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Mort de Chavez : Caracas accuse «les ennemis» du Venezuela

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Invité David Web

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Invité David Web
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Mort de Chavez : Caracas accuse «les ennemis» du Venezuela

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«Nous n'avons aucun doute, arrivera un moment dans l'Histoire où nous pourrons créer une commission scientifique (qui révèlera) que le commandant Chavez a été attaqué avec cette maladie.» Le vice-président vénézuélien Nicolas Maduro a accusé mardi les «ennemis historiques» du Venezuela, les Etats-Unis, d'avoir provoqué le cancer dont souffre le président Hugo Chavez, dont l'état de santé s'est détérioré ces dernières heures.

«Les ennemis historiques de cette patrie ont cherché un point faible pour atteindre la santé de notre commandant», a déclaré Maduro à l'issue d'une réunion des hauts-responsables politiques et militaires du pays. Dans la foulée, un attaché militaire et un autre fonctionnaire américains ont été expulsés vers les Etats-Unis. Le premier est accusé de «rechercher des militaires actifs au Venezuela, d'abord pour se renseigner sur la situation des forces armées et (ensuite) pour leur proposer des projets déstabilisateurs».

L'opposition réclame la vérité

Alors que les autorités affirment régulièrement que le «comandante» continue de présider aux destinées du pays disposant des plus importantes réserves de pétrole au monde, elles ne parviennent pas à étouffer les rumeurs qui courent sur l'état de santé réel de Chavez, en l'absence de bulletins médicaux autres que les annonces gouvernementales.

Une marche a été organisée dimanche à Caracas jusqu'à l'endroit où une cinquantaine de jeunes gens sont enchaînés depuis mardi dernier, pour exiger que le président, réélu pour un nouveau mandat de six ans en octobre mais qui n'a pas été en mesure de prêter serment, apparaisse publiquement ou renonce à ses fonctions. Sa prestation de serment, prévue le 10 janvier par la Constitution, a été repoussée sine die par le gouvernement. Une décision avalisée par le Tribunal suprême de justice (TSJ) mais contestée par l'opposition.

Tout l'article (le Parisien).

Modifié par David Web
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Membre, Posté(e)
dihyia Membre 9 023 messages
Baby Forumeur‚
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je pense même qu'il est mort mais on est en train de préparer sa succession. on le garde au frigo.

de plus, on fait mijoter le peuple dans la tristesse, et les moutons voteront encore pour le parti de Chavez.

dernière minute : il est mort.

je répète, on la ramené mort de Cuba !

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Membre, Posté(e)
slanny Membre 5 248 messages
Baby Forumeur‚
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Je me boit une bière, pour fêter comme il se doit cet événement. Puisse le chavisme rejoindre les gouffres insondables ou ont coulé le Léninisme et le stalinisme.

Vu que le dentifrice, la manip est connu de tous, ils l'ont foutu ou le cancer les américains ? :smile2:

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Membre, Collabo, 48ans Posté(e)
Djizus Membre 3 400 messages
48ans‚ Collabo,
Posté(e)

J'ai appris la nouvelle sur le forum.

Sale temps pour les dissidents.

RIP Chavez...

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Membre+, Fervent utopiste, 38ans Posté(e)
mdr Membre+ 5 594 messages
38ans‚ Fervent utopiste,
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RIP Hugo...

Je rejoins ce qui s'est dit plus haut, un grand homme.

Les USA voulaient sa tête depuis un moment, il faisait parti de la liste des hommes à abattre. Les USA ont déjà tenté de le tuer, mais ont manqué de le faire, et leur erreur de n'avoir pas réussi permet de les cerner un peu plus sur leurs envies et intérêts.<br>Il voulaient un peu trop que son peuple puisse se développer tout seul, ou plutôt avec l'aide de toute l'amérique du sud. Il voyait l'Amérique du Sud comme une force indépendant des USA et ne voulait pas que le continent ne dépende des méthodes étatsunienne justement, voilà pourquoi tous les pro US le décrient de toutes façons, sans prendre en compte ce qu'il a concrètement fait pour son pays.

Après je me prononcerai pas sur les causes de sa mort, attendons d'avoir plus de détails.

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Membre, 84ans Posté(e)
papy75 Membre 6 062 messages
Baby Forumeur‚ 84ans‚
Posté(e)

Il faudrait un homme comme ça en France pour briser la corruption qui règne dans notre pays.Le Venezuela perd un grand Homme .

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Membre, Posté(e)
democrypte Membre 67 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Les idées qu'il propageait, étaient démocrates et humanistes. Il a luté contre l'illétrisme, et a éveillé en son peuple, une conscience politique rarement égalée.

Un homme normal dans un monde dé dégénérés pétant plus haut que leurs culs.

http://www.youtube.com/watch?v=NXI9FJWy5_A

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Membre, In girum imus nocte et consumimur igni , 52ans Posté(e)
PASDEPARANOIA Membre 27 326 messages
52ans‚ In girum imus nocte et consumimur igni ,
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Je me boit une bière, pour fêter comme il se doit cet événement. Puisse le chavisme rejoindre les gouffres insondables ou ont coulé le Léninisme et le stalinisme.

Vu que le dentifrice, la manip est connu de tous, ils l'ont foutu ou le cancer les américains ? :smile2:

Plus un. J'ai toujours eu une grande admiration pour ceux qui se réjouissent de la mort d'un être, qui plus est lorsque celui a fait reculer la pauvreté, l'illettrisme, a amélioré la santé de millions de ses ressortissants.

A mort !

Le Vénézuéla va pouvoir renouer avec la démocratie la vraie, la libérale, celle qui contrôle les médias, qui donne les matières premières à ceux qui savent garantir la sécurité des riches du pays. Les pauvres n'ont qu'à bosser au lieu d'apprendre à lire. Et s’ils ne sont pas heureux, on envoie l'armée américaine leur expliquer le sens du mot démocratie.

