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Commencer en philosophie.


jean ghislain

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Membre, Posté(e)
pere_vert Membre 3 856 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Le cheminement de la pensée en philosophie suit la logique. Cependant, ce n'est pas de la logique pure, comme en mathématiques. Il faut compter avec l'expérience humaine. Un philosophe de la raison pure ? Mais ce serait un cerveau isolé dans un bocal de formol ! Le propre de la philosophie est d'interagir avec le monde, et le milieu humain. Heidegger appelle cela Dasein ( = être-là, présent) pour nommer l'homme. A quoi bon raisonner dans le vide ? La philosophie n'est-elle qu'un simple jeu intellectuel ? Dans ce cas, je comprends que ce genre de philosophie puisse rebuter le débutant.

Quand vous posez la question "à quoi bon raisonner dans le vide ?" je l'interprète comme étant "à quoi bon raisonner à partir du vide ?" dans le contexte de votre phrase.

Je ne trouverais aucune justification à cela.

La question que je me pose est plutôt de cet ordre : Pourquoi partir d’œuvres philosophiques pour intégrer des concepts à nos connaissances plutôt que l'inverse, dans la mesure où nous souhaiterions approfondir et s’enquérir d'une culture encyclopédique ?

Lorsque l'on parle par exemple de positivisme ou de constructivisme, est-ce que je peux citer Wikipédia plutôt que Kant ? :D

Je vois mal un débutant en marathon réussir si il n'est pas très motivé.

Je crois qu'effectivement, pour progresser, il faut savoir parfois se faire violence, mais il pourra dans ses entraînements ne pas être constamment à cent pour cent. C'est même conseillé pour sa santé de ne pas prendre chaque entraînement pour un marathon.

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Membre, Posté(e)
Demsky Membre 11 309 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

( @ marathonien(ne)s passionné(e)s débutant(e)s : Le " mur " des 30 km ...

Lien/Topic = expérience philosophique du " vide " G Leblanc / Essai « Courir : méditations physiques »)

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Membre, 37ans Posté(e)
lonkori Membre 1 419 messages
Baby Forumeur‚ 37ans‚
Posté(e)

Alors je me demande pourquoi le fait de citer la morale platonicienne ou kantienne montrerait que je ne suis pas dans le préjugé mais sur un élément raisonné ?

Comme je le dis plus haut : Si je parle de la morale selon Aristote, ou de la morale selon Kant, je ne parle pas de la même morale.

Donc, là le but n'est pas d'éviter de tomber dans un préjugé, mais de bien distinguer deux choses différentes.

Tu prenais l'exemple de la maçonnerie. Je ne connais rien à la maçonnerie, mais j'imagine que si l'on veut distinguer deux types de construction, on peut parler d'une façade de style normand, ou de style provençal, par exemple. (je dis ça au hasard, je rappel que je ne suis pas maçon).

L’intérêt de dire le lieu d'origine du style est de montrer à son interlocuteur de quoi on parle précisément.

Il est le même lorsqu'on cite l'auteur d'origine d'une notion philosophique.

Certains savent redémontrer le dit théorème, d'autres le comprenne seulement car peut-être la mémoire ou la mauvaise organisation les empêchent de restituer ce qu'ils ont compris, d'autres n'ont retenu que le résultat et s'appuie dessus comme on utiliserait un téléphone (sans en connaître le fonctionnement précis),

Et bien oui, c'est tout à fait ça.

Et vu que citer un philosophe est comme citer un théorème, c'est une nécessité.

- Pour celui qui est incapable de faire le théorème de lui même : ça lui permet tut de même de l'utiliser comme un outil.

- Pour celui qui sait refaire le théorème : pour éviter d'avoir à le démontrer à chacun de ces travaux.

De la même manière que l'on pourrait citer un théorème reconnu pour expliquer notre raisonnement, on peut le faire avec un philosophe.

Et si j'apprenais de vous l'apport (et pas juste un lien) de tel ou tel philosophe mêlé à vos brillantes explications, devrais-je plutôt montrer de la reconnaissance à ce philosophe ou à vous ? Qui de l’œuf ou de la poule ... ?

J'imagine qu'il faudrait être reconnaissant à la fois envers l'auteur, et celui qui le fait découvrir.

De la même manière qu'on peut être reconnaissant envers un artiste, et envers le musée qui expose ces toiles.

