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Tout ce qui a été posté par Anachel
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L'athéisme doit-il démontrer l'inexistence de Dieu pour être vraiment justifiable?
Anachel a répondu à un(e) sujet de sirielle dans Religion et Culte
Le fameux big bang, comme vous le désignez, est un instant zéro théorique postulé par la cosmologie. La logique sous tendant ce raisonnement étant que si l'univers a une histoire et si l'on "rembobinait" celle-ci depuis maintenant jusqu'à son origine, on tomberait nécessairement sur un supposé instant zéro depuis lequel le temps à commencé à se dérouler. Cependant les équations issues de la relativité générale butent sur un point dans le temps situé 10 puissance moins 43 secondes après le big bang. C'est ce que l'on nomme le mur de Planck et jusqu'à ce jour ce dernier constitue un obstacle infranchissable derrière lequel notre science ne peut voir. La science ne dit pas qu'un big bang a eu lieu, elle le suppose (avec de bonnes raisons ceci dit). Elle dit encore moins ce qui a eu lieu avant. Ce qui ne l'empêche nullement de spéculer ou de suivre certaines pistes. Si l'esprit renâcle à penser que l'existence ait pu surgir du néant, la "solution" de Dieu ne fait que repousser le problème d'un cran. Affirmer que Dieu serait la cause première, une cause sans cause, c'est lui accorder un passe droit que l'on dénie indûment à l'univers. Mais on ne peut logiquement écarter la possibilité que l'univers ait pu surgir du néant au motif qu'on n'ait jamais pu observer une telle chose sans écarter la possibilité de l'existence de Dieu....pour le même motif. Ce serait faire deux poids deux mesures. La science postule la possibilité de l'existence d'un univers cyclique où le temps, une fois arrivé à son terme, recommencerait. On peut également citer la théorie de l'Univers-bloc inspirée des travaux d'Einstein, qui voit le temps comme un bloc entier, figé et immuable où tous les événements présents, passés et futurs existent de la même façon. -
Le drag est une activité qui, jouant sur des codes, vise au-delà de l'esthétisme immédiat et requiert un certain degré de conscience sociale ainsi que l'intégration de normes sexuelles et genrées pour être pleinement appréciée. Et si certains l'envisagent comme purement ludique, beaucoup y voient une forme d'expression politique ou sociétale parfois même militante et revendicative. Qu'on l'apprécie ou non relève essentiellement du goût personnel. Pour être tout à fait franc avec le lecteur ce n'est pas quelque chose que j'apprécie personnellement mais je ne fais cependant pas partie de ceux qui veulent ériger leurs indifférences et leurs dégoûts en interdictions généralisées. Je peux comprendre l'émotion que certains ici manifestent car ce genre de spectacles tend à normaliser des comportements qu'un certain ordre moral et sexuel réprouve. Qu'il soit motivé par une vision traditionnelle de la société, la prescription d'une autorité religieuse ou la peur du changement qu'induit toute modification de paradigme, ce puritanisme qui ne dit pas son nom s'enlise dans une argumentation indigente en formulant des reproches immérités à cette activité ou à ceux qui la soutiennent. D'un autre côté on ne peut que constater la même indélicatesse de la part de certains de ses défenseurs. On est soit transphobe soit promoteur de la déliquescence morale d'une société à l'agonie. Et ces différents spécimens d'une espèce en voie d'embrasement sont unis par un dénuement argumentatif identique et une même détestation de l'autre qui les rend frères de haine. Et pourtant ce que cet hermétisme à la nuance et à la contradiction traduit c'est un manque de tolérance qui, ironiquement, se trouve au centre de ce débat. Mais aujourd'hui la tolérance n'est plus à la mode, elle n'est plus suffisante. La tolérance est désormais suspecte de complicité, coupable de compromission. Il faut dorénavant pleinement accepter l'autre tel qu'il est, sans émettre la moindre critique, ou bien le dénoncer publiquement et ostensiblement en ne lui épargnant aucune avanie. Je n'aime pas les drag queens mais je ne les déteste pas non plus et je reconnais leur droit à exercer leur activité. Pour les raisons expliquées en introduction je doute fortement que leur activité puisse être appréciée pleinement par des enfants. De plus, exposer un enfant à un acte sexuellement connoté et/ou politiquement engagé est tout sauf neutre et s'il peut être éventuellement profitable de lui faire connaitre à titre informatif et d'ouverture d'esprit, une exposition trop fréquente peut vite devenir un endoctrinement malsain. C'est à traiter en pleine conscience et au cas par cas, en fonction de l'enfant et du spectacle car tous n'ont pas la même sensibilité ni le même contenu. Dans le cadre d'une école un tel spectacle me semblerait entrer en conflit avec la neutralité idéologique de l'éducation nationale.
