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L’éducation suffira-t-elle ?


PASDEPARANOIA

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Membre, In girum imus nocte et consumimur igni , 52ans Posté(e)
PASDEPARANOIA Membre 27 326 messages
52ans‚ In girum imus nocte et consumimur igni ,
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L’éducation suffira-t-elle ?

Les candidats à la présidentielle française multiplient les propositions visant à réformer le système éducatif. Il en irait de la lutte contre le chômage, de la résorption des inégalités, parfois même de l’unité de la nation. En France comme aux Etats-Unis, à gauche comme à droite, la salle de classe se voit parée des plus grandes vertus politiques. Mais l’école peut-elle vraiment tout ?

par John Marsh, janvier 2012

Alors même que les campements du mouvement Occuper Wall Street (OWS) se multipliaient aux Etats-Unis, une étude très officielle publiée au mois de novembre est venue en éclairer les fondements. Selon le Bureau du budget du Congrès (Congressional Budget Office, CBO), le revenu médian (1) des foyers américains a crû de 35 %entre 1979 et 2007. Pendant la même période, les salaires progressaient sept fois plus vite pour le centile le plus riche (soit 1 %de la population) (2).

Le jour qui suivit l’annonce de ces chiffres, l’éditorialiste Nicholas Kristof — identifié comme « plutôt à gauche » — publia dans le New York Times un article intitulé « Occuper la salle de classe » (3). Tout en prenant la mesure du problème posé par les inégalités socio-économiques aux Etats-Unis, il s’y démarquait des revendications implicites des manifestants : il n’en appelait ni à une augmentation de la contribution fiscale des plus riches, ni à une régulation du système financier, encore moins à l’emprisonnement de banquiers en vue.

De l’avis de Kristof, « la mesure qui ferait le plus pour réduire les inégalités » serait d’« améliorer l’éducation des jeunes enfants ». « Le point commun à tous mes reportages sur la pauvreté, expliquait-il, que ce soit à New York ou en Sierra Leone, c’est qu’une bonne éducation constitue généralement le meilleur moyen de s’en sortir. » Malheureusement, poursuivait-il, « aux Etats-Unis comme en Afrique, les portes de cet ascenseur social sont fermées aux enfants issus de milieux défavorisés ».

Dans le contexte du mouvement OWS, ce plaidoyer en faveur d’une meilleure éducation, susceptible d’arracher les pauvres à leur condition, avait de quoi surprendre. En effet, l’une des seules revendications concrètes des manifestants est l’obtention de remises pour les dettes contractées au cours de leurs études (qui s’élèvent à 1 000 milliards de dollars à l’échelle du pays). Bien que titulaires de diplômes leur ayant ouvert les portes de l’« ascenseur » cher à Kristof, ils se retrouvent au chômage, ou embauchés à un salaire insuffisant pour s’acquitter de leurs obligations. Mais la logique défendue par l’éditorialiste du New York Times compte d’autres prosélytes, parfois illustres. Dans un discours prononcé le 6 avril, le président Barack Obama rappelait l’un de ses principaux objectifs : « Tout faire pour donner à chacun la meilleure éducation possible », car celle-ci demeure « le facteur le plus décisif pour déterminer si un enfant va réussir dans la vie ou non ».

Rare consensus

Etonnamment, dans un pays où les deux principaux partis politiques ne semblent pas en mesure de s’entendre sur le temps qu’il fait, les analyses de Kristof et du président Obama ne se distinguent pas de celles produites de l’autre côté de l’échiquier politique.

Ainsi, Gregory Mankiw, professeur à l’université Harvard et ancien conseiller du président George W. Bush, concédait au cours d’un entretien sur la National Public Radio, le 3 novembre 2011, que l’accroissement des inégalités posait problème. Celui dont le parti pris procapitaliste s’était révélé suffisamment caricatural, quelques semaines auparavant, pour conduire un groupe d’étudiants à quitter son cours d’introduction à l’économie en signe de protestation, s’empressa néanmoins de suggérer que les défaillances du système éducatif constituaient l’une des principales causes des inégalités économiques. Selon Mankiw, « le problème que nous rencontrons, c’est que nous n’avons pas produit assez de diplômés pour alimenter la demande en travailleurs hautement qualifiés ».