Mais il me semble que cité l'auteur d'un concept n'a ps vraiment pour but de le remercier. Il s'agit plutôt de signifier que l'on est pas le créateur du concept que l'on utilise. C'est une forme d'honnêteté intellectuelle. (et les historiens des idées sont très heureux de ces citations, qui permettent de remonter le fil des pensées à travers l'histoire).

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 32ans Posté(e)
Jedino Membre 48 011 messages
32ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)

N'est-ce pas ce que l'on fait usuellement avec d'autres éléments du langage ? Une définition, un système d'axiomes appartient-il indéfiniment au premier à l'avoir utilisé et est-ce important pour donner du poids à ses arguments ? Si oui dans quelle mesure ?

La philosophie n'a-t-elle pas à voir avec l'impersonnel en se proposant d'étudier la raison, c'est-à-dire une denrée qui appartient au commun ou à personne plutôt ?

Le langage n'est pas une science, mais un moyen de les permettre. Mais je te l'accorde, nous le faisons naturellement, tout comme nous citons des choses sans même le savoir. Mais je sépare le quotidien, qui n'a que faire de tout cela, et a raison, de la recherche scientifique, quelle qu'elle soit. Lorsque nous prenons position, nous le faisons en rapport avec quelque chose, c'est-à-dire avec les propos de quelqu'un. Si je tente de réfuter quelqu'un, maintenant, sur un sujet quelconque, je réfute ce qu'il dit, avant toute chose, et son pseudonyme n'a aucune importance. Pourtant, nous l'attribuons directement à quelqu'un. C'est la raison pour laquelle nous citons les autres, ici même : c'est à la fois utile, pour être clair et montrer à qui nous parlons ou de qui nous parlons, mais c'est aussi une façon, moins recherchée, de rendre à chacun son dû. Par le simple fait de reprendre ce que l'autre dit, de donner son nom, je montre à qui et à quoi je donne raison, ou tort, et je peux éventuellement ajouter, corriger, aller plus loin, etc. Je dirais donc qu'une plus d'être honnête, cela permet d'être clair.

Maintenant, je ne pense pas que ce soit une façon de donner du poids à ce qui est dit et, si c'est le cas, c'est une mauvaise raison d'utiliser un nom, à mon sens, car le but n'est pas de dire quelque chose et d'appuyer cela en disant "regardez, il l'a dit aussi, lui, donc c'est bien", mais bien d'inscrire cela dans un raisonnement qui peut être différent, par exemple. J'ignore si je me trompe, mais je n'y accorde aucune valeur argumentative. En fait, ma pensée se rapproche de celle de Montaigne, sur cette question : il disait lui-même que s'il citait les autres, ce n'était pas pour montrer que ce qu'il dit est bien et afficher son érudition, mais simplement parce qu'il estime que les autres ont déjà dit ce qu'il comptait dire et, peut-être, l'ont dit mieux que lui-même aurait pu le dire, notamment, donc, avec les concepts qu'ils peuvent utiliser.

Je ne crois pas au rôle de la philosophie comme étude de la raison, donc je ne peux pas répondre à cette question. En revanche, je peux répondre au reste : si le savoir appartient à tout le monde, au commun (enfin, il le devrait), je ne vois pas en quoi cela annule le fait de créditer telle ou telle personne de telle ou telle pensée ou avancée. Néanmoins, si je comprends bien, vous refusez toute propriété (intellectuelle, dû moins). Si vous êtes radical sur la question, nous sommes d'accords. Seulement, je sais aussi que celui qui cherche aime, outre trouver, montrer qu'il a trouvé. Cela peut être vu comme négatif, et en un certain sens, ça l'est. Mais, je crois qu'il y a aussi du positif : quelqu'un qui trouve aime en parler, en général, et donc exposer sa démarche, mais aussi son savoir. Si le savoir est commun, il ne va pas de soi : encore faut-il qu'il y ait quelqu'un pour le partager. Et, qui mieux que l'auteur est en mesure de le faire, sur ce qu'il a trouvé? C'est aussi ça, donner le nom de quelqu'un : montrer qu'on est allé voir ce qu'il a dit de nous-mêmes (enfin, c'est mieux, normalement), et montrer qui il faut aller voir si nous ne l'avons pas fait nous.

Mais je suis peut-être trop positif sur la question. Je ne sais pas.

