Allumer. Réagir. Éteindre. Descendre. Ces mots ne servent à rien. Pas dans cet ordre. Pas dans ces positions se voulant particulières. C'est comme parler d'une noirâtre blancheur : ça n'a aucun sens. Pourquoi en faudrait-il, me diriez-vous? J'en sais rien. Non, vraiment. D'ailleurs, j'écris plus par nécessité que par envie, aujourd'hui. Rien à refouler. C'en est presque chiant. Quand t'as rien à dire, tu ferais mieux de te taire. Une vérité immuable, que celle-ci. Pas de bol, je suis un con. Alors, je roucoule quelques conneries, histoire de faire le mariole, et même si personne ne les lira, bien que je m'en fous complètement, je trouve ça pitoyable, là. Comment peut-on se faire chier à trouver un style qui n'a aucune sorte d'importance, finalement? Enfin, un style. Un bien grand mot pour ce qui n'en mérite pas. Quoi que le fait que décrire les choses m'emmerdent me donne un côté vide et bancal. Je crois que le rêve, d'un auteur ou d'un écrivain, d'un vrai, j'entends, c'est d'écrire un texte, un poème, ou une histoire, qu'importe, qui ne sera pas un hymne à la littérature et aux lettres, mais à aux sons et à la musique. Ouai, écrire, c'est la musique de ceux qui sont sourds. Ou pas. Mais cela n'importe pas. Moi, ce que je veux trouver, dans les phrases, les livres, ce n'est pas tant une idée qu'une danse pour ma pensée, un vrai massacre pour mon encéphale qui ne saura le supporter. Moi, ce que je cherche, quand je lis quelqu'un, c'est me flinguer la cervelle. Et, je vous l'accorde, ça, c'est très con. Mais bon. On fait avec ce qu'on a, comme on dit, même si, souvent, on aimerait avoir, surtout. N'empêche, je me demande si je n'ai jamais eu autre chose que des questions comme matière à réfléchir, à m'occuper. L'expérience de ma vie, ce sera surement celle qui consistera à voir comment un manchot réagira au beau milieu d'un groupement de pingouins. Ou inversement, je ne sais pas, et je m'en fous. Je ne suis pas le premier, et pas le dernier, loin de là : y'a bien des philosophes qui se sont amusés à nous imaginer parfaitement sauvages, hors de toutes sociétés. A côté, moi, j'ai rien d'un illuminé. Je manque pas pour autant de volonté pour éclairer un truc, hein, n'en doutez pas. Ah ouai, je me vois très bien sur un immeuble avec ma torche allumée et mon petit air disant : "je vous l'avais dit, je suis un lampadaire, un vrai taré". A vous de voir si j'ai finis par sauter, ou non, après. Moi, je ne sais pas quoi en penser.