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Pourquoi les religions ?

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Blaquière

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

L'esprit humain a toujours fonctionné d'une même manière: en conquérant l'inconnu par le moyen du connu. Il n'en va pas autrement des forces obscures qui peuplent la psyché (à savoir l'angoisse, les déchirements entre la chair et l'esprit, entre la conscience individuelle et la morale, l'interrogation à savoir qui l'on est, d'où l'on vient, où l'on va, comment les choses peuvent exister, etc.): l'homme a donné un visage, une forme, un nom à cet amas de forces obscures.

Est-ce un mal, est-ce un bien ? Encore une fois, l'homme a toujours fonctionné de cette manière. Tenez: les premières hypothèses concernant la constitution de la matière se référaient à des éléments connus qui ont des propriétés qui les rendent plus ou moins aptes à remplir un tel rôle de substance constituante. Thalès de Milet postulait ainsi en faveur de l'eau, et Anaximène en faveur de l'air. Or, dans la vie de l'homme, l'eau et l'air jouent évidemment des rôles importants. Ils sont présents dans moult processus, dans moult opérations; de plus, ils sont fluides, ployables, de forme changeante, etc. Il s'agissait bien sur de mauvaises théories mais elles eurent tout de même le mérite de poser des éléments théoriques fondamentaux, peut-être plus fondamentaux même que de savoir que les éléments constituants de la matière sont les atomes: à savoir l'idée tout d'abord que la matière est effectivement le produit de parties unitaires semblables, et ensuite que de par ce fait, les dispositions et les mouvements de la matière sont quantifiables.

Cela devient un mal en fait lorsque le visage du connu plaqué sur l'inconnu cesse d'être une interface de recherche et devient plutôt une vitrine de propagande, ou un jardin d'autosatisfaction.

Évidemment, on peut se poser la question à savoir de ce qu'on doit faire de ces hommes, sans doute majoritaires, qui ne sauraient se lancer dans la recherche que j'évoquais plus haut, et qui ont besoin de repères fixes pour fonctionner - bref, ce que l'on doit faire des hommes qui préfèrent obéir plutôt que de vaquer à leur autonomie. Et alors soudainement, le mode religieux propagandiste redevient pertinent: la religion comme instrument de contrôle des consciences. La question devient alors "quelle forme devrait avoir la religion ?" ou alors, plus problématiquement: "comment se fait-il que les formes anciennes et caduques de la religion perdurent ?" Réponse: c'est parce que les religions n'ont pas été réformées, et qu'il s'y est substitué, chez l'homme occidental sceptique moyen, des formes d'asservissement d'une nature différente - médias, culture narcissique, scientisme - plus ou moins dérivées des conséquences du rationalisme des Lumières.

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Membre, Posté(e)
existence Membre 5 823 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Le probleme si l'on commence a juger, c'est que la solution serait de tuer tout le monde. Il est en effet scientifiquement prouve que les morts ne commettent pas d'actes meurtriers.

On peut se demander a quel besoin les gens repondent par la religion ou l'atheisme.

Cela peut etre un besoin de communaute, de signification, de relation, de simplicite, d'equilibre, de protection, de soin...

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 044 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)

L'esprit humain a toujours fonctionné d'une même manière: en conquérant l'inconnu par le moyen du connu.

Oui. C'est le principe de la compréhension. Du fonctionnement de l'esprit rationnel. Pour intégrer un savoir (con-prendre) il faut le mettre en parallèle avec ce qui est déjà acquis. le faire rentrer dans les cases déjà formatées. Mais il s'agit là du raisonnable, du conscient

Il n'en va pas autrement des forces obscures qui peuplent la psyché (à savoir l'angoisse,

Là je suis plus sceptique. Je doute que l'inconscient fonctionne selon les mêmes schèmes que le conscient (ci-dessus)

Je suis même pratiquement convaincu du contraire. Ou plutôt oui, l'inconscient fonctionne comme le conscient, mais dans le délire, en prenant des vessies pour des lanternes, parce qu'il ne reconstruit pas l'incompris sur les critères du déjà connu. Il me semble plutôt qu'il taille dans le vif, remplace, supprime selon d'autres règles, il opère les échanges sur une vague ressemblance . Le rôle et le fonctionnement de l'inconscient (sa nature) est de se tromper et de tromper, pas d'éclaircir ni de comprendre.

les déchirements entre la chair et l'esprit, entre la conscience individuelle et la morale, l'interrogation à savoir qui l'on est, d'où l'on vient, où l'on va, comment les choses peuvent exister, etc.): l'homme a donné un visage, une forme, un nom à cet amas de forces obscures.

