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5 ans de Covid : un autre récit est possible

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Marcuse

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Membre, 25ans Posté(e)
Marcuse Membre 621 messages
Forumeur expérimenté‚ 25ans‚
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Cette chronique analyse le récit dominant qui s’est installé, dans la presse comme dans les milieux militants. Un récit qui fait de la pandémie un épisode du passé, qui diabolise les mesures de réduction des risques et qui travestit les idéaux anti-autoritaires en revendications validistes individualistes. Ce contre-récit est aussi celui de cinq ans d’autodéfense sanitaire et de soin mutuel, et le refus d’abandonner le rêve d’un d’un « monde d’après » débarrassé du validisme et du capitalisme.

Fin mars 2025, un petit vent agite les plateaux médiatiques français : à l’approche du cinquième anniversaire du premier confinement, le Covid reprend une place significative dans les actualités nationales. Les éditions spéciales sur la pandémie s’enchaînent, la reléguant toutes au passé que représentent les confinements, les couvre feux, le passe sanitaire, les obligations de port du masque et vaccinales. Autrement dit, la commémoration assume la double fonction de réduire la pandémie à ses premiers mois et d’assimiler la nécessaire réponse de santé publique aux errements autoritaires d’une classe dirigeante paniquée. Un tout autre récit de ces cinq années de Covid peut et doit être écrit : les personnes engagées dans les associations de malades comme dans l’autodéfense sanitaire ne se sont pas privées de le rappeler avec force en ce début de printemps, comme dans les 62 mois précédents.

Une pandémie ne se finit pas parce que vous en avez fini avec elle

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Membre, Posté(e)
Axo lotl Membre 19 195 messages
Maitre des forums‚
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Il y a 9 heures, Marcuse a dit :

Cette chronique analyse le récit dominant qui s’est installé, dans la presse comme dans les milieux militants. Un récit qui fait de la pandémie un épisode du passé, qui diabolise les mesures de réduction des risques et qui travestit les idéaux anti-autoritaires en revendications validistes individualistes. Ce contre-récit est aussi celui de cinq ans d’autodéfense sanitaire et de soin mutuel, et le refus d’abandonner le rêve d’un d’un « monde d’après » débarrassé du validisme et du capitalisme.

Fin mars 2025, un petit vent agite les plateaux médiatiques français : à l’approche du cinquième anniversaire du premier confinement, le Covid reprend une place significative dans les actualités nationales. Les éditions spéciales sur la pandémie s’enchaînent, la reléguant toutes au passé que représentent les confinements, les couvre feux, le passe sanitaire, les obligations de port du masque et vaccinales. Autrement dit, la commémoration assume la double fonction de réduire la pandémie à ses premiers mois et d’assimiler la nécessaire réponse de santé publique aux errements autoritaires d’une classe dirigeante paniquée. Un tout autre récit de ces cinq années de Covid peut et doit être écrit : les personnes engagées dans les associations de malades comme dans l’autodéfense sanitaire ne se sont pas privées de le rappeler avec force en ce début de printemps, comme dans les 62 mois précédents.

Une pandémie ne se finit pas parce que vous en avez fini avec elle

Elle se finit quand l'OMS des spécialistes explique qu'elle l'est et pour ma part je ferai davantage confiance aux connaissances de médecins et chercheurs qu'à un media composé de bénévoles dont on ne sert rien ni en terme de compétences journalistes,  ni en termes de connaissances scientifiques.

 

Edit : j'ai été survolé leurs articles, ah oui on voit mieux à qui on a à faire. La neutralité ce n'est pas leur priorité. 

 

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Membre, 58ans Posté(e)
G6K972 Membre 2 128 messages
Forumeur vétéran‚ 58ans‚
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Il y a 9 heures, Marcuse a dit :

Cette chronique analyse le récit dominant qui s’est installé, dans la presse comme dans les milieux militants. Un récit qui fait de la pandémie un épisode du passé, qui diabolise les mesures de réduction des risques et qui travestit les idéaux anti-autoritaires en revendications validistes individualistes. Ce contre-récit est aussi celui de cinq ans d’autodéfense sanitaire et de soin mutuel, et le refus d’abandonner le rêve d’un d’un « monde d’après » débarrassé du validisme et du capitalisme.