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Membre, Esclave de ses appétits...., 41ans Posté(e)
Patobeur Membre 1 570 messages
41ans‚ Esclave de ses appétits....,
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Hormis ses délires du style 'allo président' ou un truc comme ça et sa mégalo, il a toujours été soutenu par son peuple....N'en déplaise à tous ses détracteurs. Il a fait de grandes choses pour les opprimés et a (apparemment hein! j'en suis pas persuadé) lutté contre toutes formes de corruption.

Il a marqué l'Histoire de l’Amérique Latine.

RIP.

Le Vénézuéla va pouvoir renouer avec la démocratie la vraie, la libérale, celle qui contrôle les médias, qui donne les matières premières à ceux qui savent garantir la sécurité des riches du pays. Les pauvres n'ont qu'à bosser au lieu d'apprendre à lire. Et s’ils ne sont pas heureux, on envoie l'armée américaine leur expliquer le sens du mot démocratie.

EN même temps le Vénézuela était un des premiers vendeurs de pétrole aux USA. Mais bref, entre lui et la 'vrai démocratie' , je crois que je préfère Hugo Chavez.

Modifié par Patobeur
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Membre, 46ans Posté(e)
epmd71 Membre 10 304 messages
Baby Forumeur‚ 46ans‚
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un grand homme politique est morts qui avait pu diminuer le chômage le plus possible dans son pays qui n’était pas au petit chevet des états unis

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Membre, Posté(e)
nana89 Membre 902 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

« Laissez les chiens de l'empire aboyer, c'est leur travail.

Le nôtre, c'est de se battre pour achever la véritable libération de notre peuple »

1954- 2013 Hugo Chavez.

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Membre, 42ans Posté(e)
Yoannbzh Membre 11 816 messages
Baby Forumeur‚ 42ans‚
Posté(e)

Il est né avec une cuillère en or (son père 3 fois gouverneur).

A fait des coups d’États.

A fait de la prison

...

Le chômage a baissé mais il a fait comment ?

Vénézuela: 29 278 000 habitants

France: 65 436 552 habitants

Faire la même chose, c'est impossible qu'il n'y a pas la même population,... Les mêmes phrases de certains.

Par contre, la criminalité n'a pas baissé, hein !!!

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Membre, In girum imus nocte et consumimur igni , 52ans Posté(e)
PASDEPARANOIA Membre 27 326 messages
52ans‚ In girum imus nocte et consumimur igni ,
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L’avenir du « socialisme bolivarien », au-delà de l’élection présidentielle d’octobre

Au Venezuela, un chavisme sans Chávez ?

Des programmes sociaux qui améliorent le sort des plus pauvres ; un soutien populaire intact malgré treize années au pouvoir ; des candidats à la relève crédibles dans son propre camp… M. Hugo Chávez semble bien placé pour remporter le scrutin présidentiel du 7 octobre. S’il venait à disparaître — il est atteint d’un cancer —, le processus politique qu’il a impulsé s’arrêterait-il pour autant ?

par Steve Ellner, septembre 2012

« Une faveur s’obtient toujours en échange d’une autre faveur », admet Mme Joanna Figueroa. Cette habitante du Viñedo, un quartier populaire de la ville côtière de Barcelona, dans l’est du Venezuela, a promis de militer pour la réélection de M. Hugo Chávez depuis que l’Etat lui a fourni un toit dans le cadre de la Mission logement, un ambitieux programme d’habitat social. Elle a construit elle-même sa maison, au sein d’une équipe de travailleurs comprenant un maçon, un plombier et un électricien appointés par le conseil communal. Son travail à elle consistait à mélanger le ciment. « L’amour que l’on reçoit se paie par l’amour que l’on donne en retour », professe-t-elle, reprenant la devise en vigueur parmi les partisans de M. Chávez. Le succès de cette ritournelle, que l’on entend un peu partout dans le pays, témoigne du lien émotionnel qui subsiste entre de nombreux Vénézuéliens et leur président.

Le scrutin du 7 octobre prochain cristallise des enjeux considérables. Bien que le candidat de l’opposition, M. Henrique Capriles Radonski, aime à se présenter comme un rénovateur sans préjugés idéologiques, il n’en appartient pas moins au parti conservateur Justice d’abord (PJ), qui défend les intérêts des investisseurs privés et considère avec méfiance toute intervention de l’Etat dans l’économie. L’opposition s’est pourtant assagie depuis son coup d’Etat raté de 2002 et sa décision, prise par dépit dans la foulée, de boycotter les élections nationales. Désormais, ses dirigeants participent au processus électoral et affichent leur soutien fervent à la Constitution de 1999, adoptée à une écrasante majorité des voix et qu’ils avaient rejetée à l’époque. Ils sont même parvenus à s’unir derrière un candidat commun, investi en février dernier à l’issue d’une primaire.

Le bon bilan de la Mission logement, qui a procuré un toit à des milliers de ménages modestes tout en les impliquant dans la mise en œuvre du programme à l’échelle des quartiers, n’est sans doute pas étranger à la popularité persistante de M. Chávez, qui continue de faire la course en tête dans les sondages. L’opposition a beau claironner que la victoire lui est acquise, un certain découragement se fait jour. Figure influente de la droite et adversaire acharné de M. Chávez, le patron de presse Rafael Poleo a récemment désavoué la candidature de M. Capriles, jugée « incapable d’aller où que ce soit ». La déclaration faisait suite à la publication en mai d’une étude d’opinion accordant 43,6 % des voix au président sortant, contre seulement 27,7 % à son adversaire. Le bilan de M. Chávez recueillait par ailleurs 62 % d’avis favorables. Une pilule d’autant plus amère que l’auteur du sondage, l’institut Datanalisis, appartient à un fidèle de l’opposition, M. Luis Vicente León.

