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Marioons

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Billets posté(e)s par Marioons

  1. Marioons
    Ne court-on pas tous d’une façon ou d’une autre après l’immortalité ?
    Par la possession : l’argent illimité nous donne l’illusion de tout pouvoir posséder donc de tout pouvoir contrôler, avec pour fantasme sous-jacent de contrôler le temps donc notre propre mort.
    Le pouvoir, sans parler d’argent, est aussi une forme de contrôle sur les autres, les choses, qui rassure, évite de voir que le temps file. Tels des cailloux au creux de nos mains nous empêchant de voir l'eau filer entre nos doigts crispés.
    Le fait de vouloir transmettre à tout prix, ces profs qui ne peuvent plus s’arrêter de parler, tant et si bien qu’ils ne savent plus écouter, eux aussi tentent désespérément de remplir un vase de terreau qui, ils l’espèrent, fera pousser de nouvelles fleurs après leur mort, comme pour survivre à travers leurs idées.
    Le plaisir, n’est-il pas aussi une forme d’expansion de la vie, non dans le temps, mais dans l’espace, via l’intensité de la sensation, le renforcement du sentiment d’être vivant ? Certains courent après les plaisirs, les collectionnent, comme pour se souvenir, comme pour revivre encore et toujours ce sentiment d’éternité, d’absolu, de complétude de l'instant.
    Même l'ascète, semblant à l'inverse renoncer à tout, cultive en fait le sublime, l'art du devoir et de l'abnégation, comme pour en faire un bouquet qu'il pourra brandir face au regard intransigeant de la grande faucheuse.
    Ces gens qui veulent redonner le sourire aux autres, ces clowns qui vont dans les hôpitaux faire rire les enfants, ces poètes, ces musiciens qui redonnent de l’espoir, eux aussi espèrent faire germer cette petite graine qui transmettra et fera croitre la vie au-delà et après eux.
    La vie est une maladie sexuellement transmissible, mais pas que. Elle se transmet d’une infinité de façons, toutes les fois où il y a de la beauté, de la passion, et c’est comme si vivre et perpétuer la vie était une seule et même chose. On ne peut être pleinement vivant sans contaminer les autres de cette envie de vivre, cette rage même parfois. C’est plus fort que soi.
    Et quand on s’endort, quand on laisse tomber, elle nous rappelle toujours à l’ordre, elle trouve toujours le moyen de se faire entendre, quitte à en passer par de la souffrance ou de la violence (malchance, maladies, drames). Et même, parfois, paradoxalement, par la mort : comme dans « Le cercle des poètes disparus », cet enfant incompris par son père qui préfèrera se donner la mort plutôt que de tuer son rêve de devenir comédien.
    La vie fait tout pour nous réveiller, nous faire rêver-éveillé, nous pousser à faire vivre et grandir le rêve. S’éveiller, aider les autres à s’éveiller, n’est-ce pas se rappeler et leur rappeler sans cesse et par tous les moyens imaginables que la vie est passion, beauté, folie ? Que c’est un crime que de ne pas tuer l’ennui ? Que c’est une folie que de vivre sagement ? Que ne pas jouir, c’est mourir un peu ?
    Le symbole de la vie, c’est le souffle. "Rendre son dernier souffle". Le souffle, c’est ce qui maintient en vie, mais c’est aussi le vent : ce qui transmet, ce qui dissémine les graines. La vie a pour essence même la transmission. Pas de vie sans mouvement. La vie ne peut que s’étendre, se propager, se partager. L’univers est en expansion parait-il…
    La vie, c’est le souffle du rêveur qui tente de prolonger et d’étendre son rêve à l’infini. "The show must go on"... !
  2. Marioons
    Amour-raison, je roule en quatrelle. Calme, tranquillité, sécurité, peu de sensations fortes. Souvent l'impression frustrante de me brider, mais si accident il y a, au moins, il se sent à peine, ne touche que la carapace d'orgueil, et l'on est vite remis sur pieds...
    Amour-passion, je roule en Ferrari. Sensations grisantes, coeur en extase. Mais le choc, quand il n'est pas mortel, laisse souvent de profondes séquelles...
    Dois-je renoncer à la passion ? Au lien fusionnel et magique avec l'Autre ?
    Puis-je aimer passionnément sans me perdre moi-même, faire fausse route, voire me fracasser ?
    N'y a-t-il vraiment que deux options ? Noir / Blanc ?
    Peut-être pas. Peut-être puis-je espérer, au fil des expériences et des remises en question, apprendre à conduire cette Ferrari. Et, en cultivant avant tout mon bien-être et mon autonomie personnelle, en restant vigilante à ne pas tomber dans la dépendance à l'autre, tout en adorant les moments de partage, me construire une rambarde de sécurité à la fois flexible et solide...
    Oui, je veux réconcilier les opposés. Vivre le calme grisant, la passion sereine, qui me fera avancer, "seule-ensemble", vers les plus beaux horizons. Ma passion pour la Vie, ma passion pour Toi, sont alors indissociables et se nourrissent l'une l'autre.
  3. Marioons
    Se recentrer, serait-ce se souvenir qu'on peut être un phare dans l'obscurité pour soi et pour les autres, et qu'être pleinement nous-même suffit ?
    Dans l'absolu, rien n'est nécessaire, pas besoin d'avoir un statut précis, un habitat précis, un partenaire précis pour être qui l'on est et avoir un impact positif sur le monde. L'habit ne fait pas le moine, la surface ne fait pas la profondeur.

    La seule responsabilité juste que nous aurions à prendre serait celle d'assumer et de vivre pleinement qui l'on est au fond de nous. Et ce type de prise de responsabilité ne peut se vivre que dans la joie et l'enthousiasme. Elle est naturelle et n'a pas besoin d'être forcée, dès lors qu'on cesse de l'étouffer et qu'on la laisse s'exprimer.
    Les autres responsabilités, si elles ne prennent pas racines dans ce terreau fertile de notre être profond, de nos valeurs profondes conscientisées, si elles sont vécues comme des efforts pénibles mais nobles ou des sacrifices nécessaires, ne sont que fardeaux injustes et épuisants. De fausses obligations, que l'on s'impose et que l'on impose aux autres, par la force déconnectée de l'intuition, à contre-courant de la Vie. 
     
  4. Marioons
    Projeté dans le monde, sous le choc, tu n'y comprends pas grand chose. Il faut bien te l'avouer, sous ton apparente solidité, sous ton masque de fierté, un espace immense en toi attend encore d'être comblé. 
    Si le nouveau-né crie à pleins poumons, l'adulte que tu crois être étouffe son cri à l'intérieur, mais il n'a pas pour autant cessé de crier. Sa peur, sa rage, son incompréhension. Au fond, tu te sens sans défenses, tu te débats, tu résistes, tu tentes de tout contrôler. Tu cours en tous sens, ou tu t'empresses de te figer sur des rails étriqués.
    Mais un jour, las de lutter, un jour tu te laisses porter.
    Tu te calmes, tu observes, tu ouvres tes sens. Tu entres dans la danse. 
    Alors tout s'assemble, s'embrasse et prend sens. La magie de l'existence te prend aux tripes. Te frappe en plein cœur. Te saute aux yeux.
    Et si tu poses tes armes, si tu sais faire confiance, alors avant même que tu ne le réalises, un souffle nouveau t'emporte. Un souffle exigeant et puissant comme une vague, mais aussi doux et caressant qu'une plume, si tu ne t'y opposes pas. 
    La suite, tu le sais, est au-delà des mots.
     
     

  5. Marioons
    Voir en face quelqu'un qui fonctionne comme nous ou nous comprend, c'est comme un miroir qui valide la justesse, l'existence de notre état de conscience, de notre état d'être, comme étant conforme, compris dans le cadre des lois de la Nature.
    Alors on est souvent tellement soulagé en profondeur que l'on est attiré par cet autre, on a envie d'épouser ce reflet de soi, mais c'est en parallèle notre propre énergie que l'on cherche  à épouser, tellement on est reconnaissant et rassuré qu'elle ait été reconnue et validée. 
