Aller au contenu

"Le libéralisme est à gauche et le socialisme est réactionnaire"


Savonarol

Messages recommandés

Membre, Esprit de contradiction, 46ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
46ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

Le libéralisme est à gauche et le socialisme est réactionnaire

Mis en ligne le 02.10.2015 à 17:50 Guy Sorman

Le lecteur me pardonnera, je l'espère, de commencer cette chronique hebdomadaire à la première personne plutôt que par un "on" majestueux et abstrait. En vérité, derrière le "on" ou le "nous", c'est toujours le "je" qui se cache : "je", malgré les apparences, est plus modeste que "on" ou "nous". Il se trouve donc que j'ai été récemment interpellé par des lecteurs pour avoir pris des positions qui ne sont pas traditionnellement de droite, par exemple pour avoir houspillé le Pape, ou pour m'être prononcé en faveur de l'accueil sans réserve des immigrants du Proche-Orient, musulmans pour la plupart, ou pour ne pas m'être dressé contre le mariage homosexuel.

Eh bien, il me paraît que ces prises de position toutes personnelles sont cohérentes avec ce que l'on nomme d'ordinaire le libéralisme, une philosophie plus qu'une doctrine partisane et dont le nom apparut pour la première fois à la fin du dix-neuvième siècle, en Espagne : libéralisme, on le sait peu, est un vocable d'origine espagnole, avant de passer dans les langues française et anglaise. Cette philosophie libérale, à laquelle je me suis toujours identifié, est difficile à classer sur l'éventail partisan ordinaire qui va de droite à gauche. Au risque de surprendre, je classerai tout de même le libéralisme à gauche, là où il naquit originellement, parce qu’en opposition aux monarchies absolues, aux despotismes éclairés ou pas, et aux alliances malsaines entre l'Etat et l'Eglise. Le libéralisme, on va tenter de le justifier, est de gauche, parce que la gauche, depuis bien longtemps, n'est plus à gauche mais qu'elle est devenue un conservatisme ossifié.

Le libéralisme est évidemment, de gauche et l'a toujours été, à condition que l'on s'entende sur le sens des mots plutôt que de se balancer des slogans à la figure. Le libéralisme tout d'abord : ce n'est pas une idéologie, ni un modèle déposé, ni une utopie née de l'imaginaire intellectuel mais une méthode expérimentale fondée sur l'observation du réel, au service d'une ambition. Cette ambition et conviction est qu'il est possible de vivre civilement en société, bien que nous soyons tous différents et que, dans cette société perfectible, chacun devrait pouvoir s'épanouir au mieux de ses capacités et de ses goûts en disposant du plus vaste choix possible, qu'il s'agisse de sa vie publique ou privée. Parvenir à cette liberté de choix exige une réflexion sur les institutions. Etre libéral n'exige pas du tout de se dresser contre l'Etat mais de se montrer exigeant contre ses dérives bureaucratiques, voire totalitaires. Ceci explique que, de tradition, les libéraux sont favorables à la démocratie locale, parce qu'elle s'exerce sous le contrôle rapproché des citoyens ; l'Etat central inquiète quand il devient opaque, voire menaçant. Etat nécessaire donc, mais qu'il convient de surveiller pour que chacun prospère. Prospérité privée et publique : les libéraux intransigeants - qui ne sont jamais un parti politique, mais une fédération d'activistes francs-tireurs - sont favorables au libre choix de leur conjoint, homosexuel ou pas (je me demande même pourquoi l’Etat se mêle du mariage), de leur consommation de substances illicites ou pas, et de migrer quels qu’en soient les motifs. En économie, à quoi ses adversaires tentent de réduire le libéralisme, nous sommes favorables à l'économie de marché quand elle permet aux entrepreneurs d'innover et d'élargir la liberté de choix. Nous sommes contre le capitalisme s'il consacre le règne des monopoles, publics ou privés.

Le libéralisme, ainsi défini, est-il bien de gauche ? Oui, si l'on considère qu'être de gauche est un pari sur la perfectibilité de la société et l'acceptation de sa diversité : les libéraux sont sans conteste des progressistes. Mais quand la gauche devient le placage forcé d'une Idée, totalitaire, le marxisme par exemple, sur la société qui n'en veut pas, le libéralisme n'est pas de gauche. Si la gauche est une posture prétentieuse qui rejette comme ennemis de classe, tous ceux qui n'adhèrent pas à l'Idée et au Pouvoir du moment, le libéralisme n'est pas de gauche.

