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Vérité formelle et vérité empirique

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Fhink

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sirielle Membre 9 640 messages
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La différence entre vérité empirique et vérité formelle réside surtout dans le fait que la vérité empirique est observable, prouvable par l'expérience physique, alors que la vérité formelle se trouve dans la vérité de déduction sans être forcément prouvable par l'expérience physique. Ce n'est pas tout à fait équivalent d'avec réalité versus fausseté logique en soi. Car la déduction de la vérité formelle, même si elle n'est pas observable physiquement, même si elle ne repose que sur l'imaginaire ou l'abstraction, doit répondre suffisamment aux critères de vérité (formulation correcte, par exemple avec l'emploi du "si"...). Les concepts vérité et réalité diffèrent, ne sont pas tout à fait synonymes. Irréel ou imaginaire ne signifient pas tout à fait "faux" ou "fausseté".

Citation

[...] Une vérité formelle désigne l'accord d'une pensée avec ses propres règles, c'est à dire avec les lois de la logique. Ce type de vérité concerne les raisonnements logiques ou mathématiques, géométriques, arithmétiques. On parle de "validité formelle" d'un raisonnement. Le raisonnement est vrai si la liaison des idées entre elles est correcte. La vérité matérielle correspond à l'accord de la pensée avec la réalité extérieure. Implications: des propositions vraies matériellement peuvent être reliées par un raisonnement formellement faux. Par exemple, ce paralogisme: 1.Tous les humains sont mortels. 2. Un âne est mortel 3. Donc un âne est humain. La deuxième prémisse est vraie mais on ne peut pas en tirer la conclusion. D'autre part dire qu'on peut arriver à une vérité formelle même en utilisant des propositions matériellement fausses, c'est dire qu'on peut, sous réserve de respecter les lois de la logique, parvenir à n'importe quelle conclusion. Le contenu le plus absurde peut alors être démontrable. Cela est le signe d'une faiblesse de la démonstration logique comme forme de connaissance. L'expérience demeure fondamentale pour juger de la vérité d'une démonstration. La vérité logique n'est donc pas un critère de la vérité. La vérité se conçoit de manière claire et distincte.[...]

https://www.aide-en-philo.com/philosophie/la-verite-cours-complet-de-philosophie#:~:text=Une vérité formelle désigne l’accord d’une pensée avec,parle de « validité formelle » d’un raisonnement.

 

Citation

[...] Qu'est-ce que la vérité ?

Le mot vérité (veritas) est un dérivé de verus, qui veut dire vrai en latin. Dans ce sens, le vrai est ce qui est conforme à la réalité, qui n'admet pas de contradiction. Le réel, du latin res (chose), est ce qui existe effectivement. Par conséquent, la définition de la vérité peut s'énoncer comme la conformité de ce que l'on pense avec la réalité.

Il est tout à fait convenable de faire mention de la réalité dans la définition de la vérité. Cependant, même s'il semble y avoir une équivalence entre les deux termes, nous ne devons pas les confondre. La réalité relève de l'objet constaté, alors que la vérité est la correspondance entre la pensée/le discours et la réalité. [...]

https://education.toutcomment.com/article/la-verite-en-philosophie-philo-tle-bac-15298.html

On voit par exemple dans la citation suivante que dans la vérité formelle en mathématiques, si les propositions ne correspondent pas forcément à une réalité physique, elles doivent en revanche correspondre à une vérité. Par exemple à la vérité de la représentation des chiffres et des nombres aussi au-delà de la seule logique. On remarque qu'ici on ne se permettrait pas vraiment par exemple "2+2=6 donc 6-2=2" même si c'est logique en soi. A la rigueur on dirait plutôt "Si 2+2=6 alors 6-2=2":

Citation

[...] Les mathématiques fonctionnent comme la logique : arithmétique ou géométrie, les mathématiques consistent à démontrer, à produire des raisonnements qui enchainements des étapes selon des règles précises à respecter pour que le raisonnement mathématique soit valide, correct. Si le raisonnement mathématique respecte les règles des mathématiques, donc est cohérent, on aboutit à la vérité. S’il y a erreur dans le calcul, dans le raisonnement, c’est que le raisonnement n’est pas cohérent, que les règles n’ont pas été respectées.[...]

Il s’agit d’un raisonnement, qui enchaine des propositions mathématiques en suivant des règles. De même que la logique dégage les règles du vrai raisonnement, l’arithmétique dégage les règles du calcul et pour autant qu’on les respecte, on est certain d’être dans le vrai. La vérité mathématique, c’est la même vérité qu’en logique > c’est vrai, si cela respecte les règles, donc si c’est cohérent, si c’est valide. L’erreur en mathématique, c’est l’incohérence, le fait de ne pas respecter les règles. Par exemple : 7 + 5 = 13 c’est dire 12 = 13 ce qui est absurde. Car la règle évidente, c’est 12 = 12, 13 = 13. (principe d’identité valable ici aussi)[...]

