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Débat : La laïcité est-elle un compromis dépassé ?

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ano123

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Nouveau, 28ans Posté(e)
ano123 Nouveau 1 message
Baby Forumeur‚ 28ans‚
Posté(e)

Bonjour à tous,

Je souhaite partager avec vous une réflexion de fond et délibérément radicale sur la place de la religion dans une république moderne.

J'ai synthétisé cette pensée dans un manifeste de 5 pages qui part d'un constat simple : la foi dogmatique et la liberté de pensée critique sont structurellement incompatibles. Le texte analyse ce que je perçois comme l'échec de la laïcité à résoudre cette tension et aboutit à une proposition volontairement dérangeante : celle d'un "État athée" comme seule garantie d'une véritable souveraineté de la raison.

L'objectif n'est pas de chercher le consensus, mais de lancer un débat sans concession.

Vos critiques, objections et contre-arguments sont les bienvenus.
 

PRÉAMBULE : LE CHOIX REFUSÉ

Nous vivons sur un malentendu entretenu : celui de la possible et pacifique coexistence entre la foi dogmatique et la liberté de l'esprit. La modernité s'est construite sur un compromis, la laïcité, qui se voulait une solution de neutralité. Or, cette neutralité n'est qu'un ajournement du choix fondamental qu'une société émancipée doit poser : celui entre la souveraineté de la raison critique et la soumission, même consentie, à des vérités révélées.

Ce manifeste ne cherche pas à convaincre, mais à constater. Il ne propose pas un dialogue, mais un diagnostic. Il part du principe que certaines structures idéologiques, par leur nature même, sont incompatibles avec le projet d'une liberté humaine pleine et entière. L'institution religieuse, en particulier monothéiste, est la plus ancienne et la plus résiliente de ces structures.

Le temps du compromis est révolu. La neutralité de l'État face à des systèmes de pensée qui ne sont pas neutres est une faiblesse logique et une faute politique. L'heure est venue d'assumer la rupture et de formuler les principes d'une société qui place la liberté de pensée, non pas comme une liberté parmi d'autres, mais comme la condition première de toutes les autres. Il ne s'agit plus de gérer la religion dans l'espace public, mais de libérer l'espace public de la logique religieuse.
 

I. LA DOUBLE IMPASSE : FANATISME OU HYPOCRISIE

L'argument central contre la compatibilité de la foi institutionnelle et de l'ordre républicain repose sur une logique implacable. Si un croyant adhère de manière cohérente à la prémisse de l'existence d'un Dieu législateur, il est alors tenu, par pure conséquence logique, de considérer la loi divine comme supérieure à toute loi humaine. Placer la loi de la République au-dessus de la loi de Dieu serait, de son point de vue, une absurdité et un reniement. Cette posture, si elle est assumée jusqu'au bout, est celle du fanatisme : le refus de tout compromis avec l'ordre séculier, perçu comme illégitime.

Face à cette impasse, l'institution religieuse a développé une stratégie de survie : l'adaptation. Elle module son discours, réinterprète ses textes, nuance ses positions passées. Elle prétend évoluer. Mais une institution fondée sur une Vérité révélée, éternelle et immuable ne peut évoluer sans se contredire. Chaque "adaptation" est une reconnaissance implicite que la vérité d'hier était, en fait, une erreur. Le revirement sur l'esclavage, la lente et tardive acceptation de certains droits humains ou les ajustements doctrinaux ne sont pas des signes de sagesse, mais des retraites tactiques. Ils révèlent une hypocrisie structurelle.

L'institution se trouve ainsi piégée dans une oscillation permanente entre deux pôles :

  1. Le fanatisme, quand elle réaffirme l'intransigeance de son dogme pour maintenir sa cohérence interne, au risque de se couper du monde.

  2. L'hypocrisie, quand elle renie ou nuance ses positions passées pour préserver son influence sociale et son pouvoir temporel, au risque de saper sa propre crédibilité dogmatique.

Cette double impasse n'est pas un accident de l'histoire ; elle est la conséquence directe de la contradiction fondamentale entre une prétention à la vérité absolue et la réalité d'une institution humaine, historique et politique. Une foi "modérée" n'est, dans ce cadre, qu'une foi incohérente. Un croyant "compatible" avec la République n'est, du point de vue de sa propre doctrine, qu'un mauvais croyant.

Il n'y a donc pas de troisième voie. L'institution religieuse n'est pas un partenaire fiable pour la démocratie, mais une entité structurellement contradictoire, dont la logique interne menace la primauté de la loi commune et dont la survie dépend d'un reniement pragmatique de ses propres fondements.
 

II. LA MÉCANIQUE LIBERTICIDE

Au-delà de son dilemme politique, la nature profonde de l'institution religieuse est d'être liberticide. Cette affirmation ne se fonde pas sur une définition polémique de la liberté, mais sur sa conception la plus essentielle et la plus moderne : la liberté comme faculté inaliénable d'examiner, de douter et de contester.

Or, le système dogmatique est précisément construit pour interdire cet exercice. Il ne propose pas une vérité, il l'impose. Il ne sollicite pas l'intelligence, il exige la soumission. La liberté qu'il propose est une illusion sémantique : "être libre dans l'obéissance à Dieu". C'est une liberté conditionnée, orientée, et finalement annulée, car privée de son élément vital : l'alternative du refus. Il ne s'agit plus de liberté, mais de soumission consentie.

Cette mécanique liberticide opère à travers plusieurs vecteurs stratégiques :

  1. Le contrôle de la source : le dogme. Le cœur du système est un ensemble de vérités déclarées non négociables et protégées par une autorité sacrée. Toute remise en question fondamentale est structurellement interdite. L'Église catholique, par exemple, distingue habilement entre les disciplines (qui peuvent évoluer) et le dogme (qui est immuable). Cette distinction est un paravent rhétorique : elle donne une illusion de mouvement tout en protégeant le noyau dur de l'autorité. Le doute n'est pas une voie vers la connaissance, mais une impasse spirituelle.

  2. Le contrôle de la transmission : l'endoctrinement des enfants. Le principe de la transmission de la foi aux descendants est l'acte liberticide le plus fondamental. Il constitue une violation de la liberté de conscience future de l'enfant. Avant même que son esprit critique ne soit formé, l'enfant est placé dans un cadre de pensée fermé, où les réponses précèdent les questions. La liberté d'éducation des parents ne saurait inclure le droit de limiter l'autonomie intellectuelle future de leurs enfants. Une éducation critique est, par définition, incompatible avec l'enseignement d'un dogme religieux qui, par essence, se soustrait à la critique.

  3. Le contrôle de l'expansion : le prosélytisme. Le prosélytisme n'est pas un simple "partage de convictions". C'est une démarche active de conversion visant à faire basculer un individu de la pensée critique vers la pensée dogmatique. Même sous sa forme "douce", il est une menace pour la liberté de pensée, car son objectif est de renforcer le poids social et politique de la religion en augmentant le nombre de ses fidèles. Il est l'outil par lequel une idéologie cherche à étendre son emprise, non par la force de l'argumentation rationnelle, mais par l'appel à une vérité révélée.

Ces trois piliers — dogme intouchable, transmission précoce et expansion prosélyte — forment un système cohérent dont l'objectif est la reproduction et l'extension d'une influence qui restreint, par définition, la souveraineté intellectuelle de l'individu.
 

III. L'ÉCHEC DE LA LAÏCITÉ

Face à ce constat, le modèle de la laïcité, notamment dans sa version française, apparaît non comme une solution, mais comme une partie du problème. En se voulant neutre, l'État laïque a créé les conditions de sa propre faiblesse. Son projet repose sur un paradoxe insoluble : il garantit la liberté de conscience tout en protégeant, sous le nom de "liberté de culte" ou de "liberté de religion", des institutions dont la finalité structurelle est de limiter cette même liberté de conscience.

