Aller au contenu

Les opinions arrêtées

Noter ce sujet


Savonarol

Messages recommandés

Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 119 messages
Forumeur expérimenté‚
Posté(e)

Non, ce n'est pas de ça qu'il s'agit ici, au contraire c'est une critique de la dérive qu'engendre un rationalisme excessif.

Par exemple, si j'ai bien saisi ce dont il est question, c'est comme une entreprise lambda qui rationalise sa production, comme c'est le cas depuis le début du siècle dernier, mais qui va aussi envisager ce qui peut se passer à coté de son activité première, comme de prendre des précautions pour ne pas être embêter par une attaque frontale, dissimuler une avarie, un vice, prendre un avocat lui donnant la marche à suivre pour être inattaquable juridiquement, ou faire artificiellement monter sa société pour qu'elle prenne de la valeur, avant de la céder, ou à l'inverse faire passer une fausse information pour que les concurrents s'effondrent suffisamment, etc.. On rationalise sur un autre ordre, comme on peut ranger des objets par famille dans des boites, puis ranger/organiser les boites elles-mêmes et ainsi de suite.

On en oublie toute valeur humaine, se fichant pas mal des conséquences ou des implications directes ou indirectes que ceci engendrera, humainement ou environnementalement, du moment que c'est profitable, à l'individu, aux groupes, à l'entreprise, aux actionnaires ou aux États.

Oui, Déjà, c'est tout à fait ça. Dans le cas de l'entreprise, le top du cynisme ces vingt dernières années, a été franchi avec l'invention par quelques esprits ingénieux de l"éthique de l'entreprise" dont l'objectif est de faire croire à une moralisation du monde du travail et que le but de l'entreprise ne serait pas d'accumuler des richesses. Ces entreprises ne font qu'instrumentaliser l'éthique pour en faire une source de profit et pour courcircuiter le contrôle étatique.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Membre, Enigmologue, Posté(e)
contrexemple Membre 6 293 messages
Enigmologue,
Posté(e)

Bonjour,

L’adhésion a une idée après explication de son auteur, repose (quand la preuve est bâtie sur la logique) sur l'incapacité du lecteur à trouver un contrexemple aux principes généraux sur lesquelles sont bâtis sa démonstration, or le fait qu'un autre à l'aide de principe qui nous semble tout aussi juste défende une théorie incompatible avec celle de l'autre auteur, montre seulement que tous ces principes ne sont pas vrais en toutes généralités et possède au moins un contrexemple.

C'est notre incapacité à trouver un contrexemple aux principe proposés (qui existe car 2 auteurs arrive à des conclusions contradictoire) qui fait notre adhésion.

Les philosophes honnêtes sont ceux qui donne explicitement les principes sur lesquels sont basés leurs raisonnements, sans les utilisés de manière implicites, mais je ne suis pas philosophe et je déteste la logique c'est à dire la prétention de pouvoir énoncé des affirmations universellement valide, sans révélation Divine.

Conclusion on a toujours à y gagner à connaître un contrexemple.

Modifié par contrexemple
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Chien Fou forumeur, 91ans Posté(e)
Promethee_Hades Membre 25 564 messages
91ans‚ Chien Fou forumeur,
Posté(e)

En publiant son Antimanuel de philosophie, Onfray a le mérite d'avoir proposé une alternative concrète et originale aux manuels officiels utilisés par les professeurs de philosophie en Première et Terminale.

Mon appréciation positive ne vaut donc que pour cet ouvrage de type bien particulier concernant la façon d'enseigner la philosophie de la façon la plus vivante possible.

Si l'intention d'Onfray est de rendre la philosophie accessible au néophyte, cela part d'un bon sentiment. Mais cela serait un leurre complet que de vouloir rendre la philosophie populaire. La philosophie ne peut qu'être impopulaire.

Sur cette question du populisme, je trouve préoccupant qu'Onfray devienne "le philosophe préféré" de certains militants populistes du Front National...

J'en profite pour répondre à Déjà utilisé sur sa demande d'éclaircissement relative au terme "kunisme". Dans la bouche de Guy Karl, ce terme signifie "cynisme antique", sans autre précision.