Fin mars 2025, un petit vent agite les plateaux médiatiques français : à l’approche du cinquième anniversaire du premier confinement, le Covid reprend une place significative dans les actualités nationales. Les éditions spéciales sur la pandémie s’enchaînent, la reléguant toutes au passé que représentent les confinements, les couvre feux, le passe sanitaire, les obligations de port du masque et vaccinales. Autrement dit, la commémoration assume la double fonction de réduire la pandémie à ses premiers mois et d’assimiler la nécessaire réponse de santé publique aux errements autoritaires d’une classe dirigeante paniquée. Un tout autre récit de ces cinq années de Covid peut et doit être écrit : les personnes engagées dans les associations de malades comme dans l’autodéfense sanitaire ne se sont pas privées de le rappeler avec force en ce début de printemps, comme dans les 62 mois précédents.

Une pandémie ne se finit pas parce que vous en avez fini avec elle

De ce fait devons-nous nous autodicipliner, c'est à dire, rester confiné chez soi, porter un masque chirurgical en permanence dés qu’on sort de chez soi, ne plus nous approcher a plus de 3 mètres les uns des autres, avoir des passes sanitaires, ou être vacciné pour fréquenter les lieux publics, ou, avoir le droit de se rendre sur son lieu de travail, au supermarché, etc, etc, éviter les regroupement de plus de trois personnes, payer 135€ d’amende pour tous non respects de ces consignes, et patati et patata... Ça risque d'être tendu cette fois... ou, pas finalement, on est rodé.:geek:

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Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 17 561 messages
Forumeur confit,
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Il y a 20 heures, Marcuse a dit :

Ce contre-récit est aussi celui de cinq ans d’autodéfense sanitaire et de soin mutuel, et le refus d’abandonner le rêve d’un d’un « monde d’après » débarrassé de la validité du capitalisme.

Que les informations et les nouvelles dont nous sommes affublées en permanence, via les médias, via les réseaux sociaux, aient pour objectif de nous influencer, est tout à fait juste et exact.

Ces informations que nous appelons « fake news » contiennent souvent une toute petite part de vérité, donnant de la vraisemblance au sérieux de cette communication. (ce sont les plus sujettes à cautions et les plus dangereuses)

Toute information fait appel à notre réflexion, à un triage, à notre recoupement d’informations gravitant autour, à notre jugement personnel, à nos sentiments, qui comme chacun le sait ne sont pas totalement infaillible.

S’imaginer que toutes les informations sont fausses ou bien que toutes les informations sont vraies, est aussi absurde dans un cas comme dans l’autre.

Les benêts qui croient que tous ce qu'on leur dit est vrai, mais aussi à tous ce qu'on leur dit est faux, comptez vous…

Mon petit Marcuse, j'ai l'impression que vous appartenez à la seconde catégorie ! :D

Modifié par Enchantant
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Membre, Posté(e)
Pierrot89 Membre 9 238 messages
Maitre des forums‚
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Le 25/05/2025 à 08:33, G6K972 a dit :

De ce fait devons-nous nous autodicipliner, c'est à dire, rester confiné chez soi, porter un masque chirurgical en permanence dés qu’on sort de chez soi, ne plus nous approcher a plus de 3 mètres les uns des autres, avoir des passes sanitaires, ou être vacciné pour fréquenter les lieux publics, ou, avoir le droit de se rendre sur son lieu de travail, au supermarché, etc, etc, éviter les regroupement de plus de trois personnes, payer 135€ d’amende pour tous non respects de ces consignes, et patati et patata... Ça risque d'être tendu cette fois... ou, pas finalement, on est rodé.:geek:

Réveillez vous, tout cela est terminé depuis 2022, enlevez votre masque et respirez.

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Membre, 25ans Posté(e)
Marcuse Membre 621 messages
Forumeur expérimenté‚ 25ans‚
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Le confinement, de l’obéissance au silence

L’enfermement du printemps 2020 constitue l’une des expériences humaines les plus marquantes et les moins débattues de ces dernières années. Face au virus, nombre d’États ont refusé d’instaurer la réclusion stricte imposée aux Italiens ou aux Espagnols, sans pour autant que la mortalité augmente. En France, l’état d’exception sanitaire et son respect interrogent : pourquoi et comment a-t-on obéi ?

