satinvelours

Que vous soyez attelé à vouloir construire une autre organisation sociale que celle que le capitalisme a engendré je n’en doute pas. Mais je crains que votre désir créatif soit surtout engendré par le ressentiment contre le capitalisme plutôt que par le désir de créer un autre monde. Malheureusement c’est bien le ressentiment qui inspire trop de révolutionnaires. Et le ressentiment engendre l’horreur. Le ressentiment engendre cette volonté : faisons table rase et reconstruisons un homme nouveau. Cette volonté, apparemment aurorale, engendra Robespierre et Lénine. Et l’horreur suit. Tous les hommes de ressentiment partent de la morale. Vous c’est : attention au retour du fascisme. Vous êtes dans le siècle précédent. Ce n’est pas le fascisme, au sens où vous l’entendez qui menace. C’est autre chose, de plus inquiétant, plus profond encore, dans ses racines, que le fascisme. Les événements mondiaux actuels pourtant devraient nous faire réfléchir. Ce n’est pas Trump, Marine Le Pen ou la cheffe de l’Italie qui menacent, ce sont plutôt les incroyables antagonismes violents qui se déchaînent en Ukraine et en Palestine. Antagonismes dans lesquels s’engouffrent même les petits retraités planqués français qui hurlent contre la Russie ( qui agresse) et soutiennent Israël ( qui agresse aussi). Nous voyons le retour de l’imbécillité vécue comme une jouissance. « Je ne réfléchis plus je jouis en laissant mes haines et frustrations libres de choisir des voies contradictoires » tonne la populace. La question n’est pas : comment se fait il que le fascisme soit, mais comment se fait il que la populace soit ? Et, en vérité, la populace « est » avant même et après même que le fascisme fut. Une masse océanique et informe s’ennuie. Cette masse jouit plus de la perspective de la guerre que de la perspective de la paix.

Aucune réflexion sur les mouvements puissants actuels qui inspirent les peuples, vous êtes affligeante, comme beaucoup d’autres d’ailleurs. Je ne comprends pas cette rage à se vouloir sans intelligence. Au fond ces mouvements puissants que nul ne parvient à saisir sont aussi à l’œuvre en vous. Et vous êtes emportée, avec votre assentiment. Arrêtez de vous vouloir aimée par la populace. Bordel soyez à la hauteur de la ténacité russe.

Je reviens sur cette idée désormais commune, celle qui pose que notre « être » est engendré par le cerveau. Je vais dans ce raisonnement négliger ce fait que le cerveau lui-même est encore une représentation et non un réel qui échapperait au processus de représentation. L’idée commune donc relève d’une application simple du principe de causalité. Nous avons une progression linéaire cerveau - être. En général cette détermination repose sur la génétique (les gènes des cellules, dont les cellules cérébrales), laquelle donc détermine l’être. Pourtant cette détermination stricte est aujourd’hui remise en cause par l’épigénétique qui observe que cette détermination stricte est en fait modulée par la manière dont sont utilisés les gènes, et que cette manière peut changer en fonction de l’environnement dans lequel vit « l’être ». Nous avons donc une action en retour, environnement ( social, climatique, etc) être-cerveau. Nous voyons que cette détermination première cerveau-être est à remettre en cause. Et que le cerveau lui même est une « réalité » en changement, changement non pas seulement induit par une logique interne ( les mutations) mais aussi induit par l’environnement et « l’être ». En plus ces changements sont transmissibles même s’ils restent réversibles.

Mais je reviens quand même sur cette phrase : sans cerveau vous ne seriez pas, et aussi sur cette idée de causalité entre ce que je suis et ce qu’est mon cerveau. Je ne m’attendais pas à ce que ce soit quelqu’un de croyant qui me dise ça ! Donc la croyance est un effet du cerveau tel qu’il est chez certains, de même que la non croyance est un effet du cerveau tel qu’il est chez certains autres. Bon cette attitude est celle du réductionnisme, qui est elle même une attitude de certains scientifiques, probablement la majorité aujourd’hui. Tout est dans les causes, rien dans les effets. L’eau a pour constituants l’hydrogène et l’oxygène, elle n’existerait pas sans ces constituants. Mais l’hydrogène n’existerait pas sans son proton et son électron. Tout est donc dans le proton et l’électron. Mais nous pourrions en dire autant du cerveau. Pour un réductionniste tout est dans l’origine, rien n’est dans les effets. Les effets ne peuvent pas inaugurer du « nouveau ». Je me pose en faux face à cet esprit. Le réductionnisme a des qualités certes, comprendre des mécanismes par exemple, compréhension qui permet de créer par exemple des IA, instrument important de notre devenir, mais il ne peut pas rendre compte seul, du monde tel qu’il est et surtout tel qu’il devient. Nous devons observer le comportement de l’eau pour le découvrir, nous ne pouvons découvrir ce comportement en n’étudiant que l’hydrogène et l’oxygène.

