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tison2feu

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  1. tison2feu

    Science et philosophie

    Tout à fait, Théia, il conviendrait de se questionner sur l'ensemble des sciences modernes, dures ou molles, y compris une science telle que la linguistique, etc. Or, la définition que j'avais proposée en citant Luminet devrait permettre de dégager de grands axes de l'épistémologie des sciences en général. C'est-à-dire être capable de répondre à des interrogations récurrentes relatives aux caractéristiques méthodologiques de toute science digne de ce nom. Ce n'est visiblement pas la voie adoptée par Curieux pour traiter de l'épistémologie. A dire vrai, je ne vois pas la différence qu'il y a, en le lisant, entre parler d'épistémologie de la physique et faire de la physique. J'ai bien l'impression qu'il entend par par parler d'épistémologie le fait d'être capable de faire des démonstrations scientifiques dans sa discipline scientifique de prédilection. Si tel est le cas, autant dire qu'un spécialiste en science physique sera un ignare fini dans toutes les autres disciplines scientifiques, où il en sera réduit à croire (tenir pour vrai sans preuves) au bien-fondé épistémologique de ces autres disciplines sans être capable pour autant de mettre en oeuvre la moindre démonstration scientifique. Je donne un exemple tout simple, relevant de l'étude diachronique et historique de la langue. J'ouvre un topic dans la catégorie science en affirmant haut et fort que personne ne pourra me contredire quant à l'élaboration scientifique de la diachronie de la langue française parce que cela relève de l'épistémologie linguistique (basée sur une multitude de règles de transformations, lois phonétiques, loi de l'accent tonique, une méthodologie rigoureuse, etc.). Et si l'on me dit prouve-moi que le mot français "jaune" est le résultat d'une évolution phonétique du latin populaire "galbinus", et bien, je me ferai un plaisir de faire une démonstration qui me prendra facilement deux pages de topic. Mais en aucun cas, j'aurai expliqué en quoi consiste l'épistémologie linguistique, et quels sont les éléments épistémologiques communs avec les autres sciences modernes.
  2. tison2feu

    Science et philosophie

    Eh bien, ce que j'essaye de dire, c'est ni plus ni moins que l'objet de ce topic me semble une vaste lapalissade limitée uniquement à l'épistémologie de la physique, donc ne permettant de dégager aucune problématique, à moins de faire du hors-sujet. Mais je conviens que ce rappel, sur un forum généraliste, n'est pas sans utilité. J'ajouterai que mon seul regret, c'est de ne pouvoir développer, dans le cadre plus vaste d'une philosophie des sciences, l'objet d'étude de l'ouvrage de Jürgen Habermas, cité à juste titre par Zelig : La technique et la science comme "idéologie" (qui est l'un de mes ouvrages en attente de lecture...), où le philosophe allemand examine l'incidence de la rationalité scientifique sur le monde social vécu et ses répercussions sur le fonctionnement de la démocratie, etc.
  3. tison2feu

    Science et philosophie

    Le problème est que le philosophe a besoin de tenir compte des dernières avancées de la science. Pour ce faire, et faute de pouvoir travailler directement à partir des travaux innombrables des physiciens, le philosophe non-scientifique ne peut que mettre à profit les ouvrages de vulgarisation scientifique écrits par des scientifiques et qui ont malgré tout une valeur scientifique certaine, même si parfois science et esthétisme religieux sont mélangés (Trinh Xuan Thuan) ou encore science et athéisme le sont tout autant (Stephen Hawking et léonard Mlodinow). Mais l'important est que le bagage et les informations scientifiques en soient incontestables, ce qui est le cas, sauf erreur de ma part, autant d'un Trinh Xuan Thuan que d'un Stephen Hawking. A dire vrai, je ne vois pas comment un philosophe de formation non-scientifique pourrait se piquer, à l'heure actuelle, de publier un travail d'épistémologie physique. Cela me semble invraisemblable. Avez-vous des noms en tête d'ouvrages épistémologiques écrits par de tels philosophes ? Sinon, je pense qu'il faut tenir compte aussi du fait que l'épistémologie n'est pas simplement une affaire de physique. Quid de l'épistémologie en génétique ? D'autant plus que le chercheur est conduit, dans cette discipline, à tenir compte de considérations morales et philosophiques, c'est-à-dire extra-scientifiques, depuis qu'a été entrevue la possibilité éventuelle de modifier de façon durable le génome humain.
  4. tison2feu