La laïcité ne légifère pas sur la vérité d'une croyance, mais sur les conditions de sa pratique. C'est là sa limite fondamentale. Elle traite la religion comme une opinion privée parmi d'autres, alors qu'elle est un système de pouvoir institutionnalisé, doté d'une histoire, d'une hiérarchie, de moyens financiers et d'un agenda politique.

  1. La neutralité est une fiction. L'État ne peut être neutre face à une force qui, elle, ne l'est pas. En se retirant du champ de la vérité, l'État laisse le terrain libre à des discours dogmatiques qui revendiquent une vérité supérieure et absolue. Il oppose un vide à un plein. Cette asymétrie profite toujours à l'acteur le plus assertif.

  2. La sphère privée est un mythe. L'idée que la religion puisse être contenue dans la sphère privée est une illusion. Par le prosélytisme, l'éducation et la pression communautaire, la religion cherche constamment à étendre son influence dans la sphère publique. Sa nature est expansionniste. En lui garantissant l'immunité dans la sphère privée (notamment familiale), la laïcité lui offre une base arrière inviolable pour préparer ses offensives sur l'espace public.

  3. La liberté de religion entre en conflit avec la liberté de pensée. La laïcité ne hiérarchise pas les libertés. Or, un choix doit être fait. La liberté de croire et de pratiquer une religion (qui implique l'adhésion à un dogme) n'est pas de même nature que la liberté de penser (qui implique le droit au doute et à la critique). Lorsque la pratique de la première (endoctrinement des enfants, prosélytisme) porte atteinte à la seconde, l'État doit arbitrer. En refusant de le faire au nom de la neutralité, il sacrifie la liberté la plus fondamentale, celle de l'esprit critique, sur l'autel d'une paix sociale précaire.

La laïcité est un armistice, pas une paix durable. Elle a échoué parce qu'elle a refusé de nommer l'adversaire : non pas le croyant, mais le système dogmatique lui-même. Elle a cru pouvoir cantonner une force dont la nature est de déborder. Le temps est venu de passer de la neutralité passive à la protection active.
 

IV. LE PARI DE L'ÉTAT ATHÉE

La seule réponse logique et cohérente à l'impasse de la laïcité est l'instauration d'un athéisme d'État. Ce concept doit être immédiatement purgé de ses caricatures historiques. Il ne s'agit pas d'un État qui impose le non-croire comme une doctrine officielle, ni d'un État qui persécute la foi individuelle. Il s'agit d'un choix politique radical et assumé : l'État cesse d'être neutre pour devenir le garant actif de la souveraineté de la raison dans l'espace public.

L'athéisme d'État est un principe de régulation, pas une métaphysique. Sa mise en œuvre repose sur les fondements suivants :

  1. Distinction radicale entre foi privée et expression publique. La liberté de croyance individuelle et la foi personnelle sont absolument protégées, car elles relèvent de la conscience intime. Elles sont intouchables. Cependant, dès qu'une croyance cherche à s'institutionnaliser, à se propager ou à s'imposer dans l'espace public, elle tombe sous le coup de la loi. L'athéisme d'État ne cible pas la foi, il interdit son organisation en pouvoir.

  2. Le critère de la falsifiabilité pour le débat public. L'État n'impose pas la "vérité". En revanche, il impose une règle du jeu intellectuel : pour être recevable dans le débat public et la sphère légale, toute affirmation doit être soumise à la critique rationnelle et au principe de réfutation. Les dogmes religieux, étant par définition non falsifiables, sont exclus du champ politique et social. L'État ne dit pas "Dieu n'existe pas". Il dit : "L'existence ou la non-existence de Dieu, étant une proposition invérifiable, ne peut fonder aucune loi, aucune institution, ni aucune revendication publique."

  3. L'interdiction des institutions et du prosélytisme. En conséquence, les institutions religieuses (églises, mosquées, synagogues en tant qu'entités de pouvoir et de propagation) sont interdites. Leur rôle historique de pouvoir contraire aux libertés fondamentales les place dans la même catégorie que d'autres idéologies (racisme, nazisme) jugées incompatibles avec l'ordre démocratique. Le prosélytisme, en tant qu'outil d'expansion de ces idéologies, est également interdit dans toutes ses formes.

  4. La protection de l'enfance comme priorité absolue. L'État prend la responsabilité de garantir une éducation critique et émancipatrice pour tous les enfants, libre de tout dogmatisme. La transmission religieuse organisée est considérée comme un endoctrinement précoce et est donc proscrite.

Ce modèle est un pari. Il est autoritaire, non pas au sens totalitaire, mais au sens où il assume que la démocratie, pour se protéger, doit fixer des limites fermes aux idéologies qui la menacent. L'exemple de la Chine, bien que politiquement condamnable sur d'autres aspects, démontre la faisabilité d'un contrôle étatique sur l'expression religieuse collective. Le projet ici n'est pas d'imiter son régime, mais de reconnaître qu'un État fort, agissant au nom de la protection des libertés intellectuelles, peut imposer un cadre strict aux forces religieuses.

L'athéisme d'État est un choix politique qui donne la priorité à la liberté de pensée critique sur la liberté de croire. C'est un pari pour l'autonomie intellectuelle collective, quitte à sacrifier une part de la liberté religieuse individuelle.
 

CONCLUSION : POUR UNE HUMANITÉ AFFRANCHIE

Le parcours intellectuel qui mène à ce manifeste est celui d'une désillusion. La désillusion face à l'idée confortable qu'une harmonie est possible sans faire de choix. La confrontation entre la logique dogmatique et la raison critique n'est pas un débat d'idées ; c'est un conflit de pouvoir. D'un côté, un système qui revendique l'éternité et exige l'obéissance. De l'autre, une méthode de pensée qui célèbre le provisoire et se nourrit du doute.

Ces deux visions du monde sont irréconciliables.

Toute tentative de les concilier se solde par la victoire insidieuse de la plus dogmatique. La laïcité, en cherchant à ménager les deux, n'a fait qu'offrir à la religion le sanctuaire dont elle avait besoin pour continuer son travail d'influence.

Ce manifeste appelle à cesser d'être sur la défensive. Il ne s'agit plus de réagir aux empiètements de la religion, mais de fixer les conditions d'un espace public où de tels empiètements sont structurellement impossibles. Cela exige une rupture radicale, une volonté politique forte et l'acceptation d'un certain niveau de coercition, assumé au nom d'une liberté supérieure : celle de l'esprit.

La foi personnelle, comme l'amour ou l'émotion esthétique, restera une part inviolable de l'expérience humaine. Mais son organisation en un pouvoir collectif, institutionnel et politique, a été historiquement et demeure structurellement une force contraire à l'émancipation. Elle peut être un moteur de solidarité ou d'éthique, mais ces élans n'ont nul besoin d'une institution pour s'exprimer ; ils peuvent et doivent naître de la conscience libre des individus.

Le projet d'une République athée n'est pas un projet de tristesse ou de vide spirituel. C'est le projet le plus ambitieux qui soit : celui d'une société qui fait le pari que l'humanité, armée de sa seule raison, de sa seule solidarité et de son courage face à l'incertitude, est capable de construire son propre sens et sa propre destinée.

C'est un choix. Un choix difficile, exigeant, mais peut-être le seul digne d'une espèce qui se prétend libre.

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Membre, scientifique, Posté(e)
Répy Membre 24 173 messages
scientifique,
Posté(e)

Je n'ai pas lu ta thèse mais le titre est très explicite et la résume bien.

Foi dogmatique est le concept clé.

En effet si tu part de la création du monde en 7 jours, il n'y a plus de place pour l'évolution biologique ni les découvertes en astronomie.

Je te répondrai que la croyance en un dieu créateur n'est pas incompatible avec la recherche de connaissance scientifique.

Il existe des millions de gens qui ont une démarche scientifique dans la recherche du comment tout fonctionne.

En revanche ces gens-là ne se cramponnent pas à des écrits datant de 3000 ans avec les connaissances de l'époque ! Puisque l'homme a un cerveau développé, autant s'en servir plutôt qu'ânonner des affirmations sans fondement !