Oui ! un nom ! Mais pas pour les faire passer du côté du savoir : pour les garder obscures et c'est dans ce domaine qu'exerce la religion. C'est le système d'étiquetage. Avec un nom sur l'angoisse, l'esprit (clair) ne la craint plus car il ne la voit plus. Mais ce n'est qu'une mascarade. Qu'un masque. L'angoisse reste sous jacente.

Est-ce un mal, est-ce un bien ? Encore une fois, l'homme a toujours fonctionné de cette manière. Tenez: les premières hypothèses concernant la constitution de la matière se référaient à des éléments connus qui ont des propriétés qui les rendent plus ou moins aptes à remplir un tel rôle de substance constituante. Thalès de Milet postulait ainsi en faveur de l'eau, et Anaximène en faveur de l'air. Or, dans la vie de l'homme, l'eau et l'air jouent évidemment des rôles importants. Ils sont présents dans moult processus, dans moult opérations; de plus, ils sont fluides, ployables, de forme changeante, etc. Il s'agissait bien sur de mauvaises théories mais elles eurent tout de même le mérite de poser des éléments théoriques fondamentaux, peut-être plus fondamentaux même que de savoir que les éléments constituants de la matière sont les atomes: à savoir l'idée tout d'abord que la matière est effectivement le produit de parties unitaires semblables, et ensuite que de par ce fait, les dispositions et les mouvements de la matière sont quantifiables.

Oui l'homme veut projeter sur le multiple du réel par une idéale unité de l'esprit.

Mais la multiplicité du réel est irréductible et l'unité de l'esprit peu assurée !

Le sentiment religieux a pour fonction d'épauler l'esprit, et de l'aider à soumettre le réel.

Cela devient un mal en fait lorsque le visage du connu plaqué sur l'inconnu cesse d'être une interface de recherche et devient plutôt une vitrine de propagande, ou un jardin d'autosatisfaction.

Absolument ! Mais je continue à penser que l'esprit religieux plus qu'une application du connu à l'inconnu, n'est dès le départ qu'un placage de surface dont le résultat (et le bu ?) est de préserver l'inconnu en tant que tel.

"Vitrine de propagande et jardin d'autosatisfactions" vous n'êtes pas assez sévère !

Évidemment, on peut se poser la question à savoir de ce qu'on doit faire de ces hommes, sans doute majoritaires, qui ne sauraient se lancer dans la recherche que j'évoquais plus haut, et qui ont besoin de repères fixes pour fonctionner - bref, ce que l'on doit faire des hommes qui préfèrent obéir plutôt que de vaquer à leur autonomie. Et alors soudainement, le mode religieux propagandiste redevient pertinent: la religion comme instrument de contrôle des consciences. La question devient alors "quelle forme devrait avoir la religion ?" ou alors, plus problématiquement: "comment se fait-il que les formes anciennes et caduques de la religion perdurent ?" Réponse: c'est parce que les religions n'ont pas été réformées, et qu'il s'y est substitué, chez l'homme occidental sceptique moyen, des formes d'asservissement d'une nature différente - médias, culture narcissique, scientisme - plus ou moins dérivées des conséquences du rationalisme des Lumières.

Oui. La question reste ouverte. Il "leur" faut et des points fixes et du divertissement. Et c'est vrai que notre solution occidentale présente n'en est pas une. Il est difficile de vouloir donner des leçons quand nos propres résultats (globaux) sont si... controversables .

Mais enfin... on vient d'envoyer une caméra sur un comète. C'est peut-être un détail pour vous !... Mais si elles étaient restées maîtresses absolues, les religions en seraient toujours à la platitude de notre monde.

Les points fixes fictifs religieux pourraient déjà être remplacés par des bases culturelles plus conséquentes, moins arbitraires et plus universelles... pas forcément scientifiques mais aussi philosophiques et humanistes (le mot est actuellement galvaudé)..

Peut-être que tout simplement, l'esprit religieux quand il est hégémonique opère un rétrécissement du moi identitaire et de la conscience. Et qu'il suffit à ce moi, à cette conscience de s'enrichir. Les forcer à s'enrichir !!!