La suite de l'article.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Invité Long Nao
Invités, Posté(e)
Invité Long Nao
Invité Long Nao Invités 0 message
Posté(e)

Etant désormais au pouvoir, et comptant régner sans partage (ce qui la fout mal quand même quand on prône au quotidien ladite libéralisation dans tous les domaines de la société, notamment économique), je trouve que c'est plutôt le libéralisme économique qui se fait réactionnaire.

Ben oui, on est progressiste que lorsqu'on cherche à développer ses idées. Quand on les développe et qu'on tâche de ne pas les perdre, on devient conservateur.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Dégonfleur de baudruches, 67ans Posté(e)
Dinosaure marin Membre 24 125 messages
67ans‚ Dégonfleur de baudruches,
Posté(e)

Sorman !

Vieux machin admirateur de Reagan et Tatcher qui depuis des décennies nous bassine en réclamant la disparition de l'impôt pour les riches, la privatisation de la sécurité sociale et de la banque de France, la baisse des salaires et la suppression du SMIC...

Et c'est ce kroumir qui prétend donner des leçons de modernité ! !

Poubelle.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Animal sauvage, Posté(e)
Mr_Fox Membre 18 189 messages
Animal sauvage,
Posté(e)

Le libéralisme est évidemment de gauche puisqu'il est un progressisme, quant à dire qu'il n'est pas idéologique ... bon l'auteur dit n'importe quoi.

"le libéralisme est une méthodologie expérimentale".

Dont la conclusion universelle est que si ça ne marche pas c'est qu'il n'y a pas assez de libéralisme. Comme en Europe il n'y a pas assez d'Europe et comme en URSS il n'y avait pas assez de communisme. Idéologie, c'est dans l'intitulé.

"Le socialisme est réactionnaire."

Voila une affirmation intéressante, puisque la réaction se définit par rapport au progrès. Le socialisme serait donc le parti se raccrochant au passé. La régression.

Cela peut s'entendre mais uniquement à condition d'estimer que le socialisme ait jamais été socialiste et chacun sait que c'est faux.

Mais ce qui est surtout intéressant c'est que le socialisme comme doctrine du bien social devient la régression, donc le bien social nouveau prôné par le libéralisme serait le mal social.

L'auteur est du genre à écrire "Arbeit macht frei" au fronton des édifices, visiblement il y croit.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Esprit de contradiction, 46ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
46ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

En tout cas, il nous explique à tous comment quelqu'un comme crabe fantome peut se prétendre de gauche.

Le libéralisme est évidemment de gauche puisqu'il est un progressisme, quant à dire qu'il n'est pas idéologique ... bon l'auteur dit n'importe quoi.

Je l'avais déjà dit il y a quelques jours, mais la définition marxiste de la gauche, c'est quand le pouvoir favorise le travail par rapport au capital. Et la droite l'inverse. Ce que ça démontre, c'est surtout que ces termes ont presque autant de sens que d'individus qui s'en réclament et qu'on devrait se dépêcher de les foutre à la poubelle pour les remplacer par d'autres, moins interchangeables.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 74ans Posté(e)
Anatole1800 Membre 4 346 messages
Baby Forumeur‚ 74ans‚
Posté(e)

"Le libéralisme est à gauche et le socialisme est réactionnaire"

Simplifions, le socialisme à la française est mort, point barre !

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
J-Moriarty Membre 3 640 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Le libéralisme est à gauche et le socialisme est réactionnaire

Mis en ligne le 02.10.2015 à 17:50 Guy Sorman

Le lecteur me pardonnera, je l'espère, de commencer cette chronique hebdomadaire à la première personne plutôt que par un "on" majestueux et abstrait. En vérité, derrière le "on" ou le "nous", c'est toujours le "je" qui se cache : "je", malgré les apparences, est plus modeste que "on" ou "nous". Il se trouve donc que j'ai été récemment interpellé par des lecteurs pour avoir pris des positions qui ne sont pas traditionnellement de droite, par exemple pour avoir houspillé le Pape, ou pour m'être prononcé en faveur de l'accueil sans réserve des immigrants du Proche-Orient, musulmans pour la plupart, ou pour ne pas m'être dressé contre le mariage homosexuel.

