goût, elle va gueuler, grogner, pleurer. Comme un animal. Ce ne sera pas très différent à vrai dire. Dans le grognement, elle abandonne simplement les technicalités, les petites précisions et attentions qu'elle met habituellement dans son art de commander à Papa. Peut-être qu'un jour elle sera assez rusée et, à vrai dire, assez tordue pour me convaincre métaphysiquement de la nécessité de l'essuyer ou pour simplement prétendre que cela est métaphysiquement fondé. Ce jour-là, je vais la laisser grogner à sa guise.

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Invité Petit pois
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Il y a 5 heures, Quasi-Modo a dit :

Excellente question par ailleurs. L'expression "inventer un sens" me paraît paradoxale voir contradictoire, au mieux pourra-t-on un jour peut-être "découvrir un sens"... puisque le sens doit s'ancrer dans une réalité qui nous précède et nous survive.

J'ai toujours eu un peu de mal à imaginer qu'on puisse réellement inventer le sens de sa propre vie et je me demande si l'expression n'est pas usurpée dans bien des cas.

Alice est un bon exemple de ce que je ressens en parlant métaphysique. Une démarche beaucoup plus abstraite et mienne( "propre à chacun" ) que ce que je peux lire sur ce topic. En cela, il est bien possible que j'en ai une approche plus spirituelle ( au sens mystique) que philosophique. 

Je me suis intéressée un temps à Lewis Caroll et me sentais alors proche de sa démarche (supposée) entre interprétations du ça et su soi, sens compris que de soi-même et non sens ressentis et faisant sens...je pense à Peter Pan aussi.

"J'ai toujours eu un peu de mal à imaginer qu'on puisse réellement inventer le sens de sa propre vie et je me demande si l'expression n'est pas usurpée dans bien des cas."

Si on ne peut réellement inventer le sens de la vie, je crois que l'on peut inventer le sens de sa propre vie. Que c'est même parfois une question de survie ( au sens vital) car si on n'y trouve pas, si on ne s'invente pas un sens à sa vie on peut vite arriver à la conclusion: "ça n'a pas de sens. J'arrête puisque de toute façon ça s'arrêtera". Je ne suis même pas sûre qu'il soit nécessaire de croire à ce sens, qu'il est là comme béquille, comme accompagnant et qu'il peut varier à l'infini de notre imagination plus ou moins influencée par certains courants d'idées ( soit en y adhérant soit en les rejetant , en tout ou partie).

 

Sinon, plus généralement, je trouve étrange dans vos échanges que certains tentent de persuader les autres, convaincus de posséder la bonne démarche métaphysique . S'il est une chose qui n'est pas absolue c'est bien la pensée métaphysique, non ?

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Invité Petit pois
Invités, Posté(e)
Invité Petit pois
Invité Petit pois Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 6 heures, Quasi-Modo a dit :

Il est aisé de venir à posteriori défendre le points de vue que les concepts que nous employons ou même les théories scientifiques pensées par d'autres (histoire de généraliser) sont seulement des fictions commodes, mais la réalité c'est que nous croyons vraiment à leur signification lorsque nous employons des mots dans l'intimité de notre pensée (comme nous l'avons vu, nous croyons toujours à nos propres pensées lors d'un premier mouvement), et que cela concerne aussi bien les philosophes en herbe que les géniaux scientifiques théoriciens.

La "philosophe en herbe" que je suis ( ou même pas ) et qui défend plus les concepts qu'elle emploie que des théories pensées par d'autres ( en toute humilité) conclut donc, comme toi que tout n'est ,en l'état, que fictions commodes et que nos pensées ne sont que les nôtres.....mais que nous ne saurions nous en priver.

 

Tiens, il y a une question qui m'a toujours taraudée : "comment, grâce aux mathématiques pour beaucoup fondées sur des axiomes arrivons nous à des raisonnements , des réalisations bien concrètes ?" C'est interpellant pour moi car j'assimile l'axiome à de la métaphysique.

 

Modifié par Petit pois
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Membre, 55ans Posté(e)
Genesiis Membre 3 203 messages
Forumeur balbutiant‚ 55ans‚
Posté(e)

Ah l'infini et au-delà ! La modélisation mathématique suppose des dimensions infinies et continues ; ce qui semble s'opposer à la théorie de l'expansion de l'univers et à la théorie quantique...

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