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 044 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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Dans un premier temps, l'avènement même de la conscience (de l'esprit au sens large) induirait systématiquement un sentiment de type religieux.

A deux niveaux.

--A un niveau personnel, la conscience rechignant à l'idée de sa disparition. D'où l'invention de l'immortalité de l'âme, d'un au delà, etc...

--A un niveau plus général, la conscience, prêtant dans sa naïveté à tout ce qui l'entoure ses propriétés de conscience. Depuis l'animisme au dernier retranchement du "deus sive natura"...

Dans un deuxième temps, si les religions perdurent, c'est qu'elle occupent un bon créneau efficace d'un point de vue social.

(Même s'il est susceptible d'être remplacé par d'autres conditionnements comme dit plus haut.)

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Membre, Posté(e)
LouiseAragon Membre 14 351 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Le probleme si l'on commence a juger, c'est que la solution serait de tuer tout le monde. Il est en effet scientifiquement prouve que les morts ne commettent pas d'actes meurtriers.

On peut se demander a quel besoin les gens repondent par la religion ou l'atheisme.

Cela peut etre un besoin de communaute, de signification, de relation, de simplicite, d'equilibre, de protection, de soin...

les guerres sont l'expression de la guerre de classes !

Le fondement des guerres c'est toujours

la domination économique qui s'appuie

sur une idéologie de conquête ...

Les chefs de guerre utilisent la religion

pour convaincre et manipuler le peuple

envoyé au combat et à la mort !

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Invité Leveilleur
Invités, Posté(e)
Invité Leveilleur
Invité Leveilleur Invités 0 message
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Il y a des guerres aussi en nous.

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Membre, Posté(e)
LouiseAragon Membre 14 351 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Oui, certainement !

La guerre contre le mal,

contre des pulsions malignes ...

contre des mauvais penchants:

l'envie, la jalousie ....

Mais, la "culture" nous donne des limites

et nous interdit de tuer donc de faire la guerre !

La morale (universellement) interdit ou condamne

la plupart des conduites individualistes

qui mettent en danger le groupe !

L'homme est un être social !

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Invité Leveilleur
Invités, Posté(e)
Invité Leveilleur
Invité Leveilleur Invités 0 message
Posté(e)

L'homme est un être social !

Oui, les hyènes aussi.

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Membre, Posté(e)
existence Membre 5 823 messages
Forumeur activiste‚
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Je ne suis pas tres a l'aise avec l'idee de la guerre contre le mal, contre les mauvaises pulsions, etc.

Quand on accuse autrui d'etre comme ceci ou comme cela, c'est une tragique facon de dire que nous avons des besoins.

Par exemple, si l'on dit que l'on est en danger, c'est qu'on a besoin de securite. Comparez dire a quelqu'un "tu es dangeureux" et dire "j'ai besoin de securite". Dans le premier cas, l'on cree une image d'ennemi, dans le deuxieme, on a une plus grande probabilite de generer de l'empathie et d'eviter le conflit.

Ainsi quand autrui ne repond pas a nos besoins, plutot que de l'accuser, de le combattre et de generer la violence et le ressentiment mutuel, l'on peut essayer de voir autrui comme un etre humain, et de trouver comment communiquer nos besoins.

Plutot que de forcer les autres, les inviter a nous aimer et a spontanement prendre en compte nos besoins.

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Membre, Posté(e)
Scénon Membre 3 532 messages
Forumeur alchimiste ‚
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Thalès de Milet postulait ainsi en faveur de l'eau... Il s'agissait bien sûr de mauvaises théories...

Parenthèse hors sujet: il s'agit, toujours et encore, d'excellentes théories prônées, éprouvées et approuvées par un très grand nombre de philosophes anciens et modernes, dont plusieurs ont la charité et la patience d'avertir leurs lecteurs béotiens (dont je suis), explicitement et à de nombreuses reprises, que l'«eau» dont ils parlent et qu'ils décrivent n'est pas, loin de là, celle que s'imagine le commun des hommes.

Ceci pour rappeler que, mine de rien, Thalès avait d'autres chats à fouetter que d'amuser un auditoire de passage en débitant de pitoyables âneries.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 789 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Bonjour Dompteur,

Je suis plutôt en phase avec ce que tu as écrit sur la première partie, mais moins sur ce second passage.