Si un philosophe crée un nouveau terme, c'est qu'il établit une distinction pertinente. C'est le cas de Peter Sloterdijk, pour qui ces deux termes ont deux sens bien précis ; le philosophe allemand oppose le kunisme (= cynisme antique) au cynisme moderne.

J'avais eu l'occasion de faire allusion à cette distinction, dans un ancien topic consacré à la lecture (archives philo du forum, p. 15) mais en m'embrouillant les pinceaux, puisqu'à l'époque, je signalais que j'allais lire l'ouvrage de Sloterdijk Critique de la raison cynique.

Bonjour Tison2feu, grosse poigne de mains.

Je te remercie beaucoup pour avoir fait l'éclairage nécessaire au sujet de ce barbarisme Kunisme. Je me suis en le lisant demandé ce que diable ce pouvait être, j'ai cherché et me suis rendu compte qu'il s'agissait tout simplement du cynisme celui fondé par Anthistène lui même comme Platon disciples de Socrate.

Ce mot m'a franchement agacé, un chien s'appelle un chien ( kuôn / κύων en grec ), quand au cynisme dit moderne c'est la mode des déviations des perversion qui n'a rien a voir avec le cynisme et traduit un manque total de connaissance de nos contemporains, nous vivons dans le règne des Jean Foutre se la pétant plus haut que leur cul en se déféquant sur le museau.

Quand à Michel Onfray, je l’apprécie dans son discours historique, non pas qu'il soit vraiment philosophique, de ce coté là, il amène rien, mais je trouve que c'est un historien de la philosophie qu'il remet aussi certaine pendules à l'heure sur bon nombre de dit philosophes, que sa culture sur le sujet est bonne.

Quand à Platon oui oui notre vaniteux Platon, il a un certain attrait son allégorie de la caverne a du vrai dans la mesure ou pour la comprendre ( en la vivant ) s'astreindre aux exercices psychiques couramment pratiqué par les philosophe antique, en plus du choix de ces exercices est des plus déterminant. Par ce que notre cher Démocrite a du les pratiquer lui aussi, et semble n'avoir pas laissé à la postérité la même perception. Pourtant Plotin lui l'affirme qu'il y a une réalité non perceptible au commun des hommes.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 119 messages
Forumeur expérimenté‚
Posté(e)

Bonjour,

L’adhésion a une idée après explication de son auteur, repose (quand la preuve est bâtie sur la logique) sur l'incapacité du lecteur à trouver un contrexemple aux principes généraux sur lesquelles sont bâtis sa démonstration, or le fait qu'un autre à l'aide de principe qui nous semble tout aussi juste défende une théorie incompatible avec celle de l'autre auteur, montre seulement que tous ces principes ne sont pas vrais en toutes généralités et possède au moins un contrexemple.

C'est notre incapacité à trouver un contrexemple aux principe proposés (qui existe car 2 auteurs arrive à des conclusions contradictoire) qui fait notre adhésion.

Les philosophes honnêtes sont ceux qui donne explicitement les principes sur lesquels sont basés leurs raisonnements, sans les utilisés de manière implicites, mais je ne suis pas philosophe et je déteste la logique c'est à dire la prétention de pouvoir énoncé des affirmations universellement valide, sans révélation Divine.

Conclusion on a toujours à y gagner à connaître un contrexemple.

Si tu faisais l'effort de bien lire mes dernières interventions, peut-être y trouverais-tu quelque contrexemple au pari de Pascal. Ce pari réduit toute pensée à de la pure stratégie. Ce pari ne laisse la place à aucune réflexion métaphysique/ontologique ou autre motif d'inclination à croire, mais seulement à la recherche du profit personnel, reposant sur l'existence hypothétique d'un jugement dernier après la mort, avec son système de récompenses et de punitions, etc.

Dans l'optique du pari, la morale est entièrement instrumentalisée par la recherche stratégique du profit personnel : tu n'agis pas dans le but d'être vertueux, mais dans le but d'être récompensé par des actions vertueuses.

