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La vertu impose t-elle la radicalité?


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Membre, 52ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 47 126 messages
Maitre des forums‚ 52ans‚
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...et parfois c'est le changement qui s'adapte aux moeurs: une société sur mesure me semble plus sympa qu'une société prêt à porter.

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 113 messages
Forumeur expérimenté‚
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Je suis assez d'accord sur le concept d'équilibre entre moi et les autres, définir la vertu non pas comme quelque chose de facilement définissable mais comme un fragile point d'équilibre. Schopenhauer avait d'ailleurs illustrer ce point d'équilibre dans un mouvement (s'il avait été fixe c'eût être trop facile) dans sa métaphore des hérissons sur la banquise qui passent leur temps à se rapprocher, à se piquer les uns les autres, à s'éloigner, à ressentir assez le froid pour se rapprocher à nouveau et se piquer... Dans l'oeuvre et la vie perso de Nietzsche aussi il me semble, ce qui en fait un philosophe difficilement accessible tant il passe son temps à chercher cet équilibre signifié dans son Zarathoustra, entre le personnage central qui cherche la compagnie des hommes et l'ermite qui a choisir l'isolement.

Je pense qu'à partir du moment où on aime réfléchir on finit tôt ou tard par se poser la question de son propre positionnement par rapport au monde. Il doit en être de même pour la vertu: Trouver la bonne définition et le bon positionnement vis à vis de cette définition à un moment t. S'il est vertueux d'apporter de la nourriture à des gens qui ont faim, ce même geste aux mêmes personnes peut devenir un vice puisque ces gens qui ont faim vont devenir dépendant de notre geste. Il faudra alors apporter de la nourriture, puis enseigner à cultiver cette nourriture pour qu'ils puissent se libérer de nous. (Encore faut il que nous souhaitions libérer les autres de notre présence lorsqu'un égo demande au contraire à ce que les autres dépendent de nous).

Tu as très bien illustré mes propos. il s'agit en effet d'un point d'équilibre fragile qui mérite d'être constamment pensé, tant le basculement de la vertu vers le vice nous guette. D'aucuns mettront un petit caillou dans leur chaussure (un "scrupule") afin de ne jamais oublier cette fragilité.

il me semble que penser les vertus, cela nous conduit à penser et à anticiper les conséquences de nos actes à court terme et sur le long terme. Cette éthique des vertus et l'éthique dite conséquentialiste me semblent complémentaires.

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Membre, Posté(e)
Don Juan Matus Membre 147 messages
Forumeur Débutant‚
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Si l'on veut entendre le mot vertu étymologiquement, il ne risque pas d'évoquer quelque chose de non-violent. La vertu est une qualité de l'homme viril, dans le sens guerrier du terme.

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Membre, 57ans Posté(e)
ping Membre 6 305 messages
Baby Forumeur‚ 57ans‚
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Un guerrier peut-être pacifique. Ce sont d'ailleurs les meilleurs...

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Membre, Posté(e)
Don Juan Matus Membre 147 messages
Forumeur Débutant‚
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Un guerrier peut-être pacifique. Ce sont d'ailleurs les meilleurs...

Au cinéma oui, mais la guerre est la guerre. Un guerrier pacifique est un mauvais jeu de mot, une tournure qui dessert celui qui l'emploie, une flèche qui veut éviter la cible.

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
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Aristote plaçait au centre de toutes les vertus celle de la modération, du jugement pratique (phronesis): le sage doit savoir s'adapter au réel, et frayer son chemin entre les excès.

Maintenant, il y a bien cette difficulté supplémentaire que ce que je juge être modéré peut paraître excessif aux yeux des autres. Inversement, il est possible qu'une société soit engagée dans des façons d'être qui n'ont rien de modéré. Dans un tel contexte, je pourrai être étiqueté au sein de ma société comme un être radical.

C'est peut-être là que se trouve la distinction: la vertu impose la modération, mais cette modération peut, selon le contexte, et paradoxalement, constituer une radicalité. La modération étant une qualité de la réflexion, et la radicalité une qualité de l'engagement, ou une mesure de la distance qu'il y a entre l'engagement d'un homme et celui de ses semblables.

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 113 messages
Forumeur expérimenté‚
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Il n'y a pas de mode d'emploi du parfait vertueux. N'en deplaise à ceux qui pensent qu'il suffit de suivre de plus ou moins vieux ecrits. Chacun est en principe libre de definir les valeurs auquel il adhère, et ce que l'on appelle le libre-arbitre devrait permettre à chaque individu de definir ce qui pour lui est vertueux ou pas. Cela suppose une certaine rupture avec les heritages culturels, familiaux ainsi qu'avec le discours courant. Reste la question de la radicalité qu'exige la vertu, et qui va parfois à l'encontre de ces heritages et discours de l'autre.

Pas de mode d'emploi, mais néanmoins quelques pistes minimales de réflexion. En imaginant par exemple, comme Aristote, que la vertu est un sommet entre deux abîmes (entre deux vices). Puis en complexifiant cette approche, en concevant qu'à toute vertu puisse être opposée une égale vertu inverse et complémentaire : souplesse VERSUS fermeté (qui sont des vertus chinoises dans le Yi King) ; et en analysant les excès de souplesse et les excès de fermeté, etc.

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Membre, 57ans Posté(e)
ping Membre 6 305 messages
Baby Forumeur‚ 57ans‚
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Oui, tout à fait, la moderation d'Aristote, la voie du juste milieu du taoïste, etc... sont des aides precieuses pour se forger sa propre definition de la vertu.

