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Eric Zemmour reconnu coupable de provocation à la discrimination raciale

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Membre, 42ans Posté(e)
Yoannbzh Membre 11 816 messages
Baby Forumeur‚ 42ans‚
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dans quel but les statistiques ethniques?

Comme pour les autres statistiques !!!

Quelle fin?

Pareil que la 1ère réponse.

Et ça éviterait qu'on dise des choses sans preuves !

Ah si des preuves, prit par des sites que chacun prennent comme ça leur arrange, dans leur sens !!!

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Invité Caminde
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Invité Caminde Invités 0 message
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Ou sinon il y a tes yeux, à condition de retirer les ¿illères.

Je reviens juste un peu pour la définition du racisme:

"Le racisme est un système de théories et de croyances individuelles ou collectives selon lesquelles il existe des "races" dans l'espèce humaine et une hiérarchie entre elles. Les individus sont réduits à un ensemble de critères identitaires considérés comme spécifiques et sur lesquels il est porté des jugements de valeur : inférieurs, nuisibles...

Ces théories servent alors à légitimer des doctrines politiques racistes qui recherchent la domination d'une "race", considérée comme pure et supérieure, sur les autres. Des droits, reconnus à certains, sont contestés à d'autres. Au-delà du sentiment d'hostilité envers un groupe racial, le racisme sert à justifier des entreprises de marginalisation (ghettos), de ségrégation,d'exclusion ,d'anéantissement (pogroms), de génocide"

Modifié par Caminde
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Membre+, 52ans Posté(e)
Ocytocine Membre+ 17 770 messages
Forumeur Débutant‚ 52ans‚
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Ou sinon il y a tes yeux, à condition de retirer les ¿illères.

Classique : si je ne vois pas ce que tu vois, moi j'ai des oeillères, pas toi. Comme c'est facile.

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Invité Danaos
Invités, Posté(e)
Invité Danaos
Invité Danaos Invités 0 message
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Comme pour les autres statistiques !!!

Pareil que la 1ère réponse.

Et ça éviterait qu'on dise des choses sans preuves !

Ah si des preuves, prit par des sites que chacun prennent comme ça leur arrange, dans leur sens !!!

non mais les stats une fois sortie, que fais-tu avec elle, une fois traitée? Tu fais quoi concrètement après c'est-à-dire son utilité a posteriori?

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Membre, Forumeur patriote, Posté(e)
Napo Membre 2 346 messages
Forumeur patriote,
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Bah, quelle question ! elles serviront à organiser le génocide qui suivra, naturellement. Je sens bien par ton insistance que c'est ton sous-entendu, tu es obsédé par ça telle une bigote qui, dans son siècle puritain, verrait des zizis partout.

Si on se met d'accord ¿ grâce à une statistique officielle ¿ sur le fait alarmant de la proportion trop élevée de certaines communautés ethniques dans la délinquance, on peut enfin commencer à se disputer sur les causes de celle-ci et aboutir à des solutions.

é moins que vous préfériez ne pas en parler entre gens biens, et laisser les sots répandre l'idée simpliste d'une influence raciale à devenir délinquant.

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Membre, Tu n'auras d'autre batracien devant ma face, 109ans Posté(e)
Grenouille Verte Membre 32 822 messages
109ans‚ Tu n'auras d'autre batracien devant ma face,
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Mais dans l'ensemble il suffit de lire le graphique :

Actes peu graves commis suivant les origines ethniques

r01-340-12.gif

Actes graves commis suivant les origines ethniques

r01-340-13.gif

é moins d'avoir de la merde dans les yeux, on voit clairement que la majorité des délinquants est tout sauf d'origine française.

J'attends toujours que tu nous disent ce que ces chiffres veulent dire pour toi. :cray:

Que signifient par exemple le 17,1 et le 13,1 ?

Tu cites des chiffres que tu ne comprends pas, et tu les interprète n'importe comment.

Ces chiffres de Roche ne disent pas si les délinquants d'origine immigrés sont majoritaires ou pas. Il dit juste qu'il y a surdélinquance, sans préciser qui est majoritaire.