Il semblerait donc que, en dehors de Dieu, les Américains — ou, pour mieux dire, ceux qui prétendent parler en leur nom — n’identifient pas de pouvoir plus éminent que l’éducation dans le domaine de la lutte contre les inégalités. Mais leur foi est-elle fondée ? L’éducation suffirait-elle, seule, à réduire le fossé socio-économique qui s’élargit au sein de la population ? Sur ce point, comme sur celui de l’existence divine, les preuves sont rares…

Sur le plan rhétorique, les slogans Head Start (« Avantage dès le départ »), Race to the Top (« Course au sommet ») et No Child Left Behind (« Pas d’enfant laissé sur le bord du chemin ») (4) fonctionnent à merveille. Sur le plan politique, les choses sont moins nettes.

Tout d’abord, rien n’indique qu’il soit possible de mettre tout le monde sur un pied d’égalité une fois franchies les portes de l’école. Ces dernières années, un nombre considérable d’études ont démontré qu’avant même d’user les tapis de jeu des crèches les enfants issus de foyers pauvres accusent déjà un retard par rapport à ceux nés dans des familles opulentes. Quand elle est efficace, l’école parvient à empêcher que le fossé ne s’élargisse ; mais elle ne le réduit pas. « Depuis une dizaine d’années, les chercheurs sont parvenus à un consensus qui n’a pas été remis en cause. Au mieux, l’éducation compte pour 15 %dans les résultats des élèves ; leur environnement socio-économique, pour environ 60 % », confirmait récemment la journaliste Dana Goldstein, spécialiste des questions éducatives (5). Autrement dit : l’école ne peut pas tout. Elle permet, au mieux, d’atténuer les différences avec lesquelles les enfants débutent leur cursus.

Identifier l’éducation comme le meilleur moyen de résorber les inégalités revient donc à limiter ses efforts à la partie la moins significative de ce qui détermine la réussite. Au contraire, rechercher l’efficacité dans la lutte contre les effets de la pauvreté sur l’école devrait conduire à ne pas se cantonner aux seuls facteurs liés à la salle de classe et à aller aux racines du problème : la question socio-économique, qui détermine plus largement le parcours des écoliers. Kristof en arriverait alors à la conclusion suivante : pour que les enfants pauvres réussissent mieux à l’école, il faut avant tout les aider à sortir de la pauvreté.

Or un second obstacle barre le chemin qui devait conduire paisiblement de l’égalité scolaire à l’égalité socio-économique. Même si l’éducation parvenait à gommer les effets des origines sociales, donnant ainsi à tous les étudiants les mêmes chances d’obtenir un diplôme universitaire, elle ne pourrait modifier le marché du travail. Celui dans lequel chacun doit s’insérer, indépendamment de sa formation ou de son carnet de notes. Et la nature de ce marché n’est pas sans conséquences.

Pour quel type d’emploi recrutera-t-on le plus d’ici à 2018 aux Etats-Unis ? Caissier. Le deuxième sur la liste ? Vendeur. Le troisième ? Serveur. Le quatrième ? Conseiller clientèle. Les trois suivants ? Infirmier, préparateur alimentaire et employé de bureau. Remarquez-vous un point commun ? Aucun de ces emplois ne nécessite de licence universitaire. Si l’on exclut celui d’infirmier, ces métiers ne requièrent qu’une formation brève, le plus souvent dispensée sur le tas. Un seul — toujours celui d’infirmier — rémunère suffisamment pour maintenir un foyer à une distance relativement confortable du seuil de pauvreté. D’ailleurs, selon le Bureau des statistiques du travail américain, d’ici à 2018, seul un emploi sur quatre nécessitera un diplôme universitaire : les autres pourront être occupés par des personnes formées à la demande, et payées en conséquence.

Pourquoi est-ce important ? Parce que, indépendamment de notre capacité — pour le moins hypothétique — à assurer une véritable égalité des chances à l’école, il y a de fortes chances pour qu’il y ait toujours quelqu’un pour passer vos produits à la caisse du supermarché, vous vendre les marchandises que vous consommez, prendre votre commande au restaurant rapide, noter vos réclamations ou vous répondre au téléphone. Et ce quelqu’un fera partie de la majorité des salariés américains : quelles que soient les réformes que nous parviendrons à mettre en œuvre au niveau du système éducatif, ce type d’emploi n’est pas près de disparaître.