Vous êtes mu par une tentation totalitaire : construire le monde à partir de la seule pensée spéculative.

Mais le cerveau lui même est encore une représentation, un flottement mental.

Vous ne vous chauffez pas à la bouse de vache dans votre grotte ?

En fait les impasses dans lesquelles nous nous trouvons concernant l’élucidation de la conscience proviennent de nos difficultés à construire de nouveaux concepts, Depuis les travaux des neuros le concept de « mental » a considérablement évolué. Nous savons désormais que toutes les traces conscientes de nos sens sont mentales, c’est à dire qu’elles sont immatérielles. Mais nous avons du mal à étendre ce concept à toutes nos manifestations conscientes. Sans doute sommes nous rendus hésitants à cause des anciens concepts, notamment celui d’idéalisme radical, par lequel nous finissions par entendre que nous créions nous mêmes nos mondes mentaux. Nous connaissons la boutade pour contrer Berkeley, il suffit de cogner le mur devant moi pour savoir que le réel existe. Pourtant il apparaît évident qu’il est nécessaire d’étendre ce concept de mental à toutes nos manifestations conscientes. Étant dit que ces manifestations mentales, immatérielles, s’imposent à nous pour une partie alors qu’une autre partie est engendrée par nous-mêmes. Si je donne un coup dans un mur, le mur est d’abord une appréhension mentale, immatérielle, le poing aussi mais la souffrance AUSSI, sauf que cette manifestation mentale s’impose totalement à moi. C’est le monde mental, immatériel qui est d’abord premier, qui est le premier donné, un donné qui est toujours le premier donné dans tout acte de conscience. La difficulté pour moi, d’affirmer définitivement ce fait, provenait de l’idéalisme radical dans lequel j’avais le sentiment de tomber. Mais dès lors que je pose que le mental peut aussi m’être imposé alors j’évite l’idéalisme radical. Si tout est d’abord mental, immatériel, alors je dois traiter autrement le concept de « cérébral ». Tout ce qui est cérébral est d’abord mental. Et cela oblige aussi à redéfinir ce que nous appelons : matière.

Vous vous trompez radicalement. Les fascismes s’alimentent de la frustration des ceux qui ne réalisent pas dans leur vie leurs désirs, leurs aspirations, et qui en plus subissent humiliations sur humiliations. Et ces insatisfactions existent dans n’importe quel système politique actuel. @Gouderien aspire au pouvoir par exemple, il n’est pas seul dans ce cas, mais il n’est qu’un petit comptable provincial, c’est cruel quand même la vie, de mettre dans l’esprit d’un petit comptable une ambition digne de Gengis Khan. Camus ( Albert) a étudié cette distorsion.

L’obsédé par la Russie a parlé, Hugh. Au moins cette obsession illumine sa fin de vie. Poutine est en fait un travailleur social, payé par Orpea à tous les coups. Y’en a marre du capitalisme.

Comme d’habitude vous parlez de ce que vous ne connaissez pas. Allez aux USA et vous comprendrez @uno. Ah ces petits employés des grottes françaises qui parlent de ce qu’ils ne connaissent pas.

Bon faut que je fasse fasse gaffe quand j’attaque les fonctionnaires. Voilà ce que c’est de généraliser. Là je déconne, merci de me rappeler à l’ordre @Beebee. je dirai que @soisigaime se soumettre à l’autorité. N’oublions pas qu’elle est inscrite dans une chaîne logistique où elle prépare des repas dans une collectivité..C’est respectable mais ce n’est pas non plus transcendant.

Elle travaille pour un patron…qui est un patron politique. Elle a une réaction de vos mères. Du temps où les mères étaient assujetties au pouvoir. En plus c’est une fonctionnaire. Donc elle s’écrase. Elle est futée.

Raisonnement exact. @DroitDeRéponsefinit par se mordre la queue à vouloir toujours avoir raison.

Oui vous avez raison. Je suis assez surpris par les déclarations de cette femme, qui est Noire, et dont je pensais qu’elle comprendrait les problèmes des minorités. Je suis d’ailleurs surpris par quantité de Noirs là bas. Vous vous promenez à New York, ville cosmopolite où tout le monde fait gaffe à son alimentation ( donc pas d’obèses, ou peu), vous voyez des Noirs carrément en train de crever dans la rue qui font la manche quasiment en mourant et vous voyez d’autres Noirs manifestement bien intégrés, qui n’en ont rien à foutre, qui passent devant ces Noirs délaissés en ne les regardant même pas. Aucune solidarité ethnique. Ça m’a choqué. Ce pays est vachement violent. Il faut que j’y passe plus de temps et je vais y passer plus de temps. Il y règne là bas une violence étrange, que je comprends mal.

