tison2feu
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Tout ce qui a été posté par tison2feu
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Tout à fait, ignorance crasse, et j'ajouterai: assujettissement au "biais de confirmation" et malhonnêté intellectuelle. Sans oublier une bonne dose de grégarisme de la part de tous ceux qui, comme l'auteur du topic, font circuler ce genre de daube. Le titre de la vidéo ne dit pas pourquoi "ils prononcent le même discours". Cela permet d'accréditer l'idée que tous les hommes politiques sont incapables de préparer leur discours et qu'ils se copient entre eux. Ceux qui pensent ainsi vont donc trouver dans cette vidéo la confirmation de leur opinion: c'est ce qui s'appelle un biais de confirmation: biais cognitif qui fait que nous allons davantage écouter ou rechercher des preuves qui valident ce en quoi nous croyons déjà, sans prendre le temps de vérifier la validité de l’information donnée. Il se trouve que ces gens-là ignorent une règle qui régit nos institutions, à savoir qu'au moment où le Premier ministre expose sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée nationale, celle-ci soit lue en même temps à la tribune du Sénat par un autre membre du Gouvernement. En clair B. Le Maire ne fait que lire la déclaration de G. Attal au Sénat - ce qui conduit à un comique de situation lorsque B. Le Maire lit "Je suis né en 1989", puisque c'est la date de naissance de G. Attal et non la sienne.
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Pas compris. Pourquoi as-tu choisi "To die, to sleep, no more but in that sleep of death what dreams may come ?" plutôt que "To sleep, perchance to dream, ay there's the rub, For in that sleep of death what dreams may come..." ?
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Salut Blaquière, On peut se demander quelle était la ponctuation du texte original. Ci-dessous l'édition The New Shakespeare (ed. John Dover Wilson, Cambridge University Press, 1978) suivie de toutes les traductions françaises proposées, depuis Voltaire jusqu'à Jean-Michel Déprats: 1 To be, or not to be, that is the question, Whether 'tis nobler in the mind to suffer The slings and arrows of outrageous fortune, Or to take arms against the sea of troubles, 5 And by opposing, end them. To die, to sleep— No more, and by a sleep to say we end The heart-ache, and the thousand natural shocks That flesh is heir to; 'tis a consummation Devoutly to be wished to die to sleep ! https://journals.openedition.org/palimpsestes/425?file=1
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Salut D-U J’avoue être parfois beaucoup trop long à la détente. Cela a l’inconvénient de m’empêcher de voir venir les dangers aussi vite que toi ou @FROD à la seule vue de cette matrice. Alors oui, en y regardant de plus près, je suis bien obligé de reconnaître qu’il y a un réel problème lié à la contextualisation (ou plutôt à sa quasi absence), et aussi par le fait de recourir à des valeurs de vérité pour décrire des phénomènes aussi subjectifs que les principes comportementaux et moraux. D’où l’aspect forcément réducteur d’une telle approche philosophique dite « analytique ». De toute façon, ce recours au formalisme logique et mathématique me donne le vertige et je me sens aux antipodes d’une telle tournure d’esprit philosophique. Mais comme il en faut pour tous les goûts, je laisse le dernier mot à Paul Franceschi : « Pour ma part, j’ai découvert pour la première fois les problèmes de la philosophie analytique à travers les articles de Jean-Paul Delahaye publiés dans la revue Pour la Science. Je me souviens encore avec quel émerveillement j’ai découvert alors une façon d’appréhender la philosophie jusque-là ignorée, qui correspondait à la tournure d’esprit qui, de manière naturelle, était la mienne ». Bien à toi, Tison
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Bonsoir D U, Je te réponds à chaud tant il me semble nécessaire d'apporter bon nombre de rectificatifs et de précisions. Mon intention était en effet de te couper l'herbe sous le pied, humblement, parce que mon daïmon m'a rappelé à l'ordre au sujet de la mission que je me suis fixé, comme tu sais, dans un tout autre domaine que la philosophie - là où je me sens plus à l'aise (l’important dans la vie, c’est de trouver ce pour quoi l’on est doué !). Et puis je ne voulais pas plomber le topic d’Ambre. C’est réussi ! Lorsque je parle d'antinomie, c'est seulement à propos de la relation entre deux concepts tels que courage + et lâcheté - , ou encore prudence + et témérité -. La présence de ces exemples montre que la relation antinomique dont