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Bonjour @deja-utilise, J'entends les critiques que tu émets à l'encontre de l'éthique minimale, cependant je formulerai deux remarques à ce propos. Tout d'abord concernant l'objection qui voudrait que certains termes restent à définir et que les règles de son éthique peuvent être interprétées selon la sensibilité de chacun je répondrai que ces considérations sont applicables à tout système éthique, voire probablement à toute expression écrite ou orale ou dès que deux subjectivités se rencontrent. Ensuite, pour répondre à ton interrogation sur comment le système d'Ogien pourrait éviter les dérives des autres systèmes je te dirai qu'il n'y a bien entendu pas de méthode infaillible mais l'éthique minimale tend à réduire à rien ses propositions prescriptives et dans le développement de sa pensée, Ruwen Ogien attire également l'attention du lecteur sur l'importance du rapport que l'on entretient avec ses idées et positions morales. J'ai été personnellement assez sensible à son discours car il n'a pas été sans me rappeler mon propre cheminement moral. A propos du sujet auquel je faisais allusion, je parlais de l'adoucissement des mœurs de la société au cours du temps. Si tu connais un livre qui analyse le comment et le pourquoi nous sommes passés de mœurs rudes et qui apparaissent même brutales ou cruelles rétrospectivement à une société plus policée, l'intégration progressive des individus la composant de comportements plus doux et prosociaux, je serais très intéressé. A titre personnel je suis convaincu que cela tient essentiellement au processus de civilisation et à l'amélioration de nos conditions matérielles d'existence mais si le sujet à été traité de façon académique, je serais curieux de confronter mon raisonnement à un travail plus rigoureux et mieux informé. Concernant cette surenchère dans la démonstration de vertu que l'on peut observer aujourd'hui, je suis persuadé que cela a beaucoup à voir avec le développement des réseaux sociaux mais encore une fois cela tient plus de l'intuition et du raisonnement que d'une étude rigoureuse de la question.
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Moi je n'en ai qu'un et il me semblait tellement ordinaire que ce n'est qu'en arrivant sur ce forum que j'ai découvert que c'était une capacité exceptionnelle. Je ne prends pas les interlocuteurs qui ne sont pas d'accord avec moi pour des monstres immoraux. Etonnant, non ?
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Alors d'un point de vue mondial, bien entendu, je ne peux qu'être d'accord. Toutefois ce topic évoque un fait divers qui s'est déroulé en France et qui aborde la question de savoir si l'islam est soluble dans la démocratie, vous comprendrez je pense que de mon point de vue nous parlions des musulmans de France ou de ceux vivant dans des démocraties. Lowy n'ayant jamais précisé qu'il étendait la portée de son affirmation à un point de vue global, pour moi il était implicite que nous en étions restés à parler des musulmans de France ou vivant en démocratie. Mais si je consens aisément à reconnaitre que d'un point de vue mondial les musulmans sont bien les premières victimes des islamistes, je ne vois pas bien en quoi c'est pertinent concernant le sujet qui est l'objet de ce topic.
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Manifestement une belle connerie ! Désolé, il semblerait que ma mémoire me joue des tours ou que mes informations ne soient pas à jour. Merci pour la correction.
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Il est exact qu'on ne retrouve pas dans le reste du monde la diversité confessionnelle de l'orient, du moins pas dans ces proportions. L'Indonésie en est un parfait exemple. Ceci dit toute les religions ont une vocation totalisante. Elles composent avec leurs rivales et l'état quand elles ne peuvent s'imposer mais intègrent (c'est plus volontiers le cas des polythéismes) ou éradiquent les premières et contrôlent ou remplacent ce dernier quand elles le peuvent. Je doute également qu'il soit possible à l'esprit humain de ne pas interpréter un tant soit peu un texte. Toutefois on ne peut écarter simplement du revers de la main la volonté sincère des fondamentalistes de ne pas interpréter leurs textes sacrés ni les efforts qu'ils déploient dans ce sens.
