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Le droit d'opposition à l'avortement du cogéniteur

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Invité donjuan

La décision d'avorter à deux.  

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VIP, Gonade Absolutrice, Posté(e)
yop! VIP 20 446 messages
Gonade Absolutrice,
Posté(e)

Il ne s'agit pas de décider d'un enfant mais de l'aboutissement d'un projet parental.

Ce projet doit avoir le consentement des deux parents et les deux parents ont le droit de se désister.

Seulement, la femme est la matrice et son corps (ainsi que son droit souverain d'en disposer) est indissociable de la gestation et du futur bébé.

On ne peut pas imposer une femme à mener une grossesse à terme contre son gré, peu importe le motif et même celui du projet parental soutenu par le père.

De plus, de mon point de vue, il est moins grave pour un homme de devoir remettre à plus tard ou avec une autre son désir d'enfant que pour une femme de devoir mener à terme une grossesse non désirée, avec conséquences biologiques et psychologiques irréversible. On est dans le concret du corps et pas dans l'abstrait du projet parental.

L'enfant conceptualisé n'a aucun droit : un concept n'a pas de droit.

L'avortement est cependant déjà régi par un cadre médico-légal et soumis à un délai.

Le droit du père d'assouvir ses désir s'arrête au droit de la mère à disposer de son corps. C'est biologiquement inégal mais moralement équitable.

Pour l'instant, aucun truc médical ne permet de contourner cet état de fait à part en dissociant le corps de la mère de la procréation et de la gestation, encore qu'elle peut décider du devenir de ses ovules.

En imaginant un cas de figure ou la décision serait débarrassée de la contrainte biologique, le droit d'un père et d'une mère à disposer de leur matériel génétique me semble aussi souverain.

Seul le statut de l'enfant prime sur les deux décisions/désirs à partir de l'état de foetus. Et cela ne changera pas son devenir : être abandonné ou assumé.

Je ne parle pas du corps de la femme mais de l'embryon.

L'embryon est-il le corps de la femme?

L'embryon est indissociable du corps de la femme à l'heure actuelle, puisque c'est la matrice qui lui permet de vivre cellulairement et de se développer. Il est totalement dépendant et il n'existe pas de matrice artificielle.

Biologiquement, c'est un corps étranger mais physiologiquement, c'est un amas de cellules non-autonome.

Donc bref, à part par conception/gestation extérieure, ce processus est soumis à la biologie, le corps et les lois qui en découlent.

Il serait donc possible, sous condition de législation sur la gestation pour autrui (sujet sur les mères porteuses), d'accorder au géniteur, désireux de voir la conception aller jusqu'à son terme, de faire transférer l'embryon dans le corps d'une femme d'accord pour porter l'enfant.

Pour moi c'est pareil : on ne peut pas imposer une opération chirurgicale à quelqu'un pour satisfaire un désir de parentalité.

En imaginant que cette prouesse soit possible, il reste encore le droit de chacun à disposer de son matériel génétique. Le don d'ovule ou d'ovocyte reste soumis à consentement.

J'ai l'impression qu'on est assez unanimes en fait. L'avortement pose la question de la liberté de la femme de disposer de son propre corps. Ce qui fait que l'opposition à l'avortement devient alors la possibilité pour un homme de disposer du corps d'une femme, même contre son gré. Donc, cette opposition irait à l'encontre de cette liberté de disposer de son propre corps puisqu'un autre peut faire valoir des droits dessus. C'est certes une injustice physiologique mais elle ne peut pas être contrebalancée par une injustice légale. La seule façon de la réparer, serait que, dans le futur, il y ait possibilité d'extraire l'embryon du corps de la mère pour le mettre dans un utérus artificiel ou une mère porteuse ( ce qui n'est pas possible actuellement une fois qu'il y a eu nidation ).

Cet individu avait tout dit. :blush:

Eviter la vie pour éviter les dégâts, c'est complètement nier le désir de paternité et de vie de l'enfant à naître.