     
    Être attiré par quelqu'un de moins évolué (donc globalement moins dans l'amour, la joie, la vérité, la conscience) que soi montre un besoin de reconnaissance malsain, biaisé, dirigé par l'ego, menant à la régression plutôt qu'à l'évolution, car cette personne ne peut valider qu'une partie restreinte de nous et encore, en la distordant (cas extrême : pervers narcissique).
    Être attiré par quelqu'un de plus évolué (donc globalement plus dans l'amour, la joie, la vérité, la conscience) que soi, en étant conscient de cet écart et sans en souffrir est au contraire la marque d'une profonde envie d'évolution, au-delà de l'ego. Car l'admiration sincère, assumée, vécue pleinement et sans se dénigrer soi-même  précède l'évolution vers l'état d'être admiré. Elle est comme un catalyseur qui nous rapproche de notre idéal. Elle se rapproche du regard émerveillé d'un enfant, qui ne pense ni à posséder ce qu'il voit, ni à se culpabiliser en croyant ne pas être à la hauteur. Juste jouer avec la sensation d'émerveillement que lui procure cette conscience innée de faire partie d'un tout parfait avec lequel il peut interagir de mille façons et sans complexes. Qu'a-t-on à perdre en se reconnectant à cet enfant en nous, à notre intuition, notre légèreté, notre humour, notre vision globale et confiante des choses ? 
     
    Tout ceci n'est qu'un ensemble d'hypothèses sorties spontanément, peut-être certaines feront elles écho en vous, peut-être pas. Dans tous les cas, j'aurai pris plaisir à les laisser s'écrire et à les partager
  6. Marioons
    Nuit blanche, jeûne du sommeil
    Silence, nature et solitude, jeûne des sens
    Méditation, jeûne de la pensée
    Rire, jeûne du sérieux sclérosant
    Et surtout, laisser-aller, lâcher-prise et confiance, jeûne du contrôle rigidifiant... 
    Autant de portes ouvertes pour retrouver en soi ce paradis oublié, qui te murmure peut-être une mélodie qui sonne comme un : "T''inquiète paupiette, tu te souviens ? Tout est parfait à chaque instant, pour te permette de vivre ce que tu veux vivre au fond de toi. Et cerise sur le gâteau, c'est gagné d'avance. Et chantilly sur la cerise, tout le monde gagne."
     
  7. Marioons
    Nous sommes le jouet de forces qui nous dépassent très largement. 
    L'individu est une sorte de scène, un point dans l'espace et le temps où ces forces s'affrontent, le plus souvent sans que l'on ai véritablement prise dessus. Nous essayons d'intervenir et de les contrôler par notre seule volonté, mais la puissance des énergies et notre ignorance d'elles sont telles que nous sommes vite désarmés. Ou bien le coup part dans une direction et avec une violence relativement imprévues.
    Prendre conscience que l'on s'inscrit dans une bataille, une danse dans le meilleur des cas, qui prend source et agit bien au-delà de l'infime part consciente que nous avons des choses, c'est déjà accepter d'avoir un pouvoir limité et des attentes plus saines. Quitter l'illusion de toute puissance de notre volonté et d'omniscience des enjeux en cours. Accepter d'explorer la partie Yin, féminine, inconsciente de notre personnalité, celle qui nous mènera vers notre être, mais aussi, inévitablement, vers plus grand que nous (l' « l'inconscient collectif » dont parle Jung par exemple).
    Nous comprenons alors peu à peu comment jongler entre volonté et lâcher-prise de façon plus juste, plus fructueuse. Nous acceptons l'esclave en nous, pour découvrir le maître en nous.
  8. Marioons
    La pression sociale et l'impact du regard des autres ont au moins ce mérite de nous permettre d'aller au bout de notre "pêché" d'orgueil, pour mieux le balancer aux oubliettes une fois l'absurdité de nos existences devenue d'une évidence criante.
  9. Marioons
    "Mais où est donc passée cette fichue seconde ?"
    La pauvre montre retardataire, n'y tenant plus, saute du poignet de son propriétaire, un jeune cadre dynamique trop occupé à préparer sa prochaine réunion pour s'en apercevoir. "Chting!", elle fait sauter deux de ses ressorts inutiles (et oui, il y en a, toute cette complexité du mécanisme, c'est du superflu inventé par les montres pour nous impressionner...) et se déplace dès lors en rebondissant.
    - "N'auriez-vous pas trouvé une seconde perdue ?" demande-t-elle, soucieuse, à chaque passant qu'elle croise dans la rue.
    La plupart ne s'arrêtent même pas, trop occupés à courir contre leur propre montre. D'autres lui répondent à la va vite, ralentissant à peine leurs précieux pas :
    - "Si je l'avais trouvée, vous pensez bien que je ne vous en aurait pas fait cadeau !" s'exclame un cynique.
    - "Une seconde ? Le temps, c'est de l'argent, vous devriez le savoir. Vous n'avez qu'à l'acheter, au lieu d'en voler aux autres en les interrompant avec vos demandes insensées !" rétorque un autre.
    - "Mmmh.. Donnez-moi juste une seconde et je vous répond !" ose même un petit malin.
    -"Une seconde ? Ne m'en parlez-pas... Chaque seconde qui passe me rapproche de ce satané examen que je n'ai même pas révisé"...
    La pauvre montre continue son chemin. Décidément, les gens qu'elle croise semblent bien trop paniqués et absorbés par leurs propres soucis pour pouvoir lui venir en aide. Les secondes passent, les minutes même, et toujours rien.
    "C'est la catastrophe !" s'écrit la montre. "J'ai une fuite de temps, et ça s'aggrave de seconde en seconde !".
    Désespérée, elle entre à tout hasard par la première porte entrouverte qu'elle aperçoit. Chtong, chtong, elle rebondit jusqu'à ce qui lui semble être un regroupement d'individus à roulettes.
    - " N'avez-vous pas quelques secondes en trop ?" répète-t-elle, affolée.
    - "Si j'ai des secondes en trop ? Mais j'en ai des milliers, ma pauvre dame !" lui répond d'un air las un vieil homme avachi dans son fauteuil roulant.
    - " Vous savez, ici en maison de retraite, une seconde semble être une minute, et si nous pouvions les offrir à quelqu'un, ces secondes à tuer, nous serions les plus heureux du monde..."
    Enfin la petite montre retrouve le sourire. Ses aiguilles frétillent d'espoir.
    - "Mais c'est parfait ! Vous détenez en quantité ce dont je manque ! Que pourrais-je vous donner en échange, cher monsieur ? Oh, je suis si impatiente d'enfin résoudre ce fichu problème de secondes.... Mais... et si ça ne marchait pas ?!".
    Elle se met à paniquer. Et Tchik ! Elle perd une nouvelle flopée de secondes.
    - "Oh non, j'en suis à plus de 360 secondes de retard maintenant... Que m'arrive-t-il ?! C'est si injuste... Si ça continue, je n'aurai bientôt plus une seconde à moi !"
    Alors le vieillard, attendri, lui répond :
    - "Je ne peux malheureusement pas te donner mes secondes en trop. Mais, si tu veux bien me donner un peu de ton attention, je peux te confier mon expérience. Peut-être sauras-tu la faire tienne et la transformer en sagesse ?".
    La montre se calme, intriguée et toute ouïe. Le vieil homme reprend :
    - " Tu as perdu une nouvelle seconde, parce qu'à trop t'impatienter, à trop courir après le temps, passé ou futur, tu en as oublié le présent. Alors, cette seconde qui se présente à toi, cette seconde présente ne se sentant pas utile, pas accueillie, s'en est allée.
    J'ai passé ma vie à courir après mes rêves, mes désirs, à fuir mes peurs, à regarder au loin, imaginant que l'horizon était plus bleu, ou chez le voisin, me figurant que l'herbe y était plus verte.
    J'ai ainsi laissé filer la plupart des secondes de ma vie. Envolées à jamais ! Me suis-je dit un jour que la nostalgie s'emparait de moi.