J'ai une conception de la morale/éthique qui se situe aux antipodes de ta morale religieuse intéressée. Une conduite sera, à mes yeux, d'autant plus belle qu'elle tendra à être désintéressée.

Modifié par tison2feu
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Divers éléments, tirés (ou non) du bouquin de Sloterdijk :

Le kunique, le cynique antique, est un insolent, et parfois même un vulgaire, qui dresse cette vulgarité contre la montée de la haute théorie et des grands discours (platoniciens, notamment). C'est un résistant satyrique qui propose une « basse théorie » : celle du corps, celle de la réalité dans ce qu'elle a de plus terre-à-terre. À la théorie qui fait du mensonge une forme de vie, il oppose la vérité du corps. Un exemple moderne de kunisme : les femens : ces femmes qui se pavanent les seins nus lors d’événements publics – par exemple lors d'un discours de politicien, au nom d'une cause quelconque.

Le cynique moderne est un homme de la masse, discret, intelligent, c'est un « asocial intégré ». C'est un réaliste qui croit que le temps de la naïveté est terminé, et qui veille à ne pas être le dindon de la farce. Il estime plus que toute autre chose sa capacité à travailler. De fait, « depuis longtemps, les positions-clé de la société appartiennent au cynisme diffus. » Le cynisme se définit alors comme « la fausse conscience éclairée », la « conscience malheureuse modernisée ».

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 119 messages
Forumeur expérimenté‚
Posté(e)

Mais Tison, n'est-ce pas ainsi depuis la nuit des temps, à partir au moins de la maitrise du feu ? Ce savoir ancestral qui a fait basculer l'humanité à un autre degré de modification de son environnement.

L'évolution nous aurait conduit à toujours surenchérir, aujourd'hui perchée en haut de la courbe du rationalisme, mais qui pourtant n'est pas à son extremum, elle ne fait que croitre, et plus tard les choses auront encore empiré malheureusement. Car la raison seule n'est pas fautive, elle est manipulée par notre avarice, notre cupidité, notre insatiabilité en tout, nos pulsions, la jungle n'a juste fait que changer de forme, d'apparence, mais elle est toujours là, il suffit de voir lorsque la densité de circulation est importante, le comportement des automobilistes, qui se laissent aller à leur vraie nature, c'est édifiant.

Je suis pessimiste, et me dis que même si quelques bonnes âmes tentent de tirer la sonnette d'alarme, j'ai bien peur que cela fasse comme une maladie infectieuse peu virulente pour son hôte, avec très peu de foyers d'émergence, la pandémie n'aura pas lieu, dit autrement, ce n'est pas quelques philosophes disséminés dans le monde qui parviendront à promouvoir un changement, leurs paroles étant trop faiblardes et presque insignifiantes, en nombre, pour les autres.

Je suis moins pessimiste que toi, Déjà. Qui aurait pu imaginer une telle amélioration de la condition féminine (même si le combat est loin d'être terminé), en l'espace de moins d'un siècle ? Cela concerne la moitié de la population mondiale. Et maintenant que la femme a davantage accès au savoir et au pouvoir, elle pourra apporter des visions nouvelles du monde, pas seulement axée sur la raison et ses dérives hyperrationalistes mais, pourquoi pas ?, dans un rapport nouveau avec ce qui fait terriblement défaut à la raison, à savoir le sensible ?

Les gens sont perdus et blasés de tout, on court sans savoir où, ni pourquoi, mais on continue par ce que cela donne de la consistance, autrement c'est le vide, le néant, il n'y a plus aucun repère, tout change en permanence, dans un tel capharnaüm, il n'est pas surprenant, que les gens se tournent vers la seule chose de stable, eux-mêmes, avec son corollaire de dérapages, comme d'augmenter autant que possible, sa propre satisfaction, pour accroitre son relatif bienêtre, qui s'évapore en même temps que nous détruisons le substrat sur lequel le faire pousser, de donner de la valeur aux choses non matérielles, à des idées humanistes.