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Membre, Tu n'auras d'autre batracien devant ma face, 109ans Posté(e)
Grenouille Verte Membre 32 822 messages
109ans‚ Tu n'auras d'autre batracien devant ma face,
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Tu crois quoi, qu'on établit des chiffres par magie, c'est soit ça soit les statistiques policières et judiciaires, et leurs chiffres sont encore plus sévères. Ou sinon il y a tes yeux, à condition de retirer les ¿illères.

En effet, tu devrais retirer les oeillère et accepter de voir que les deux concepts suivants sont différents :

  • Surdélinquance
  • étre majoritaire parmi les délinquants

Une population peut être majoritaire sans qu'il y ait surdélinquance. Une population peut être surdélinquante sans être majoritaire.

Exemple :

  • les sociopathes sont minoritaires en prison.
  • Il y a une surdélinquance des sociopathes (c'est-à-dire qu'un sociopathe a plus de chances de devenir délinquant).

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Membre, Forumeur patriote, Posté(e)
Napo Membre 2 346 messages
Forumeur patriote,
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Cesse de rabaisser le niveau du débat, à quoi bon nier des chiffres exposés noir sur blanc.

Mon vétérinaire m'a dit qu'il était inutile de mettre le nez de mon chien dans sa pisse pour lui faire comprendre son manque de savoir vivre ; j'imagine qu'il en va de même pour les gens pétris de mauvaise foi.

J'attends toujours que tu nous disent ce que ces chiffres veulent dire pour toi. :cray:

Que signifient par exemple le 17,1 et le 13,1 ?

Tu cites des chiffres que tu ne comprends pas, et tu les interprète n'importe comment.

Ces chiffres de Roche ne disent pas si les délinquants d'origine immigrés sont majoritaires ou pas. Il dit juste qu'il y a surdélinquance, sans préciser qui est majoritaire.

Qu'il y ait une surdélinquance exprimée par cette enquête est certain, qu'il y ait une majorité de délinquants d'origines étrangères établit l'est tout autant ; les graphiques en camembert sont explicites, si les courbes ne te suffisent pas. Mais rien ne suffira car manifestement tu ne viens pas ici pour débattre, et c'est le même cinéma sur tout les topics, tu viens ici pour démontrer à quel point ton égo est énorme et t'empêche de raisonner.

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Invité Caminde
Invités, Posté(e)
Invité Caminde
Invité Caminde Invités 0 message
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Cesse de rabaisser le niveau du débat...pour démontrer à quel point ton égo est énorme et t'empêche de raisonner.

Tiens donc, on se tourne vers la psycho et le moralisme pour étayer ses certitudes? Ce n'est plus de la science exacte alors... :cray:

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Invité Marinelou
Invités, Posté(e)
Invité Marinelou
Invité Marinelou Invités 0 message
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Bah, quelle question ! elles serviront à organiser le génocide qui suivra, naturellement. Je sens bien par ton insistance que c'est ton sous-entendu, tu es obsédé par ça telle une bigote qui, dans son siècle puritain, verrait des zizis partout.

Si on se met d'accord ¿ grâce à une statistique officielle ¿ sur le fait alarmant de la proportion trop élevée de certaines communautés ethniques dans la délinquance, on peut enfin commencer à se disputer sur les causes de celle-ci et aboutir à des solutions.

é moins que vous préfériez ne pas en parler entre gens biens, et laisser les sots répandre l'idée simpliste d'une influence raciale à devenir délinquant.

On peut savoir quelles solutions ?

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Membre, Forumeur patriote, Posté(e)
Napo Membre 2 346 messages
Forumeur patriote,
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Avant de trouver des solutions faudrait-il déjà débattre des raisons du problème. J'attends depuis 33 pages qu'on me joue le couplet des misérables sur la délinquance qui nait de la misère, mais ça ne vient pas, les gens de gauche semblent ne plus oser argumenter l'humanisme et préfèrent se défiler en négation de faits.

