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Marioons blog

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Conscience, libre arbitre et compassion


Marioons

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Conscience et libre arbitre évolueraient-ils en parallèle ?

Plus on est conscient des choses, plus notre libre arbitre grandit, moins notre choix est fondé sur des réflexes "archaïques" de survie pure et dure ?

A l"inverse moins nous sommes conscients, ("aware" comme dirait un certain Jean-Claude, qui ne dit pas que des inepties d'ailleurs si l'on ose regarder un peu derrière les apparences), plus notre libre arbitre se réduit, plus nous évoluons comme sur des rails. Ces derniers rétrécissent le champ des possibles certes, restreignent notre liberté, mais en même temps nous offrent la possibilité de devenir plus conscients. Car ils ne nous bloquent pas sur un chemin par hasard : ils vont nous faire repasser inlassablement sur les mêmes types d'obstacles, précisément ceux dont nous avons besoin pour évoluer, remettre en question nos croyances erronées, et ouvrir notre champ de conscience. Car la liberté commence à l'intérieur, dans la tête et le coeur, et une apparente liberté extérieure ne sera que confiture aux cochons si nous restons empêtrés dans la toile de notre esprit.

C'est une façon d'interpréter ce que certains appellent la "roue karmique". On parle souvent de karma en termes de mérite ou de punition, conséquences de nos actes passés. Mais je pense que ces notions autoritaires sont purement crées par l'homme dans un soucis de contrôle et ne font nullement partie des lois de la nature. La nature est bien assez puissante et intelligente pour n'avoir pas besoin de fonctionner selon des règles de soumission à son autorité, de devoirs et de punitions. L'homme lui, de par la faiblesse de sa conscience et la force de son ego, en est venu à créer de tels concepts et à les disséminer dans l'inconscient de son prochain dès le plus jeune âge. Mais la conscience humaine peut évoluer, et nous pouvons choisir de cesser de nourrir la carapace de l'ego et renoncer à ces lois d'asservissement et de domination.

Pour revenir à la notion de rails et de roue karmique : plus notre conscience s'ouvre, moins nous avons besoin d'être orientés, moins nous avons besoin d'obstacles précis et douloureux pour comprendre et ouvrir notre coeur, plus les rails s'effacent. Car nos choix seront naturellement justes et auront moins besoin d'être aiguillés par des forces "extérieures" à nous.

Ces obstacles et difficultés auxquels nous sommes confrontés, dépendent à mon sens davantage de nos croyances et de nos intentions profondes que de nos actes extérieurs. La vie nous offre l'opportunité de nous aligner avec la vérité, de comprendre l'essence profonde des choses, d'avoir une vision "juste" et donc un esprit en paix.

Par exemple, une personne qui globalement se conduit très respectueusement avec les autres mais est prise au piège d'une culpabilité maladive à cause d'une grande sensibilité, de certains événements traumatiques de son enfance relayés plus tard par une société infantilisante, sera comme par hasard régulièrement confrontée à des personnes qui précisément la mettront face à son sentiment de culpabilité, des personnes au fonctionnement "pervers", qui savent détecter les failles des plus "faibles" et s'en servir comme nourriture de leur propre ego.

Il serait alors une erreur d'interpréter ces événements comme une preuve de sa culpabilité réelle ("si tant de gens me disent que je suis coupable, c'est que ce doit être vrai, à la fin !"). Bien au contraire... Il s'agit d'enfin être au clair avec soi-même et de réaliser l'injustice que l'on se fait subir en ayant des croyances erronées sur soi, et par là-même, sur le monde.

Si la liberté commence à l'intérieur, se sentir libre de ressentir momentanément de la colère envers les personnes qui se sont servies de nous pour satisfaire leurs besoins égotiques est un premier pas fondamental vers l'ouverture de conscience. Sinon, nous resterons éternellement dans un fonctionnement de moutons obéissants et soumis à l'autorité, fonctionnement dont les conséquences désastreuses ont pourtant bien été mises en évidence par l'expérience de Milgram il y a déjà plus d'un demi siècle...

