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La volonté d'être en couple trahit-elle une peur de soi-même ?


Savonarol

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Membre, 34ans Posté(e)
Name Membre 2 076 messages
Forumeur Débutant‚ 34ans‚
Posté(e)

Sauf que la problématique n'est pas la recherche de l'amour ou l'épanouissement social de l'homme à l'intérieur du groupe humain mais la volonté de l'homme (ou de la femme) de s'intégrer à l'entité du couple alors qu'il pourrait faire autrement. L'interaction sociale peut très bien se passer du couple, on peut travailler avec un collègue sans vivre avec lui, on peut avoir des enfants sans qu'ils vivent sous notre toit, l'établissement du couple comme modèle social est d'ailleurs assez récent dans l'histoire. Ainsi, se tourner vers le couple comme modèle n'est plus un choix mais le résultat d'un conditionnement de la société. C'est la finalité que l'on nous présente comme étant l'objectif à atteindre et ce qui nous fait nous sentir paumé si l'on y arrive pas.

Je pense qu'il est possible d'aimer sans intégrer cette notion déprimante et tue-l'amour de couple qui est garnie de subjectivité dans l'intention.

"Aime-moi, non pas parce que tu veux "un couple", non pas parce que je serai ton faire-valoir auprès de tes amies "en couple" lors des apéritifs dinatoires, non pas parce que ton papa te manque, non pas pour faire plaisir à tes parents, non pas pour combler ta solitude, non pas pour faire comme tout le monde, non pas parce que tu n'as pas les moyens de te payer ce pavillon toute seule... Aime-moi, parce que je suis aimable. Pour ce que ce que je suis, et non ce que je peux t'offrir en terme de réputation sociologique ou de confort matérielle. Et cet amour n'a nullement besoin du couple pour exister."

Tu peux retourner la problématique dans tous les sens, tu ne pourras pas nier le fait que deux personnes liées par un sentiment amoureux forment un couple. Que ta conception du couple soit dans ton esprit différente de la norme sociétale contemporaine n'y change rien.

Tu me donnes donc raison :hehe:

Gérer la composante animale en cédant à ses conséquences sur l'organisation sociale me paraît être une défaite.

Vu que l'un ne va pas sans l'autre, tu auras fatalement l'occasion de vérifier que tantôt l'un tantôt l'autre prendront le dessus dans des situations données. Défaite ou victoire ne signifient pas grand chose au final.

Mea culpa pour ma dénaturation.

Aucun mal.

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

Dans quel sens peut-on dire que l'on est pas soi-même (ou qu'on renonce à son individualité)?

En un sens pour le moins, nous sommes nécessairement nous-mêmes.

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Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

Tu peux retourner la problématique dans tous les sens, tu ne pourras pas nier le fait que deux personnes liées par un sentiment amoureux forment un couple. Que ta conception du couple soit dans ton esprit différente de la norme sociétale contemporaine n'y change rien. [/Quote]

Je parle ici (et c'est explicite) de l'organisation de la vie autour de ce couple, pas du fait que 1+1=2, on l'aura tous compris.

Vu que l'un ne va pas sans l'autre, tu auras fatalement l'occasion de vérifier que tantôt l'un tantôt l'autre prendront le dessus dans des situations données. Défaite ou victoire ne signifient pas grand chose au final.

C'est pas dénué de signification, peut-être juste trop subjectif.

Aucun mal.

:coeur:

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Membre, 34ans Posté(e)
Name Membre 2 076 messages
Forumeur Débutant‚ 34ans‚
Posté(e)

Je parle ici (et c'est explicite) de l'organisation de la vie autour de ce couple, pas du fait que 1+1=2, on l'aura tous compris.

Sauf qu'au vu de ton argumentation, chacun perdant ses qualités propres dans le cadre du couple, 1+1=1.

C'est pas dénué de signification, peut-être juste trop subjectif.

Nous sommes des animaux doués de raison, objectivement. Sans raison, nous serions des animaux. sans animalité, nous serions proches des machines.

:coeur:

Coquin.

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Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

Sauf qu'au vu de ton argumentation, chacun perdant ses qualités propres dans le cadre du couple, 1+1=1.

En fait si tu me suis bien, au vu de mon argumentation, je considère plutôt que 1+1= 0 (ou alors 1+1= 111 - à lire en binaire )

Nous sommes des animaux doués de raison, objectivement. Sans raison, nous serions des animaux. sans animalité, nous serions proches des machines.

