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un jour... un poème

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chirona

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Invité galaxien
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Invité galaxien
Invité galaxien Invités 0 message
Posté(e)

Ce n'est pas d'un anonyme mais de Barcella :) rendez au poète sa poésie!

A Giuletta...

Merci de cette intervention..mais là où je l'ai trouvé..il y avait marqué Anonyme..dont acte...en plus je nai pas pour habitude de publier des textes au demeurant que je trouve jolis sans en mentionner l'auteur..surtout quand il éxiste!!! A bon entendeur!!:)

PS: à peine inscrite (bienvenue quand même!!) et déjà prête à la polémique, lol ???!!!!! Une revenante par hasard ???:)

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Invité Giulietta
Invités, Posté(e)
Invité Giulietta
Invité Giulietta Invités 0 message
Posté(e)

Le cancre

Il dit non avec la tête

Mais il dit oui avec le coeur

Il dit oui à ce qu'il aime

Il dit non au professeur

Il est debout

On le questionne

Et tous les problèmes sont posés

Soudain le fou rire le prend

Et il efface tout

Les chiffres et les mots

Les dates et les noms

Les phrases et les pièges

Et malgré les menaces du maître

Sous les huées des enfants prodiges

Avec des craies de toutes les couleurs

Sur le tableau noir du malheur

Il dessine le visage du bonheur.

Jacques Prevert

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Invité Dolce1
Invités, Posté(e)
Invité Dolce1
Invité Dolce1 Invités 0 message
Posté(e)

Mon rêve familier

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant

D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime

Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même

Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon coeur, transparent

Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème

Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,

Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore.

Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore

Comme ceux des aimés que la Vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,

Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a

L'inflexion des voix chères qui se sont tues.

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Membre, 55ans Posté(e)
Sha'Do Membre 2 240 messages
Baby Forumeur‚ 55ans‚
Posté(e)

Le portrait de Dorian Gray d'Oscar Wilde

"Comme c'est triste! Je vais devenir vieux, horrible, effrayant.

Mais ce tableau n'aura jamais un jour de plus qu'en cette journée de juin...

Si seulement ce pouvait être le contraire! Si c'était moi qui restais jeune,

et que le portrait lui vieillit!

Pour obtenir cela, pour l'obtenir, je donnerais tout ce que j'ai!

Oui, il n'y a rien au monde que je refuserais de donner!

Je donnerais mon âme pour l'obtenir!

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Membre, 55ans Posté(e)
Sha'Do Membre 2 240 messages
Baby Forumeur‚ 55ans‚
Posté(e)

Récit de Jacques Lacarrière

"J'approchai l'arbre vers le soir et d'emblée je le reconnus, inchangé malgré les années. Si les arbres vieillissent autrement que les hommes, c'est qu'ils ont autre chose à nous dire. Sur son tronc, la peau s'écaillait par endroits livrant à l'air la chair à vif. Dans le canal, depuis longtemps désaffecté, lentisques et nénuphars couvaient un monde d'hydromètres, d'araignées d'eau, d'élytres bleus. J'écoutai longtemps ce silence. Puis je fermai les yeux et me glissai sous l'écorce."

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Invité heyANGELINA
Invités, Posté(e)
Invité heyANGELINA
Invité heyANGELINA Invités 0 message
Posté(e)

Hello amis de la poésie !heart.gifsmile.gif

A tous ceux qui courbent l'échine , baissent les bras , obéissentaveuglément et ont perdu toute capacité de révolte........

"Il meurt lentement " est un très beau poème écrit à l'origine enespagnol par l'écrivain chilien et prix Nobel de littérature Pablo Neruda(1904-1973).

IL MEURT LENTEMENT...

Il meurt lentement

celui qui ne voyage pas,

celui qui ne lit pas,

celui qui n’écoute pas de musique,

celui qui ne sait pas trouver

grâceà ses yeux.

Il meurt lentement

celui qui détruit son amour-propre,

celui qui ne se laisse jamais aider.