je parle n’a donc rien à voir avec ce qui, à tes yeux, est antinomique, à savoir la dimension théorique d'une telle approche et son éloignement supposé de tout contexte. Et lorsque j’ai signalé l’existence de « problèmes » que pouvait soulever cette théorie, ce n’est pas mon avis personnel que je donne mais celui de P. Franceschi en personne, lequel recense à plusieurs reprises des questions de logique formelle. Sinon, en effet, dans l'élaboration de cette matrice, l'intuition joue un très grand rôle. L'intuition de départ de P. Franceschi, c'est que les discussions relatives aux contraires polarisés ont porté jusqu'à présent sur des concepts usuels, lexicalisés, c'est-à-dire pour lesquels il existe un mot correspondant dans le langage propre à une langue donnée; cette manière de procéder n’est pas sans engendrer de nombreux inconvénients: ces concepts peuvent varier d'une langue à une autre, ils peuvent être connotés avec des degrés de nuances difficiles à apprécier, etc.; il y a même des concepts qui, dans une langue, ne sont pas lexicalisés du tout (nous n’avons pas de mot en français pour dire « temps relatif au climat », contrairement à l’anglais qui a weather). Si bien que P. Franceschi s'est proposé de construire des concepts de manière abstraite, sans considération du fait que ces concepts soient lexicalisés ou non. Et je comprends que cela puisse te chagriner, cher D U. Mais poursuivons. A noter d’abord qu’il est question de « matrice de concepts », et j'attire ton attention sur le mot "concepts" qui est bien plus large que celui de vertus/vices. Le travail de P. Franceschi porte en effet sur des classes de concepts philosophiques/ scientifiques, aussi bien abstraits que concrets, même s'il donne de nombreux exemples relatifs aux principes comportementaux. On peut concevoir cette matrice de concepts comme une alternative au paradigme actuel de la philosophie enseignée en France aux élèves de première et terminale (plan dialectique du type thèse-antithèse-synthèse). Si l’élève est convié à disserter sur le courage en suivant le paradigme traditionnel, cela ne signifie en rien qu’il doive porter sa réflexion sur des abstractions hors contexte sans jamais se référer à des expériences concrètes et personnelles. Eh bien avec la matrice de P. Franceschi, conçue comme un plan dialectique, il en va exactement de même. Cette matrice de concepts n’est rien d’autre qu’une sorte de plan de travail, et tu peux apporter tous les exemples concrets ou personnels que tu veux lorsque tu « philosophes » sur le courage. J’ajouterai que chaque fois qu’une question philosophique porte sur un seul concept - comme c’est le cas bien souvent dans le mode de pensée occidental -, cette matrice laisse toujours entrevoir la possibilité d’une dualité conceptuelle à la lumière de laquelle vont s’ouvrir de nouveaux horizons. Cette matrice peut aussi être d’un grand secours pour analyser toutes sortes de maximes, proverbes, etc. Avec ton repère cartésien, j’ai comme l’impression, sauf erreur de ma part, que cela ne reflète pas vraiment la réalité de la matrice de concepts. Je m’étais aussi amusé à procéder comme toi, mais à l’aide d’un cône, etc ! Etant donné que cette matrice de concepts m’apparaît comme un assemblage de deux justes milieux aristotéliciens, la schématisation qui me semble la plus simple et la plus parlante est la suivante (à l’aide de l’exemple du courage): Prudence & Courage △ △ Lâcheté △△△△ Témérité Témérité △△△△ Lâcheté Si tu souhaites en savoir plus sur cette matrice de concepts, voici deux articles de P. Franceschi: "Une classe de concepts" : https://shs.hal.science/halshs-00003159/file/Une_classe_de_concepts.pdf "Le plan dialectique : pour une alternative au paradigme" : https://web-archive.southampton.ac.uk/cogprints.org/7163/1/Le_plan_dialectique.pdf Bien à toi, Tison
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Je n’ai hélas aucune compétence en logique et encore moins en mathématiques, pour appréhender les questions que tu soulèves, cher D U. Tout ce que je peux dire, c’est que dans la description de sa matrice de concepts, P. Franceschi est parfaitement conscient des nombreux problèmes que soulève sa théorie et qu’il formule sous forme de questions laissées sans réponse. Néanmoins je trouve intéressante cette matrice parce qu’elle permet de générer des concepts duaux complémentaires, parfois antinomiques (par exemple courage + et lâcheté - , ou encore prudence + et témérité -), laissant prévoir des conflits à la clé qu’il faudra parvenir à résoudre au moment d’agir, c'est-à-dire en contexte bien évidemment, dans une quête d’harmonie.
