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Arkadis

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Tout ce qui a été posté par Arkadis

  1. Arkadis

    Philosophons

    Essayons de faire une synthèse et de clore certaines recherches. Pour ma part je suis définitivement convaincu que nos perceptions ne nous tracent pas un panoramique identique à la réalité. Nous n'avons pas un accès mental à la réalité. Nous n'avons accès qu'à nos perceptions. Ce qui emporte définitivement ma conviction sur ce sujet débattu depuis des siècles par les philosophes c'est la position des physiciens, je parle des jeunes physiciens (versés dans la recherche). Ce sont même eux qui écrivent les argumentaires les plus fouillés, les plus sérieux sur cette question. Néanmoins ils ne vont pas jusqu'au bout de leurs recherches car ils s'arrêtent aux particules et aux ondes comme cause de nos perceptions sans s'apercevoir que les particules et les ondes sont encore des représentations, c'est à dire, à la base, des perceptions, même s'il s'agit de perceptions "travaillées". Il y a aussi un argumentaire défectueux parfois quand il est avancé que la couleur entre autres n'est pas dans la nature. En effet la nature est encore une représentation issue de perceptions primaires, dire que la couleur de nos perceptions n'est pas dans d'autres perceptions c'est incohérent (le physicien âgé va me dire que dans une photo il y a de la couleur donc que la couleur appartient à la nature et il aura raison mais la nature n'est pas la réalité). La réalité n'est pas la nature. Cette réalité est un radical inconnu voire un radical inconnaissable. Je peux utiliser une image pour signifier cette conclusion, celle de la carte et du territoire. La carte n'est pas le territoire. Nous n'avons accès mentalement qu'à la carte, jamais au territoire. Mais en nous laissant guider par la carte nous pouvons voyager à travers le territoire. Autre image : je regarde le dentiste travailler sur la dentition de mon épouse, il regarde en fait un écran. Il se laisse guider par les informations de l'écran sans jamais regarder la réalité de ladite dentition. Et ça marche. Pourquoi ne pas mettre en identité la perception et la réalité puisque suivre les indications de nos perceptions, ça marche (nous atteignons nos objectifs ) ? Certains vont mettre en avant : nos sens nous trompent parfois, ce qui est radicalement faux, nos perceptions ne sont jamais fausses, c'est l'interprétation que nous en faisons qui est parfois fausse. Dans notre vie quotidienne nous mettons en identité nos perceptions et la réalité, ça marche, et quand ça ne marche pas nous changeons la carte, nous avons la possibilité de travailler la carte de l'intérieur. Sinon pourquoi séparer la perception de la réalité ? Parce que cela étend les facultés de notre imaginaire. C'est en cassant les cadres convenus que nous allons de l'avant dans la recherche. Par exemple : l'univers tel que nous le "voyons" n'est pas la réalité. Du coup nous ne nous rendons pas esclaves de notre vision de l'univers, nous gardons sans cesse la possibilité de dépasser cette vision, puisque nous la savons non identique au réel. @Carnéade : Dans le topic pourquoi le forum meurt vous vous êtes plaint que le rayon philosophie ne soit plus animé. Qu'un grand garçon comme vous (je vous imagine majeur) ne se prenne pas en main et ne vienne pas lui-même animer le rayon philosophie en lançant des sujets qui lui tiennent à cœur me parait être un grave manque de caractère. En plus quand il m'est arrivé de travailler sur des vidéos d'Abitbol (c'est un physicien) sur la conscience vous avez eu le toupet de venir écrire qu'Abitbol était un homme non digne de confiance, faut le faire comme argumentaire ! Sortez de la soumission volontaire, cessez de vous plaindre qu 'il n' y ait pas ici de maitre, osez vous lancer en lançant des sujets.
  2. Arkadis