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Il y a peu de religions qui soient aussi politique que l'islam. Et prétendre que le fondamentalisme religieux, qui par ailleurs est politique, serait déconnecté du religieux est....pour le moins étonnant. Je ne nie aucun facteur d'influence, je restreins le périmètre du débat à un de ses aspects qui me semble être soigneusement évité dans le débat public tant il semble être devenu politiquement incorrect d'exprimer certaines idées. Et moi les idées ne me font pas peur. Pas plus que les apprentis censeurs qui ferment le débat en m'agonisant d'injures pour des idées que je n'exprime pas. Il serait déjà un peu plus juste de parler du nazisme en partant du darwinisme social que du darwinisme lui même. Mais le darwinisme social est un darwinisme mal interprété quand l'islamisme est un islam qui n'est pas interprété. Comme je l'ai dis plus haut c'est la définition même du fondamentalisme. Je ne nie absolument pas que la problématique de l'islamisme déborde le cadre du seul islam mais je trouve absolument effarant qu'on ne puisse y voir de lien pourtant évident et un peu plus confirmé chaque fois qu'un crétin d'un seul livre se fait exploser en hurlant "Allahou Akbar". Cependant je vous remercie, vous êtes bien l'un de mes rares contradicteurs qui élève le débat, ne déforme pas mes propos et ne me traite pas de tous les noms.
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Je ne vois pas bien où j'ai simplifié la problématique. Que vous puissiez ne pas être d'accord avec la responsabilité de l'islam dans l'islamisme est une chose mais disqualifier mon propos en le traitant de simplificateur me semble d'assez mauvais augure pour entamer un dialogue respectueux.
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Ne trouvez vous pas quelque peu indécent (et c'est la façon la moins désobligeante que j'ai trouvé de l'exprimer) de dire que les premières victimes des islamistes sont les musulmans quand il existe des victimes bien réelles qui s'appellent Cabu, Charb, Samuel Paty ou leurs proches ? Alors entendons nous bien, je ne nie pas que les musulmans soient affectés à plus d'un titre par les actes des islamistes mais de là à les dire victimes, il y a un pas que la délicatesse m'empêche de franchir. Je n'éprouve aucune haine envers les musulmans, bien que je n'aie que du mépris pour l'islam (comme envers toutes les autres religions par ailleurs). Pour répondre à votre conseil de lecture je vous renvoie au livre de David Vallat, Terreur de jeunesse, qui lui n'est pas un roman mais le récit d'un vrai Djihadiste repenti. Et peut-être seriez vous ébranlé dans vos certitudes en découvrant les raisons qui ont désormais fait de lui un républicain convaincu ou en l'entendant critiquer l'islamisme sans nier que celui-ci à des liens avec l'islam et tout en étant resté musulman lui-même. Peut-être.....à condition bien sûr d'accepter un témoignage qui n'aille pas dans le sens de vos présupposés. Enfin, peut-être est il vrai que je me fourvoie et que je ne sais rien du tout, en attendant je ne suis pas celui de nous deux qui accuse l'autre de haine, de violence et de rejet, ce qui en dit peut être plus sur vous que sur moi.
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Mais précisément, une dérive de quelque chose provient nécessairement de cette chose. La branche provient du tronc. Vous confirmez mon propos. Ce qui caractérise les fondamentalistes c'est justement qu'ils n'interprètent pas le texte. Ils le lisent et l'appliquent de façon littérale. C'est en cela qu'ils se distinguent de tous les autres croyants.
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Bonjour, Faire comme si l'islamisme était totalement déconnecté de l'islam, alors que c'est factuellement sa source, me semble un terrible point de départ. Je sais qu'en cette époque étrange nous devons tous communier en récitant le catéchisme diversitaire au mépris de la réalité mais mal nommer un problème, c'est ajouter à la difficulté de le résoudre. L'islamisme ne surgit pas ex nihilo, il provient souvent d'une interprétation littérale du coran, c'est même la définition du fondamentalisme. Personne ne conteste que la plupart des musulmans de ce pays sont paisibles et respectueux, en tout cas pas moi. Cependant il devient difficile de nier que les manifestations d'intolérance et les revendications excessives issues de cette religion particulière constituent une singularité remarquable et croissante dans ce pays, et même en Europe de façon plus générale.
