Les punks et la réalité.

Bonjour,

Je voulais discuter un peu d'un sujet que je trouve agaçant ces derniers temps. J'ai un pote qui est punk, qui le revendique et qui m'a passé un livre qu'il considère un peu comme un modèle, le bouquin qui a changé sa vie. Ce livre, c'est Bleu presque transparent de Murakami Ryû. J'ai commencé à le lire, j'en suis à peu près à la moitié et ça me donne plus la nausée qu'autre chose. En gros, ça parle de jeunes qui passent leur temps à prendre de l'héroïne et à se prostituer pour financer tout ça. Du coup, ça vomit beaucoup, ça traîne beaucoup dans la rue et c'est très violent. Les filles qui participent à des partouzes se font violer assez souvent, sous les regards amusés et les acclamations des spectateurs, les couples se déchirent, la mort est omniprésente, chacun est froid, anesthésié, impuissant.

J'en ai reparlé avec mon pote, qui n'a jamais connu la rue, le sexe à outrance ou la drogue. Disons que j'en sais un peu plus que lui sur tout ça. Lui, ça le fait rêver. Moi, ça m'écœure. J'ai du mal à lire la description d'un viol de six pages sans avoir envie de frapper l'auteur qui ose en faire, si ce n'est l'apologie, la description crue et détaillée. Du coup, pour lui ce livre a été l'étincelle de départ d'un mode de vie d'une esthétique qui lui tient à cœur. Pour moi, c'est le point de départ d'une grosse arnaque et ça me fait penser à ces fils de bourges qui vont faire la manche sur le coup de 16 ans. Je trouve ça puéril. J'ai l'impression que c'est que pour la déco. Presque une insulte aux personnes qui vivent vraiment ça et encore plus à celles qui ont pu s'en sortir.

Bref, on a commencé à parler de tout ça, moi lui mettant sous le nez son inexpérience en matière de déglingue et lui m'affirmant qu'être punk, c'est être libre. Là, j'ai franchement ri. Bon, après il a lancé des attaques à la con (t'es pas punk, t'es pas libre, d'ailleurs t'as un travail -- lui aussi).

Je dois avouer que mon opinion risque assez peu de bouger mais que j'aimerais savoir ce que vous en pensez. Et puis, au fait, c'est quoi être un punk pour vous.

Bonjour,

Je voulais discuter un peu d'un sujet que je trouve agaçant ces derniers temps. J'ai un pote qui est punk, qui le revendique et qui m'a passé un livre qu'il considère un peu comme un modèle.

[...]

Bonjour :)

Raté, c'est tout le contraire d'être "punk"...avoir un modèle ? se baser sur..? C'est l'opposé, enfin selon moi..

Je ne sais pas quel âge vous avez, c'est assez important pour pouvoir "qualifier" tes propos.

J'en pense quoi ?

Tu choisi pas.

C'est surtout l'expérience qui fait le "bonhomme". J'ai déjà du mal à me coller une étiquette.. mais avec l'âge je me qualifie, peut-être à tord, de punk. Parce que la vie m'offre des cadeaux que je refuse, ayant tellement été habitué à la merde.

Le genre de gars qui a voulu ardemment correspondre à ce que le système attendait de lui mais qui faisait ça à contre coeur, comme l'impression de se mentir.

Pour moi, ton pote ne sais pas de quoi il parle déjà, il se base sur quelque chose que quelqu'un d'autre à voulu retranscrire.. Ca n'a aucun sens. C'est ta propre expérience qui "joue" qui compte ou je ne sais quoi..

Vivre dans la rue fait de toi un punk ? lol non ça fait de toi un SDF... Ok pousser ses convictions jusque là c'est.. hardcore. mais bon.

En plus de tout ça je trouve que la désignation "punk" n'a plus trop sa place en 2016.. Il se passe bien trop de choses autour de nous qui font que..

Enfin bref.. c'est une fatalité.. un état d'esprit, ça te tombe dessus et puis c'est tout. soit tu l’acceptes, soit tu l'ignore. Mais ce n'est pas une religion ou un parti politique.. ce n'est pas un choix, on ne peut pas se revendiquer comme tel, c'est comme ça ou pas et puis c'est marre.

