La timidité est-elle un vilain défaut ?

La timidité est-elle un vilain défaut ?

Premier rendez- vous : Bastien attend dans la salle d’attente, les mains croisées, la tête baissée. Il n’a pas regardé les magazines qui sont disposés sur la table basse.

Je viens le chercher. Il s’assied en face de moi, reprend la même posture et attend. Je lui demande ce qui l’amène à moi :

« Je n’ai pas d’amis, me dit-il. Au lycée, je crois que je n’intéresse personne. Quand je parle je n’ai pas l’impression qu’on m’écoute».

Il s’exprime d’une voix douce, se frotte souvent les mains, gêné par leur moiteur. Il est en Terminale S dans un bon lycée parisien. Jusqu’en 3^ème il avait trois amis, puis ils ont quitté l’établissement pour diverses raisons et le voilà seul.

« Je ne sais pas quoi raconter… Pour les autres, cela a l’air facile, pour moi non. Pourtant je m’intéresse à plein de trucs, insiste-t-il, je peux être drôle ».

Sûrement oui ! Seulement voilà, Bastien est timide et de nos jours cela semble être le plus grand des défauts. Peu de place pour la réserve, l’intériorité, dans un monde de communication à tout va. Il faut communiquer et bien communiquer. La chance est du côté des caractères forts, affirmés.

Au collège et au lycée règnent les « populaires ». Ce sont eux qui font la loi dans le groupe, sont respectés et enviés par les autres. Ils ont une aisance naturelle, un physique agréable, ils semblent à l’aise dans leur corps et le mettent en valeur avec des vêtements à la mode. Et surtout, surtout, ils ont des amis. Beaucoup d’amis. Comme un cercle vertueux, cela renforce leur confiance en eux, leur assurance, qui peut même devenir de l’arrogance : Alors ils jugent, se moquent, excluent.

[...]

Les nouvelles technologies n’aident pas particulièrement le timide, car elles lui donnent l’illusion qu’il communique avec les autres, sans lui donner pour autant la force de les affronter dans la vraie vie. Elles renforcent même parfois son évitement phobique.

Source : Suite et fin de l'article

je sais pas si c'est un vilain défaut ,mais c'est sacré handicap ,crois -moi!

Oh mais je te crois, crois-moi!

En quoi ce serait vilain ? Pourquoi un jugement de valeur fait par ceux qui ne le sont pas ?

C'est juste pénible. C'est une souffrance pour ceux qui le sont.

oui, sauf que ce défaut peut aussi devenir une force, car la popularité, le fait d'être dans un groupe peut nous amener à copier pour y rester.

et de ce fait, faire des choses "pas bien", que l'on pourrait regretter tout ca pour ne pas être exclu.

la timidité peut ainsi nous amener à observer plutôt que faire le mouton.

enfin, c'est mon avis.

Nous ne vivons pas à l'air de la communication !

Nous vivons à l'air de la superficialité. Grosse nuance. Les gens n'échangent plus vraiment.

Qui plus est, les nouvelles technologies ne nous aident pas.

Puisque nous échangeons par elle, nous n'échangeons plus (ou moins) irl.

Si nous n'y prenons garde, le monde va se transformer en usine où tout le monde se réfugiera sans sa bulle inviolable à l'extérieur, et où on ne se parlera plus que par ces technologies.

La timidité viens de cette confusion aussi.

Dans la difficulté à atteindre la superficialité.

Le problème n'est justement pas d'être "intéressant". Le problème n'est pas "d'être".

Les timides sont "trop" dans l'être, dans ce qu'ils sont, et ne s'imaginent communiquer que sur ce qu'ils sont, ce qu'ils pensent...

Bref, ils mettent trop d'eux dans leur parole. Il s'y engageraient et se dévoileraient trop intimement, et c'est pour cela qu'ils se taisent.

Ils ne voient pas "l'intérêt" de la banalité.

Dire des phrases toutes faites, qui ne dévoilent rien de ce qu'on est, qui n'apprennent rien vraiment aux autres et donc qui ne les choquera pas (pas vraiment)

La superficialité, c'est à apprendre.

Mais il ne faut pas s'y leurer. Ceux qui la maîtrise, eux, c'est la profondeur qu'ils ont a apprendre.

Pour ne pas être étouffé par leur image.

Être tellement "semblables" aux autres que même s'ils sont entourées, personne ne les aime vraiment eux, et ils le savent.