Eh bien, il me paraît que ces prises de position toutes personnelles sont cohérentes avec ce que l'on nomme d'ordinaire le libéralisme, une philosophie plus qu'une doctrine partisane et dont le nom apparut pour la première fois à la fin du dix-neuvième siècle, en Espagne : libéralisme, on le sait peu, est un vocable d'origine espagnole, avant de passer dans les langues française et anglaise. Cette philosophie libérale, à laquelle je me suis toujours identifié, est difficile à classer sur l'éventail partisan ordinaire qui va de droite à gauche. Au risque de surprendre, je classerai tout de même le libéralisme à gauche, là où il naquit originellement, parce qu’en opposition aux monarchies absolues, aux despotismes éclairés ou pas, et aux alliances malsaines entre l'Etat et l'Eglise. Le libéralisme, on va tenter de le justifier, est de gauche, parce que la gauche, depuis bien longtemps, n'est plus à gauche mais qu'elle est devenue un conservatisme ossifié.

Le libéralisme est évidemment, de gauche et l'a toujours été, à condition que l'on s'entende sur le sens des mots plutôt que de se balancer des slogans à la figure. Le libéralisme tout d'abord : ce n'est pas une idéologie, ni un modèle déposé, ni une utopie née de l'imaginaire intellectuel mais une méthode expérimentale fondée sur l'observation du réel, au service d'une ambition. Cette ambition et conviction est qu'il est possible de vivre civilement en société, bien que nous soyons tous différents et que, dans cette société perfectible, chacun devrait pouvoir s'épanouir au mieux de ses capacités et de ses goûts en disposant du plus vaste choix possible, qu'il s'agisse de sa vie publique ou privée. Parvenir à cette liberté de choix exige une réflexion sur les institutions. Etre libéral n'exige pas du tout de se dresser contre l'Etat mais de se montrer exigeant contre ses dérives bureaucratiques, voire totalitaires. Ceci explique que, de tradition, les libéraux sont favorables à la démocratie locale, parce qu'elle s'exerce sous le contrôle rapproché des citoyens ; l'Etat central inquiète quand il devient opaque, voire menaçant. Etat nécessaire donc, mais qu'il convient de surveiller pour que chacun prospère. Prospérité privée et publique : les libéraux intransigeants - qui ne sont jamais un parti politique, mais une fédération d'activistes francs-tireurs - sont favorables au libre choix de leur conjoint, homosexuel ou pas (je me demande même pourquoi l’Etat se mêle du mariage), de leur consommation de substances illicites ou pas, et de migrer quels qu’en soient les motifs. En économie, à quoi ses adversaires tentent de réduire le libéralisme, nous sommes favorables à l'économie de marché quand elle permet aux entrepreneurs d'innover et d'élargir la liberté de choix. Nous sommes contre le capitalisme s'il consacre le règne des monopoles, publics ou privés.

Le libéralisme, ainsi défini, est-il bien de gauche ? Oui, si l'on considère qu'être de gauche est un pari sur la perfectibilité de la société et l'acceptation de sa diversité : les libéraux sont sans conteste des progressistes. Mais quand la gauche devient le placage forcé d'une Idée, totalitaire, le marxisme par exemple, sur la société qui n'en veut pas, le libéralisme n'est pas de gauche. Si la gauche est une posture prétentieuse qui rejette comme ennemis de classe, tous ceux qui n'adhèrent pas à l'Idée et au Pouvoir du moment, le libéralisme n'est pas de gauche.

La suite de l'article.

Alors, premier sophisme;

Au risque de surprendre, je classerai tout de même le libéralisme à gauche, là où il naquit originellement, parce qu’en opposition aux monarchies absolues, aux despotismes éclairés ou pas, et aux alliances malsaines entre l'Etat et l'Eglise. Le libéralisme, on va tenter de le justifier, est de gauche, parce que la gauche, depuis bien longtemps, n'est plus à gauche mais qu'elle est devenue un conservatisme ossifié.

