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chirona

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Invité Fichée
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Invité Fichée
Invité Fichée Invités 0 message
Posté(e)

Comme le scorpion, mon frère, tu es comme le scorpion

La plus drôle des créatures

Comme le scorpion, mon frère,

Tu es comme le scorpion

Dans une nuit d'épouvante.

Comme le moineau, mon frère,

Tu es comme le moineau

Dans ses menues inquiétudes.

Comme la moule, mon frère,

Tu es comme la moule

Enfermée et tranquille.

Tu es terrible, mon frère,

Comme la bouche d'un volcan éteint.

Et tu n'es pas un, hélas,

Tu n'es pas cinq,

Tu es des millions.

Tu es comme le mouton, mon frère,

Quand le bourreau habillé de ta peau

Quand le bourreau lève son bâton

Tu te hâtes de rentrer dans le troupeau

Et tu vas à l'abattoir en courant, presque fier.

Tu es la plus drôle des créatures, en somme,

Plus drôle que le poisson

Qui vit dans la mer sans savoir la mer.

Et s'il y a tant de misère sur terre

C'est grâce à toi, mon frère,

Si nous sommes affamés, épuisés,

Si nous somme écorchés jusqu'au sang,

Pressés comme la grappe pour donner notre vin,

Irai-je jusqu'à dire que c'est de ta faute, non

Mais tu y es pour beaucoup, mon frère.

Nazim HIKMET, 1948.

(1902, Salonique - 3 Juin 1963, Moscou)

Poète turc, il a écrit :

Paysages humains,

De l'espoir à vous faire pleurer de rage,

Lettres de prisons

...

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Membre+, 52ans Posté(e)
chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 52ans‚
Posté(e)

Parlez-nous de la mort

Lors Almira parla, disant, nous voudrions maintenant vous questionner sur la mort.

Et il dit:

Vous voudriez connaître le secret de la mort.

Mais comment le trouverez-vous sinon en le cherchant dans le coeur de la vie?

La chouette dont les yeux faits pour la nuit sont aveugles au jour ne peut dévoiler

le mystère de la lumière.

Si vous voulez vraiment contempler l'esprit de la mort, ouvrez amplement votre coeur

au corps de la vie.

Car la vie et la mort sont un, de même que le fleuve et l'océan sont un.

Dans la profondeur de vos espoirs et de vos désirs repose votre silencieuse

connaissance de l'au-delà;

Et tels des grains rêvant sous la neige, votre coeur rêve au printemps.

Fiez-vous aux rêves, car en eux est cachée la porte de l'éternité.

Votre peur de la mort n'est que le frisson du berger lorsqu'il se tient devant

le roi dont la main va se poser sur lui pour l'honorer.

Le berger ne se réjouit-il pas sous son tremblement, de ce qu'il portera l'insigne du roi?

Pourtant n'est-il pas plus conscient de son tremblement?

Car qu'est-ce que mourir sinon se tenir nu dans le vent et se fondre au soleil?

Et qu'est-ce que cesser de respirer, sinon libérer le souffle de ses marées inquiètes,

pour qu'il puisse s'élever et se dilater et rechercher Dieu sans entraves?

C'est seulement lorsque vous boirez à la rivière du silence que vous chanterez vraiment.

Et quand vous aurez atteint le sommet de la montagne, vous commencerez enfin à monter.

Et lorsque la terre réclamera vos membres, alors vous danserez vraiment.

Khalil Gibran, Le prophète

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Membre, ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée, 53ans Posté(e)
Amazones Membre 13 439 messages
53ans‚ ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée,
Posté(e)

Bonjour aux poètes ....

503_zps4eaee232.jpg

La ultima exhalacion - Oriol Jolonch

---

La plume de Satan

La plume, seul débris qui restât des deux ailes

De l'archange englouti dans les nuits éternelles,

Était toujours au bord du gouffre ténébreux.

Les morts laissent,ainsi quelquefois derrière eux

Quelque chose d'eux-même au seuil de la nuit triste,

Sorte de lueur vague et sombre, qui persiste.

Cette plume avait-elle une âme ? qui le sait ?

Elle avait un aspect étrange ; elle gisait

Et rayonnait ; c'était de la clarté tombée.

Les anges la venaient voir à la dérobée.