C'est bien pour ça que toutes ces potentialités ne sont pas prises en compte dans les décisions, à part dans le choix d'un couple de ne pas donner naissance à un enfant atteint de maladie génétique incurable (chose mesurable médicalement)

Cependant, on oublie de dire qu'on a nier la liberté de l'enfant à naître et le droit du père à le devenir.

Comment un être qui n'est que projet mental, désir et fantasme pourrait-il avoir déjà des droits ?

Il ne faut pas empiéter sur la réalité biologique. Le statut de foetus est bien assez suffisant pour ne pas sombrer dans la tyrannie pro-life.

Puisqu'à partir de dérives de ce genre, on va arriver à exiger à n'importe quelle femme de ne pas avorter. C'est le but idéologique des pro-life. Et changer les législations dans ce sens pourrait donner lieu à des infractions graves aux droits humains fondamentaux.

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Invité donjuan
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Invité donjuan
Invité donjuan Invités 0 message
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T'en as mis du temps à venir débattre. :blush:

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Membre, Vivre l'instant... , 61ans Posté(e)
mimisoleil Membre 2 136 messages
61ans‚ Vivre l'instant... ,
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Je n'ai pas dit inconséquentes...

J'ai dit que l'inconscient jouer un grand role et que les acquis sur la prévention des grossesses ou des MST se diluent dans le temps...

Que si vous voulez dame nature reprend ses droits aussi parfois...

Je ne les estime pas coupables...

Je dis juste les faits et les pistes potentielles d'explications...

Je constate que beaucoup d'hommes se préoccupent encore moins qu'elles des conséquences de relations sexuelles non protégées...

Je ne généralise pas...

Dame nature encore qui prend le dessus...

Sinon la peur du Sida aurait suffi à freiner les ardeurs amoureuses de plus d'un...

La nature est ainsi faite... Nous sommes programmés pour nous reproduire... Et si certaines ont le choix de ne pas le faire à n'importe quel prix (santé, femme abandonnée,...), je pense que c'est mieux...

Je prone la prévention en matière de contraception ou de MST mais je ne condamne personne.

Je ne sais pas si vous avez des enfants, mais imaginez : votre fille, 15 ans, vient vous voir et vous annonce qu'elle est enceinte... Et vous dit son envie d'avorter, que faites-vous ? ou votre fille de 20 ans annonce à son petit copain qu'elle est enceinte, elle est étudiante, et il la quitte, elle vous dit son envie d'avorter... Que faites-vous ? Si votre fille de 25 ans, battue par son mari, le quitte, est enceinte, décide d'avorter et que lui vient lui opposer son droit à être père de cet enfant... Que faites-vous ?

Ce sont des hypothèses que je vous propose mais elles sont arrivées à d'autres, le droit opposable du cogéniteur à l'avortement comme vous dites en moins... :blush:

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Invité donjuan
Invités, Posté(e)
Invité donjuan
Invité donjuan Invités 0 message
Posté(e)
Il ne s'agit pas de décider d'un enfant mais de l'aboutissement d'un projet parental.

Bien entendu, il s'agit d'un enfant. Celui qui est l'objet du projet parental, quitte à ce que celui-ci devienne un projet monoparental.

On ouvre bien le droit à l'adoption par une personne célibataire. Le concept monoparental est donc reconnu.

On est dans le concret du corps et pas dans l'abstrait du projet parental.

Faux. A partir du moment où la femme est enceinte, contexte de la question posée, nous ne sommes plus dans l'abstrait. L'embryon ou le presque foetus est conçu.

L'avortement n'est pas l'extraction d'un concept abstrait. :blush:

L'embryon est indissociable du corps de la femme à l'heure actuelle, puisque c'est la matrice qui lui permet de vivre cellulairement et de se développer. Il est totalement dépendant et il n'existe pas de matrice artificielle.

Biologiquement, c'est un corps étranger mais physiologiquement, c'est un amas de cellules non-autonome.

Encore faux. En droit, l'embryon a une existence propre, pour la succession en cas de naissance viable et vivante, pour le dédommagement en cas de naissance handicapée (voir l'arrêt Perruche).

Et changer les législations dans ce sens pourrait donner lieu à des infractions graves aux droits humains fondamentaux.

