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Marioons blog

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Un monde à l'envers


Marioons

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Il semble que nous vivions dans un monde inversé. Ce n’est pas seulement qu’il ne tourne pas rond, c’est qu’il tourne à contre sens. Mais enfin, si toutes les bonnes choses ont une fin, alors espérons qu’il en soi de même pour les mauvaises…

Nous sommes à un tournant de l’histoire où ce mauvais tour que l’on joue au monde depuis si longtemps ne peut plus durer, ne peut plus être caché, menace de nous sauter au visage, et ce à échelle planétaire. Immense gâchis en perspective ou immense occasion de changement positif ? Nous sommes sur le fil du rasoir, où l’on peut basculer de l’optimisme au pessimisme d’un instant à l’autre, et autant l’un que l’autre seront justifiés.

Un monde inversé. Où ceux qui devraient avoir honte et s’interroger se croient malins et foncent tête baissée, tandis que d’autres, les hypersensibles, les naïfs, ceux qui se posent trop de question, ceux qui ne cessent de culpabiliser et de porter le poids du monde sur les épaules, sombrent dans la dépression ou le repli autistique.

Un monde inversé où une minorité d’affligeants malades mentaux immatures et mégalos tire les ficelles via la finance, dans le mépris le plus total de la nature et de l’humain. Suivis, têtes et frocs baissés, par les non moins affligeants petits chiens geignards, survoltés, gesticulants, menteurs, lâches et opportunistes que sont la plupart des hommes politiques médiatisés actuellement. Et tout ce beau monde, boursouflé d’un orgueil totalement absurde et déplacé, dirige le monde vers sa chute, au détriment de la majorité, et ce sans une once de scrupules et de dignité humaine. Le bon sens les a quitté depuis longtemps, et le constat de leur entêtement quasi surnaturel dans leur bêtise et leurs erreurs ne peut laisser espérer un changement spontané de leur part. Ce sont des fous que seule la peur pourra réveiller, ou du moins désarmer, face à une prise de conscience et un soulèvement ferme de la masse.

Un monde inversé, où ce qui détruit est impuni et insidieusement encouragé, et ce qui préserve (agriculture respectueuse de l’environnement par exemple) coûte cher ou complique trop la vie pour être adopté par la majorité. Au contraire, le coût (financier notamment) devrait être le reflet du coût pour la planète, le reflet des dégâts qui lui sont infligés. (A ce sujet, je vous conseille vivement la lecture de deux petits bouquins au prix très accessible :

« Vers la sobriété heureuse » de Pierre Rabhi, et « Osons – Plaidoyer d’un homme libre » de Nicolas Hulot).

Ainsi tout est faussé. A échelle mondiale, faire un peu plus ceci ou un peu moins cela ne suffit plus, n’a pas de sens. Il s’agit d’un moment de bascule, et cette bascule se fera, qu’on le veuille ou non. Nous avons le choix de l’accompagner ou d’y résister, et d’en influencer le résultat. Mais plus on s’obstine à avancer à contre sens, en dépit du bon sens pour la préservation de la nature et de l’humain, plus la claque sera douloureuse.

Car certains ont été très forts et ingénieux pour soumettre la Terre à leurs besoins, sans réfléchir plus loin que le bout de leur nez, portés par leur soif de possession et de contrôle, mais cette soumission n’est qu’apparente et provisoire. Une bête sauvage ne se laisse pas enchaîner sans se débattre. La Terre se secoue les puces, et il serait temps de retrouver cette humilité et ce respect face aux forces de la nature, qualités qui nous font cruellement défaut. Il serait temps de nous positionner en tant qu’élèves du monde, de la vie, et de cesser de vouloir être des maîtres, de dominer et d’écraser avant même d’avoir compris quoi que ce soit à la beauté et l’intelligence de la vie.

Se contenter de dire « on n’a pas à se plaindre, on n’est pas les plus malheureux » et continuer de fermer les yeux, c’est mettre un couvercle sur le non-sens de nos vies de personnes soi-disant civilisées et évoluées, et oublier à quel point tout est lié, à quel point la misère des uns est créée et entretenue par l’opulence, l’égoïsme, la paresse mentale et l’inconscience des autres. Tout est lié, les choses ne sont pas compartimentées et indépendantes, on ne peut être concerné par certaines choses et totalement désintéressé et désinvestit du reste. Chaque comportement au quotidien a un impact, on ne vit pas « à côté » des miséreux « qui n’ont pas de chance les pauvres », on vit à leur détriment.