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 32ans Posté(e)
Jedino Membre 48 004 messages
32ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)

Les gens pour une religion se rejoignent avec ceux qui sont contre sur un point : ils adhèrent à des dogmes et peuvent pour certains se montrer fanatiques.

La laïcité à la française, assez rigide, est déjà là pour permettre le vivre-ensemble entre des positions par essence incompatibles.

Avoir une religion d'Etat, atheisme compris, va donc forcément créer des résistances et frustrations. Or, c'est le fertile idéal pour radicaliser les positions et opinions.

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Membre, 58ans Posté(e)
G6K972 Membre 1 720 messages
Forumeur vétéran‚ 58ans‚
Posté(e)
Il y a 4 heures, ano123 a dit :

Bonjour à tous,

Je souhaite partager avec vous une réflexion de fond et délibérément radicale sur la place de la religion dans une république moderne.

J'ai synthétisé cette pensée dans un manifeste de 5 pages qui part d'un constat simple : la foi dogmatique et la liberté de pensée critique sont structurellement incompatibles. Le texte analyse ce que je perçois comme l'échec de la laïcité à résoudre cette tension et aboutit à une proposition volontairement dérangeante : celle d'un "État athée" comme seule garantie d'une véritable souveraineté de la raison.

L'objectif n'est pas de chercher le consensus, mais de lancer un débat sans concession.

Vos critiques, objections et contre-arguments sont les bienvenus.
 

PRÉAMBULE : LE CHOIX REFUSÉ

Nous vivons sur un malentendu entretenu : celui de la possible et pacifique coexistence entre la foi dogmatique et la liberté de l'esprit. La modernité s'est construite sur un compromis, la laïcité, qui se voulait une solution de neutralité. Or, cette neutralité n'est qu'un ajournement du choix fondamental qu'une société émancipée doit poser : celui entre la souveraineté de la raison critique et la soumission, même consentie, à des vérités révélées.

Ce manifeste ne cherche pas à convaincre, mais à constater. Il ne propose pas un dialogue, mais un diagnostic. Il part du principe que certaines structures idéologiques, par leur nature même, sont incompatibles avec le projet d'une liberté humaine pleine et entière. L'institution religieuse, en particulier monothéiste, est la plus ancienne et la plus résiliente de ces structures.

Le temps du compromis est révolu. La neutralité de l'État face à des systèmes de pensée qui ne sont pas neutres est une faiblesse logique et une faute politique. L'heure est venue d'assumer la rupture et de formuler les principes d'une société qui place la liberté de pensée, non pas comme une liberté parmi d'autres, mais comme la condition première de toutes les autres. Il ne s'agit plus de gérer la religion dans l'espace public, mais de libérer l'espace public de la logique religieuse.
 

I. LA DOUBLE IMPASSE : FANATISME OU HYPOCRISIE

L'argument central contre la compatibilité de la foi institutionnelle et de l'ordre républicain repose sur une logique implacable. Si un croyant adhère de manière cohérente à la prémisse de l'existence d'un Dieu législateur, il est alors tenu, par pure conséquence logique, de considérer la loi divine comme supérieure à toute loi humaine. Placer la loi de la République au-dessus de la loi de Dieu serait, de son point de vue, une absurdité et un reniement. Cette posture, si elle est assumée jusqu'au bout, est celle du fanatisme : le refus de tout compromis avec l'ordre séculier, perçu comme illégitime.

Face à cette impasse, l'institution religieuse a développé une stratégie de survie : l'adaptation. Elle module son discours, réinterprète ses textes, nuance ses positions passées. Elle prétend évoluer. Mais une institution fondée sur une Vérité révélée, éternelle et immuable ne peut évoluer sans se contredire. Chaque "adaptation" est une reconnaissance implicite que la vérité d'hier était, en fait, une erreur. Le revirement sur l'esclavage, la lente et tardive acceptation de certains droits humains ou les ajustements doctrinaux ne sont pas des signes de sagesse, mais des retraites tactiques. Ils révèlent une hypocrisie structurelle.

L'institution se trouve ainsi piégée dans une oscillation permanente entre deux pôles :

  1. Le fanatisme, quand elle réaffirme l'intransigeance de son dogme pour maintenir sa cohérence interne, au risque de se couper du monde.

  2. L'hypocrisie, quand elle renie ou nuance ses positions passées pour préserver son influence sociale et son pouvoir temporel, au risque de saper sa propre crédibilité dogmatique.

Cette double impasse n'est pas un accident de l'histoire ; elle est la conséquence directe de la contradiction fondamentale entre une prétention à la vérité absolue et la réalité d'une institution humaine, historique et politique. Une foi "modérée" n'est, dans ce cadre, qu'une foi incohérente. Un croyant "compatible" avec la République n'est, du point de vue de sa propre doctrine, qu'un mauvais croyant.

Il n'y a donc pas de troisième voie. L'institution religieuse n'est pas un partenaire fiable pour la démocratie, mais une entité structurellement contradictoire, dont la logique interne menace la primauté de la loi commune et dont la survie dépend d'un reniement pragmatique de ses propres fondements.
 

II. LA MÉCANIQUE LIBERTICIDE

Au-delà de son dilemme politique, la nature profonde de l'institution religieuse est d'être liberticide. Cette affirmation ne se fonde pas sur une définition polémique de la liberté, mais sur sa conception la plus essentielle et la plus moderne : la liberté comme faculté inaliénable d'examiner, de douter et de contester.

Or, le système dogmatique est précisément construit pour interdire cet exercice. Il ne propose pas une vérité, il l'impose. Il ne sollicite pas l'intelligence, il exige la soumission. La liberté qu'il propose est une illusion sémantique : "être libre dans l'obéissance à Dieu". C'est une liberté conditionnée, orientée, et finalement annulée, car privée de son élément vital : l'alternative du refus. Il ne s'agit plus de liberté, mais de soumission consentie.

Cette mécanique liberticide opère à travers plusieurs vecteurs stratégiques :

  1. Le contrôle de la source : le dogme. Le cœur du système est un ensemble de vérités déclarées non négociables et protégées par une autorité sacrée. Toute remise en question fondamentale est structurellement interdite. L'Église catholique, par exemple, distingue habilement entre les disciplines (qui peuvent évoluer) et le dogme (qui est immuable). Cette distinction est un paravent rhétorique : elle donne une illusion de mouvement tout en protégeant le noyau dur de l'autorité. Le doute n'est pas une voie vers la connaissance, mais une impasse spirituelle.

  2. Le contrôle de la transmission : l'endoctrinement des enfants. Le principe de la transmission de la foi aux descendants est l'acte liberticide le plus fondamental. Il constitue une violation de la liberté de conscience future de l'enfant. Avant même que son esprit critique ne soit formé, l'enfant est placé dans un cadre de pensée fermé, où les réponses précèdent les questions. La liberté d'éducation des parents ne saurait inclure le droit de limiter l'autonomie intellectuelle future de leurs enfants. Une éducation critique est, par définition, incompatible avec l'enseignement d'un dogme religieux qui, par essence, se soustrait à la critique.

  3. Le contrôle de l'expansion : le prosélytisme. Le prosélytisme n'est pas un simple "partage de convictions". C'est une démarche active de conversion visant à faire basculer un individu de la pensée critique vers la pensée dogmatique. Même sous sa forme "douce", il est une menace pour la liberté de pensée, car son objectif est de renforcer le poids social et politique de la religion en augmentant le nombre de ses fidèles. Il est l'outil par lequel une idéologie cherche à étendre son emprise, non par la force de l'argumentation rationnelle, mais par l'appel à une vérité révélée.

Ces trois piliers — dogme intouchable, transmission précoce et expansion prosélyte — forment un système cohérent dont l'objectif est la reproduction et l'extension d'une influence qui restreint, par définition, la souveraineté intellectuelle de l'individu.
 