Ce désanchantement du monde provoque un repli sur soi. Dans l'exemple des réfugiés politiques arrivant en Europe, l'attitude de la France me semble à cet égard davantage représentative du cynisme moderne que celle de l'Allemagne. Une masse de cyniques français n'a de cesse de répéter "A chacun sa m**** !" Les Allemands ont davantage de difficulté à rompre définitivement avec le siècle des Lumières.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Enigmologue, Posté(e)
contrexemple Membre 6 293 messages
Enigmologue,
Posté(e)

Bonjour,

Si tu faisais l'effort de bien lire mes dernières interventions, peut-être y trouverais-tu quelque contrexemple au pari de Pascal. Ce pari réduit toute pensée à de la pure stratégie. Ce pari ne laisse la place à aucune réflexion métaphysique/ontologique ou autre motif d'inclination à croire, mais seulement à la recherche du profit personnel, reposant sur l'existence hypothétique d'un jugement dernier après la mort, avec son système de récompenses et de punitions, etc.

Dans l'optique du pari, la morale est entièrement instrumentalisée par la recherche stratégique du profit personnel : tu n'agis pas dans le but d'être vertueux, mais dans le but d'être récompensé par des actions vertueuses.

J'ai une conception de la morale/éthique qui se situe aux antipodes de ta morale religieuse intéressée. Une conduite sera, à mes yeux, d'autant plus belle qu'elle tendra à être désintéressée.

ma réponse :

Les personnes qui agissent de manière purement gratuite cela n'existe pas, on agit tous à la recherche de quelque chose (bien matériel ou immatériel), le reconnaître c'est faire un pas vers la sincérité.

Le plus proche de cela serait une personne qui cherche (dont le but est) à agir de manière gratuite, plus les autres le voient ainsi, plus elle en est satisfait, et quand les autres voient de l’intérêt dans telle ou telle action elle en est chagrinée.

Lis la suite de la conversation, pour avoir une réponse plus complète.

Bonne journée.

Modifié par contrexemple
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
nolibar Membre 1 217 messages
Forumeur survitaminé‚
Posté(e)

Non, ce n'est pas de ça qu'il s'agit ici, au contraire c'est une critique de la dérive qu'engendre un rationalisme excessif.

Par exemple, si j'ai bien saisi ce dont il est question, c'est comme une entreprise lambda qui rationalise sa production, comme c'est le cas depuis le début du siècle dernier, mais qui va aussi envisager ce qui peut se passer à coté de son activité première, comme de prendre des précautions pour ne pas être embêter par une attaque frontale, dissimuler une avarie, un vice, prendre un avocat lui donnant la marche à suivre pour être inattaquable juridiquement, ou faire artificiellement monter sa société pour qu'elle prenne de la valeur, avant de la céder, ou à l'inverse faire passer une fausse information pour que les concurrents s'effondrent suffisamment, etc.. On rationalise sur un autre ordre, comme on peut ranger des objets par famille dans des boites, puis ranger/organiser les boites elles-mêmes et ainsi de suite.

On en oublie toute valeur humaine, se fichant pas mal des conséquences ou des implications directes ou indirectes que ceci engendrera, humainement ou environnementalement, du moment que c'est profitable, à l'individu, aux groupes, à l'entreprise, aux actionnaires ou aux États.

Je trouve que c’est lui faire beaucoup trop d’honneur que d’accuser l’Homme d’hyper rationalisme.

Car je ne vois aucun hyper rationalisme dans l’organisation des 7 milliards d’humains habitant la planète Terre, ni d’hyper rationalisme dans la gestion des ressources de cette dernière.

Ni d’hyper rationalisme dans l’organisation du travail pour la production des biens de consommation nécessaires à l’ensemble des humains de la Planète ainsi que leur répartition.

Ni d’hyper rationalisme dans le contrôle des diverses populations d’êtres vivants pour éviter la disparition de certaines espèces et la surexploitation des ressources de la Planète.

Etc.

Il me semble que le terme d’hyper abruti conviendrait mieux pour qualifier l’Homme.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Je trouve que c’est lui faire beaucoup trop d’honneur que d’accuser l’Homme d’hyper rationalisme.