Évidemment, on peut se poser la question à savoir de ce qu'on doit faire de ces hommes, sans doute majoritaires, qui ne sauraient se lancer dans la recherche que j'évoquais plus haut, et qui ont besoin de repères fixes pour fonctionner - bref, ce que l'on doit faire des hommes qui préfèrent obéir plutôt que de vaquer à leur autonomie. Et alors soudainement, le mode religieux propagandiste redevient pertinent: la religion comme instrument de contrôle des consciences. La question devient alors "quelle forme devrait avoir la religion ?" ou alors, plus problématiquement: "comment se fait-il que les formes anciennes et caduques de la religion perdurent ?" Réponse: c'est parce que les religions n'ont pas été réformées, et qu'il s'y est substitué, chez l'homme occidental sceptique moyen, des formes d'asservissement d'une nature différente - médias, culture narcissique, scientisme - plus ou moins dérivées des conséquences du rationalisme des Lumières.

Pourtant de grands scientifiques sont profondément croyants, je n'y vois pas la marque d'un manque d'autonomie, ni un manque de matière à réfléchir sur la question, bien au contraire.

Nous ne pouvons pas du matin au soir et en toutes circonstances recourir à notre raison, par endroit nous nous abandonnons, nous lâchons prise avec la rationalité, à l'explication causale démontrée, pour laisser la place à un sentiment, une conviction rassurante/apaisante, libérant l'esprit pour d'autres occupations, mais avant tout au tiraillement de ne pas savoir la raison des choses, et cela s'applique à n'importe quel individu aussi savant ou érudit soit-il, nos connaissances étant très limitées, nous butons tôt ou tard sur de l'inintelligible, de l'incompréhension, et donc une porte ouverte vers d'autres voies palliatives.

Je crois qu'il est bon parfois, de regarder ce qu'apporte la religiosité pour les gens qui en ressentent le besoin, la conviction, plutôt que de chercher à les faire changer d'avis sous prétexte qu'ils se trompent au regard de la vérité, évidente d'un athée.

Après en ce qui concerne l'endoctrinement, quelque soit sa forme, nous y sommes tous plus ou moins sensibles, certains s'y adonnent plus que d'autres, mais ce ne sera jamais sans raisons, même non clairement identifiées, aussi désuètes puissent-elle paraitre pour une personne ne voyant pas les choses du même angle/différemment. D'une manière générale, je crois qu'il est spécifique à nous autres français, de voir ce qui cloche, ce qui est défaillant, ce qui améliorable, ce qui nous indispose et autres inconvénients avant de voir les bénéfices, les qualités conséquentes de ce que nous prenons pour un trouble.

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Parenthèse hors sujet: il s'agit, toujours et encore, d'excellentes théories prônées, éprouvées et approuvées par un très grand nombre de philosophes anciens et modernes, dont plusieurs ont la charité et la patience d'avertir leurs lecteurs béotiens (dont je suis), explicitement et à de nombreuses reprises, que l'«eau» dont ils parlent et qu'ils décrivent n'est pas, loin de là, celle que s'imagine le commun des hommes.

Ceci pour rappeler que, mine de rien, Thalès avait d'autres chats à fouetter que d'amuser un auditoire de passage en débitant de pitoyables âneries.

Si tu as bien lu mon intervention, je disais - certes de manière non-explicite - que la théorie de Thalès était une bonne théorie au regard du fait qu'elle a amené de nouveaux éléments quant à la façon dont les hommes peuvent concevoir la manière dont les choses de la nature sont structurées. Toutefois, au regard des connaissances scientifiques qui sont les nôtres aujourd'hui, il faut bien avouer qu'il s'agit d'une théorie erronée.

Quant à ton commentaire sur le type d'eau dont Thalès parlait, je ne sais pas d'où proviennent tes informations, mais il me semble que les fragments les plus anciens dont nous disposons pour connaître la théorie de Thalès (Aristote, Diogène Laërce ?) ne nous permettent pas d'y aller de ce type de précision.

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Pourtant de grands scientifiques sont profondément croyants, je n'y vois pas la marque d'un manque d'autonomie, ni un manque de matière à réfléchir sur la question, bien au contraire.