La popularité dont paraît jouir M. Chávez a de quoi surprendre, compte tenu de ses treize années de pouvoir et de la lassitude qu’une telle longévité installe nécessairement dans l’opinion. Sa candidature pourrait en outre pâtir des incertitudes liées à son cancer, rendu public le 30 juin 2011 (sans que soient dévoilées ni la localisation ni la gravité de la maladie). L’opposition n’a d’ailleurs pas manqué de dénoncer l’imprévoyance du président, qui s’est abstenu de désigner un remplaçant susceptible d’assurer la continuité du pouvoir en cas de vacance précipitée. A l’intérieur comme à l’extérieur du pays, les médias proches du monde des affaires exploitent volontiers les problèmes de santé du chef de l’Etat vénézuélien pour minorer ses chances de réélection. Comme l’indique une étude réalisée par le journaliste Keane Bhatt, le duel sous les tropiques entre la « fragilité de Chávez » et l’« énergie juvénile » de M. Capriles s’est imposé comme un classique dans la production de Reuters, d’Associated Press (AP) ou du Miami Herald (1).

L’irruption de la maladie ravive aussi l’épineuse question du leadership au sein du mouvement de M. Chávez, qui commence à reconnaître que la concentration du pouvoir entre ses mains ne présente pas que des avantages : alors que ses ministres vont et viennent, le président — dont le portrait orne la quasi-totalité des affiches bolivariennes — trône comme la seule incarnation d’un processus politique qui paraît ne plus dépendre que de lui.

Au cours d’une visite au Brésil, en avril 2010, un journaliste demanda à M. Chávez s’il envisageait de céder un jour la place à un autre dirigeant : « Je n’ai pas de successeur en vue », répliqua-t-il. Est-ce encore le cas aujourd’hui ? L’année dernière, il concédait à l’un de ses anciens conseillers, l’universitaire espagnol Juan Carlos Monedero, qui venait de le mettre en garde contre les dangers d’un « hyper-leadership » au Venezuela : « Je dois apprendre à mieux déléguer le pouvoir. » Durant les périodes où ses traitements l’éloignaient des affaires, plusieurs responsables politiques ont comblé le vide et émergé comme de possibles successeurs. Notamment le ministre des affaires étrangères actuel, M. Nicolás Maduro, un ancien dirigeant syndical qui a présidé la commission à l’origine de la nouvelle législation sur le travail et qui dispose d’appuis solides au sein des organisations de travailleurs. Ou encore le vice-président exécutif, M. Elias Jaua, très populaire auprès de la base militante du mouvement chaviste. Sans oublier le président de l’Assemblée nationale, le pragmatique Diosdado Cabello, un ancien lieutenant qui compte de puissants soutiens dans l’armée. Privés de l’omniprésente tutelle de M. Chávez, « certains d’entre nous ont pensé qu’il serait difficile de poursuivre le processus, expliquait l’ex-conseiller Monedero en mai dernier. A présent, nous n’avons plus cette crainte, puisque je vois des douzaines de personnes qui pourraient continuer le travail sans le moindre problème ».

Dans l’hypothèse d’un troisième mandat, l’avenir politique de M. Chávez dépendra sans doute de l’aptitude de son camp à approfondir les changements amorcés, à élaborer de nouveaux programmes sociaux susceptibles de revigorer la base populaire et à lutter contre l’insécurité (2). Le chemin déjà parcouru n’interdit pas de l’envisager. Elu pour la première fois en décembre 1998, grâce à un programme modéré conçu pour effacer l’image belliqueuse qui lui collait à la peau depuis ses tentatives de putsch de 1992, l’ancien trublion de l’Académie militaire de Caracas s’était empressé de faire voter une nouvelle Constitution, de lancer une vaste réforme agraire et de remettre à neuf la législation sociale et économique. En 2005, il proclame sa conversion au socialisme et nationalise les secteurs stratégiques de l’économie, comme les télécommunications, les banques, l’électricité et l’acier. A partir de 2009, la « révolution bolivarienne » étend son contrôle à des entreprises plus petites mais cruciales pour la vie quotidienne de la population. Accompagnée d’une escalade verbale contre la « bourgeoisie », l’« oligarchie » et l’« impérialisme américain », cette politique d’expropriation poursuit pourtant un objectif moins polémique : assurer la souveraineté alimentaire du pays.

A travers un réseau de compagnies publiques, des biens de première nécessité tels que le riz, le café, l’huile ou le lait sont désormais produits sur place et disponibles à des prix abordables. En juin dernier, le Venezuela a même inauguré sa première ligne de fabrication de mayonnaise à base d’huile de tournesol. La mise en place de nouveaux services publics reconnus comme performants — nourriture, banques, télécommunications — suggère qu’un Etat n’est pas forcément incompétent pour gérer des entreprises. La démonstration s’avère moins probante dans le cas des industries lourdes telles que l’acier, l’aluminium ou le ciment, toujours en proie à des conflits sociaux et aux défaillances du réseau commercial. En assurant lui-même la vente des matériaux de construction aux quartiers qui en ont besoin, sans passer par des intermédiaires soucieux de leurs marges, le gouvernement espère résoudre au moins une partie du problème.