Il meurt lentement

celui qui devient esclave de l'habitude

refaisant tous les jours les mêmes chemins,

celui qui ne change jamais de repère,

Ne se risque jamais à changer la couleur

de ses vêtements

Ou qui ne parle jamais à un inconnu

Il meurt lentement

celui qui évite la passion

et son tourbillon d'émotions

celles qui redonnent la lumière dans les yeux

et réparent les coeurs blessés

Il meurt lentement

celui qui ne change pas de cap

lorsqu'il est malheureux

au travail ou en amour,

celui qui ne prend pas de risques

pour réaliser ses rêves,

celui qui, pas une seule fois dans sa vie,

n'a fui les conseils sensés.

Vis maintenant!

Risque-toi aujourd'hui!

Agis tout de suite!

Ne te laisse pas mourir lentement!

Ne te prive pas d'être heureux!

PABLO NERUDA

ne-te-laisse-pas-mourir-lentement.JPG

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Membre, ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée, 53ans Posté(e)
Amazones Membre 13 439 messages
53ans‚ ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée,
Posté(e)

Les corbeaux

Seigneur, quand froide est la prairie.

Quand, dans les hameaux abattus.

Les longs angélus se sont tus...

sur la nature défleurie

Faites s'abattre des grands cieux

Les chers corbeaux délicieux

Armée étrange aux cris sévères,

Les vents froids attaquent vos nids !

Vous, le long des fleuves jaunis,

Sur les routes aux vieux calcaires,

Sur les fossés et sur les trous

Dispersez-vous, ralliez-vous !

Par milliers, sur les champs de France,

Où dorment des morts d'avant-hier,

Tournoyez, n'est-ce pas, l'hiver,

Pour que chaque passant repense !

Sois donc le crieur du devoir,

O notre funèbre oiseau noir !

Mais, saints du ciel, en haut du chêne,

Mât perdu dans le soir charmé,

Laissez les fauvettes de mai

Pour ceux qu'au fond du bois enchaîne,

Dans l'herbe d'où l'on ne peut fuir,

La défaite sans avenir.

Rimbaud

corbeaux_2_109_ko.jpg

L'Arbre aux corbeaux de Caspar David Friedrich

La présence du corbeau est pratiquement relevée dans les mythologies de tous les continents , de toutes les cultures. Sa représentation est presque partout bénéfique à l’exception de l’Europe où son aspect négatif serait apparu tardivement notamment dans les campagnes. Les populations nomades lui auraient été plus favorables que les populations sédentarisées par l’agriculture . Il prend aussi un aspect négatif où il est considéré comme messager de la mort et au Laos où les eaux souillées par le corbeau sont impropres aux ablutions rituelles.

Partout ailleurs, parfois animal prophétique , parfois guide ou protecteur, sa représentation est favorable souvent attachée à un mythe solaire .

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Invité heyANGELINA
Invités, Posté(e)
Invité heyANGELINA
Invité heyANGELINA Invités 0 message
Posté(e)

Les ailes des petits enfants - (Alphonse Daudet 1840-1897)

Enfants d'un jour, ô nouveaux nés,

Petites bouches, petits nez,

Petites lèvres demi-closes

Membres tremblants,

Si frais, si blancs,

Si roses.

Enfants d'un jour, ô nouveaux nés,

Pour le bonheur que vous donnez

A vous voir dormir dans vos langes

Espoir des nids

Soyez bénits !

Chers anges !

Pour vos grands yeux effarouchés

Que sous vos draps blancs vous cachez,

Pour vos sourires, vos pleurs même,

Tout ce qu'en vous,

Etres si doux,

On aime !

Lorsque sur vos chauds oreillers,

En souriant vous sommeillez,

Près de vous tout bas, ô merveille !

Une voix dit :

- Dors beau petit,

Je veille.

C'est la voix de l'ange gardien,

Dormez, dormez, ne craignez rien,

Rêvez, sous ses ailes de neige,

Le beau jaloux

Vous berce et vous

Protège.

Enfants d'un jour, ô nouveaux nés,

Au Paradis, d'où vous venez.

Un léger fil d'or vous rattache

A ce fil d'or

Tient l'âme, encor(e)

Sans tache.