Elle leur rappelait le grand Porte-Flambeau ;

Ils l'admiraient, pensant à cet être si beau

Plus hideux maintenant que l'hydre et le crotale ;

Ils songeaient à Satan dont la blancheur fatale,

D'abord ravissement, puis terreur du ciel bleu,

Fut monstrueuse au point de s'égaler à Dieu.

Cette plume faisait revivre l'envergure

De l'Ange, colossale et hautaine figure ;

Elle couvrait d'éclairs splendides le rocher ;

Parfois les séraphins, effarés d'approcher

De ces bas-fonds où l'âme en dragon se transforme,

Reculaient, aveuglés par sa lumière énorme ;

Une flamme semblait flotter dans son duvet ;

On sentait, à la voir frissonner, qu'elle avait

Fait partie autrefois d'une aile révoltée ;

Le jour, la nuit, la foi tendre, l'audace athée,

La curiosité des gouffres, les essors

Démesurés, bravant les hasards et les sorts,

L'onde et l'air, la sagesse auguste, la démence,

Palpitaient vaguement dans cette plume immense ;

Mais dans son ineffable et sourd frémissement,

Au souffle de l'abîme, au vent du firmament,

On sentait plus d'amour encor que de tempête.

Et sans cesse, tandis que sur l'éternel faîte

Celui qui songe à tous pensait dans sa bonté,

La plume du plus grand des anges, rejeté

Hors de la conscience et hors de l'harmonie,

Frissonnait, près du puits de la chute infinie,

Entre l'abîme plein de noirceur et les cieux.

Tout à coup un rayon de l'oeil prodigieux

Qui fit le monde avec du jour, tomba sur elle.

Sous ce rayon, lueur douce et surnaturelle,

La plume tressaillit, brilla, vibra, grandit,

Prit une forme et fut vivante, et l'on eût dit

Un éblouissement qui devient une femme.

Avec le glissement mystérieux d'une âme,

Elle se souleva debout, et, se dressant,

Éclaira l'infini d'un sourire innocent.

Et les anges tremblants d'amour la regardèrent.

Les chérubins jumeaux qui l'un à l'autre adhèrent,

Les groupes constellés du matin et du soir,

Les Vertus, les Esprits, se penchèrent pour voir

Cette soeur de l'enfer et du paradis naître.

Jamais le ciel sacré n'avait contemplé d'être

Plus sublime au milieu des souffles et des voix.

En la voyant si fière et si pure à la fois,

La pensée hésitait entre l'aigle et la vierge;

Sa face, défiant le gouffre qui submerge,

Mêlant l'embrasement et le rayonnement,

Flamboyait, et c'était, sous, un sourcil charmant,

Le regard de la foudre avec l'oeil de l'aurore.

L'archange du soleil, qu'un feu céleste dore,

Dit : - De quel nom faut-il nommer cet ange, ô Dieu ?

Alors, dans l'absolu que l'Être a pour milieu,

On entendit sortir des profondeurs du Verbe

Ce mot qui, sur le front du jeune ange superbe

Encor vague et flottant dans la vaste clarté,

Fit tout à coup éclore un astre : - Liberté !

de Victor Hugo

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Membre+, 52ans Posté(e)
chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 52ans‚
Posté(e)

Le tendre et dangereux visage de l’amour

Le tendre et dangereux

visage de l’amour

m’est apparu un soir

après un trop long jour

C’était peut-être un archer

avec son arc

ou bien un musicien

avec sa harpe

Je ne sais plus

Je ne sais rien

Tout ce que je sais

c’est qu’il m’a blessée

peut-être avec une flèche

peut-être avec une chanson

Tout ce que je sais

c’est qu’il m’a blessée

blessée au coeur

et pour toujours

Brûlante trop brûlante

blessure de l’amour.

Jacques Prévert, Histoires et d'autres histoires

Modifié par chirona
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Membre, Posté(e)
omnibus Membre 207 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

la compagnie d'Elaurd m'est agréable.

je continue avec lui.