    Philosophons

    La division conceptuelle entre philosophie "pro" et philosophie "vécue" demande à être précisée. Je préciserai ainsi : la philosophie "pro" est la philosophie sectaire et la philosophie vécue est la philosophie instrumentale. J'emploie le mot "sectaire" dans le sens employé lorsque nous parlons des sectes hébraïques qui existaient du temps de Jésus (secte des Pharisiens, celle des Saducéens, celle des Zélotes, celles des Esséniens, puis celle des Nazaréens, etc). La philosophie sectaire est celle qui est couramment pratiquée en Occident, et surtout en Europe continentale occidentale. Cette philosophie a une ossature psy identique à celle des monothéistes. Au sommet il y a une entité supérieure, Dieu ou l'Etre, puis les textes des prophètes, Moise et tant d'autres d'un côté, Platon et tant d'autres de l'autre. Puis il y a les prêtres, puis il y a les disciples etc. Cette structure est patriarcale et vise à établir des rapports de soumission personnelle. Les deux structures sont animées par les mâles. Cette philosophie sectaire est celle qui est pratiquée la plupart du temps ici. Pourquoi pas. Cette philosophie ne m'intéresse pas. La philosophie instrumentale est totalement différente. La paradoxe de la philosophie sectaire grecque (les disciples de l'Etre) c'est de faire remonter l'origine de la philosophie grecque aux philosophes de la nature, lesquels pourtant sont d'abord, des scientifiques. Ces derniers certes philosophent sur les éléments constitutifs de la nature, l'air, l'eau etc. mais cette philosophie est instrumentale, en ce sens qu'ils pensent ces concepts uniquement dans le but de revenir à l'action scientifique ou plutôt à l'action technique à l'époque. Quand je lis des chercheurs tels que Feynman, Hawking et tant d'autres, ils vitupèrent contre la philosophie en général (la philosophie est morte depuis longtemps écrit Hawking ) et pourtant quand ils développent leurs théories ils ne cessent de philosopher ! Mais il ne s'agit pas de la philosophie sectaire. Quand ils réfléchissent dans le cadre de leur travail ils sont obligés de prendre de la distance, ils s'efforcent alors de prononcer un discours sur leur discipline, et donc ce discours est une méta-physique. Mais toujours ils philosophent avec l'intention d'en revenir à l'action, d'en revenir à la physique : il s'agit d'une philosophie instrumentale, la seule qui m'intéresse.
  3. Arkadis