Selon la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (Cepalc) de l’Organisation des Nations unies (ONU), le taux de pauvreté au Venezuela a baissé de 21 % entre 1999 et 2010. Mais cette amorce de redistribution au profit des plus modestes ne fait pas le bonheur des classes moyennes, qui restent majoritairement hostiles au président sortant. Si les sondages accordent à ce dernier une avance de vingt points sur son rival, les proportions s’inversent dès que l’on approche des beaux quartiers. Chez les plus riches, le chantre du bolivarisme suscite souvent une hostilité viscérale, liée à la hantise — savamment entretenue par l’opposition et les médias patronaux — que le gouvernement finisse un jour par interdire la propriété privée. A quoi s’ajoute dans certains cas un ressentiment envers les pauvres, qui paraissent drainer vers eux toutes les largesses de l’Etat. Le gouvernement n’a pourtant pas lésiné sur les gestes en faveur des classes moyennes et supérieures, comme l’instauration d’un taux de change préférentiel pour les voyages à l’étranger.

Alors que M. Chávez paraît vouloir se démarquer de certaines outrances du passé, M. Capriles joue résolument la carte de l’homme du renouveau. Jamais il ne manque une occasion de rappeler qu’il n’a que 40 ans et qu’il n’est donc pas responsable des politiques calamiteuses infligées aux Vénézuéliens avant 1998 — même si les partis aux commandes à l’époque lui apportent aujourd’hui leur soutien. Dans ses discours, il associe fréquemment la « vieille manière de faire de la politique » aux épisodes d’intolérance et de polarisation qui ont marqué le pays, avant comme après l’arrivée au pouvoir de M. Chávez. Se posant en rempart contre le sectarisme, il promet de ne pas supprimer les programmes sociaux du gouvernement actuel, mais au contraire de les améliorer. Il propose par exemple de faire voter une nouvelle loi, baptisée « Missions égales pour tous », qui garantirait aux citoyens de tous bords et de toutes étiquettes politiques les mêmes conditions d’accès aux programmes sociaux. Interrogé par une chaîne de télévision privée le 1er février 2011, il expliquait : « Ce qui est positif dans le bilan de Chávez, c’est qu’il a remis à l’ordre du jour la question de la lutte contre la pauvreté. Mais il faut désormais aller plus loin, et dépasser les simples discours pour en finir avec ce fléau. »

A n’en pas douter — les chiffres de la Cepalc le suggèrent d’ailleurs —, l’action sociale du gouvernement vénézuélien ne se limite pas à de « simples discours ». Mais les propos de M. Capriles (qui corroborent ceux de M. Teodoro Petkoff, un ancien guérillero désormais porte-parole de l’establishment local) représentent une forme de victoire idéologique pour M. Chávez. Ils révèlent en outre que, aux yeux du candidat de l’opposition, l’ancien lieutenant-colonel ne serait peut-être pas le dictateur fou que les médias privés dénoncent depuis des années.

Si l’opposition ne conteste plus guère l’efficacité de la politique sociale bolivarienne, MM. Chávez et Capriles campent en revanche sur des positions diamétralement opposées en matière de politique économique. C’est sur la question des expropriations que les deux camps s’empoignent avec le plus de virulence. Pour les partisans de M. Chávez, celles-ci constituent un outil pour bâtir une économie mixte dévolue à l’intérêt général, notamment dans la construction, la banque et l’alimentation : en battant en brèche la mainmise des monopoles privés sur ces secteurs vitaux, l’Etat a mis fin aux pénuries artificielles que subissaient autrefois les consommateurs. « Comment se fait-il que l’on n’observe cette fois aucune des pénuries qui ont frappé le pays lors de chaque période électorale antérieure ?, s’interrogeait récemment le député Iran Aguilera, proche de M. Chávez. Parce que les compagnies d’Etat comblent le vide créé par le secteur privé à des fins politiques. »

L’opposition, de son côté, entend rétablir promptement le secteur privé dans ses droits inaliénables. « Je n’ai pas l’intention de me quereller avec les hommes d’affaires ni avec qui que ce soit d’autre à ce sujet », admet M. Capriles avec franchise. Le favori des chefs d’entreprise fait valoir que les sociétés contrôlées par l’Etat ont vu leur production chuter, sans toutefois fournir de statistiques à l’appui de cette thèse. Il préfère mettre l’accent sur le retour en fanfare des investisseurs étrangers, en espérant que leur corne d’abondance lui permettra de tenir sa promesse cardinale : la création de trois millions d’emplois en six ans. L’orthodoxie libérale qui imprègne son programme n’épargne pas la sécurité sociale, dont l’Etat perdrait le contrôle au profit d’un système mixte faisant la part belle à l’« épargne individuelle volontaire ». La Table de l’unité démocratique (MUD), coalition hétéroclite formée par les partis qui soutiennent M. Capriles, réclame pour sa part une « flexibilisation » de la loi régissant le contrôle de l’Etat sur l’industrie pétrolière, « afin de promouvoir la compétition et la participation du privé (3) ».

Tout à son désir de ratisser large, le candidat anti-Chávez n’est pas assuré pour autant de séduire au-delà des classes moyennes qui composent la base de son propre parti, le PJ. D’abord, parce qu’il est issu d’une famille de chefs d’entreprise qui ont fait fortune dans les secteurs les plus variés, de l’immobilier à l’industrie en passant par les médias : un profil peu répandu au sein de la classe politique vénézuélienne. Ensuite, M. Capriles est l’ancien maire de Baruta, un ghetto huppé de l’agglomération de Caracas. Pas sûr que l’image modeste et juvénile qu’il cherche à se donner suffise à contrebalancer un tel curriculum auprès des électeurs moins bien lotis, fussent-ils lassés de M. Chávez.