D'aucun soulignerait que c'est précisément parce que nous sommes doués de raison que nous ne sommes plus des animaux, et que toute la problématique de l'homme est de s'éloigner de son animalité pour enfin se réaliser en tant qu'être humain et ainsi faire en sorte que mêmes les scientifiques, en général hermétique à l'idée d'un règne animal qui n'intégrerait pas l'humain, finir par y souscrire tout de même.

Coquin.

C'est ce que j'avais de plus light en magasin.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 6 011 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Je parle ici (et c'est explicite) de l'organisation de la vie autour de ce couple, pas du fait que 1+1=2, on l'aura tous compris.

Euh non, justement c'est absolument pas clair, et de continuer à utiliser cette notion sans la définir, te permet de dire un peu près tout ce que tu veux, comme on pourrait dire exactement son contraire, c'est pour cela que tu arrives à jouer avec/de Name.

Mais c'est peut-être ce que tu recherches après tout, non à comprendre, mais à faire de la rhétorique, une prestation théâtrale, une séance de prestidigitation, que sais-je... à faire le beau !?

Et oui, dans la mesure monsieur Savonarol où tu ne réponds pas aux commentaires, aux objections, aux questions ou aux réticences qui te sont adressés, cela laisse entendre qu'il n'y a pas vraiment discussion philosophique, ce pourquoi tu es censé être là dans cette rubrique de Forum.fr, me trompe-je ?

cordialement,

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Membre, 34ans Posté(e)
Name Membre 2 076 messages
Forumeur Débutant‚ 34ans‚
Posté(e)

En fait si tu me suis bien, au vu de mon argumentation, je considère plutôt que 1+1= 0 (ou alors 1+1= 111 - à lire en binaire )

Tu t'embrouilles, mon Savon.

D'aucun soulignerait que c'est précisément parce que nous sommes doués de raison que nous ne sommes plus des animaux, et que toute la problématique de l'homme est de s'éloigner de son animalité pour enfin se réaliser en tant qu'être humain et ainsi faire en sorte que mêmes les scientifiques, en général hermétique à l'idée d'un règne animal qui n'intégrerait pas l'humain, finir par y souscrire tout de même.

D'aucun soulignera ce qu'il veut, il n'en demeure pas moins que le fait objectif est là: nous sommes des animaux pensants.

C'est ce que j'avais de plus light en magasin.

Tu oublies ton cerveau. Prédilection de l'animal. tongue.gif

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Être en couple, c'est renoncer à son individualité au profit d'une entité composé de deux personnes.

Qu'est ce qui pousse l'être humain à se fuir lui-même pour finalement se diviser en deux ? (puis en 3 à la naissance de l'enfant)

La peur de lui-même ? Un manque de confiance en soi ? D'amour propre ?

À ce train-là, tout engagement, même celui qui consiste à choisir de vivre est une fuite. La vie nous lie à des instincts, à des conditionnements, à des prédispositions, à des contingences. Il faudrait alors dire avec Schopenhauer que la seule liberté, c'est celle qui consiste à s'abîmer dans un néant contemplatif, car seul cet abîmement nous laisse libre de toute entrave.

À partir du moment où l’on admet que la liberté peut inclure l’engagement, alors il faut admettre du même coup que la liberté peut aussi inclure une sorte de fuite, pour autant que l’on accepte d’appeler « fuite » toute posture qui ne relève pas d’un néant contemplatif et qui suppose des entraves.

Développer son individualité suppose nécessaire que l’on s’engage dans des processus dont qui ultimement nous échappent en bonne partie, et que l’on peut donc interpréter comme des moyens de fuite. Quant à moi, je ne l’interprète pas de la même manière et j’affirme qu’être libre, que développer son individualité, cela consiste beaucoup à « se laisser vivre » par la vie.

***

Cela dit, il me semble que le ton quelque peu métaphysique que tu as adopté en ouverture a quelque peu faussé ton intention polémique. Si je te décode bien, il s’agissait plus d’y aller d’une sorte de critique sociale à l’effet que trop souvent dans nos sociétés, le couple est vécu comme une sorte de vie prêt-à-porter pour les imbéciles qui ne savent pas ou qui ne veulent pas savoir qui ils sont. Et de même pour le fait de faire des enfants. Trop d’hommes et de femmes font des enfants pour meubler leur vie, pour se donner l’impression qu’ils ont une vie, qu’ils sont normaux, qu’ils ont réussi.