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Bien entendu aucun système n'est parfait et je ne m'attend pas à ce que toutes incivilités, attaques ou menaces cessent si l'on met en place les propositions que je préconise. Cela représenterait un travail colossal et de longue haleine, il faudrait probablement quelques décennies avant qu'il ne porte ses fruits mais je doute que la situation soit irréversible. A moins que vous ayez des arguments soutenant cette thèse.
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La fermeté est sans aucun doute nécessaire, mais seule elle serait encore insuffisante. Il faut probablement la coupler avec un véritable programme d'intégration passant par une réaffirmation des valeurs nationales et un enseignement de l'esprit critique dans l'éducation nationale ainsi qu'une lutte contre le communautarisme et un cadre de réglementation plus contraignant concernant la formation des imams.
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Je pense que des solutions existent mais elles ne dépendent pas d'associations, il faut l'intervention des pouvoirs publics. Votre scepticisme quant à l'existence de ces solutions est parfaitement légitime et mériterait d'être discuté. Cependant lorsque vous suggérez à votre interlocuteur qu'il n'est qu'un imbécile infatué de lui-même, c'est que vous ne souhaitez pas vraiment le convaincre ou examiner loyalement ses arguments. Personne n'a jamais convaincu quelqu'un en l'insultant ou en le méprisant ouvertement et je sais que vous êtes trop intelligent pour l'ignorer. L'inévitable conclusion est donc qu'il est inutile de converser avec vous tant que vous aurez une si mauvaise image de moi que vous ne pourrez vous empêcher de me la jeter au visage dès que l'occasion vous en sera donnée. Prenez des leçons de politesse, apprenez à prendre du recul avec vos émotions et évitez d'associer mépris et désaccord puis revenez me voir, vous serez bien accueilli.
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Le spectacle Audrey, le carnet d'abîmes d'une convertie programmé au théâtre de Roanne ce mardi 14 mai a été annulé. La raison ? Le metteur en scène Hakim Djaziri et plusieurs de ses collaborateurs ont reçu des menaces de mort. Un spectacle au théâtre de Roanne annulé pour des menaces proférées à l'encontre du metteur en scène - Roanne (42300) (le-pays.fr) Cette pièce de théâtre aborde le thème des religions, de la radicalisation et on y explore les tensions entre foi, identité et fanatisme religieux. L'auteur, Hakim Djaziri, est un artiste connu pour être engagé contre tous les fanatismes mais il s'est vu contraint d'annuler la pièce afin de protéger ses collaborateurs. L'islamisme fait donc encore un pas en avant et s'en prend désormais aux œuvres culturelles qui abordent un questionnement sociétal pourtant fondamental et d'autant plus justifié par sa propre actualité. Alors bien entendu les menaces de morts ne sont "que" des menaces mais qu'aurait-il pu se passer si ce spectacle avait eu lieu ? Cette forme de terrorisme reste cependant inacceptable dans une société démocratique où un artiste devrait pouvoir dénoncer la violence, la bêtise et la haine, quitte à froisser des individus et des idéologies. Et cependant malgré sa gravité dans un pays tel que la France où la culture joue un si grand rôle et est constitutif de son identité, ce fait divers n'a reçu aucun écho national. Les grands médias sont restés muets sur le sujet, tout comme nos dirigeants. Seuls les responsables locaux ont réagi en organisant une marche de protestation. Bien que cette initiative procède sans doute de bonnes intentions, on peut néanmoins s'interroger sur son efficacité. N'eut-il pas mieux valu attirer l'attention nationale sur ce sujet qui réclame autre chose qu'une réaction immédiate et sans portée réelle ? N'est-il pas temps d'appeler un chat un chat et de se demander si l'islam est véritablement soluble dans la démocratie ?