En termes purement économiques, il n’y a donc aucune raison pour que nous passions tous par l’université. Bien sûr, nous pouvons estimer qu’une formation universitaire comporte des vertus autres qu’économiques, mais certains d’entre nous devront néanmoins travailler chez McDonald’s ou dans l’une des entreprises similaires qui embauchent par exemple trois millions de préparateurs alimentaires aux Etats-Unis, pour un salaire moyen de 16 430 dollars par an (environ 12 250 euros).

Dans ces conditions, plus d’éducation ne conduira pas nécessairement à de meilleurs salaires : qui pourra enseigner aux fiches de paie à se lester de quelques zéros ? Or ce sont bien ces bulletins — plus que l’école — qui élargissent les inégalités socio-économiques.La richesse se concentre en haut de la pyramide sociale parce qu’elle en déserte la base.

Envisager une autre solution

Le risque ? Reproduire dans le domaine du travail la logique qui est la nôtre en matière d’éducation : ne s’attaquer qu’aux facteurs les moins déterminants. Si les zélateurs de l’éducation-comme-solution-aux-inégalités parvenaient à imposer leur vision des choses, leur combat conduirait peut-être quelques dizaines de milliers d’enfants pauvres à obtenir un diplôme, puis un emploi bien rémunéré — une excellente chose. Néanmoins, le marché du travail est un jeu à somme nulle : le nombre d’emplois disponibles pour les diplômés ne varie pas en fonction de l’éducation de la population active.

En conséquence, pour chaque personne née pauvre qui obtiendra un poste bien rémunéré grâce à son diplôme, un jeune d’origine plus confortable devra accepter un poste mal payé (il y a fort à parier que les enfants issus des milieux aisés, eux, s’en sortent dans tous les cas de figure).

En nous concentrant sur l’amélioration de l’éducation, il semble que nous oublions parfois une autre solution à la question des inégalités : mieux rémunérer les emplois mal payés — une injustice qui affecte des dizaines de millions de travailleurs durant toute leur vie.

Ceux qui, à l’instar de M. Obama le 6 avril, entonnent le gospel de l’éducation n’hésitent pas à suggérer qu’elle représente « la question des droits civiques de notre époque ». Peut-être devraient-ils se souvenir qu’en 1963, tandis que Martin Luther King, prononçait à Washington son célèbre discours « Je fais un rêve », les manifestants brandissaient des pancartes sur lesquelles figurait le slogan : « Des emplois et la liberté ». Ils avaient compris que, dans la lutte pour l’égalité civique, la question sociale serait cruciale : combien de postes de travail ? pour quel salaire ? pour qui ? Et sera-t-il permis de se syndiquer ?

John Marsh

Auteur de Class Dismissed. Why We Cannot Teach Or Learn Our Way Out Of Inequality, Monthly Review Press, New York, 2011.

(1) Qui sépare la population en deux moitiés égales, l’une percevant davantage, l’autre moins.

(2) Congressional Budget Office, « Trends in the distribution of household income between 1979 and 2007 », octobre 2011.

(3) Nicholas Kristof, « Occupy the classroom », The New York Times, 19 octobre 2011.

(4) Respectivement : programme éducatif destiné à la petite enfance dans les milieux « défavorisés » ; bourse allouée aux Etats promouvant l’« innovation » en matière de réforme éducative ; et loi visant à « responsabiliser » les Etats et les écoles sur la réussite scolaire en les finançant en fonction de leurs résultats. Sur cette dernière, lire Diane Ravitch, « Volte-face d’une ministre américaine ».

(5) Dana Goldstein, « Can teachers alone overcome poverty ? Steven Brill thinks so« , The Nation, New York, 10 août 2011.

http://www.monde-diplomatique.fr/2012/01/MARSH/47199

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Membre+, débatteur invétéré, 38ans Posté(e)
femzi Membre+ 5 626 messages
38ans‚ débatteur invétéré,
Posté(e)

article HAUTEMENT interressant selon moi.

dommage qu'il soit si long et que problablement il n'interressera que tres peu de personnes.

mais merci quand meme!