III. L'ÉCHEC DE LA LAÏCITÉ

Face à ce constat, le modèle de la laïcité, notamment dans sa version française, apparaît non comme une solution, mais comme une partie du problème. En se voulant neutre, l'État laïque a créé les conditions de sa propre faiblesse. Son projet repose sur un paradoxe insoluble : il garantit la liberté de conscience tout en protégeant, sous le nom de "liberté de culte" ou de "liberté de religion", des institutions dont la finalité structurelle est de limiter cette même liberté de conscience.

La laïcité ne légifère pas sur la vérité d'une croyance, mais sur les conditions de sa pratique. C'est là sa limite fondamentale. Elle traite la religion comme une opinion privée parmi d'autres, alors qu'elle est un système de pouvoir institutionnalisé, doté d'une histoire, d'une hiérarchie, de moyens financiers et d'un agenda politique.

  1. La neutralité est une fiction. L'État ne peut être neutre face à une force qui, elle, ne l'est pas. En se retirant du champ de la vérité, l'État laisse le terrain libre à des discours dogmatiques qui revendiquent une vérité supérieure et absolue. Il oppose un vide à un plein. Cette asymétrie profite toujours à l'acteur le plus assertif.

  2. La sphère privée est un mythe. L'idée que la religion puisse être contenue dans la sphère privée est une illusion. Par le prosélytisme, l'éducation et la pression communautaire, la religion cherche constamment à étendre son influence dans la sphère publique. Sa nature est expansionniste. En lui garantissant l'immunité dans la sphère privée (notamment familiale), la laïcité lui offre une base arrière inviolable pour préparer ses offensives sur l'espace public.

  3. La liberté de religion entre en conflit avec la liberté de pensée. La laïcité ne hiérarchise pas les libertés. Or, un choix doit être fait. La liberté de croire et de pratiquer une religion (qui implique l'adhésion à un dogme) n'est pas de même nature que la liberté de penser (qui implique le droit au doute et à la critique). Lorsque la pratique de la première (endoctrinement des enfants, prosélytisme) porte atteinte à la seconde, l'État doit arbitrer. En refusant de le faire au nom de la neutralité, il sacrifie la liberté la plus fondamentale, celle de l'esprit critique, sur l'autel d'une paix sociale précaire.

La laïcité est un armistice, pas une paix durable. Elle a échoué parce qu'elle a refusé de nommer l'adversaire : non pas le croyant, mais le système dogmatique lui-même. Elle a cru pouvoir cantonner une force dont la nature est de déborder. Le temps est venu de passer de la neutralité passive à la protection active.
 

IV. LE PARI DE L'ÉTAT ATHÉE

La seule réponse logique et cohérente à l'impasse de la laïcité est l'instauration d'un athéisme d'État. Ce concept doit être immédiatement purgé de ses caricatures historiques. Il ne s'agit pas d'un État qui impose le non-croire comme une doctrine officielle, ni d'un État qui persécute la foi individuelle. Il s'agit d'un choix politique radical et assumé : l'État cesse d'être neutre pour devenir le garant actif de la souveraineté de la raison dans l'espace public.

L'athéisme d'État est un principe de régulation, pas une métaphysique. Sa mise en œuvre repose sur les fondements suivants :

  1. Distinction radicale entre foi privée et expression publique. La liberté de croyance individuelle et la foi personnelle sont absolument protégées, car elles relèvent de la conscience intime. Elles sont intouchables. Cependant, dès qu'une croyance cherche à s'institutionnaliser, à se propager ou à s'imposer dans l'espace public, elle tombe sous le coup de la loi. L'athéisme d'État ne cible pas la foi, il interdit son organisation en pouvoir.

  2. Le critère de la falsifiabilité pour le débat public. L'État n'impose pas la "vérité". En revanche, il impose une règle du jeu intellectuel : pour être recevable dans le débat public et la sphère légale, toute affirmation doit être soumise à la critique rationnelle et au principe de réfutation. Les dogmes religieux, étant par définition non falsifiables, sont exclus du champ politique et social. L'État ne dit pas "Dieu n'existe pas". Il dit : "L'existence ou la non-existence de Dieu, étant une proposition invérifiable, ne peut fonder aucune loi, aucune institution, ni aucune revendication publique."

  3. L'interdiction des institutions et du prosélytisme. En conséquence, les institutions religieuses (églises, mosquées, synagogues en tant qu'entités de pouvoir et de propagation) sont interdites. Leur rôle historique de pouvoir contraire aux libertés fondamentales les place dans la même catégorie que d'autres idéologies (racisme, nazisme) jugées incompatibles avec l'ordre démocratique. Le prosélytisme, en tant qu'outil d'expansion de ces idéologies, est également interdit dans toutes ses formes.

  4. La protection de l'enfance comme priorité absolue. L'État prend la responsabilité de garantir une éducation critique et émancipatrice pour tous les enfants, libre de tout dogmatisme. La transmission religieuse organisée est considérée comme un endoctrinement précoce et est donc proscrite.

Ce modèle est un pari. Il est autoritaire, non pas au sens totalitaire, mais au sens où il assume que la démocratie, pour se protéger, doit fixer des limites fermes aux idéologies qui la menacent. L'exemple de la Chine, bien que politiquement condamnable sur d'autres aspects, démontre la faisabilité d'un contrôle étatique sur l'expression religieuse collective. Le projet ici n'est pas d'imiter son régime, mais de reconnaître qu'un État fort, agissant au nom de la protection des libertés intellectuelles, peut imposer un cadre strict aux forces religieuses.

L'athéisme d'État est un choix politique qui donne la priorité à la liberté de pensée critique sur la liberté de croire. C'est un pari pour l'autonomie intellectuelle collective, quitte à sacrifier une part de la liberté religieuse individuelle.
 

CONCLUSION : POUR UNE HUMANITÉ AFFRANCHIE

Le parcours intellectuel qui mène à ce manifeste est celui d'une désillusion. La désillusion face à l'idée confortable qu'une harmonie est possible sans faire de choix. La confrontation entre la logique dogmatique et la raison critique n'est pas un débat d'idées ; c'est un conflit de pouvoir. D'un côté, un système qui revendique l'éternité et exige l'obéissance. De l'autre, une méthode de pensée qui célèbre le provisoire et se nourrit du doute.

Ces deux visions du monde sont irréconciliables.

Toute tentative de les concilier se solde par la victoire insidieuse de la plus dogmatique. La laïcité, en cherchant à ménager les deux, n'a fait qu'offrir à la religion le sanctuaire dont elle avait besoin pour continuer son travail d'influence.

Ce manifeste appelle à cesser d'être sur la défensive. Il ne s'agit plus de réagir aux empiètements de la religion, mais de fixer les conditions d'un espace public où de tels empiètements sont structurellement impossibles. Cela exige une rupture radicale, une volonté politique forte et l'acceptation d'un certain niveau de coercition, assumé au nom d'une liberté supérieure : celle de l'esprit.

La foi personnelle, comme l'amour ou l'émotion esthétique, restera une part inviolable de l'expérience humaine. Mais son organisation en un pouvoir collectif, institutionnel et politique, a été historiquement et demeure structurellement une force contraire à l'émancipation. Elle peut être un moteur de solidarité ou d'éthique, mais ces élans n'ont nul besoin d'une institution pour s'exprimer ; ils peuvent et doivent naître de la conscience libre des individus.

Le projet d'une République athée n'est pas un projet de tristesse ou de vide spirituel. C'est le projet le plus ambitieux qui soit : celui d'une société qui fait le pari que l'humanité, armée de sa seule raison, de sa seule solidarité et de son courage face à l'incertitude, est capable de construire son propre sens et sa propre destinée.

C'est un choix. Un choix difficile, exigeant, mais peut-être le seul digne d'une espèce qui se prétend libre.