    Et puis, arrivé ici, les jours passants, j'ai compris que toutes ces secondes n'avaient pas vraiment disparues. Toutes ces secondes délaissées, laissées pour compte, m'attendaient patiemment, dans le futur. Car aujourd'hui, tous ces instants non vécus pleinement me reviennent, et les secondes défilent une à une, lentement, lourdement parfois. Comme pour me faire sentir qu'elles existent, et qu'elles veulent être considérées. Parfois elles me font revivre de très vieux souvenirs, ceux que je n'ai sûrement pas assez vécus sur le moment, par peur, impatience ou simple inattention.
    Aujourd'hui pour moi le temps est un poids, qui se fait sentir alors que je ne l'ai pas demandé. Avant, il me semblait comme une plume sans cesse soufflée par le vent, impossible à rattraper."
    La montre, un peu attristée, reste songeuse un instant. Mais sa panique reprend le dessus. Si ce bon monsieur ne veut pas lui donner ce qu'elle cherche et préfère noyer le poisson avec ses beaux discours, alors elle n'a plus qu'à repartir en quête. C'est que le temps presse et qu'elle a d'autres chats à fouetter que d'écouter les regrets de vieillards moralisateurs.
    Les secondes... Entre ceux qui n'en ont pas assez et ceux qui en ont trop mais ne peuvent pas l'aider, la voilà bien avancée...
    La petite montre reprend son chemin, bondissant dans la ville jusqu'à trouver une fenêtre entrouverte, assez basse pour y sauter et se faufiler à l'intérieur. A côté d'un tableau noir couvert de gribouillis incompréhensibles, de trois ordinateurs et d'un chat à demi-endormi dans une boîte, elle aperçoit un homme. Cheveux ébouriffés, cernes jusqu'au milieu des joues, une tasse de café froid à la main.
    Elle réitère sa question. Le physicien s'empresse de lui répondre :
    - "Le temps, parlons-en ! Je cherche à le cerner par mes équations, mes recherches, mes expériences (il jette un oeil au pauvre chat qui semble las de servir de cobaye), et j'ai l'impression qu'il m'échappe encore plus ! Finalement, la seule chose que je parviens à cerner, ce sont mes pauvres yeux..."
    - "Un petit effort, s'il vous plait ! Avec toutes vos recherches sur le temps, vous devez bien savoir où ont bien pu passer mes secondes ! Si vous ne pouvez me répondre, qui d'autre le pourra... " insiste la montre, maintenant énervée.
    -"Ecoute, je n'ai aucune idée de l'endroit où peuvent bien se trouver tes secondes. Je sais seulement émettre des hypothèses sur le temps. Je n'en suis pas certain mais... je crois que le temps va là où on le pousse. Regarde : dans notre monde, les aiguilles défilent en avançant vers le futur : Pourquoi ? Parce que nous sommes obsédés par le futur. Imagine un monde où l'on serait obsédés par le passé ? Les aiguilles tourneraient peut-être à l'envers, dans "le sens inverse des aiguilles d'une montre" comme on dit !
    Et les gens sereins, que se passe-t-il pour eux ? Ils ne courent ni dans un sens ni dans l'autre, alors le temps, comme rassuré, peut s'arrêter pour reprendre son souffle. C'est ainsi que les personnes tranquilles paraissent souvent moins âgées, et pour cause : elles ont effectivement moins vieilli, car elles savent arrêter le temps dans leur tête."
    La montre reste sceptique. Arrêter le temps dans sa tête. Facile à dire. Elle persiste tout de même :
    -"Mais alors, il faudrait négliger le passé et le futur ? Ne plus s'en préoccuper ? C'est impossible !"
    -"Il ne s'agit pas de les négliger, mais peut-être de ne plus les redouter, juste leur donner du sens. Trouve un sens à ton passé, il te conduit à ton présent. Trouve un sens à ton futur, il te ramène à ton présent. Passé et futur se rejoignent pour former ton présent... ton Présent... un cadeau perpétuel que tu n'as plus qu'à modeler à ta convenance. S'il ne te plaît pas, plutôt que de croire qu'il est figé, ou qu'il fallait en faire une œuvre parfaite que tu as ratée, tu peux le voir comme un château de sable, que tu pourras remodeler autant de fois que tu le voudras..."
    La pauvre montre, bien que touchée de l'aide sincère que le brave homme tente de lui apporter, ne sait décidément quoi penser de tout cela.
    Le physicien reprend :
    - "Ah, et autre chose, si cela peut t’éclairer : je finis par croire que le secret du temps, qui est aussi son paradoxe, c'est qu'il ne se laisse saisir que quand on ne cherche pas à l'attraper. Alors seulement, on peut dire "j'ai saisi" ".
    "C'est une hypothèse séduisante" se dit la montre. Mais tout cela ne l'avance pas d'un iota. La théorie du savant fou est bien jolie, mais concrètement, cela ne lui ramène pas pour autant ses secondes. Cela ne fait que l'encombrer de nouvelles questions. Tant mieux pour les gens tranquilles s'ils restent jeunes à vie, mais les autres ? Et elle ? Aux oubliettes ? Causes perdues ? Avec comme seul conseil celui de renoncer à chercher ? Alors que tout le monde sait que si l'on ne cherche pas, on ne trouve pas...
    Prête à abandonner, elle remercie tout de même le bonhomme farfelu et s'en va, bondissant de moins en moins hardiment. Elle sautille, cadran baissé, ne regardant même plus en l'air. "Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez moi...? " rumine-t-elle... Seuls ses deux petits ressorts qui s'agitent rythment son parcours. Elle avance, elle avance... Parfois, un bref instant, elle se surprend à prendre plaisir à sautiller ainsi. Il faut reconnaitre qu'à côté de son ancienne vie, partagée entre poignet velu et table de chevet, cette vie d'aventure a au moins le mérite de lui aérer les rouages !
    Sans s'en rendre compte, elle sort de la ville, traverse la plaine, et se retrouve maintenant au sommet d'une petite colline.
    Elle se redresse enfin et entrevoit un homme, drapé de blanc, assis en tailleur, l'air apaisé.
    - "Ah te voilà enfin, je t'attendais" dit-il, imperturbable.
    "Pfff, tous les pseudos-sages un peu barrés sortent ce type de phrase pour se faire mousser" pense la montre, désabusée.
    - "Tu as raison, j'ai dis ça au pif." répond l'homme en riant, comme s'il avait lu dans ses pensées.
    La montre est interloquée un instant. Elle se reprend toutefois et lui pose sa fameuse question. Elle n'a plus rien à perdre de toute façon, tant de secondes lui ont déjà filé entre les aiguilles...
    -"A moi de te poser une question, si tu le veux bien", répond le peut-être-sage.
    La montre acquiesce.
    - "Pour trouver ce que tu cherches, es-tu prête à renoncer à toutes tes secondes passées ?"
    - "Bien sûr !" s'empresse de répondre la montre. "Je n'en peux plus, je veux retrouver ce qui m'appartient, qu'importe le prix."
    - "Très bien" dit l'homme.
    Il prend une grande inspiration, semble se concentrer, puis souffle sur la montre de toutes ses forces. Son expiration semble ne jamais vouloir finir. Les aiguilles de la petite montre se mettent à tourner en sens inverse. Elles tournent et tournent encore à rebours. La montre en est étourdie, elle a le tournis et ne sait plus bien où elle est.
    - "Pfiout, je me sent bizarre... Comme à moitié vide... !"
    - "Et maintenant, es-tu prête à renoncer à toutes tes secondes futures ?"
    Les rouages en vrac, la montre comprend à moitié la question, et n'a de toute façon pas envie de réfléchir aux conséquences de son choix. Elle acquiesce à nouveau.
    Et c'est repartit, cette fois dans le sens inverse. Et souffle et souffle, et tourne et tourne...
    Se sentant complètement vidée, à la fois abasourdie et soulagée, la montre est toute à ce que lui dit alors le curieux bonhomme :
    - "Renonce à vouloir posséder, et tu seras vraiment. Avoir et ne pas être, ou être et ne pas avoir, telle est la question !"
    -"C..c'est à dire ?" bégaie la montre encore trop dans les vapes pour être sensible à la poésie.
    - "A chaque instant, renonce à vouloir que le passé eut été différent, renonce à vouloir que le futur soit sous contrôle."