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Membre, 52ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 47 126 messages
Maitre des forums‚ 52ans‚
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Tu as très bien illustré mes propos. il s'agit en effet d'un point d'équilibre fragile qui mérite d'être constamment pensé, tant le basculement de la vertu vers le vice nous guette. D'aucuns mettront un petit caillou dans leur chaussure (un "scrupule") afin de ne jamais oublier cette fragilité.

il me semble que penser les vertus, cela nous conduit à penser et à anticiper les conséquences de nos actes à court terme et sur le long terme. Cette éthique des vertus et l'éthique dite conséquentialiste me semblent complémentaires.

J'ajoute que les conséquences de nos actes prennent aussi leur indépendance; Quand Pasteur invente le vaccin contre la rage, il sauve des millions de vie mais perd quelques vies de personnes qui vont avoir une mauvaise réaction au vaccin. Quand on invente le train, on invente également le déraillement... Humainement si je donne 10 euros de bon coeur à un gamin dans la rue c'est une vertu, si le gamin file acheter de la drogue en échange mon don est perverti même si ma responsabilité peut disparaitre (encore que face à un enfant c'est moi l'adulte) au profit d'un autre.

Aristote plaçait au centre de toutes les vertus celle de la modération, du jugement pratique (phronesis): le sage doit savoir s'adapter au réel, et frayer son chemin entre les excès.

Maintenant, il y a bien cette difficulté supplémentaire que ce que je juge être modéré peut paraître excessif aux yeux des autres. Inversement, il est possible qu'une société soit engagée dans des façons d'être qui n'ont rien de modéré. Dans un tel contexte, je pourrai être étiqueté au sein de ma société comme un être radical.

C'est peut-être là que se trouve la distinction: la vertu impose la modération, mais cette modération peut, selon le contexte, et paradoxalement, constituer une radicalité. La modération étant une qualité de la réflexion, et la radicalité une qualité de l'engagement, ou une mesure de la distance qu'il y a entre l'engagement d'un homme et celui de ses semblables.

Un ami avait résumé ça en disant "on est tous persuadé être au bon niveau de religion".

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 113 messages
Forumeur expérimenté‚
Posté(e)

J'ajoute que les conséquences de nos actes prennent aussi leur indépendance; Quand Pasteur invente le vaccin contre la rage, il sauve des millions de vie mais perd quelques vies de personnes qui vont avoir une mauvaise réaction au vaccin. Quand on invente le train, on invente également le déraillement... Humainement si je donne 10 euros de bon coeur à un gamin dans la rue c'est une vertu, si le gamin file acheter de la drogue en échange mon don est perverti même si ma responsabilité peut disparaitre (encore que face à un enfant c'est moi l'adulte) au profit d'un autre.

Un ami avait résumé ça en disant "on est tous persuadé être au bon niveau de religion".

Faisons aussi un effort pour dissocier vertu et religion, en ne pensant plus mécaniquement sur le seul mode occidental. Confucius, qui a consacré toute sa vie à penser les vertus morales, n'a jamais fait dans ses écrits la moindre allusion à la religion.

La religion n'a pas le monopole de la vertu morale.

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Membre, 57ans Posté(e)
ping Membre 6 305 messages
Baby Forumeur‚ 57ans‚
Posté(e)

Faisons aussi un effort pour dissocier vertu et religion, en ne pensant plus mécaniquement sur le seul mode occidental. Confucius, qui a consacré toute sa vie à penser les vertus morales, n'a jamais fait allusion dans ses écrits à la religion.

La religion n'a pas le monopole de la vertu morale.

Elle est même championne d'une morale surmoïque exagèrement exigeante, et donc d'une vision exhorbitante de la vertu.

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Membre, 52ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 47 126 messages
Maitre des forums‚ 52ans‚
Posté(e)

Faisons aussi un effort pour dissocier vertu et religion, en ne pensant plus mécaniquement sur le seul mode occidental. Confucius, qui a consacré toute sa vie à penser les vertus morales, n'a jamais fait dans ses écrits la moindre allusion à la religion.

La religion n'a pas le monopole de la vertu morale.

Aucun effort de mon coté puisqu'il me parait déjà évident que la religion n'est qu'un bâton orthopédique pour ceux qui ont besoin de marcher droit. Je distingue encore la religion d'un supposé dieu, la religion en tant que code de loi destiné à faire marcher tout le monde du coté de la vertu, du moins leur vertu... qui est parfois vertueuse, on évite de tuer son prochain ou de lui piquer sa nana... et parfois moins vertueuse comme n'avoir qu'un seul dieu ou ne rien glander le 7ème jour alors qu'on aurait bien aimé terminer sa cuisine Ikéa.

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Membre, Talon 1, 79ans Posté(e)
Talon 1 Membre 24 123 messages
79ans‚ Talon 1,
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La vertu est le comportement qui ne lèse pas autrui. A rapprocher de l'honnêteté des stoïciens. Seule qualité qui ne peut faire mal. Contrairement à la santé, la beauté, la culture, la richesse qui sont des biens dont on peu user pour le mal ou pour le bien.

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

La vertu est le comportement qui ne lèse pas autrui.

Un homme peut fort bien décider que la vertu lui impose d'aller à l'encontre de ce qu'un autre juge bon.

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

La vertu c'est tout ce qui nous éloigne de l'ego ou le fait diminuer.

Dans le Mahabharata ( plus précisément dans la Bhagavad Gita) il y a cette recommandation:

" Agir sans s'attacher aux fruits des actes".

Faire son devoir pour préserver l'ordre cosmique, en quelque sorte. Et ne pas agir pour son seul interet ou ego.

Suivant ce principe la violence peut etre necessaire ou pas, seule la haine est a proscrire.

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