Je t'aime

Je t'aime pour toutes les femmes que je n'ai pas connues

Je t'aime pour tous les temps où je n'ai pas vécu

Pour l'odeur du grand large et l'odeur du pain chaud

Pour la neige qui fond pour les premières fleurs

Pour les animaux purs que l'homme n'effraie pas

Je t'aime pour aimer

Je t'aime pour toutes les femmes que je n'aime pas

Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu

Sans toi je ne vois rien qu'une étendue déserte

Entre autrefois et aujourd'hui

Il y a eu toutes ces morts que j'ai franchies sur de la paille

Je n'ai pas pu percer le mur de mon miroir

Il m'a fallu apprendre mot par mot la vie

Comme on oublie

Je t'aime pour ta sagesse qui n'est pas la mienne

Pour la santé

Je t'aime contre tout ce qui n'est qu'illusion

Pour ce coeur immortel que je ne détiens pas

Tu crois être le doute et tu n'es que raison

Tu es le grand soleil qui me monte à la tête

Quand je suis sûr de moi.

Paul Eluard - Le Phénix

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Membre, ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée, 53ans Posté(e)
Amazones Membre 13 439 messages
53ans‚ ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée,
Posté(e)

L'orage

orage1.jpg

Oh ! comme les éclairs jaillissent de la nue !

Comme la foudre gronde au loin dans l'étendue !

Le nuage s'entasse ou flotte dans les airs ;

Et, devant ce spectacle, ô Dieu de l'univers,

J'admire ta grandeur dont mon âme est émue !

L'orage se dissipe. Un air vif et plus pure

Environne mes pas et l'alouette chante ;

Les bosquets ont repris leur fraîcheur odorante ;

Tout parait s'embellir sous un beau ciel d'azur ;

Et pourtant, ô Dieu que j'adore,

Lorsque tu nous bénis, je te redoute encore !

de Hiëronymus van Alphen

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Membre, Posté(e)
omnibus Membre 207 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Salut Amazones.wink1.gif

La conscience

Lorsque avec ses enfants vêtus de peaux de bêtes,

Echevelé, livide au milieu des tempêtes,

Caïn se fut enfui de devant Jéhovah,

Comme le soir tombait, l'homme sombre arriva

Au bas d'une montagne en une grande plaine ;

Sa femme fatiguée et ses fils hors d'haleine

Lui dirent : « Couchons-nous sur la terre, et dormons. »

Caïn, ne dormant pas, songeait au pied des monts.

Ayant levé la tête, au fond des cieux funèbres,

Il vit un oeil, tout grand ouvert dans les ténèbres,

Et qui le regardait dans l'ombre fixement.

« Je suis trop près », dit-il avec un tremblement.

Il réveilla ses fils dormant, sa femme lasse,

Et se remit à fuir sinistre dans l'espace.

Il marcha trente jours, il marcha trente nuits.

Il allait, muet, pâle et frémissant aux bruits,

Furtif, sans regarder derrière lui, sans trêve,

Sans repos, sans sommeil; il atteignit la grève

Des mers dans le pays qui fut depuis Assur.

« Arrêtons-nous, dit-il, car cet asile est sûr.

Restons-y. Nous avons du monde atteint les bornes. »

Et, comme il s'asseyait, il vit dans les cieux mornes

L'oeil à la même place au fond de l'horizon.

Alors il tressaillit en proie au noir frisson.

« Cachez-moi ! » cria-t-il; et, le doigt sur la bouche,

Tous ses fils regardaient trembler l'aïeul farouche.

Caïn dit à Jabel, père de ceux qui vont

Sous des tentes de poil dans le désert profond :

« Etends de ce côté la toile de la tente. »

Et l'on développa la muraille flottante ;

Et, quand on l'eut fixée avec des poids de plomb :

« Vous ne voyez plus rien ? » dit Tsilla, l'enfant blond,

La fille de ses Fils, douce comme l'aurore ;

Et Caïn répondit : « je vois cet oeil encore ! »

Jubal, père de ceux qui passent dans les bourgs

Soufflant dans des clairons et frappant des tambours,

Cria : « je saurai bien construire une barrière. »

Il fit un mur de bronze et mit Caïn derrière.

Et Caïn dit « Cet oeil me regarde toujours! »

Hénoch dit : « Il faut faire une enceinte de tours

Si terrible, que rien ne puisse approcher d'elle.

Bâtissons une ville avec sa citadelle,

Bâtissons une ville, et nous la fermerons. »

Alors Tubalcaïn, père des forgerons,

Construisit une ville énorme et surhumaine.