    Philosophons

    Je me souviens de la difficulté que j'ai rencontrée, la première fois que j'ai lu la CRP, à bien comprendre ce que Kant entendait par perception, par intuition. Il ne s'agissait pas d'une difficulté intellectuelle mais d'une difficulté "d'expérience", la difficulté d'expérimenter ce qu'il affirmait. Il fallait que je parvienne à expérimenter ce fait : ce que je vois, par exemple, n'est pas la réalité, une réalité extérieure à moi, non, ce que je vois, est semblable à une projection, à un film que je regarde défiler sur la trame intime de ma personnalité, que je vois donc défiler dans une intériorité radicale, intériorité que je tentais alors de désigner par toutes sortes de mots : le moi, "je", ma conscience, etc. un mot qui définisse en définitive un lieu en lequel le film se déroulait. Or cet effort d'expérimentation est difficile, très long (dans la vie de tous les jours nous identifions (nous rendons identiques) par réflexe la réalité extérieure et la perception que nous en avons). Je me suis alors rendu compte que les philosophes professionnels (ceux qui apprennent la philosophie dans les livres) ne prenaient jamais le temps d'expérimenter ces idées. Mais alors quelle est la fonction de la philosophie professionnelle, celle des idées qui ne sont pas vécues, mais simplement pensées ? Ce qui m'étonne c'est que la démarche de Kant est une démarche universelle dans toutes les philosophies mondiales : ce que je vois, en tant que perception, est-il un phénome "intérieur" et non un phénomène "extérieur", grand classique de l'idéalisme mais étonnamment, ce grand classique n'est pratiquement jamais vécu par ceux qui l'étudient. C'est un classique pensé, appris mais presque jamais vécu. Je mets de côté Berkeley qui manifestement a vécu ce qu'il pensait, il a vraiment vécu cette hypothèse de la radicale subjectivité de nos perceptions, il a fait cet effort vécu d'expérience, mais il lui a fallu toute une vie. Alors tu parles l'étudiant qui le lit, il a autre chose à faire que vivre la pensée de Berkeley. Pour en revenir au philosophe professionnel quel est son but, sa psychologie ? je pense que le philosophe pro est structuré sur le plan psychologique comme le religieux. Il cherche un discours qui lui permette soit d'être un maitre soit d'être un disciple, il cherche un discours, un verbe, qui donne de la chair à cette structure psy : s'insérer dans un rapport personnel hiérarchique. Le discours philosophique comme le discours religieux est le vecteur de cette inclination à vivre un rapport personnel de soumission-domination. Il est vrai que la majorité des humains cherche ce rapport personnel de soumission domination, avec compétition pour devenir le maitre ou pour s'insérer avantageusement dans la chaine verticale des subalternes.
  4. C'est un peu comme si je disais : ma main cueille le fruit en sous entendant que ce n'est pas moi qui le cueille. Ecrire ma main cueille le fruit est une figure de style, pourquoi pas, mais personne ne pense sérieusement que la main en question a une autonomie comportementale et qu'elle cueille le fruit d'elle même. Il en est de même du cerveau : je peux utiliser la même figue de style, et écrire que le cerveau pense, mais non, il ne pense pas, c'est "moi" qui pense. Bien sûr cela soulève un problème : qu'est ce que ce moi qui pense ? Ca dérange un athée qui soupçonne un retour du spirituel dans cette affaire. Il est possible de calmer l'athée en lui disant que ce moi peut bien avoir une réalité matérielle, une dimension matérielle qui reste à découvrir. Pourquoi aurions nous tout découvert en ce qui concerne la nature de l'esprit ? N'oublions pas non plus que lorsque j'observe le cerveau, ce n'est pas le cerveau lui même qui m'apparait, mais c'est l'impact de flux matériels sur la trame du moi et c'est l'image qui en résulte qui m'apparait. Le cerveau lui même fait partie du monde inaccessible à l'homme (qui ne peut pas avoir de connaissance directe "intelligible" du monde, qui n'a de connaissance intelligible que par le truchement des sens).
  5. Il y a toujours ce raccourci pratique mais erroné : le cerveau pense. Le cerveau ne pense pas, même s'il est commode de dire, parfois pour simplifier l'exposé qu'il pense. Il n'est absolument pas possible, par simple observation de l'activité cérébrale grâce à nos procédés modernes de relier a priori cette activité à une pensée ou à un comportement. Et si nous le pouvons c'est toujours a posteriori, c'est à dire après avoir noté ou observer la pensée ou le comportement de l'individu. Alors seulement nous pouvons faire des correspondances, et après avoir pris l'habitude de faire de telles correspondances nous finissons par affirmer que le cerveau pense. Mais c'est un raccourci.
  6. Arkadis

    Prémisses épistémologiques

    Tout cela nous le savons depuis au moins un siècle. Il n'y a guère que @Répyqui ne parvient pas à intégrer cette connaissance. Cette subjectivité propre à la perception est une subjectivité de l'espèce. Elle n'est pas propre à l'individu. Les conclusions que vous en tirez sont comme d'habitude éthérées, fumeuses. Vous retombez dans la fondrière de la récursivité. Et dans l'ivresse du concept déconnecté de la sensibilité, l'ivresse du néant. Il vous reste à dominer cette ivresse. Mais vous progressez. Bientôt vous serez apte à comprendre la CRP. Apres l'avoir comprise vous allez bondir vers d'autres réflexions passionnantes.
  7. Arkadis

    Que signifie penser ?

    C'est curieux comme ma pensée, la mienne, est mobile. Quand je regarde ton avatar je prends les deux oreilles pour deux yeux avec au milieu un gros nez : ça fait bizarre. Mais si je me concentre alors ma pensée se modifie et je distingue à la place des deux yeux deux oreilles. En revanche au milieu des deux oreilles j'ai du mal à "penser" ce qu'il y a. Je passe d'une image à une autre, c'est inconfortable. Mais cet inconfort n'est pas désagréable.
  8. Arkadis

    Que signifie penser ?