Durant cinquante-cinq jours, du 17 mars au 10 mai 2020, la liberté de déplacement fut suspendue en France. Pour freiner la propagation d’une pandémie qui menaçait de déborder les capacités hospitalières, le gouvernement ordonna l’enfermement de la population : à l’exception de certains travailleurs, chacun devait, sous peine d’amende et jusqu’à nouvel ordre, rester chez soi. Seul le remplissage d’une attestation permettait de déroger, sous conditions strictes, à l’interdiction de sortie. Des milliers d’arrêtés — préfectoraux, municipaux — renchérirent sur les règles nationales par l’instauration de couvre-feux ou de limitations locales d’achats et, presque partout, par une fermeture administrative d’espaces naturels (parcs urbains mais aussi forêts, massifs, rives et plages). L’urgence sanitaire justifia également le déploiement dans l’ensemble des départements métropolitains de moyens de surveillance et de répression inédits. Un amendement au projet de loi d’urgence Covid-19, voté le 19 mars 2020, autorisa les policiers municipaux et les gardes champêtres à verbaliser eux-mêmes pour non-respect des règles de sortie. Au terme de l’expérience, l’ensemble des forces de l’ordre avaient réalisé pas moins de 21 millions de contrôles et verbalisé 1,1 million de personnes.

La parenthèse s’est refermée, cinq années ont passé sans que le moindre débat national interroge ce qui s’est joué dans ce choix d’un confinement dur. Par contraste, la gestion gouvernementale de la même pandémie, notamment la question des atteintes aux libertés publiques, nourrit une controverse fiévreuse en Allemagne, alors même que les interdits y furent bien moins marqués qu’en France.À Paris, les deux rapports parlementaires — nos 3053 et 3633 — qui évaluent dès 2020 la gestion de la crise sanitaire ne mentionnent pas l’attestation dérogatoire de sortie et ne discutent pas non plus le bien-fondé du bouclage des espaces naturels. À leur suite, les conclusions du rapport de la mission indépendante nationale sur l’évaluation de la gestion de la crise Covid-19 — aussi précieux que passé inaperçu — restent tout aussi discrètes sur le volet régalien de la crise (1). Le sujet n’émeut guère les instances qui structurent d’ordinaire le débat public. Bien sûr, pendant le confinement, des articles mentionnent les contrôles ou les amendes, mais leur addition ne débouche sur aucun examen systématique, après coup au moins, de l’état d’exception sanitaire. On observe par ailleurs une quasi-absence de tribunes ou de pétitions portant sur l’approche policière de la crise, ses conséquences en matière de limitation des libertés publiques. Et le constat reste identique si l’on se tourne vers les milliers de notes que les partis politiques, syndicats, cercles de réflexion et fondations ont consacrées à la pandémie.

sorties sous surveillance

https://www.monde-diplomatique.fr/2025/03/BOULAKIA/68102

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Membre, Posté(e)
Pierrot89 Membre 9 238 messages
Maitre des forums‚
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Le 03/06/2025 à 22:27, Marcuse a dit :

Le confinement, de l’obéissance au silence

L’enfermement du printemps 2020 constitue l’une des expériences humaines les plus marquantes et les moins débattues de ces dernières années. Face au virus, nombre d’États ont refusé d’instaurer la réclusion stricte imposée aux Italiens ou aux Espagnols, sans pour autant que la mortalité augmente. En France, l’état d’exception sanitaire et son respect interrogent : pourquoi et comment a-t-on obéi ?

Durant cinquante-cinq jours, du 17 mars au 10 mai 2020, la liberté de déplacement fut suspendue en France. Pour freiner la propagation d’une pandémie qui menaçait de déborder les capacités hospitalières, le gouvernement ordonna l’enfermement de la population : à l’exception de certains travailleurs, chacun devait, sous peine d’amende et jusqu’à nouvel ordre, rester chez soi. Seul le remplissage d’une attestation permettait de déroger, sous conditions strictes, à l’interdiction de sortie. Des milliers d’arrêtés — préfectoraux, municipaux — renchérirent sur les règles nationales par l’instauration de couvre-feux ou de limitations locales d’achats et, presque partout, par une fermeture administrative d’espaces naturels (parcs urbains mais aussi forêts, massifs, rives et plages). L’urgence sanitaire justifia également le déploiement dans l’ensemble des départements métropolitains de moyens de surveillance et de répression inédits. Un amendement au projet de loi d’urgence Covid-19, voté le 19 mars 2020, autorisa les policiers municipaux et les gardes champêtres à verbaliser eux-mêmes pour non-respect des règles de sortie. Au terme de l’expérience, l’ensemble des forces de l’ordre avaient réalisé pas moins de 21 millions de contrôles et verbalisé 1,1 million de personnes.