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Membre, Posté(e)
pere_vert Membre 3 856 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Citation Wikipédia sur la raison :

Puissance normative de la raison

Selon Aristote3, le rôle du philosophe est d'ordonner. En effet, le philosophe est celui qui consacre sa vie à la pensée ; il pèse et il évalue toute chose. Par suite, il fait la lumière sur ce qui était obscur et y met bon ordre. Le philosophe, c'est donc, parmi les hommes, la raison même. Au-delà des catégories déjà constituées de la raison, véritable système de vérités qui peut être socialement institué, le philosophe se sert de la raison comme d'une puissance constituante : il sape l'ancien ou l'assimile, bâtit sur de nouveaux fondements et crée de nouvelles normes, une nouvelle raison. Dès lors, l'activité de la raison dynamique se confond avec l'activité même du philosophe : il invente, crée, organise, synthétise, résout, etc. Bref, philosophe et raison sont des principes d'ordre.

D'où ma question ou peut-être mon amalgame.

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 32ans Posté(e)
Jedino Membre 48 011 messages
32ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)

J'ai toujours eu beaucoup de mal avec Aristote. Et, se prétendre être la raison de quoi que ce soit, c'est déjà mal commencer, pour moi. Je préfère la position à la Socrate, du coup.

Mais sinon, oui, nous sommes d'accord sur le fait qu'il doit construire, et faire du nouveau si l'ancien n'est plus ce qu'il faut ou est imparfait. Seulement, ce n'est pas la finalité de la philosophie, à mon sens. Uniquement l'étape intermédiaire. La pensée, c'est bien. L'agir, c'est mieux, et c'est la fin.

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Membre, Posté(e)
pere_vert Membre 3 856 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

J'ai aussi du mal avec cette approche de la raison. La raison même parmi les hommes serait le philosophe ?

C'est de la personnification. Ca s'explique peut-être par le fait que l'ordre existe dans notre champ de perception, mais qu'il n'est pertinent que par sa mise en évidence. Et là, il faut une action de quelqu'un avec des choses ou des concepts ou des personnes pour le formuler. D'où peut-être l'obligation d'invoquer le philosophe comme bâtisseur de théories d'ordonnancement pour légitimer nos actions. C'est le préalable à la philosophie pratique (politique, droit, éthique) qui serait le préalable à l'action de l'homme d'action.

On a oublié le nihilisme dans cette approche non ?

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Membre, 51ans Posté(e)
jean ghislain Membre 1 084 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
Posté(e)

Quand on cite un philosophe comme argument pour confirmer son opinion, on peut parfois prendre ce qui nous arrange le plus. Et omettre c'est mentir, du moins quand c'est fait sciemment et non pas par ignorance. Tout philosophe se veut sincère, et même s'il n'a pas la vérité, c'est en toute bonne foi qu'il donne ses vues. La rhétorique sert surtout à faire effet par artifices.

Avant toute chose, et comme partout, il faut avoir du discernement pour reconnaître ceux qui jouent, de ceux qui veulent surtout apporter du savoir bien réel. Mais c'est peut-être le revers de la médaille des forums sur internet. On peut poster tout et n'importe quoi, et appeler cela philosophie. A bon entendeur, salut. C'est certainement très regrettable pour le débutant qui peut se perdre parmi les délires de beaucoup.

Là encore, un conseil aux débutants sur les forums d'internet : méfiez-vous du charabia de certains, même s'ils citent à tire-larigot. Ils ne comprennent probablement même pas ce qu'ils disent...

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Membre, Posté(e)
pere_vert Membre 3 856 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Excuse mon ignorance mais je ne prétends pas faire de la philosophie. Les trois quarts de mes messages sont des questions. Peut-être orientées, mais à plusieurs reprises, je vous ai invité à corriger ou à mieux définir ce que je comprendrais mal. D'ailleurs, je remercie au passage tous ceux qui contribuent à cette discussion et si je vais trop dans le HS ou la mauvaise interprétation, il ne tient qu'à toi de le mentionner pour aider les lecteurs qui ne seraient pas des charlatans de mon espèce à s'égarer.

Conseil :

Pour entretenir un sujet philosophique de qualité mais ouvert aux débutants, sans qu'il ne soit pollué par les charlatans, la section blog est peut-être plus appropriée car il me semble qu'on a la main sur les commentaires.

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 32ans Posté(e)
Jedino Membre 48 011 messages
32ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)

J'ai aussi du mal avec cette approche de la raison. La raison même parmi les hommes serait le philosophe ?