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Bonjour @deja-utilise, Tout d'abord je te présente mes plus plates excuses pour ce délai de réponse. Il s'explique (et non s'excuse) par deux raisons. J'ai été accaparé par des réponses à des fâcheux, des contradicteurs indélicats qui ont monopolisé mon attention en malmenant mon équanimité. Pas au point d'en perdre ma courtoisie mais suffisamment pour que j'éprouve le besoin impérieux de réfuter leurs argumentaires se résumant souvent à une position morale peu charitable. La seconde est le manque de substance. En effet tes lumières et tes réflexions dans le domaine de la morale semblent éclipser les miennes et je crains de ne pouvoir t'apporter de réponse à la hauteur de tes attentes. Concernant Ruwen Ogien les quatre principes que tu as cités ne sont pas ceux qui fondent son éthique minimale mais plutôt des principes de base à partir desquels il va concevoir des outils d'analyse du raisonnement moral. Les principes de l'éthique minimale ont évolué au cours de la bibliographie de l'auteur à travers des reformulations et un développement continu de sa pensée. Voici la forme qu'ils prennent la dernière fois qu'il les a présentés: -L'égale considération de chacun -L'indifférence morale du rapport à soi-même -La non nuisance à autrui Ce que Ruwen Ogien appelle « éthique minimale » est une éthique qui exclut les devoirs moraux envers soi-même ainsi que les devoirs positifs paternalistes à l’égard des autres. Elle tend à se réduire au seul principe de ne pas nuire aux autres. En conformité avec cette conception générale de l'éthique, il soutient la liberté de faire ce qu’on veut de sa propre vie du moment qu’on ne nuit pas aux autres, ce qui implique la décriminalisation de la consommation de stupéfiants, de toutes les formes de relations sexuelles entre adultes consentants, et de l’aide active à mourir pour ceux qui en font la demande. Pour ce qui est des vidéos d'homo fabulus, cela fait quelques années que je les ai vues et j'en garde un souvenir assez flou. Je me souviens les avoir appréciées à l'époque mais les détails m'échappent et si tu émets ces critiques à leur égard, je veux bien croire qu'elles les méritent. Garde cependant à l'esprit que l'auteur est un vulgarisateur qui a dû condenser beaucoup d'informations et que certains raccourcis ou simplifications ont pu donner l'impression qu'il dénigre ou ignore les contributions de certains domaines de recherche spécifiques. Je garde un souvenir tout aussi vague de son livre que j'ai lu il y a deux ans mais je me rappelle cependant deux choses assez clairement. Que je l'ai apprécié et qu'il mettait l'accent sur la pluridisciplinarité nécessaire à l'avancement de ces recherches. De mon côté je suis parfaitement conscient que la liberté de ton utilisée dans ses vidéos peut aussi correspondre à une plus grande franchise dans la traduction de ses opinions réelles tandis que le côté plus académique de son livre l'aurait invité à faire preuve de plus de retenue. Il m'est impossible de trancher sur ces questions en l'état actuel des choses, mais j'ai pris bonne note de tes critiques à son égard (et à celui de son travail), aussi je vais revoir ses vidéos et relire son livre dans un même élan afin de me rafraichir la mémoire, de les comparer et d'en juger à l'aune de tes précisions et commentaires. Je suis désolé si ce conseil de visionnage a déçu tes attentes, que ce soit en termes de rigueur ou de son caractère informatif. Je n'avais pas remarqué la légèreté de l'auteur à mon premier visionnage, peut-être par manque d'attention ou de connaissances préalables, et, ne connaissant pas ton érudition sur le sujet, je ne me doutais pas que tu n'aurais rien à apprendre de ces vidéos. Je me permets de revenir sur la flèche historique de la morale que tu évoques plus haut et qui décrit une forme d'adoucissement des mœurs au fil du temps. C'est un sujet qui me questionne depuis quelques années et j'avais le sentiment que ce phénomène est intimement lié à l'amélioration de nos conditions matérielles ainsi qu'au processus de civilisation. J'ai récemment découvert que ce sujet semble avoir été traité par Norbert Elias et j'ai un de ses livres dans ma PAL, La civilisation des mœurs, que j'espère pouvoir commencer bientôt. Pour avoir lu des commentaires de son œuvre, je pense que ses travaux tendent à confirmer mon intuition (tout en allant bien entendu beaucoup plus loin que moi dans son analyse). Mais tout comme la technologie progresse de plus en plus vite, j'ai l'impression que depuis quelques années il y a une forme d'emballement moral, ou au moins de démonstration de vertu, ce qui n'est pas exactement la même chose. Quoiqu'il en soit si de ton côté tu connais des livres traitant de ces questions je serais intéressé, de même si tu as des réflexions personnelles sur ce sujet. Bien à toi, Anachel.