C’est cela qui est le point ici à mon sens : non pas le couple mais plutôt la manière dont nous vivons trop souvent le couple.

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Dans quel sens peut-on dire que l'on est pas soi-même (ou qu'on renonce à son individualité)?

En un sens pour le moins, nous sommes nécessairement nous-mêmes.

Il faut distinguer le sens logique du sens moral.

Au sens logique, nous ne pouvons en effet qu'être nous-mêmes. Même si je trahis mes désirs, que je mens, que je suis malheureux ou névrosé, je suis ce que je suis.

Au sens moral par contre, on part de la problématique donnée où un être est malgré lui placé dans des conditions de vie fortuites, dans des conditionnements, des circonstances, des contingences, et où ces facteurs induisent dans l'esprit de cet être une insatisfaction qui elle-même induit une recherche d'authenticité. L'être-soi-même se définira alors comme un processus où l'être tente non pas nécessairement d'éliminer les contingences, conditionnements et autres circonstances, mais du moins de se les approprier.

À partir de là, pour définir plus loin le concept d'individualité, il faudrait se lancer dans une étude physiologique de l'authenticité, permettant d'établir des critères à partir desquels on reconnaît un être qui est bien engagé dans son processus d'individuation.

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Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

Tu t'embrouilles, mon Savon.

Oui, c'est vrai, je cherche un moyen de continuer cette conversation avec toi en dépit de tout intérêt pour le sujet lui-même. (je vais noyer le poisson en répondant un truc à deja utilisée)

Tu oublies ton cerveau. Prédilection de l'animal. tongue.gif

Impossible pour moi de l'oublier, c'est lui qui commande et on m'en fait bien trop souvent le reproche :sleep:

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Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

Euh non, justement c'est absolument pas clair, et de continuer à utiliser cette notion sans la définir, te permet de dire un peu près tout ce que tu veux, comme on pourrait dire exactement son contraire, c'est pour cela que tu arrives à jouer avec/de Name.

Mais c'est peut-être ce que tu recherches après tout, non à comprendre, mais à faire de la rhétorique, une prestation théâtrale, une séance de prestidigitation, que sais-je... à faire le beau !?

Et oui, dans la mesure monsieur Savonarol où tu ne réponds pas aux commentaires, aux objections, aux questions ou aux réticences qui te sont adressés, cela laisse entendre qu'il n'y a pas vraiment discussion philosophique, ce pourquoi tu es censé être là dans cette rubrique de Forum.fr, me trompe-je ?

cordialement,

J'avais commencé à te répondre sérieusement, mais comme je déteste ce genre de petites colères et ta manière de m'interpeller comme un marin soûl, je vais te laisser trépigner.

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Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

À ce train-là, tout engagement, même celui qui consiste à choisir de vivre est une fuite. La vie nous lie à des instincts, à des conditionnements, à des prédispositions, à des contingences. Il faudrait alors dire avec Schopenhauer que la seule liberté, c'est celle qui consiste à s'abîmer dans un néant contemplatif, car seul cet abîmement nous laisse libre de toute entrave.

À partir du moment où l’on admet que la liberté peut inclure l’engagement, alors il faut admettre du même coup que la liberté peut aussi inclure une sorte de fuite, pour autant que l’on accepte d’appeler « fuite » toute posture qui ne relève pas d’un néant contemplatif et qui suppose des entraves.

Justement, est-ce que la vie en couple relève de l'instinct ? Non, ça n'a pas toujours fonctionné de cette manière (rien que dans l'exemple de nos grand-parents, ou si on regarde au-delà de nos frontières, il y eut des époques où l'homme et la femme mariées ne se conduisaient pas "en couple" dans la vie civile. Monsieur avait ses occupations, madame les siennes, et leur cercle privée relevait de l'intime (sexe+famille) non des loisirs, et ni même de l'éducation des gosses.

Du coup, est-ce la vie en couple est une prédisposition ? Pas sûr, en tout cas on a des tas d'exemple du contraire dans l'histoire de notre civilisation humaine. Le couple tel qu'on le connait aujourd'hui ne devient une finalité à atteindre que dans la 2eme partie du XXeme siècle, et en occident.

Développer son individualité suppose nécessaire que l’on s’engage dans des processus dont qui ultimement nous échappent en bonne partie, et que l’on peut donc interpréter comme des moyens de fuite. Quant à moi, je ne l’interprète pas de la même manière et j’affirme qu’être libre, que développer son individualité, cela consiste beaucoup à « se laisser vivre » par la vie.