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Dans une multitude de langues, le coeur (mais aussi le foie) est le siège des émotions. Cela doit remonter à la nuit des temps. Le rapport à la virilité que j'ai mentionné est beaucoup plus rare, mais sûrement également très ancien. Tout cela renvoie à la préhistoire et il semble alors impossible d'en savoir davantage.
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Cette analyse du fragment de Pascal m'est précieuse à plus d'un titre et je vous en suis recconnaissant. Plusieurs éléments m'échappaient jusqu'à présent et je me suis sans doute trop attarder sur l'opposition duale opérée d'entrée de jeu par Pascal entre ces deux vertus. Oublions donc ma référence à Pascal qui n'a plus lieu d'être ici.
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Salut Bouddean, Juste une précision qui pourrait t'aider et sur laquelle je ne me suis pas étendu: lorsque tu cherches à établir des relations d'opposition complémentaire entre deux vertus, il convient de justifier pourquoi ces deux vertus se trouvent dans une relation duale. Par exemple, il est possible d'établir une relation duale entre COURAGE et PRUDENCE parce qu'on peut les définir de façon neutre en faisant intervenir un seul et même critère, en l'occurence celui de la prise de risque : COURAGE: Propension à prendre des risques PRUDENCE: Propension à ne pas prendre de risques Il y a donc à mener tout un travail de réflexion, parfois long et difficile, permettant de définir d'autres paires de vertus à partir d'un critère commun.
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Pour essayer de clarifier les choses et d'apporter des éléments que je n'avais jamais signalés à l'époque, cher D U, je te propose de partir de la matrice proposée par P. Franceschi. Tu noteras que les deux concepts duaux (ou expressions) qui sont situés au milieu de la matrice sont accompagnés d'un "0", car considérés comme neutres, c'est-à-dire purement descriptifs et nullement prescriptifs: 0 Propension à prendre des risques . Propension à ne pas prendre de risques 0 En revanche, dans les deux autres séries, les concepts sont accompagnés de signes "+" ou "-" selon qu'ils sont connotés méliorativement ou péjorativement, en tant que jugements moraux: + Courage . Prudence + - Témérité . Lâcheté - A ma décharge, je reconnais que si je remplace (- témérité) par (- Inhumanité), il va falloir modifier toute la matrice. Idem si je remplace (Prudence +) par (Patience +). Au final, je préfère conserver la traditionnelle dualité courage / prudence. Mais un problème subsiste à mes yeux dans le fait d'accorder la primauté à la notion de risque (et d'évitement du risque), alors que le courage sera aussi parfois la capacité à souffrir sans se plaindre et donc sans rapport avec cette notion de risque. De toute façon ce genre de matrice est forcément réductrice, donc à utiliser avec beaucoup de souplesse.
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Bonsoir Frod, Voici la citation de Pascal à laquelle je faisais référence: "Je n'admire point un homme qui possède une vertu dans toute sa perfection, s'il ne possède en même temps dans un pareil degré la vertu opposée : tel qu'était Épaminondas, qui avait l'extrême valeur jointe à l'extrême bénignité ; car autrement ce n'est pas monter, c'est tomber. On ne montre pas sa grandeur, pour être dans une extrémité ; mais bien en touchant les deux à la fois, et remplissant tout l'entre-deux. Mais peut-être que ce n'est qu'un soudain mouvement de l'âme de l'un à l'autre de ces extrêmes, et qu'elle n'est jamais en effet qu'en un point, comme le tison de feu que l'on tourne. Mais au moins cela marque l'agilité de l'âme, si cela n'en marque l'étendue."