Alors là, souvent vous m’agacez, mais là je vous donne raison. Quand je vais voir mon fils cadet ( il vit dans le Wisconsin) la première chose qui saute aux yeux, pour l’Européen que je suis, c’est l’incroyable densité de personnes obèses. Et ce depuis le plus jeune âge, c’est même hallucinant. Mais l’obésité est acceptée, et ce n’est pas forcément une mauvaise chose sur le plan regard sur l’autre, mais elle n’est absolument pas combattue. Bien sûr que la bouffe est responsable ! N’importe quel Français le voit aussitôt ! Un nombre important d’Americains s’adonnent à une sale bouffe incroyable. C’est hallucinant. Partout c’est viande graisseuse entre deux tranches de pain graisseux, plus boisson genre soda hyper sucré, servie dans des verres en carton immense que vous sirotez toute la journée avec une paille. Vous bouffez ça pendant un mois et même moi je deviens obèse ( alors que je ne prends pas de poids en France). Cette femme est dingue. Elle cherche à déculpabiliser les obèses certes, et ce n’est pas forcément une mauvaise attitude, mais du coup elle déresponsabilise les obèses. Et là c’est une erreur. L’espérance de vie ne cesse de diminuer aux USA, et l’obésité est bien sûr responsable de cela ( plus la consommation de drogue, d’opiacés, etc). Les Américains déconnent en ce moment. Heureusemrnt les Français qui émigrent là bas tentent de leur apprendre à manger « sain ». Mon fils s’y emploie avec sa création d’un produit alimentaire sain qui fait là bas sa percée. La culture française excelle à l’étranger, dommage qu’elle s’éteigne en France même.

À l’heure actuelle il est extrêmement difficile de progresser à partir de ce paradoxe entre le cérébral ( la matière cérébrale) et le mental. Les scientifiques peuvent paraître agaçants mais après tout ils vont jusqu’au bout de leur logique. Et depuis que les physiciens ont pris le relais des neuroscientifiques dans cette affaire, ceux là vont jusqu’au bout de leur « art ». Ils sont capables de faire des descriptifs physico-chimiques qui vont par exemple du signal observable de la faim jusqu’à la capture de la proie sans jamais faire intervenir le mental, ni même la réflexion. La pensée n’a pas besoin d’être « vécue », elle se développe dans l’activité physico-chimique observée, l’émotion n’a pas besoin d’être « vécue » non plus, la souffrance non plus, le plaisir non plus, etc. Toutes ces manifestations faisant leur chemin physico-chimique sans qu’il soit nécessaire, au vu de ce chemin, de faire intervenir dans ce chemin, un quelconque sentiment de vécu. Bien sûr face à cela il y a d’abord une révolte, puis un sentiment d’absurdité. Comment peut-il se faire que le mental, la conscience phénoménale, la seule qui en fait intéresse chacun, ne serve à rien ? Comment se fait-il que seule compte la conscience cérébrale c’est-à-dire ce phénomène physico-chimique décrit par exemple par Dehaene, phénomène identifiable par des ondes par exemple ( les signatures de la conscience) ? Si la conscience phénoménale ne sert à rien comment fait-elle pour exister ? En outre ne pourrait-on pas trouver un moyen radical pour supprimer la souffrance dite phénoménale c’est à dire la souffrance vécue ? Sans passer passer par une altération du cerveau par l’usage de médicaments ? Autre question : suis-je mon cerveau ? Ou ne suis-je pas mon cerveau ? Pour le moment tout le monde est scotché là-dessus et personne n’avance. Et nous pouvons lire : les scientifiques ne parviennent pas à élucider la conscience phénoménale, l’existence du mental en fait, ce mental qui nous donne l’expérience intime du vécu ( comme le vécu mental de la fameuse chauve souris décrit par Thomas Nagel).

C’est effrayant cette masse océanique haineuse. Qui s’en prend aujourd’hui aux Palestiniens, aux Russes, à qui encore, sans que cette masse sache pourquoi elle s’en prend à ces cibles là. Hier les mêmes s’en prenaient aux Juifs, aux Arabes, demain il s’en prendront à d’autres. Ce ne sont pas les cibles qui déterminent leur haine, leur haine est là, elle précède le choix des cibles. Voilà le produit de nos civilisations si invalidantes pour tant de personnes. Et puis surgit ça et là quelques manipulateurs qui tentent de manœuvrer cette masse pour satisfaire leurs intérêts particuliers. Celui là va tenter de manœuvrer la masse contre telle cible, cet autre vers une autre cible. Quelle misère quotidienne quand on sait que cette masse vit tranquillement au chaud dans l’oisiveté d’une vie plate.