Le dirigeant de l’opposition n’est pas toujours aidé par ses propres troupes. Récemment, le MUD a attaqué la Mission logement, qualifiant de « fraude » et d’« échec » l’expropriation des terrains destinés à l’implantation d’habitats sociaux. Une offensive risquée, s’agissant du programme gouvernemental le plus populaire des années Chávez. Selon le ministre de la communication et de l’information, M. Andrés Izarra, les premiers objectifs sont atteints, avec la construction de deux cent mille logements depuis le lancement du plan, en 2011. Jamais oublieux de son passé militaire, M. Chávez l’a présenté comme une guerre devant mobiliser l’ensemble du gouvernement et du mouvement bolivarien. Dans certains quartiers, des étudiants reçoivent une bourse pour former des « brigades » chargées de construire les maisons. Mais le rôle principal incombe aux quelque trente mille conseils communaux créés depuis 2006. Ce sont eux qui recrutent les travailleurs, qualifiés ou non, et qui sélectionnent les bénéficiaires du programme. Le contrat de « remplacement des taudis par des logements dignes » indique à quel emplacement et selon quelles normes la nouvelle maison doit s’édifier. Chaque travailleur reçoit son salaire à l’issue du chantier, sous la forme d’un chèque émis par une banque nationalisée, les paiements en espèces ayant conduit à des malversations par le passé. Des mesures sont prises par ailleurs pour éviter la revente spéculative des logements. « Nous sommes dans un processus d’apprentissage, où les erreurs commises préalablement par manque de contrôle se corrigent au fur et à mesure », nous explique M. Leandro Rodríguez, du Comité de participation citoyenne du Congrès national.

M. Chávez a opportunément choisi la date du 1er mai, en plein cœur de la campagne électorale, pour promulguer le nouveau code du travail, dernière grande initiative de son mandat. Les progrès qu’il apporte n’ont rien de cosmétique : réduction du temps de travail à quarante heures par semaine (contre quarante-quatre auparavant), interdiction de la sous-traitance au profit d’emplois stables, extension du congé maternité à vingt-six semaines (contre dix-huit auparavant). Le texte rétablit aussi l’ancien système d’indemnités de licenciement, supprimé en 1997 par le gouvernement libéral de l’époque. Dorénavant, le travailleur congédié recevra une prime correspondant au montant de son salaire mensuel multiplié par le nombre d’années passées dans l’entreprise — une revendication de longue date des syndicats vénézuéliens. M. Capriles s’est insurgé contre cette nouvelle législation, au motif qu’elle ne réglait pas le problème du chômage ni le sort des travailleurs clandestins privés de protection sociale. Puis il a précisé la nature de son grief : « M. Chávez a sorti cette loi de son chapeau pour l’aider à gagner le 7 octobre. »

L’issue du scrutin aura un impact majeur sur tout le continent sud-américain. M. Capriles a déjà promis de restaurer des relations amicales avec les Etats-Unis, tandis que d’autres membres de son camp annonçaient une révision complète des programmes d’aide et de coopération établis entre le Venezuela et certains de ses voisins. L’opposition conteste un arrangement du même genre, prévu avec la Chine, qui fournirait des crédits bon marché en échange de pétrole. Enfin, au cours de la visite du président iranien Mahmoud Ahmadinejad à Caracas, en juin dernier, M. Capriles n’a pas manqué de dénoncer l’alliance insolite avec Téhéran, exigeant que le gouvernement « s’occupe plutôt des intérêts du Venezuela en créant des emplois pour les Vénézuéliens ».

Le credo panaméricain de M. Chávez s’est concrétisé par la création de plusieurs organismes supranationaux : l’Union des nations sud-américaines (Unasur) — présidée par son confident, M. Alí Rodríguez Araque —, la Communauté d’Etats latino-américains et caraïbes (Celac), fondée à Caracas en décembre dernier, et enfin l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique - traité de commerce des peuples (ALBA-TCP), qui rassemble (entre autres) le Venezuela, Cuba, la Bolivie, l’Equateur et le Nicaragua (4). En juin dernier, à l’instigation de M. Chávez, le bloc latino-américain condamnait avec vigueur la destitution illégale du président paraguayen — de gauche — Fernando Lugo, pointant l’inertie de Washington et de l’organisme qu’il contrôle, l’Organisation des Etats américains (OAS). La riposte immédiate du président vénézuélien (rappel de son ambassadeur au Paraguay, suspension des livraisons de pétrole) lui a valu, là encore, les remontrances de M. Capriles.

Devant la perspective d’une alternance à Caracas, une impatience fébrile s’est emparée de Washington. Pour la Maison Blanche, et pour la classe politique américaine dans son immense majorité, M. Chávez demeure l’ennemi public numéro un dans cette partie du globe. Trois semaines avant de quitter la présidence de la Banque mondiale, en juin dernier, M. Robert Zoellick résumait l’espérance générale : « Les jours de Chávez sont comptés. » Et de prédire avec délectation que, privés de l’aide vénézuélienne, des pays comme Cuba et le Nicaragua connaîtraient bientôt « des temps difficiles ». Ce scénario de rêve, ajoute M. Zoellick, offrirait « une occasion de transformer l’hémisphère occidental en premier hémisphère démocratique », à l’opposé du « sanctuaire des coups d’Etat, des caudillos et de la cocaïne » qu’incarne selon lui le cauchemar bolivarien. Début 2012, l’essayiste Michael Penfold avertissait dans le magazine Foreign Affairs : « Si M. Chávez gagne en octobre, une grande partie de l’opposition politique vénézuélienne sera laminée. Sous bien des aspects, ce sera un retour à la case départ (5). »

Même chez les spécialistes de l’Amérique latine, les comparaisons entre le président vénézuélien et ses homologues de même sensibilité tournent rarement à son avantage. Dans un ouvrage consacré à la poussée des mouvements de gauche sud-américains, les chercheurs Maxwell Cameron et Kenneth Sharpe dépeignent M. Chávez sous les traits d’un despote acharné à « démanteler les institutions politiques de l’Etat » et à « créer un parti officiel à sa botte », tandis que le président bolivien Evo Morales symboliserait un « mouvement politique dans lequel la fonction du dirigeant ne consiste pas à monopoliser le pouvoir » (6).