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Que le genre soit uniquement une construction culturelle est plus que discutable. Tout d'abord genre et sexe étaient 2 termes parfaitement interchangeables encore jusqu'aux années 80/90. Il ne suffit pas que des hurluberlus diplômés clament que le genre est uniquement construit pour que la magie performative opère. Encore faut il le prouver. Or en terme de preuves que ce soit les études menées en neurosciences, en psychologie ou les expériences sociales menées en Norvège, tout semble indiquer que les comportements sexués ont bien une origine partiellement biologique. Le simple constat que ceux-ci soient plus ou moins immuables devrait nous en persuader tant il est vrai que la stabilité d'un trait à travers le temps, l'espace et les cultures est, en anthropologie, la signature d'une caractéristique innée. Je ne nie pas que le genre soit partiellement construit tant c'est une évidence que les attentes normatives d'un groupe social influencent les comportements de ceux qui en font partie mais changer la définition d'un mot pour l'infuser de celle d'un concept créé ex nihilo puis ensuite ignorer superbement les preuves contradictoires n'est rien moins que du terrorisme intellectuel.
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Le problème n'est pas de croire en la science, le problème est d'y croire comme à une religion. Il y a dans la science une forme de délégation du savoir. Nous n'avons pas tous le temps, l'intérêt ou les capacités intellectuelles pour maitriser un domaine d'étude et même le plus brillant des physiciens aura recours à un biologiste ou un ingénieur pour un problème relatif à leur champ d'expertise. En science nous déléguons donc la responsabilité du savoir à des individus hautement spécialisés. Cependant cette délégation implique un certain degré de confiance. Nous devons croire que les experts sont compétents et qu'ils agissent de manière éthique. Foi et confiance trouvent leur origine dans le vocable latin "fides". On peut donc légitimement faire un parallèle dans le rapport qui nous lie à la croyance à la science et la religion. Cependant la pertinence de ce rapprochement trouve vite ses limites en ce que nous avons des raisons objectives de croire à la science. Non seulement elle se base sur des données empiriques, des expériences reproductibles et des preuves vérifiables qui peuvent excéder l'intérêt et les compétences de l'homme du commun mais ce dernier peut constater son efficacité mille fois par jour en observant simplement son environnement qui en est un produit indirect. Nos téléphones, nos voitures, nos lunettes, nos ordinateurs, l'eau courante et le chauffage sont autant de preuves immédiates et quotidiennes que ses étranges équations ne sont pas déconnectées de la réalité. La foi qui anime les croyants touche leurs émotions et n'appelle que des preuves subjectives. Donc de la même manière que la connaissance est une croyance mais une croyance ayant un statut particulier (une croyance vraie et justifiée), croire à la science et croire à la religion sont deux choses différentes, bien que désignées par le même vocable.
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Reconnaitre des conséquences néfastes à un phénomène ayant par ailleurs des effets positifs n'est en rien une négation de ces derniers. C'est faire un constat global en prenant de la hauteur. La réalité accepte des nuances auxquelles nos esprits consentent parfois difficilement. Vous déplorez donc que Besson et Abittan puissent encore travailler ou avoir une vie publique, lors même qu'ils ont bénéficié d'un non-lieu ? Autant alors se passer d'un procès et condamner directement toute personne accusée de viol. Croyez vous réellement que ces dénonciations publiques soient sans conséquences ? Que ces hommes travaillent ou vivent comme ils en avaient l'habitude ? Que la multitude ne partage pas à leur égard le même mépris que vous affichez quand bien même ils n'ont pas été déclarés coupables ? Il y a peu de stigmates sociaux qui soient désormais plus difficiles à porter que celui de violeur, ce qui par ailleurs est parfaitement justifié, mais l'associer à un individu avant qu'un procès réel ne l'ait reconnu coupable au risque de jeter l'anathème sur un innocent me semble parfaitement détestable. Assimiler le respect de la présomption d'innocence et le souci des méthodes utilisées pour défendre une cause à un refus d'écouter les femmes quant aux violences subies est un amalgame courant, bien que parfaitement infondé. Toute attitude ne partageant pas cette radicalité aveugle à la nuance est désormais interprétée comme complice. Savez vous qu'il y a des femmes qui partagent publiquement mes préoccupations ? Leur attribuez vous également des motivations malveillantes ? Les supposez vous mêmement insensibles à la parole des autres femmes ou pensez vous qu'il soit éventuellement possible qu'une personne ne partageant pas vos vues ne soit pas un monstre d'indifférence mais quelqu'un d'aussi bien intentionné que vous exprimant simplement un désaccord sur des méthodes qu'il trouve contestables ?