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Bonjour Bouddean, Ce schème de pensée consistant à opposer deux vertus est pratiquement absent de toute la philosophie dite "occidentale". Je ne l'ai rencontré qu'une fois chez Blaise Pascal et, plus tard, chez le philosophe français Paul Franceschi (philosophie analytique) qui en a fait un système de pensée encore plus sophistiqué (1) ! A noter qu' il s'agit là d'un mode de pensée typiquement chinois (taoïste) qui consiste à harmoniser des forces opposées mais complémentaires, selon le principe dynamique Yin Yang. Oui, le terme découragement évoque l'impatience, d'où la possibilité d'une opposition complémentaire entre courage et patience. Dans le même ordre d'idées, tu peux également chercher le vice potentiel pouvant se cacher dans une vertu, ou à l'inverse chercher la vertu potentielle qui se cache dans un vice. « Nos vertus ne sont, le plus souvent, que des vices déguisés » (célèbre épigraphe aux Maximes de François de La Rochefoucauld, 1665) _______________ (1) A titre d'exemple, voici la matrice de concepts élaborée par P. Franceschi à partir du concept de courage versus prudence:
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Merci D U pour ces précisions concernant le rôle du cortex cingulaire antérieur, dont il n'est pas fait mention en effet dans le volume récapitulatif d'O. Houdé Comment raisonne notre cerveau (2023, 2e édit. mise à jour) que je me suis également procuré. Cet article de Pour la Science serait donc bienvenu dans mes archives ! Sur la question de l'accès à la conscience, cette étude de W. De Neys montre en effet que la zone de détection de conflit (cingulaire antérieur) était activée même lorsque les gens raisonnaient de manière stéréotypée. Et puis il y aurait aussi à découvrir et à tirer profit des multiples travaux du grand spécialiste de la "conscience d'accès" Stanislas Dehaene...
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Bonjour DU (encore moi ! ), Comment savoir avec certitude s'il y a "simplement et essentiellement réaction - de l'organisme psychosomatique - à des stimuli menaçants et/ou nocifs" ? Ne doit-on pas également prendre en compte le rôle de la fonction d'arbitrage S3 mise en évidence par Olivier Houdé et son équipe, étant donné que ces travaux portent précisément sur le raisonnement et la prise de décision ? Physiologiquement, cet « arbitre interne » agit au moyen de neurones qui sont capables d’envoyer des ordres inhibiteurs et/ou activateurs à S1 (système 1: raisonnement intuitif, hyper rapide et qui ne doute de rien) en introduisant une dose de doute lorsque la stratégie rapide s'avère erronée. La question que je me pose, c'est de savoir si, au moment où nous agissons, nous prenons conscience de l'envoi de ces ordres ayant la capacité d'inhiber les automatismes de pensée intuitifs et erronés. S'il n'en est rien, alors cette capacité d'envoyer des ordres d'une partie du cerveau à une autre ne peut qu'être éduquée en amont, bien avant de se trouver en situation réelle d'agir courageusement.
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(Suite ) Puisque j'ai tenté de remonter à l'essence du courage en tant que valeur guerrière, j'aimerais creuser davantage à partir d'une autre de tes bonnes intuitions, Ambre, portant cette fois-ci sur la question de la recherche d'un "certain équilibre faisant intervenir des contraires". Depuis Aristote, le courage a été considérée comme un sommet entre deux excès: témérité et lâcheté. Attardons-nous davantage sur cette notion de "témérité", toujours dans un contexte de guerre afin de mieux donner du poids aux mots et découvrir tout ce que ce terme peut recéler d'excès et d'hybris dans le comportement: rage, fureur, furie, acharnement, déchaînement, colère, haine, frénésie, fanatisme, folie, inconscience, barbarie, férocité, brutalité, cruauté, bestialité. L'excès de courage conduit au summum de l'inhumanité, au vice des vices. C'est le faux courage du salopard. Une façon originale / géniale de pousser beaucoup plus loin le juste milieu aristotélicien consisterait à faire intervenir des contraires, non pas en opposant deux vices (témérité et lâcheté), mais en opposant deux vertus. Quelle peut bien être la vertu opposée et complémentaire du courage ? Puisque nous venons de voir que l'inhumanité est le pire vice dans lequel on peut tomber par excès de courage, nous pouvons déduire aisément que la vertu d'humanité (bonté) est la vertu opposée et complémentaire du courage. Depuis Platon, nous savions déjà que le courage devait s'ouvrir aux "idées de justice, afin d'éviter que l'âme ne tombe dans une férocité un peu bestiale". Il y avait l'idée qu'un homme possèdant une vertu dans toute sa perfection, en l'occurrence le courage, ne pouvait être admiré que s'il possèdait en même temps une autre vertu permettant d'atteindre un certain équilibre. J'ai tenté, pour ma part, de montrer la nécessité de s'ouvrir aux idées d'humanité, terme pouvant englober plusieurs vertus dont celles de bonté, justice et rectitude. Tout un travail de réflexion en amont sur la notion de courage, basée sur le raisonnement et intériorisée en soi, est donc nécessaire. Je choisis librement, en amont, de me fixer à grands traits des limites à ne pas franchir (excès par manque ou par défaut). Au moment d'agir, vient s'ajouter un processus de délibération extrêmement rapide, voire fulgurant, associant intelligence de la situation, résolution de risquer (après évaluation ultime de la prise de risque et la prise de précaution, résultant à nouveau d'un choix libre) et émotion de peur. Pourquoi opposer émotion et raison, étant donné que l'évaluation cognitive joue un rôle déterminant dans le phénomène de l'émotion ? (cf. Traité de Psychologie des émotions, Psycho Sup).