Si tu lis bien mon intervention, je fais clairement la différence entre deux types de religiosité. Ou peut-être que je ne l'ai pas fait clairement. Du moins, je l'ai déjà fait en d'autres temps sur ce forum.

Donc, une religiosité de recherche, et une religiosité d'obéissance. Une religiosité qui consiste pour l'homme dans une sorte de développement d'une relation avec tout ce qu'il contient de mystère, d'insondable, d'irréductiblement irrationnel, mais aussi d'aspiration à la grandeur d'une part, et d'autre part un simple besoin d'ériger une muraille qui sépare la conscience de tous ces aspects terribles de l'esprit humain - une muraille de dogmes moraux, de superstitions, etc.

Je crois qu'il est bon parfois, de regarder ce qu'apporte la religiosité pour les gens qui en ressentent le besoin, la conviction, plutôt que de chercher à les faire changer d'avis sous prétexte qu'ils se trompent au regard de la vérité, évidente d'un athée.

Personnellement, je me fous de la vérité. Mon dédain pour la religiosité d'obéissance vient de ce que je vois concrètement des personnes devenir sous son égide de pâles copies d'elles-mêmes d'une part (en fait, c'est un problème de pitié que j'ai à l'égard d'une amie). Et d'autre part parce que je considère que les formes religieuses actuelles ne sont plus du tout adaptées à la vie. Ce sont des institutions tout à fait désuètes.

D'une manière générale, je crois qu'il est spécifique à nous autres français

Je ne suis pas français ! ;)

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 789 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Si tu lis bien mon intervention, je fais clairement la différence entre deux types de religiosité. Ou peut-être que je ne l'ai pas fait clairement. Du moins, je l'ai déjà fait en d'autres temps sur ce forum.

Donc, une religiosité de recherche, et une religiosité d'obéissance. Une religiosité qui consiste pour l'homme dans une sorte de développement d'une relation avec tout ce qu'il contient de mystère, d'insondable, d'irréductiblement irrationnel, mais aussi d'aspiration à la grandeur d'une part, et d'autre part un simple besoin d'ériger une muraille qui sépare la conscience de tous ces aspects terribles de l'esprit humain - une muraille de dogmes moraux, de superstitions, etc.

Effectivement en d'autres temps tu as fait l'effort de cette distinction, mais n'y étant pas particulièrement sensible, je ne l'ai pas enregistré outre mesure.

Disons que, quelque soit l'étiquette nominative que tu lui donnes et qui dissone à mes oreilles, j'arrive à comprendre le fond de ta vision, je trouve simplement qu'elle n'est pas réductrice, ni concomitante à la religiosité, c'est, à vrai dire, dans la nature de bon nombre d'individus de fonctionner ainsi, j'oserai dire, peu importe sur quoi porte leur regard, c'est ainsi qu'ils fonctionnent, cet état se cristallise, entre autre, sur leur appréhension de la religion.

Personnellement, je me fous de la vérité. Mon dédain pour la religiosité d'obéissance vient de ce que je vois concrètement des personnes devenir sous son égide de pâles copies d'elles-mêmes d'une part (en fait, c'est un problème de pitié que j'ai à l'égard d'une amie). Et d'autre part parce que je considère que les formes religieuses actuelles ne sont plus du tout adaptées à la vie. Ce sont des institutions tout à fait désuètes.

La religion doctrinale ou pire sectaire, peut bien sûr conduire à des abus, sur les esprits les plus faibles ou fragilisés, mais il me semble que la plupart des gens voient la religion comme un cadre de vie, et qui soulage leur angoisses existentielles, sans oublier l'effet communauté non négligeable pour les habitués, ensuite d'autres personnes ne sont pas pratiquantes, mais considèrent quand même qu'il existe quelque chose qui transcende les Hommes, ce qui est finalement un moyen de se rassurer en pensant être entre les mains d'une chose "supérieure". Je n'y vois rien de malsain tant que la finalité des religieux est louable, tout comme si les adeptes n'y perdent pas la raison, et qu'ils s'en servent comme milieu rassurant, un guide, une "bonne" conduite du vivre ensemble sainement.

