Rien ne rime avec Rose
Un p'tit sourire en coin charmant,
Des yeux vert noisette en amande,
Un p'tit grain de beauté marron
Au coin de sa frimousse ronde,
Elle descend les escaliers
D'une démarche cavalière
Avec les talons de course,
Pas aiguillés mais pas trop courts,
Ni des mules ni des sabots,
Les bottines, ça, ça la botte.
(Wallace Calvin)
Comme un con assis sur mon banc,
Je la vois, forcément, je bande,
Mon cœur bat dans le caleçon,
Pendant que mon regard la sonde,
J'ai jamais vu plus beau collier !
De sa sacoche en bandoulière,
Elle sort des Ray Ban toutes connes
Mais qui doivent coûter bonbon,
Et au risque de vous étonner,
Elle les pose sur son pif.
Je me lève et m'apprête à crier son prénom,
Mais je suis emmerdé, rien ne rime avec Rose.
Elle ôte un instant ses lunettes,
Ça valait le coup de les mettre !
Le temps de me tendre ses joues,
En plus il fait à peine jour,
Feint de lever la main sur moi
Lorsque je traite de grimoire
L'hebdo Elle que je remarque
Comme il dépasse de son sac,
J'en profite pour la lui prendre,
Promis, juré, je te la rends.
(saur)
De Notre-Dame à Austerlitz,
Des quais, y en a toute une liste,
Madame a des jambes précaires
Donc on prend ni détour ni quai
Mais le tourniquet du métro
Même si l'odeur est atroce,
D'un coup j'aimerais être anosmique,
Mais avec ma paie, pas de risque,
Et puis je m'appelle pas Anne,
Et elle, se pinçant le nez...
Je vous révélerais volontiers son prénom,
Mais je suis emmerdé, rien ne rime avec Rose.
Sauvés du miasme souterrain,
La narine à nouveau sereine,
Tchou-tchou, en voiture Simone,
Mais le train sera pas si morne,
J'ai apporté un jeu de cartes
Qui se joue à pas moins de quatre...
Sinon, tu lis et je te regarde,
Même si je trouve ça fade,
Là je parle de ta lecture,
Moi j'ai de quoi m'occuper des lustres.
Mais comment exprimer la passion qui m'anime,
Ne trouvant rien qui rime avec : « je t'aime, Rose » ?
Je vais quand même pas le lui écrire en prose !
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