Lesquels?

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Invité donjuan
Invités, Posté(e)
Invité donjuan
Invité donjuan Invités 0 message
Posté(e)
Je n'ai pas dit inconséquentes...

Non tu ne l'as pas tout à fait dit mais laissé entendre.

Certaines femmes consciemment ou inconsciemment oublient la pillule... Surtout vers la quarantaine...

Des accidents de préservatifs...

Et une infime minorité qui ne prennent pas de contraception régulière et ont deux ou trois avortements à leur actif...

J'en ai connu qui ont changé d'idée au dernier moment pour mieux le regretter après (hors délai)...

Voilà... Je m'étonne encore et toujours de la méconnaissance de beaucoup de femmes au sujet de leurs corps et des méthodes contraceptives... Une part de cela relève de l'inconscient (je n'ai pas dit de l'inconscience), l'écart entre leur envie de devenir mère et les réalités de leur vie qui ne les autorise pas vraiment à être mère...

Modifié par donjuan
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Membre+, 52ans Posté(e)
Ocytocine Membre+ 17 770 messages
Forumeur Débutant‚ 52ans‚
Posté(e)
Par contre l'idée de ne penser qu'à l'intérêt de la femme et non de l'enfant à naître est emprunte d'égocentrisme. :blush:

Cela me gêne un peu de judiciariser encore quelque chose qui est de la sphère familiale, de l'intime: bientôt on aura l'intervention d'un tiers pour tout, on ne pourra plus rien décider. Or si l'on conçoit l'intervention judiciaire pour protéger un enfant, où est la protection dans ce cas? Non, il s'agit du choix "emprunt d'égocentrisme" (sic :coeur: ) d'un des deux parents aussi. C'est passer d'un extrême à un autre.

Je ne suis pas sûre que ce soit une si bonne chose de "normaliser" autant la famille monoparentale: pensons aux enfants à qui on a répété aux enfants toute leur vie qu'ils n'étaient pas désirés, pensons à ceux qui n'ont jamais connu leur père ou leur mère (et non en tant qu'orphelin, mais en tant que délaissé), veut-on encourager ces faits, les banaliser? Cela n'a rien de banal sur l'affect, sur la vie d'un rejeté et sa future conception des relations humaines et de la famille. Il a été dit qu'il n'y avait pas là de projet parental dans le cas cité. Une famille monoparentale à cause d'un accident de vie OK, mais comme perspective pour un enfant dès le départ... Bof. :coeur:

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Invité Caminde
Invités, Posté(e)
Invité Caminde
Invité Caminde Invités 0 message
Posté(e)

J'apprécie: argumentation claire et impeccable.Tout est posé et dit sans ambigüité.

C'est en lisant ou écoutant de tels propos que je ne peux pas faire de l'anti-jeune ni sexisme systématique.

J'ai tout de même une certaine gêne à constater que l'on puisse revenir sur ce sujet qui a été débattu redébattu depuis plusieurs années avec nombre de documents, de prises de conscience à l'appui par de nombreuses personnes des deux sexes qu'il m'est difficile de taxer d'intolérantes, d'inconscientes, rigides, non éclairées.

Modifié par Caminde
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VIP, Gonade Absolutrice, Posté(e)
yop! VIP 20 446 messages
Gonade Absolutrice,
Posté(e)
Bien entendu, il s'agit d'un enfant. Celui qui est l'objet du projet parental, quitte à ce que celui-ci devienne un projet monoparental.

On ouvre bien le droit à l'adoption par une personne célibataire. Le concept monoparental est donc reconnu.

L'adoption concerne un enfant déjà vivant. Pour moi, c'est totalement différent de décider d'un embryon indissociable du corps maternel.

Faux. A partir du moment où la femme est enceinte, contexte de la question posée, nous ne sommes plus dans l'abstrait. L'embryon ou le presque foetus est conçu.

L'avortement n'est pas l'extraction d'un concept abstrait. :blush:

Quoi faux ? Tu sais lire ou quoi ?