Pourquoi cette vérité fonctionne en mathématique ? Parce que de la même façon que la logique formalise les jugements et les raisonnements, les mathématiques formalisent aussi : elles étudient, non pas une courgette et trois tomates, mais X + 3Y. Elle étudie la forme un, la forme trois et leurs rapports, et non un ceci ou trois cela. Les nombres ce sont des idéalités, pas des réalités, ce sont des abstractions, pas des choses concrètes. De même, la géométrie elle n’étudie pas la figure qui est au tableau, elle étudie une forme pure, les figures de droite, de triangles, des carrés, de cube, qu’on ne trouve jamais dans la nature. Elle n’étudie pas des figures réelles, mais de pures formes, abstraites, idéales. Un point, une droite, un triangle, un carré, ca n’existe pas dans la nature, et ca n’existe pas plus au tableau, car cela n’a aucune épaisseur alors que toute chose matérielle dans la nature a nécessairement une épaisseur. Un point, c’est un objet de pensée, une idée, pas une réalité. On peut le penser, on ne peut pas voir un point. Un point est invisible, au sens strict. Ca signifie que les mathématiques n’ont aucun rapport avec la réalité, elle ne parle pas de la réalité. Elle fait abstraction de la réalité. Si l’univers disparaissait ou même s’il n’était jamais apparu, qu’est-ce que cela changerait à la vérité de 1+1=2 ou d’un théorème de géométrie ? Absolument rien. Les mathématiques n’ont donc pas de rapport avec la réalité. [...]

Comme en logique, le raisonnement est vrai s’il est cohérent, ici aussi. Le théorème est vrai si le raisonnement qui le démontre est cohérent avec les principes dont on est parti. La vérité signifie la cohérence formelle des raisonnements, le fait que la conclusion soit cohérente avec les principes. Problème à poser : on part de principes pour démontrer des théorèmes. Le théorème est vrai si les principes sont vrais, mais comment le savons-nous ? Il faudrait démontrer que le principe est vrai pour savoir qu’il est vrai. Idéalement, il faudrait pouvoir tout démontrer, car l’intérêt de la démonstration est de produire de la certitude. Ce qui est démontré est certain, ce n’est plus seulement une opinion, une croyance, qui reste douteuse même si elle est vraie.[...]

Le problème est alors le suivant : comment connaitre les vérités des principes puisqu’on ne peut les démontrer ? La vérité de la conclusion, des conséquences, on la tire de la vérité des principes. Mais les principes ? On sait qu’ils sont vrais en toute certitude sans les avoir démontré. C’est ce que dit Pascal quand il explique que ces premiers principes sont évidents, sont parfaitement clairs, sont connus de tous les hommes par la lumière naturelle. Ca veut dire que les premières définitions et les premiers axiomes sont des connaissances innées, des connaissances que l’on a par nature. Ca veut dire qu’il y a deux manières de connaitre une vérité : par démonstration, c'est-à-dire de manière discursive, et sans démonstration, c’est-à-dire de manière intuitive. On démontre à partir de ce qui n’est pas démontrable, qui ne peut être su qu’intuitivement. Cf. le repère Intuitif/discursif. Intuitif : qui procède d’une intuition. Intuitio, en latin c’est la vision. Ca désigne une vision intellectuelle. Pas une vision mystique, ni une hallucination comme le fait d’avoir des visions. C’est le fait que notre esprit voit des choses, comme lorsque quelqu’un nous parle et qu’on dit, « je vois ce que tu veux dire ». Connaissance immédiate de la vérité, sans démonstration. Discursif : discursus en latin (excursus, c’est sortir du chemin), c’est un cheminement, c’est le cheminement de la démonstration qui procède étape par étape. Donc, connaissance médiate de la vérité. Connaissance par la méditation, l’intermédiaire qu’est la démonstration. Les principes, on en saisit la vérité intuitivement, on voit que c’est vrai. [...]

http://etiennepinat.free.fr/complementverite.pdf#:~:text=La vérité signifie la cohérence formelle des raisonnements%2C,principes sont vrais%2C mais comment le savons-nous %3F

 

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Membre, 37ans Posté(e)
sirielle Membre 9 640 messages
Maitre des forums‚ 37ans‚
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[...] Pour que le syllogisme soit concluant, il faut que les prémisses soient fondées, c’est-à-dire observables et démontrables formellement. Dans le cas contraire, la démonstration manque de rigueur et le syllogisme devient paralogisme.

Le raisonnement du paralogisme, bien que faux, est néanmoins de bonne foi. À l’inverse du sophisme et de son raisonnement fallacieux, le paralogisme est involontairement induit par l’inexactitude de l’une ou l’autre des prémisses.

Paralogisme exemple

  • Tous les Japonais sont petits.
  • Mon ami Hiro est Japonais.
  • Alors, Hiro est petit.

La première prémisse, ou prémisse majeure, du paralogisme ci-dessus n’est pas une affirmation scientifique. Elle peut être émise à la suite d’une observation empirique, mais se heurte à une généralisation non fondée.

La généralisation consiste à étendre à toute une catégorie un phénomène observé sur un certain nombre d’individus. Une vérité empirique n’est pas nécessairement une vérité scientifique et une généralisation ne peut faire l’objet d’une prémisse.

Pour résumer, le paralogisme est un syllogisme non concluant. Il en respecte la forme, mais la conclusion ne peut être rigoureusement déduite. [...]

https://languagetool.org/insights/fr/poste/syllogisme/

 

Citation

Paralogisme

Définition de paralogisme


Etymologie : du grec ancien paralogismos, faux raisonnement, contre la logique, composé de para, contraire à, à côté de, et logizéin, raisonner.[...]