    Bonjour Elisa, j'ai traduit ton message de ton langage vers le mien et cela donne ceci : @Elisa* a dit (en arkadien) : "Ma pensée fut et est d'abord une production de représentations de moi-même avant que mon imaginaire la complète par une production de fantasmes, de fantaisies. Ma pensée s'est construite sur ce que l'on m' a distillé, inculqué dès le stade intra-utérin.e, dès nourrisson.e. La conscience de mon existence a commencé là, à partir d'une pensée influencée. J'ai acquis une relative autonomie de pensée à la suite d'une longue traversée d'apprentissage, de stimulation ou de blocage, parfois par l'école, la culture, les liens sociaux et mes diverses expériences de vie. Cette longue marche m'a permis de me forger une pensée plus ou moins claire, plus ou moins perturbée, encore et toujours troublée par mes multiples émotions" J'imagine un "date" avec toi. Je t'écoute et j'en reste ba-ba. Touché ! Coulé ?
  9. Je continue mon raisonnement. Dans le texte de l'auteur du topic est introduit d'emblée un concept : l'ego dont nous ne savons a priori rien. Introduire un concept dans un exposé sans rien d'abord en dire c'est jouer avec les significations multiples que chacun peut avoir en tête s'agissant dudit concept. Nous entrons d'emblée dans une nébuleuse. Heureusement l'ego est ensuite défini : c'est le cerveau. Le cerveau cherche à survivre. Qui déclare cela ? Le cerveau ou l'IA qui écrit ? Le cerveau aussi "nous" pousse à survivre. Il y a là introduction d'une différenciation entre le cerveau et "nous". Dans tout le reste du développement nous allons assister à ce dualisme entre le cerveau d'un côté qui a sa propre logique, sa propre volonté, ses propres buts, et de l'autre côté, le "nous", le "moi" ou encore l'IA, si c'est l'IA qui écrit. Le cerveau tend à nous illusionner. D'emblée il apparait que le cerveau et le moi sont dans un rapport conflictuel. Le cerveau a des fins, il agit selon des intérêts biaisés. Ce terme "biaisé" introduit dans un champ de réflexions assez vaste, dont l'IA ne dit rien. En effet le mot "biaisé" signifie que le cerveau a des intérêts qui ne sont pas mes intérêts, qui ne sont pas les intérêts du moi, du nous, bref du pronom personnel. Quels peuvent être les intérêts du cerveau et "mes" ou "nos" intérêts ? en tout cas ce ne sont pas les mêmes car les intérêts du cerveau sont "biaisés" par rapport aux miens, aux nôtres, aux vôtres, etc. Le cerveau nous donne l'illusion du contrôle. En quelque sorte le cerveau nous séduit. Le cerveau est donc un peu pervers. Nous commençons à rentrer de manière subreptice dans le champ de la morale, du bien et du mal. Ca se complique. Le cerveau va jusqu'à voiler notre perception du réel. Là nous ne rigolons plus, nous entrons carrément dans une guerre entre le cerveau et "nous". A suivre.
  10. Ce texte est intéressant à décortiquer d'autant qu'il est structuré par une IA. Autant il me semble qu'une IA construite sur des principes mathématiques peut apporter dans tous domaines pouvant évoluer sur des principes mathématiques, autant une IA fondée sur la récolte d'informations, fussent elles innombrables, me parait propre à nous fourvoyer, lorsque ces informations ont trait à des domaines humains, dont le développement ne peut plus répondre aux principes mathématiques. Bon mon message est parti ! Mais je n'ai pas fini.
  11. Selon que nous sommes de culture "grecque" ou de culture "sémite" nous n'interprèterons pas la Genèse de la même façon. Chez les sémites (confer les structures familiales de Todd) c'est l'autorité du Père qui s'impose. Le père dit ce qui est permis et ce qui est interdit, c'est la Loi (la Halakha chez les Hébreux, la Charia chez les Arabes musulmans). Est qualifié de mal le comportement de qui va contre la volonté du père, de bien le comportement de qui va dans le sens de la volonté du père. Le principe qui guide, ce n'est pas le mal et le bien, c'est la Volonté (du père). Le mal et le bien ne peuvent pas être au dessus de la volonté du père.
  12. Arkadis