Mon discours paraît très moralisateur, et il l’est sûrement. J’appelle à la responsabilisation de chacun certes, mais je n’oublie pas que personne n'est parfait ni ne doit le devenir, et que tout le monde n’est pas à mettre dans le même panier. Je n'oublie pas que tout le monde n’est pas fautif, ni au même degré, et que chacun a des moyens différents et inégaux à sa disposition.

Chacun peut faire quelque chose certes, nous formons un ensemble, un tout indissociable, mais pour que ce tout avance vers l’harmonie il faut faire preuve de discernement. Le même remède ne s’applique pas à toutes les maladies. Et certains sont traités de fous alors qu’ils sont plus sains d’esprit que la moyenne.

Entre ceux qui sont conscients du mal qu’ils font et s'entêtent égoïstement alors qu’ils auraient facilement le choix de faire autrement, ceux qui n’en ont pas conscience ou sont pris malgré eux dans un engrenage qui, s’ils tentaient de l’arrêter, mettrait en péril leur survie, ceux qui ont conscience mais se sentent impuissants, ceux qui font de leur mieux au quotidien par de petites choses… il y a des différences qu’il est important de voir et de prendre en compte. (Et discerner les différences et agir en conséquence ne veut pas dire exclure, faire des jugements de valeur et s'octroyer le droit de punir par vengeance. Voir la variété et les infinies différences dans le monde n'est pas contradictoire avec le fait de garder en soi la conscience du lien entre toutes choses et le bonheur de faire partie d'un tout).

Je n’appelle pas non plus à lever une armée de héros qui accompliraient en permanence des actes exceptionnels et visibles aux yeux de tous. Entendre encore des puérils et agressifs « ok, mais alors toi qui vois si bien tout ce qui ne va pas, qu’est-ce que tu proposes concrètement ? », comme si une seule solution miracle et grandiose existait et valait la peine d’être tentée, ne peut que m’exaspérer. Tant de choses sont faisables, des actes les plus infimes et invisibles aux grands projets, tant de choses à petite, moyenne et grande échelle sont faisables pour contribuer à rendre l’humanité plus humaine et la vie plus vivante. Ne serait-ce qu’ouvrir les yeux sur ce qui se joue véritablement dans le monde, vouloir en savoir plus et ne pas oublier, est déjà un pas énorme. Nous avons tous un cœur qui peut faire preuve de bonté ou d’égoïsme, nous avons tous un visage qui peut sourire ou faire la tronche, nous avons tous un cerveau qui peut s’informer et réfléchir à des idées créatives et belles ou ressasser des idées médiocres et prémâchées en moulinant dans la haine et le racisme. Nous ne pouvons évidemment tout faire parfaitement, nous sommes tous parfois paresseux, lâches, égoïstes, de mauvaise foi, entêtés, agressifs, intolérants,incohérents et ce n’est pas grave, c'est même parfaitement normal. Le tout est de ne pas oublier, ne pas renoncer définitivement à cet idéal, cet horizon.

Et puis, si nous nous sentons complètement perdus, si nous ne savons pas quoi faire (ce qui est selon moi plutôt bon signe, car être parfaitement sûr de soi et serein face à un monde aussi instable, injuste et incertain serait plutôt preuve de déni et d’une certaine forme de folie à mon sens), bref si nous ne savons pas par où commencer, alors commençons peut-être par prendre un peu plus soin de nous. Etre un peu plus doux avec nous-mêmes. Faire un peu plus confiance à notre intuition et nos idées. Résister au stress, à la culpabilité, à cette course infernale qui veut nous happer. Pourquoi ne pas se créer une bulle d’auto-douceur ? Etre aimables et compréhensifs envers nous-mêmes, pour de bon, et tant pis si ça dérange ? Cette douceur ne pourra que finir par se diffuser autour de nous. Donnons tort aux agressifs et stoppons les net simplement en leur résistant fermement, en les empêchant de nous contaminer de leur violence intérieure. Ne trouvons plus de raisons de nous soumettre face à la violence imbécile, et aussi souvent que possible, ne lui donnons pas raison en y tombant nous-mêmes.

Dans un monde qui tourne à l’envers, où ceux qui tiennent les rennes et font les lois se permettent de nous faire la morale tout en piétinant le bac à sable, osons inverser la tendance…

Commençons par avoir l’extrême originalité d’être véritablement aimables avec nous-mêmes et de l'assumer ! Ce sera peut-être la graine d'une cohérence dans nos vies, cohérence individuelle qui nourrira l'harmonie collective.

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