Vous êtes à toute maison

Ce que la fleur est au gazon,

Ce qu'au ciel est l'étoile blanche

Ce qu'un peu d'eau

Est au roseau

Qui penche.Mais vous avez de plus encor(e)

Ce que n'a pas l'étoile d'or,

Ce qui manque aux fleurs les plus belles :

Bonheur pour nous

Vous avez tous

Des ailes.(Les Amoureux)

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Membre, 35ans Posté(e)
Fabcan Membre 1 380 messages
Baby Forumeur‚ 35ans‚
Posté(e)

Si

Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie

Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,

Ou perdre d'un seul coup le gain de cent parties

Sans un geste et sans un soupir;

Si tu peux être amant sans être fou d'amour,

Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre

Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,

Pourtant lutter et te défendre;

Si tu peux supporter d'entendre tes paroles

Travesties par des gueux pour exciter des sots,

Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles

Sans mentir toi-même d'un seul mot;

Si tu peux rester digne en étant populaire,

Si tu peux rester peuple en conseillant les rois

Et si tu peux aimer tous tes amis en frère

Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi;

Si tu sais méditer, observer et connaître

Sans jamais devenir sceptique ou destructeur;

Rêver, mais sans laisser le rêve être ton maître,

Penser sans n'être qu'un penseur;

Si tu peux être dur sans jamais être en rage, 

Si tu peux être brave et jamais imprudent;

Si tu sais être bon, si tu sais être sage

Sans être moral ni pédant;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite

Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,

Si tu peux conserver ton courage et ta tête

Quand tous les autres les perdront,

Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire

Seront à tout jamais tes esclaves soumis

Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,

Tu seras un homme, mon fils.

Rudyard Kipling

Le début me fait penser a une certaine femme, le reste me fait penser a ce que je ne serais jamais.

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Invité Velvetshead
Invités, Posté(e)
Invité Velvetshead
Invité Velvetshead Invités 0 message
Posté(e)

Sensation

Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentier,

Picoté par les blés, fouler l'herbe menue:

Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.

Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien:

Mais l'amour infini me montera dans l’âme,

Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,

Par la nature,- heureux comme avec une femme.

Arthur Rimbaud

sensation.jpg

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Membre+, 52ans Posté(e)
chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 52ans‚
Posté(e)

Beauté des femmes

Beauté des femmes, leur faiblesse, et ces mains pâles

Qui font souvent le bien et peuvent tout le mal,

Et ces yeux, où plus rien ne reste d'animal

Que juste assez pour dire : " assez " aux fureurs mâles.

Et toujours, maternelle endormeuse des râles,

Même quand elle ment, cette voix ! Matinal

Appel, ou chant bien doux à vêpre, ou frais signal,

Ou beau sanglot qui va mourir au pli des châles !...

Hommes durs ! Vie atroce et laide d'ici-bas !

Ah ! que du moins, loin des baisers et des combats,

Quelque chose demeure un peu sur la montagne,

Quelque chose du coeur enfantin et subtil,

Bonté, respect ! Car, qu'est-ce qui nous accompagne

Et vraiment, quand la mort viendra, que reste-t-il ?

Paul Verlaine

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Membre, ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée, 53ans Posté(e)
Amazones Membre 13 439 messages
53ans‚ ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée,
Posté(e)

Bonjour à tous :blush:

Sur le socle d'une statue s’énonçant " Je suis belle", au musé Rodin, est inscrit les quatre premiers vers du poème de Baudelaire "la beauté"

"Je suis belle ô mortels comme un rêve de pierre

et mon sein où chacun s'est meurtri tour à tour

est fait pour inspirer au poète un amour

éternel et muet ainsi que la matière"

Jesuisbelle.jpg

----

La beauté

Je suis belle, ô mortels ! comme un rêve de pierre,

Et mon sein, où chacun s'est meurtri tour à tour,

Est fait pour inspirer au poète un amour

Éternel et muet ainsi que la matière.

Je trône dans l'azur comme un sphinx incompris ;

J'unis un coeur de neige à la blancheur des cygnes ;

Je hais le mouvement qui déplace les lignes,

Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.

