Comme j'avais répondu à ce topic sous la coupe d'une certaine ivresse (affective), et bien qu'il se soit détourné de la question posée dans le premier post, je voulais apporter quelques modulations à mon propos en reprécisant d'une part qu'évidemment une nouvelle ne se confond pas avec un conte, ou avec une poésie. ¿ Je voulais juste dire que si l'on considère le genre de la nouvelle non plus sous sa perspective historique (Moyen-ége, récits édifiants et faits divers, Boccace et les recueils), mais sous sa forme concrète, l'on voit des "nouvelles" depuis la plus haute Antiquité ¿ mais elles ne peuvent recevoir ce nom que par illusion rétrospective, certes. Dire cela, en soi, n'a que peu d'intérêt : mon propos n'était donc pas clair, et déplacé.
Quant à l'opposition épopée vs. roman, je ne comprends, pour ma part, pas. Je n'arrive pas à voir quel est le facteur essentiel différenciant ces deux genres, si ce n'est l'aspect de "sérieux" qui est donné au sujet ¿ et cela rejoindrait ainsi en quelque sorte l'opposition sacré vs. profane, ou plutôt l'aspect mythique du récit. La question des origines... si l'on remonte le temps suffisamment loin, il devient très difficile de trancher pour quoi que ce soit ; les deux types d'histoires existent certainement depuis bien avant l'invention de l'écriture, qui au début n'avait qu'un but utilitaire (et mercantile).
L'opposition texte historique vs. politique me paraît totalement artificielle ; cela rejoint, pour l'aspect théorique, la question que l'on pourrait poser, qui a sûrement déjà été posée ici-même, peut-on écrire l'histoire de manière objective (qu'est-ce que l'objectivité)? Peut-on être exhaustif? ¿ Et pour l'aspect pratique, les textes historiques anciens sont souvent de véritables modèles de propagande (des stèles égyptiennes au de Bello Gallico de César) lorsqu'ils ne sont pas presque des recueils d'anecdotes diverses destinées à l'étonnement (le genre des paradoxographies a eu son influence sur Hérodote, par exemple).