C'est de la personnification. Ca s'explique peut-être par le fait que l'ordre existe dans notre champ de perception, mais qu'il n'est pertinent que par sa mise en évidence. Et là, il faut une action de quelqu'un avec des choses ou des concepts ou des personnes pour le formuler. D'où peut-être l'obligation d'invoquer le philosophe comme bâtisseur de théories d'ordonnancement pour légitimer nos actions. C'est le préalable à la philosophie pratique (politique, droit, éthique) qui serait le préalable à l'action de l'homme d'action.

On a oublié le nihilisme dans cette approche non ?

Qu'entends-tu précisément par nihilisme? Car, si j'en crois celui à qui on l'attribue en général, à savoir Nietzsche, il considère le nihilisme comme une maladie de son époque, et une chose à corriger en tendant vers ce qu'il a nommé surhomme.

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Membre, Posté(e)
pere_vert Membre 3 856 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Qu'entends-tu précisément par nihilisme? Car, si j'en crois celui à qui on l'attribue en général, à savoir Nietzsche, il considère le nihilisme comme une maladie de son époque, et une chose à corriger en tendant vers ce qu'il a nommé surhomme.

Citation Wikipédia :

Le nihilisme (du latin nihil, « rien ») est un point de vue philosophique d'après lequel le monde (et plus particulièrement l'existence humaine) est dénué de tout sens, de tout but, de toute vérité compréhensible ou encore de toutes valeurs.

Cette notion m'inspire l'absence d'ordre rémanent et donc voilà pourquoi j'ai eu la drôle d'idée d'imaginer avec mes préjugés qu'elle s'opposait à la personnification du philosophe par Aristote de la raison comme principes d'ordre.

Si le monde n'a pas de sens, la raison ou l'ordre n'existe pas.

Je vais regarder ce que dit Socrate sur la raison et m'en faire un préjugé "doxatique" :D

De même pour le surhomme de Nietzsche. Superman j'arrive ! :D

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 32ans Posté(e)
Jedino Membre 48 011 messages
32ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)

Citation Wikipédia :

Le nihilisme (du latin nihil, « rien ») est un point de vue philosophique d'après lequel le monde (et plus particulièrement l'existence humaine) est dénué de tout sens, de tout but, de toute vérité compréhensible ou encore de toutes valeurs.

Cette notion m'inspire l'absence d'ordre rémanent et donc voilà pourquoi j'ai eu la drôle d'idée d'imaginer avec mes préjugés qu'elle s'opposait à la personnification du philosophe par Aristote de la raison comme principes d'ordre.

Si le monde n'a pas de sens, la raison ou l'ordre n'existe pas.

Je vais regarder ce que dit Socrate sur la raison et m'en faire un préjugé "doxatique" :D

De même pour le surhomme de Nietzsche. Superman j'arrive ! :D

Hm, je ne suis pas franchement un spécialiste de la question, mais là, comme ça, je dirais que le nihilisme n'est pas dénué de raison, bien au contraire : c'en est son utilisation à l'extrême puisque le nihilisme (philosophique) entend détruire tous les concepts et toutes les idées et valeurs qui n'ont pas lieu d'être. Le seul problème, c'est qu'il en reste là, qu'il reste dans son constat et dans son travail de destruction, et qu'il ne cherche ainsi plus à dépasser cette absence de sens, de but et de valeur. C'est là ce qu'entend en partie Nietzsche par surhomme : aller au-delà du nihilisme pour retrouver les "bonnes" valeurs.

Oh, quand je parlais de Socrate, je pensais simplement à "Je sais que je ne sais rien". Maintenant, la remarque n'était pas pertinente : Socrate, ou dû moins Platon, je ne sais pas trop, là, pense aussi que le philosophe est la raison. Platon en parle jusqu'à dire que le philosophe doit être le roi de la cité (sous-entendu, il est le plus à même de), mais que ce ne sera jamais le cas. Non, en fait, pour trouver une vraie raillerie de la raison, il faut aller voir du côté des cyniques. Dû moins, de celui que je connais, c'est-à-dire Diogène.

Haha, le mot est trompeur, mais oui, va voir pour le surhomme :D

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Membre, 51ans Posté(e)
jean ghislain Membre 1 084 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
Posté(e)

Je préfère le mot intelligence au mot raison. Intellegere = inter + legere veut dire relier les choses entre elles, en latin. Cela rejoint aussi la définition que donne Aristote, qui dit que l'intelligence est cette faculté qui permet à l'esprit de faire les différences et les liens entre les choses.

