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Membre, Posté(e)
existence Membre 5 823 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Nous recevons de nos parents et de la société depuis notre naissance. Même si nous avons procuré de la joie à nos parents, cela ne compense pas tout, par exemple matériellement. Nous sommes donc endetté, nous naissons en "négatif", et ce n'est que plus tard que l'on peut donner l'équivalent. Ce sentiment anime sans doute beaucoup de personnes, toujours empressées de "faire quelque chose".

Mais faut-il rendre tout ce qu'on a reçu ? Je pense qu'il n'y a pas égalité à ce sujet. En effet, il se peut que nous n'ayons pas les moyens de rendre autant, ou au contraire, qu'on se trouve très "productif". Dès lors, l'idée réductrices de rendre l'équivalent en quantité ne convient pas. Il est juste de donner dans notre vie à proportion de notre capacité et de la possibilité de les mettre en pratique.

Ce précipice de dette, ce gouffre dans lequel nous sommes jetés à notre naissance, est angoissant seulement si on considère que notre dette est remboursable immédiatement et dans la même quantité. En fait, nous avons toute notre vie pour rendre, non pas ce que nous avons reçu, mais en proportion de ce que nous pouvons apporter. Et cela dépend autant de nous-mêmes que de l'environnement.

L'évolution économique fait qu'il est plus difficile de nos jours d'apporter autant aux autres que cela ne l'a été pendant les Trente Glorieuses. Les enfants nés après sont donc dans une situation où dans la plupart des cas, il rendront moins que ce qu'ils ont reçu. Et pourtant, cela ne dépend pas de leurs capacités. Si l'on a pas la possibilité de trouver du travail, on peut toujours "produire" ou donner en moindre quantité, la juste quantité aussi de notre environnement. Inversement, dans une transition économique inverse, les enfants rendent plus que ce qu'ils n'ont reçu.

L'exemple individuel montre que l'équivalence érigée en principe entre ce qui est reçu et ce qui est donné n'a pas de sens. Or la comptabilité se base sur ce principe. Peut-on en déduire qu'il faudrait revoir la notion de base d'échange en économie, ou au minimum ériger en principe qu'il faut compenser les échanges basés sur l'équivalence entre ce qui est donné et ce qui est rendu ?

Si on projette ce principe dans notre société, une grande entreprise pourrait demander de faire payer un prix proportionnel aux revenus, ce faisant elle "perdrait" pour les clients ayant de faibles salaires et "gagnerait trop" pour les clients ayant beaucoup de revenus. Si on aborde la question par la redistribution, il faudrait que l’État redistribue au point que tout le monde ait un salaire équivalent par heure de travail (et de pénibilité). On pourrait également avoir un mélange des deux. On en est très loin. Notez que je ne parle pas de communisme, puisque tout cela peut se faire en conservant la propriété privée. Il s'agit simplement d'impôts, de redistribution, et de fixer une règle de variation des prix selon les revenus. La marge de bénéfice est ajustable en augmentant ou en baissant globalement le prix du produit.

Partagez-vous cette analyse ? Pensez-vous que la dette doit être rendue de façon équivalente en quantité, ou bien que l'on peut tenir pour principe d'avoir une dette non équivalente ? Cette dette non équivalente n'est-elle valable qu'au niveau individuel ou bien peut-elle être un guide pour l'organisation de la société ?

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