Il était temps de se rendre compte que la laïcité n’est que de la poudre aux yeux des pouvoirs religieux, que l’état laïque, n’est que l’instrument des états religieux. L’état laïque ne fait, comme tu l’as si bien décrit, que renforcer et favoriser l’expansion des états religieux au détriment d’un athéisme, qui ne fait que se soumettre au bon vouloir des religions monothéistes... Ainsi, nous devons nous rendre compte que cette dichotomie entre l’athéisme et les cultes monothéistes, ne fait que désigner à ces religions, les non croyants, rendus coupables et responsables d’être la cause  de la persécution et de l’intolérance envers lesdits croyants. Ainsi, ton projet de République athée, pourrait être un rééquilibrage des forces et un régulateur entre le monothéisme et l’athéisme. Car, nous savons très bien que la science se voulant neutre, et les garants des athéistes, ne sont là que pour jouer à Dieu et ainsi démontrer son existence. 

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 32ans Posté(e)
Jedino Membre 48 004 messages
32ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)
il y a 18 minutes, G6K972 a dit :

Il était temps de se rendre compte que la laïcité n’est que de la poudre aux yeux des pouvoirs religieux, que l’état laïque, n’est que l’instrument des états religieux. L’état laïque ne fait, comme tu l’as si bien décrit, que renforcer et favoriser l’expansion des états religieux au détriment d’un athéisme, qui ne fait que se soumettre au bon vouloir des religions monothéistes... Ainsi, nous devons nous rendre compte que cette dichotomie entre l’athéisme et les cultes monothéistes, ne fait que désigner à ces religions, les non croyants, rendus coupables et responsables d’être la cause  de la persécution et de l’intolérance envers lesdits croyants. Ainsi, ton projet de République athée, pourrait être un rééquilibrage des forces et un régulateur entre le monothéisme et l’athéisme. Car, nous savons très bien que la science se voulant neutre, et les garants des athéistes, ne sont là que pour jouer à Dieu et ainsi démontrer son existence. 

Pour un prétendu non-croyant, vous parlez comme un religieux.

PS : la science n'est pas neutre et ne prétend pas l'être. Sa seule ambition est d'être objective, ce qui n'est pas la même chose.

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Membre, 62ans Posté(e)
MadeleinedeProut Membre 5 444 messages
Maitre des forums‚ 62ans‚
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Il y a 2 heures, Jedino a dit :

La laïcité à la française, assez rigide, est déjà là pour permettre le vivre-ensemble entre des positions par essence incompatibles.

Mais n'y parvient pas et sera en but à des difficultés majeures dans un proche avenir si l'on s'en réfère au présent.

Il ne peut pas y avoir de vivre ensemble serein quand un état se qualifie de laïc et qu'une part de plus en plus importante de sa population se conforte dans les dogmes intransigeants d'une religion. Je pense bien entendu à l'Islam qui déborde de plus en plus dans notre pays.

Inutile de faire de grands discours, de se poser mille questions inutiles ni se livrer à des exposés superfétatoires.

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Membre, Obsédé textuel, 73ans Posté(e)
Gouderien Membre 38 110 messages
73ans‚ Obsédé textuel,
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Vu l'évolution des choses (et surtout de la démographie), la France a plus de chances de devenir une république islamique qu'une république athée.

Modifié par Gouderien
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Membre, 77ans Posté(e)
hybridex Membre 9 845 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
Il y a 6 heures, ano123 a dit :

Bonjour à tous,

Je souhaite partager avec vous une réflexion de fond et délibérément radicale sur la place de la religion dans une république moderne.

J'ai synthétisé cette pensée dans un manifeste de 5 pages qui part d'un constat simple : la foi dogmatique et la liberté de pensée critique sont structurellement incompatibles. Le texte analyse ce que je perçois comme l'échec de la laïcité à résoudre cette tension et aboutit à une proposition volontairement dérangeante : celle d'un "État athée" comme seule garantie d'une véritable souveraineté de la raison.

L'objectif n'est pas de chercher le consensus, mais de lancer un débat sans concession.

Vos critiques, objections et contre-arguments sont les bienvenus.
 

PRÉAMBULE : LE CHOIX REFUSÉ

Nous vivons sur un malentendu entretenu : celui de la possible et pacifique coexistence entre la foi dogmatique et la liberté de l'esprit. La modernité s'est construite sur un compromis, la laïcité, qui se voulait une solution de neutralité. Or, cette neutralité n'est qu'un ajournement du choix fondamental qu'une société émancipée doit poser : celui entre la souveraineté de la raison critique et la soumission, même consentie, à des vérités révélées.

Ce manifeste ne cherche pas à convaincre, mais à constater. Il ne propose pas un dialogue, mais un diagnostic. Il part du principe que certaines structures idéologiques, par leur nature même, sont incompatibles avec le projet d'une liberté humaine pleine et entière. L'institution religieuse, en particulier monothéiste, est la plus ancienne et la plus résiliente de ces structures.

Le temps du compromis est révolu. La neutralité de l'État face à des systèmes de pensée qui ne sont pas neutres est une faiblesse logique et une faute politique. L'heure est venue d'assumer la rupture et de formuler les principes d'une société qui place la liberté de pensée, non pas comme une liberté parmi d'autres, mais comme la condition première de toutes les autres. Il ne s'agit plus de gérer la religion dans l'espace public, mais de libérer l'espace public de la logique religieuse.
 

I. LA DOUBLE IMPASSE : FANATISME OU HYPOCRISIE

L'argument central contre la compatibilité de la foi institutionnelle et de l'ordre républicain repose sur une logique implacable. Si un croyant adhère de manière cohérente à la prémisse de l'existence d'un Dieu législateur, il est alors tenu, par pure conséquence logique, de considérer la loi divine comme supérieure à toute loi humaine. Placer la loi de la République au-dessus de la loi de Dieu serait, de son point de vue, une absurdité et un reniement. Cette posture, si elle est assumée jusqu'au bout, est celle du fanatisme : le refus de tout compromis avec l'ordre séculier, perçu comme illégitime.

Face à cette impasse, l'institution religieuse a développé une stratégie de survie : l'adaptation. Elle module son discours, réinterprète ses textes, nuance ses positions passées. Elle prétend évoluer. Mais une institution fondée sur une Vérité révélée, éternelle et immuable ne peut évoluer sans se contredire. Chaque "adaptation" est une reconnaissance implicite que la vérité d'hier était, en fait, une erreur. Le revirement sur l'esclavage, la lente et tardive acceptation de certains droits humains ou les ajustements doctrinaux ne sont pas des signes de sagesse, mais des retraites tactiques. Ils révèlent une hypocrisie structurelle.

L'institution se trouve ainsi piégée dans une oscillation permanente entre deux pôles :

  1. Le fanatisme, quand elle réaffirme l'intransigeance de son dogme pour maintenir sa cohérence interne, au risque de se couper du monde.

  2. L'hypocrisie, quand elle renie ou nuance ses positions passées pour préserver son influence sociale et son pouvoir temporel, au risque de saper sa propre crédibilité dogmatique.

Cette double impasse n'est pas un accident de l'histoire ; elle est la conséquence directe de la contradiction fondamentale entre une prétention à la vérité absolue et la réalité d'une institution humaine, historique et politique. Une foi "modérée" n'est, dans ce cadre, qu'une foi incohérente. Un croyant "compatible" avec la République n'est, du point de vue de sa propre doctrine, qu'un mauvais croyant.

Il n'y a donc pas de troisième voie. L'institution religieuse n'est pas un partenaire fiable pour la démocratie, mais une entité structurellement contradictoire, dont la logique interne menace la primauté de la loi commune et dont la survie dépend d'un reniement pragmatique de ses propres fondements.
 

II. LA MÉCANIQUE LIBERTICIDE

Au-delà de son dilemme politique, la nature profonde de l'institution religieuse est d'être liberticide. Cette affirmation ne se fonde pas sur une définition polémique de la liberté, mais sur sa conception la plus essentielle et la plus moderne : la liberté comme faculté inaliénable d'examiner, de douter et de contester.