Car je ne vois aucun hyper rationalisme dans l’organisation des 7 milliards d’humains habitant la planète Terre, ni d’hyper rationalisme dans la gestion des ressources de cette dernière.

Ni d’hyper rationalisme dans l’organisation du travail pour la production des biens de consommation nécessaires à l’ensemble des humains de la Planète ainsi que leur répartition.

Ni d’hyper rationalisme dans le contrôle des diverses populations d’êtres vivants pour éviter la disparition de certaines espèces et la surexploitation des ressources de la Planète.

Etc.

Il me semble que le terme d’hyper abruti conviendrait mieux pour qualifier l’Homme.

On peut dire de quelqu'un qu'il est hyper-rationaliste lorsque sa raison tourne de manière en quelque sorte autonome, en étant déconnectée de ses intuitions, de ses sentiments, des élans de son corps, etc. Son esprit prend alors une dimension machinale.

C'est le cas de beaucoup d'âmes de notre temps qui, obsédées par exemple par l'économie, la croissance, la performance, en oublient tout le reste.

Les philosophes honnêtes sont ceux qui donne explicitement les principes sur lesquels sont basés leurs raisonnements, sans les utilisés de manière implicites, mais je ne suis pas philosophe et je déteste la logique c'est à dire la prétention de pouvoir énoncé des affirmations universellement valide, sans révélation Divine.

C'est une définition tout à fait grotesque de la logique.

La logique est au discours ce que l'ingénierie est à l'architecture: elle veille à ce que l'édifice se tienne droit.

Le penseur qui affirme détester la logique est semblable à cet architecte qui affirmerait détester que ses édifices soient solides et fonctionnels.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 119 messages
Forumeur expérimenté‚
Posté(e)

Bonjour,

ma réponse :

Lis la suite de la conversation, pour avoir une réponse plus complète.

Bonne journée.

Je te remercie de ta réponse, Contrexemple, qui montre que nous sommes sur le même longueur d'ondes sur la question morale (tu auras noté mon expression "tendre vers le désintéressement", aucune action ne pouvant en effet prétendre être totalement désintéressée).

Par conséquent, la phrase accompagnant ton avatar est choquante parce qu'elle fait l'éloge de la médiocrité et de l'immoralisme : mieux vaut être un croyant immoral, combinard et profiteur qu'un athée ayant une haute conscience morale.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 994 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Une conduite sera, à mes yeux, d'autant plus belle qu'elle tendra à être désintéressée.

Je comprends l'idée, mais tu remarqueras avec moi, que même le plus parfait altruiste n'agit pas de façon totalement désintéressé, ne serait-ce que parce que en retour de son geste il y trouve quelque chose de positif pour lui, en lien étroit avec sa conception du monde, c'est à dire qu'il se fait du bien dans son propre fonctionnement.

Ceci étant dit, il nous faudrait sans doute distinguer le cas regroupant le profit, l'avantage, le gain, de celui, qui s'ajuste à une conception prédéfinie, par des valeurs ou des jugements, même si dans les deux situations il y a intérêt à agir dans un sens ou dans l'autre, et encore nous serions conduit à regarder quelle est la nature du profit, et ce qu'il a fallu faire pour l'obtenir et/ou si cela n'a pas une incidence négative ailleurs, n'importe quel gain ne conduit pas nécessairement à un vice, tout dépend de pourquoi et comment, les associations comme médecins sans frontière doivent être de cette trempe. Mais plus probablement, les deux processus agissent de conserve, ce qui ne facilite pas la lecture et l'éventuelle critique ou approbation.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 994 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Je trouve que c’est lui faire beaucoup trop d’honneur que d’accuser l’Homme d’hyper rationalisme.

Car je ne vois aucun hyper rationalisme dans l’organisation des 7 milliards d’humains habitant la planète Terre, ni d’hyper rationalisme dans la gestion des ressources de cette dernière.

Ni d’hyper rationalisme dans l’organisation du travail pour la production des biens de consommation nécessaires à l’ensemble des humains de la Planète ainsi que leur répartition.

Ni d’hyper rationalisme dans le contrôle des diverses populations d’êtres vivants pour éviter la disparition de certaines espèces et la surexploitation des ressources de la Planète.