Toutes ces histoires d'ouverture de conscience sont étroitement liées à la compréhension de la nature profonde des choses, compréhension qui nous pousse tout naturellement à la compassion, envers soi-même et envers les autres, donc à la douceur et au refus de la violence, même sous ses formes les plus subtiles. Il y a un lien étroit entre conscience et amour. On ne peut développer notre champ de conscience sans, en plus de la compréhension intellectuelle, cultiver l'amour. Car "on ne voit bien qu'avec leur coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux"... "Je te vois" mieux que tout, parce que je t'aime plus que tout...

Evidemment, ce parcours n'est pas sans souffrance. La capacité de souffrance est probablement proportionnelle au degré d'ouverture du coeur. Mais elle est également proportionnelle à la capacité de joie et d'amour. Vouloir l'un c'est être prêt à accueillir l'autre. Mais une souffrance comprise et conscientisée porte en elle le germe du véritable changement et de la libération. La souffrance n'a pas vocation à être éternelle. Elle provient de la violence, en soi et à l'extérieur de soi, c'est à dire du "viol" des lois fondamentales de la nature, issu de l'inconscience. A partir du moment où nous commençons à nous aligner avec ces lois, la souffrance a de moins en moins de raisons de pointer le bout de son nez. La compréhension profonde de la nature des choses nous guide naturellement vers l'ouverture du coeur, la compassion, les actions justes et efficaces, et la véritable joie.

Notre libre arbitre, est-ce alors cette part éveillée en nous, cette lumière au sein de l'obscurité, cette petite flamme à l'intérieur suffisament consciente et responsable pour décider de prendre les commandes et de nous guider vers des chemins plus lumineux ?

4 Commentaires


Commentaires recommandés

§* La liberté commence/consiste, paradoxalement, par remarquer que nous sommes enchainés et que ces chaines sont indéfectibles, nous sommes irrévocablement enracinés d'une manière ou d'une autre dans un substrat social ou environnemental. §* Le libre arbitre, quant à lui, sera/permettra, au mieux, de jongler avec cet enchainement, dans les étroites limites de notre entendement. Nous ressemblons beaucoup plus à des automates formatés, bien que cela blesse nos Ego ou notre orgueil, qu'à des êtres supposément intelligents. Il y a un biais cognitif à ceci, puisque nous sommes juges et parties prenantes. Quelques uns ont eu des éclaires de liberté d'agir, de penser, et c'est eux qui ont fait progresser l'humanité tout entière, nous autres n'étant que des suiveurs, continuateurs de ces exceptions. §* La vérité n'est pas un gage de quiétude, au contraire, sa quête questionne, et vu l'immensité des possibles vérités, en nombre infini, ce travail sera sans relâche, les étapes intermédiaires nombreuses, jonchées d'incertitudes, ce qui en fin de compte, conduit à l'anxiété et non à la paix de l'esprit, cette dernière s'acquière par une sorte d'abandon stoïcien, de lâcher-prise ou encore, d'une compréhension suffisante du sens de la vie: qu'importe les buts et objectifs d'une vie, seul compte le chemin emprunté. §* L'ouverture de conscience ne va pas nécessairement de paire avec la compassion/l'empathie, il arrive aussi que de prendre conscience de la réalité humaine et donc de sa bêtise, éloigne notre coeur de cet animal particulier, il a toujours été indomptable, l'est et le sera encore pour longtemps, poussant une personne telle que moi, plus vers la misanthropie que la philanthropie. §* Enfin, la souffrance est indissociable de la vie, donc sans aucune mesure avec notre état d'âme, notre sagesse ou notre bienveillance.<br>

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Merci pour ton commentaire :) Assez d'accord avec la première partie de ton texte.

Un peu plus nuancée par rapport au reste : tu dis : "la vérité n'est pas un gage de quiétude". Je pense que c'est la connaissance partielle de la vérité qui est gage d'anxiété, et que ce qui crée cette anxiété n'est pas la connaissance mais précisément la part de méconnaissance restante.

Lorsque l'on juge qu'il aurait mieux valu ne pas savoir telle ou telle chose, on ne pense alors que depuis notre petit point de vu étriqué et à court terme, on réagit par rapport à la souffrance égotique que nous ressentons sur le moment et qui vient nous déranger dans notre petit confort et notre petite stabilité apparente, à laquelle nous nous accrochons comme à une banquise qui fond. Et nous oublions la grandeur et la beauté de l'océan sous la banquise. Si notre regard s'élevait au-delà des apparences et des choses matérielles, nous pourrions accueillir cette souffrance avec gratitude en comprenant qu'elle n'est là que pour nous libérer de nos œillères. Et de l'angoisse, peur sans objet précis, subie et mal comprise, naîtrait le courage, peur accueillie, comprise et déterminée à se libérer d'elle-même.