Pendant qu'il travaillait, ses frères, dans la plaine,

Chassaient les fils d'Enos et les enfants de Seth ;

Et l'on crevait les yeux à quiconque passait ;

Et, le soir, on lançait des flèches aux étoiles.

Le granit remplaça la tente aux murs de toiles,

On lia chaque bloc avec des noeuds de fer,

Et la ville semblait une ville d'enfer ;

L'ombre des tours faisait la nuit dans les campagnes ;

Ils donnèrent aux murs l'épaisseur des montagnes ;

Sur la porte on grava : « Défense à Dieu d'entrer. »

Quand ils eurent fini de clore et de murer,

On mit l'aïeul au centre en une tour de pierre ;

Et lui restait lugubre et hagard. « Ô mon père !

L'oeil a-t-il disparu ? » dit en tremblant Tsilla.

Et Caïn répondit : " Non, il est toujours là. »

Alors il dit: « je veux habiter sous la terre

Comme dans son sépulcre un homme solitaire ;

Rien ne me verra plus, je ne verrai plus rien. »

On fit donc une fosse, et Caïn dit « C'est bien ! »

Puis il descendit seul sous cette voûte sombre.

Quand il se fut assis sur sa chaise dans l'ombre

Et qu'on eut sur son front fermé le souterrain,

L'oeil était dans la tombe et regardait Caïn.

<br style="color: rgb(85, 85, 85); font-family: Tahoma, lucida, sans-serif; font-size: medium; line-height: 22px;">

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Membre, Posté(e)
voilacté Membre 5 896 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Aimons toujours ! aimons encore !

Quand l’amour s’en va, l’espoir fuit.

L’amour, c’est le cri de l’aurore,

L’amour, c’est l’hymne de la nuit.

Ce que le flot dit aux rivages,

Ce que le vent dit aux vieux monts,

Ce que l’astre dit aux nuages,

C’est le mot ineffable : Aimons !

L’amour fait songer, vivre et croire.

Il a, pour réchauffer le cœur,

Un rayon de plus que la gloire,

Et ce rayon, c’est le bonheur !

Aime ! qu’on les loue ou les blâme,

Toujours les grands cœurs aimeront.

Joins cette jeunesse de l’âme

À la jeunesse de ton front !

Aime, afin de charmer tes heures !

Afin qu’on voie en tes beaux yeux

Des voluptés intérieures

Le sourire mystérieux !

Aimons-nous toujours davantage !

Unissons-nous mieux chaque jour.

Les arbres croissent en feuillage ;

Que notre âme croisse en amour !

Soyons le miroir et l’image !

Soyons la fleur et le parfum !

Les amants, qui, seuls sous l’ombrage,

Se sentent deux et ne sont qu’un !

Les poètes cherchent les belles.

La femme, ange aux chastes faveurs,

Aime à rafraîchir sous ses ailes

Ces grands fronts brûlants et rêveurs.

Venez à nous, beautés touchantes !

Viens à moi, toi, mon bien, ma loi !

Ange ! viens à moi quand tu chantes,

Et, quand tu pleures, viens à moi !

Nous seuls comprenons vos extases.

Car notre esprit n’est point moqueur ;

Car les poètes sont les vases

Où les femmes versent leur cœur.

Moi qui ne cherche dans ce monde

Que la seule réalité,

Moi qui laisse fuir comme l’onde

Tout ce qui n’est que vanité,

Je préfère aux biens dont s’enivre

L’orgueil du soldat ou du roi,

L’ombre que tu fais sur mon livre

Quand ton front se penche sur moi.

Toute ambition allumée

Dans notre esprit, brasier subtil,

Tombe en cendre ou vole en fumée,

Et l’on se dit : Qu’en reste-t-il ?

Tout plaisir, fleur à peine éclose

Dans notre avril sombre et terni,

S’effeuille et meurt, lys, myrte ou rose,

Et l’on se dit : C’est donc fini !

L’amour seul reste. Ô noble femme,

Si tu veux, dans ce vil séjour,

Garder ta foi, garder ton âme,

Garder ton Dieu, garde l’amour !

Conserve en ton cœur, sans rien craindre,

Dusses-tu pleurer et souffrir,

La flamme qui ne peut s’éteindre

Et la fleur qui ne peut mourir !