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#Metoo: une loi intégrale sur les violences sexuelles réclamée par 100 personnalités avant le Festival de Cannes
Anachel a répondu à un(e) sujet de metal guru dans Société
Quoi, à l'injustice dans le monde ? Eh bien c'est très simple: - Soit il faut mettre un terme à l'humanité par un arrêt de la reproduction, un grand suicide collectif ou une sorte de solution finale format XXL. - Soit grandir un peu et accepter que la réalité s'impose à nous, pas le contraire. Ce qui implique malheureusement de reconnaitre que certains crimes ne peuvent pas être élucidés. Cela ne doit bien entendu pas nous empêcher d'essayer mais en aucun cas la présomption de culpabilité ne doit s'imposer. On ne répare pas une injustice en en commettant une autre. Je crois que c'est malheureusement en train de devenir une norme que de suspecter un contradicteur d'entretenir des idées qu'il n'exprime pas, voire qu'il se défend d'entretenir, sous la seule raison de ne pas hurler avec la meute. Et en l'espèce notre cher Axo est coutumier du fait. -
Je vous encourage à lire Le sexe polémique, de Laura Kipnis. Vous y trouverez un aperçu de la paranoïa sexuelle qui se répand sur les campus des Etats-Unis et qui gagne également d'autres secteurs. Vous y constaterez aussi la nette dégradation des rapports hommes/femmes qui se propage lentement dans le monde de l'entreprise. Avoir libéré la parole des victimes (et je ne parle pas que des femmes ou des violences sexuelles) est certainement une bonne chose. Mais à l'instar de l'agriculture ayant propagé de nouveaux germes et causé des millions de morts ou de l'industrialisation qui pollue notre environnement, chaque bonne chose recèle des effets pervers inattendus. La conjonction de celle-ci avec le développement des réseaux sociaux a engendré les procès en ligne privés des droits de la défense ainsi que le droit de prononcer une mort sociale que même un démenti des faits ne lèvera pas. Je n'ai personnellement aucun intérêt à défendre mes idées. Je vis quasiment en ermite et les seules femmes qui m'adressent la parole sont les caissières du supermarché. Tout ce que je récolte à faire connaitre mon opinion c'est du mépris et des injures tandis que je m'efforce de rester courtois face à cette boue. Ma génération n'était guère plus sage que celle d'aujourd'hui mais nous ne disposions pas des réseaux sociaux. Et comme manier une scie ou une tronçonneuse n'est pas inconséquent, l'utilisation d'un outil permettant de faire connaitre sa parole instantanément à des millions de personnes requiert plus de prudence que simplement s'adresser à quelques amis. Non seulement ce n'est pas le cas mais c'est plutôt l'inverse qui se produit et chacun parle avec une légèreté confondante, propageant des fake news au titre racoleur sans aucune vérification, partageant des rumeurs ou des commentaires malveillants sur une de leur connaissance et participant ainsi au harcèlement que cette dernière subit ou agonisant d'injures les plus haineuses quiconque n'est simplement pas d'accord avec ses idées.