Mais on peut définir l'intelligence aussi en tentant de savoir comment elle se développe et à quoi elle nous mène. On peut dire que l'intelligence se développe pour un homme au fur et à mesure de l'apprentissage de la vie. Et c'est durant toute la vie que l'esprit devient plus intelligent en sachant de mieux en mieux s'y prendre. Ce serait cette capacité à pouvoir apprendre ce que l'on ne connaît pas au premier abord. C'est cette faculté qui nous fait mettre en place des méthodes pour appréhender ce qui nous est inconnu, et de cheminer vers le savoir.

Maintenant à quoi sert l'intelligence. Platon faisait de l'intelligence un porte vers la contemplation, refusant d'être conduit par les passions. Mais c'est être loin de l'intelligence pratique qui doit nous faire parvenir à la satisfaction des désirs et besoins de la vie d'un homme. Or la vie de l'homme serait-elle illusoire au point de s'en détourner pour vivre de façon platonique ? Je pense que la véritable intelligence est celle qui se cale avec le monde dans lequel nous vivons, et que cette intelligence doit nous servir en priorité à vivre. Dans ce cas, on peut, grâce à elle, s'adapter et évoluer pour tirer le meilleur du monde.

P.S : Le nihilisme, c'est pour Nietzsche "nier". Nietzsche accuse les traditions de son époque d'être nihilistes, car elles nient les valeurs du corps et de la Terre, car elles sont portés vers un au-delà à défaut d'un ici-et-maintenant. "Restez fidèle à la Terre", dit Zarathoustra. Le surhomme, ce n'est rien d'autre qu'un homme accompli, dans ce court moment que nous avons à vivre sur Terre.

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)

Je ne sais comment on pourrait définir un débutant en philosophie.

Dans nos rapports avec nous mêmes et les autres, chacun est amené à développer sa philosophie personnelle donc par en faire, sans le savoir peut être.

Du lien entre savoir, connaissance, réflexion personnelle, culture, religion, sagesse ou bonheur, j'aimerai savoir quel est le fil rouge s'il en existe un.

Faut il savoir et connaître pour être sage, heureux ou philosophe ?

Si débuter en philosophie consiste à s'alimenter d'une connaissance des réflexions de référence en la matière, je pense qu'il serait bon de définir l'objectif de sa quête.

Et ce serait là mon premier conseil au 'débutant'.

Briller à l'examen de Philosophie de terminale ? Avoir une culture personnelle généraliste ? Prendre du Plaisir dans ses lectures ? S'interroger sur une thématique particulière ?

S'il y a un programme à ingurgiter lorsqu'on est étudiant afin de balayer une partie représentative des pensées et réflexions philosophiques, il y a aussi le plaisir personnel plus structurant à s'alimenter de réflexions référentes qui nous renvoient à nos propres réflexions sur un sujet qui nous passionne et qui nous amène à nous interroger davantage encore ou à montrer d'autres éclairages.

Si j'ai un dernier conseil à donner au débutant en 'philosophie' et si tenté que je sois habilité à en donner, c'est de ne pas substituer la philosophie à la vie.

Vivre, être dans l'action, se tromper, échouer, se relever, avancer, ce n'est pas rester en retrait de la réflexion mais faire preuve de folie, de risque, d'inconnu, de doutes.

C'est savoir recentrer moi au centre de sa vie et ne pas l'effacer derrière celle des autres.

Construire sa phillosophie est au moins complémentaire si ce n'est plus important que d'apprendre en "philosophie".

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 989 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

1-Je ne sais comment on pourrait définir un débutant en philosophie.

Dans nos rapports avec nous mêmes et les autres, chacun est amené à développer sa philosophie personnelle donc par en faire, sans le savoir peut être.

2-Du lien entre savoir, connaissance, réflexion personnelle, culture, religion, sagesse ou bonheur, j'aimerai savoir quel est le fil rouge s'il en existe un.

3-Faut il savoir et connaître pour être sage, heureux ou philosophe ?

4-Si débuter en philosophie consiste à s'alimenter d'une connaissance des réflexions de référence en la matière, je pense qu'il serait bon de définir l'objectif de sa quête.

Et ce serait là mon premier conseil au 'débutant'.

1-Se poser des questions qui n'ont pas trait avec la religion, la vie quotidienne ( ses petites affaires ) ou de sciences expérimentales, me semble une première ébauche de ce qui pourrait définir un débutant en philosophie, sans être suffisante, puisque restera l'art et la manière de se poser les questions, puis la voie pour y répondre, réduire la problématique, faire reculer notre ignorance/croyances.