    -"Mais c'est trop dur !" rétorque la montre, qui sent déjà ses regrets et anticipations reprendre le dessus, se souvenant qu'elle avait quelque chose d'important à résoudre.... mais quoi ? Ses aiguilles recommencent à tourner dans tous les sens, mais cette fois de façon encore plus chaotique. "Qu'ai-je fait?!" Un tour arrière . "Que dois-je faire ?!" Un tour en avant... "Ah si seulement... !" Un demi tour en arrière. "Il faut absolument que je..." Trois quart de tours en avant.
    Pendant ce temps, les premiers rayons du soleil commencent à pointer le bout de leur nez et à faire rosir de plaisir l'horizon. Toute une nuit s'était donc écoulée depuis le début de ses recherches !
    Alors la montre tout à coup se fige. Elle ne songe plus à paniquer : elle est hypnotisée par la beauté du spectacle. Ses aiguilles s'immobilisent, n'ayant plus à courir dans un sens ou dans l'autre. Elle entre enfin dans l'Instant.
    Curieuse, mais pas soucieuse, elle palpe ses aiguilles et constate leur parfaite immobilité. Mais déjà, elles recommencent à s'agiter !
    - "C'est désespérant !" s'écrie la montre. "Moi qui croyait avoir enfin trouvé la solution à mes problèmes de fuites...".
    L'homme esquisse un sourire, puis lui dit :
    - "Je n'ai fait que t'aider pour un instant, mais des instants, tu t'en doutes bien, tu en traverseras tout au long de ta vie. Pour autant, tu n'auras pas besoin de moi : à chaque fois que tu verras la Beauté, tu retourneras dans l'Instant. Quel que soit le nombre de secondes que tu penses avoir perdues, le nombre de secondes que tu t'imagines devoir affronter, l'Instant peut remettre tous tes compteurs à zéro. Car en cet instant où l'on se laisse traverser par la vraie beauté d'une chose, quelle qu'elle soit, on est occupé à s'émerveiller. Et on en oublie le temps. Alors, comme un enfant agité que l'on cesse de vouloir attraper, il se calme et s'arrête."
    -"Mais... si je n'y arrive pas, si je n'arrive plus à retrouver cet état ?"
    -"Ce n'est pas grave si tu n 'y arrives pas tout le temps. Ca fait partie du jeu. Occupe-toi seulement de faire ce qu'il faut pour t'enthousiasmer de plus en plus souvent, explore la vie pour te réjouir de plus en plus fort, et tout le reste suivra."
    La montre semble enfin un peu rassurée, mais le peut-être-sage enchaîne tout de même :
    - "Et quand la peur te rattrape, n'oublie pas : rien de réel ne peut être détruit, rien d'irréel ne peut subsister. Le temps que tu auras laissé s'écouler malgré toi ne fera que te révéler davantage l'essentiel. Il est comme un sculpteur qui révèle le vrai visage des choses."
    La montre parait conquise... "Alors même si j'échoue en apparence, en réalité je ne fais que déblayer le chemin de la réussite !" . Elle soupire de soulagement... Mais, son ami le doute revient à la charge "Ah celui là, songe-t-elle, il ne me laisse donc jamais de répit..."
    -" Mais alors, dois-je accepter de ne plus servir à rien ? Si je ne cherche qu'à m'extasier devant le spectacle de la vie, moi qui tiquait les secondes, cloquait les minutes, sonnait les heures, suis-je réduite à l'inutilité jusqu'à la fin des temps ?"
    Cette fois, sa question se perd dans le silence. L'homme a disparu.
    Un instant affolée, la montre se souvient du spectacle qui s'offre à elle et oublie à nouveau ses pensées : le lever du soleil lui offre à présent un ciel multicolore et flamboyant. Et c'est comme s'il lui répondait, car au fond d'elle-même la réponse s'inscrit comme une évidence :
    "La fin des temps, depuis la nuit des temps, n'est autre que la conscience de l'instant, la conscience pure.
    Et en fin de compte, à quoi sert la conscience, si ce n'est à être elle-même et s'émerveiller ?"
    La montre ne retrouva pas ses secondes perdues. Mais elle s'en fiche, car depuis lors, presque tout dans sa vie tombe merveilleusement à pic.
  10. Marioons
    Je n'ai presque plus de patience, de force, d'énergie, d'intelligence à revendre pour une majorité de choses que je ressent au fond comme stériles. Je subit alors les épreuves du jugement, de la pression, du doute, de la vulnérabilité, du désespoir, dans ce monde qui a érigé l'ego en roi, et accepté son inévitable fille : la stérilité. Stérilité physique, mentale, spirituelle, masquée par la surabondance.
    Paraître plutôt qu'être, voilà le jeu de dupes auquel nous cédons chaque jour, auquel nous perdons toujours.
    Prétendre, contrôler, prouver, contraindre, plutôt que chercher, découvrir, s'émerveiller, accompagner.
    Tenir la vie dans une main de "faire" ... quitte à l'étrangler, plutôt que risquer de nous laisser saisir par elle.
    Serrer fort, plutôt que laisser une ouverture et y découvrir sa beauté, sa bonté, sa simplicité, et accueillir sa véritable fille : l'humilité. Retour tant nécessaire à l'"humus", la terre... fertile cette fois-ci.
    Jugé fainéant, immature, impatient, fragile, celui qui ne rentre pas dans la course infernale aura vite fait soit d'y céder sous la pression, soit d'y perdre son latin et son élan vital en luttes intérieures ou extérieures sans issues.
    Ce monde a perdu le sens, ne sait plus vraiment où il va ni pourquoi, même s'il répond à tout-va que "ça va !" (qui ? où ?) et s’enorgueillit des efforts physiques, intellectuels et pseudo-spirituels qu'il déploie pour se rassurer. Mais ces efforts à contre-sens ne font que l'éloigner des vérités essentielles que son être profond brûle de lui révéler.
    Heureusement, les dynamiques de la vie ne sont pas linéaires. Qui paraît le plus loin est peut-être le plus proche... Qui peut le moins, peut aussi le plus... Et qui semble perdu est parfois près du but.
  11. Marioons
    Il semble que nous vivions dans un monde inversé. Ce n’est pas seulement qu’il ne tourne pas rond, c’est qu’il tourne à contre sens. Mais enfin, si toutes les bonnes choses ont une fin, alors espérons qu’il en soi de même pour les mauvaises…
    Nous sommes à un tournant de l’histoire où ce mauvais tour que l’on joue au monde depuis si longtemps ne peut plus durer, ne peut plus être caché, menace de nous sauter au visage, et ce à échelle planétaire. Immense gâchis en perspective ou immense occasion de changement positif ? Nous sommes sur le fil du rasoir, où l’on peut basculer de l’optimisme au pessimisme d’un instant à l’autre, et autant l’un que l’autre seront justifiés.
    Un monde inversé. Où ceux qui devraient avoir honte et s’interroger se croient malins et foncent tête baissée, tandis que d’autres, les hypersensibles, les naïfs, ceux qui se posent trop de question, ceux qui ne cessent de culpabiliser et de porter le poids du monde sur les épaules, sombrent dans la dépression ou le repli autistique.
    Un monde inversé où une minorité d’affligeants malades mentaux immatures et mégalos tire les ficelles via la finance, dans le mépris le plus total de la nature et de l’humain. Suivis, têtes et frocs baissés, par les non moins affligeants petits chiens geignards, survoltés, gesticulants, menteurs, lâches et opportunistes que sont la plupart des hommes politiques médiatisés actuellement. Et tout ce beau monde, boursouflé d’un orgueil totalement absurde et déplacé, dirige le monde vers sa chute, au détriment de la majorité, et ce sans une once de scrupules et de dignité humaine. Le bon sens les a quitté depuis longtemps, et le constat de leur entêtement quasi surnaturel dans leur bêtise et leurs erreurs ne peut laisser espérer un changement spontané de leur part. Ce sont des fous que seule la peur pourra réveiller, ou du moins désarmer, face à une prise de conscience et un soulèvement ferme de la masse.