Victor Hugo "Les contemplations"

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Membre, 31ans Posté(e)
AsteR. Membre 106 messages
Baby Forumeur‚ 31ans‚
Posté(e)

Bonsoir,

"attendant la mort

comme un chat

qui sautera sur le

lit

je suis si triste pour

ma femme

elle verra ce

corps

raide

blanc

le secouera une fois,

peut-être deux :

" Hank ! "

Hank ne répondra

pas

ce n'est pas ma mort qui

m'inquiète, c'est ma femme

laissée seule avec cette

pile de

néant

je veux

qu'elle sache

cependant

que toutes les nuits

passées à dormir

à ses côtés

et même les futiles

disputes

ont toujours été

des splendeurs

et les mots

difficiles

que j'ai toujours eu peur de

prononcer

je peux à présent les

dire :

je

t'aime."

Charles Bukowksi, Confession.

Modifié par AsteR.
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Membre, La mauvaise herbe..., Posté(e)
XYparfoisZ Membre 4 674 messages
La mauvaise herbe...,
Posté(e)

L'écrasement

Trop grand.

Trop petit.

Trop gros

trop maigre

Ou rien du tout.

Rire

ou larmes.

Haineux

amoureux

Des inconnus avec des gueules passées à la limaille de plomb

des soudards qui parcourent des rues en ruines

qui agitent des bouteilles et qui,

baïonnette au canon,

violent des vierges

Ou un vieux type dans une pièce misérable avec une photographie de M.Monroe.

Il y a dans ce monde

une solitude si grande

que vous pouvez la prendre à bras le corps.

Des gens claqués

mutilés

aussi bien par l’amour que par son manque.

Des gens qui justement ne s’aiment pas les uns les autres

les uns sur les autres.

Les riches n’aiment pas les riches

les pauvres n’aiment pas les pauvres.

Nous crevons tous de peur.

Notre système éducatif nous enseigne que nous pouvons tous être de gros cons de gagneurs.

Mais il ne nous apprend rien

sur les caniveaux

ou les suicides.

Ou la panique d’un individu

souffrant chez lui

seul

insensible

coupé de tout

avec plus personne pour lui parler

et qui prend soin d’une plante.

Les gens ne s’aiment pas les uns les autres.

les gens ne s’aiment pas les uns les autres.

les gens ne s’aiment pas les uns les autres.

Et je suppose que ça ne changera jamais

mais à la vérité

je ne leur ai pas demandé

Des fois j’y songe.

Le blé lèvera

un nuage chassera l’autre

et le tueur égorgera l’enfant comme s’il mordait dans un ice cream.

Trop grand

trop petit

Trop gros

trop maigre

ou rien du tout.

Davantage de haine

que d’amour.

Les gens ne s’aiment pas les uns les autres.

Peut-être que,

s’ils s’aimaient, notre fin ne serait pas si triste ?

Entre-temps

je préfère regarder les jeunes filles en fleurs

fleurs de chance.

Il doit y avoir une solution.

sûrement

il doit y avoir une solution à laquelle nous n’avons pas encore songé.

Pourquoi ai-je un cerveau ?

il pleure

il exige

il demande s’il y a une chance.

Il ne veut pas s’entendre dire :

« non. »

Charles Bukowski

Modifié par XYparfoisZ
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  • 3 semaines après...
Invité natd
Invités, Posté(e)
Invité natd
Invité natd Invités 0 message
Posté(e)

Le cancre

Il dit non avec la tête

mais il dit oui avec le cœur

il dit oui à ce qu'il aime

il dit non au professeur

il est debout

on le questionne

et tous les problèmes sont posés

soudain le fou rire le prend

et il efface tout

les chiffres et les mots

les dates et les noms

les phrases et les pièges

et malgré les menaces du maître

sous les huées des enfants prodiges

avec des craies de toutes les couleurs

sur le tableau noir du malheur

il dessine le visage du bonheur.