Bien sûr mais le processus du couple (vivre avec une personne, partager sa vie, ses occupations, ses loisirs, ses passions avec elle) est relativement récent, on pourrait même le nommer "mode". Peut on pour autant dire que tous ces gens qui ont vécu au siècle dernier où le couple n'était pas une finalité, un modèle de réussite sociale/sentimentale ont raté leur vie ?

Ce que je veux dire, c'est que peux comprendre la volonté de deux personnes qui s'aiment de vivre ensemble, mais ce modèle est récent et il s'impose à tous comme étant l'objectif à atteindre. Il conditionne l'idée de couple comme une finalité, un but à atteindre, un exemple de réussite, un moyen d'insertion sociale, une béquille, et marginalise de fait ceux qui considèreraient qu'il peut y avoir épanouissement hors de ce contexte, et que - ainsi que je le dis- ce modèle corrompt l'individualité au profit d'une entité homogène ou censée l'être car dictée comme telle par les moeurs de l'époque.

Cela dit, il me semble que le ton quelque peu métaphysique que tu as adopté en ouverture a quelque peu faussé ton intention polémique. Si je te décode bien, il s’agissait plus d’y aller d’une sorte de critique sociale à l’effet que trop souvent dans nos sociétés, le couple est vécu comme une sorte de vie prêt-à-porter pour les imbéciles qui ne savent pas ou qui ne veulent pas savoir qui ils sont. Et de même pour le fait de faire des enfants. Trop d’hommes et de femmes font des enfants pour meubler leur vie, pour se donner l’impression qu’ils ont une vie, qu’ils sont normaux, qu’ils ont réussi.

C’est cela qui est le point ici à mon sens : non pas le couple mais plutôt la manière dont nous vivons trop souvent le couple.

Seul toi sais me lire comme un livre ouvert :coeur:

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Membre, Posté(e)
Jim69 Membre 21 859 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

c'est ce que je pense moi je dirait que l'amour est scientifique.

T'as bien choisi ton avatar toi :)

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Membre, 34ans Posté(e)
Name Membre 2 076 messages
Forumeur Débutant‚ 34ans‚
Posté(e)

Oui, c'est vrai, je cherche un moyen de continuer cette conversation avec toi en dépit de tout intérêt pour le sujet lui-même. (je vais noyer le poisson en répondant un truc à deja utilisée)

Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute.

Impossible pour moi de l'oublier, c'est lui qui commande et on m'en fait bien trop souvent le reproche :sleep:

On pourrait te reprocher de mal t'en servir. Présenter des idée reçues comme originales et tenter de les imposer comme telles est indigne de ton intelligence.

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Justement, est-ce que la vie en couple relève de l'instinct ? Non, ça n'a pas toujours fonctionné de cette manière (rien que dans l'exemple de nos grands-parents, ou si on regarde au-delà de nos frontières, il y eut des époques où l'homme et la femme mariées ne se conduisaient pas "en couple" dans la vie civile. Monsieur avait ses occupations, madame les siennes, et leur cercle privée relevait de l'intime (sexe+famille) non des loisirs, et ni même de l'éducation des gosses.

Du coup, est-ce la vie en couple est une prédisposition ? Pas sûr, en tout cas on a des tas d'exemple du contraire dans l'histoire de notre civilisation humaine. Le couple tel qu'on le connait aujourd'hui ne devient une finalité à atteindre que dans la 2eme partie du XXème siècle, et en occident.

Je n’ai pas spécifiquement dit que le couple relevait de l’instinct. Il fort possible que la forme actuelle de l’amour (appelons amour tout le processus social qui se développe autour de la sexualité) relève de simples conditionnements sociaux.

Dans tous les cas, le couple d’aujourd’hui n’est en effet pas un absolu. Mais qu’est-ce que cela prouve ? Cela fait-il du couple d’aujourd’hui un modèle inepte ? Peut-être est-il au contraire un modèle tout à fait apte à répondre aux exigences du monde d’aujourd’hui.

Ce que je veux dire, c'est que peux comprendre la volonté de deux personnes qui s'aiment de vivre ensemble, mais ce modèle est récent et il s'impose à tous comme étant l'objectif à atteindre. Il conditionne l'idée de couple comme une finalité, un but à atteindre, un exemple de réussite, un moyen d'insertion sociale, une béquille, et marginalise de fait ceux qui considèreraient qu'il peut y avoir épanouissement hors de ce contexte

On ne peut assurément pas empêcher l’exception d’être exceptionnelle, ou l’inhabituel d’être inhabituel. Les problèmes commencent plutôt à partir du moment où il y a intolérance.