2- Réfléchir sur La connaissance, est le leitmotiv du philosophe, ce qui l'en éloigne, sans être dédaigneux ne peut tout simplement pas s'appeler philosophie, la plupart des sujets peuvent être abordés par le biais de la philosophie, plus ou moins facilement, sans pour autant pouvoir en faire le tour/être exhaustif, comme avec la religion par exemple. Pour ma part, ce qui ne peut pas être développé, argumenté ou justifié n'a pas lieu d'être débattu philosophiquement, ça serait en quelque sorte la ligne rouge à ne pas franchir, on ne discute pas des faits historiques, des goûts et couleurs, de son attirance sexuelle/religieuse ou de son penchant politique.

3- Difficile de répondre pour tout le monde, je te dirai que pour ma part, la philosophie c'est imposée à moi, ce n'est pas un choix délibéré, un complément à mon esprit scientifique, une approche qui me permet de m'intégrer dans ce monde, dans mon environnement immédiat, d'être en phase avec ma nature profonde. Et comme une question en entraine une autre, dans un premier temps, si on se pique au jeu, je dirai que cela ne rend pas particulièrement heureux, que cela jette dans une période de trouble, avant de pouvoir sortir des ténèbres, mais le revers de la médaille de posséder quelque lucidité, fait perdre toute crédulité, naïveté, spontanéité, bonne enfance à la vie: "Bien heureux sont les simples d'esprit". Ce qui ne veut pas dire que la réflexion elle-même soit triste, bien au contraire, il y a des moments de joie, mais le résultat/conséquence d'aiguiser sa réflexion, est qu'elle ne s'arrêtera plus dorénavant, on ne peut pas faire comme si on savait pas! ( Du même style, si on sait que untel a fait une chose terrible, on ne peut pas le voir ou se comporter avec lui comme si on l'ignorait ).

4- S'alimenter des autres, n'est pas réellement indispensable, cela permet surtout de gagner du temps, comme on ne s'amuse pas à recréer/redécouvrir le feu, on l'utilise pour autre chose, sauf qu'en philo comme en math, il est plutôt conseillé de refaire le cheminement pour s'assurer de l'avoir compris et pas uniquement appris et/ou assimilé. On peut donc dans l'absolu refaire le parcours d'auteur célèbre de sa chambre, et/ou continuer/développer/inventer d'autres visions/problèmes/approches/liens, etc...

Briller à l'examen de Philosophie de terminale ? Avoir une culture personnelle généraliste ? Prendre du Plaisir dans ses lectures ? S'interroger sur une thématique particulière ?

S'il y a un programme à ingurgiter lorsqu'on est étudiant afin de balayer une partie représentative des pensées et réflexions philosophiques, il y a aussi le plaisir personnel plus structurant à s'alimenter de réflexions référentes qui nous renvoient à nos propres réflexions sur un sujet qui nous passionne et qui nous amène à nous interroger davantage encore ou à montrer d'autres éclairages.

Si j'ai un dernier conseil à donner au débutant en 'philosophie' et si tenté que je sois habilité à en donner, c'est de ne pas substituer la philosophie à la vie.

Vivre, être dans l'action, se tromper, échouer, se relever, avancer, ce n'est pas rester en retrait de la réflexion mais faire preuve de folie, de risque, d'inconnu, de doutes.

C'est savoir recentrer moi au centre de sa vie et ne pas l'effacer derrière celle des autres.

Construire sa phillosophie est au moins complémentaire si ce n'est plus important que d'apprendre en "philosophie".

La philosophie peut être abordée par n'importe quelle partie, comme la mathématique, il n'y a pas un ordre à respecter, plutôt un niveau de difficulté ou de profondeur plus ou moins exacerbée.

Mais il faut bien de la matière sur laquelle réfléchir, soit on a tout ce qui faut à portée de main, soit on lit pour se la procurer.

La philosophie prit comme une activité comme une autre, travail, football, courses/ménage, jeux, ne doit effectivement pas être exclusive, mais la philo comme harmonie de sa vie, de son mode de fonctionnement, fait partie intégrante de l'individu, comme celui qui est philanthrope, il le sera dans toutes ses activités, et non à un moment de sa journée, je suis un philosophe, et ce bien avant de pouvoir le nommer ainsi, c'est ma nature profonde, je dois au contraire être en phase avec moi-même et assouvir ce que je suis au quotidien, et non me travestir pour plaire à autrui, ou m'épargner.