Seuls quelques intellectuels considèrent que M. Chávez a fait mieux que ses homologues de Bolivie, d’Equateur ou d’ailleurs. Jeffery Webber, un universitaire engagé, coauteur d’un autre ouvrage sur les gauches sud-américaines, qualifie M. Morales de « néolibéral reconstitué », mais applaudit M. Chávez pour avoir « revivifié la critique du néolibéralisme et remis à l’ordre du jour le débat sur le socialisme » (7). Ce n’est pas sans raison que les politiques et les observateurs de tous bords tendent à réserver un traitement particulier au régime vénézuélien. Expropriations de grande ampleur, réformes pour inverser l’ordre libéral des choses, redistribution de la rente pétrolière, programmes de coopération au profit de pays voisins plus pauvres : peu de gouvernements peuvent se targuer d’avoir impulsé des réformes aussi audacieuses — ou aussi spoliatrices, selon le point de vue.

« Courroie de gauche » sur le continent

La victoire de M. Chávez en octobre pourrait accélérer la dynamique de transformation sociale à l’œuvre au Venezuela. Son programme « Pour une administration bolivarienne et socialiste 2013-2019 » préconise une intervention plus massive de l’Etat dans les secteurs du commerce et des transports, au moyen de « centres de distribution locale pour la vente directe de produits » qui élimineraient les intermédiaires et rendraient caduc le modèle de grande distribution qui domine partout ailleurs.

Autre objectif : l’extension des pouvoirs démocratiques exercés par les conseils communaux. Des centaines de « communes en construction » à travers le pays, regroupant chacune une douzaine de conseils communaux ou davantage, assureraient elles-mêmes les services d’utilité publique, tels que la distribution de gaz ou d’eau. Au total, les nouvelles communes représenteraient 68 % de la population. Elles disposeraient des mêmes prérogatives que l’Etat et les mairies, notamment dans l’élaboration des budgets, la planification et la collecte des impôts.

A une échelle plus large, la réélection de M. Chávez consoliderait la « courroie de gauche » qui traverse l’Amérique latine, et restreindrait d’autant la sphère d’influence des Etats-Unis. La montée en puissance des gauches sud-américaines au cours de ces dernières années a favorisé les processus d’union au niveau du continent. Si la droite a remporté les élections au Chili en 2009, la popularité du président Sebastián Piñera n’a pas tardé à s’effondrer. Elu l’année suivante en Colombie, le nouveau président Juan Manuel Santos s’est vite rallié à l’objectif d’union latino-américaine porté par la gauche pour s’épargner une mésaventure similaire, s’offrant même le luxe de hausser le ton contre Washington sur plusieurs questions-clés (8). Seul le Paraguay, depuis le renversement du président Lugo, marche actuellement à contre-courant de ses voisins.

Mais c’est encore au Venezuela que le scrutin d’octobre prend sa signification la plus décisive. La défaite de M. Chávez aurait pour conséquence — quoi qu’en dise son rival — de ramener le pays à la situation qu’il connaissait avant 1999. Un nouveau mandat donnerait en revanche à son règne dix-huit ans d’âge ; c’est beaucoup, peut-être trop. La transformation sociale d’un pays sur une période aussi longue, sous la conduite d’un chef d’Etat démocratiquement élu, représenterait néanmoins une expérience sans équivalent dans l’histoire contemporaine.

Steve Ellner

Professeur d’histoire à l’Universidad de Oriente (Venezuela), auteur de Rethinking Venezuelan Politics. Class, Conflict, and the Chávez Phenomenon, Lynne Rienner Publishers, Boulder (Colorado), 2008.

(1) Keane Bhatt, « Our man in Caracas : The US media and Henrique Capriles », North American Congress on Latin America, 18 juin 2012.

(2) Lire Maurice Lemoine, « Caracas brûle-t-elle ? », Le Monde diplomatique, août 2010.

(3) VenEconomía, vol. 29, n° 6, Caracas, mars 2012.

(4) Cf. « Latin American unity takes center stage as US influence declines », juillet 2012.

(5) Michael Penfold, « Capriles Radonski and the new Venezuelan opposition », Foreign Affairs, Tampa (Floride), 26 janvier 2012.

(6) Maxwell Cameron et Kenneth Sharpe, « Andean left turns. Constituent power and constitution making », dans Maxwell Cameron et Eric Hershberg (sous la dir. de), Latin America’s Left Turns. Politics, Policies and Trajectories of Change, Lynne Rienner Publishers, Boulder (Colorado), 2010.

(7) Jeffery Webber, « Venezuela under Chávez. The prospects and limitations of twenty-first century socialism, 1999-2009 », Socialist Studies - Etudes socialistes, Victoria (Canada), 2010 ; « From left-indigenous insurrection to reconstituted neoliberalism in Bolivia », dans Barry Carr et Jeffery Webber (sous la dir. de), The New Latin American Left. Cracks in the Empire, Rowman and Littlefield, Lanham (Maryland), 2012.

(8) Lire Manière de voir, n° 124, « Histoire des gauches au pouvoir », août-septembre 2012, en kiosques.

http://www.monde-diplomatique.fr/2012/09/ELLNER/48113

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Membre, ONE SHOT ,ONE KILL !!!, 47ans Posté(e)
cocoy Membre 2 611 messages
47ans‚ ONE SHOT ,ONE KILL !!!,
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Tiens PASDEPARANOIA a perdu un pote !!! biggrin.gif

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Membre, Posté(e)
slanny Membre 5 248 messages
Baby Forumeur‚
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il a toujours été soutenu par son peuple....N'en déplaise à tous ses détracteurs.