Bien sûr les Palestiniens c’est le mal, les Russes c’est le mal, les bêtes sont lâchées, chacun son camp, derrière son ordinateur, bien au chaud. Toutes les frustrations des vies des petits hommes fusent un peu partout. Le spectacle usuel des gens qui s’approchent de leur mort, et qui n’en peuvent plus de devenir progressivement rien. La misère humaine usuelle. Pas un seul ne pense Paix tant ils ne peuvent jouir, ces gens là, que dans la Guerre. Notre civilisation, toutes les civilisations finalement, engendrent leurs torrents de boue.

Les concepts créés par les philosophes de l’esprit, la conscience phénoménale et la conscience d’accès, ne me paraissent pas adéquats. Ils sont intéressants en ce qu’ils distinguent deux façons d’aborder la conscience, deux façons qui conduisent à tenter d’élaborer des concepts nouveaux. Nous voyons bien que la conscience étudiée par les neuroscientifiques n’est pas la conscience telle que nous en parlons, et celle dont nous parlons n’est non seulement pas étudiée par les neuroscientifiques mais ils en nient même l’utilité. Pourtant, et c’est même un paradoxe, ce sont les neuroscientifiques eux mêmes qui ont dévoilé cette existence de cette conscience dont ils parlent sous le qualificatif de « mental » par opposition au « cérébral ». C’est grâce à eux que nous prenons désormais clairement conscience que le son par exemple est un phénomène mental ( immatériel). Jusque là les scientifiques classiques, physiciens, mathématiciens, etc. n’avaient pas pris conscience de cette étrangeté. Seuls les philosophes avaient compris cette étrangeté. Désormais il n’existe pas un seul physicien ( à condition qu’il ne soit pas trop vieux) qui ne traite pas de ce phénomène mental. Pour, en général, tenter de le réduire à rien. Les scientifiques les plus âgés nient l’existence du mental par incapacité conceptuelle à en comprendre l’existence, les scientifiques plus jeunes, capables d’accéder à cette connaissance, nient le mental par réaction de colère : ils n’encaissent pas qu’il puisse exister quelque chose qui se situe ailleurs que dans leur champ de compétence.

D’un autre côté je trouve intéressant de s’immerger dans la masse, dans la populace, manœuvrée par des émotions. Elle avance comme un troupeau de bisons, sans savoir pourquoi elle avance là plutôt qu’ici. Elle se focalise sur les Juifs, puis sur les Arabes puis sur les Russes, inspirée par une pulsion qui les guide sans qu’elle sache qu’elle est guidée. C’est impressionnant cet océan aveugle et bestial. Je comprends la propagande des puissants qui cherche à domestiquer cette puissance bestiale. Quiconque parvient à domestiquer cette masse possède un avantage certain dans la guerre qu’il mène.

Et en plus pour couronner le tout voici qu’un Polonais essentialise le Russe. Tout ça sous le regard attendri des Français. Bon mardi j’étais au cimetière russe de Sainte Geneviève les Bois, à inspecter les tombes de mes ancêtres ( russes et ukrainiens). Une américaine va faire un reportage. Bon je suis là dans la réalité. Pendant ce temps sur le forum tous ceux qui se font chier se paluchent sur les cadavres de mes ancêtres. Alors bon je suis justifié dans mon mépris, mon mépris de gens qui utilisent ce conflit pour charrier le purin de leurs âmes, et qui demain se focaliseront sur un autre conflit, toujours pour charrier leur purin, mon mépris est légitime. Après tout le fait qu’ils s’emmerdent dans leur vie ne justifie pas qu’ils s’amusent à danser sur les morts russes et ukrainiens. Leur spleen de petits bourgeois oisifs est à dégueuler.

Zelinski suit son objectif. Je le comprends. Cette rivalité entre Ukrainiens et Russes est vieille de mille ans. Mes origines maternelles se divisent entre origines ukrainiennes et origines russes, bon c’est compliqué. Si je me marre et si je tourne en dérision tous ces connards de français c’est qu’ils ne savent rien de cette histoire. Pour moi tous ces français sont des supers cons. Ils utilisent ce conflit pour laisser libre cours à leurs tensions racistes qui leur tord les tripes. Ils ne peuvent plus s’en prendre aux juifs, ni même aux arabes, alors ils s’en prennent aux Russes. Mais dans la réalité de leurs sentiments ces merdes se foutent aussi bien des Russes que des Ukrainiens. La populace ne mérite que le mépris. Hier les Juifs, aujourd’hui les Russes, demain qui ?

La grenouille semble réfléchir, c’est intéressant.