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La question que je me posais, Ambre, c'était de savoir si la valeur dont il est question ici, en l'occurrence le courage, restait au fil du temps toujours la même (comme tu l'écrivais supra). Que la définition du mot courage ait pu évoluer, c'est évident - puisque tous les mots évoluent - mais pas au point, me semble-t-il, de signifier autre chose. Pour preuve, ton intuition de départ selon laquelle ce mot "courage" est galvaudé, dans notre société postmoderne, à un point tel que l'aspect hors norme, si caractéristique de l'action courageuse, s'en trouve complètement éludé. Cela tend à prouver que même si l'action courageuse est en forte baisse sur le marché des valeurs, elle n'en a pas disparu pour autant. Restée en veille dans nos esprits, elle ne demande qu'à être ravivée lorsque le contexte est favorable. A défaut de guerre - grande pourvoyeuse d'actions courageuses - la flamme continue malgré tout d'être entretenue deci delà en France depuis bientôt 80 ans, grâce à quelques belles actions d'éclat individuelles. Mais la demande de héros serait plus pressante, à n'en pas douter, si une nouvelle calamité venait à s'abattre sur le pays. Tel fut le cas avec la pandémie de covid où des milliers d'infirmières, engagées en première ligne, devinrent soudainement ces nouvelles héroïnes de l'ombre. Exit donc la part de virilité ayant pu servir à définir en partie et fort anciennement tout comportement courageux dans des sociétés patriarcales, faites par des hommes et pour des hommes. (Le mot "humble" vient également du latin humus, ce qui laisse à penser que "homme" est à prendre au sens de terrien, par opposition au dieux).
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Bonjour Ambre Agorn, Qu'est-ce qui prouve que cette valeur, le courage, aurait toujours été la même à travers les âges ? Plus on remonte dans le temps et plus on se rend compte que le comportement courageux était le principal comportement attendu des hommes afin de garantir la survie du groupe ethnique. Or, le courage était une vertu guerrière - donc une affaire d'hommes - parce que la guerre était un état permanent entre les différents groupes ethniques (cf. travaux anthropologiques de Pierre Clastres). Le courage était une affaire de virilité, demandant à la fois force physique et force d'âme. Nous sommes bien loin du sens actuel donné au mot "courage", n'est-il pas ? Ce constat est renforcé sur le plan linguistique. Que racontent les langues à propos du mot "courage" ? J'ai constaté que les mots "homme" et "courage" sont construits à partir d'une seule et même racine lexicale, dans de très nombreuses langues d’Europe, d’Afrique, du Caucase, d’Asie du Sud. En clair, il n'existe dans ces langues qu'un seul mot pour dire aussi bien "homme" que "être courageux". Etre un homme, c'était par excellence être courageux. Le courage était donc la valeur suprême, celle qui définissait le mieux la conduite attendue d'un homme, à savoir surmonter ses peurs et être préparé à risquer sa vie pour le groupe. C'était la valeur des valeurs, la vertu des vertus (le mot "vertu" étant issu du latin virtus, lui-même formé sur vir "homme"; cf. français "virilité").
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L'étymologie de l'espagnol matar "tuer" est discutée, même si une origine latine semble la plus probable (en ce cas, rien à voir avec les origines perses ou arabes). Selon Corominas, du latin vulgaire *mattare "battre, frapper", dérivé de mattus "stupide, idiot, abattu, abattu, ivre, qui a le vin triste" (a donné matto en italien). Dans le Pichot Tresor, j'ai trouvé le provençal mata "abattre, mater, mortifier les plantes"; mata, matado "humilié, navré, confus, forni, pécunieux".