Jacques Prévert

et merci pour ce topic, j'y reviendrai de temps en temps

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Membre, grands cils ♪ ♫ ..., Posté(e)
Cajou Membre 1 044 messages
grands cils ♪ ♫ ...,
Posté(e)

L'Autre

À force de m’écrire

Je me découvre un peu

Je recherche l’Autre …

Je dépiste et dénude un ciel

Sans réponse et sans voix

Je parcours d’autres domaines

J’invente mon langage

Et m’évade en Poésie

Retombée sur ma Terre

J’y répète à voix basse

Inventions et souvenirs

À force de m’écrire

Je me découvre un peu

Et je retrouve l’Autre ... hi.gif

Andrée Chedid

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

(tiens, un beau bonjour à Cajou qui se fait bien rare..:fleur:)

Alors, je poursuis avec Andrée..

LE RIEN

J’ai traversé le Rien

Aux jours de mon enfance

Déchiffrant la mort

En nos corps d’argile

Et de brièveté

J’ai récusé l’orgueil

Disloqué les triomphes

Dévoilé notre escale

Et sa précarité

Cependant j’y ai cru

A nos petites existences

A ses saveurs d’orage

Aux foudres du bonheur

A ses éveils ses percées

Ses troubles ou ses silences

(Andrée Chedid)

agim-sulaj-e37.gif?w=724&h=757

Et un peu de Dorothy... (Parker)

Curriculum Vitae

Les rasoirs font mal ;

Les rivières sont humides ;

Les drogues sont brutales ;

Les pilules sont perfides.

Les nœuds se défont ;

Les flingues sont interdits ;

Le gaz ne sent pas bon ;

Autant rester en vie.

Modifié par Lucy Van Pelt
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Invité natd
Invités, Posté(e)
Invité natd
Invité natd Invités 0 message
Posté(e)

Le ciel est par dessu le toit

Le ciel est, par-dessus le toit,

Si beau, si calme !

Un arbre, par-dessus le toit,

Berce sa palme.

La cloche, dans le ciel qu'on voit,

Doucement tinte,

Un oiseau sur l'arbre qu'on voit,

Chante sa plainte.

Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là,

Simple et tranquille.

Cette paisible rumeur-là

Vient de la ville.

Qu'as-tu fait, ô toi que voilà

Pleurant sans cesse,

Dis, qu'as-tu fait, toi que voilà,

De ta jeunesse ?

Paul Verlaine ( Sagesse)

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Invité natd
Invités, Posté(e)
Invité natd
Invité natd Invités 0 message
Posté(e)

Un petit bonsoir par ici ...

L'invitation au voyage

Mon enfant, ma soeur,

Songe à la douceur

D'aller là-bas vivre ensemble !

Aimer à loisir,

Aimer et mourir

Au pays qui te ressemble !

Les soleils mouillés

De ces ciels brouillés

Pour mon esprit ont les charmes

Si mystérieux

De tes traîtres yeux,

Brillant à travers leurs larmes.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,

Luxe, calme et volupté.

Des meubles luisants,

Polis par les ans,

Décoreraient notre chambre ;

Les plus rares fleurs

Mêlant leurs odeurs

Aux vagues senteurs de l'ambre,

Les riches plafonds,

Les miroirs profonds,

La splendeur orientale,

Tout y parlerait

À l'âme en secret

Sa douce langue natale.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,

Luxe, calme et volupté.

Vois sur ces canaux

Dormir ces vaisseaux

Dont l'humeur est vagabonde ;

C'est pour assouvir

Ton moindre désir

Qu'ils viennent du bout du monde.

Les soleils couchants

Revêtent les champs,

Les canaux, la ville entière,

D'hyacinthe et d'or ;

Le monde s'endort

Dans une chaude lumière.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,

Luxe, calme et volupté.

Charles Baudelaire ( les Fleurs du Mal)

:)

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  • 3 semaines après...
Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Bonjour..

Livres..

Tous les livres du monde

Ne t’apporteront point le bonheur,

Mais ils te ramèneront sans tapage

A l’intérieur de ton être

Là, tu trouveras tout ce dont tu as besoin,

Le soleil, les étoiles, la lune

Car la lumière que tu recherches

réside en toi.

La sagesse que tu as si longtemps cherchée

Dans les livres

Surgira, resplendissante, de chaque page

Car désormais cette sagesse sera devenue tienne. ***

Herman Hesse

the-research-laboratory_by_brooke-shaden-600_600.jpg

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Membre, Artisan écriveur , 57ans Posté(e)
Bran ruz Membre 8 737 messages
57ans‚ Artisan écriveur ,
Posté(e)

Bonsoir, un texte d'une chanson de Ferrat.