:bo:

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Membre+, débatteur invétéré, 38ans Posté(e)
femzi Membre+ 5 626 messages
38ans‚ débatteur invétéré,
Posté(e)

en relisant le sujet plus assidument je constate une chose:

l'auteur fait un tres bon diagnostic, (l'education ne fait pas tout car il ya entre autre le probleme de contexte social et celui d'offre d'emploi)

mais qu'en est il des solutions?

est ce sous entendu que la situation est désespérée? (c'est ainsi que moi je le comprends en tout cas)

ou alors sommes nous trop nombreux sur cette planete pour avoir tout un chacun une bonne place?

lorsque j'etais a l'université ici aux USA, notre professeur d'economie ne cessait de nous repeter:

"en sortant de cette fac, meme avec votre diplome en poche je peux vous garantir que plus de la moitié d'entre vous auront des difficultés a trouver un emploi stable qualifiant"

sacré pression hein!!!

:gurp:

je serai tenté de penser qu'un solution pourrait etre l'auto-gestion; c'est a dire apprendre a vivre en se suffisant soi meme du strict necessaire. (apres tout si on considere qu'on a pas besoin de plus de 50metres carré de logement, de voiture de luxe, et de tout le confort moderne) a partir de ce moment meme le smic devient suffisant pour vivre non?

mais c'est toute une mentalité regressiste et médiocre qu'il faut s'inculquer.

et elle est tout a fait contraire aux discours d'espoir, de dure labeur, d'ascensceur social et de meritocratie qu'on attend dans les medias actuellement.

qu'en pensez vous?

:hu:

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Membre, Posté(e)
-X9- Membre 780 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

je serai tenté de penser qu'un solution pourrait etre l'auto-gestion; c'est a dire apprendre a vivre en se suffisant soi meme du strict necessaire. (apres tout si on considere qu'on a pas besoin de plus de 50metres carré de logement, de voiture de luxe, et de tout le confort moderne) a partir de ce moment meme le smic devient suffisant pour vivre non?

mais c'est toute une mentalité regressiste et médiocre qu'il faut s'inculquer.

et elle est tout a fait contraire aux discours d'espoir, de dure labeur, d'ascensceur social et de meritocratie qu'on attend dans les medias actuellement.

qu'en pensez vous?

:hu:

c'est ce que répète sans arrêt :

on peut se contenter de ce qu'on veut, il suffit de le décider.

cela dit, on peut très bien vivre modestement tout en gagnant beaucoup d'argent, ce n'est pas forcément proportionnel à mon avis.

le "bonheur" n'est jamais atteint, l'homme veut toujours plus car il a une faculté d'adaptation énorme et très rapide.

"avec 500 eur de plus par mois, seriez-vous heureux ?"

oui, sans aucun doute répondent les gens.

3 mois plus tard : "êtes-vous heureux maintenant avec ces 500 eur supplémentaires ?"

et bien avec 500 eur de plus encore, oui nous le serions cette fois-ci...

la population veut plus, malgré qu'elle vive de mieux en mieux mais elle se plaint sans cesse pour tout et n'importe quoi.

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Membre, 90°, 49ans Posté(e)
miq75 Membre 2 862 messages
49ans‚ 90°,
Posté(e)

Y'a une nuance que je ne vois pas apparaître dans l'article et qui pour moi à toute son importance :

On parle de l'éducation, certes, mais laquelle ?

À ce que j'en comprends, une bonne éducation rime selon l'auteur avec l'acquisition un diplôme avancé. C'est cette donnée qu'il met en relief avec le salaire et la pauvreté. Mais une bonne éducation n'est-elle pas plutôt un apprentissage dans les jeunes années (collège) des mécanismes de la vie en société, de la gestion d'un budget et d'un foyer ?

Alors oui, la pauvreté entraine la pauvreté, mais le moyen d'en sortir serait peut-être de commencer par apprendre aux classes sociales les moins favorisées ce qui leur serait utile. Si la majorité des emplois du marché du travail n'apportent qu'un revenu modeste et ne nécessitent pas de diplômes, y as-t-il pour autant besoin d'être sur-diplômé et super-riche pour être heureux ? Ou alors, peut-on comme je le pense vivre très heureux en restant relativement pauvre, mais en gérant ses besoins sobrement et intelligemment ?

Parmi les (trop rares) gens sortis de la pauvreté, combien d'entre eux l'ont fait en ayant un salaire bien supérieur à celui des autres, et combien en gérant mieux leur argent et en évitant les dépenses inutiles ? J'aimerai bien des chiffres là dessus...