Que les dérives proviennent de la religion, d'une association particulière, d'un groupe d'individus rebelles, de réfractaires ou de personnes qui sombrent dans toutes sortes de drogues et y attirent d'autres infortunés, je crois que l'on n'y pourra pas grand chose en terme préventif, les marginaux et autres extrémistes influents sont pratiquement inatteignables, imprévisibles ou ingérables: on ne peut pas se prémunir, ni contre la bêtise humaine, ni contre la sournoiserie ou autres maléfices pernicieux!

Je ne suis pas français ! ;)

S'en est presque humiliant! :o°

Moi qui peine à aligner deux mots qui veulent dire quelque chose et avec divers types de fautes, tu nous donnes une sévère leçon de la maitrise de notre langage naturel, meilleure que les natifs eux-mêmes! Mais que nous reste t-il? Ah... le camembert, et les autres frivolités fromagères, avec ça, on est gâté!

Donc en rassemblant les bribes d'informations que j'ai dans ma piteuse mémoire, je dirais que ton origine est allemande, non?

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 042 messages
Forumeur alchimiste ‚
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Moi qui peine à aligner deux mots qui veulent dire quelque chose et avec divers types de fautes, tu nous donnes une sévère leçon de la maitrise de notre langage naturel, meilleure que les natifs eux-mêmes! Mais que nous reste t-il? Ah... le camembert, et les autres frivolités fromagères, avec ça, on est gâté!

Donc en rassemblant les bribes d'informations que j'ai dans ma piteuse mémoire, je dirais que ton origine est allemande, non?

Heu, il existe aussi des pays ou province de pays francophones... dont les locuteurs utilisent des anglicismes du type useless ! :)

Et puis, il y a d'autres indices, des références philosophiques (cf. topic "Philosophie et croyance en Dieu sont-elles compatibles ?")...

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 789 messages
If you don't want, you Kant...,
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Bonjour Tison,

Heu, il existe aussi des pays ou province de pays francophones... dont les locuteurs utilisent des anglicismes du type useless ! :)

Et puis, il y a d'autres indices, des références philosophiques (cf. topic "Philosophie et croyance en Dieu sont-elles compatibles ?")...

Tu verrais notre ami francophone donc, et ces fameuses miettes mnésiques me laissaient penser à cause d'auteurs allemands, voire une révélation de lecture d'un livre en langue allemande, que DdM avait un rapport étroit avec cette nationalité. Ce n'est bien évidemment qu'une supposition hasardeuse.

Je n'ai pas compris " dont les locuteurs utilisent des anglicismes du type useless ! " cette aide pour me mettre sur la voie de la réponse, d'une part pour ce que je dois entendre par cette phrase ( sa signification ), et puis le lien avec ce qu'écrit DdM.

( Tu ne m'en voudras pas si je ne relis pas le topic sus-cité, car en section philo, on est un tantinet gaver de sujets autour de la notion de dieu/croyance/religion en ce moment, ce qui est très loin de mes expectatives :gurp: )

Un peu d'humour décalé: :France: :smile2:

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Invité Leveilleur
Invités, Posté(e)
Invité Leveilleur
Invité Leveilleur Invités 0 message
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Il existe aussi des gens nés en France, de nationnalité française, qui refuse d'être réduit à une nationalité parce que l'état d'humain est le seul qui ait un sens pour eux.

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 044 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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Question : Dompteur de mots est-il aux anges ou gêné de se retrouver au centre de la discussion ?...

Mais il a (nez en moins !) le chic pour lever des lièvres !

Ceux qui sont saturés par les questions sur la religion (et par les temps qui courent je ne suis pas loin d'en faire partie) peuvent toujours aller voir un autre sujet.

Mais revenons à nos moutons ou plutôt au lièvre de DdM :

'Ce sont des institutions tout à fait désuètes."

(Il parlait des religions.)

Je comprends ça comme si l'on disait de façon générale des rituels religieux qu'ils sont désuets.

C'est là ce que je crois comprendre et pense aussi un peu comme ça.

Je l'ai dit ailleurs : manger du poisson le vendredi Saint, ne pas manger du cochon, ni d'huîtres, Ne pas boire de vin, manger (symboliquement) le corps du Christ... Quémander un regard du Pape lors d'une entrevue (j'en connais) se tourner vers la Mecque pour prier, ou le faire devant le mur des lamentations...

L'interdiction du divorce ou du préservatif, la circoncision...

Qu'est-ce qui dans tout cela n'est pas désuet, et même tout-à-fait absurde pour un athée ?