    Science et philosophie

    Parce qu'il va s'agir pour lui de définir d'abord ce qu'il entend par "penser". Ceci faisant l'objet de 9 cours de philosophie... Il appert que la science ne peut pas "penser" au sens où l'entend Heidegger... Comme c'est impossible de définir en quelques mots ce que Heidegger entend par "penser", je te donne ce lien pouvant servir d'ébauche partielle à de plus amples réflexions, mais vraiment à contre-coeur, parce que rien - absolument rien ! - ne peut remplacer à mes yeux la lecture, la relecture même, et la nécessaire imprégnation du cheminement de la pensée d'un philosophe - qui ne peut se faire qu'en faisant soi-même l'expérience de la lecture dans le texte de cet auteur : http://revuephares.c...elle-Gruber.pdf
  5. tison2feu

    Science et philosophie

    Nous sommes bien d'accord, mais il faut lire Trinh Xuan Thuan en tant que philosophe, et toute réflexion portant sur les questions de la croyance (ou de l'athéisme) n'est pas en dehors de la philosophie ! Et dans ce cas, vous serez d'accord avec moi pour ne pas considérer non plus comme scientifiques tous les ouvrages de scientifiques professionnels faisant ouvertement profession d'athéisme forcené, ne serait-ce que "pour en finir avec Dieu", selon l'expression de Richard Dawkins (et dénoncés par Klein pour leur irrationalité au même titre que l'irrationalité du penseur religieux exacerbé, ceci ayant été débattu longuement dans d'autres topics). Puisque dans tout travail scientifique, où les convictions personnelles athées ou religieuses sont mises au vestiaire, jamais le terme de Dieu n'apparaît.
  6. tison2feu

    Science et philosophie

    Il conviendrait sans doute de distinguer l'épistémologie, d'une part, et la philosophie des sciences, d'autre part, même s'il s'agit de branches faisant partie de la philosophie, mais dont l'usage reste assez flou. Le vocable d'"épistémologie", plus modeste que celui de "philosophie des sciences", s'applique à "l'analyse rigoureuse des discours scientifiques, pour examiner les modes de raisonnement qu'ils mettent en oeuvre et décrire la structure formelle de leur théories" (définition proposée par Dominique Lecourt). La question se posera de savoir dans quelle mesure l'épistémologie de chaque science moderne va coïncider ou diverger (par exemple, l'épistémologie des sciences du vivant s'aligne-t-elle sur l'épistémologie de la physique ?). Le champ d'étude de la "philosophie des sciences" semble beaucoup plus vaste. Et c'est dans ce cadre philosophique que peuvent être lus des auteurs tels que Klein ou l’astrophysicien Trinh Xuan Thuan, cités plus haut, qui tout en intervenant en tant que professionnels scientifiques, vont aborder des questions débordant le seul cadre de l'épistémologie.
  7. tison2feu

    Science et philosophie

    Je me suis limité à donner une piste de réflexion, à partir de cette notion capitale de représentation du monde. Vouloir résumer en quelques phrases le cheminement de pensée de Heidegger est une aberration, et cela vaut d'ailleurs pour tous les philosophes. Ou bien nous le lisons, ou bien nous n'en parlons pas.
  8. tison2feu

    Science et philosophie

    C'est parfaitement ton droit, d'autant qu'il semble très difficile de dissocier la pensée d'un philosophe de son mode de vie. Si l'on retient la leçon de Pierre Hadot, quant à la nature même de ce qu'est véritablement la philosophie antique, il est même inconcevable qu'un philosophe ne procède d'abord à un choix initial pour un mode de vie qui va s'exercer/s'appliquer toute une vie durant. Il n'en va pas de même de la vie du scientifique, dont l'activité professionnelle ne vient pas interférer sur son mode de vie. Pour ma part, il s'agissait de chercher à comprendre ce qu'entend Heidegger par "La science ne pense pas" (ou encore : la métaphysique traditionnelle ne pense pas). La seule façon d'y parvenir, c'est de lire l'ouvrage de Heidegger en entier, ou d'être condamné à ne rien pouvoir dire de sensé à ce propos. Heidegger ne se limite pas à critiquer, mais se donne bien entendu les armes pour penser autrement...
  9. tison2feu