Etc.

Il me semble que le terme d’hyper abruti conviendrait mieux pour qualifier l’Homme.

C'est vrai que ce terme prête à confusion, c'est un choix malencontreux dirons nous.

En effet dans ce concept, il n'a pas le sens ou la valeur, comme dans le mot hypertrophié, c'est à dire de plus par rapport à un état " normal ". Mais il serait plutôt à entendre comme trop de, une sorte d'overdose néfaste. Un choix plus proche de l'idée voulue aurait pu être over-rationalisme, qui renvoie bien une connotation péjorative.

Autre exemple, toujours dans le monde de l'entreprise, si elle est assez grosse, les dirigeants vont chercher à augmenter encore davantage les rendements pour dégager plus de profits, en prenant en compte pourquoi pas la psychologie des individus, en s'appuyant sur des résultats d'expériences scientifiques, que ce soit en terme d'ergonomie, d'ambiance de groupe, d'éclairage, de compétition ou " d'effet carotte ", on peut même aller plus loin et imaginer que les plats proposés du self-service tiennent compte d'études sur les effets bénéfiques dans l'ardeur au travail. Tout ce qui permettra d'augmenter la cadence, sera tenté, ce qui revient à asservir ou rendre l'humain encore plus esclave de son travail, par le biais justement de la raison " pure ", alors même que les conditions de travail ont déjà été rationalisée depuis le Taylorisme ou le fordisme, toute faille possible est exploitée pour soutirer toujours plus de jus de la treille humaine, dans l'expectative d'un pressoir de plus en plus efficace ou d'un cumul de pressoirs redoutablement performants, dans la seule optique du rendement, au détriment du reste, même si les apparences pourraient laisser penser le contraire, comme dans certaines start-up, où les employés peuvent se détendre sur leur lieu de travail, ou les garderies/crèches dans des grandes entreprises, toute ceci est mis en place dans l'unique but de performer encore plus, pour ne pas dire d'exploiter les gens à leur insu.

J'appelle cela de l'esclavagisme moderne, lorsque le fouet a été remplacé par la menace/crainte de perdre son emploi, donc son salaire, et donc de pouvoir vivre décemment, on a remplacé la contrainte physique par celle psychique en quelque sorte, elle est redoutablement efficace et bien plus pernicieuse en terme de dégâts engendrés, comme le montre dans un autre registre les études scientifiques sur la maltraitance. Dans les autres cas, c'est de la manipulation pure et simple.

Modifié par deja-utilise
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 994 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Le cynisme [ moderne ] se définit alors comme « la fausse conscience éclairée », la « conscience malheureuse modernisée ».

C'est donc une satire de la part de cet auteur du cynisme moderne !?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 119 messages
Forumeur expérimenté‚
Posté(e)

Je comprends l'idée, mais tu remarqueras avec moi, que même le plus parfait altruiste n'agit pas de façon totalement désintéressé, ne serait-ce que parce que en retour de son geste il y trouve quelque chose de positif pour lui, en lien étroit avec sa conception du monde, c'est à dire qu'il se fait du bien dans son propre fonctionnement.

Ceci étant dit, il nous faudrait sans doute distinguer le cas regroupant le profit, l'avantage, le gain, de celui, qui s'ajuste à une conception prédéfinie, par des valeurs ou des jugements, même si dans les deux situations il y a intérêt à agir dans un sens ou dans l'autre, et encore nous serions conduit à regarder quelle est la nature du profit, et ce qu'il a fallu faire pour l'obtenir et/ou si cela n'a pas une incidence négative ailleurs, n'importe quel gain ne conduit pas nécessairement à un vice, tout dépend de pourquoi et comment, les associations comme médecins sans frontière doivent être de cette trempe. Mais plus probablement, les deux processus agissent de conserve, ce qui ne facilite pas la lecture et l'éventuelle critique ou approbation.