Les poètes, devant mes grandes attitudes,

Que j'ai l'air d'emprunter aux plus fiers monuments,

Consumeront leurs jours en d'austères études ;

Car j'ai, pour fasciner ces dociles amants,

De purs miroirs qui font toutes choses plus belles :

Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles !

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Je perds mes cris

comme un autre perd

son argent, sa monnaie,

son cœur, je perds

mes grands cris à

Rome, partout, à

Berlin, je perds dans

la rue des cris,

des vrais, jusqu’à ce que

mon cerveau soit rouge sang

en dedans, je perds tout,

mais je ne perds pas

la frayeur qu’on puisse

perdre ses cris

tous les jours et

partout

Ingeborg Bachmann

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Membre, ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée, 53ans Posté(e)
Amazones Membre 13 439 messages
53ans‚ ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée,
Posté(e)

Le Papillon

LE-PAPILLON-Alphonse-de-Lamartine-1790-1869.jpg

Naître avec le printemps, mourir avec les roses,

Sur l'aile du Zéphyr nager dans un ciel pur,

Balancé sur le sein des fleurs à peine écloses,

S'enivrer de parfums de lumières et d'azur,

Secouant, jeune encor, la poudre de ses ailes,

S'envoler comme un souffle aux voûtes éternelles,

Voilà du papillon le destin enchanté !

Il ressemble au désir, qui jamais ne se pose,

Et sans se satisfaire, effleurant toute chose,

Retourne enfin au ciel chercher la volupté !

Alphonse de Lamartine

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Membre+, 52ans Posté(e)
chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 52ans‚
Posté(e)

Les feuilles mortes

C’est une chanson, qui nous ressemble

Toi tu m’aimais et je t’aimais

Nous vivions tous les deux ensemble

Toi qui m’aimais moi qui t’aimais

Mais la vie sépare ceux qui s’aiment

Tout doucement sans faire de bruit

Et la mer efface sur le sable les pas des amants désunis

Oh! je voudrais tant que tu te souviennes

Des jours heureux ou nous étions amis

En ce temps-la la vie était plus belle,

Et le soleil plus brulant qu’aujourd’hui

Les feuilles mortes se ramassent à la pelle

Tu vois, je n’ai pas oublié…

Les feuilles mortes se ramassent a la pelle,

Les souvenirs et les regrets aussi

Et le vent du nord les emporte

Dans la nuit froide de l’oubli.

Tu vois, je n’ai pas oublié

La chanson que tu me chantais.

C’est une chanson qui nous ressemble

Toi, tu m’aimais et je t’aimais

Et nous vivions tous deux ensemble

Toi qui m’aimais, moi qui t’aimais

Mais la vie sépare ceux qui s’aiment

Tout doucement, sans faire de bruit

Et la mer efface sur le sable

Les pas des amants désunis.

Les feuilles mortes se ramassent a la pelle,

Les souvenirs et les regrets aussi

Mais mon amour silencieux et fidèle

Sourit toujours et remercie la vie

Je t’aimais tant, tu étais si jolie,

Comment veux-tu que je t’oublie?

En ce temps-la, la vie était plus belle

Et le soleil plus brulant qu’aujourd’hui

Tu étais ma plus douce amie

Mais je n’ai que faire des regrets

Et la chanson que tu chantais

Toujours, toujours je l’entendrai!

C’est une chanson qui nous ressemble

Toi, tu m’aimais et je t’aimais

Et nous vivions tous deux ensemble

Toi qui m’aimais, moi qui t’aimais

Mais la vie sépare ceux qui s’aiment

Tout doucement, sans faire de bruit

Et la mer efface sur le sable

Les pas des amants désunis.

Jacques PRÉVERT
Soleil de nuit

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
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Posté(e)

Poème de Jacques Prévert.