Or, le système dogmatique est précisément construit pour interdire cet exercice. Il ne propose pas une vérité, il l'impose. Il ne sollicite pas l'intelligence, il exige la soumission. La liberté qu'il propose est une illusion sémantique : "être libre dans l'obéissance à Dieu". C'est une liberté conditionnée, orientée, et finalement annulée, car privée de son élément vital : l'alternative du refus. Il ne s'agit plus de liberté, mais de soumission consentie.

Cette mécanique liberticide opère à travers plusieurs vecteurs stratégiques :

  1. Le contrôle de la source : le dogme. Le cœur du système est un ensemble de vérités déclarées non négociables et protégées par une autorité sacrée. Toute remise en question fondamentale est structurellement interdite. L'Église catholique, par exemple, distingue habilement entre les disciplines (qui peuvent évoluer) et le dogme (qui est immuable). Cette distinction est un paravent rhétorique : elle donne une illusion de mouvement tout en protégeant le noyau dur de l'autorité. Le doute n'est pas une voie vers la connaissance, mais une impasse spirituelle.

  2. Le contrôle de la transmission : l'endoctrinement des enfants. Le principe de la transmission de la foi aux descendants est l'acte liberticide le plus fondamental. Il constitue une violation de la liberté de conscience future de l'enfant. Avant même que son esprit critique ne soit formé, l'enfant est placé dans un cadre de pensée fermé, où les réponses précèdent les questions. La liberté d'éducation des parents ne saurait inclure le droit de limiter l'autonomie intellectuelle future de leurs enfants. Une éducation critique est, par définition, incompatible avec l'enseignement d'un dogme religieux qui, par essence, se soustrait à la critique.

  3. Le contrôle de l'expansion : le prosélytisme. Le prosélytisme n'est pas un simple "partage de convictions". C'est une démarche active de conversion visant à faire basculer un individu de la pensée critique vers la pensée dogmatique. Même sous sa forme "douce", il est une menace pour la liberté de pensée, car son objectif est de renforcer le poids social et politique de la religion en augmentant le nombre de ses fidèles. Il est l'outil par lequel une idéologie cherche à étendre son emprise, non par la force de l'argumentation rationnelle, mais par l'appel à une vérité révélée.

Ces trois piliers — dogme intouchable, transmission précoce et expansion prosélyte — forment un système cohérent dont l'objectif est la reproduction et l'extension d'une influence qui restreint, par définition, la souveraineté intellectuelle de l'individu.
 

III. L'ÉCHEC DE LA LAÏCITÉ

Face à ce constat, le modèle de la laïcité, notamment dans sa version française, apparaît non comme une solution, mais comme une partie du problème. En se voulant neutre, l'État laïque a créé les conditions de sa propre faiblesse. Son projet repose sur un paradoxe insoluble : il garantit la liberté de conscience tout en protégeant, sous le nom de "liberté de culte" ou de "liberté de religion", des institutions dont la finalité structurelle est de limiter cette même liberté de conscience.

La laïcité ne légifère pas sur la vérité d'une croyance, mais sur les conditions de sa pratique. C'est là sa limite fondamentale. Elle traite la religion comme une opinion privée parmi d'autres, alors qu'elle est un système de pouvoir institutionnalisé, doté d'une histoire, d'une hiérarchie, de moyens financiers et d'un agenda politique.

  1. La neutralité est une fiction. L'État ne peut être neutre face à une force qui, elle, ne l'est pas. En se retirant du champ de la vérité, l'État laisse le terrain libre à des discours dogmatiques qui revendiquent une vérité supérieure et absolue. Il oppose un vide à un plein. Cette asymétrie profite toujours à l'acteur le plus assertif.

  2. La sphère privée est un mythe. L'idée que la religion puisse être contenue dans la sphère privée est une illusion. Par le prosélytisme, l'éducation et la pression communautaire, la religion cherche constamment à étendre son influence dans la sphère publique. Sa nature est expansionniste. En lui garantissant l'immunité dans la sphère privée (notamment familiale), la laïcité lui offre une base arrière inviolable pour préparer ses offensives sur l'espace public.

  3. La liberté de religion entre en conflit avec la liberté de pensée. La laïcité ne hiérarchise pas les libertés. Or, un choix doit être fait. La liberté de croire et de pratiquer une religion (qui implique l'adhésion à un dogme) n'est pas de même nature que la liberté de penser (qui implique le droit au doute et à la critique). Lorsque la pratique de la première (endoctrinement des enfants, prosélytisme) porte atteinte à la seconde, l'État doit arbitrer. En refusant de le faire au nom de la neutralité, il sacrifie la liberté la plus fondamentale, celle de l'esprit critique, sur l'autel d'une paix sociale précaire.

La laïcité est un armistice, pas une paix durable. Elle a échoué parce qu'elle a refusé de nommer l'adversaire : non pas le croyant, mais le système dogmatique lui-même. Elle a cru pouvoir cantonner une force dont la nature est de déborder. Le temps est venu de passer de la neutralité passive à la protection active.
 

IV. LE PARI DE L'ÉTAT ATHÉE

La seule réponse logique et cohérente à l'impasse de la laïcité est l'instauration d'un athéisme d'État. Ce concept doit être immédiatement purgé de ses caricatures historiques. Il ne s'agit pas d'un État qui impose le non-croire comme une doctrine officielle, ni d'un État qui persécute la foi individuelle. Il s'agit d'un choix politique radical et assumé : l'État cesse d'être neutre pour devenir le garant actif de la souveraineté de la raison dans l'espace public.

L'athéisme d'État est un principe de régulation, pas une métaphysique. Sa mise en œuvre repose sur les fondements suivants :

  1. Distinction radicale entre foi privée et expression publique. La liberté de croyance individuelle et la foi personnelle sont absolument protégées, car elles relèvent de la conscience intime. Elles sont intouchables. Cependant, dès qu'une croyance cherche à s'institutionnaliser, à se propager ou à s'imposer dans l'espace public, elle tombe sous le coup de la loi. L'athéisme d'État ne cible pas la foi, il interdit son organisation en pouvoir.

  2. Le critère de la falsifiabilité pour le débat public. L'État n'impose pas la "vérité". En revanche, il impose une règle du jeu intellectuel : pour être recevable dans le débat public et la sphère légale, toute affirmation doit être soumise à la critique rationnelle et au principe de réfutation. Les dogmes religieux, étant par définition non falsifiables, sont exclus du champ politique et social. L'État ne dit pas "Dieu n'existe pas". Il dit : "L'existence ou la non-existence de Dieu, étant une proposition invérifiable, ne peut fonder aucune loi, aucune institution, ni aucune revendication publique."

  3. L'interdiction des institutions et du prosélytisme. En conséquence, les institutions religieuses (églises, mosquées, synagogues en tant qu'entités de pouvoir et de propagation) sont interdites. Leur rôle historique de pouvoir contraire aux libertés fondamentales les place dans la même catégorie que d'autres idéologies (racisme, nazisme) jugées incompatibles avec l'ordre démocratique. Le prosélytisme, en tant qu'outil d'expansion de ces idéologies, est également interdit dans toutes ses formes.

  4. La protection de l'enfance comme priorité absolue. L'État prend la responsabilité de garantir une éducation critique et émancipatrice pour tous les enfants, libre de tout dogmatisme. La transmission religieuse organisée est considérée comme un endoctrinement précoce et est donc proscrite.

Ce modèle est un pari. Il est autoritaire, non pas au sens totalitaire, mais au sens où il assume que la démocratie, pour se protéger, doit fixer des limites fermes aux idéologies qui la menacent. L'exemple de la Chine, bien que politiquement condamnable sur d'autres aspects, démontre la faisabilité d'un contrôle étatique sur l'expression religieuse collective. Le projet ici n'est pas d'imiter son régime, mais de reconnaître qu'un État fort, agissant au nom de la protection des libertés intellectuelles, peut imposer un cadre strict aux forces religieuses.

L'athéisme d'État est un choix politique qui donne la priorité à la liberté de pensée critique sur la liberté de croire. C'est un pari pour l'autonomie intellectuelle collective, quitte à sacrifier une part de la liberté religieuse individuelle.
 