Comme Hitler quoi ( Ouais point godwin !!!) Et le "démocrate" n'a fait que faire reculer la démocratie. ( voir indice de démocratie, la perte est faible, mais elle est la quand même). La corruption ? Pareil, depuis 2001, mise en place de l'indice, la situation ne fait qu'empirer. Je parle meme pas des libertés économiques, de la presse... Si il avait durée plus longtemps, ont avait droit a un Cuba 2.0.

Allez un petit article de Human Rights Watch :

a présidence d'Hugo Chávez (1999-2013) au Venezuela a été caractérisée par une extrême concentration du pouvoir et un mépris flagrant pour les garanties fondamentales en matière de droits humains, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui.

Par Human Rights Watch

imgscan-contrepoints-2013598-Chavez-2.jpg?d126beAprès avoir promulgué en 1999 une nouvelle constitution qui contenait un large éventail de dispositions censées protéger les droits humains – et avoir survécu à un coup d'État éphémère en 2002 – Chávez et ses partisans ont entrepris de cumuler les pouvoirs. Ils ont pris le contrôle de la Cour suprême et ont limité les possibilités pour les journalistes, les militants des droits humains et les citoyens vénézuéliens en général d'exercer leurs droits fondamentaux.

Vers la fin de son deuxième mandat complet à la tête du pays, la concentration des pouvoirs et l'érosion des garanties des droits humains donnaient au gouvernement toute latitude pour intimider, censurer et poursuivre en justice les Vénézuéliens qui critiquaient le président ou s'opposaient à son programme politique. Au cours de ces dernières années, le président et ses partisans se sont servis de ces pouvoirs dans toute une série d’affaires marquantes, dont l'impact négatif a été ressenti par des secteurs entiers de la société vénézuélienne.

De nombreux Vénézuéliens ont continué de critiquer le gouvernement. Mais la perspective de représailles – sous la forme d’une action arbitraire ou abusive de l’État – a forcé les journalistes et les défenseurs des droits humains à mesurer l’impact de la divulgation d’informations ou d’opinions critiques à l’égard du gouvernement, tout en réduisant la capacité des juges à statuer sur les affaires sensibles sur le plan politique.

Atteintes à l'indépendance de la justice

En 2004, Chávez et ses sympathisants à l’Assemblée nationale se sont assurés du contrôle politique de la Cour suprême du Venezuela, en ajoutant 12 sièges aux 20 sièges déjà existants et en les attribuant à des alliés politiques. Cette nouvelle Cour Suprême a alors cessé de fonctionner comme un organe de contrôle du pouvoir présidentiel. Ses juges ont rejeté ouvertement le principe de séparation des pouvoirs et ont promis publiquement de promouvoir le programme de Chávez. Cet engagement politique s’est traduit par des jugements qui ont confirmé à plusieurs reprises le mépris du gouvernement pour les droits humains.

Les juges des instances inférieures ont été soumis à de fortes pressions pour ne pas rendre de jugements susceptibles de contrarier le gouvernement. En 2009, Chávez a demandé publiquement qu'une peine de 30 ans d'emprisonnement soit infligée à une juge qui avait accordé la liberté conditionnelle à un détracteur bien connu du gouvernement resté près de trois ans en prison dans l’attente de son procès. La juge, María Lourdes Afiuni, a été arrêtée et a passé plus d'un an en prison en détention préventive, dans des conditions déplorables. Elle est actuellement assignée à résidence.

Atteintes à la liberté de la presse

Sous le régime Chávez, le gouvernement a étendu de manière spectaculaire ses moyens de contrôle des informations diffusées par les médias audiovisuels et la presse écrite du pays. Il a adopté des lois élargissant et durcissant les sanctions pour la diffusion de propos « offensants » à l'égard des responsables du gouvernement, interdisant de diffuser des messages susceptibles de « susciter l’anxiété au sein de la population » et permettant la suspension arbitraire de chaînes de télévision, de stations de radio et de sites internet.

Le gouvernement Chávez a cherché à justifier sa politique vis-à-vis des médias comme étant nécessaire pour « démocratiser » les ondes dans le pays. Mais en fait, au lieu de promouvoir le pluralisme, le gouvernement a abusé de sa compétence réglementaire pour intimider et censurer ses détracteurs. Il a accru de une à six le nombre des chaînes de télévision gouvernementale, tout en prenant des mesures offensives pour réduire la disponibilité des médias qui diffusent des propos critiques à l’égard du gouvernement.

En réaction à leur couverture négative, Chávez a menacé à plusieurs reprises de retirer des ondes certaines stations privées en s'opposant au renouvellement de leur licence. En 2007, faisant preuve de discrimination politique flagrante, son gouvernement a empêché la plus ancienne chaîne de télévision privée vénézuélienne, RCTV, de renouveler sa licence d'émission et a saisi ses antennes. Trois ans plus tard, il a également exclu RCTV du réseau câblé en forçant les opérateurs de ce réseau à cesser de transmettre ses programmes.

L'élimination de RCTV a fait de Globovisión la seule grande chaîne qui critique encore le président. Le gouvernement Chávez a cherché à plusieurs reprises à imposer des sanctions administratives à l'encontre de Globovisión, plaçant cette chaîne devant le risque constant d'une suspension ou d'une fermeture. Il a également porté plainte au pénal contre le président de la chaîne, contre l'un de ses principaux propriétaires et contre un commentateur invité sur le plateau, après qu'ils eurent critiqué publiquement le gouvernement.

Les sanctions et la censure imposées aux médias privés sous le régime Chávez ont eu un fort impact sur les organismes de radio ou de télévision et les journalistes. Si on trouve encore souvent des critiques virulentes du gouvernement dans la presse écrite, sur Globovisión et dans certains autres médias, la crainte de représailles gouvernementales a fait de l’autocensure un grave problème.