    Un monde inversé, où ce qui détruit est impuni et insidieusement encouragé, et ce qui préserve (agriculture respectueuse de l’environnement par exemple) coûte cher ou complique trop la vie pour être adopté par la majorité. Au contraire, le coût (financier notamment) devrait être le reflet du coût pour la planète, le reflet des dégâts qui lui sont infligés. (A ce sujet, je vous conseille vivement la lecture de deux petits bouquins au prix très accessible :
    « Vers la sobriété heureuse » de Pierre Rabhi, et « Osons – Plaidoyer d’un homme libre » de Nicolas Hulot).
    Ainsi tout est faussé. A échelle mondiale, faire un peu plus ceci ou un peu moins cela ne suffit plus, n’a pas de sens. Il s’agit d’un moment de bascule, et cette bascule se fera, qu’on le veuille ou non. Nous avons le choix de l’accompagner ou d’y résister, et d’en influencer le résultat. Mais plus on s’obstine à avancer à contre sens, en dépit du bon sens pour la préservation de la nature et de l’humain, plus la claque sera douloureuse.
    Car certains ont été très forts et ingénieux pour soumettre la Terre à leurs besoins, sans réfléchir plus loin que le bout de leur nez, portés par leur soif de possession et de contrôle, mais cette soumission n’est qu’apparente et provisoire. Une bête sauvage ne se laisse pas enchaîner sans se débattre. La Terre se secoue les puces, et il serait temps de retrouver cette humilité et ce respect face aux forces de la nature, qualités qui nous font cruellement défaut. Il serait temps de nous positionner en tant qu’élèves du monde, de la vie, et de cesser de vouloir être des maîtres, de dominer et d’écraser avant même d’avoir compris quoi que ce soit à la beauté et l’intelligence de la vie.
    Se contenter de dire « on n’a pas à se plaindre, on n’est pas les plus malheureux » et continuer de fermer les yeux, c’est mettre un couvercle sur le non-sens de nos vies de personnes soi-disant civilisées et évoluées, et oublier à quel point tout est lié, à quel point la misère des uns est créée et entretenue par l’opulence, l’égoïsme, la paresse mentale et l’inconscience des autres. Tout est lié, les choses ne sont pas compartimentées et indépendantes, on ne peut être concerné par certaines choses et totalement désintéressé et désinvestit du reste. Chaque comportement au quotidien a un impact, on ne vit pas « à côté » des miséreux « qui n’ont pas de chance les pauvres », on vit à leur détriment.
    Mon discours paraît très moralisateur, et il l’est sûrement. J’appelle à la responsabilisation de chacun certes, mais je n’oublie pas que personne n'est parfait ni ne doit le devenir, et que tout le monde n’est pas à mettre dans le même panier. Je n'oublie pas que tout le monde n’est pas fautif, ni au même degré, et que chacun a des moyens différents et inégaux à sa disposition.
    Chacun peut faire quelque chose certes, nous formons un ensemble, un tout indissociable, mais pour que ce tout avance vers l’harmonie il faut faire preuve de discernement. Le même remède ne s’applique pas à toutes les maladies. Et certains sont traités de fous alors qu’ils sont plus sains d’esprit que la moyenne.
    Entre ceux qui sont conscients du mal qu’ils font et s'entêtent égoïstement alors qu’ils auraient facilement le choix de faire autrement, ceux qui n’en ont pas conscience ou sont pris malgré eux dans un engrenage qui, s’ils tentaient de l’arrêter, mettrait en péril leur survie, ceux qui ont conscience mais se sentent impuissants, ceux qui font de leur mieux au quotidien par de petites choses… il y a des différences qu’il est important de voir et de prendre en compte. (Et discerner les différences et agir en conséquence ne veut pas dire exclure, faire des jugements de valeur et s'octroyer le droit de punir par vengeance. Voir la variété et les infinies différences dans le monde n'est pas contradictoire avec le fait de garder en soi la conscience du lien entre toutes choses et le bonheur de faire partie d'un tout).
    Je n’appelle pas non plus à lever une armée de héros qui accompliraient en permanence des actes exceptionnels et visibles aux yeux de tous. Entendre encore des puérils et agressifs « ok, mais alors toi qui vois si bien tout ce qui ne va pas, qu’est-ce que tu proposes concrètement ? », comme si une seule solution miracle et grandiose existait et valait la peine d’être tentée, ne peut que m’exaspérer. Tant de choses sont faisables, des actes les plus infimes et invisibles aux grands projets, tant de choses à petite, moyenne et grande échelle sont faisables pour contribuer à rendre l’humanité plus humaine et la vie plus vivante. Ne serait-ce qu’ouvrir les yeux sur ce qui se joue véritablement dans le monde, vouloir en savoir plus et ne pas oublier, est déjà un pas énorme. Nous avons tous un cœur qui peut faire preuve de bonté ou d’égoïsme, nous avons tous un visage qui peut sourire ou faire la tronche, nous avons tous un cerveau qui peut s’informer et réfléchir à des idées créatives et belles ou ressasser des idées médiocres et prémâchées en moulinant dans la haine et le racisme. Nous ne pouvons évidemment tout faire parfaitement, nous sommes tous parfois paresseux, lâches, égoïstes, de mauvaise foi, entêtés, agressifs, intolérants,incohérents et ce n’est pas grave, c'est même parfaitement normal. Le tout est de ne pas oublier, ne pas renoncer définitivement à cet idéal, cet horizon.
    Et puis, si nous nous sentons complètement perdus, si nous ne savons pas quoi faire (ce qui est selon moi plutôt bon signe, car être parfaitement sûr de soi et serein face à un monde aussi instable, injuste et incertain serait plutôt preuve de déni et d’une certaine forme de folie à mon sens), bref si nous ne savons pas par où commencer, alors commençons peut-être par prendre un peu plus soin de nous. Etre un peu plus doux avec nous-mêmes. Faire un peu plus confiance à notre intuition et nos idées. Résister au stress, à la culpabilité, à cette course infernale qui veut nous happer. Pourquoi ne pas se créer une bulle d’auto-douceur ? Etre aimables et compréhensifs envers nous-mêmes, pour de bon, et tant pis si ça dérange ? Cette douceur ne pourra que finir par se diffuser autour de nous. Donnons tort aux agressifs et stoppons les net simplement en leur résistant fermement, en les empêchant de nous contaminer de leur violence intérieure. Ne trouvons plus de raisons de nous soumettre face à la violence imbécile, et aussi souvent que possible, ne lui donnons pas raison en y tombant nous-mêmes.
    Dans un monde qui tourne à l’envers, où ceux qui tiennent les rennes et font les lois se permettent de nous faire la morale tout en piétinant le bac à sable, osons inverser la tendance…
    Commençons par avoir l’extrême originalité d’être véritablement aimables avec nous-mêmes et de l'assumer ! Ce sera peut-être la graine d'une cohérence dans nos vies, cohérence individuelle qui nourrira l'harmonie collective.
  12. Marioons
    Conscience et libre arbitre évolueraient-ils en parallèle ?
    Plus on est conscient des choses, plus notre libre arbitre grandit, moins notre choix est fondé sur des réflexes "archaïques" de survie pure et dure ?
    A l"inverse moins nous sommes conscients, ("aware" comme dirait un certain Jean-Claude, qui ne dit pas que des inepties d'ailleurs si l'on ose regarder un peu derrière les apparences), plus notre libre arbitre se réduit, plus nous évoluons comme sur des rails. Ces derniers rétrécissent le champ des possibles certes, restreignent notre liberté, mais en même temps nous offrent la possibilité de devenir plus conscients. Car ils ne nous bloquent pas sur un chemin par hasard : ils vont nous faire repasser inlassablement sur les mêmes types d'obstacles, précisément ceux dont nous avons besoin pour évoluer, remettre en question nos croyances erronées, et ouvrir notre champ de conscience. Car la liberté commence à l'intérieur, dans la tête et le coeur, et une apparente liberté extérieure ne sera que confiture aux cochons si nous restons empêtrés dans la toile de notre esprit.