Il ne faut toutefois pas confondre l'expression " avoir sa philosophie de vie " et " pratiquer la philosophie " car ça ne renvoie pas au même concept/idée.

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Il ne faut toutefois pas confondre l'expression " avoir sa philosophie de vie " et " pratiquer la philosophie " car ça ne renvoie pas au même concept/idée.

Question qui prêterait à discussion.

La philosophie est elle cette source de connaissance, de rationalité et de méthode où la philosophie est elle une mise en application personnelle réfléchie dans sa propre vie de ses réflexions philosophiques ?

Ce berger illetré qui médite sous les étoiles serait il moins philosophe que ce savant allemand omniscient philosophile qui expérimentait sur ses victimes ?

Selon moi, si la philosophie comprise comme un mode de vie ne peut prétendre se substituer à la Philosophie entendue au sens large, cette dernière n'aurait pour autant pas le moindre sens si elle ne permettait de dépasser la connaissance pour l'être intérieur.

Et je pense que la connaissance ne doit pas se substituer à la sagesse quand elle ne s'oppose pas à elle...

Extrait : La philosophie s’est comprise très tôt comme une manière de vivre et non pas uniquement comme une réflexion théorique.

Dit autrement : être philosophe, c’est aussi vivre et agir d’une certaine façon et non pas seulement se confronter à des questions abstraites[18].

L’étymologie du terme « philosophie » indique bien que le philosophe est celui qui tend vers la sagesse, qui cherche à vivre comme il faut et plus particulièrement qui recherche le bonheur. La philosophie entendue comme mode de vie met l'accent sur la mise en application dans sa propre vie des résultats de la réflexion philosophique. L’idée que la philosophie est une manière de vivre a aussi pu amener certains philosophes à imaginer que, pour cette raison, ils devaient guider les autres et les aider à mener correctement leurs existences. La philosophie, d’éthique personnelle, pouvait se faire projet collectif voire politique.

Ces ambitions « collectives » de la philosophie prennent différentes formes. Une véritable communauté de vie pouvait se constituer autour d'un philosophe. Ceci explique en partie la naissance dans l’Antiquité d’écoles philosophiques (autour d’Épicure, de Platon ou d’Aristote par exemple). Depuis les présocratiques et surtout à partir de Socrate, toute une tradition a défendu cette conception de la philosophie comme un mode de vie. Citons entre autres les Stoïciens[19], Platon, Aristote, Épicure, Descartes[20], Spinoza[21], Sartre ou Russell.

Mais ces derniers sont loin d’exclure l’idée que le philosophe s’intéresse à des problèmes théoriques. La « sagesse », ou plus exactement la sophia, que veut posséder le philosophe est aussi un savoir et une connaissance. Le philosophe, dans la lignée de la tradition fondée par Socrate, sait comment il doit vivre ; il peut justifier ses choix et son mode de vie. Socrate par exemple, dans les dialogues présocratiques de Platon, exige de ses interlocuteurs qu’ils soient à même de donner le logos de leur jugement de valeur et de leur choix, c’est-à-dire de les justifier rationnellement. Cette exigence de rationalité peut même amener à donner des fondements authentiquement scientifiques à la philosophie. Bien sûr la définition de la philosophie en tant que modus vivendi (mode de vie) ne peut prétendre être suffisante pour définir la philosophie dans son ensemble. Bien des philosophes ont compris la philosophie comme un travail intellectuel et non comme un mode de vie : c'est le cas de manière claire dans le monde universitaire et de la recherche de nos jours. Il en va tout autrement, en Inde notamment. Le point de vue occidental ne peut s'appliquer aux concepts philosophiques en vigueur dans cette partie du monde, bien qu'il y eût tentative d'assimilation à l'époque romaine, en particulier avec Plotin.

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Membre, Posté(e)
ladilettante Membre 5 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Donc, il faut faire avancer le sujet par le raisonnement et non ce que l'on pense du sujet au fil de ce raisonnement ?

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Les deux propositions sont liées.

Dire ce que l'on pense d'un sujet au fil des raisonnements qui sont faits, c'est normalement avoir raisonné sur lesdits raisonnements.

On exprime alors son point de vue afin d'apporter un éclairage différent ou complémentaire, ce qui permet en retour de faire avancer le sujet.