L'affaire est très complexe en effet. Voilà pourquoi je suis partisan de penser le désintéressement tout autant que de penser l'intéressement, c'est-à-dire d'approfondir et de confronter leurs aspects positifs et négatifs, avant d'opter pour la meilleure solution selon le contexte.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Enigmologue, Posté(e)
contrexemple Membre 6 293 messages
Enigmologue,
Posté(e)

C'est une définition tout à fait grotesque de la logique.

La logique est au discours ce que l'ingénierie est à l'architecture: elle veille à ce que l'édifice se tienne droit.

Le penseur qui affirme détester la logique est semblable à cet architecte qui affirmerait détester que ses édifices soient solides et fonctionnels.

Visiblement nous ne parlons pas de la même chose quand nous parlons de logique, encore une fois pour moi la logique est le type de raisonnement qui a pour objectif de produire des phrases universellement valide à l'aide de la seule raison, et cela pour moi est une imposture.

Donnes donc un contrexemple qui montre que ma définition n'est pas bonne, c'est à dire une construction logique sans affirmation qui se veut universellement vrai.

1/Je te remercie de ta réponse, Contrexemple, qui montre que nous sommes sur le même longueur d'ondes sur la question morale (tu auras noté mon expression "tendre vers le désintéressement", aucune action ne pouvant en effet prétendre être totalement désintéressée).

2/Par conséquent, la phrase accompagnant ton avatar est choquante parce qu'elle fait l'éloge de la médiocrité et de l'immoralisme :

3/mieux vaut être un croyant immoral, combinard et profiteur qu'un athée ayant une haute conscience morale.

1/Avec plaisir, mais je ne pense pas que l'on soit sur la même longueur d'onde, en effet :

3/pour moi combinard pour combinard (comme tu reconnais que l'on l'est tous au moins un peu) : mieux vaut être un croyant combinard pour l'au-de-là qu'un athée combinard pour ce bas-monde.

2/Expérimentateur Théorique ou autre chose ?

Je comprends l'idée, mais tu remarqueras avec moi, que même le plus parfait altruiste n'agit pas de façon totalement désintéressé, ne serait-ce que parce que en retour de son geste il y trouve quelque chose de positif pour lui, en lien étroit avec sa conception du monde, c'est à dire qu'il se fait du bien dans son propre fonctionnement.

C'est ceux que j'appelle bien immatériel, la science, par exemple, est un bien immatériel mais bel et bien un bien.

Modifié par contrexemple
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 994 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Je suis moins pessimiste que toi, Déjà. Qui aurait pu imaginer une telle amélioration de la condition féminine (même si le combat est loin d'être terminé), en l'espace de moins d'un siècle ? Cela concerne la moitié de la population mondiale. Et maintenant que la femme a davantage accès au savoir et au pouvoir, elle pourra apporter des visions nouvelles du monde, pas seulement axée sur la raison et ses dérives hyperrationalistes mais, pourquoi pas ?, dans un rapport nouveau avec ce qui fait terriblement défaut à la raison, à savoir le sensible ?

Oui, nous pouvons nous en féliciter et espérer qu'elles auront la possibilité d'agir dans ce sens, à la condition qu'elles soient suffisamment nombreuses je présume, car si elles sont peu, j'ai peur à nouveau qu'elles ne soient dans ce cas masculinisées ou choisies comme telles dans leur ascension, et donc qu'elles se comporteraient comme les hommes, voire même pire, ça ne serait pas la première fois qu'un avantage se retourne en inconvénient.

Néanmoins, quand je regarde l'histoire de l'humanité, et en dépit des " progrès ", nous avons aussi perdurer dans la bêtise ou tout bonnement régresser, et en fin de compte, je suis plus que dubitatif sur la réelle avancée de notre espèce comparativement à nos lointains ancêtres les Cro-Magnons en terme de sagesse.

Je remarque par exemple, la scolarisation étant obligatoire jusqu'à seize ans depuis peu dans notre histoire, que les jeunes gens englobent toujours plus de sujets dans leur cursus, mais pourtant rien ne montre de signes d'amélioration de l'éveil des esprits, il y en a certes bien plus qu'avant qui passent par l'école jusqu'à tard, mais il n'est pas certain que l'on ait gagné en qualité pour le plus grand nombre. Il y a une foultitude de bacheliers qui ont un niveau bien moindre, dans les matières comparables, qu'une personne ayant son certificat d'études d'antan, d'autant plus si on laisse passer un peu de temps ! Et que dire de la maturité ! N'est-ce pas une sorte d'hérésie ?