, et que - ainsi que je le dis- ce modèle corrompt l'individualité au profit d'une entité homogène ou censée l'être car dictée comme telle par les mœurs de l'époque.

Tout à fait.

L’idée n’est pas tant de fuir le couple que d’être conscient de ce que tu dis : que notre époque met de l’avant un modèle de couple qui n’est pas absolu, qu’il y a une pression sociale pour que nous nous moulions à ce modèle, que nos conditionnements vont aussi dans ce sens, et que d’autres alternatives sont possibles. Si je suis conscient de ceci et que je choisis tout de même le couple d’aujourd’hui, alors qui pourra me dire que je ne suis pas authentique ? Ou que je ne suis qu’un mouton ? Ou plutôt : on pourra bien dire ce que l’on voudra, que je suis un mouton ou que je ne suis pas authentique, mais moi je sais, et parce que je sais, je pourrai leur sourire et leur faire des yeux perçants.

Encore qu’il faille aussi passer le test du cynisme. Car je puis très bien choisir le couple mais d’une manière cynique, sans y croire vraiment au fond. Le cas du cynique est le pire cas, car il fait de la non-authenticité un choix. Au moins, les autres ont l’excuse de l’ignorance. Mais encore là, se pose le cas du cynisme de l’ignorance. C’est un cas encore pire. Il est si immonde que j’hésite à en parler. C’est le cas où l’ignorance résulte d’un choix, et donc où la non-authenticité résulte d’un double choix. Non-authentique jusqu’à la moelle, pourrait-on dire.

Seul toi sais me lire comme un livre ouvert :coeur:

Voilà pourquoi il y a des âmes sœurs Chouchou.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 6 011 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

J'avais commencé à te répondre sérieusement, mais comme je déteste ce genre de petites colères et ta manière de m'interpeller comme un marin soûl, je vais te laisser trépigner.

Je vois, le diagnostic est donc plus grave que ce que j'avais pronostiqué... :smile2:

Je t'invite à envisager les choses ainsi, cela te simplifiera l'existence car je te prémâche ta réflexion à venir: Vois en DdM un représentant de Yoda, et en moi celui de Dark Vador, du coté obscur donc, je peux difficilement m'exprimer plus simplement.

Par contre j'ai vu que tu as fait une réponse sérieuse à DdM, je m'en contenterai dans un premier temps, ce n'est pas non plus un cas désespéré, et reviendrai ou pas saouler mon monde, comme tu dis.

Mes condoléances pour ton hémisphère droit ou gauche...

( P.S.: J'excrète un effet caméléon sur ce coup )

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Membre, Posté(e)
Petitpepin Membre 783 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

le processus du couple (vivre avec une personne, partager sa vie, ses occupations, ses loisirs, ses passions avec elle) est relativement récent, on pourrait même le nommer "mode". Peut on pour autant dire que tous ces gens qui ont vécu au siècle dernier où le couple n'était pas une finalité, un modèle de réussite sociale/sentimentale ont raté leur vie ?

Ce que je veux dire, c'est que peux comprendre la volonté de deux personnes qui s'aiment de vivre ensemble, mais ce modèle est récent et il s'impose à tous comme étant l'objectif à atteindre. Il conditionne l'idée de couple comme une finalité, un but à atteindre, un exemple de réussite, un moyen d'insertion sociale, une béquille, et marginalise de fait ceux qui considèreraient qu'il peut y avoir épanouissement hors de ce contexte, et que - ainsi que je le dis- ce modèle corrompt l'individualité au profit d'une entité homogène ou censée l'être car dictée comme telle par les moeurs de l'époque.