La parenthèse s’est refermée, cinq années ont passé sans que le moindre débat national interroge ce qui s’est joué dans ce choix d’un confinement dur. Par contraste, la gestion gouvernementale de la même pandémie, notamment la question des atteintes aux libertés publiques, nourrit une controverse fiévreuse en Allemagne, alors même que les interdits y furent bien moins marqués qu’en France.À Paris, les deux rapports parlementaires — nos 3053 et 3633 — qui évaluent dès 2020 la gestion de la crise sanitaire ne mentionnent pas l’attestation dérogatoire de sortie et ne discutent pas non plus le bien-fondé du bouclage des espaces naturels. À leur suite, les conclusions du rapport de la mission indépendante nationale sur l’évaluation de la gestion de la crise Covid-19 — aussi précieux que passé inaperçu — restent tout aussi discrètes sur le volet régalien de la crise (1). Le sujet n’émeut guère les instances qui structurent d’ordinaire le débat public. Bien sûr, pendant le confinement, des articles mentionnent les contrôles ou les amendes, mais leur addition ne débouche sur aucun examen systématique, après coup au moins, de l’état d’exception sanitaire. On observe par ailleurs une quasi-absence de tribunes ou de pétitions portant sur l’approche policière de la crise, ses conséquences en matière de limitation des libertés publiques. Et le constat reste identique si l’on se tourne vers les milliers de notes que les partis politiques, syndicats, cercles de réflexion et fondations ont consacrées à la pandémie.

sorties sous surveillance

https://www.monde-diplomatique.fr/2025/03/BOULAKIA/68102

Mis à part d'un confinement trop tardif en France, le manque de lits, le manque de masques protecteurs et de respirateurs, gestion en EHPAD... en début de la pandémie, la politique sanitaire de la France lors du Covid a été relativement efficace ce qui a permis de limiter le nombre de décès par rapport à certains de nos voisins (Royaume Uni, Italie, USA, Pérou, Brésil, Inde ...

 

La vaccination lorsqu'elle a été disponible a eu un grand succès, en particulier chez les personnes âgées à faiblesse immunitaire.

 

 

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  • 4 semaines après...
Membre, 25ans Posté(e)
Marcuse Membre 621 messages
Forumeur expérimenté‚ 25ans‚
Posté(e)

04/2020
À Paris, Frédérique Calandra, la maire PS du 20ème arrondissement, demande aux habitants d'arrêter d'appeler pour dénoncer le non-respect du confinement.

Les appels encombrent le 17, réservé aux appels d'urgence.

 

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  • 2 mois après...
Membre, 25ans Posté(e)
Marcuse Membre 621 messages
Forumeur expérimenté‚ 25ans‚
Posté(e)

Le grand enfermement était-il nécessaire ?

Au printemps 2020, le premier confinement sanitaire fait partie des très rares sujets sur lesquels tout le monde exprime une opinion, souvent assez tranchée. Et qui s’appuie sur un horizon et des exemples limités : la gestion « totalitaire » chinoise, le « laxisme » suédois, les décisions erratiques de MM. Donald Trump aux États-Unis ou Jair Bolsonaro au Brésil. Au milieu, un flou marécageux dans lequel se dessinerait quelque chose comme un modèle mondial de gestion de la pandémie mélangeant avec plus ou moins de dureté une fermeture des frontières, des écoles, des commerces et des lieux de travail « non essentiels », une interdiction des rassemblements et des événements publics, et enfin une assignation à résidence avec contrôle policier.

Cinq ans plus tard, l’image a gagné en netteté. Face à une même situation de grande incertitude (« Nous devons prendre 100 % des décisions avec 50 % du savoir », disait à l’époque le premier ministre néerlandais), les gouvernements ont opté pour des politiques parfois très différentes. Ce constat soulève une question à la fois simple et essentielle : le choix d’un enfermement strict était-il inévitable ? Autrement dit, la dureté des mesures prises a-t-elle conduit à empêcher la progression mortelle du Covid-19, ou d’autres solutions, moins restrictives sur le plan des libertés publiques, ont-elles abouti à de meilleurs résultats ? Y répondre n’a pas pour objet de « refaire le match », mais d’inviter à réfléchir à ce que l’on fait quand on suspend l’État de droit, fût-ce au nom de politiques de protection sanitaire.

