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La semaine dégueulasse du 29 décembre


konvicted

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Premier volet d'une éventuelle suite de chroniques mensuelles comme le titre le suggère. J'ose penser que cette précision sera inutile mais mieux vaut prévenir que guérir : il ne faut pas tout prendre ce qui suit au premier degré. Seulement les trucs méchants. Chroniques hebdomadaires, merci, je vois qu'y en a qui suivent.

Beuverie. Cette semaine dégueulasse du 29 décembre aura été marquée par une nouvelle édition de cette tradition ô combien stupide, excusez le pléonasme, de la célébration du passage à la nouvelle année, l’occasion pour des centaines de milliers de connards n’ayant rien de mieux à faire de se retrouver entre connards n’ayant rien de mieux à faire sur les Champs-Élysées pour apprendre à décompter à partir de 10 avant de gueuler « Bonne année » et de dégueuler leurs mojitos dans le caniveau. Au réveil, complètement transformés par la magie de l’évènement féerique, ils se jurent de ne plus jamais se mettre la tête en-dedans, de se remettre au sport, de ne plus tromper leur conjoint(e), de lutter contre la famine dans le monde, de trouver le remède contre le sida et de détourner l’orbite de la Lune faute d’avoir mieux à faire. Ils pourraient certes être facilement désemparés face à un programme aussi copieux, mais ils ne paniquent pas car ils l’exécutent chaque année.

Société, tu m'auras pas. Ce qu’on n’exécute pas chaque année, en revanche, ce sont les délinquants sexuels. En partie parce que la peine de mort est entrée en hibernation dans nos contrées civilisées, mais surtout parce qu’on ne sait pas encore relever les squelettes d’entre les morts pour le seul plaisir de les tuer à nouveau. Le 11 janvier prochain, pourtant, Frank Van Den Bleeken sera euthanasié de l’autre côté des Ardennes. À sa demande, mais quand même l’essentiel c’est qu’il crève, se diront les mous du bulbe aux désirs de violence inassouvis, bien contents qu’un violeur récidiviste passe l’arme à gauche, quoiqu’un peu déçus que la pendaison par les couilles ne fasse pas encore l’unanimité. À sa demande donc la morale est sauve, se diront les plus enthousiastes. Cependant, cette décision de justice n’est pas plus le succès d’une législation qui reconnaît la supériorité de la dignité humaine sur la sacralité surfaite de la vie que l’aveu de faiblesse d’un système pénal qui démontre qu’en pratique cette dignité ne vaut pas pour les criminels. Quand l’administration pénitentiaire a-t-elle oublié que son devoir ne consistait pas tant à mettre des animaux en cage qu’à permettre la réinsertion d’êtres humains dans la société ?

Faits d’hiver. En parlant d’insertion sociale, un SDF de 29 ans, que nous nommerons Claude Doe pour le personnifier mais pas trop quand même, est littéralement mort de froid le week-end dernier à Douai. Inspirés par l’initiative de cet autodidacte, d’autres ont suivi — et à n’en pas douter suivront, l’hiver ne fait que commencer — dans la France entière. Malgré l’impuissance de nos têtes prétendument pensantes à juguler le chômage et la misère, soyons rassurés. La météo, elle, est bien déterminée à lutter contre la précarité.

Santé. Parmi d’autres éminents chercheurs — dont Artur Ávila, mathématicien franco-brésilien lauréat de la médaille Fields 2014 pour ses travaux sur les systèmes dynamiques, et Christophe, physicien du top 50 ayant démontré dès 1974 que les mots interagissaient avec les ondes électromagnétiques en mettant en évidence des mots absorbant la lumière jaune —, une infirmière de Médecins Sans Frontières a été décorée de la légion d’honneur le 1er janvier pour avoir été l’une des premières à prouver que le virus Ebola n’était pas condamné à demeurer l’apanage des Africains mais était également accessible à notre société de consommation qui, toujours plus avide de nouvelles maladies, cherche un héritier au cancer. Cependant, aucun ressortissant européen n’étant mort de cette épidémie Ebola à ce jour, il y a des raisons d’envisager avec effroi que le virus ne soit pas mortel pour nous autres défavorisés qui avons aujourd’hui encore trop facilement accès à des soins médicaux de qualité dangereusement au-dessus de la moyenne mondiale.

Une bonne de semaine de merde en somme, mais il y a pire. Par exemple, il y a la semaine prochaine.

15 Commentaires


Commentaires recommandés

Il me semblait bien qu'avec le sujet sur le transsexuel suicidé tu faisais dans le sociétal.

Je ne pensais pas pourtant que ça irait jusqu'à te monter à la tête au point de te voir journaliste ! (Et la référence à Bonjour Tristesse est trop grosse, à la fin)

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La transgenre.

Ce serait plutôt le contraire, en fait. J'avais presque fini ce billet quand j'ai lu l'histoire de Leelah Alcorn.

Mais me voir journaliste... tu ne crois pas pousser le bouchon un peu loin ?

Bonjour Tristesse, le roman de Sagan ? Merci google. Je ne sais pas si je suis davantage flatté que tu me prêtes davantage de culture que j'en ai réellement ou insulté que tu m'accuses de plagiat. Une nouvelle fois. :p

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Ben tu vois, quand tu veux, tu peux être clair ! Si t'avais posté cette vidéo dès ton premier commentaire, on en aurait évité trois de plus. :p

Mais c'est pas mal, je sens que ça ma va faire un abonnement Youtube en plus. Quant à son gimmick "bonne semaine de merde, les copains", je dirais que les grands esprits se rencontrent. cool.gif

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Pourquoi surpris ? J'aime beaucoup l'humour noir, je trouve que c'est une bonne qualité de savoir rire de tout (mais pas avec n'importe qui, bien sûr) !

Et bien que certains y voient une sorte de cynisme, "méchanceté" même, pour moi c'est l'inverse.

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Invité
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