Tiens donc, on se tourne vers la psycho et le moralisme pour étayer ses certitudes? Ce n'est plus de la science exacte alors... :cray:

Attention, libre à chacun de rejeter en bloc les enquêtes ce n'est pas mon propos. Mon reproche est sur le fait grotesque de réinterpréter des résultats pourtant explicites.

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Invité Marinelou
Invités, Posté(e)
Invité Marinelou
Invité Marinelou Invités 0 message
Posté(e) · Masqué
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Avant de trouver des solutions faudrait-il déjà débattre des raisons du problème. J'attends depuis 33 pages qu'on me joue le couplet des misérables sur la délinquance qui nait de la misère, mais ça ne vient pas, les gens de gauche semblent ne plus oser argumenter l'humanisme et préfèrent se défiler en négation de faits.

En effet, à part une origine culturelle différente, des conditions sociales en dessous de la moyenne et une discrimination à l'intégration sociale je ne vois pas de raisons objectives pouvant permettre de dire que la couleur de la peau est un facteur de délinquance...

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Membre, Forumeur patriote, Posté(e)
Napo Membre 2 346 messages
Forumeur patriote,
Posté(e) · Masqué
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Personne n'a jamais argumenté que la couleur de la peau était le facteur qui influe. Les raisons sont sociaux-culturelles, si on est d'accord la dessus, on a perdu beaucoup de temps précédemment.

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Invité Marinelou
Invités, Posté(e)
Invité Marinelou
Invité Marinelou Invités 0 message
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Zemmour parle pourtant de la couleur de la peau non ? (ou alors j'ai vraiment rien compris)

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Membre, 38ans Posté(e)
nissard Membre 4 415 messages
Baby Forumeur‚ 38ans‚
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sauf qu'il fiat une constatation a un instant t (qui peut être vrai ou non) et non pas une vérité générale

donc en effet la question bien que tranché est légitime es ce du racisme ou non

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Membre, Posté(e)
Mel Bour Membre 26 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e) · Masqué
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Les raisons sont sociaux-culturelles, si on est d'accord la dessus, on a perdu beaucoup de temps précédemment.

vous avez perdu beaucoup de votre temps !

La majorité des délinquants sont des "pauvres" types, des mal aimés de la vie.

Salaud, c'est comme salope. On ne nait pas tel, on le devient !

Après, ce n'est qu'une question de mode, comme le goût pour les couleurs !

bien cordialement vôtre

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Invité Caminde
Invités, Posté(e)
Invité Caminde
Invité Caminde Invités 0 message
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Tu crois quoi, qu'on établit des chiffres par magie, c'est soit ça soit les statistiques policières et judiciaires, et leurs chiffres sont encore plus sévères. Ou sinon il y a tes yeux, à condition de retirer les ¿illères.

Vous vous basez sur une étude de Sébastien Roché qui se base, vous le dites vous-même, sur un protocole de sondage (le mot "sondage" on peut se méfier, ou du moins douter, mais ça ne vous fait pas tiquer ni ne vous remet en question)

Voici ce que disait en 2003 Laurent Mucchielli sur l'étude de S. Roché:

http://lmsi.net/Une-sociologie-politique-de-l

études de cas > Politiques sécuritaires >

Une sociologie politique de l'insécurité ?

A propos du livre de Sébastien Roché, Sociologie politique de l'insécurité. Violences urbaines, inégalités et globalisation, Paris, Presses Universitaires de France, 1998

par Laurent Mucchielli, Novembre 2003

Ce texte est disponible sur le site personnel de Laurent Mucchielli, consacré (http://laurent.mucchielli.free.fr), entre autres, aux thèmes de la déviance et de la délinquance. Sont aussi disponibles, sur ce site, les analyses du groupe CLARIS : clarifier le débat public sur la sécurité

Comment comprendre la remontée de l'insécurité (délinquance, criminalité, incivilité) depuis une quarantaine d'années après une tendance pluriséculaire inverse ? Et comment y faire face ? Telles sont les deux questions qui traversaient déjà le précédent livre de l'auteur (d'où de nombreuses répétitions [1]) et qui sont ici théorisées à destination de la communauté des sociologues. De fait, l'ouvrage est d'un abord plus difficile - passons sur les multiples coquilles et même les bouts de phrases manquants -, nourri par une érudition théorique lourde mais empiriquement très sélective.