Alors tout à fait d'accord pour dire que la quête de vérité questionne, bouleverse, perturbe et est un jour ou l'autre synonyme de souffrance. Pour autant, faut-il choisir le renoncement face à cette quête, renoncement qui selon moi ne garantie en aucun cas l'absence de souffrance (et au contraire nous offrira son lot de souffrances répétées et incomprises) ?

Ceci dit, le lâcher-prise et le renoncement, comme nécessités provisoires au cours du chemin paraissent des ingrédients indispensables à l'efficacité de la quête. Car à trop tendre la corde de l'arc elle fini par rompre.

Par contre, qu'est-ce qu'une compréhension "suffisante" du sens de la vie ? A quel moment juge-t-on que c'est "assez" ? Sur quels critères ? Et si l'on souffre toujours ou que l'on ne se sent qu'à moitié vivant, n'est-ce pas anti-naturel que de se complaire dans cet état et ne pas chercher à creuser plus loin ?

J'entends assez souvent cette affirmation, comme quoi peu importe l'objectif, seul le chemin compte. Et elle est probablement pleine de sens car de prime abord on a envie de la gober goulument en acquiesçant. Mais.. quelque chose cloche... je crois que c'est cela : ne choisit-t-on pas précisément le chemin en fonction du lieu que l'on souhaite atteindre ? Les deux ne seraient-ils pas indissociables ? Et la question de savoir lequel (du but ou du chemin) doit primer sur l'autre a-t-elle réellement un sens ? Un chemin arpenté sans une idée en tête, sans un but, sans une intention, sans l'objectif d'une graine à y semer par ci-par là pour l'embellir, ou d'une plante à cueillir, qu'en retire-t-on et que lui donnons nous ? qu'en est-il de notre pouvoir créateur ? Aux oubliettes ? Le but, qui est peut-être la découverte et la mise en place concrète de nos valeurs, se donne et se cherche tout au long du chemin, mais il n'est en aucun cas chose négligeable, sinon à quoi bon commencer à marcher ? Autant rester au lit.

Et si nous pouvions dire à l'inverse, "qu'importe le chemin emprunté, seules comptent les intentions que tu auras à l'esprit quand tu l'arpenteras et les leçons que tu sauras en tirer pour affiner et éclaircir ton but réel" ?

Mais tout cela n'est pas si contradictoire, tout semble étroitement lié au sein d'un grand cycle sans réel début ni réel fin : point de départ, chemin, but final, passé, présent, futur...

En effet, je suis en partie d'accord, l'ouverture de conscience n'implique pas immédiatement la compassion, tout comme regarder à travers le trou d'une serrure ne garantie pas de tomber de suite sur le visage de la personne que l'on épie, et selon la partie isolée que nous voyons, peut même nous faire croire à un monstre. Mais une ouverture de conscience qui englobe suffisamment de choses essentielles fini inévitablement par impliquer la compassion, à mon sens.

Pour ta dernière phrase, je ne comprend pas spécialement ton argument. Il y a souffrance et souffrance, il y a des natures de souffrance (plus ou moins profondes, plus ou moins superficielles), et des intensités de souffrance selon moi. Et il n'est peut-être pas inintéressant de chercher à distinguer ce qui provoque ces différentes souffrances et ce qui les répare, ainsi que ce qui leur donne prise sur nous et ce qui les éloigne. J'avançais l'hypothèse (bien sûr insuffisante pour tout expliquer) que la profondeur de notre souffrance potentielle était proportionnelle à l'ouverture de notre coeur (ce qui expliquerait pourquoi nombre de personnes verrouillent leur coeur et vivent à minima par peur de ne supporter certaines souffrances), mais également proportionnelle à la profondeur de la joie que nous pouvons éprouver. Comme une gourde plus ou moins déjà remplie d'eau croupie, qui pourrait donc accueillir plus ou moins de l'extérieur, que ce soit de l'eau fraiche ou de la boue. Et par nos croyances et notre état d'esprit, nous pouvons créer un filtre suffisamment efficace pour repousser les particules indésirables et ne nous ravitailler qu'en eau pure.