    Science et philosophie

    Je pense qu'il faut parfois savoir se faire violence, afin de s'ouvrir à tous les champs possibles de la pensée, et ne pas préjuger de la pensée d'un philosophe sous le seul motif de ses errements politiques (ou religieux). Si je me tourne vers toi, cher Chapati, c'est parce que je sais que tu es sensible à la critique deleuzienne de la pensée en tant que représentation. Or, jamais un philosophe comme Heidegger n'a poussé aussi loin la réflexion dans la critique des pièges de la représentation, qu'il s'agisse aussi bien de représentation métaphysique traditionnelle que de représentation scientifique, et qui sont devenus le seul mode de pensée occidental. J'avoue avoir été subjugué à la lecture de "Qu'appelle-t-on penser ?". Le cheminement de la pensée de ce philosophe est exposé sous forme de 9 cours. Et, chose remarquable, chaque cours est accompagné d'un reprise du cours antérieur, si bien que nous avons une double exposition/lecture du cheminement de la pensée de l'auteur (Cet ouvrage me semble une excellente introduction à la pensée de Heidegger).
  10. Je ne comprends pas du tout ton raisonnement, Swannie. Quel intérêt y aurait-il à vouloir bannir une nouvelle arrivante qui n'a jamais "fait de mal" depuis son arrivée. L'intérêt de ce forum n'est-il pas d'accueillir de nouveaux arrivants et de leur permettre de s'exprimer le plus librement possible, non ? Au risque de te manquer de respect, cela sent la parano, tout ça, notamment le "inutile de prolonger tout ça". Ce n'est que mon point de vue.
  11. Si je peux me permettre, Swannie, tu vas trop vite dans tes conclusions. Tu n'es là que depuis 3 jours... Alors prends le temps de découvrir s'il ne s'agit pas d'un incident technique passager. Tu as toutes les chances de soupçonner à tort, comme sont tentés de le faire naturellement quelques nouveaux venus , que tu es l'horrible victime de la censure. C'est d'ailleurs paradoxal, puisque l'auteur du topic se plaint, à l'inverse, du laxisme de la modération. Faudrait savoir... M'est avis, après trois ans de présence sur ce forum, qu'un juste milieu a été trouvé et maintenu par les modérateurs de Forumfr. Je leur tire mon chapeau (une fois n'est pas coutume). Si bien que ce forum continue de rester extrêmement vivant.
  12. Dans mon cas, le message publicitaire sonore a commencé à se faire entendre depuis environ une semaine chaque nuit (entre une heure et six heures du mat) puis ces derniers jours y compris dans la journée, mais seulement certaines fois, lorsque j'accède à un topic figurant dans l'une des catégories du forum et là, tout à l'heure, dans la matinée au moment où je modifiais un post en réponse à un forumeur !!!!! Je n'ai pas de adblocker. Je n'ai jamais cliqué, depuis sa création, sur "ça Zap actu", ce qui m'évitait jusqu'à présent d'en entendre le son. Dès que j'entendrai ce message sonore publicitaire, j'en retranscrirai le début et l'heure précise d'émission (c'est, je crois me souvenir, une publicité de soin de beauté). Merci pour cette précision au sujet des tests en cours.
  13. Pour Forumfr, l'hébergement d'un serveur coûte de plus en plus d''argent, donc il faut obligatoirement de plus en plus de recettes publicitaires. Depuis une semaine, je note que l'option de la publicité sonore par intermittences a été choisie. La publicité a gagné davantage de terrain. Dans mon cas, c'est totalement rédhibitoire : je ne peux pas lire ou répondre à un post tout en subissant le cauchemar de la publicité sonore... (pour l'instant, en cas d'apparition sauvage d'un message sonore, je clique aussitôt sur "Accueil", ce qui annule le son). Puis dans quelques temps, cette solution de publicité sonore par intermittences devra, par la force des choses (toujours davantage de recettes publicitaires !), céder le pas à la solution de la publicité sonore systématique, etc. Même si la possibilité est offerte par Forumfr de payer une petite somme pour ne plus subir ce genre de publicité intempestive, j'ai tendance à penser que la solution du choix du adblocker gratuit l'emportera, avec à la clé la mort de ce forum. La gratuité est la loi du Net. Les seuls forums qui subsisteront à moyen terme seront, je pense, des forums spécialisés coûtant moins d'argent, ne touchant qu'un nombre plus réduits d'internautes, et qui eux demandent beaucoup moins de recettes publicitaires.
  14. Pour ce qui est de causes plus vraisemblables d'une mort annoncée des forums, je pense plutôt que ces forums vont finir par se faire ronger, lentement mais sûrement, par un autre mal bien plus insidieux : la publicité. Fini dans pas longtemps le concept de forum gratuit, puisqu'il faudra payer tôt ou tard, sous forme de cotisation minime, pour ne plus subir le harcèlement publicitaire incessant (d'ailleurs, depuis une semaine, la publicité sonore a fait son apparition détestable sur Forumfr, mais par moment seulement, bref tout en douceur) ou alors utiliser Adblock et contribuer par la force des choses au lent déclin du forum.
  15. tison2feu