À quand des cours, niveau collège, de gestion de budget et de rationalisation des dépenses au sein du foyer ? Des cours de rationalisation de la poursuite d'étude vis à vis des prévisions de l'offre/demande d'emploi ? Des cours d'ouverture sur la diversité des possibilités de lieux/modes/vocations de vies ?

(Et pour d'autres problèmes touchants plutôt (selon la visibilité toute relative des médias) les milieux défavorisés, mais certainement pas à leur réserver, des cours de vivre en commun et de respect de la diversité d'autrui ?)

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Membre, In girum imus nocte et consumimur igni , 52ans Posté(e)
PASDEPARANOIA Membre 27 326 messages
52ans‚ In girum imus nocte et consumimur igni ,
Posté(e)

Ce que dit l'article, c'est que l'éducation ne sert à rien si l'on n'a pas la chance de vivre dans un milieu favorisé.

On parle ici d'éducation supérieure, censée donner accès à des emplois mieux rémunérés que la moyenne.

Hors, nous constatons que même diplômé, la majorité des étudiants finiront au même niveau que les non-diplômés. C'est dommage quand, comme aux USA, on est obligé d'emprunter pour financer sa fac.

L'ascenseur social n'est qu'une vaste blague. On est scotché au milieu d'origine, et parfois, la caste dirigeante sort un mec du lot et l'agite au public en vantant le modèle de réussite du type, qui généralement, a du écrabouiller tout le monde sur sa route afin d'arriver où il est. Ou, un génial inventeur qui aura par miracle su conserver le fruit de son cerveau sans se faire bouffer par les investisseurs.

L'art de faire rêver les pauvres...

Autre constat accablant, c'est que nous assistons à une élévation de la pyramide des revenus et des responsabilités.

Avant, à la base de cette pyramide étaient les salariés simples, au-dessus les contremaîtres, et ainsi de suite jusqu'au sommet. Les possibilités d'élévations étaient réelles, de par le mérite, l'ancienneté, et l'éducation, si on avait les moyens ou le sens du sacrifice.

Mais aujourd'hui, un type seul dirige une armée de petites mains. Le management, les normes ISO, tout ce panel de nouveaux outils dédiés au productivisme nivellent par le bas les compétences. Moins vous en savez, plus vous êtes remplaçable. L'intelligence se fait au niveau supérieur. Donc le réservoir d'emplois dits supérieurs se vide à la mesure que les profits augmentent pour le sommet de notre pyramide.

On comprend bien que pour un actionnaire, il est plus intéressant d'avoir des petits esclaves interchangeables sous-payés, que de favoriser une ascension sociale qui obligerait à partager le gâteau.

Les gens trouvent souvent que j'exagère quand je dis que brûler une école, ce n'est pas bien grave. Le fait est qu'étudier lorsque l'on vient d'un milieu défavorisé ne sert pas à grand-chose. Il n'y a pas d'emploi pour les diplômés, du moins pas assez.

Et comme dit l'article, à choisir entre un zonard et un type issus de votre milieu, vous prendrez votre copain.

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Membre+, débatteur invétéré, 38ans Posté(e)
femzi Membre+ 5 626 messages
38ans‚ débatteur invétéré,
Posté(e)

pourtant si je devais jouer (avec un vil perfide plaisir) l'avocat du diable je dirais ceci:

au nom de quoi l'ascenseur social serait il un du republicain?

apres tout je veux dire, PERSONNE ne choisi la ou il est ne, ni le pauvre ni le riche.

donc pourquoi serait on tenu de tirer le moins fortune hors de sa misere.

ne dis ton pas "aide toi, et le ciel t'aideras"?

certes le riche heritier n'aura pas trimer pour s'assurer un bel avenir par rapport au fils de proletaire, mais cette pseudo-"injustice" est en fait la retribution des efforts de leurs parents respectifs.

autrement dit, si moi aujourd'hui je prends des risques pour monter une entreprise et la fait survivre a la dure loi du marche (en ecrasant mes congeneres au passage certes), n'est il pas normal et moral que j'en fasse jouir les fruits a ma progeniture?

la ou je veux en venir c'est que:

riche comme pauvre, il faut galerer soit pour se maintenir, ou bien pour se hisser dans ce monde cruel.

la vie en elle meme est une course, un combat!

la partage des richesses produites parait donc une ineptie absurde dans cette logique de jungle!

cela dit je veux bien admettre l'hypocrisie generale (dans les medias et la societe) de ne pas presenter les choses pour ce qu'elles sont reellement: la vie c'est chacun sa merde, marche, ecrase, domine et tais toi.

dev.gif

(ce sera tout pour moi votre honneur)

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Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 17 482 messages
Forumeur confit,
Posté(e)

L'éducation suffira t elle?