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1er années et deuxiéme années universitaire de philosophie :)
tison2feu a répondu à un(e) sujet de Athéna06 dans Philosophie
Merci beaucouip Athena pour cet effort louable de lisibilité. J'ai noté ta double interrogation à propos de la quête du bonheur et de l'impératif catégorique: Peut-on véritablement parler d'impératif "catégorique" si on y gagne en bonheur ? Si j'agis uniquement par devoir et seulement par respect pour la loi morale, toutes autres considérations telles que la satisfaction personnelle, voire une quelconque espérance de joie finale ou de bonheur (dans l'au-delà) en récompense de tant d'efforts moraux, me semblent totalement rédhibitoires. La seule idée - pouvant me traverser l'esprit - que je puisse y gagner quelque chose, même malgré moi, ne suffit-elle pas à faire de cet impératif catégorique un impératif hypothétique ? Mais quand bien même j'y gagnerais en bonheur, une autre question semble se poser au préalable quant à l'applicabilité de la morale kantienne : dois-je dire la vérité à une personne dont je connais pertinemment les mauvaises intentions ? Accusant le rigorisme kantien, Benjamin Constant imagine le scénario suivant : « Un assassin traque un ami que vous hébergez chez vous. Le meurtrier demande s'il est caché dans votre maison. L'impératif catégorique vous ordonnant de dire la vérité en toutes circonstances, vous acquiescez. » Cela ne nous conduit-il pas à toujours réfléchir aux conséquences de nos actes avant de parler ou d'agir ? -
1er années et deuxiéme années universitaire de philosophie :)
tison2feu a répondu à un(e) sujet de Athéna06 dans Philosophie
Bonjour Athena, S'il s'agit d'un simple problème de maîtrise de la syntaxe et de l'orthographe, et non d'un problème de trouble du langage (trouble dys), ne devrais-tu pas néanmoins prendre davantage au sérieux le problème bien réel de lisibilité que cela pose à tous ceux qui te lisent ? Car, comme tu peux le constater dans ce topic, tous les posts portent sur ton orthographe, sur des questions de forme et non pas, pour l'instant, sur le fond (Descartes ou Spinoza). Même si tu effectues actuellement une remise à niveau en français, mais que tu souhaites tout faire pour orienter l'esprit de tes lecteurs seulement sur des questions philosophiques, alors ne pourrais-tu pas provisoirement utiliser un correcteur d'orthographe et de grammaire gratuit, tel que Reverso (https://www.reverso.net/orthographe/correcteur-francais/). Avec ce logiciel, tu n'as droit qu'à 40 essais gratuits hélas ! Ce qui me surprend beaucoup en te lisant dans d'autres topics, c'est de constater que tu fais parfois des phrases très longues, ponctuées de virgules mais jamais de points ni points-virgules. Tu aurais donc tout à gagner à découper une phrase trop longue en plusieurs petites phrases courtes suivies chacune d'un point - chaque nouvelle phrase devant commencer par un mot avec majuscule. Donc il conviendrait de revoir d'urgence les règles élémentaires de la ponctuation. Rien que ces petites recettes devraient déjà permettre à ton lecteur, et à toi-même d'ailleurs, de respirer véritablement et d'embrasser ainsi le souffle de ta pensée. -
1er années et deuxiéme années universitaire de philosophie :)
tison2feu a répondu à un(e) sujet de Athéna06 dans Philosophie
"Attention, un dysfonctionnement dans le cerveau ne veut pas dire déficit d'intelligence. Une personne avec un trouble dys a une intelligence normale. Dans le cas de la double exceptionnalité, elle a même une intelligence supérieure." (https://www.rayuresetratures.fr/les-troubles-dys/#:~:text=Attention%2C un dysfonctionnement dans le,a même une intelligence supérieure.) -
Il existe aussi un terme équivalent: palatisation, peut-être plus simple, donc le verbe "palataliser les consonnes T et D". Pour ma part, j'ai été sensibilisé à ce phénomène de palatisation des consonnes T et D il y a plus de 40 ans de ça ! Je connaissais une jeune marseillaise d'origine algérienne qui prononçait T comme TCH et D comme DJ de façon extrêmement marquée.
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Erreur.
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Mais non, Menon, rassure-toi , le terme affrication est un terme technique en phonétique articulatoire qui n'a rien à voir avec le mot africanisation. affriqué, du verbe affriquer, emprunté du latin AFFRICARE, signifiant « frotter contre ». Cet article est publié dans Libé, et l'auteure est présentée comme "linguiste progressiste", et curieusement aucune considération ethnique, ce qui d'ailleurs est à mes yeux une aberration, car on pourrait (et l'on devrait, bien évidemment) rentrer dans des considérations ethniques, sans pour autant faire la moindre discrimination puisque la socio-linguistique en l'occurrence est une science descriptive/explicative et non pas normative.