Le paralogisme tire une conclusion fausse ou contraire aux règles à partir d'énoncés (prémisses) qui peuvent être soit faux, soit vrais mais qui sont utilisés de manière inappropriée. [...]

https://www.toupie.org/Dictionnaire/Paralogisme.htm

 

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 6 011 messages
If you don't want, you Kant...,
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Bonjour,

Le 24/08/2025 à 18:50, Fhink a dit :

Je comprends ta remarque. En effet, dans le vocabulaire strict de la logique, on parle plutôt de validité pour qualifier la forme d’un raisonnement, et de vérité seulement pour les prémisses (ou la conclusion si elle correspond à la réalité). Un syllogisme est donc valide ou non valide, et concluant seulement si ses prémisses sont vraies.

Quand j’ai employé l’expression vérité formelle, je le faisais dans un sens plus philosophique que strictement logique : c’est-à-dire une vérité qui repose uniquement sur la cohérence interne du raisonnement et non sur son contenu empirique. On pourrait dire : « valide logiquement », mais certains auteurs (y compris des dictionnaires philosophiques modernes) utilisent aussi « vérité formelle » par opposition à « vérité matérielle/empirique ».

Donc, je comprends que dans un cadre purement logique, le terme correct est validité. Mon intention était de souligner cette idée : il existe une vérité qui se fonde sur la forme logique seule, indépendamment de toute vérification empirique.

pour ma part, c'est plus une affaire langagière qu'autre chose, la " vérité formelle " qui est synonyme de logique formelle est à mon sens un abus de langage, qui provient en grande partie de l'emploi des tables dites de vérité ( vrai-faux ) avec l'algèbre de Boole, si en lieu et place dans ces tables on avait pris l'habitude d'écrire 1 ou 0, ou encore oui-non en guise de résultat, on aurait pu garder un découplage plus net entre vérité ( adéquation de ce que l'on rapporte et la réalité ) et ce qui est valide ou cohérent, entre autre en mathématique et donc la Logique.

Néanmoins, même en adhérant au vocable " vérité formelle " et " vérité matérielle ", il faut faire la part de ce qui provient justement de la logique elle-même ( e.g.: syllogisme, logique propositionnelle ) et ce qui provient de la factualité de la réalité:

Here is a table summarizing the differences:

  Formal Truth Material Truth
Definition Truth based on logical structure Truth based on factual accuracy
Usage Formal logic, mathematics Empirical sciences, everyday discourse
Example "If all dogs are mammals, and Fido is a dog, then Fido is a mammal" "The Eiffel Tower is in Paris"

https://www.studocu.com/en-nz/messages/question/4080370/formal-truth-v-material-truth

 

" La vérité ne peut donc pas se réduire à l'accord de la pensée avec elle-même. Celle-ci doit s'accorder avec la réalité. La vérité devient alors la connaissance rationnelle du réel. "

https://www.maxicours.com/se/cours/la-verite--terminale--philosophie/

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 6 011 messages
If you don't want, you Kant...,
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Bonjour Sirielle,

Il y a 20 heures, sirielle a dit :

La différence entre vérité empirique et vérité formelle réside surtout dans le fait que la vérité empirique est observable, prouvable par l'expérience physique, alors que la vérité formelle se trouve dans la vérité de déduction sans être forcément prouvable par l'expérience physique. Ce n'est pas tout à fait équivalent d'avec réalité versus fausseté logique en soi. Car la déduction de la vérité formelle, même si elle n'est pas observable physiquement, même si elle ne repose que sur l'imaginaire ou l'abstraction, doit répondre suffisamment aux critères de vérité (formulation correcte, par exemple avec l'emploi du "si"...). Les concepts vérité et réalité diffèrent, ne sont pas tout à fait synonymes. Irréel ou imaginaire ne signifient pas tout à fait "faux" ou "fausseté".

 

On voit par exemple dans la citation suivante que dans la vérité formelle en mathématiques, si les propositions ne correspondent pas forcément à une réalité physique, elles doivent en revanche correspondre à une vérité. Par exemple à la vérité de la représentation des chiffres et des nombres aussi au-delà de la seule logique. On remarque qu'ici on ne se permettrait pas vraiment par exemple "2+2=6 donc 6-2=2" même si c'est logique en soi. A la rigueur on dirait plutôt "Si 2+2=6 alors 6-2=2":

 

comme écrit supra, c'est presque plus une question linguistique qui est en jeu, une nouvelle fois.

 

Par exemple, dans l'égalité que tu proposes, ce dont il est réellement question en mathématique et donc en arithmétique plus particulièrement pour une égalité, c'est la notion ou le concept d'équivalence ( que tu identifies et reconnais toi-même dans ton premier paragraphe ), en effet, ce qui se passe d'un côté de l'égalité doit correspondre à ce qui se passe de l'autre côté, ce sont deux chemins ou deux expressions différentes de la même chose, dit autrement, c'est une forme de tautologie  ou même, en restant dans le registre linguistique, un problème de traduction ! Dit autrement, et d'une manière générale, la Logique ou les Mathématiques ne nous apprendraient strictement rien en elles-mêmes du/sur-le Monde, si à côté de cela, il n'y avait pas possibilité d'exprimer l'empirisme, n'en déplaise à Kant, il n'y a pas de vérité en soi, seulement adéquation de ce que l'on écrit, dit ou rapporte et la Réalité des faits/phénomènes.