    C'est une façon d'interpréter ce que certains appellent la "roue karmique". On parle souvent de karma en termes de mérite ou de punition, conséquences de nos actes passés. Mais je pense que ces notions autoritaires sont purement crées par l'homme dans un soucis de contrôle et ne font nullement partie des lois de la nature. La nature est bien assez puissante et intelligente pour n'avoir pas besoin de fonctionner selon des règles de soumission à son autorité, de devoirs et de punitions. L'homme lui, de par la faiblesse de sa conscience et la force de son ego, en est venu à créer de tels concepts et à les disséminer dans l'inconscient de son prochain dès le plus jeune âge. Mais la conscience humaine peut évoluer, et nous pouvons choisir de cesser de nourrir la carapace de l'ego et renoncer à ces lois d'asservissement et de domination.
    Pour revenir à la notion de rails et de roue karmique : plus notre conscience s'ouvre, moins nous avons besoin d'être orientés, moins nous avons besoin d'obstacles précis et douloureux pour comprendre et ouvrir notre coeur, plus les rails s'effacent. Car nos choix seront naturellement justes et auront moins besoin d'être aiguillés par des forces "extérieures" à nous.
    Ces obstacles et difficultés auxquels nous sommes confrontés, dépendent à mon sens davantage de nos croyances et de nos intentions profondes que de nos actes extérieurs. La vie nous offre l'opportunité de nous aligner avec la vérité, de comprendre l'essence profonde des choses, d'avoir une vision "juste" et donc un esprit en paix.
    Par exemple, une personne qui globalement se conduit très respectueusement avec les autres mais est prise au piège d'une culpabilité maladive à cause d'une grande sensibilité, de certains événements traumatiques de son enfance relayés plus tard par une société infantilisante, sera comme par hasard régulièrement confrontée à des personnes qui précisément la mettront face à son sentiment de culpabilité, des personnes au fonctionnement "pervers", qui savent détecter les failles des plus "faibles" et s'en servir comme nourriture de leur propre ego.
    Il serait alors une erreur d'interpréter ces événements comme une preuve de sa culpabilité réelle ("si tant de gens me disent que je suis coupable, c'est que ce doit être vrai, à la fin !"). Bien au contraire... Il s'agit d'enfin être au clair avec soi-même et de réaliser l'injustice que l'on se fait subir en ayant des croyances erronées sur soi, et par là-même, sur le monde.
    Si la liberté commence à l'intérieur, se sentir libre de ressentir momentanément de la colère envers les personnes qui se sont servies de nous pour satisfaire leurs besoins égotiques est un premier pas fondamental vers l'ouverture de conscience. Sinon, nous resterons éternellement dans un fonctionnement de moutons obéissants et soumis à l'autorité, fonctionnement dont les conséquences désastreuses ont pourtant bien été mises en évidence par l'expérience de Milgram il y a déjà plus d'un demi siècle...
    Toutes ces histoires d'ouverture de conscience sont étroitement liées à la compréhension de la nature profonde des choses, compréhension qui nous pousse tout naturellement à la compassion, envers soi-même et envers les autres, donc à la douceur et au refus de la violence, même sous ses formes les plus subtiles. Il y a un lien étroit entre conscience et amour. On ne peut développer notre champ de conscience sans, en plus de la compréhension intellectuelle, cultiver l'amour. Car "on ne voit bien qu'avec leur coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux"... "Je te vois" mieux que tout, parce que je t'aime plus que tout...
    Evidemment, ce parcours n'est pas sans souffrance. La capacité de souffrance est probablement proportionnelle au degré d'ouverture du coeur. Mais elle est également proportionnelle à la capacité de joie et d'amour. Vouloir l'un c'est être prêt à accueillir l'autre. Mais une souffrance comprise et conscientisée porte en elle le germe du véritable changement et de la libération. La souffrance n'a pas vocation à être éternelle. Elle provient de la violence, en soi et à l'extérieur de soi, c'est à dire du "viol" des lois fondamentales de la nature, issu de l'inconscience. A partir du moment où nous commençons à nous aligner avec ces lois, la souffrance a de moins en moins de raisons de pointer le bout de son nez. La compréhension profonde de la nature des choses nous guide naturellement vers l'ouverture du coeur, la compassion, les actions justes et efficaces, et la véritable joie.
    Notre libre arbitre, est-ce alors cette part éveillée en nous, cette lumière au sein de l'obscurité, cette petite flamme à l'intérieur suffisament consciente et responsable pour décider de prendre les commandes et de nous guider vers des chemins plus lumineux ?
  13. Marioons
    Aimer, est-ce savoir s’oublier dans l’intention et l’action visant à apporter du mieux-être à ce qui nous entoure, avec la conscience de faire partie d’un tout plus grand que soi ?
    Aimer nous met à rude épreuve. La route vers l’amour n’est pas un long fleuve tranquille. Ressentir, explorer nos capacités émotionnelles jusque dans leurs moindres facettes, nous fait parfois passer par de sacrées épreuves.
    Mais ne pas ressentir nous nécrose de l’intérieur. S’interdire d’aimer, de compatir, d’être touché et ému, de ressentir la détresse de notre impuissance, nous interdit en parallèle de ressentir la force de notre bienveillance envers ceux qui souffrent, l’intensité de notre amour.
    S’interdire tout cela, c’est comme bloquer l’histoire, arrêter de respirer, esquiver la vie, par peur de souffrir ou de faire souffrir. Au final, on souffre peut-être moins à court terme, on fait moins de vagues à l’intérieur et à l’extérieur, mais on n’avance pas (et qui n’avance pas recule, tout comme qui ne respire plus meurt à petit feu…). On ne génère rien (« générosité »), ni pour soi ni pour les autres, on ne crée pas (et qui ne crée pas détruit... tout comme la cellule qui ne produit plus finit par tuer l'organisme). Et on finit par souffrir, d’une façon ou d’une autre, par manque d’amour, et par accumulation de stress à force de faire barrage aux émotions et à ce qui veut être raconté, dit (maladie / mal à dire).
    L’histoire extérieure, les évènements, ne sont peut-être au fond que le reflet de l’histoire intérieure, que ce soit à l’échelle d’un individu, d’un pays, d’une planète… Le reflet n’est ni la cause ni la conséquence.
    Alors ne nous trompons pas en focalisant sur la volonté de contrôler, stabiliser, fixer ou fuir à tout prix les situations du monde extérieur : il n’est là que pour nous « permettre » de vivre notre monde intérieur. D’y découvrir nos émotions, nos sentiments, de les apprivoiser et les transcender, afin d'incarner nos rêves et nos valeurs. Réaliser nos rêves, c'est parvenir à en voir le reflet dans le monde extérieur. Mais cette création dans le "réel", le visible, n'est possible et souhaitable que si l'on explore en parallèle le monde impalpable de notre esprit.
    La raison n’a aucune raison d’être si elle ne sert pas la passion. Le corps n’a aucune raison d’être s’il ne contient l’esprit. Les institutions, les cadres, les structures, les lois, les décisions, les histoires, n’ont aucune raison d’être si elles s’éloignent du but central qu’est la qualité de la vie intérieure de chaque individu.
    Un monde sans conscience et sans amour est un vase sans fleur, un orchestre dissonant où les musiciens jouent en solo sans s'écouter, voire ne jouent plus du tout.
    La période que nous vivons actuellement, les choses "extérieures" auxquelles nous sommes confrontées, sont particulièrement exigeantes. Si l'on en croit l'astrologie et les prophéties, nous serions à la fin d'un grand cycle, où le bon comme le mauvais sont exacerbés. Nous pensons que les Mayas prédisaient la fin du monde, mais c'est de la fin d'"un" monde dont il s'agit, d'une façon de vivre, d'un niveau de conscience, avec tout le tri et les chamboulements que ça implique. C'est comme si nous étions mis face à nos failles pour enfin les transcender et devenir plus conscients et plus aimants, avec de moins en moins de possibilités de fuir. Nous pouvons avoir l'impression de nous débattre dans tous les sens, de répéter sans cesse les mêmes erreurs, d'être accablés par l'existence. Mais ne décourageons pas : notre lutte intérieure est comme une petite graine qui met du temps à germer : un jour, au moment où l'on commençait à désespérer, elle finit par percer la terre et pousser de façon si fulgurante que l'on n'en revient pas. Le résultat de nos efforts intérieurs ne se voit peut-être pas de suite à l'extérieur, tel certains yaourts chimiques dont on nous vante les effets... mais il n'en finit pas moins par surgir un jour, alors soyons patients et ne laissons pas le découragement nous faire oublier nos beaux idéaux :) !