Les trois premiers chapitres de l'ouvrage ont une visée empirique : il s'agit d'expliquer la croissance massive de l'insécurité depuis un demi-siècle. Dans un premier chapitre descriptif, l'auteur intervient sur un terrain déjà balisé par les historiens qu'il cite abondamment, " oubliant " cependant de citer les sociologues qui l'ont précédé dans ce type d'interrogation [2]. Quant à l'interprétation, le chapitre 2 entend démontrer que ce phénomène n'est pas lié essentiellement aux " déterminations économiques ", c'est-à-dire au chômage et à la pauvreté. Certes, il suggère (p. 55) que la fin de la croissance et le renforcement des inégalités ont peut-être une influence sur la progression récente des violences interpersonnelles. Mais il insiste surtout sur le fait que la montée apparente (dans les statistiques de police) de la délinquance a précédé de vingt ans la crise économique et sociale. Il montre ensuite que le taux de croissance des vols varie à toutes époques dans le même sens que le taux de croissance du PIB (p. 54-55). On devrait donc dire que plus un pays (occidental) est riche plus il a de délinquance, et non l'inverse. A nouveau, tout ceci est bien connu et depuis fort longtemps. Mais cela dément-il l'hypothèse d'une forte relation entre délinquance et pauvreté ? Nullement. Tout sociologue sait que l'enrichissement global d'un pays ne signifie pas automatiquement l'enrichissement de tous ses habitants. Du reste, lorsque l'auteur passe à une analyse au plan départemental, sa conclusion est plutôt opposée à ce qui était annoncé : " en résumé, les résultats montrent que trois types de variables sont systématiquement (mais pas toujours dans le même sens) associées avec le taux de délits dans les départements : le taux de chômage (global, ou des jeunes), le taux d'étrangers et le taux d'urbanisation " (p. 61-62). Le plus étonnant est qu'après le plan national et le plan départemental, l'auteur ne passe pas à l'analyse des corrélations au plan local. Qui n'entend pas parler aujourd'hui de la délinquance et des incivilités des jeunes des banlieues pauvres ? L'auteur pourtant se refuse à une telle analyse (ce qui rend le sous-titre du livre trompeur) et il tente de le justifier empiriquement : " Au contraire [de] ce qui se passe dans les grandes villes des états-Unis, en France, aucune étude ne montre que la criminalité violente est plus élevée dans les quartiers sensibles " (p. 65) [3]. Enfin, sentant peut-être la fragilité de ces analyses, S. Roché conclut : " Il n'y a pas d'effet mécanique d'un facteur fut-il aussi important que le chômage. Ce n'est pas à dire qu'il n'y en a aucun, mais, des recherches approfondies seraient plus que souhaitables " (p. 66).

Après ce préambule assez maladroit, l'auteur formule sa thèse principale à la fin du chapitre 2 et la développe au suivant. L'idée de départ est celle que nous avions déjà discutée chez H. Lagrange : la reprise inversée de la thèse d'Elias [4]. Le principe en est simple : " la société n'est plus autant en mesure que dans le passé de favoriser l'autocontrôle des pulsions " (p. 68). Thèse ambiguë s'il en est. Au sens propre elle conduit à une nouvelle sociobiologie réinvestissant le vieux stéréotype chrétien de la Bête tapie au fond de l'Homme et reprenant le dessus si tôt que la censure morale régresse. Mais on peut aussi l'entendre en un sens psychologique et dès lors articulable avec une argumentation sociologique. C'est ce que l'auteur fait lorsqu'il écrit que la société moderne qui exalte la réalisation de soi sans en donner à tous les moyens " favorise un ressentiment en direction de toutes les sources d'autorité externes " qui assuraient traditionnellement le contrôle social (p. 68). Tel est le c¿ur de sa démonstration qui peut être résumée en quatre propositions.