    La psychanalyse

    Sans doute parce que, par définition, tout in-conscient est conscient de... rien du tout, non ? Seule la conscience est conscience de quelque chose, et a donc la possibilité d'être conscience d'elle même, voire d'intuitionner l'existence éventuelle d'un inconscient, préconscient, ou autre.
  16. J'avoue avoir été séduit à l'époque par ton point de vue, Déjà, tel que tu l'avais ainsi formulé (C'est quelque chose de tenir tête à Spinoza et à Schopenhauer ) La liberté ne serait-elle pas cette sensation joyeuse de parvenir, dans des instants exceptionnels de vie, à transcender l'ensemble des parties/expériences passées de notre être pour en faire quelque chose d'innovant et de supérieur à cet ensemble ?
  17. tison2feu

    La psychanalyse

    Merci pour ces multiples réflexions, d'autant plus intéressantes qu'elles me semblent dépourvues de tout biais cognitif ! je ne peux tout reprendre en détail, préférant me limiter aux aspects liés à la psychanalyse. Tout à fait d'accord pour distinguer entre "pourquoi" (causatif) et "pour quoi" (finalité). Par surcroît, si philosopher c'est questionner/problématiser à la suite d'un étonnement (selon Aristote), il y aurait lieu de s'interroger également sur les causes, conscientes et inconscientes, et les effets recherchés de la réponse. Pourquoi telle réponse plutôt que telle autre ? Dans quelle mesure la réponse philosophique ne serait pas, dans une certaine mesure, un refoulement ou un déni de la question ? Cette façon de questionner le questionnement philosophique, en s'inspirant du refoulement freudien, est le cheval de bataille du philosophe Michel Meyer, comme cela avait été signalé dans un topic créé par Théia, il y a plus de deux ans : Tout est question de questions. (J'ai une mémoire d'éléphant parce que chacun des posts que je fais sur ce forum demeure une blessure/cicatrice résultant de ma descente dans l'arène de la confrontation philosophique... Le lecteur ne peut pas éprouver cela... J'invite tout un chacun à descendre dans l'arène sanglante de ce forum afin de s'élever vers un brin d'excellence et de pourfendre à tout jamais le confort de l'habitude, de l'ignorance ou du dogmatisme). Avant Aristote, la mythologie permet de sentir les choses de la vie dans l'exercice philosophique tout en refoulant les peurs existentielles. Après Aristote (et la mort du recours aux mythes explicatifs), le rationalisme poussé à l'extrême me donne l'impression d'avoir pris le relai dans ce rôle de pompe à refouler ces mêmes problèmes existentiels, puisqu'il s'agira désormais de rationaliser toutes les choses de la vie sans les sentir (rationaliser conduira à réifier à outrance l'existence d'autrui, son témoignage et ses souffrances, ses différences, au point de justifier la création de Goulag et de camps de déportation). Comme tu le précises, les problèmes risquent tout au plus d'être continuellement déplacés, discriminés, voire refoulés. Pour ma part, je refuse d'apporter des réponses trop hâtives, préférant explorer toujours et encore le champ illimité des possibles, peut-être afin de ne pas entériner (refouler ?) trop vite certains grands problèmes philosophiques. Lyotard fera partie de ceux qui refusent de se laisser enfermer dans les pièges de cet hyper-rationalisme qui rend impossible à ses yeux toute véritable démarche inter-communicationnelle entre penseurs issus de cultures différentes. Il va s'opposer par exemple à l'éthique de la communication soutenue depuis plusieurs décennies par Apel et Habermas pour qui les conditions langagières d'établissement de la vérité sont exclusivement rationnelles et rédhibitoires... (cf. § 2, 3, 4 et 5 https://appareil.revues.org/115 ). Un penseur chinois n'a aucune idée de ce que peuvent bien signifier les concepts occidentaux de "raison", d'"universalité", etc. (Lire les ouvrages instructifs des philosophes François Julien et Jean-François Billeter). Il ne ne s'agit donc pas de changer le monde (les marchands de bonheur s'en chargent), mais tout au plus de chercher à apprendre à mieux communiquer en libérant et en prenant conscience des pulsions et sentiments les plus profonds que nous pouvons avoir en nous et qui sont les seuls et véritables moteurs de nos actes.
  18. tison2feu