    Philosophons

    Il est difficile parfois de réussir à déceler ses propres structures mentales, surtout lorsque nous avons été et que nous sommes toujours ensevelis sous des tonnes de discours écrits élaborés par les philosophes et les religieux. Je ne ressens absolument pas la présence d'une âme en moi, ni chez quiconque. Les kilomètres de rayon dans les bibliothèques qui affirment l'existence de l'âme ne peuvent en rien m'influencer. Pourtant, confronté à ceux, qui comme moi, ne croient pas ou ne ressentent pas l'existence de l'âme je me sens aussi en désaccord avec eux, je perçois l'existence d'une présence. Ce que je découvre c'est donc le sentiment d'une présence. Mais le concept d'âme de rend pas compte de cette présence. En lisant récemment le livre de Mohamed Amer Meziane "Au bord des mondes", dont j'ai discuté ici avec un foromeur je suis tombé sur le concept d'intériorité, utilisé par l'auteur de préférence au concept d'âme. Il y a une "intériorité", mais ce concept n'est pas identique au concept d'âme. L'âme réfère, entre autres, à l'animisme voire au chamanisme, sensibilités que j'aime bien, mais qui ne sont pourtant pas les miennes. L'intériorité, en moi, résonne autrement. En essayant de préciser ce que je ressens, alors je constate, ou je découvre, que je ressens ou encore que je crois en l'existence d'un "océan" immatériel voire spirituel qui s'étend jusqu'en moi. Cet océan consubstantiel à l'univers étend ses vagues jusqu'à l'intérieur de moi. Jusqu'à l'intériorité de tout ce qui vit. Ce n'est pas une âme qui est en moi, ce sont les vagues de cet océan. A ma mort, aucune âme ne se retirera de moi, simplement l'océan refluera vers lui-même, emportant les vagues qu'il jetait en moi à l'intérieur de son immensité.
  13. Arkadis

    De L'entropie

    Cette courte vidéo sur l'entropie est beaucoup plus facile à comprendre que les vidéos précédentes. Elle permet à ceux qui n'ont pas de connaissances en physique de mieux comprendre ce que peut bien être l'entropie, de mieux comprendre les rapports entre la vie et l'entropie.
  14. Arkadis