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Un peu plus nuancée par rapport au reste : tu dis : "la vérité n'est pas un gage de quiétude". Je pense que c'est la connaissance partielle de la vérité qui est gage d'anxiété, et que ce qui crée cette anxiété n'est pas la connaissance mais précisément la part de méconnaissance restante. <br><br>

<br><br>Oui bien sûr, comme je le disais il est utopique de penser que nous aurions une pleine connaissance, ce qui fait que sur la route de cette acquisition, il restera des ombres et des incertitudes. Toutefois, la vérité elle-même est parfois néfaste, car une fois que l'on sait une chose, on ne pourra plus faire comme si nous ne savions pas, et donc vivre avec, par exemple d'apprendre que ses parents ne sont pas ceux biologiques, que notre conjoint nous a trompé, de prendre connaissance que l'on a une maladie incurable, que Dieu ou le père noël n'existe pas, etc... Il faut d'abord se demander si nous sommes prêts à recevoir les vérités, puis si nous sommes tout aussi prêts à les digérer, à en faire quelque chose, dans la négative, mieux vaut s'abstenir, donc.<br><br>
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Lorsque l'on juge qu'il aurait mieux valu ne pas savoir telle ou telle

chose, on ne pense alors que depuis notre petit point de vu étriqué et à

court terme, on réagit par rapport à la souffrance égotique que nous

ressentons sur le moment et qui vient nous déranger dans notre petit

confort et notre petite stabilité apparente, à laquelle nous nous

accrochons comme à une banquise qui fond. Et nous oublions la grandeur

et la beauté de l'océan sous la banquise. Si notre regard s'élevait

au-delà des apparences et des choses matérielles, nous pourrions

accueillir cette souffrance avec gratitude en comprenant qu'elle n'est

là que pour nous libérer de nos œillères. Et de l'angoisse, peur sans

objet précis, subie et mal comprise, naîtrait le courage, peur

accueillie, comprise et déterminée à se libérer d'elle-même. <br><br>

<br><br>Comme dit au-dessus, tout dépend de la motivation de la personne à encaisser toutes les vérités, ce n'est pas si évident que cela, et je sais de quoi je parle, moi qui ai accepté sans réserve toute la cruauté de celle-ci, à en perdre l'envie, car à quoi bon, en savoir davantage sur la nature humaine, quand on est déjà overdosé, hormis d'être poussé par sa curiosité, seule source non tarie de cet élan vital. Mais je te le dis, la vérité est quelque fois abjecte, à en vomir. Après les petites vérités, ou les lois naturelles ou universelles, n'ont pas cette implication négative sur le sujet qui se questionne, car la vérité dans son entièreté peut être vu comme un virus qui gangrène la mémoire, qui sape par les fondations insidieusement jusqu'au jour ou il ne reste plus débout que l'ombre d'un monde, une coquille vidée de sa moelle...<br><br>
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Alors tout à fait d'accord pour dire que la quête de vérité questionne,

bouleverse, perturbe et est un jour ou l'autre synonyme de souffrance.

Pour autant, faut-il choisir le renoncement face à cette quête,

renoncement qui selon moi ne garantie en aucun cas l'absence de

souffrance (et au contraire nous offrira son lot de souffrances répétées

et incomprises) ? <br>

Ceci dit, le lâcher-prise et le renoncement, comme nécessités

provisoires au cours du chemin paraissent des ingrédients indispensables

à l'efficacité de la quête. Car à trop tendre la corde de l'arc elle

fini par rompre.<br>

Par contre, qu'est-ce qu'une compréhension "suffisante" du sens de la

vie ? A quel moment juge-t-on que c'est "assez" ? Sur quels critères ?