Je dis justement que la gestation ou l'avortement sont des choses biologiques bien concrètes et que dans ce cas, c'est la mère qui domine, par simple droit sur son corps.

Existe t-il des lois qui permettent d'outrepasser ce droit ?

Encore faux. En droit, l'embryon a une existence propre, pour la succession en cas de naissance viable et vivante, pour le dédommagement en cas de naissance handicapée (voir l'arrêt Perruche).

Oui, mais ces droits sont restreints, consécutif à la naissance (postérieur à la décision de mener la grossesse à terme) et de toute façon, ne peuvent pas dominer légalement la décision ou non d'avorter. Sinon, personne ne pourrait choisir d'avorter.

Le droit du père, c'est autre chose. Le père ne peut pas faire valoir ses droits au nom de celui d'un embryon, si ?

Lesquels ?

La liberté de disposer de son propre corps. Je te laisse le reformuler dans votre jargon. :coeur:

Et puis on pourrait mettre un pied dans la définition d'esclavage biologique ou de torture, traitement inhumain ou dégradant, atteinte à la dignité humaine.

En ce qui concerne le droit à la vie, on ne peut pas l'appliquer tel quel à l'embryon en tant qu'être vivant abouti et en ne rendant aucun compte aux droits biologiques de la mère ainsi qu'à sa volonté.

Pour l'instant, on s'appuie sur la médecine pour trancher.

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Invité nebuleuse helix
Invités, Posté(e)
Invité nebuleuse helix
Invité nebuleuse helix Invités 0 message
Posté(e)
Je trouve un petit peu léger de parler d'une simple frustration. Il s'agit de la privation d'une descendance, de la rupture anticipée d'un lien affectif en devenir, d'un projet parental.

Si opération chirurgicale il devait y avoir, la douleur serait sans comparaison avec la chance d'aboutir à une vie!

(Je suis d'accord pour le terme frustration, mais j'avais pas réussi à trouver mieux, donc je l'ai laissé)

Mais on ne peut pas disposer du corps d'autrui, au risque de lui faire mal, voir de le tuer, "simplement" pour persister dans son désir d'enfant. Il faut savoir également accepter que notre enfant ne sera pas celui-là, qu'il faudra adopter ou "trouver" une autre compagne.

je quote juste ces 2 reponses qui se completent...

don juan pr te dire que si un homme est contre l'avortement et veut avoir des enfants, et je le conçois parfaitement, et bien avant de faire un coupleavec une femme, avant de vouloir faire une famille, il s'assure que la femme qu'il aime et qu'il veut pr compagne ou epouse a les memes objectifs que lui

c'est peut etre con à dire mais je vois mal une relation aboutir si les 2 ne regardent pas ds le meme direction et ont des projets de vie differents!

une femme qui veut vivre sans enfant et /ou qui ne se sent pas prete ni enclin à en avoir , ne peut etre celle qui te conviendra...

alors , il te faudra une autre compagne qui sera ds la meme ligne de pensée que toi et je rejoins la reponse de nina...je me base sur tes ecrits pour dire cela don juan

une vie à 2 ne repose pas seulement sur des sentiments reciproques et une bonne entente au lit...une vie à 2 qd il y a un projet parental au bout, repose aussi sur cela: regardez vous ds la meme direction qt à vouloir avoir des enfants ou non?

dsl pour le hors sujet mais je pense que c'est qd meme lié...parceque si au depart les choses etaint claires on n'aurait pas besoin de loi ,comme tu le prones don juan, pour les peres qui veulent obliger leurs compagnes -epouses à garder le futur enfant à naitre..

et d'accord avec les propos de yop au passage... :blush:

Modifié par nebuleuse helix
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Membre, Tête en l'air, 41ans Posté(e)
Feuille Membre 10 893 messages
41ans‚ Tête en l'air,
Posté(e)

Juste un mot, dans l'hypothèse ou il serait possible, dans un futur plus ou moins lointain, de transférer l'embryon dans un utérus artificiel.

Certains d'entre vous trouvent anormal qu'on "fasse subir une opération chirurgicale" à la femme "contre son gré"... mais en même temps, se faire avorter, ce n'est pas exactement une partie de plaisir, cela a aussi des conséquences sur le corps...