Premièrement, la politique de reconstruction du logement social de l'après guerre a provoqué l'éclatement définitif des quartiers populaires fortement intégrés. A un univers d'interconnaissance, d'autocontrôle et d'autoproduction normative elle a substitué un espace social anonyme et anomique dans lequel les personnes et les biens errent, à la merci de tous les prédateurs. L'individu moderne est déraciné, mobile, il n'a pas de voisin, il ne connaît pas les habitants de sa rue, de son quartier, il fonctionne en réseaux non territorialisés (p. 79-90) [5].

Deuxièmement, la vie moderne est fondée sur une " idéologie démocratique " (sic) (p. 216) qui engendre la " crise des interdits " donc le déclin de la morale (p. 90). L'individu souverain dans le cadre privé a entièrement délégué la définition et la protection de ses droits à l'administration. Pire : " la société s'est vue dépouillée de la gestion des normes et dispositifs de réglage qui lui permettait d'afficher un modèle d'ordre et de le faire respecter " (p. 115).

Troisièmement, aujourd'hui l'état se délite, les " experts " (expression péjorative chez l'auteur) sont impuissants. La police et la justice sont débordées, leurs activités sont de plus en plus sélectives. L'impunité règne et les citoyens ne savent plus réagir par eux-mêmes (p. 141). Résultat : " l'état est en train de passer la main en matière d'établissement de normes et d'application de celles-ci. D'une part il se présente de plus en plus comme une administration manadgériale des choses et non morale des hommes. On le voit avec la montée en puissance de la technique assurantielle et du réseau des structures associatives d'aides aux victimes : il ne s'agit plus d'affirmer des normes, mais d'indemniser financièrement les victimes. D'autre part, les administrations ne peuvent faire autrement que de laisser le secteur marchand de la sécurité prendre la surveillance et la solidarité en main " (p. 151). Les marchands de sécurité et les assureurs sont devenus les principaux acteurs de la lutte contre l'insécurité (p. 190-192).

Quatrièmement, toutes les politiques des états démocratiques (modèle décentralisé comme modèle jacobin) adoptées par les gouvernements (de gauche comme de droite) sont mauvaises (chapitre 7). Une sorte de pensée unique régnerait en matière de prévention de la délinquance : l'idée qu'il faut renforcer les communautés locales si l'on veut attaquer les racines de la délinquance. Seule la méthode divergerait : la surveillance et le contrôle dans le modèle anglo-saxon, l'insertion socio-économique dans le modèle français. Or, prévient S. Roché, cette idée ne peut amener qu'à poser des emplâtres sur des jambes de bois (d'autant qu'il nous promet en conclusion une aggravation future de la situation). L'ancienne ville et ses quartiers homogènes appartiennent au passé. Il faut aller vers la modernité et donner aux individus les moyens de sortir de leurs quartiers au lieu de les y enfermer avec quelques programmes de rénovations et d'animations. Il faut admettre que " sortir de l'exclusion et sortir du quartier sont probablement deux phénomènes conjoints " (p. 205). Toute la politique criminelle et, bien plus largement, toute la politique de la ville serait donc à revoir dans ses fondements mêmes.