C'est le contraire même du jugement... alors déjà que se juger sois même c'est con lol

Tout ça tout ça.. :p

:smile2: c'est vrai que Ryû Murakami, c'est pas exactement l'auteur qui te balance du bonheur qui pue la fleur; je pense que ton ami y a vu et apprécié un nihilisme à la Sex Pistols, cependant pas forcément représentatif du mouvement punk.

"Etre punk, c'est être libre", pour moi ça ne veut rien dire, joli petit slogan, bien peu d'implications. Je conçois plutôt le mouvement punk comme tout moyen et occasion de contourner, bousculer et réinventer l'ordre établi et les convenances; au fond, et j'ai peut-être tort, ce n'est pas du tout une idéologie qui veuille détruire quoi que ce soit mais au contraire créer et laisser coexister pleins d'autres alternatives.

C'est comme coller une étiquette sur un groupe.. ou une musique.. Ca dépend juste des sensibilités et/ou du vécu de chacun..

Pendant longtemps mes potes, ma famille etc n'ont pas réussi à me situer musicalement (entre autre...).

Du coup j'ai eu droit à ce genre de commentaire.. "NOFX ? c'est pas du punk ça ! c'est de la soupe.. écoute plutôt Penny Wise.." huh..? ben je fais bien ce que je veux non ? si j'aime... Je ne qualifie rien moi, c'est vous qui le faites, vous cataloguez.. Pourquoi faire ? si ça colle bien avec votre feeling ? oO C'est tout con mais c'est un peu ça aussi.. Faire et penser selon TOI. C'est pas égoïste.. bordel.. C'est connaitre tes convictions.. tes gout et ne pas te laisser influencer.. blurp.

:smile2: c'est vrai que Ryû Murakami, c'est pas exactement l'auteur qui te balance du bonheur qui pue la fleur; je pense que ton ami y a vu et apprécié un nihilisme à la Sex Pistols, cependant pas forcément représentatif du mouvement punk.

"Etre punk, c'est être libre", pour moi ça ne veut rien dire, joli petit slogan, bien peu d'implications. Je conçois plutôt le mouvement punk comme tout moyen et occasion de contourner, bousculer et réinventer l'ordre établi et les convenances; au fond, et j'ai peut-être tort, ce n'est pas du tout une idéologie qui veuille détruire quoi que ce soit mais au contraire créer et laisser coexister pleins d'autres alternatives.

Complètement d'accord.

C'est comme coller une étiquette sur un groupe.. ou une musique.. Ca dépend juste des sensibilités et/ou du vécu de chacun..

Pendant longtemps mes potes, ma famille etc n'ont pas réussi à me situer musicalement (entre autre...).

Tout pareil que toi... du coup ma réponse "zéro prise de chou et bondieusement vrai" à toute question de préférences musicales, cinématographiques ou autre c'est "j'aime tout, sauf ce que je n'aime pas".

Tout pareil que toi... du coup ma réponse "zéro prise de chou et bondieusement vrai" à toute question de préférences musicales, cinématographiques ou autre c'est "j'aime tout, sauf ce que je n'aime pas".

Voilà.. Du coup tu peux très bien être punk et être "propre sur toi".

C'est simplement un état d'esprit.. même si le mouvement de l'époque cherchait justement à sortir des images préconçues d'une société trop lisse.. y'a encore du boulot mais bon.. tout est poli.

Je vais même pousser jusqu'à dire qu'on est tous à peu près punk de nos jour

Je lis et relis vos messages sans vraiment comprendre en quoi ça consiste, "être punk".

Pour répondre à ta question, Adras, c'est la petite trentaine. Et pour mon pote, il baigne vraiment dans des milieux punks pur jus. D'où ma perplexité.

C'est justement qu'il n'y a rien à comprendre..

C'est un état d'esprit... pas une étiquette.

Pour ton pote.. c'est l'effet de meute.. penser par sois même et s'accepter c'est autrement plus difficile. Mais tout le monde n'est pas doté de cette force..

Bonne continuation

Ce que j'en sais c'est que les punks réagissaient en opposition avec la montée du surarmement nucléaire.