    Philosophons

    Quand ma petite fille, qui va avoir six ans, me dit, en anglais, "je suis en connexion avec la Lune" je reste sidéré par son expression. Non seulement elle m'informe mais en plus je la sens investie d'une quasi mission : me transmettre un savoir. Sa sœur jumelle ne dit rien, mais elle plante ses pieds dans l'eau de l'océan, elle regarde au loin. Je m'approche d'elle, elle me regarde en souriant, et elle regarde à nouveau au loin, elle me montre quelque chose que je ne vois pas. Je vois bien que la lune, ou l'océan ou encore le soleil sont des incarnations de quelque chose d'indéfinissable, que les enfants perçoivent comme étant d'abord une Présence. Elles perçoivent une présence, elles sont intriguées, plus qu'intriguées. Tout commence dans le sentiment. Le sentiment d'une présence. Puis le langage apparait et la pratique du langage conduit chacun à oublier que ses premières connaissances dérivent du sentiment, non de la raison. Il y a alors le doute. Le sentiment d'une présence ne serait il pas simplement le sentiment de la présence première de la mère ? Nous tombons dans la psychologie et nous voyons arriver le long convoi du concept "l'inconscient". Mais il y a aussi cette hypothèse : si le sentiment d'une présence prend racine dans le sentiment de la présence de la mère, ce sentiment ne serait-il pas ainsi éveillé jusqu'à percevoir une autre présence ? L'idée que la présence signale l'existence de "quelque chose d'autre" rencontre beaucoup de contradictions. Ce quelque chose apparait assez rapidement comme n'étant pas matériel. Mais comment affirmer l'existence d'une réalité immatérielle qui serait efficiente ? De plus c'est bien le "matériel" qui commande toute existence. A la fin de tous les temps tout sera dissipé. Même si la vie existe partout dans l'univers, la vie, à la fin, disparaitra, quand la dissipation de l'énergie finira par désintégrer jusqu'aux photons. Ce néant final est vaguement inquiétant. Car il emporte avec lui même l'immatériel. A moins bien sûr qu'il existe d'autres mondes, d'autres univers.
  15. Un petit coup d'œil sur ce topic me fait penser qu'il faut sans cesse répéter la même chose, et que, même répéter la même chose est sans effet lorsque nous rencontrons des personnes qui "savent" certes mais qui restent volontairement incultes. Genre : je connais sur le bout des doigts comment il faut jardiner mais je suis infoutu de jardiner. Ainsi on a droit à : "Il ne faut pas avoir lu Nietzsche pour dire qu'il est antisémite". Il y a tout de même des gens qui ont réellement, je dis bien réellement lu Nietzsche, mais je suis fatigué de citer ici les pages de la Généalogie de la morale qui vaudrait aujourd'hui a quiconque les écrirait en son propre nom d'aller voir ce qui se passe dans nos prisons. On a droit à : la captivité en Egypte n'a jamais existé, c'est à dire qu'on a droit a un discours volontairement imbécile qui veut faire oublier que le fondement de toute civilisation est mythique. Les caveaux sont ouverts et les momies apparaissent, avec des discours qui datent des siècles passés, on voit même réapparaitre Sade, c'est mon grand père qui ressuscite, c'est gai. On a droit a un discours fétichiste sur le mal et le bien, le fétichisme du concept roi, discours qui ne sait pas que c'est la Volonté de Dieu qui prime dans le judaïsme. Le mal et le bien ne sont pas des concepts qui s'imposent à Dieu. Dieu dit la Loi, lui ou son envoyé, la loi dit ce qui est permis et ce qui ne pas permis, le bien est de se conformer à ce qui est permis, le mal c'est de ne pas s'y conformer. La régression de la pensée semble caractériser notre époque.
  16. Arkadis

    Philosophons

    La question : existe t il quelque chose dont l'intelligence dépasserait la nôtre dans l'univers ou dans les univers n'est pas la question première. La question première est : y a t il une Présence, est ce que quelque chose est présent pour moi, pour tout, pour tout ce qui existe ? La question de la Présence, d'une présence, est antérieure à la question de l'Existence, d'une existence. Si je ripe sur la question de l'Existence (de quelque chose d'au delà) c'est pour justifier la Présence. S'il y a l'Existence alors il y a la Présence (de cette Existence). Si je me dégage de cette ruse de la raison alors apparait la question première, la seule qui importe : y a t il une Présence ? Et si je me pose la question c'est que parfois toute présence disparait. La disparition de toute présence engendre l'angoisse (existentielle dira t on pompeusement). Et là encore le fait premier n'est pas non plus l'angoisse mais le fait premier c'est encore la question de la Présence. Parfois c'est le contraire ; il y a soudain le sentiment d'une Présence forte, puissante. Alors la question jaillit : qu'est ce qui est présent, là, soudain. C'est la question de l'Existence, mais cette question vient après le sentiment de Présence.
  17. Arkadis

    Philosophons

    Quand j'essaye de synthétiser en une seule question l'ensemble des questions que je me pose, parfois, ce serait celle-ci : existe t il "quelque chose" indépendamment des hommes qui existe dans le monde, ou ailleurs que dans le monde, qui soit au delà de notre intelligence ? Autrement dit : n'existe t il que des particules et des lois, d'une imbécillité absolue, et nous, seule intelligence (l'hypothèse d'autres intelligences vivantes, ailleurs, importe peu) ou existe t il une "intelligence" au delà de notre intelligence ? Et qu'est ce que ça change dans ma façon de vivre et de penser selon que je réponde oui ou que je réponde non ? Sachant que si "cela" existe, cela existe indépendamment de nous, autrement dit : même si l'humanité disparait, même si notre univers disparait, cela existera toujours, cela est, toujours.
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