    La psychanalyse

    Un philosophe qui aurait mérité d'être cité et commenté, tant l'influence de la psychanalyse a été décisive (Jung), c'est Gaston Bachelard, auteur de très beaux textes philosophiques et poétiques (La psychanalyse du feu, L'eau et les rêves : essai sur l'imagination de la matière, L'air et les songes : essai sur l'imagination du mouvement, etc.)
  19. je pense que Jeandin procède par associations libres et subjectives, à partir d'un symbolisme arbitraire des lettres de l'alphabet français, afin de traduire l'esprit des textes sacrés du monothéisme. Cette façon de procéder n'a malheureusement rien de scientifique parce que tous les mots de la langue ne sont pas pris en considération. Par exemple, il pose que G est symbole de gigantisme, grossesse, en ne retenant que des mots qui évoquent en effet ces qualités, et en éliminant tous les mots qui, en français, suggèrent de petites choses tels GrinGalet, Gamin, Gosse, Gamète, Gène, Graine, Germe, Gland, Ganse, Gélule, Glaçon, Glande, Globule, Godet, Gobelet, Goujon, Goutte, maiGre, exiGu, etc.
  20. tison2feu

    La psychanalyse

    Pour discuter ici de Badiou, faudra trouver un lien entre ses écrits et la psychanalyse. (et puis, je n'ai toujours pas répondu à Déjà).
  21. tison2feu

    La psychanalyse

    Je pense qu'il y a en l'être humain une puissante volonté de croire. Puisque le Dieu des Chrétiens est mort à la fin du XIXe s., il a bien fallu remplacer Dieu le Père par de nouvelles idoles, en l'occurrence Marx ou/et Freud, afin de continuer à avoir réponse à tout sur des thèmes politiques ("tout est politique") ou psychiques ("tout est sexuel"). Le summum est atteint avec certains intellectuels freudo-marxistes qui érigeront marxisme et freudisme au statut de véritables "sciences". Même dans le monde des idées, tout me semble affaire d'offre et de demande. Comment expliquer le succès du lacanisme en France ? Assurément pour de nombreux facteurs qui restent à analyser. Je pense qu'avec l'émancipation intellectuelle de la femme, de plus en plus notable à partir des années 50 en France, le freudo-lacanisme va trouver un nouveau public féminin de choix dans les milieux universitaires : Freud/Lacan en section Psychologie, Marx en section Sociologie. Je critique seulement l'excès de ceux ou celles qui finissent par réduire toute pensée philosophique à la psychologie/psychanalyse ou au marxisme (matérialisme dialectique). Oui, je trouve tragi-comique le fait de critiquer l'oeuvre de Deleuze sous l'angle de Marx et le marxisme... (Sur Badiou, accorde-moi un joker, le temps de le lire en détail... En revanche, cela ne me choque pas qu'un philosophe critique un autre philosophe sur tel ou tel point, c'est dans l'essence même de la philosophie. Mais procéder comme I. Garo en instrumentalisant la philosophie à des fins politiques, cela me révulse). NB : Il fallait lire "p. 305" (dans L'Anti-Oedipe), et non pas "p. 306", à propos de ma référence à Sartre et les "groupes en fusion".
  22. tison2feu