Cette démonstration est stimulante, assurément, mais elle est souvent contestable du point de vue scientifique où elle prétend se placer. Roché signale à plusieurs reprises l'insuffisance des travaux empiriques sur les délinquances et les violences en France. Nous en sommes bien d'accord - c'est, plus largement, tout le problème de la sociologie de la déviance en France - et c'est pourquoi les grandes synthèses sur leurs évolutions à l'échelle civilisationnelle nous semble tout à fait prématurées. C'est de recherches précises et sûres dont nous aurions besoin avant de comparer, d'interpréter et de prétendre expliquer des phénomènes d'une telle ampleur. Faute de quoi, les opinions générales prennent tôt ou tard le pas sur les interprétations empiriquement validées. Et c'est ce qui se produit avec S. Roché. Telle qu'elle s'exprime en filigrane dans ce livre, sa vision personnelle du monde est la suivante : l'individualisme absolu est la fin de l'histoire, ce qui présente à la fois de grands avantages et de terribles inconvénients (le vide social, le non respect d'autrui, la violence) [6]. Or il voudrait parvenir à ce qu'il conçoit comme une société individualiste harmonieuse, émancipée d'une bureaucratie étatique à réflexes policiers, débarrassée d'archaïsmes sociaux comme ces banlieues qu'il semble abhorrer. Il y a peu, il écrivait encore : " Le seul lien social qui pourrait fonctionner, c'est un lien qui serait teinté de communautarisme, c'est-à-dire un lien dans lequel les individus affirmeraient leurs préférences et leurs valeurs dans l'espace public [...]. en revitalisant le lien social on arrivera peut-être aussi à stabiliser une série d'espaces défavorisés " [7]. A présent, il semble abandonner cette vague idée de contrôle communautaire et s'en remettre à une utopie : une société à très forte mobilité sociale, se moyennisant de plus en plus, sans inégalité, sans pauvre. Il annonce ainsi " la fin d'un rapport identitaire au territoire pour la grande majorité de la population " (p. 206), il écrit que la crise des structures familiales n'est qu'une transition dans l'" entrée dans la modernité " (p. 207), que les couches populaires reléguées en banlieue sont simplement en retard sur les classes moyennes et supérieures auxquelles elles devront " s'ajuster progressivement " (p. 209) grâce à la constitution d'" élites [ouvrières] intermédiaires " (p. 211). Or tout ceci paraît bien éloigné d'une réalité sociale où, au contraire, la mobilité sociale se réduit, les inégalités s'accroissent, la famille est plus instable, la pauvreté potentielle (n'était la protection sociale) plus large. C'est que ce travail de S. Roché relève sans doute autant de la philosophie politique que de la recherche sociologique. Au demeurant, cette philosophie en soi légitime inviterait volontiers à la discussion si elle cessait de se présenter comme une série de démonstrations scientifiques indiscutables.

Textes de Laurent Mucchielli

Notes

[1] S. Roché, La société incivile. Qu'est-ce que l'insécurité ?, Paris, Seuil, 1996.

[2] Notamment H. Lagrange, La civilité à l'épreuve. Crime et sentiment d'insécurité, Paris, PUF, 1995. On s'étonne également de l'absence de référence aux travaux de C. Bachmann et de F. Dubet, ainsi que de la référence très sélective à ceux de Ph. Robert.

[3] Il est vrai que les enquêtes nationales de victimation ne permettent pas une analyse statistique par quartiers. Toutefois l'exacerbation de la violence dans certains quartiers relégués ressort assez clairement d'une part de nombreux travaux de terrain (par ex. D. Lepoutre, Coeur de banlieue. Rites et langages, Paris, Odile Jacob, 1997 ; M. Esterle-Hedibel, La bande, le risque et l'accident, Paris, L'Harmattan, 1997), d'autre part et surtout, pour l'agglomération lilloise, d'une enquête régionale de l'INSEE (D. Duprez, " La dramaturgie de la relégation. Vie quotidienne et sociabilités dans les cités ", Les Dossiers de Profils, 1996, 41, p. 55-71).

[4] Voir notre compte rendu dans cette revue, 1996, 4, p. 656-658.

[5] A nouveau, il nous faut indiquer que, pour ce qui concerne les quartiers populaires, ceci est démenti par de nombreux travaux de terrain (par ex. J. S. Bordeuil, D. Duprez, M. Leclerc-Oliva, En marge de la ville, au c¿ur de la société : ces quartiers dont on parle, Paris, Editions de l'Aube, 1997).

[6] Il semble influencé par les réflexions de M. Gauchet, " Pacification démocratique, désertion civique ", Le débat, 1990, 60, 87-98 ; ainsi que " La société d'insécurité. Les effets sociaux de l'individualisme de masse ", in J. Donzelot, éd., Face à l'exclusion. Le modèle français, Paris, éditions Esprit, 1991, p. 169-187.

[7] S. Roché, Ph. Robert, " Débat autour d'Insécurité et libertés ", Les cahiers de la sécurité intérieure, 1995, 19, p. 161-162.

Donc, vous aussi, un peu de rigueur intellectuelle ou un peu de doute, ça mange pas de pain.

Bonne soirée.