Quel rapport entre se déchausser, se couvrir les épaules ou le dessus du crâne pour entrer dans un lieu de culte et un dieu universel, créateur de l'UNIVERS ?

Je connais des chrétiens qui sont persuadés que "Jésus les aime". Mais qu'il les aime, maintenant ! Actuellement, Aujourd'hui !

Où se situe la frontière entre le désuet, le folklorique et l'indispensable dans la/les religions ?

Intellectuellement, nous allons dire que la limite est évidente.

Il y a d'une part la foi, la vraie, la pure, la solide, inscrite au plus profond des croyants

et d'autre part toutes ces simagrées.

Mais la question qu'il y a lieu de se poser est :

Les religions ne seraient-elles pas en fin de compte absolument dépendantes de ces simagrées ?

Si toutes ces institutions, ces habitudes, coutumes...etc. disparaissaient, la/les religions tiendraient elles longtemps ?

De grands scientifiques croient en Dieu ? Sans doute. Mais si toute référence aux religions étaient supprimées, ou plutôt n'existaient plus, s'ils n'avaient pas "bénéficié" d'une éducation (d'un conditionnement) qui les incitât (!) à mettre en place ce concept du divin, l'eussent-ils (!) inventé d'eux-mêmes ?

J'ai un peu tendance à penser que non.

Est-ce la nécessité de plaire au peuple (au sens de populace pas très évoluée, développée intellectuellement) qui a obligé les religions à sacrifier à tant de rites, de rituels ?

Je pense au passage de la religion antique au Christianisme.

La religion antique proposait des tas de dieux, et chaque fidèle pouvait y trouver son bonheur.

Il y avait Héphaïstos, pour les forgerons, Hermès pour les voyageurs... et.

Pour combler ce manque, la chrétienté a inventé les saints patrons. Saint ceci, saint cela...

C'est ainsi qu'Héphaïstos a été remplacé par Saint Eloi, Hermès par Saint Christophe... etc.

Sans doute est-ce par "démagogie" et pour plaire aux fidèles ? Oui ! Mais cela démontre que ce sont les rites qui permettent aux religions de se maintenir, de "garder" des fidèles.

Pour que les religions se maintiennent, il urge donc qu'elles nous présentent au plus vite un Saint Internet, un Saint Ipad, ...

Un Saint Voiturehybride ?... Un Saint Energiedurable ?...

Le panthéon religieux se doit d'évoluer !

En conclusion, s'il est comme j'ai essayé de le montrer, assez vraisemblable qu'il est inséparable de ces institutions et rituels reconnus comme désuets, ne serait-ce pas le concept même de divinité qui serait désuet ?

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 789 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Personnellement, je me fous de la vérité.

Je reviens rapidement sur ce point, qui ne m'avait pas sauté aux yeux à ma première lecture, mais qui a fait l'effet d'une bombe à retardement!

J'en suis tout retourné après cette prise de conscience des implications de cette petite tournure absolument pas anodine.

En effet, quoi d'autre de plus stable que l'unicité de la vérité, où toute autre chose est affaire de goût ou d'opinions en dernière instance!? Qui y a t'il de moins mouvant, de plus universel, de plus consensuelle que la vérité, bien plus à même d'unir les hommes sur une base commune, indépendante de leur humeur, de leur état d'âme, de leurs motivations, de leurs intérêts immédiats ou de leurs convictions?

Toi si sensible à l'éthique, il me semble que c'est antinomique d'avoir une telle position! Par exemple, en ce qui concerne la fidélité, soit on a trompé son conjoint, par une relation sexuelle avec une autre personne, soit on ne l'a pas fait, il n'y a pas d'autre possibilité, et si le couple n'est pas libertain, ce sera d'une grande importance de connaître la vérité, basée sur des faits réels! Si il existe plusieurs manières d'arriver au même endroit, par des chemins différents, la réalité des faits s'accorde mal avec une autre voie possible/potentielle, mais uniquement avec la réalité de ce qui s'est concrètement produit, dans ce cas il n'y a pas deux vérités possibles en même temps, mais une réduction unimodale non équivoque.

Je suis donc un grand défenseur de la vérité sous toutes ses formes, puisque c'est le seul bien véritablement commun aux hommes, bercés de bonne foi, et basé sur la raison, le sentiment d'amour mis à part.

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