Je n'oppose pas la réflexion personnelle à la réflexion collective, je les associe dans un but qui ne passe pas par la seule accumulation de connaissance.

La philosophie recouvre tellement de domaines qu'à l'omniscience, je préfère une tête bien faite qu'une tête bien pleine, l'un n'empêchant d'ailleurs pas l'autre mais le lien entre les deux n'étant pas toujours évident.

Des lectures, ce qu'on en retire pour sa construction personnelle me semble plus intéressant qu'une connaissance encyclopediesque qui n'amène ni les bonnes questions, ni les bonnes réponses.

D'ailleurs, je trouve que la connaissance pourrait scléroser une certaine part d'imagination et d'innovation si on y prend pas garde.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 989 messages
If you don't want, you Kant...,
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Question qui prêterait à discussion.

La philosophie est elle cette source de connaissance, de rationalité et de méthode où la philosophie est elle une mise en application personnelle réfléchie dans sa propre vie de ses réflexions philosophiques ?

Ce berger illetré qui médite sous les étoiles serait il moins philosophe que ce savant allemand omniscient philosophile qui expérimentait sur ses victimes ?

Selon moi, si la philosophie comprise comme un mode de vie ne peut prétendre se substituer à la Philosophie entendue au sens large, cette dernière n'aurait pour autant pas le moindre sens si elle ne permettait de dépasser la connaissance pour l'être intérieur.

Et je pense que la connaissance ne doit pas se substituer à la sagesse quand elle ne s'oppose pas à elle...

Philosphie ( Larousse ):

1- Domaine de la culture constitué par un ensemble d'interrogations, de réflexions et de recherches à caractère rationnel menées depuis l'Antiquité grecque sur l'être, les causes, les valeurs, etc., et mettant en jeu, dans la diversité des voies empruntées et des réponses retenues, le rapport de l'homme au monde et à son propre savoir.

2- Matière d'enseignement...

3- Étude des principes fondamentaux d'une discipline: Philosophie des sciences.

4- Doctrine, système philosophique d'un auteur, d'une école, d'une époque, etc..

5- Force d'âme acquise avec l'expérience des difficultés; sagesse.

6- Conception de quelque chose fondée sur un ensemble de principes: ensembles de ces principes: Une nouvelle philosophie de l'entreprise.

Pour ma part, en grande partie, je traite de la 1 et la 3, j'entends que tu me parles de la 4 à la 6, et même si elles ne s'excluent pas les unes les autres, à priori, je pense qu'il est tout de même plus raisonnable de garder des frontières entre chacune d'elles, afin que le terme Philosophie, traitée ici je pense, garde toute sa pertinence, qu'en penses tu?

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Et bien je dirai qu'il y a une partie de ma réflexion influencée de culture occidentale qui me pousse à segmenter, découper et comprendre le fonctionnement de la partie la plus fine pour réfléchir sur le monde dans son acception la plus vaste.

Et cette partie dissocie bien à la manière du Larousse des périmètres extrêmement différents et indépendants où je te retrouve c'est vrai dans la définition que tu accordes à la philosophie.

Et il y a une autre partie plus intime et correspondant davantage à une vision orientale et holistique des choses ou à la vision des anciens grecs puisque philosophie est issue de "philos" qui introduit le rapport intime aux choses et "sophia" qui pourrait se rapporter à la sagesse mais à la sagesse au sens de Platon qui refuse l'omniscience et n'hésite pas à reconnaître son ignorance.

Et de ce point de vue, je me demande à quoi servent les connaissances pures si elles ne se rapportent pas à une réflexion plus profondes entre le reste de mes contemporains et moi même donc à la nature des échanges que je tente d'avoir avec grande maladresse.

On a coutume de traduire philosophie par amour de la sagesse et c'est donc une vision quelque peu différente de soif de connaissance.

C'est un deuxième aspect que je me plais à rappeler à cet éventuel débutant en philosophie pour qui le sens de la connaissance en philosophie n'est peut être pas évident.

car si le philosophe est avide de connaissance, il sait que la sagesse nécessite une quête inlassable qui sera fatalement inaboutie et que l'accumulation des connaissances sera moins importante que l'homme qui cherche à s'élever au dessus de sa condition humblement en se trompant.

Et c'est pourquoi je pense intimement qu'il faut vivre et se tromper voire se fourvoyer totalement pour s'améliorer en Philosophie.

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