CONCLUSION : POUR UNE HUMANITÉ AFFRANCHIE

Le parcours intellectuel qui mène à ce manifeste est celui d'une désillusion. La désillusion face à l'idée confortable qu'une harmonie est possible sans faire de choix. La confrontation entre la logique dogmatique et la raison critique n'est pas un débat d'idées ; c'est un conflit de pouvoir. D'un côté, un système qui revendique l'éternité et exige l'obéissance. De l'autre, une méthode de pensée qui célèbre le provisoire et se nourrit du doute.

Ces deux visions du monde sont irréconciliables.

Toute tentative de les concilier se solde par la victoire insidieuse de la plus dogmatique. La laïcité, en cherchant à ménager les deux, n'a fait qu'offrir à la religion le sanctuaire dont elle avait besoin pour continuer son travail d'influence.

Ce manifeste appelle à cesser d'être sur la défensive. Il ne s'agit plus de réagir aux empiètements de la religion, mais de fixer les conditions d'un espace public où de tels empiètements sont structurellement impossibles. Cela exige une rupture radicale, une volonté politique forte et l'acceptation d'un certain niveau de coercition, assumé au nom d'une liberté supérieure : celle de l'esprit.

La foi personnelle, comme l'amour ou l'émotion esthétique, restera une part inviolable de l'expérience humaine. Mais son organisation en un pouvoir collectif, institutionnel et politique, a été historiquement et demeure structurellement une force contraire à l'émancipation. Elle peut être un moteur de solidarité ou d'éthique, mais ces élans n'ont nul besoin d'une institution pour s'exprimer ; ils peuvent et doivent naître de la conscience libre des individus.

Le projet d'une République athée n'est pas un projet de tristesse ou de vide spirituel. C'est le projet le plus ambitieux qui soit : celui d'une société qui fait le pari que l'humanité, armée de sa seule raison, de sa seule solidarité et de son courage face à l'incertitude, est capable de construire son propre sens et sa propre destinée.

C'est un choix. Un choix difficile, exigeant, mais peut-être le seul digne d'une espèce qui se prétend libre.

Ton constat de départ est faux. La laïcité fonctionne plutôt bien en marginalisant les fanatismes parce qu'elle permet le dialogue entre toutes les personnes de toutes croyances.

J'évoque ici le dialogue et les relations entre personnes, pas ce qui se passe entre état et institutions religieuses.

Ton projet est liberticide et contre-productif. Voit ce qui se passe en Russie et le très fort retour d'une religion fanatisée au service d'une dictature dès la levée des restrictions à l'exercice de la religion.

Le meilleur moyen de combattre l'Islamisme c'est d'être ouvert avec les musulmans de base au lieu de les rejeter c qui ne peut que favoriser la propagande islamiste.

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 32ans Posté(e)
Jedino Membre 48 004 messages
32ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)
il y a une heure, MadeleinedeProut a dit :

Mais n'y parvient pas et sera en but à des difficultés majeures dans un proche avenir si l'on s'en réfère au présent.

Il ne peut pas y avoir de vivre ensemble serein quand un état se qualifie de laïc et qu'une part de plus en plus importante de sa population se conforte dans les dogmes intransigeants d'une religion. Je pense bien entendu à l'Islam qui déborde de plus en plus dans notre pays.

Inutile de faire de grands discours, de se poser mille questions inutiles ni se livrer à des exposés superfétatoires.

Dès sa mise en place, il y a eu des résistances, en particulier des Catholiques.

Il semblerait aujourd'hui que la remise en cause soit du côté des Athées. Pour l'essentiel des croyants, pouvoir vivre leur foi comme ils l'entendent est un gage de liberté.

Mais les fanatiques, souvent, n'aiment pas trop la liberté.

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Membre, 36ans Posté(e)
Pensée philo Membre 2 133 messages
Mentor‚ 36ans‚
Posté(e)

La loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat a été faîte par des francs-maçons contre la religion catholique.

A cause de la République, la France est parsemée de mosquées.

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Membre, scientifique, Posté(e)
Répy Membre 24 173 messages
scientifique,
Posté(e)
Il y a 2 heures, G6K972 a dit :

Il était temps de se rendre compte que la laïcité n’est que de la poudre aux yeux des pouvoirs religieux, que l’état laïque, n’est que l’instrument des états religieux.

Je trouve cette phrase bien bizarre !

Les religions en général détestent le principe de laïcité.

je ne vois donc pas que la laïcité serait "que l'instrument des états religieux".

Il doit manquer une phrase ou bien tu ignores ce qu'est le principe de laïcité !

Celui-ci et pourtant simple : l'état est indépendant de toute religion ou opinion philosophique. Il garantit la liberté de pensée et de culte à chacun des citoyens dans la mesure où ce droit respecte la liberté de chacun des citoyens.

 

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Membre, 77ans Posté(e)
Stop ! Membre 947 messages
Forumeur expérimenté‚ 77ans‚
Posté(e)

Personnellement j'ai lu l'intégralité de la synthèse d'ano123 et je la trouve magnifique, lucide et clairvoyante. Je comprends qu'un croyant ait autant de mal à en faire de même que j'ai moi aussi des difficulté, qui confinent à l'impossible, pour lire les psaumes de la Bible sans en mourir sur pied.

Les réponses de croyants montrent souvent qu'ils n'ont pas lu tout ou pas tout pesé avec circonspection. La volonté de laïcité était au départ une très bonne idée, mais qui sous-entendait que les parties divergentes dans leurs idées jouent le même jeu, ce dont ano123 a bien défini l'impossibilité structurelle. La laïcité s'est lié les mains en s'interdisant de mettre son nez dans les dogmes, ce que pourtant il est nécessaire de faire pour débusquer les incompatibilités avec la République ou la démocratie. On a bien mis sur pied un organisme, la Miviludes, chargé de repérer et de faire interdire les "dérives sectaires", nocives à l'ordre républicain, mais à quoi sert-elle vraiment quand on peut constater que l'islam coche une majorité des cases de sa définition de cette dérive sectaire et que personne n'ose le souligner ?

La laïcité a tort de refuser toute approche théologique et on a pu voir, dans l'émission TV où débattent épisodiquement Louis Sarkozy et Raquel Garrido, cette dernière opposer un refus catégorique d'écouter un argument au passif de l'islam mais qui faisait appel à une considération du dogme. Comment, dans ce cas, protéger les simples lois républicaines et éviter qu'on place avant elles des billevesées divines ? Oui, je dis bien des billevesées, qu'on prenne la peine de les étudier avant de s'indigner.  

En effet, l'État doit impérativement à présent se montrer fort et intransigeant sur la prépondérance absolue de sa législation sur toutes les tentatives d'asservissement, car il s'agit bien de ça, des populations. C'est à l'école qu'il faut réussir à mettre en place un enseignement sécurisé des faits religieux, en présentant les caractéristiques principales des différentes croyances présentes sur notre sol français. Sans oublier naturellement l'athéisme et ses fondements. L'endoctrinement par les familles doit être dénoncé et l'élève doit comprendre dès que possible que sa réflexion personnelle en connaissance de cause est la seule qui vaille dans un monde libre.

Mais je ne vois pas trop de possibilités pour interdire les églises, qui restent un élément culturel important de notre civilisation. Elles se désemplissent déjà, ce qui n'est pas si mal, mais s'il reste des gens que ça aide à vivre et à la condition qu'ils ne collent pas leur dieu sur le dos des autres,...

Par contre les mosquées, j'en suis désolé pour nos amis musulmans de bonne volonté, mais comme ils sont eux-mêmes entièrement soumis à la volonté d'Allah et qu'Allah, aujourd'hui, ce sont les Frères musulmans, que la montée en puissance de la dérive sectaire caractérisée est leur projet même, le danger est trop grand pour notre art de vivre de se voir à terme afghanisé et je pense qu'on ne pourra éviter, sinon de les interdire, du moins de les limiter drastiquement et de surveiller leur activité sans rien laisser passer.