Nous évoluons, c'est une évidence, mais est-ce que nous progressons, rien n'est moins sûr, je vois plutôt tout ceci comme une immense balance à plusieurs bras, pendant que certains montent, d'autres descendent ou stagnent.

Ce désenchantement du monde provoque un repli sur soi. Dans l'exemple des réfugiés politiques arrivant en Europe, l'attitude de la France me semble à cet égard davantage représentative du cynisme moderne que celle de l'Allemagne. Une masse de cyniques français n'a de cesse de répéter "A chacun sa m**** !" Les Allemands ont davantage de difficulté à rompre définitivement avec le siècle des Lumières.

As tu remarqué comme moi, que par exemple, lorsque l'on fait les courses et qu'il y a peu de gens dans le magasin, tout le monde est plus détendu et plus courtois, bon il y a toujours des exceptions mais globalement c'est l'effet ressenti, et que lorsque la densité s'accentue, les chose évoluent négativement, et passé un seuil que je ne saurai définir, nous avons des comportements radicalement différents !?

Ne peut-on pas en conclure, que nous sommes trop les uns sur les autres, trop de promiscuité devenant nocif, interprété comme une agression subconsciente, et que les personnes n'arrivent plus à couper, à se couper de ces sentiments négatifs, et donc de voir le monde autrement que comme trop intrusif. Sans compter les objets connectés à l'Internet quelque soit leur nature, qui accentuent sans précédent cette morosité généralisée, elle même déjà renforcée par le climat économique tendu, le tout saupoudré d'un consumérisme frénétique. En clair, les gens sont complètement paumés, ne sachant plus à quel saint se vouer. Une bonne piste, anti-économique de nature, serait de prendre le temps de vivre, de faire des pauses, de revenir à des choses plus essentielles et accessibles.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 119 messages
Forumeur expérimenté‚
Posté(e)

C'est donc une satire de la part de cet auteur du cynisme moderne !?

Il s'agit d'une critique du cynisme moderne, comme l'indique le titre de l'ouvrage : Critique de la raison cynique.

Mais il ne s'agit pas d'une critique théorique, élevée et distante, mais d'une critique d'extrême proximité que Sloterdijk propose d'appeler "l'a priori de la douleur".

Proximité, parce que "la nouvelle critique s'apprête à descendre de la tête dans le corps tout entier".

Douleur : quand les choses nous tombent dessus d'une manière brûlante, une critique doit naître, qui exprimera cette brûlure.

"La critique est possible dans la mesure où la douleur nous dit ce qui est "vrai et faux"."

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Mais il ne s'agit pas d'une critique théorique, élevée et distante, mais d'une critique d'extrême proximité que Sloterdijk propose d'appeler "l'a priori de la douleur".

Exact. Ça n'a par exemple rien à voir avec la Critique de la raison pure de Kant. Sloterdijk inclut même une section "physiologique" à son analyse (étude physiologique du cynisme ou quelque chose comme ça).

Modifié par Dompteur de mots
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 994 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

L'affaire est très complexe en effet. Voilà pourquoi je suis partisan de penser le désintéressement tout autant que de penser l'intéressement, c'est-à-dire d'approfondir et de confronter leurs aspects positifs et négatifs, avant d'opter pour la meilleure solution selon le contexte.

Oui ( ça fait deux fois que nous postons en même temps, ce qui fait que tu réponds avant en grande partie à ce que je soulève après, même si c'est simultané, enfin j'me comprends... ) 3 maintenant !

Je ne suis pas sûr de comprendre ta question...

Oui, sans les virgules ce peut être confus.

Est-ce que Sloterdijk critique ouvertement le cynisme moderne dans ce court extrait que tu as donné, et qui serait représentatif de l'ambiance de son bouquin ?

Modifié par deja-utilise
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

Chargement

×