C'est une sorte - pour moi - d'abus de langage que de parler de vérité en Mathématique, une habitude - historique - qui perdure, simplement a contrario, il y a bien sûr chevauchement entre des faits de la réalité, les symboles pour l'exprimer et l'abstraction ou la généralisation que l'on construit à partir des cas particuliers ( 3 cailloux plus 2 cailloux donnent 5 cailloux ), que l'on pourrait appelé en un sens, la science mathématique, mais l'implication empirique qui va de l'expérience - conscientisée ou non - vers la symbolisation mathématique n'est pas nécessairement réversible, toute construction mathématique ne renvoie par forcement à la Réalité, un peu comme avec un jeu de société. Par exemple, l'infini des mathématicien, qui est une extrapolation par l'esprit d'itérations successives indéfiniment, n'a pas de contenance physique, car tout est fini, hormis l'irrésolution pour l'Univers faute de moyen d'investigation et la taille de celui-ci, il en va de même avec les dimensions qui dépassent largement 3. 

 

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Membre, 37ans Posté(e)
sirielle Membre 9 640 messages
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Il y a 2 heures, deja-utilise a dit :

Bonjour Sirielle,

comme écrit supra, c'est presque plus une question linguistique qui est en jeu, une nouvelle fois.

 

Par exemple, dans l'égalité que tu proposes, ce dont il est réellement question en mathématique et donc en arithmétique plus particulièrement pour une égalité, c'est la notion ou le concept d'équivalence ( que tu identifies et reconnais toi-même dans ton premier paragraphe ), en effet, ce qui se passe d'un côté de l'égalité doit correspondre à ce qui se passe de l'autre côté, ce sont deux chemins ou deux expressions différentes de la même chose, dit autrement, c'est une forme de tautologie  ou même, en restant dans le registre linguistique, un problème de traduction ! Dit autrement, et d'une manière générale, la Logique ou les Mathématiques ne nous apprendraient strictement rien en elles-mêmes du/sur-le Monde, si à côté de cela, il n'y avait pas possibilité d'exprimer l'empirisme, n'en déplaise à Kant, il n'y a pas de vérité en soi, seulement adéquation de ce que l'on écrit, dit ou rapporte et la Réalité des faits/phénomènes.

C'est une sorte - pour moi - d'abus de langage que de parler de vérité en Mathématique, une habitude - historique - qui perdure, simplement a contrario, il y a bien sûr chevauchement entre des faits de la réalité, les symboles pour l'exprimer et l'abstraction ou la généralisation que l'on construit à partir des cas particuliers ( 3 cailloux plus 2 cailloux donnent 5 cailloux ), que l'on pourrait appelé en un sens, la science mathématique, mais l'implication empirique qui va de l'expérience - conscientisée ou non - vers la symbolisation mathématique n'est pas nécessairement réversible, toute construction mathématique ne renvoie par forcement à la Réalité, un peu comme avec un jeu de société. Par exemple, l'infini des mathématicien, qui est une extrapolation par l'esprit d'itérations successives indéfiniment, n'a pas de contenance physique, car tout est fini, hormis l'irrésolution pour l'Univers faute de moyen d'investigation et la taille de celui-ci, il en va de même avec les dimensions qui dépassent largement 3. 

 

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Bonjour deja-utilise,

A mon sens si l'hypothèse, la fiction ou l'abstraction sont bien formulées (formulées suffisamment comme telles avec les règles que cela implique que ce soit en mathématiques ou en français...), elles peuvent correspondre à une forme de réalité intellectuelle obtenable grâce à l'activité psychique (de même que l'imagination est une forme de réalité psychique qui peut se représenter par une vérité si elle est assez rigoureusement traitée comme telle), et à une vérité du raisonnement correct. 

Le sujet traite des vérités empiriques et formelles, ceci dit il existe d'autres types de vérités spécifiques étudiées. Et, pour ce qui concerne la présentation du sujet, en réalité le syllogisme de Socrate n'est en principe pas tout à fait considéré comme une vérité empirique car il n'est pas entièrement directement observé dans les faits.

Cela dit, le sujet reste controversé et on peut trouver facilement des informations d'origines relativement sérieuses, contradictoires, et des philosophes reconnus eux-mêmes ne sont pas forcément tout à fait d'accord sur le sujet. Comme souvent en philosophie, avoir une opinion nécessite de trancher, de recourir à une réflexion personnelle qui se distinguera d'autres, et pas uniquement d'intégrer les diverses informations sans les remettre en question.

Bien formuler un syllogisme, par exemple avec l'emploi du "si...alors", peut compter pour arriver à une vérité. La logique interne ne dépend pas forcément d'un texte long ni dont la réalité est physiquement observable (par exemple les chiffres sont des idées, pas des êtres physiques par eux-mêmes), mais elle dépend quand-même d'un emploi assez correct des mots (ou symboles) et de leurs sens. 