+1 pour Nébuleuse.

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Membre, Nina_Gayané, what is it good for ? Absolutely nothing, 31ans Posté(e)
Nina_Gayané Membre 3 914 messages
31ans‚ Nina_Gayané, what is it good for ? Absolutely nothing,
Posté(e)

Sauf qu'elle le choisit pleinement...

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Invité Caminde
Invités, Posté(e)
Invité Caminde
Invité Caminde Invités 0 message
Posté(e)

L'avortement à travers le monde

Tendance à la libéralisation

Dans le monde entier, la tendance à la libéralisation des lois sur l'avortement se poursuit.

Aujourd'hui,

  • 39,3 % de la population mondiale environ vit dans des pays où la loi autorise l'IVG à la demande de la femme, dans un certain délai ou sans restrictions dans le temps. Dans les pays industrialisés, 71 % des femmes ont le droit de décider elles-mêmes d'interrompre une grossesse non désirée.
  • 21,3% de la population mondiale vit dans des pays qui autorisent l'IVG pour des motifs sociaux.
  • 4,2% vit dans des pays où l'interruption de grossesse est autorisée si la santé physique ou mentale de la femme se trouve menacée.
  • 9,6 % vit dans des pays où l'interruption de grossesse n'est autorisée que si la santé physique de la femme se trouve menacée.
  • 25,7 %, principalement dans le Tiers Monde, vit dans des pays où l'interruption de grossesse n'est autorisée que si la vie de la femme se trouve menacée.

Tableau des législations dans les pays du monde

Dispositions législatives dans le monde (ONU, brève description en anglais, état en 2001 / si vous n'arrivez pas à ouvrir la page du pays sélectionné, cliquez sur le bouchon droit de la souris et sauvez le document sur votre ordinateur. L'ouverture devrait alors être possible)

Lois de tous les pays (texte des lois, français, espagnol, portugais ou anglais)

Entre 1950 et 1985, la plupart des pays industrialisés ainsi que quelques pays en voie de développement ont libéralisé leurs lois sur l'avortement. é partir de 1986, 34 autres pays ont assoupli leur législation en la matière. 14 d'entre eux ont introduit le régime du délai (interruption de grossesse légalisée dans les premiers mois de la grossesse): cinq pays d'Europe orientale, l'Allemagne, la Belgique, la Grèce, la Suisse, le Portugal, l'Afrique du Sud, le Cambodge, la Mongolie et le Népal. Le Canada, en 1988, a abrogé toute pénalisation de l'avortement. De plus, les Etats confédérés de Mexico City (Mexique), Australie de l'Ouest, Victoria et ACT (Australie) ont également introduit une solution du délai ou abrogé complètement les dispositions sur l'avortement du code pénal.

Seule la Pologne a passé d'une loi très libérale à des dispositions restrictives. Le Chili, le Salvador, la Colombie et le Nicaragua ont encore accentué le caractère très restrictif des lois frappant l'avortement.

Dans différents pays du tiers monde, mais également en Europe (Angleterre, Espagne), des efforts de libéralisation sont en cours. D'autre part, les milieux conservateurs, en particulier dans les pays de l'ex-bloc de l'Est ainsi que dans quelques états des USA, essayent de rendre plus difficile l'accès à l'interruption de grossesse par des mesures restrictives.

Les lois ne sont pas seules à déterminer l'accès à l'interruption de grossesse effectuée dans de bonnes conditions. Bien des choses dépendent de l'interprétation de la loi et de la manière dont elle est appliquée - mais également de l'opinion publique et de l'attitude du corps médical. C'est ainsi, pour prendre un exemple, qu'au Nigéria - malgré une loi très restrictive - bien des interventions sont entreprises par des médecins privés. Aux Etats-Unis, en Autriche et en Italie en revanche, malgré le régime du délai, il n'existe dans de vastes parties du pays aucune possibilité pour la femme d'interrompre une grossesse non désirée.