Chanson dans le sang

Il y a de grandes flaques de sang sur le monde

où s’en va-t-il tout ce sang répandu

Est-ce la terre qui le boit et qui se saoule

drôle de saoulographie alors

si sage… si monotone…

Non la terre ne se saoule pas

la terre ne tourne pas de travers

elle pousse régulièrement sa petite voiture ses quatre saisons

la pluie… la neige…

le grêle… le beau temps…

jamais elle n’est ivre

c’est à peine si elle se permet de temps en temps

un malheureux petit volcan

Elle tourne la terre

elle tourne avec ses arbres… ses jardins… ses maisons…

elle tourne avec ses grandes flaques de sang

et toutes les choses vivantes tournent avec elle et saignent…

Elle elle s’en fout

la terre

elle tourne et toutes les choses vivantes se mettent à hurler

elle s’en fout

elle tourne

elle n’arrête pas de tourner

et le sang n’arrête pas de couler…

Où s’en va-t-il tout ce sang répandu

le sang des meurtres… le sang des guerres…

le sang de la misère…

et le sang des hommes torturés dans les prisons…

le sang des enfants torturés tranquillement par leur papa et leur maman…

et le sang des hommes qui saignent de la tête

dans les cabanons…

et le sang du couvreur

quand le couvreur glisse et tombe du toit

Et le sang qui arrive et qui coule à grands flots

avec le nouveau-né… avec l’enfant nouveau…

la mère qui crie… l’enfant pleure…

le sang coule… la terre tourne

la terre n’arrête pas de tourner

le sang n’arrête pas de couler

Où s’en va-t-il tout ce sang répandu

le sang des matraqués… des humiliés…

des suicidés… des fusillés… des condamnés…

et le sang de ceux qui meurent comme ça… par accident.

Dans la rue passe un vivant

avec tout son sang dedans

soudain le voilà mort

et tout son sang est dehors

et les autres vivants font disparaître le sang

ils emportent le corps

mais il est têtu le sang

et là où était le mort

beaucoup plus tard tout noir

un peu de sang s’étale encore…

sang coagulé

rouille de la vie rouille des corps

sang caillé comme le lait

comme le lait quand il tourne

quand il tourne comme la terre

comme la terre qui tourne

avec son lait… avec ses vaches…

avec ses vivants… avec ses morts…

la terre qui tourne avec ses arbres… ses vivants… ses maisons…

la terre qui tourne avec les mariages…

les enterrements…

les coquillages…

les régiments…

la terre qui tourne et qui tourne et qui tourne

avec ses grands ruisseaux de sang.

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Invité Fichée
Invités, Posté(e)
Invité Fichée
Invité Fichée Invités 0 message
Posté(e)

Femes et hommes

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents,

Ne vous laissez pas attacher,

ne permettez pas qu'on fasse sur vous des rêves impossibles.

On est en Amour avec vous tant que vous correspondez au rêve que l'on a fait sur vous,

alors le fleuve Amour coule tranquille,

les jours sont heureux sous les marronniers mauves.

Mais s'il vous arrive de ne plus être ce personnage qui marchait dans le rêve,

alors soufflent les vents contraires,

le bateau tangue, la voile se déchire,

on met les canots à la mer,

les mots d'Amour deviennent des mots-couteaux qu'on vous enfonce dans le coeur.

La personne qui hier vous chérissait vous hait aujourd'hui;

La personne qui avait une si belle oreille pour vous écouter pleurer et rire

ne peut plus supporter le son de votre voix.

Plus rien n'est négociable

On a jeté votre valise par la fenêtre,

Il pleut et vous remontez la rue dans votre pardessus noir,

Est-ce aimer que de vouloir que l'autre quitte sa propre route et son propre voyage?

Est-ce aimer que d'enfermer l'autre dans la prison de son propre rêve?

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent

Qui tissez des tissus de mots au bout de vos dents

ne vous laissez pas rêver par quelqu'un d'autre que vous même

Chacun a son chemin qu'il est seul parfois à comprendre.

Femmes et hommes de la texture de la parole et du vent,

Si nous pouvions être d'abord toutes et tous et avant tout et premièrement des amants de la vie,

alors nous ne serions plus ces éternels questionneurs,

Ces éternels mendiants qui perdent tant d'énergie

et tant de temps à attendre des autres des signes,

des baisers, de la reconnaissance.

Si nous étions avant tout et premièrement des amants de la vie,

Tout nous serait cadeau

Nous ne serions jamais déçus

On ne peut se permettre de rêver que sur soi-même

Moi seul connait le chemin qui conduit au bout de mon chemin

Chacun est dans sa vie

et dans sa peau...