Citation

[...] L’affirmation représente une thèse initiale, la négation introduit une contradiction ou un défi à cette thèse, et la réconciliation aboutit à une synthèse qui dépasse les oppositions initiales. Ce processus dialectique est fondamental pour comprendre comment Hegel envisage le syllogisme comme un moyen d’atteindre une vérité plus profonde. Contrairement à une logique formelle qui se concentre sur la validité des arguments indépendamment du contenu, Hegel insiste sur l’importance du contenu même du raisonnement.

La vérité émerge non pas d’une simple conformité aux règles logiques, mais d’un engagement actif avec les contradictions et les tensions inhérentes à la pensée. Ainsi, les principes fondamentaux de sa théorie soulignent l’importance du mouvement dialectique dans le développement de la logique.[...]

Dans « La Science de la logique », Hegel identifie plusieurs formes de syllogismes qui illustrent son approche dialectique. Parmi celles-ci, on trouve le syllogisme catégorique, qui établit des relations entre des catégories générales, ainsi que le syllogisme hypothétique, qui explore les implications conditionnelles. Chaque forme de syllogisme est conçue pour révéler différentes dimensions du raisonnement et pour montrer comment les idées interagissent entre elles.

Le syllogisme disjonctif est également d’une grande importance dans l’œuvre de Hegel. Il permet d’explorer les alternatives possibles et d’examiner comment les choix peuvent influencer le développement de la pensée. En intégrant ces différentes formes de syllogismes, Hegel démontre que le raisonnement n’est pas un processus monolithique, mais plutôt un ensemble complexe d’interactions qui reflètent la richesse et la diversité de l’expérience humaine.

Cette pluralité des formes souligne l’idée que chaque syllogisme peut être compris comme une étape dans un processus dialectique plus large.[...]

Malgré son influence considérable, la théorie des syllogismes de Hegel n’a pas été exempte de critiques. Certains philosophes ont remis en question sa conception dialectique du raisonnement, arguant qu’elle pourrait mener à une forme de relativisme où toutes les vérités seraient considérées comme également valables. D’autres ont critiqué sa tendance à privilégier le mouvement dialectique au détriment d’une analyse plus rigoureuse des structures logiques formelles.

Cependant, ces critiques ont également conduit à des développements ultérieurs dans le domaine de la logique. Des penseurs comme Karl Marx et Friedrich Engels ont intégré certaines idées hégéliennes tout en cherchant à les adapter à leurs propres projets théoriques. De même, des logiciens contemporains ont exploré comment les concepts hégéliens peuvent enrichir notre compréhension des systèmes logiques modernes.

Ainsi, même si Hegel a été critiqué pour certaines de ses positions, son travail a également ouvert des voies nouvelles pour penser le raisonnement et ses implications. [...]

En conclusion, l’héritage de la théorie des syllogismes dans « La Science de la logique » est indéniable et continue d’influencer notre compréhension du raisonnement aujourd’hui. En proposant une vision dynamique et dialectique du syllogisme, Hegel a non seulement enrichi le champ de la logique formelle, mais a également ouvert des perspectives nouvelles sur l’interaction entre pensée et réalité. Son approche a permis d’intégrer des dimensions historiques et contextuelles dans l’analyse logique, soulignant ainsi que le raisonnement est profondément ancré dans l’expérience humaine.

Cet héritage se manifeste non seulement dans les travaux ultérieurs des philosophes et logiciens qui ont été influencés par ses idées, mais aussi dans notre manière contemporaine d’aborder les questions logiques et éthiques. La théorie des syllogismes hégéliens nous rappelle que le raisonnement est un processus vivant et évolutif qui reflète non seulement notre quête individuelle de vérité, mais aussi notre engagement collectif envers une compréhension plus profonde du monde qui nous entoure.

https://www.philosophes.org/philosophes/philosophes-du-xixe-siecle/la-theorie-des-syllogismes-dans-la-science-de-la-logique/#:~:text=Contrairement à une simple formalisation des arguments%2C Hegel,qui reflète le développement de la pensée elle-même.

 

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 6 011 messages
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Il y a 4 heures, sirielle a dit :

Bonjour deja-utilise,

A mon sens si l'hypothèse, la fiction ou l'abstraction sont bien formulées (formulées suffisamment comme telles avec les règles que cela implique que ce soit en mathématiques ou en français...), elles peuvent correspondre à une forme de réalité intellectuelle obtenable grâce à l'activité psychique (de même que l'imagination est une forme de réalité psychique qui peut se représenter par une vérité si elle est assez rigoureusement traitée comme telle), et à une vérité du raisonnement correct. 

Le sujet traite des vérités empiriques et formelles, ceci dit il existe d'autres types de vérités spécifiques étudiées. Et, pour ce qui concerne la présentation du sujet, en réalité le syllogisme de Socrate n'est en principe pas tout à fait considéré comme une vérité empirique car il n'est pas entièrement directement observé dans les faits.

Cela dit, le sujet reste controversé et on peut trouver facilement des informations d'origines relativement sérieuses, contradictoires, et des philosophes reconnus eux-mêmes ne sont pas forcément tout à fait d'accord sur le sujet. Comme souvent en philosophie, avoir une opinion nécessite de trancher, de recourir à une réflexion personnelle qui se distinguera d'autres, et pas uniquement d'intégrer les diverses informations sans les remettre en question.