Et si l'on souffre toujours ou que l'on ne se sent qu'à moitié vivant,

n'est-ce pas anti-naturel que de se complaire dans cet état et ne pas

chercher à creuser plus loin ? <br><br>

<br><br>Non, quelque soit la souffrance encourue, rien n'est plus beau que d'avoir une vision claire, et ne plus vivre dans l'illusion, dans l'apparence, dans la superficialité ou le superfétatoire, dans le regard des autres, mais il faut être conscient que cette voie est sans retour possible, contrairement à vivre dans des croyances, où l'on peut toujours troquer une croyance contre une autre, la vérité n'est pas interchangeable, d'où son caractère irréversible. Mais je peux te certifier que ce coté du monde est incommensurablement plus difficile à supporter que de vivre dans des rêves ou des fantasmes !<br>Une compréhension suffisante signifie que pour une personne lambda, c'est quand elle se rendra compte, par elle-même, que d'agir c'est une chose, mais comment on s'est comporté, est bien plus important. Il n'y a rien de complaisant à se rendre à l'évidence, au contraire, cela permet d'agir convenablement, et non pas de se focaliser sur un objectif ou en occultant son environnement, les conséquences, l'utilité ou l'intérêt, la pertinence, etc... Cela sert à se recentrer, à aller à l'essentiel, à distinguer futile et importance, ludique et sérieux, impératif et subsidiaire, etc...<br><br><br> 
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J'entends assez souvent cette affirmation, comme quoi peu importe

l'objectif, seul le chemin compte. Et elle est probablement pleine de

sens car de prime abord on a envie de la gober goulument en acquiesçant.

Mais.. quelque chose cloche... je crois que c'est cela : ne

choisit-t-on pas précisément le chemin en fonction du lieu que l'on

souhaite atteindre ? Les deux ne seraient-ils pas indissociables ? Et la

question de savoir lequel (du but ou du chemin) doit primer sur l'autre

a-t-elle réellement un sens ? Un chemin arpenté sans une idée en tête,

sans un but, sans une intention, sans l'objectif d'une graine à y semer

par ci-par là pour l'embellir, ou d'une plante à cueillir, qu'en

retire-t-on et que lui donnons nous ? qu'en est-il de notre pouvoir

créateur ? Aux oubliettes ? Le but, qui est peut-être la découverte et

la mise en place concrète de nos valeurs, se donne et se cherche tout au

long du chemin, mais il n'est en aucun cas chose négligeable, sinon à

quoi bon commencer à marcher ? Autant rester au lit. <br>

Et si nous pouvions dire à l'inverse, "qu'importe le chemin emprunté,

seules comptent les intentions que tu auras à l'esprit quand tu

l'arpenteras et les leçons que tu sauras en tirer pour affiner et

éclaircir ton but réel" ? <br>

Mais tout cela n'est pas si contradictoire, tout semble étroitement lié

au sein d'un grand cycle sans réel début ni réel fin : point de départ,

chemin, but final, passé, présent, futur... <br><br>

<br><br>Implicitement, il y a une orientation à agir, hormis pathologie, nous sommes perpétuellement dans l'anticipation, dans l'action, dans le mouvement. L'idée n'est donc pas d'arrêter de tendre vers quelque chose, puisque nous ne le pouvons pas, cela s'impose à nous, vitalement, nécessairement. <br>Quand je dis que seul le chemin compte et non les buts, il faut donc le comprendre dans le sens que le Quoi est de seconde importance vis à vis du Comment nous agissons, et que donc les intentions sont le trait d'union entre ces deux processus, elles ont donc une importance cruciale dans cette perspective. Et même si un acte est manqué, les intentions étaient là, bonnes ou mauvaises, le jugement peut d'ores et déjà se faire, si nous en prenons connaissance. <br>Effectivement tout est lié, mais pas n'importe comment, justement. <br>Par exemples, devenir riche/célèbre, semble louable, mais si je dois mal agir, pour autrui ou moi-même pour y parvenir, nous sommes en présence d'une erreur flagrante. De même si je ressens le besoin d'être en couple, mais que ma relation est pitoyable faute d'avoir pris le temps ou des précautions, le remède peut être pire que la mal initial. <br><br>Faire des choses, et n'avoir que des déceptions ou des regrets, voire passer à coté de choses plus importantes, ne faire que passer le temps, s'amuser, se distraire, sa faire plaisir, ne peuvent pas être des buts en soi, car on oubliera ce qui est essentiel, c'est comment j'y ai accédé, et ce que cal implique pour moi, pour les autres directement ou indirectement, mais aussi sur tout le reste.   <br><br>
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En effet, je suis en partie d'accord, l'ouverture de conscience