La laïcité doit se renforcer en se déliant les mains qu'elle s'est attachées dans le dos. Elle doit aussi se faire mieux comprendre du monde occidental lui-même, et pourquoi pas des musulmans éclairés ? 

Oui, on peut croire à n'importe quoi, mais l'éducation se doit d'aider à voir les différences entres les vessies et les lanternes.

Bravo, ano123 !  

  

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Membre, Posté(e)
Neopilina Membre 3 837 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
Il y a 3 heures, Jedino a dit :

Dès sa mise en place, il y a eu des résistances, en particulier des Catholiques.

Et pas qu'un peu, voir la presse de l'époque. Fracture radicale jusqu'au sein des familles, des plus riches au plus pauvres, les deux " partis " se regardaient en chien de faïence.

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Membre, scientifique, Posté(e)
Répy Membre 24 173 messages
scientifique,
Posté(e)
Il y a 6 heures, Pensée philo a dit :

La loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat a été faîte par des francs-maçons contre la religion catholique.

A cause de la République, la France est parsemée de mosquées.

Oui les francs maçon ont beaucoup fait pour la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l'état.

En revanche non , ce n'est pas la République qui construit ou favorise les mosquées !

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Membre, 58ans Posté(e)
G6K972 Membre 1 720 messages
Forumeur vétéran‚ 58ans‚
Posté(e)
Il y a 7 heures, Répy a dit :

Celui-ci et pourtant simple : l'état est indépendant de toute religion ou opinion philosophique. Il garantit la liberté de pensée et de culte à chacun des citoyens dans la mesure où ce droit respecte la liberté de chacun des citoyens.

C’est justement là qu’est la poudre aux yeux... L’état laïque, indépendant des religions et opinions philosophiques, mais qui garantit la liberté de culte à chacun. De ce fait les citoyens faisant fonctionner l’état se trouvent  êtres de différentes confessions religieuses, et cela monte jusqu'au chef de l’état. En cela un chef d’état chrétien, gouverne des citoyens athées, chrétiens, musulmans, juifs,..., qui tous, y compris lui même, ont la liberté de pensée et de culte, que pensez-vous que cela peut donner, au sein de la gouvernance et de la gestion de l’état en question... C’est une forme d’anarchie portant le masque d’une démocratie d’un peuple divisé... Cela ne peut qu’aboutir au chaos. 

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Membre, scientifique, Posté(e)
Répy Membre 24 173 messages
scientifique,
Posté(e)
il y a 3 minutes, G6K972 a dit :

C’est une forme d’anarchie portant le masque d’une démocratie d’un peuple divisé... Cela ne peut qu’aboutir au chaos. 

Je trouve stupide une telle phrase !

Le président de la République en tant que citoyen a le droit d'avoir une religion.

Le bon sens voudrait qu'il n'affiche pas sa religion lorsqu'il est en action de présidence.

La communion de Chirac lui avait été souvent reprochée surtout quand on sait combien il trompait souvent Bernadette !

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Membre, 58ans Posté(e)
G6K972 Membre 1 720 messages
Forumeur vétéran‚ 58ans‚
Posté(e)
il y a 9 minutes, Répy a dit :

Je trouve stupide une telle phrase !

Le président de la République en tant que citoyen a le droit d'avoir une religion.

Le bon sens voudrait qu'il n'affiche pas sa religion lorsqu'il est en action de présidence.

La communion de Chirac lui avait été souvent reprochée surtout quand on sait combien il trompait souvent Bernadette !

Voilà pourquoi après il nous explique, le bruit et l’odeur. C’est exactement ça, un mec conditionné dans une religion ne peut pas avoir l’ouverture nécessaire pour administrer des citoyens aussi diversifiés. Il ne peut pas comprendre tous ses citoyens qui ont dans son état laïque, la liberté de leur culte, qu'il ne comprends même pas pour certains, voire, la plupart d'entre eux.

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Membre, Posté(e)
Neopilina Membre 3 837 messages
Maitre des forums‚
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il y a 49 minutes, G6K972 a dit :

De ce fait les citoyens faisant fonctionner l’état se trouvent  êtres de différentes confessions religieuses, ...

Oui. Mais non. Aujourd'hui, l'immense majorité des citoyens français, et de leur classe politique, n'en ont plus rien à f... des religions. Les religions c'est que des emmerdes préhistoriques.

il y a 43 minutes, Répy a dit :

La communion de Chirac lui avait été souvent reprochée surtout quand on sait combien il trompait souvent Bernadette !

A propos de Chirac, il y a une dame à la télé qui avait dit: " 5 mns, douche comprise ".

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Membre, 77ans Posté(e)
Stop ! Membre 947 messages
Forumeur expérimenté‚ 77ans‚
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Je ne vois guère d'autre moyen de faire reculer l'emprisonnement intellectuel religieux qu'en étalant au grand jour la bêtise intrinsèque, l'absurdité de ce qui fonde les croyances. Bien sûr, les croyants opposent les pirouettes les plus acrobatiques pour s'en sortir, ou du moins croire s'en être sortis. Mais manger Jésus à  la messe pour être aussi saint que lui équivaut à manger du lion pour acquérir sa force, et si l'on rit de l'un, comment ose-t-on l'interdire pour l'autre ? Comme c'est précisément ce que je tente d'appliquer sur des forums comme celui-ci, je constate que, malheureusement, les pirouettes des croyants sont souvent appuyées par des objections de non-croyants qui s'indignent qu'on ironise sur les croyances d'autrui, stupides ou pas. J'ai pourtant l'impression que si, au lieu de qualifier les terroristes islamistes de "barbares", de "terreurs", dénominations honorifiques à leurs yeux, on leur faisait comprendre qu'aux nôtres ils ne sont que de pauvres crétins qui s'imaginent voir le soir même leurs morceaux recollés pour pouvoir commencer à se taper leurs 72 vierges, les vocations faibliraient peut-être. À ce sujet, j'ai pu constater la disparition, sur le Net, du hadith mentionnant cette fameuse récompense, à laquelle s'ajoutait d'ailleurs, et c'est trop peu connu, la mise à disposition de 80 000 (quatre-vingt mille) serviteurs. C'est le hadith n° 2687. Une disparition qui a suivi de près le déclenchement d'une rigolade semi-planétaire après l'explication des motivations profondes de ces demeurés.

Si la laïcité veut contenir les religions, les empêcher de ressortir de l'espace très privé qu'elle accepte encore de leur concéder, elle ne peut faire l'économie d'aider l'Éducation à les révéler telles qu'elles sont........ D'un tout autre âge.                                     

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Répy Membre 24 173 messages
scientifique,
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Il y a 2 heures, G6K972 a dit :

Voilà pourquoi après il nous explique, le bruit et l’odeur. C’est exactement ça, un mec conditionné dans une religion ne peut pas avoir l’ouverture nécessaire pour administrer des citoyens aussi diversifiés. Il ne peut pas comprendre tous ses citoyens qui ont dans son état laïque, la liberté de leur culte, qu'il ne comprends même pas pour certains, voire, la plupart d'entre eux.

Je ne comprends pas ton laïus sur le bruit et l'odeur.

Cependant les candidats à la présidence de la République avec une religion ou pas, ne sont pas des gens qui macèrent dans l'eau bénite. Si j'ai cité Chirac qui allait à la messe et allait communier,  malgré les reproches de Pasqua c'est que ce fut une exception dans la 5° République.

- De Gaulle premier président, très catholique, n'a jamais affiché sa religion

- Pompidou n'était pas très religieux

- Giscard l'était davantage mais se faisait discret.

- Miterrand  sans religion mais aimait les sites religieux pour s'y ressourcer.

- Chirac religieux "pour convenances"

- Sarkosy motus sur se croyances

- Hollande  un sans dieu (comme les sans dents)"

- Macron   (???)

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