Bien formuler un syllogisme, par exemple avec l'emploi du "si...alors", peut compter pour arriver à une vérité. La logique interne ne dépend pas forcément d'un texte long ni dont la réalité est physiquement observable (par exemple les chiffres sont des idées, pas des êtres physiques par eux-mêmes), mais elle dépend quand-même d'un emploi assez correct des mots (ou symboles) et de leurs sens. 

 

Je ne peux contester qu'effectivement, il n'y a guère de consensus unanime sur ces questions. Tu parles d'être en mesure de trancher, et c'est exactement ce que j'ai fait, d'où la présentation de mes explications.

Il est somme toute important de découpler les termes validité et vérité, au risque sinon de s'embrouiller l'esprit.

En effet et par exemple, dans 1+1=2, qui est dite " vraie " par raccourci langagier, il faut bien comprendre que dans la partie gauche de l'équation, le 1 de gauche ou le 1 de droite ne sont ni vrais, ni faux en eux-mêmes ! La véracité ne concerne que la validité de l'égalité entre les deux côtés. Alors que si je dis que j'ai 1 pièce de 1€ dans ma poche gauche, et 1 autre pièce de 1€ dans ma poche droite, j'ai bien avec/sur moi la somme totale de 2€, la vérité dans son sens plein et entier, se situe à la fois individuellement et collectivement, j'ai bel et bien une pièce de 1€ dans chaque poche, et la réunion des deux, fait que j'ai au total 2€ en poche, la vérité a trait avec les faits successifs, l'étape 1 ( poche gauche ), l'étape 2 ( proche droite ) et l'étape 3 ( avec/sur moi ).

Tout à l'inverse, je pourrais me tromper, disons doublement, penser que j'ai 3€ dans la poche gauche, et 5€ dans la proche droite, et donc croire que j'ai en ma possession 8€, et si effectivement j'ai bien 8€ au total, la proposition finale est correcte/juste, en revanche elle peut être construite sur des prémisses fausses(!), il se peut qu'en réalité j'avais 2€ en dans la gauche et 6€ dans la droite, et donc, que de deux propositions fausses, je peux malgré tout obtenir un résultat vrai, ce qui n'est pas possible mathématiquement, puisque la notion de fausseté des prémisses n'existe pas ! La soit disant " vérité formelle " est comme son nom l'indique que sur la forme et non sur le contenu, qui plus est, il faut 2 prémisses une majeur et une mineur, pour savoir si la proposition sera valide ou non, ce qui n'est pas le cas de la " vérité matérielle ", chaque proposition est en elle-même soit vraie soit fausse, prémisses comprises. 

 

La logique conditionnelle " si... alors " n'est pas à proprement parler un syllogisme, puisqu'il n'y a justement pas ces deux prémisses mineur et majeur en amont ! Néanmoins, cette fois encore, effectivement la " vérité " dépend de la forme et non pas du contenu, c'est de la logique pure ou formelle, ce qui n'est pas sans poser de problèmes à madame-et-monsieur tout le monde, car sous cette forme " if... then ", on peut obtenir le modus tollens et le modus ponens, valides tous les deux, ou encore les deux autres possibilités, " l'affirmation du conséquent " et " la négation de l'antécédent ", non valides logiquement tous les deux, en revanche et c'est là toute la difficulté, c'est que ces deux dernières peuvent être malgré tout vraies concrètement/empiriquement ! Il serait alors plus que dommageable de dire que c'est vrai sous une certaine appréhension ( e.g. logique ) et faux d'une autre ( resp. empirique ) pour la même proposition(!), le mieux étant d'en rester aux notions de validité et de vérité, ce qui permet de bien discerner/discriminer les deux dimensions: logique et empirique. Mainte expériences de psychologie se sont servies du biais de croyance justement pour mesurer la Rationalité des gens avec en particulier la logique conditionnelle " si... alors " et ses 4 formes dont 2 valides et 2 invalides, et constater que si il y a congruence entre la validité et la véracité alors les personnes se trompent fort peu, et qu'à l'inverse, cela leur était très difficile de faire le tri entre le grain et l'ivraie quand il y avait incongruence, et c'est encore pire avec des méthodes d'investigation plus poussées, comme le fameux travers nommé " matching bias " dans sa formulation négative, moins de 10% des personnes donnent la bonne méthode pour vérifier si l'énoncer est faux, c'est-à-dire pour le falsifier ! ( C.f.: Wason task et consœurs )

 

 

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sirielle Membre 9 640 messages
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Il y a 2 heures, deja-utilise a dit :

La logique conditionnelle " si... alors " n'est pas à proprement parler un syllogisme, puisqu'il n'y a justement pas ces deux prémisses mineur et majeur en amont !

Bonjour deja-utilise,

Il existe quand-même les syllogismes hypothétiques (parmi d'autres types de syllogismes), et différentes sortes de syllogismes hypothétiques (qui peuvent par exemple se construire aussi par "si...si...alors", mais il y a différentes formulations possibles).

Citation

[...] Exemple

"Si A est, B est ou C est.

C'est pour que B soit.

Alors, C n'est pas. "[...]