n'implique pas immédiatement la compassion, tout comme regarder à

travers le trou d'une serrure ne garantie pas de tomber de suite sur le

visage de la personne que l'on épie, et selon la partie isolée que nous

voyons, peut même nous faire croire à un monstre. Mais une ouverture de

conscience qui englobe suffisamment de choses essentielles fini

inévitablement par impliquer la compassion, à mon sens. <br>

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<br><br>Je voudrais te répondre oui, mais je ne le peux pas, quand je vois la triste réalité de la nature humaine, dans toute son horreur, sa violence, sa méchanceté, sa mesquinerie, sa fourberie, son narcissisme, son animalité mal contenue, etc... je ne peux absolument pas dire que cela conduit à la compassion, ou alors il faut être emprunt d'une force transcendante qui n'a rien à voir avec l'ouverture de conscience, avec tout ce qui se trame sous mes yeux ou à ma connaissance, c'est tout bonnement impossible, ça l'est surement si on continue à fermer les yeux, à rêver ou qu'on ne les ouvre pas assez/suffisamment !<br><br>
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Pour ta dernière phrase, je ne comprend pas spécialement ton argument.

Il y a souffrance et souffrance, il y a des natures de souffrance (plus

ou moins profondes, plus ou moins superficielles), et des intensités de

souffrance selon moi. Et il n'est peut-être pas inintéressant de

chercher à distinguer ce qui provoque ces différentes souffrances et ce

qui les répare, ainsi que ce qui leur donne prise sur nous et ce qui les

éloigne. <br><br>J'avançais l'hypothèse (bien sûr insuffisante pour tout

expliquer) que la profondeur de notre souffrance potentielle était

proportionnelle à l'ouverture de notre coeur (ce qui expliquerait

pourquoi nombre de personnes verrouillent leur coeur et vivent à minima

par peur de ne supporter certaines souffrances), mais également

proportionnelle à la profondeur de la joie que nous pouvons éprouver.

<br>Comme une gourde plus ou moins déjà remplie d'eau croupie, qui pourrait

donc accueillir plus ou moins de l'extérieur, que ce soit de l'eau

fraiche ou de la boue. Et par nos croyances et notre état d'esprit, nous

pouvons créer un filtre suffisamment efficace pour repousser les

particules indésirables et ne nous ravitailler qu'en eau pure.<br><br>

<br><br>Oui tu as raison, il nous faudrait distinguer.<br><br>Alors autant pour la première partie, cela me semble raisonnable, que la souffrance soit proportionnelle à l'ouverture de notre " coeur ", puisque ce sont les autres principalement qui nous souffrir, sauf maladie/accident, mais sur la seconde proposition un peu moins, ou alors il faut y adjoindre un possible décalage temporel, comme pour le dépressif ou le misanthrope, sans compter tous les accros, les passionnés d'une activité, les drogués, etc... <br>Comme ce sont les deux faces d'une même réalité, notre " coeur " ouvert peut recevoir de bons sentiments, comme des mauvais, néanmoins, il y a d'autres sources de joie et de peine, qui n'ont pas de point commun avec le " coeur".<br>Globalement je suis d'accord quand même ! <img class="bbc_emoticon" alt=";)" src="http://static.forumfr.com/public/style_emoticons/default/wink1.gif"><br><br><br><br><br><br><br><br>  <br>

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« Il faut d'abord se demander si nous sommes prêts à recevoir les vérités, puis si nous sommes tout aussi prêts à les digérer, à en faire quelque chose, dans la négative, mieux vaut s'abstenir, donc. »

Oui, c’est probable, encore une fois tout dépend de ce que l’on recherche, à chaque instant : le confort du moment ou l’évolution. Et il est sûrement sain de savoir se protéger et d’avancer à son rythme, lorsqu’on « sent » que c’est le moment, car à trop s’en demander, à vouloir sans cesse se dépasser, on s’épuise, et il ne reste de nous, capable d’agir réellement dans le présent, que notre ombre.