On part d'un fait historique à peu près crédible pour aboutir à une hypothèse qui n'a aucun rapport avec, mais qui serait tentée d'être introduite par le fait historique.

D'un coté le libéralisme libère, de l'autre il est vecteur de conservatisme. Problème de logique chez ce monsieur?

Ensuite, il ne fait que décrire ce que n'est pas le libéralisme, pour aboutir à cette merveille;

"Le libéralisme, ainsi défini...."

C'est croustillant ce problème rhétorique ....

Ce monsieur n'aime pas la gauche...

Il aurait tout aussi bien pu affirmer que le capitalisme est de gauche avec les mêmes arguments peu ou prou.

"Le libéralisme, ainsi défini, est-il bien de gauche ? Oui, si l'on considère qu'être de gauche est un pari sur la perfectibilité de la société et l'acceptation de sa diversité : les libéraux sont sans conteste des progressistes"

Il mélange "libéralisme", et "liberté". Problème de logique encore, le libéralisme n'entraine que la libre concurrence sans entrave de l'état, sans contrôle....ce qui aboutit donc à aller délocaliser en Chine, puis en Thaïlande car c'est moins cher...

Le libéralisme n'est pas le progrès donc, puisque synonyme de chômage.

Le libéralisme n'est pas de gauche en effet, mais pas pour la raison qu'il tente de faire passer en force....

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Magus
Invités, Posté(e)
Invité Magus
Invité Magus Invités 0 message
Posté(e)

Comprendre le virage ? Simple : ils sortent tous des mêmes écoles. Normal qu'ils aient les mêmes logiciels politiques. Merci pour l'article qui a l'air intéressant. J'm'y colle dès que j'ai dormi.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
art-chibald Membre 3 636 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Moi j'aurais dit que le libéralisme est à gauche du despotisme et à droite du socialisme.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Animal sauvage, Posté(e)
Mr_Fox Membre 18 189 messages
Animal sauvage,
Posté(e)

Je l'avais déjà dit il y a quelques jours, mais la définition marxiste de la gauche, c'est quand le pouvoir favorise le travail par rapport au capital. Et la droite l'inverse.

D'ou l'intérêt que je porte à cette question et le fil de discussion sur la gauche et la droite que j'ai initié.

Ce que ça démontre, c'est surtout que ces termes ont presque autant de sens que d'individus qui s'en réclament et qu'on devrait se dépêcher de les foutre à la poubelle pour les remplacer par d'autres, moins interchangeables.

je pense sincèrement qu'ils ont un sens historique et que ce sens est que la gauche est "progressiste" et la droite "conservatrice", quant à Marx en se posant comme créateur du paradigme nouveau de la lutte des classes il essaye de s'approprier le concept sans percevoir la profondeur historique qui sera ensuite, et est déjà à son époque, celle de ces termes.

Reste que le progressisme est attaché au "progrès" et que le capital possédant les outils de propagande il décide ce qui est in fine "le progrès" donc l'idéal du peuple.

Dans ce paradigme progressisme/conservatisme, la lutte des classes n'existe pas. Il y a le peuple qui se bat pour l'avenir du capital (la gauche) et le peuple qui se bat pour le passé du capital (la droite).

Voila le monde dans lequel nous sommes. Dans ce monde "le socialisme est réactionnaire" est une affirmation vraie.

Et la question qui tourmente notre société est "doit-on continuer de gober ces foutaises ?". Ceux qui pensent que non veulent un changement de paradigme c'est l'extrême droite. Parce que "extrême droite" est l'étiquette fourre-tout dans laquelle on enferme tous ceux qui pensent que ce système ne fonctionne pas, afin de les nazifier, d'en faire des diabolitins aux tridents pointus.

Et ceux qui pensent que l'affrontement du peuple contre le peuple est la voie du progrès, que le socialisme est réactionnaire, ceux-là pensent que nous devons continuer de gober ces foutaises pour toujours. C'est pourquoi ils disqualifient et bannissent tous ceux qui pensent que le peuple a le droit d'exister. Ce sont ceux-là qui utilisent l'étiquette "extrême droite" à tous bouts de champs, pour quiconque les contredit.

Mais vous avez raison, une méthode plus simple serait de jeter ces références incompréhensibles à la poubelle et d'utiliser des mots signifiants.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×