Modifié par Caminde
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Membre, Forumeur patriote, Posté(e)
Napo Membre 2 346 messages
Forumeur patriote,
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Zemmour parle pourtant de la couleur de la peau non ? (ou alors j'ai vraiment rien compris)

Comme l'a reconnu le tribunal, Zemmour n'impute aucun fait à l'ensemble d'un groupe mais seulement à une petite partie de celui-ci.

En effet, ce n'est pas parce que la majorité des trafiquants sont noirs et arabes que la majorité des noirs et arabes sont trafiquants. Aussi Zemmour n'a jamais prétendu que la surreprésentation des noirs et arabes dans la délinquance était le fait de leur simple race.

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Invité Marinelou
Invités, Posté(e)
Invité Marinelou
Invité Marinelou Invités 0 message
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Comme l'a reconnu le tribunal, Zemmour n’impute aucun fait à l'ensemble d'un groupe mais seulement à une petite partie de celui-ci.

En effet, ce n'est pas parce que la majorité des trafiquants sont noirs et arabes que la majorité des noirs et arabes sont trafiquants. Aussi Zemmour n'a jamais prétendu que la surreprésentation des noirs et arabes dans la délinquance était le fait de leur simple race.

Franchement, je ne comprends pas cette obstination.

Je reprends ce raisonnement :

A l'évidence, les facteurs culturels, économiques et sociaux sont à l'origine de la délinquance des cités. Et, (tu l'affirmes et je veux bien te croire sur parole mais bon), personne ne pense que les noirs et les arabes soient plus fréquemment délinquants "par nature". Très bien.

Maintenant dans un débat public sur les immigrés il avance dans la discussion la notion de race humaine (les noirs et les arabes) s'agissant du problème de la délinquance. Pourquoi ce cerveau si brillant focalise t'il le débat sur un aspect dont il est persuadé (comme tout le monde) qu'il n'a aucune incidence criminogène ? Certes il répondait à propos du contrôle au facies et il est bien complaisant avec ce type de harcelement policier. Mais si les patrons ont le droit de juger la valeur de leurs employés en fonction de leur race, pourquoi n'en serait-il pas de même pour les policiers. Il suit sa logique : les races existent et on a le droit d'exercer une discrimination entre elles, de plus il sous-entends habilement des liens entre ses races et la délinquance. Du pain béni pour l'extrême droite et ceux persuadés qu'il existe une "race" française.

Zemmour est normalement intelligent et a une culture historique et littéraire indéniable. Qu'il soit pris dans dans la jouissance de son ego médiatique n'excuse pas ce genre de propos qu'il défendit au tribunal sans rien amender.

Le racisme n'est pas réservé qu'aux imbéciles ceux-ci mais aussi beaucoup d'érudits s'y enferment dans un conflit du rapport aux autres morbide qui recouvre et aveugle la réflexion aussi brillante soit-elle.

Modifié par Marinelou
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Membre, Forumeur patriote, Posté(e)
Napo Membre 2 346 messages
Forumeur patriote,
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Mais si les patrons ont le droit de juger la valeur de leurs employés en fonction de leur race, pourquoi n'en serait-il pas de même pour les policiers.

Concernant les policiers, contrairement aux patrons, ils ont le droit de discriminer sur n'importe quel critère qui ils contrôlent. Il y a un article qui les autorises à procéder aux contrôles d'identité à leur guise, sans motif particulier. é partir de là il est logique que ceux-là aient tendance à surcontrôler les gens dont la communauté ethnique est surreprésentée dans la délinquance.

Pourquoi ce cerveau si brillant focalise t'il le débat sur un aspect dont il est persuadé (comme tout le monde) qu'il n'a aucune incidence criminogène ? Certes il répondait à propos du contrôle au facies et il est bien complaisant avec ce type de harcelement policier.

Dans une société multiculturelle, les arabes et noirs ne diffèrent pas simplement de par la race, ils diffèrent aussi et surtout de par la culture. Ils s'agit de communautés avec tout ce que ça représente, et non simplement de couleurs de peau.

La pauvreté n'explique pas tout :

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