Finalement, ce chemin me semble plus dur que celui d'apprendre simplement la banalité.

Chacun a son chemin à faire pour atteindre un épanouissement social véritable.

Entre un qui dégoise tout le temps et qui sort des aneries grosse comme lui, et l'autre qui se fait petit dans son coin, je préfère le deuxième

car ça peut se guérir , l'autre il est irrécupérable car lui, c'est vraiment un malade

Et puis moi je préfère les garçons timides :) C'est mignon et charmant

je connais la sortie, ne vous en faites pas --------------------------> []

C'est dingue comme je me reconnais dans cette description que donne l'article

Le narcissisme à la racine de la timidité est un défaut donc la timidité est un défaut, métonymiquement parlant.

je sais pas si c'est un vilain défaut ,mais c'est sacré handicap ,crois -moi!

La timidité est un trait de caractère qui n'est pas compris par ceux qui ne le sont pas. Des actes, qui semblent anodins pour certains, sont une réelle difficulté pour d'autres.

Je ne sais pas si c'est un défaut, mais la timidité est souvent incomprise et moquée par ceux qui ne la connaissent pas ou peu.

Un défaut, pas sûr quand même, je préfère un timide à quelqu'un trop sûr de lui, arrogant et sans gêne.

Le narcissisme à la racine de la timidité est un défaut donc la timidité est un défaut, métonymiquement parlant.

Franchement, je ne vois pas trop le lien entre narcissisme et timidité.

Quand on est incapable de penser ou dire une phrase pertinente alors qu'on se sait justement dans une situation "importante" (c'est à dire, stressé par le fait qu'on aimerais particulièrement être capable de la dire, cette phrase qui ne vient pas), que du coup on se tait et qu'on a l'impression de passer à coté de toutes les occasions de s'intégrer, c'est à mille lieues du narcissisme... On a plutôt tendance à se détester. (Et évidemment quand la phrase en question vient, c'est toujours trop tard, quand la "tension" est partie avec l'occasion.)

Ce n'est pas un jeu, d'être timide, et imaginer que les timides se taisent volontairement pour qu'on se rende mieux compte de leur existence, c'est avoir tout faux, c'est bien le contraire. Ils aimeraient qu'on se rende compte d'eux de temps en temps pour leur présence (pas pour leur absence), mais il ne savent pas comment faire, et ils en souffrent.

je suis pas convaincu a propos du soit disant "règne des populaires" pour moi ça reste un cliché bien alimenté par les séries américaines. Je pense pas qu'il y ai de chef ni de loi dans les groupes d'élèves mais juste certaines personnes abus de leur personne. Je pense pas que les lycéens envient la débilité.

Franchement, je ne vois pas trop le lien entre narcissisme et timidité.

Quand on est incapable de penser ou dire une phrase pertinente alors qu'on se sait justement dans une situation "importante" (c'est à dire, stressé par le fait qu'on aimerais particulièrement être capable de la dire, cette phrase qui ne vient pas), que du coup on se tait et qu'on a l'impression de passer à coté de toutes les occasions de s'intégrer, c'est à mille lieues du narcissisme... On a plutôt tendance à se détester. (Et évidemment quand la phrase en question vient, c'est toujours trop tard, quand la "tension" est partie avec l'occasion.)

Ce n'est pas un jeu, d'être timide, et imaginer que les timides se taisent volontairement pour qu'on se rende mieux compte de leur existence, c'est avoir tout faux, c'est bien le contraire. Ils aimeraient qu'on se rende compte d'eux de temps en temps pour leur présence (pas pour leur absence), mais il ne savent pas comment faire, et ils en souffrent.

Je ne le sais que trop bien... Mais, justement, on s'aime tellement qu'on veut être aimé de tout le monde, alors on refuse de prendre le risque de ne pas être apprécié, de s'exposer au jugement d'autrui, d'où le mutisme. On croit en permanence que les autres nous jugent ; dès qu'on est entouré, on se croit observé, bien que personne ne nous regarde. On est parano en quelque sorte, on prend tout pour soi.

Cet article le raconte plutôt bien.

Je ne le sais que trop bien... Mais, justement, on s'aime tellement qu'on veut être aimé de tout le monde, alors on refuse de prendre le risque de ne pas être apprécié, de s'exposer au jugement d'autrui, d'où le mutisme. On croit en permanence que les autres nous jugent ; dès qu'on est entouré, on se croit observé, bien que personne ne nous regarde. On est parano en quelque sorte, on prend tout pour soi.