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Pas spécifiquement mais dans la mesure où l'accroissement des tensions hommes/femmes pourraient nuire à la condition de ces dernières, j'estime qu'il vaut mieux chercher à promouvoir leur apaisement que leur exacerbation. Encore une fois je ne cherche pas à remettre en question la possibilité de tous ceux qui sont victimes de discrimination de pouvoir s'exprimer, ce que je cherche à combattre ce sont les dérives et les excès de ce mouvement qui risquent d'aggraver la situation de ceux qu'il cherche à aider. Et aussi, je ne le cache pas, à combattre l'idéalisation de la position victimaire dont aujourd'hui beaucoup de fausses victimes usent et abusent Ce statut accorde désormais une forme d'intouchabilité indue, comme si on ne pouvait pas feindre ou comme si on ne pouvait pas à la fois être une victime et un bourreau. Je n'ai rien contre les vraies victimes, au contraire. J'enrage de voir comme il est devenu facile de capter l'attention et les ressources nécessaires pour les aider en se proclamant soi même martyr prioritaire. Et malheur à qui ose remettre en cause ce catéchisme moralisateur drapé derrière un bouclier de vertu d'apparat. Aujourd'hui les injures, comme la pensée, volent bas.
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Guillaume Meurice suspendu de l’antenne de France Inter
Anachel a répondu à un(e) sujet de Kyoshiro02 dans France
Sans doute, oui. Et c'est bien pour cela que je ne cesse de répéter qu'ils commettent des exactions. Cependant pourquoi ne voir la souffrance et la responsabilité uniquement que d'un côté ? Personnellement je déplore les victimes de chaque camp et ce n'est pas parce qu'il y en a plus du côté palestinien que la responsabilité est exclusivement israélienne. Les victimes palestiniennes sont aussi le fait des décisions passées de leurs propres représentants et de leur entêtement. La souffrance n'est pas une donnée comptable qui se mesure en chiffres et en statistiques. La douleur du peuple palestinien doit elle faire oublier celle des 21 enfants qui se sont retrouvé orphelins suite à l'attaque du Hamas le 7 Octobre 2023 ? Doit-on pour autant se désintéresser des 7500 blessés et 1200 morts provoqués par cette même attaque ? Personnellement je pense que non, j'estime que la souffrance n'a pas de nationalité et la douleur de l'un ne me fait pas négliger celle de l'autre. Mais ce que je ne fait pas non plus c'est laisser toute cette douleur obscurcir mon jugement et je n'accorde pas nécessairement mon soutien à qui endure le plus ni n'en rejette la responsabilité univoque sur qui l'a directement causée. J'examine les faits, j'essaie d'avoir une vue d'ensemble plutôt que de laisser le pathos brouiller mon jugement sans cependant que cela nuise à ma capacité de compatir. Ne pas reconnaitre l'effroyable complexité de ce conflit, l'étroite marge de manœuvre des dirigeants de chaque camp, l'importance d'en connaitre l'histoire ou ses répercutions sur la politique internationale me semble tout aussi aberrant que vouloir le réduire à une simple équation de responsabilité. Cette approche ne peut mener qu'à un jugement moral simpliste qui entrave notre capacité à évaluer la situation sereinement. -
Guillaume Meurice suspendu de l’antenne de France Inter
Anachel a répondu à un(e) sujet de Kyoshiro02 dans France
Je doute également que l'état hébreux fasse le choix imprudent d'exterminer tous les palestiniens au risque de faire entrer en guerre contre lui tous les pays arabo-musulmans du Proche-Orient. Cependant je crois me rappeler que si la situation s'est embourbée à ce point, c'est plus le fait le fait de l'obstination des palestiniens que des israéliens. Des propositions de partage du territoire ont été faites en 1947, en 93, 95, 98, 2000 et 2008 et elles ont toutes été refusées par les représentants des palestiniens. Lors du sommet de Camp David en 2000, le premier ministre israélien Ehud Barak a proposé un plan de paix qui aurait permis la création d'un état palestinien sur environ 92% de la Cisjordanie et 100% de la bande de Gaza. Arafat à dit non. Une paix durable ne saura s'instaurer tant que chacune des parties impliquées ne reconnaitra pas la légitimité des deux peuples à occuper leurs territoires respectifs et à s'accorder sur ces derniers mais je pense néanmoins que les leaders palestiniens devraient s'intéresser un peu plus à la souffrance de leur propre peuple plutôt que continuer à scander obstinément "From the River to the Sea".