Refus de la supervision internationale en matière de droits humains

En plus d'avoir neutralisé la magistrature dans son rôle de garante des droits humains, le gouvernement Chávez a rejeté le système inter-américain de protection de ces droits, refusant de se conformer à des décisions pourtant contraignantes de la Cour inter-américaine des droits de l'homme et empêchant la Commission inter-américaine des Droits de l'Homme d'effectuer sur son territoire une étude des problèmes existants dans le domaine des droits humains. En septembre 2012, le Venezuela a annoncé qu'il se retirait de la Convention américaine relative aux Droits de l'Homme, décision qui prive les Vénézuéliens de la possibilité de se tourner, comme les citoyens des pays voisins et eux-mêmes ont pu le faire depuis des années, vers le plus important organe extérieur de recours contre les abus, dans les cas où les tribunaux nationaux font défaut.

Le gouvernement Chávez a également tenté d'empêcher les organisations internationales d'observer les pratiques du pays en matière de droits humains. En 2008, le président avait fait retenir de force, puis expulser sommairement du Venezuela les représentants de Human Rights Watch, après qu'ils eurent rendu public un rapport documentant les violations par son gouvernement des normes internationales en matière de droits humains. À la suite de cette expulsion, son ministre des affaires étrangères de l'époque, qu'il a choisi depuis lors pour être son successeur, Nicolás Maduro, avait annoncé: « Tout étranger qui viendra dans notre pays pour le critiquer sera immédiatement expulsé ».

Sous le régime Chávez, le gouvernement a également cherché à discréditer les défenseurs des droits humains en les accusant de vouloir saper la démocratie vénézuélienne avec l’appui du gouvernement des États-Unis. Quoique certaines organisations non gouvernementales aient reçu des fonds d’origine américaine et européenne – ce qui est courant en Amérique latine où le financement privé est peu abondant – il n’existe aucun élément crédible prouvant que l’indépendance et l’intégrité de leur travail aient été compromises par ce soutien international. Néanmoins, en 2010, la Cour Suprême a statué que les particuliers ou organisations qui perçoivent des financements étrangers pouvaient être poursuivis pour« trahison ». L'Assemblée nationale a promulgué une loi qui interdit aux organisations qui « défendent les droits politiques » ou « contrôlent les activités des pouvoirs publics » de recevoir une contribution internationale. La loi impose également de lourdes amendes aux organisations qui « invitent » au Venezuela des étrangers qui expriment des opinions jugées « offensantes » pour les institutions.

Solidarité avec les gouvernements qui violent les droits humains

Chávez a également rejeté les efforts internationaux pour promouvoir les droits humains dans les autres pays. Au cours de ces dernières années, le Venezuela a voté systématiquement contre les résolutions de l'Assemblée générale des Nations Unies condamnant les pratiques abusives en Corée du Nord, en Birmanie, en Iran et en Syrie. En outre, Chávez a été un bruyant partisan du président syrien Bachar al-Assad, du Libyen Mouammar Kadhafi et de l'Iranien Mahmoud Ahmadinejad, décernant à chacun d'eux « l'Ordre du Libérateur», la plus haute distinction officielle du Venezuela.

Sous le régime Chávez, le plus proche allié du Venezuela était Cuba, le seul pays d'Amérique latine qui pratique une répression systématique de presque toutes les formes de dissidence politique. Chávez a désigné Fidel Castro – qui a dirigé le gouvernement répressif de Cuba jusqu'à ce que sa santé décline en 2006 – comme son modèle et son guide.

Suite:

http://www.contrepoints.org/2013/03/06/117303-la-derive-autoritaire-leguee-par-hugo-chavez

http://www.hrw.org/f...par-hugo-chavez

Qui a osé collé le mot humaniste a Chavez déjà ?

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Membre, Esclave de ses appétits...., 41ans Posté(e)
Patobeur Membre 1 570 messages
41ans‚ Esclave de ses appétits....,
Posté(e)

Comme Hitler quoi ( Ouais point godwin !!!)

Contrairement à une idée reçue fréquente, Hitler n'a jamais été « élu » chancelier par les Allemands, du moins pas directement. Il a néanmoins été nommé chancelier par le président, conformément aux règles de la démocratie, en qualité de leader du parti remportant les élections législatives de mars 1933. Les tractations avec le président qui se sont en fait révélées indispensables à sa nomination amènent certains à considérer qu'il a été « hissé au pouvoir » par une poignée d'industriels et d'hommes de droite62,63. Et en dépit de son énorme poids électoral, jamais une majorité absolue des électeurs ne s'est portée sur lui, puisque même en mars 1933, après deux mois de terreur et de propagande, son parti n'obtient que 43,9 % des suffrages.

Chavez,lui, a juste été élu 'démocratiquement' (d'après plusieurs sources indépendantes mais je suis as dans le secret des dieux)à 3 reprises.....

Donc ta comparaison avec Hitler tu peux la garder.....

J'ai jamais dit qu'il était 'cool', je pense plutôt qu'il était carrément excessif et que c'était une pourriture mégalo avide de pouvoir comme les autres et près à tout pour le garder (contrôle des médias par exemple).Mais quand même....

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Membre, In girum imus nocte et consumimur igni , 52ans Posté(e)
PASDEPARANOIA Membre 27 326 messages
52ans‚ In girum imus nocte et consumimur igni ,
Posté(e)

Tiens PASDEPARANOIA a perdu un pote !!! biggrin.gif

Je ne vote pas. Je me contente de donner une information objective sur cet homme d'état, autant aimé que détester. Et je t'invite à lire cet article très bien documenté sur la réalité politique du Venezuela si autre chose que le flood t'intéresse.

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