Il va sans dire que j'aime beaucoup ce texte, c'est pourquoi j'ai envie de le faire partager aux membres du forum.

Parole de Au Point Du Jour:

Encore un jour qui vient au monde

Dans le premier moteur qui gronde

Dans le premier enfant qui pleure

J'écoute monter la rumeur

Du point du jour

Quelqu'un efface la buée

Sur la vitre du boulanger

Les arbres sont tout détrempés

Déjà fument les cheminées

Au point du jour

Je vois ma rose s'éveiller

Ses yeux s'ouvrent sur l'oreiller

Ils regardent la fin d'un rêve

Et puis ma rose elle se lève

Au point du jour

Elle jette bas sa chemise

Elle est nue comme une cerise

Un rayon de soleil l'inonde

Elle est la plus belle du monde

Au point du jour

La radio donne des nouvelles

Quelque part la vie n'est pas belle

Des bombes crient dans le lointain

Défense de voir le matin

Au point du jour

Mon bonheur me fait un peu honte

Tandis que dans ma chambre monte

La bonne odeur de café noir

Encore un jour la vie l'espoir

Le point du jourEncore un jour qui vient au monde

Dans le premier moteur qui gronde

Dans le premier enfant qui pleure

J'écoute monter la rumeur

Du point du jour

Quelqu'un efface la buée

Sur la vitre du boulanger

Les arbres sont tout détrempés

Déjà fument les cheminées

Au point du jour

Je vois ma rose s'éveiller

Ses yeux s'ouvrent sur l'oreiller

Ils regardent la fin d'un rêve

Et puis ma rose elle se lève

Au point du jour

Elle jette bas sa chemise

Elle est nue comme une cerise

Un rayon de soleil l'inonde

Elle est la plus belle du monde

Au point du jour

La radio donne des nouvelles

Quelque part la vie n'est pas belle

Des bombes crient dans le lointain

Défense de voir le matin

Au point du jour

Mon bonheur me fait un peu honte

Tandis que dans ma chambre monte

La bonne odeur de café noir

Encore un jour la vie l'espoir

Le point du jour

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Une fois passée la longue attente à la fenêtre.

Oui, c'est vous que j'interroge sur ce que nous sommes.

Je le sais, tant de bonheur à nous entre-saisir,

c'est que toute caresse retient,

que rien de ce que vous découvrez si tendrement ne vous échappe,

que vous éprouvez là le pur sentiment de la durée.

Ainsi l'éternité vous semble promise dès l'étreinte.

Et pourtant...Une fois passées la peur des premiers regards,

la longue attente à la fenêtre,

la première promenade à deux, la toute première dans le jardin :

êtes-vous encore des amants ?

Quand vous vous offrez vos lèvres pour y boire,

- soif contre soif -,

ô comme celui qui boit, étrangement, s'absente de son geste !

Rainer Maria Rilke

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Membre, 41ans Posté(e)
manupain Membre 78 messages
Baby Forumeur‚ 41ans‚
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Vite fait surprendre

prendre et dépendre

d'un avis tendre.

Sans cesse attendre

une leçon à apprendre

et sous entendre

une impression de cendre

pour renaitre et vendre

toutes ses méandres

(Emmanuel Pain 2013)

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(P'tête déjà posté, je suis sans mémoire..)

Qu'est-ce qui fait qu'il est parfois difficile de déterminer dans quelle direction nous allons marcher ? Je crois qu'il y a un magnétisme subtil dans la Nature qui, si nous y cédons inconsciemment, nous indique la bonne direction. Il n'est pas indifférent pour nous de savoir quel chemin nous empruntons. Il y a un bon chemin, mais nous sommes très assujettis à l'insouciance et à la stupidité, et nous sommes enclins à emprunter le mauvais. Nous emprunterions volontiers ce chemin que nous n'avons encore jamais emprunté dans ce monde réel, qui soit parfaitement symbolique du chemin que nous aimons suivre dans le monde intérieur et idéal ; et parfois, pas de doute que nous trouvions difficile de choisir notre direction, parce qu'elle n'existe pas encore distinctement dans notre esprit. (Thoreau)

Modifié par Lucy Van Pelt
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