Sources :

A. Rahman et al. "A Global Review of Laws on Induced Abortion, 1985 - 1997"; Int. Fam. Plann. Perspect. 1998, 24: 56-64;

Facts on Induced Abortion Worldwide, http://www.guttmacher.org/pubs/fb_IAW.pdf;

The World's abortion laws http://reproductiverights.org/sites/crr.civicactions.net/files/pub_fac_abortionlaws2008.pdf

L'avortement : un phénomène mondial

Quoique, de par le monde, un nombre croissant de couples désirent avoir moins d'enfants, et quoique fréquemment des relations sexuelles soient nouées dans des conditions où un enfant est ressenti comme indésirable, il arrive souvent qu'aucune contraception efficace n'est employée. Accès difficile à la contraception; contraceptifs de mauvaise qualité; peur des effets secondaires: telles sont quelques-unes des nombreuses causes qui expliquent le phénomène. Toutes les méthodes connaissent d'ailleurs un certain taux d'échec. Ce qui provoque dans toutes les sociétés un certain nombre de grossesses non désirées, et quelques-unes des femmes concernées se décident à une interruption. Leurs raisons - en premier lieu des raisons de santé, des problèmes sociaux ou de couple - se ressemblent dans le monde entier.

Tout à travers le monde, c'est environ une grossesse sur cinq qui est interrompue. L'Institut Alan Guttmacher à New York estime le nombre des avortements dans le monde entier à 42 millions chaque année, dont vingt millions environ sont effectués illégalement, la plupart dans les pays en voie de développement.

Les lois restrictives mettent en danger la vie des femmes

Des lois sévères ne conduisent nullement à une diminution du nombre d'avortements. Elles ont pour conséquence que les avortements sont effectués par des personnes non-qualifiées, que des femmes souffrant de complications n'osent pas se faire traiter et que souvent un délai assez long s'écoule jusqu'à ce que la femme trouve enfin la possibilité d'avorter. Ceci vaut en particulier pour les femmes sans moyens financiers.

Là où les avortements sont faits dans la clandestinité et par des non-professionnels, ils mettent en danger la vie et la santé des femmes. En 2004, l'OMS (Organisation mondiale de la santé) a estimé à 70'000 environ les décès annuels dus à des avortements mal faits. Dans certains pays en voie de développement, dans les cliniques urbaines, deux lits sur trois sont occupés par des femmes victimes de complications d'un avortement bousillé.

La légalisation de l'interruption de grossesse évite les risques pour la santé des femmes, et à long terme, elle fait baisser le nombre d'interventions, si elle est soutenue par une politique de prévention.

Fréquence variable

En moyenne mondiale, le taux d'avortement annuel est estimé à 29 pour 1000 femmes âgées de 15 à 44 ans.

  • En Europe, on rencontre aussi bien le taux le plus bas (moyenne de 12 pour 1000 en Europe occidentale) que le taux le plus haut (44 pour 1000 en Europe orientale). Il s'agit ici presque exclusivement d'interruptions légales.
  • On rencontre des taux relativement élevés en Amérique latine (31 pour 1000 femmes) et en Afrique (29/1000). Il s'agit le plus souvent d'avortements illégaux, puisque - à quelques exceptions près - ces pays ont une législation des plus restrictives.
  • L'Asie elle aussi - où la législation varie énormément d'un pays à l'autre - fait état d'un taux de 33/1000. En Asie, un tiers environ des interventions sont illégales.
  • Le taux s'élève à 21/1000 environ en Amérique du Nord.

L'Institut Alan Guttmacher en arrive à la conclusion que tant dans les pays en voie de développement que dans les pays industrialisés, la mise à disposition de centres de planning familial bien organisés et une large diffusion des moyens contraceptifs modernes et fiables ont pour conséquence la diminution du nombre d'avortements.

Int. Fam. Plann. Persp. 1999, 25 (Suppl.) S 30-28. Alan Guttmacher Inst.: Sharing Responsibility - Women, Society & Abortion Worldwide, 1999; Facts on Induced Abortion Worldwide, http://www.guttmacher.org/pubs/fb_IAW.pdf

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