    La psychanalyse

    Bonjour Chapati, Oui, reprenons le cours de ce fil passionnant chaque fois que de nouveaux éléments permettent d'éclairer des questions laissées sans réponse. Tu avais eu l'occasion de citer Wilhelm Reich, qui a tenté de rapprocher la psychanalyse et la sociologie. L'intuition de Reich était que la psychanalyse, en tant que mode d'investigation, doit s'intéresser aux phénomènes psychiques qui se produisent au sein d'une société (et pas seulement au sein de la famille, ou pas seulement dans l'analyse résultant du rapport pratique entre deux individus). Il tire la sonnette d'alarme en reprochant aux freudiens de ne prendre en compte ni la misère sexuelle des masses ni la psychologie de masse du fascisme, en particulier la conscience de classe et son intérêt surprenant pour le fascisme en milieu ouvrier : http://www.legrandso...ie-sociale.html Et d'autre part, il montre les insuffisances du modèle marxiste, limité quant à lui au politique et à l'économique, qui ne permet pas d'expliquer le drame de la Shoah. Ce faisant, Reich s'est heurté évidemment aux prétentions universalistes des psychanalystes de l'époque et des marxistes orthodoxes et communistes staliniens. Pourquoi ce rappel ? Parce que cela permet de mieux comprendre le contexte, complètement éludé par I. Garo dans sa conférence, dans lequel Deleuze et Guattari ont pu écrire dans L'Anti-Oedipe, 1972/1973, p. 306 : "C'est que le désir n'est jamais trompé. L'intérêt peut être trompé, méconnu ou trahi, mais pas le désir. D'où le cri de Reich : non, les masses n'ont pas été trompées, elles ont désiré le fascisme, et c'est ça qu'il faut expliquer… Il arrive qu'on désire contre son intérêt : le capitalisme en profite, mais aussi le socialisme, le parti et la direction du parti". Cette phrase a également été prononcée lors d'un entretien entre Deleuze et Foucault, publié dans la revue trimestrielle de "L'Arc", n° 49, 2e trimestre 1972, avec une seule variante dans la bouche de Deleuze : "Il faut accepter d'entendre le cri de Reich (...)" : http://lexiconangel....-le-cri-de.html - Le cri de Reich qu'I. Garo refuse sciemment d'accepter de comprendre... en faisant dire à Deleuze ce que Reich a tenté d'expliquer dans ses écrits... - Si l'on prend soin de lire dans son intégralité cet entretien Deleuze-Foucault, on notera que Deleuze se réfère aux "masses" ou à n'importe quel "corps social" et non pas exclusivement à "la classe ouvrière", comme le fait croire mensongèrement I. Garo puisqu'elle a remplacé malhonnêtement le mot "masses" par "classe ouvrière".... - La lecture contextuelle de l'extrait dans L'Anti-Oedipe m'a éclairé encore davantage : Deleuze venait de préciser, quelques lignes auparavant, qu'il avait retenu la leçon de Sartre quant à la nécessité de ne plus parler en terme de classes sociales mais de "groupes en fusion" (cf. p. 306). - Autre point de première importance : Deleuze venait de faire la distinction très nette entre désir (investissements de désir, aussi bien économiques qu'inconscients) et intérêt, cette distinction étant complètement éludée par I. Garo. Or, l'intérêt n'a pas toujours le dernier mot et peut rentrer en conflit avec un désir plus profond et puissant, ce qui permet d'expliquer que des gens puissent suivre un corps politique ne défendant pas leurs intérêts. - Faut-il enfin rappeler qu'I. Garo fait allusion au Deleuze "des années soixante", n'ayant même pas en mémoire la date de publication (1972) de L'Anti-Oedipe... Approximation, falsification des termes, mensonges, refus d'approfondir la pensée d'un auteur, etc., autant d'ingrédients fidèles à la méthode stalinienne consistant à déformer et réduire à néant la pensée d'autrui (Il s'agit pour Garo de démolir purement et simplement la pensée deleuzienne par pure idéologie communiste - et non par amour de la philosophie et de la critique objective).
  23. tison2feu