Cet article le raconte plutôt bien.

C'est pas tout à fait faux, je crois.

Possible aussi qu'il y a timide et timide.

Donc une gêne mineure, un peu "mignonne" parfois, et les autres, les "introvertis", si on veut.

Je ne le sais que trop bien... Mais, justement, on s'aime tellement qu'on veut être aimé de tout le monde, alors on refuse de prendre le risque de ne pas être apprécié, de s'exposer au jugement d'autrui, d'où le mutisme. On croit en permanence que les autres nous jugent ; dès qu'on est entouré, on se croit observé, bien que personne ne nous regarde. On est parano en quelque sorte, on prend tout pour soi.

Ce n'est pas nécessairement un refus (un refus, c'est volontaire), ça peut aussi être une incapacité totale momentanée, un blocage. Effectivement il y a le timide réservé, hésitant, qui peut l'être par narcissisme, mais il parlera si on lui donne la parole et il y a le timide souffrant d'incapacité due au stress, qui lui s'enfermera encore plus si on lui donne la parole. Et ce dernier n'a rien d'un narcissique.

De même, on peut être timide et extraverti à la fois. Extraverti en public, capable de donner un cours sur le sujet qu'on maitrise ou de donner un spectacle (notamment dans le cadre d'un sport de compétition) mais incapable de prendre la parole dès qu'on touche au domaine intime, privé, au relationnel.

Mais je pense que dans la grande majorité des cas, c'est surtout une souffrance et un manque de confiance en soi. D'ailleurs la méthode du lien que tu donne consiste en gagner de la confiance en soi, ce qui est plutôt incompatible avec le traitement d'un narcissique.

(doublon à supprimer)

Ce n'est pas nécessairement un refus (un refus, c'est volontaire), ça peut aussi être une incapacité totale momentanée, un blocage.

Oui, effectivement. C'est ce que j'entendais par mon choix de mots malheureux.

Effectivement il y a le timide réservé, hésitant, qui peut l'être par narcissisme, mais il parlera si on lui donne la parole et il y a le timide souffrant d'incapacité due au stress, qui lui s'enfermera encore plus si on lui donne la parole. Et ce dernier n'a rien d'un narcissique.

De même, on peut être timide et extraverti à la fois. Extraverti en public, capable de donner un cours sur le sujet qu'on maitrise ou de donner un spectacle (notamment dans le cadre d'un sport de compétition) mais incapable de prendre la parole dès qu'on touche au domaine intime, privé, au relationnel.

Mais je pense que dans la grande majorité des cas, c'est surtout une souffrance et un manque de confiance en soi. D'ailleurs la méthode du lien que tu donne consiste en gagner de la confiance en soi, ce qui est plutôt incompatible avec le traitement d'un narcissique.

C'est une question de vocabulaire. Personnellement, je ne vois pas pourquoi on donnerait le même nom au mal qui ronge les personnes manquant de confiance en elles et à celui dont souffrent les timides narcissiques - "timide narcissique" étant un pléonasme à mon sens. Appeler le manque de confiance en soi "timidité", c'est un peu comme assimiler une angine virale et une angine bactérienne sous prétexte que les deux maladies ont des symptômes similaires à première vue ; ils ne sont pourtant pas exactement identiques, et les causes et mécanismes d'inflammation sont différents, de même que les traitements (bon, l'analogie a ses limites, les symptômes de l'angine virale se traitent mais pas la maladie elle-même).

C'est pas tout à fait faux, je crois.

Possible aussi qu'il y a timide et timide.

Donc une gêne mineure, un peu "mignonne" parfois, et les autres, les "introvertis", si on veut.

Non, il y a timide et pas timide.

Je ne pense pas que la timidité soit un réel défaut. Et je ne pense pas non plus que la popularité y change quelque chose. On a tous des défaut, plus ou moins important. Le tout, c'est de savoir rester tolérant, en vers ceux qui ont le plus de mal à se montrer.

Selon le dictionnaire:

narcissisme = admiration, amour exclusif de sa propre personne

timidité = manque d'audace dans l'action, manque d'aisance dans les rapports sociaux

Donc non, timide narcissique, ce n'est aucunement un pléonasme. Ce que tu décrit, c'est un narcissique qui adopte un comportement d'apparence timide pour se donner de l'importance. Ce n'est pas de la timidité, c'est du calcul. Un vrai timide ne calcule pas son comportement, il le subit.