Mais c’est aussi un choix : devenir libre, par la connaissance de la vérité, quitte à en baver, ou garder ses certitudes réconfortantes (ou pas), et stagner. La pilule bleue, ou la pilule rouge… ? Et dans notre monde, il est certain qu’ouvrir les yeux expose à être « ébloui » par la noirceur ambiante… Et je ne peux que comprendre ton dégoût et ta tristesse. Mais regarder enfin cette noirceur en face, n’est-ce pas notre ultime chance d’y découvrir une pointe d’espoir, réelle cette fois et non plus fantasmée et instable, un point lumineux et serein au milieu de tout ce chaos ? Point minuscule certes mais auquel nous allons enfin pouvoir arrimer tous nos espoirs et toute notre force de caractère accumulée depuis tant d’années de résistance… ?

« Mais je peux te certifier que ce coté du monde est incommensurablement plus difficile à supporter que de vivre dans des rêves ou des fantasmes ! »

Très certainement. La souffrance arrive de plein fouet, il n’y a plus de matelas molletonné pour amortir le choc. Et pourtant, il n’y a qu’ainsi que nous devenons véritablement vivants. Mais c'est un choix qui exige du courage, c'est sûr.

« Implicitement, il y a une orientation à agir, hormis pathologie, nous sommes perpétuellement dans l'anticipation, dans l'action, dans le mouvement. L'idée n'est donc pas d'arrêter de tendre vers quelque chose, puisque nous ne le pouvons pas, cela s'impose à nous, vitalement, nécessairement. <br>Quand je dis que seul le chemin compte et non les buts, il faut donc le comprendre dans le sens que le Quoi est de seconde importance vis à vis du Comment nous agissons, et que donc les intentions sont le trait d'union entre ces deux processus, elles ont donc une importance cruciale dans cette perspective. Et même si un acte est manqué, les intentions étaient là, bonnes ou mauvaises, le jugement peut d'ores et déjà se faire, si nous en prenons connaissance. <br>Effectivement tout est lié, mais pas n'importe comment, justement. <br>Par exemples, devenir riche/célèbre, semble louable, mais si je dois mal agir, pour autrui ou moi-même pour y parvenir, nous sommes en présence d'une erreur flagrante. De même si je ressens le besoin d'être en couple, mais que ma relation est pitoyable faute d'avoir pris le temps ou des précautions, le remède peut être pire que la mal initial. <br><br>Faire des choses, et n'avoir que des déceptions ou des regrets, voire passer à coté de choses plus importantes, ne faire que passer le temps, s'amuser, se distraire, sa faire plaisir, ne peuvent pas être des buts en soi, car on oubliera ce qui est essentiel, c'est comment j'y ai accédé, et ce que cal implique pour moi, pour les autres directement ou indirectement, mais aussi sur tout le reste. »

Tout à fait d’accord.

« Je voudrais te répondre oui, mais je ne le peux pas, quand je vois la triste réalité de la nature humaine, dans toute son horreur, sa violence, sa méchanceté, sa mesquinerie, sa fourberie, son narcissisme, son animalité mal contenue, etc... je ne peux absolument pas dire que cela conduit à la compassion, ou alors il faut être emprunt d'une force transcendante qui n'a rien à voir avec l'ouverture de conscience, avec tout ce qui se trame sous mes yeux ou à ma connaissance, c'est tout bonnement impossible, ça l'est surement si on continue à fermer les yeux, à rêver ou qu'on ne les ouvre pas assez/suffisamment »

Oui, là je t’avoue que je ne saurai te dire. Car si je te dis « tu te trompes, bien sûr que la vérité fini par conduire à la compassion malgré tout », c’est que j’estime avoir suffisamment connaissance de la vérité, or il est évident que ce n’est pas le cas. Je peux simplement te dire que c’est un « ressenti », une sorte de pari intérieur, peut-être biaisé par un optimisme naïf qui voudrait s’imposer en contournant discrètement quelques lois de la nature. Ou bien c’est un ressenti profond appelé intuition et venu tout droit des tréfonds de la vérité, et si c’était le cas aucune preuve ni aucun argument ne pourrait jamais suffire à étayer ma thèse.

Merci pour tes réflexions en tout cas, je te souhaite de vivre de belles choses qui viendront compenser tes constats tristes et colorer ta vision de la vie.

:coeur:

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