C'est aussi pourquoi choisir la forme de syllogisme appropriée peut favoriser sa vérité formelle, et peut permettre qu'il puisse être considéré concluant plutôt que douteux, paralogique ou comme un sophisme.

Citation

[...] 

Syllogisme hypothétique

Définition

La définition classique souligne que les syllogismes hypothétiques constituent une classe ou une règle d’inférence permettant de tirer des conclusions. Dans ce cas, et par conséquent son nom hypothétique, il s’agit d’un cas conditionnel, avec des termes valides ou non valides.[...]

En tout cas, l'argumentation présentée par ces syllogismes les rend très fréquents dans tous les domaines vitaux. Il suffit que quelqu'un réfléchisse pour prendre une décision afin que, inconsciemment, ils l'utilisent. [...]

La formulation

Lorsque l'on parle de logique, les formulations ou les notations sont les formules utilisées pour faciliter leur utilisation. Ils sont très fréquents dans les centres d'enseignement, car ils travaillent pour se souvenir de la structure du syllogisme.[...]

Pour que la formule soit plus compréhensible, elle peut se résumer comme suit:

Si A est, B est.

Si B est, C est.

Alors, si A est, C est.[...]

Les 3 principaux types de syllogismes hypothétiques [...]

1- syllogisme hypothétique pur [...]

2- syllogisme hypothétique mixte [...]

3- Le syllogisme hypothétique disjonctif [...]

https://www.thpanorama.com/blog/filosofia/silogismo-hipottico-caractersticas-principales-con-ejemplos.html

 

 

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 6 011 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Bonjour,

Il y a 15 heures, sirielle a dit :

Il existe quand-même les syllogismes hypothétiques (parmi d'autres types de syllogismes), et différentes sortes de syllogismes hypothétiques (qui peuvent par exemple se construire aussi par "si...si...alors", mais il y a différentes formulations possibles).

C'est aussi pourquoi choisir la forme de syllogisme appropriée peut favoriser sa vérité formelle, et peut permettre qu'il puisse être considéré concluant plutôt que douteux, paralogique ou comme un sophisme.

je vois, et je pense savoir où se situe l'imbroglio.

Reprenant le lien/source que tu donnes sur les syllogismes-hypothétiques, il vient:

" En règle générale, la notation hypothétique est la suivante:

1ère prémisse: P -> Q
2ème prémisse: Q -> R
Conclusion: P -> R.

Pour que la formule soit plus compréhensible, elle peut se résumer comme suit:

Si A est, B est.

Si B est, C est.

Alors, si A est, C est. "

Il est donc toujours bien question de prémisses, au nombre de 2 avant la conclusion ( les " si " sont implicites dans les syllogismes ).

https://www.thpanorama.com/blog/filosofia/silogismo-hipottico-caractersticas-principales-con-ejemplos.html

 

Différence rappelée ici aussi, entre syllogisme-hypothétique ( argumentation ) et logique conditionnelle ( affirmation ), utilisant toutes deux la formulation " if...then " :

" • If–then argument one of a loosely defined group of deductive arguments that have an if–then statement as a premise. Also known as a conditional argument or hypothetical–syllogism.

• If–then statement a statement in the form of If P then Q. Also known as a conditional. "

https://open.lib.umn.edu/goodreasoning/chapter/if-then-arguments/

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Membre, 37ans Posté(e)
sirielle Membre 9 640 messages
Maitre des forums‚ 37ans‚
Posté(e)
Il y a 3 heures, deja-utilise a dit :

Bonjour,

je vois, et je pense savoir où se situe l'imbroglio.

Reprenant le lien/source que tu donnes sur les syllogismes-hypothétiques, il vient:

" En règle générale, la notation hypothétique est la suivante:

1ère prémisse: P -> Q
2ème prémisse: Q -> R
Conclusion: P -> R.

Pour que la formule soit plus compréhensible, elle peut se résumer comme suit:

Si A est, B est.

Si B est, C est.

Alors, si A est, C est. "

Il est donc toujours bien question de prémisses, au nombre de 2 avant la conclusion ( les " si " sont implicites dans les syllogismes ).

https://www.thpanorama.com/blog/filosofia/silogismo-hipottico-caractersticas-principales-con-ejemplos.html

 

Différence rappelée ici aussi, entre syllogisme-hypothétique ( argumentation ) et logique conditionnelle ( affirmation ), utilisant toutes deux la formulation " if...then " :

" • If–then argument one of a loosely defined group of deductive arguments that have an if–then statement as a premise. Also known as a conditional argument or hypothetical–syllogism.

• If–then statement a statement in the form of If P then Q. Also known as a conditional. "

https://open.lib.umn.edu/goodreasoning/chapter/if-then-arguments/

Bonjour,

Tous les syllogismes ne sont pas hypothétiques. Il existe d'autres formes de syllogismes que les hypothétiques. Et il est possible d'inclure des "si" ou autre dans un syllogisme, ou pas selon ce que l'on veut exprimer, or son sens peut en être différent. 

Et pour qu'un syllogisme soit considéré "concluant" il faut que ses prémisses soient vraies, et pas uniquement qu'il soit valide dans le raisonnement basé sur les prémisses, sinon il est considéré douteux et non concluant.