Quelques semaines après le début de la pandémie, de nombreuses équipes de chercheurs ont commencé à archiver et classer les politiques sanitaires, pour les publier sous forme de bases de données librement accessibles (1). Mais il faut, pour les analyser, lever un malentendu sur le terme même de « confinement » — en anglais, lockdown. Utilisé dans de nombreuses recherches, il désigne pêle-mêle la fermeture des écoles, celle des frontières, l’interdiction des rassemblements et l’assignation à domicile. Dans ces conditions, on serait bien en peine de trouver un pays non confiné au printemps 2020, la plupart ayant adopté au moins l’une de ces dispositions.

Dans un sens plus restrictif, le confinement se rapporte à l’assignation à domicile (stay-at-home order), c’est-à-dire l’interdiction de sortir de chez soi sauf exception et la vérification par les forces de l’ordre du bien-fondé des sorties : une situation « à la française », où toute personne désirant sortir doit alors se munir d’une attestation de déplacement dérogatoire précisant l’identité du porteur, son adresse, la date, l’heure et le motif, incluant la possibilité de faire de l’exercice physique une fois par jour. En Europe, une minorité de pays — dont la France, l’Italie et la Grèce — en font l’expérience. D’autres, comme l’Espagne ou la Serbie, n’imposent pas d’attestation mais refusent les promenades. La plupart des États du nord de l’Europe (Danemark, Norvège, Pays-Bas, Suède, Islande) et la majorité des Länder allemands ne réglementent pas les sorties, tout en interdisant les rassemblements — sans toutefois que la police puisse demander aux habitants ce qu’ils font dehors. Enfin, si les autorités du Royaume-Uni ou de la Belgique n’imposent aucune limite aux promenades, ils exigent leur justification : les sorties sont libres de facto.

La mise en œuvre s’écarte parfois des règles : certains États ayant pris des mesures strictes, comme l’Ukraine, ne répriment guère les infractions. En Europe, l’Espagne (1 million d’amendes, à 601 euros pour la première infraction) (2), la France (1,1 million) et l’Italie (420 000) occupent le podium de la répression. Si l’on rapporte les amendes au nombre d’habitants, le risque de verbalisation au printemps 2020 était cinquante-six fois moins élevé au Royaume-Uni qu’en France, où toute personne présente dans l’espace public apparaissait comme un contrevenant potentiel.

Les données de géolocalisation des smartphones agrégées et publiées par Google pendant la pandémie offrent une bonne image du niveau de rigueur des enfermements dans chaque pays. Leur analyse montre par exemple l’évolution de la fréquentation des magasins « essentiels » et « non essentiels », des espaces verts ainsi que du temps moyen passé au domicile par rapport à une période de référence en janvier-février 2020. Du 1er mars au 1er juin 2020, trois groupes de pays européens se différencient. En Italie, en Espagne et en France, la fréquentation des espaces verts baisse de 25 à 50 % par rapport au cœur de l’hiver. Au Royaume-Uni, elle reste stationnaire. En Allemagne, aux Pays-Bas, en Lituanie, en Norvège, en Finlande, en Suède ou au Danemark, elle augmente de 35 à 80 %, comme lors d’un printemps normal. Ainsi, tandis que Français, Italiens et Espagnols demeurent rigoureusement claustrés, une partie significative des populations européennes se promènent librement. Pour autant, la propagation du virus et la mortalité ont-elles été plus élevées en leur sein ?

 

https://www.monde-diplomatique.fr/2025/03/BOULAKIA/68143

 

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Membre, 55ans Posté(e)
Danoketian Membre 17 167 messages
Maitre des forums‚ 55ans‚
Posté(e)
il y a 12 minutes, Marcuse a dit :

Le grand enfermement était-il nécessaire ?

Au printemps 2020, le premier confinement sanitaire fait partie des très rares sujets sur lesquels tout le monde exprime une opinion, souvent assez tranchée. Et qui s’appuie sur un horizon et des exemples limités : la gestion « totalitaire » chinoise, le « laxisme » suédois, les décisions erratiques de MM. Donald Trump aux États-Unis ou Jair Bolsonaro au Brésil. Au milieu, un flou marécageux dans lequel se dessinerait quelque chose comme un modèle mondial de gestion de la pandémie mélangeant avec plus ou moins de dureté une fermeture des frontières, des écoles, des commerces et des lieux de travail « non essentiels », une interdiction des rassemblements et des événements publics, et enfin une assignation à résidence avec contrôle policier.