Bonjour,

Je me permets une légère incursion dans ce dialogue : je crois qu'il serait hâtif de réduire le couple tel que défini (objectif à atteindre, modèle idéal) à une simple mode. Du point de vue sociologique, face à un tendance de cette ampleur il convient de douter (au minimum) de son caractère contingent pour s'interroger sur les raisons matérielles, notamment, qui peuvent l'entretenir, peut-être même l'expliquer. Par exemple, j'ai tendance à penser que l'explosion du nombre des divorces est partiellement, mais en grande partie, dû au simple fait que l'individu est aujourd'hui en mesure de vivre seul ; l'homme du passé ne l'était pas. Bien entendu, une telle explication est aussitôt taxée de simpliste, on me soupçonne de vouloir réduire l'homme à une somme de détermination, on m'accuse de négliger les détails, de faire des généralités et d'être caricatural. Il n'empêche.De la même manière, plutôt que la peur de soi-même, qui me semble une cause bien éloignée, a priori, je pencherai sur des choses plus immédiates, plus bassement matérielles, en gardant à l'esprit que l'être humain n'est pas encore tout à fait transformé, qu'il a besoin de l'autre, de ce contact, de cette communion que lui permet aujourd'hui de conserver le couple, comme un survivance, une relique de son ancien monde.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 6 011 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

j'ai tendance à penser que l'explosion du nombre des divorces est partiellement, mais en grande partie, dû au simple fait que l'individu est aujourd'hui en mesure de vivre seul ; l'homme du passé ne l'était pas.

Si je peux me permettre également une remarque, si effectivement vivre n'est plus conditionné/subordonné à la vie communautaire, dans ce cas, logiquement, on ne ressentirait pas non plus le besoin/envie de se marier, non ? Et il n'y aurait plus de divorce, puisque plus de mariage !

J'avais émis d'autres hypothèses à ce sujet, centrées sur la non satisfaction sexuelle ( attirance ) et la non reconnaissance/rejet de l'évolution de l'autre ( dégoût ), dans les deux cas cela se rapporte à une cause individualiste également. Au début de la relation l'attirance est grande et le dégoût faible, puis les choses peuvent en venir à s'inverser plus ou moins rapidement.

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Membre, Posté(e)
Petitpepin Membre 783 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Ce n'est pas le sujet mais non, la possibilité matérielle de vivre seul - mais aussi, dans une certaine mesure, l'injonction à vivre pour soi - n'est pas comparable, comme cause, au dégout de l'autre, à l'évolution de l'attirance, etc. Pour le reste (donc il n'y aurait plus de mariage) il faut lire la suite de mon message et considérer également l'inertie des traditions (et puis, également, cet élément important qu'est la reproduction). Votre proposition n'est pas logique.

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

Il faut distinguer le sens logique du sens moral.

Au sens logique, nous ne pouvons en effet qu'être nous-mêmes. Même si je trahis mes désirs, que je mens, que je suis malheureux ou névrosé, je suis ce que je suis.

Au sens moral par contre, on part de la problématique donnée où un être est malgré lui placé dans des conditions de vie fortuites, dans des conditionnements, des circonstances, des contingences, et où ces facteurs induisent dans l'esprit de cet être une insatisfaction qui elle-même induit une recherche d'authenticité. L'être-soi-même se définira alors comme un processus où l'être tente non pas nécessairement d'éliminer les contingences, conditionnements et autres circonstances, mais du moins de se les approprier.

À partir de là, pour définir plus loin le concept d'individualité, il faudrait se lancer dans une étude physiologique de l'authenticité, permettant d'établir des critères à partir desquels on reconnaît un être qui est bien engagé dans son processus d'individuation.

S'il est une illusion dont nous devrions je pense nous départir c'est bien celle selon laquelle il serait possible de dépasser les contingences ou les conditionnements dans nos existences. Nous sommes en quelque sorte condamnés aux conditionnements de toutes sortes, ne serait-ce que parce que le langage est un conditionnement et qu'il est l'outil de notre pensée, ou dirai-je même du simple fait que nous sommes condamnés à penser (y compris métaphysiquement), tandis que l'élan vers la vérité est toujours en partie intéressé, c'est à dire partial et conditionné.

Ce qui m'a toujours frappé chez les philosophes c'est cette tendance à faire de la solitude la condition de la lucidité, sans bien voir pourquoi il en serait ainsi plutôt qu'autrement. Cette quête du soi est la quête du vide qui nous habite tous fondamentalement et dont la plupart de nos activités, y compris intellectuelles, cherchent à nous distraire. Car si je ne suis pas moi, alors c'est qu'un Autre (objet ou être vivant) m'empêche d'être moi (étant donné que je ne me ferais pas spontanément obstacle à moi-même) et me fait violence pour réduire mes possibilités de choix à un instant t. Et de répondre alors que dans une situation donnée, il en va de ma capacité à rester moi que d'accepter la réduction de mon champ des possibles par cet Autre qui me contraint : car l'authenticité doit s'accompagner de lucidité sur soi et sur le monde environnant.

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