  14. Marioons
    On a intégré comme allant de soi une sorte de norme, de lissage de ce que l’on doit vouloir et être. Le fait par exemple, de se soucier de son prochain avant toute autre chose, « l’humanisme forcené », comme si c’était la chose la plus importante, noble, prioritaire sur tout le reste. Ou de tout faire pour rester en vie et prendre soin de soi, comme si ne pas le faire était une sorte de manque de respect envers la vie. Et si à l’inverse, voir la vie comme un vase en cristal à ne surtout pas briser et ainsi ne la vivre qu’à moitié, en marchant sur des œufs, pouvait être tout autant perçu comme un manque de respect face à cette vie qui s’offre à nous ? A-t-on envisagé ce point de vue ?
    Ca paraît inconcevable pour certains de remettre ce genre de choses en question. Il faut être un bon citoyen, aimer son prochain même si notre ressenti nous hurle que c'est le dernier des cons, ne pas faire de vagues et attendre gentiment la mort. Je ne prône pas l’inverse non plus, je ne prône aucun comportement en particulier en fait, car en quoi s’intéresser à son prochain serait plus ou moins « prioritaire » que s’intéresser aux fleurs, aux étoiles, aux idées, aux bactéries, à Francis Lalanne ou à la mort ? Comment a-t-on pu décréter que telle chose est plus valable, plus importante, plus essentielle, plus intéressante qu’une autre ? Et ainsi s’octroyer le droit de juger quel type d’existence et d’expérience est « bonne » ou « mauvaise », comme si nous avions connaissance de l’intégralité du fonctionnement et des buts de l’univers ?
    Ainsi, une personne qui reste cloitrée chez elle le nez dans des équations à la recherche d’une théorie du « tout », ne voyant quasi personne et se souciant peu de sa forme physique et de l’entretien d’un réseau social, se verra reprocher de se faire du mal, d’en faire à son entourage, et d’avoir un « problème psychologique ». Mais sur quelles bases se fonde la notion de « problème psychologique » ? Sur des bases subjectives oubliées qui font que l’on prend des hypothèses pour des vérités, des cas particuliers pour des généralités, comme quoi par exemple, pour être « quelqu’un d’équilibré », il faudrait en moyenne tant d’interactions sociales par jour, avoir un contact physique avec quelqu’un de notre espèce pendant au moins tant de minutes, avoir une humeur stable ou dont les extrêmes ne sont pas « trop » extrêmes. Mais ça veut dire quoi ? Equilibré par rapport à quoi ? Pour faire quoi ? Par rapport à quel but ? Figer les choses dans une « perfection » ? Mais comment cela peut-il être parfait si ça ne tient compte que d’UNE vision de ce qui est bien ou mal ? Si ça ne tient pas compte des aspirations profondes, uniques, et changeantes de la personne concernée, et les décrète à sa place ?
    Les gens qui « font souffrir » leur entourage, ce n’est pas bien. Mais se pose-t-on la question de pourquoi l’entourage souffre ? N’est-ce pas parce qu’il est esclave d’une vision du monde ? Une vision figée comme quoi « mon enfant doit garder un contact régulier avec moi » ou « je fais un enfant pour qu’il soit heureux, se trouve un conjoint et un métier stables, fasse un enfant lui-même et touche sa retraite, et si ce n’est pas le cas, je ne pourrais qu’être triste » … On se mange un bon conditionnement mental et on s'y accroche jusqu'à indigestion. Et s’il se trouve que cet enfant ressent un besoin irrépressible d’au contraire aller toucher du doigt ses limites, se mettre en danger, explorer les zones « inhabituelles » de la vie, et meurt à 20 ans, on dira que sa vie fut un gâchis, que c’est « triste », « dommage », « pas de chance », « injuste » ? Il ne nous vient même pas à l’esprit que peut-être le bonheur en tant qu’état de béatitude figé et permanent est un non sens, mais que le véritable sentiment d’être sur le chemin de ce pourquoi on se « sent » le plus fait, d’accomplir des choses dont on sent qu’elles donnent un sens à notre vie, quitte à prendre des risques, est autrement plus profond, mystérieux, utile et magnifique ? Et qu’est-ce que ça veut dire « risques » ? Risque de mourir ? Là encore on part du postulat que mourir, c’est grave et irrémédiable, et que ça doit arriver le plus tard possible et en douceur. Mais on pourrait aussi penser que ne pas avoir vraiment vécu, c’est grave. Et alors trouver la prise de risque plus logique que la prudence. Mais encore, c’est accorder trop d’importance et de « définitivité » à la mort, car s’il se trouve qu’au final on a plusieurs vies, que la mort n’est pas une fin en soi, à quoi bon s’empresser de prendre des risques et se mettre la pression pour tout tester, tout vivre le plus vite possible ?
    Finalement, fonder tous nos comportements sur des croyances et non sur nos ressentis et nos envies, n’est-ce pas là le risque ultime, si risque il y a ? Et si être libre, c’était avoir compris que nous ne sommes esclaves que de nos croyances, et du fait d’y adhérer aveuglément et durablement ? « Mourir pour des idées, d’accord, mais de mort lente... » disait Brassens.
  15. Marioons
    Chercher le pourquoi ? Quête infinie d'une supposée cause... Mais si la vie fonctionne en une sorte de cercle infini, si seul le présent existe, et le passé et le futur sont des vues de l'esprit, à quoi bon chercher dans l'enfance ou dans les éventuelles vies antérieures, LA cause "originelle" de tous nos maux ? On trouvera, c'est sûr, le mental finira bien par se nourrir de quelques explications convaincantes, cohérentes en apparence. Et après tout, pourquoi pas, si cela peut permettre d'avancer. Mais il y a peut-être plus naturel et efficace...
    Chercher le comment ? Comment arriver à nos fins... par quelle stratégie atteindre cet objectif... Encore une fois, le mental cherche dans son panel étriqué de possibles ce qui semble être le plus faisable. Mais a-t-on seulement pris le temps de se demander...
    QUOI ? Qu'est-ce que je ressens, ici, maintenant, tout de suite ? A-t-on pris le temps d'interroger notre corps, de laisser affleurer les messages qu'il porte en lui à chaque instant, peut-être les messages les plus complets et adaptés à ce dont on a réellement besoin, envie, là tout de suite pour aller vers le mieux...
  16. Marioons
    Les manifestations intempestives de vie sont mal vues dans notre société, qui maintient la vie dans un carcan, comme un thorax dans un corset. Roter, rire aux éclats, jouir, fondre en larmes, qu’est-ce que ça a en commun ? C’est la vie qui se manifeste sans passer par quatre chemins, sans doser, sans contrôler.
    Qu’est-ce qui évoque la vie ? La spontanéité, la rapidité, l'expansion, la luminosité, le bruit : le Big Bang. A l’inverse, ce qui est lent voir immobile, rabougri, silencieux, sombre, évoque la mort. La vie est liberté pure, elle s’étend dans tous les sens sans se préoccuper de maintenir l’ordre à tout prix, de ne pas faire de bruit, de ne pas choquer, de ne pas prendre trop de place. Il n'y a qu'à observer les enfants...
    Et moi, à mon échelle, est-ce que j’incarne la vie ? Puis-je l’incarner davantage ? Qu’est-ce qui fait de moi un mort-vivant, endors ma spontanéité, assombri mon existence sous couvert de bonnes manières, de principes, de sécurité, d’ordre ou de "raison" ?