    La psychanalyse

    Non. C'est simplement que tu as mal lu mon post #988 , dans lequel mon but principal était de mentionner le nom d'un philosophe J.-F. Lyotard, jamais cité jusqu'à présent, et se référant très souvent à Freud et à Lacan, comme c'est le cas dans son Pourquoi philosopher ?, que j'avais eu l'occasion de lire. Mon intention était de faire de plus amples développements sur cet ouvrage de Lyotard, au cas où je serais sollicité (ayant pris soin de citer à cet effet une phrase de Lyotard pouvant servir d'accroche/ motif à réflexion), et je n'avais aucune raison de m'étendre sur Deleuze et son Qu'est-ce que la philosophie ? puisque cet ouvrage-ci ne fait référence à aucun moment à la psychanalyse. Tu m'as simplement mal lu, ce qui peut s'expliquer dans la mesure où tu ne connais aucun des deux ouvrages en question. Dans ces conditions, j'ai jugé préférable de laisser passer ton invitation et ton histoire d'"espace Deleuze"... Voilà la vérité, une nouvelle fois. Quand au fond, concernant les dires du "jeune penseur" Deleuze des années 60, je n'ai pas vu, de ta part, poindre l'ombre d'une réponse aux objections qui t'ont été adressées, sur ton topic prétendument consacré à Deleuze ( et qui n'intéresse personne, car pas du tout adapté à un forum généraliste ; de plus, tu ne dégages aucune problématique en quelques lignes et sous forme de question, et encore moins une opinion personnelle !). Fin du hors sujet, en ce qui me concerne, et dans lequel tu m'as entraîné.
  24. tison2feu

    La psychanalyse

    (En m'excusant d'interférer sur le dernier post de Déjà) Non, Elise, les rares paroles portant sur Deleuze dans cette conférence d'une heure, qui n'a rien à voir avec la psychanalyse, ne sont pas référencées. A la minute 52.40, faut-il rappeler les mots d'I. Garo : "Deleuze fait partie de ceux qui vont, dans la tradition d'un certain marxisme, dire que la classe ouvrière fait partie du capitalisme, et qu'il n'y a rien à attendre de la classe ouvrière, et que non seulement la classe ouvrière fait partie du capitalisme mais que la classe ouvrière est celle qui désire le fascisme. C'est invraisemblable quand on lit ça aujourd'hui.. et qu'il peut écrire ça dans les années soixante..." Dans quel texte I. Garo a-t-elle lu cela ? (afin d'en connaître le contexte exact). Nous ne le saurons jamais. Ce que je trouve encore plus lamentable, pour ma part, c'est qu'I. Garo évoque le Deleuze des années soixante. C'est la seule chose, dans cette conférence, que Garo a retenu de Deleuze. Or, toute l'oeuvre de Deleuze a été écrite APRES les années soixante à l'exception d'un ouvrage sur Hume. Ainsi donc, comme le signalait Chapati, c'est toute l'oeuvre de Deleuze qui est niée purement et simplement dans cette conférence consacrée prétendument à Foucault, Deleuze et Althusser (en réalité, seul Foucault est traité). Cette façon de procéder est inqualifiable, pour rester poli, puisqu'elle te permet à la fois d'évacuer la réalité de L'Anti-Oedipe de Deleuze et Guattari, qui avait parfaitement sa place dans ce topic, tout en multipliant les posts vantant la littérature politico-philosophique du PCF, qui eux n'ont rien à faire dans ce topic sur la psychanalyse. Voilà la vérité, je n'extrapole rien, tout le monde peut le vérifier. Toutes tes dernières interventions ne sont donc qu'une accumulation de hors-sujets, n'ayant plus aucun lien avec la psychanalyse.
  25. tison2feu

    La psychanalyse

    Merci beaucoup, Zenapha, pour cette lecture attentive. Si indispensable soit-il, l'esprit critique est une arme de déconstruction qui ne suffit pas à faire de nous de vrais philosophes ou de vrais scientifiques. Par surcroît, il me semble que tout travail de déconstruction connaît ses limites s'il ne parvient pas à se libérer pleinement de ce qu'il démystifie. Ce n'étaient que quelques idées échangées à développer dans d'autres topics (mais oui, parfois certains posts parviennent à retentir et à se faire écho, par delà les barrières catégorielles du forum. C'est le miracle de l'agir communicationnel !).
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