Citation
[...] Un syllogisme concluant est un syllogisme valide dont les deux prémisses sont vraies. Ainsi le syllogisme valide cité plus haut  (tous les arbres parlent, etc.) est valide mais non concluant (car les arbres ne parlent pas). Par contre :
 
Aucun chien n'a cinq pattes,
or Pipa est un chien,
donc Pipa n'a pas cinq pattes
 
est un syllogisme valide et concluant.
 
Un syllogisme concluant fonctionne comme une démonstration mathématique qui permet de déduire ce que l'on ne sait pas de ce qu'on sait déjà. [...]
 

A mon avis l'imbroglio se situe pour ce sujet, d'une part dans les différences respectives sur ce que l'on peut ou non considérer comme vrai (ce qui est un débat classique en philosophie), ainsi qu'au départ, en introduction, dans la manière de présenter la vérité empirique par rapport à la vérité formelle non-empirique. En effet, comme je l'ai écrit précédemment, le syllogisme de Socrate n'est pas forcément considéré comme une vérité empirique certaine car il repose dans l'une de ses prémisses sur une généralisation induite à partir d'observations empiriques, sur une généralisation empirique. Or une généralisation empirique, si elle se base sur une vérité empirique, peut quand-même comporter éventuellement des doutes pour ce qui concerne sa généralisation, une exception pourrait peut-être survenir, si ce n'est pas tout à fait vérifié. On peut se référer par exemple sur ce point à la critique de David Hume à propos de l'induction. (C'est d'ailleurs pourquoi des scientifiques continuent à remettre en question la mortalité humaine, qu'on y porte foi ou pas, car elle n'est pas prouvée indéfiniment dans les faits à 100%, et reste étudiée couramment y compris par rapport aux différentes causes sur lesquelles il est possible d'intervenir.) Car une vérité empirique n'est pas tout ce qui est vrai dans la réalité (et ce qui ne le serait alors pas ne serait pas empirique), c'est une vérité observée et prouvée par l'expérience sensible. Et une vérité peut n'être pas empirique. Il y a des vérités non-empiriques, parce que non prouvées par l'expérience sensible. (Ce qui ne signifie évidemment pas que ces vérités doivent en être fausses ni ne correspondre aucunement à la réalité. (Il existe différents types de réalité, pas uniquement la réalité observée par l'expérience sensible, mais tout n'est pas réalité pour autant.)) 

Citation

[...]Tandis que l’empirisme considère que l’expérience sensible est la source de nos connaissances, le rationalisme a pour sa part tendance à considérer que si l’expérience joue bien un rôle dans l’acquisition du savoir et le développement des sciences (surtout les sciences de la nature comme la biologie, la physique ou encore la médecine), ce rôle est secondaire par rapport à celui que joue notre raison. Le rationalisme considère ainsi que nous sommes dotés d’un certain nombre de facultés intellectuelles, voire même de connaissances fondamentales, que nous ne tirons pas de l’expérience (on dit alors qu’elles sont a priori) et que ce sont en fait elles qui nous permettent de garantir la valeur de vérité de tout ce que nous pensons savoir. Nous disposerions de ces facultés (par exemple celle de distinguer le vrai du faux, ou le cohérent du contradictoire) ou de ces idées (notre propre existence, celle de Dieu, ou encore les vérités mathématiques) même si nous étions dépourvus de toute faculté sensorielle. [...]

D’autre part, notre expérience est toujours limitée ou finie, ce qui signifie que, quand bien même nous aurions eu la possibilité de vérifier la propriété en question sur mille ou même un million de triangles, ce serait une généralisation indue d’en conclure que cette propriété est valable pour absolument tous les triangles, passés, présents, ou à venir. Pourtant, nous savons bien que tel est le cas, de même que nous savons qu’il n’existe pas de nombre entier naturel plus grand que tous les autres : inutile de commencer à les compter![...]

On peut dire alors que l’empirisme, comme l’affirmait déjà Hume, nous conduit à une forme de scepticisme modéré : la connaissance humaine est possible, et il est tout à fait raisonnable et justifié d’avoir confiance dans des sciences qui nous permettent, désormais, de poser des sondes sur des comètes à des dizaines de millions de kilomètres de la Terre, ou de régénérer des organes. On doit cependant garder en tête, quand la tentation du dogmatisme se présente (c’est-à-dire la tentation d’affirmer plus que ce que l’on sait réellement), que le réel, par définition, ne dépend pas de nous et encore moins de notre pouvoir de connaître. [...]

https://encyclo-philo.fr/item/120

 

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Membre, 42ans Posté(e)
Leverkuhn Membre 354 messages
Forumeur accro‚ 42ans‚
Posté(e)

La distinction classique, aristotélicienne concerne la forme et la matière. Distinguer la forme et la matière, c'est distinguer l'idée d'une chose, son essence, sa structure, de sa manifestation concrète, son contenu réel. Ce qui est appelé ici vérité formelle réfère à la cohérence logique, ce qui réfère au respect de règles propres à la syntaxe d'une proposition logique. Ce qui est appelé vérité empirique réfère à ce qu'on appelle la vérité correspondance, la vérité matérielle, qui est liée à la sémantique de la proposition. Cette distinction existe encore en logique classique où l'on distingue le modèle d'une proposition et sa dérivation. 

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