  17. Marioons
    On nous parle comme à des chiens ou à des demeurés. On nous conditionne depuis la plus tendre enfance. On nous sape à petit feu la confiance, la lucidité, la vitalité. On nous crée de faux rêves. On nous vend des ambitions égocentriques. On nous embrigade, on nous endort, on nous affaibli, on nous stresse, on nous rigidifie. Jusqu’à faire de nous de parfaits petits robots, aptes à supporter et perpétuer ce non sens, aptes à rester enfermés dans un système qui, s’il ne parvient pas tout à fait à nous sucer jusqu’à la moelle, ne se privera pas de le faire pour notre voisin de pallier, dont on n’a d’ailleurs même plus l’énergie de se soucier. La violence de ce système est sourde, insidieuse, elle reste masquée et mielleuse jusqu’à ce qu’on comprenne et qu'on ne tente réellement d'en sortir. Alors elle montre sont vrai visage, elle montre les crocs, et les hypocrites « cordialement » ne sont plus de mise…
    Continuons à résister, à rêver en grand, et à œuvrer pour un monde plus uni.
  18. Marioons
    Faites nous peur : "la maladie, la vieillesse, la solitude, la mort vous guettent ! "
    Infantilisez-nous : "au fond, n'oubliez pas que vous êtes incapables de réfléchir et de prendre de bonnes décisions par vous-mêmes !"
    Endormez-nous : "ne vous plaignez pas ! Il y'a bien pire !"
    Culpabilisez-nous : "vous n'aviez qu'à manger bio et faire du fitness !"
    Orientez nos rêves vers tout ce qui est extérieur à nous : "aaah quand vous serez enfin propriétaires... Quand vous aurez des enfants... Quand vos seins seront refaits... Quand vous aurez trouvé l'Ame soeur... " 
    Et tentez ainsi de nous faire oublier à quel point nous sommes des êtres libres, généreux et puissants. 

  19. Marioons
    Acquérir un discernement qui nous permet de ne plus tout rejeter en bloc ou tout idéaliser permet de faire feu de tout bois et d’évoluer à vitesse grand V !
    Oser voir la part sombre et lumineuse en chaque chose, embrasser le tout, ne plus redouter l’une et aduler l’autre, grâce à la confiance en nos ressentis.
    S’instruire, faire le tri (« digérer ») quelle que soit la qualité de la « nourriture » !
    Avoir moins peur de ce que peut dire ou faire l’autre car avoir suffisamment confiance en notre discernement, notre intuition, notre cœur, notre intelligence, qui sont une seule et même chose !
    Ne plus dépendre de l’avis ou de l’aval d’autrui pour mener sa vie !
    Faire fuir les mégalos prêchant la recette miracle mais bizarrement toujours emprunte de peur et d’ « urgentisme », et se refusant à ouvrir les yeux face à leur propre supercherie.
    Par la subtilité toujours plus grande de l’esprit, poussée par le moteur de la foi (au sens de certitude profonde de l'existence du meilleur en soi et dans le monde), se frayer un chemin hors des cailloux qui remplissent le bol et cachent sa lumière. Ainsi, accéder à une vision d’ensemble du phénomène, un recul et un levier, permettant de faire le choix à tout moment de renverser ce bol pour dégager les cailloux restants et se libérer définitivement.
    Etre libre, parce qu’on réalise qu'on l'a toujours été !
    Se nourrir de toute chose pour mieux s'en libérer, des écrits, des impressions, des paroles, des plus aberrants aux plus pertinents, des plus fins aux plus grossiers.
    Les "ennemis" tout comme les amis sont nos maîtres…
    Faire feu de tout bois…
    En ouvrant les yeux sur le « mal », comprendre que le plus gros ennemi est de se laisser croire qu’il existe un ennemi et de le redouter.
    Comprendre qu’il n’est dangereux que tant que l’on n’ose le regarder en face, et lorsqu’on le fait enfin, constater qu’il nous offre l'immense cadeau de réaliser que depuis le début on était plus fort que lui ! Ceux qui nous conseillaient de l’éviter, s’en protéger, avaient tout aussi tort que ceux qui nous encourageaient à le contrer de toutes nos forces.
    Redoutant de l’affronter, on procrastinait certes, mais en attendant on développait notre discernement et notre compréhension, et le jour où l’on tourne le projecteur, la lumière est si forte qu’elle ne peut que révéler la supercherie. Cet ennemi, c’est l’ombre chinoise d’une petite main vulnérable qui se fait passer pour un monstre ou nous pointe du doigt des monstres imaginaires. C’est un petit enfant en déguisement d’Halloween en quête de bonbons et de reconnaissance, qui tente d’effrayer en criant très fort mais se révèle tout chétif et sans voix une fois démasqué.
    On peut alors rire de bon cœur, puis le prendre dans nos bras.
    La subtilité accrue de l’esprit mêlée à la confiance en soi, c'est-à-dire en nos intuitions profondes, créent la force tranquille et souple qui soulève des montagnes. La confiance en soi en carton que l’on nous vend depuis l’enfance n’a rien à voir avec ce sentiment si agréable et si indissociable de la lucidité, de la chaleur humaine et de la confiance en la vie.
  20. Marioons
    L’univers ne nous demande qu'une chose pour connaître le bonheur, d'une simplicité déconcertante : c'est d'aimer.
    Il ne s’agit pas de se forcer à tout prix à aimer ce que l’on n’aime pas. Le sentiment doit être authentique, facile, spontané . Donc trouvons d'abord des façons de nous entourer de ce qui nous plaît le plus, de faire d'abord et davantage ce qui nous rend facilement enthousiastes, joyeux, reconnaissants, légers, puissants, vivants. Ce qui est encore trop entouré d'un halo de peur ou de haine dans notre esprit, laissons le de côté, à la limite, gardons le pour plus tard. Le halo sera entre temps estompé sans nul besoin de lutte à mesure que l'amour prendra du terrain.
    L’enthousiasme attire à nous des circonstances qui nous donnent encore plus de raisons d’être enthousiastes.
    L’amour attire à nous des choses qui nous donnent encore plus de raison d’aimer. Cercle vertueux.
    On peut choisir d’aimer les choses matérielles, on en tirera une certaine satisfaction. C’est une forme d’amour après tout, car la matière est, comme tout ce qui existe, une forme de conscience, d'énergie, une vibration, digne d’amour. Tout comme les éléments, les plantes, les animaux, les sons, les odeurs, les idées, soi-même... tout.
    Et puis, l’amour de l’humain, n’est-il pas une forme d’amour encore plus satisfaisante, encore plus "remplissante" ?
    Et ainsi, chaque jour, nous nous rapprochons de la plénitude, amour de tout ce qui est, amour dit « universel » ou « inconditionnel ».
    Et tout cela sans forcer. Juste en suivant l’élan de notre cœur.
  21. Marioons
    A trop vouloir percer le mystère, je m'épuise et il m’échappe.
    Mais alors j’y renonce, ma vitalité semble hiberner, et il rechigne aussi à pointer le bout de son nez.
    Le mystère brûle de se dévoiler, mais il veut aussi être aimé.
    Il veut que l’on parte en quête
    Mais sans oublier de prendre plaisir au jeu et de s'émerveiller tout au long du chemin.
    Il veut que l'on cultive la détermination et la fermeté du guerrier, tout en gardant la légèreté et l'innocence de l'enfant.
    Il pique notre curiosité
    Nous pousse à révéler les forces qui dorment en nous, des plus créatrices aux plus destructrices.
    Il nous rappelle sans cesse que jamais il ne se dévoile aussi fort
    Que lorsque nous le respectons et nous abandonnons à lui.
    S'abandonner ne voulant pas dire rester passif, sur le bord de la route, à attendre les signes,
    Mais plonger tout entier, rentrer corps et âme dans la danse, jouer le jeu à fond en lui offrant notre cœur, notre authenticité.
    Embrasser le mystère, c’est le chérir
    Autant pour le trésor d’avenir qu’il nous laisse entrevoir
    Que pour le jeu d’incertitudes qu’il nous offre au présent,
    Sans oublier l’histoire qu’il nous aura permis de raconter.
  22. Marioons
    A mesure qu’il s’étend
    Ma peur s’amenuise
    Ma malchance s’étiole
    Mes doutes s’évanouissent.
    A mesure qu’il s’amplifie
    Mes rêves prennent forme.
    Me réjouir de ce qui est, sera et a été
    Aimer sans restriction
    Espérer sans limites
    Désirer sans peur :
    Là réside mon suprême pouvoir
    Là réside mon ultime antidote
    Là réside ma plus grande joie.
    Le monde appartient à ceux qui en sont amoureux.
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