A chacun sa texture

son message et ses mots.Julos Beaucarne, Femmes et hommes

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Membre, ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée, 53ans Posté(e)
Amazones Membre 13 439 messages
53ans‚ ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée,
Posté(e)

La cause et l’effet

les meilleurs meurent souvent de leur propre main

juste pour se libérer

et ceux qui restent

ne comprennent jamais vraiment

pourquoi

on voudrait

se libérer

d’eux

charles_bukowski.jpg

Charles Bukowski, poème extrait du recueil Le ragoût du septuagénaire (1990)

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
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Avec chacun de nous naît une

petite souffrance tout à fait indéterminée.

Nous lui donnons peu à peu un nom,

nous la nourrissons de sèves attentives

et de plus en plus clair est son contour

et de plus en plus aiguë sa forme.

Devant nous, en nous, l’agitation du monde.

Le cœur a pénétré le secret et s’est tu.

A quelqu’un nous avons mis dans les mains un bâton

et lui avons dit : gouverne !

Et nous avons fermé les fenêtres.

La mer murmurait quelque part au loin

et si mouillées étaient les mains de l’aube

que nous avons désiré briser les rochers,

trouver cette douleur encore tout à fait indéterminée.

Mais un nuage au-dessus de nous était assis

et avec un hameçon noir pêchait notre ombre. ***

Vesna Parun (née en 1922) – La pluie maudite (Ukleti dažd, 1969)

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Invité
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Invité
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Posté(e)

Rendez-moi ma nuit brisée

ma chambre aux miroirs, ma vie secrète

On est seul ici,

il ne reste personne pour torturer

Donnez-moi un contrôle absolu

sur chaque âme vivante

Et couche-toi près de moi, mon amour,

C'est un ordre !

Donnez-moi du crack et baisons par-derrière,

Prenez l'unique arbre qui reste

et enfoncez-le dans le trou

de votre culture

Rendez-moi le Mur de Berlin

rendez-moi Staline et Saint Paul

J'ai vu l'avenir, mon frère :

ce n'est que meurtre.

Les choses vont partir dans toutes les directions

Il n'y aura plus rien

Plus rien que vous pourrez mesurer

Le blizzard du monde

a franchi le seuil

et il a renversé

l'ordre de l'âme

Quand ils disaient REPENTANCE

Je me demande ce qu'ils voulaient dire

Vous ne me connaissez pas vraiment

Vous ne me connaîtrez jamais

Vous ne m'avez jamais connu

Je suis le petit juif

qui a écrit la bible

J'ai vu les nations dominer et sombrer

J'ai entendu leurs histoires, toutes leurs histoires

mais l'amour est le seul moteur de survie

A votre serviteur ici présent, on a conseillé

de le dire clairement, froidement :

c'est fini, ça n'ira pas

plus loin

Et maintenant les rouages du ciel s'arrêtent

vous sentez l'arrivée de Satan

Tenez-vous prêts pour l'avenir :

ce n'est que meurtre.

Les choses vont partir dans toutes les directions

Il y aura l'effondrement

de l'ancien code occidental

Votre vie privée explosera soudain

Il y aura des fantômes

il y aura des feux sur la route

et l'homme blanc qui danse

Vous verrez votre femme

pendue la tête en bas

le visage caché par sa robe renversée

et tous les petits poètes pouilleux

arriveront

en essayant de ressembler à Charlie Manson

Rendez-moi le Mur de Berlin

rendez-moi Staline et Saint Paul

Donnez-moi le Christ

ou donnez-moi Hiroshima

Détruisez un autre foetus

Nous n'aimons plus les enfants

J'ai vu l'avenir, mon amour :

ce n'est que meurtre.

Les choses vont partir dans toutes les directions

Il n'y aura plus rien

Plus rien que vous pourrez mesurer

Le blizzard du monde

a franchi le seuil

et il a renversé

l'ordre de l'âme

Quand ils disaient REPENTANCE

Je me demande ce qu'ils voulaient dire

Léonard Cohen The Future.

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