L’ambiguïté provient déja du mot éducation.

L’éducation doit être de la responsabilité de la famille.

La socialisation et l’acquisition des savoirs celui du système scolaire.

Or, beaucoup de familles n’assument pas leur responsabilité d’éducateur, pour des raisons multiples.

1) Des causes culturelles et allogènes ou les garçons auraient plus de valeurs que les filles, ou les mères ont intégrés cela comme une vérité admise. (le garçon roi)

2) Des causes monoparentales, ou la femme seule s’épanche sur son enfant pour partager son fardeau, privant ainsi l’enfant de vivre son enfance .

3) Des parents, chroniquement sans travail vivant exclusivement de l’aide sociale, déconsidérés au regard de leurs propres enfants.

Or, lorsque ces enfants, naufragés de l’éducation familiale débarquent dans le monde scolaire, les enseignants devraient assumer en même temps, l’éducation, la socialisation, l’acquisition des savoirs, c’est impossible pour eux.

Auquel s’ajoute, un mandat de tutelle de courte durée, l’intervention d’un ministre de l’éducation nationale qui veut refondre systématiquement tout ce que son prédécesseur a fait, avec des consignes nouvelles qui s’empilent aux précédentes, devenant absolument inintelligible pour la majorité de ceux qui enseignent.

L' Éducation national s'enferme et se protège en devenant un organisme d'État dans l'État, pour se protéger en bas, de certains parents d'élèves,éducateur défaillant qui les agressent, et de se protéger en haut, du politique, qui ignore souvent leurs difficultés de terrain.

Une piste qui pourrait être suivie, c’est la présence bénévole de certains retraités hommes ou femmes, au service de l’enseignant lorsqu’il le souhaite, pour alléger cette part de transmission de l’éducation.

Mais les corporatismes sont tellement englués dans leurs principes hiérarchiques, que cette proposition est nécessairement mal venu et hors de propos pour l’ensemble des acteurs.

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Membre, In girum imus nocte et consumimur igni , 52ans Posté(e)
PASDEPARANOIA Membre 27 326 messages
52ans‚ In girum imus nocte et consumimur igni ,
Posté(e)

Le ciel ne suffit pas.

Le problème est celui de la répartition des postes à responsabilité, et surtout leur amoindrissement. Un type seul va gérer des centaines de personnes sous qualifiées.

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Membre+, débatteur invétéré, 38ans Posté(e)
femzi Membre+ 5 626 messages
38ans‚ débatteur invétéré,
Posté(e)
Un type seul va gérer des centaines de personnes sous qualifiées.

peut etre parce que c'est economiquement plus rentable et surtout parce que techniquement il en est capable.

a moins que tu consideres que l'argent ne devrait pas diriger ce monde et qu'on accepterai de freiner notre development individuel au profit de l'epanouissement et du bonheur collectif?

huh7re.gif

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Membre, In girum imus nocte et consumimur igni , 52ans Posté(e)
PASDEPARANOIA Membre 27 326 messages
52ans‚ In girum imus nocte et consumimur igni ,
Posté(e)

Oui !

On devrait évidement favoriser l'épanouissement personnel, pas le rendement financier.

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Membre+, débatteur invétéré, 38ans Posté(e)
femzi Membre+ 5 626 messages
38ans‚ débatteur invétéré,
Posté(e)

helas l'epanouissement de rares gens riches et contraire a celui de nombreuses personnes pauvres.

:mouai:

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Membre, In girum imus nocte et consumimur igni , 52ans Posté(e)
PASDEPARANOIA Membre 27 326 messages
52ans‚ In girum imus nocte et consumimur igni ,
Posté(e)

Les gens éduqués devraient donc s'occuper le neurone à trouver un moyen renverser la tendance.

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Membre, Artisan écriveur , 57ans Posté(e)
Bran ruz Membre 8 737 messages
57ans‚ Artisan écriveur ,
Posté(e)

Si la machine à décerveller leur en laisse le temps (disponible d'antenne pour vendre coca cola bien sur).

le Père Ubu, grand préfigurateur de notre télévision...

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