Ils s'estimaient perdus d'avance car ils allaient être atomisés,c'est ce pourquoi ils se coiffaient en pétard,maquillage blafard,vêtement déchirés.Leur slogan était :no future.

Dans cette optique à quoi bon bosser puisque tout allait être détruit.

Punk ... ou pas punk .... ?

Je pense qu' Adras est bien ( qualifié ) pour parler de ça .... et peut être( très peu ) d'autres sur ce forum .

Les jeunes d'aujourd'hui pensent refaire le monde .

Mais celui qui n' a jamais bruler sa vie aux flammes de l'enfer .... ne doit pas parler de ce genre de sujet .

Si j'essaie de synthétiser, punk = amèrement vivant sans tomber dans la dépression, désespéré avec légèreté, convaincu que l'avenir est bloqué… et donc ça consiste à faire comme si demain n'existait pas, c'est bien ça ?

Jusque là, j'ai l'impression qu'être punk consiste à voir son corps vieillir en constatant qu'on n'a pas mûri. Me trompé-je ?

Ouep.

Tu lis rien en fait.

bye.

Si, justement. J'ai lu qu'il était question de style musical, vestimentaire, et de brûler sa vie aux flammes de l'enfer. Du coup, je reste persuadée que c'est une esthétique construite pour cacher que chose.

Les punks pensent que quelque chose ne tourne pas rond dans ce bas monde. Je suis assez de leur avis.

Donc ils se projettent dans l'ère post atomique et arborent un look "destroy".

Beaucoup ont transposé la destruction dans la musique.Ainsi Johnny Rotten chante t-il faux exprès.Remarquant le faible pouvoir des gouvernants à enrayer la menace atomique,ce sont des anarchistes très critiques vis à vis des régimes en place.

Lorsqu'il sont en boîte,leur danse n'est pas structurée et vire soit au pogo(une danse bousculade) soit à la réflexion sur le monde.

Mais n'est pas suffisamment le bordel comme ça ? Est-il vraiment besoin aujourd'hui de mettre en scène le désordre du monde — celui que nous subissons ? Il me semble que tout cela tourne à la complaisance dans l'impuissance.

Moi, ça m'écœure. J'ai du mal à lire la description d'un viol de six pages sans avoir envie de frapper l'auteur qui ose en faire, si ce n'est l'apologie, la description crue et détaillée.

Tu ne peux présumer des intentions de l'auteur en te basant sur le style descriptif de son œuvre. Ce n'est pas parce que c'est détaillé que pour autant c'en est l'apologie.

Du coup, pour lui ce livre a été l'étincelle de départ d'un mode de vie d'une esthétique qui lui tient à cœur. Pour moi, c'est le point de départ d'une grosse arnaque et ça me fait penser à ces fils de bourges qui vont faire la manche sur le coup de 16 ans. Je trouve ça puéril. J'ai l'impression que c'est que pour la déco. Presque une insulte aux personnes qui vivent vraiment ça et encore plus à celles qui ont pu s'en sortir.

Oui, il semble en décalage entre ce qu'il vit, ce qu'il prétend être et ce vers quoi il aimerait tendre.

Je dois avouer que mon opinion risque assez peu de bouger mais que j'aimerais savoir ce que vous en pensez. Et puis, au fait, c'est quoi être un punk pour vous.

Pour moi, être punk nécessite une réponse à choix multiple dans la mesure où le courant est buissonnant, ne serait ce que musicalement, esthétiquement, philosophiquement, politiquement.

Mais n'est pas suffisamment le bordel comme ça ? Est-il vraiment besoin aujourd'hui de mettre en scène le désordre du monde — celui que nous subissons ? Il me semble que tout cela tourne à la complaisance dans l'impuissance.

Cela peut répondre à un besoin tout simple: l'exutoire, la catharsis.

C'est un état d'esprit... pas une étiquette.

Je dirai plutôt que c'est à la fois un état d'esprit et une étiquette, puisque le punk se mord parfois la queue, devenant le cliché de lui même, jouant aussi avec ses propres clichés de façon plus ou moins assumée, récupéré, galvaudé, vendu, etc.

Les punks et leur culture laisseront une petite trace marron dans le grand slip de l'humanité. Comme le disco et les yéyés. Sorry !