Cinq ans plus tard, l’image a gagné en netteté. Face à une même situation de grande incertitude (« Nous devons prendre 100 % des décisions avec 50 % du savoir », disait à l’époque le premier ministre néerlandais), les gouvernements ont opté pour des politiques parfois très différentes. Ce constat soulève une question à la fois simple et essentielle : le choix d’un enfermement strict était-il inévitable ? Autrement dit, la dureté des mesures prises a-t-elle conduit à empêcher la progression mortelle du Covid-19, ou d’autres solutions, moins restrictives sur le plan des libertés publiques, ont-elles abouti à de meilleurs résultats ? Y répondre n’a pas pour objet de « refaire le match », mais d’inviter à réfléchir à ce que l’on fait quand on suspend l’État de droit, fût-ce au nom de politiques de protection sanitaire.

Quelques semaines après le début de la pandémie, de nombreuses équipes de chercheurs ont commencé à archiver et classer les politiques sanitaires, pour les publier sous forme de bases de données librement accessibles (1). Mais il faut, pour les analyser, lever un malentendu sur le terme même de « confinement » — en anglais, lockdown. Utilisé dans de nombreuses recherches, il désigne pêle-mêle la fermeture des écoles, celle des frontières, l’interdiction des rassemblements et l’assignation à domicile. Dans ces conditions, on serait bien en peine de trouver un pays non confiné au printemps 2020, la plupart ayant adopté au moins l’une de ces dispositions.

Dans un sens plus restrictif, le confinement se rapporte à l’assignation à domicile (stay-at-home order), c’est-à-dire l’interdiction de sortir de chez soi sauf exception et la vérification par les forces de l’ordre du bien-fondé des sorties : une situation « à la française », où toute personne désirant sortir doit alors se munir d’une attestation de déplacement dérogatoire précisant l’identité du porteur, son adresse, la date, l’heure et le motif, incluant la possibilité de faire de l’exercice physique une fois par jour. En Europe, une minorité de pays — dont la France, l’Italie et la Grèce — en font l’expérience. D’autres, comme l’Espagne ou la Serbie, n’imposent pas d’attestation mais refusent les promenades. La plupart des États du nord de l’Europe (Danemark, Norvège, Pays-Bas, Suède, Islande) et la majorité des Länder allemands ne réglementent pas les sorties, tout en interdisant les rassemblements — sans toutefois que la police puisse demander aux habitants ce qu’ils font dehors. Enfin, si les autorités du Royaume-Uni ou de la Belgique n’imposent aucune limite aux promenades, ils exigent leur justification : les sorties sont libres de facto.

La mise en œuvre s’écarte parfois des règles : certains États ayant pris des mesures strictes, comme l’Ukraine, ne répriment guère les infractions. En Europe, l’Espagne (1 million d’amendes, à 601 euros pour la première infraction) (2), la France (1,1 million) et l’Italie (420 000) occupent le podium de la répression. Si l’on rapporte les amendes au nombre d’habitants, le risque de verbalisation au printemps 2020 était cinquante-six fois moins élevé au Royaume-Uni qu’en France, où toute personne présente dans l’espace public apparaissait comme un contrevenant potentiel.

Les données de géolocalisation des smartphones agrégées et publiées par Google pendant la pandémie offrent une bonne image du niveau de rigueur des enfermements dans chaque pays. Leur analyse montre par exemple l’évolution de la fréquentation des magasins « essentiels » et « non essentiels », des espaces verts ainsi que du temps moyen passé au domicile par rapport à une période de référence en janvier-février 2020. Du 1er mars au 1er juin 2020, trois groupes de pays européens se différencient. En Italie, en Espagne et en France, la fréquentation des espaces verts baisse de 25 à 50 % par rapport au cœur de l’hiver. Au Royaume-Uni, elle reste stationnaire. En Allemagne, aux Pays-Bas, en Lituanie, en Norvège, en Finlande, en Suède ou au Danemark, elle augmente de 35 à 80 %, comme lors d’un printemps normal. Ainsi, tandis que Français, Italiens et Espagnols demeurent rigoureusement claustrés, une partie significative des populations européennes se promènent librement. Pour autant, la propagation du virus et la mortalité ont-elles été plus élevées en leur sein ?

 

https://www.monde-diplomatique.fr/2025/03/BOULAKIA/68143

 

Ho pitin ça me paraît très loin cette paranoia qu'avaient beaucoup à l'époque. 

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