Élisez le vainqueur du battle
4 membres ont voté
Si vous ne savez pas ce qu'est un rap battle, voici quelques exemples en vidéo :
Cachaça Pin : "Il eût connu des jours filés d'or et de soie" 1
Mais il a fallu que le grand chêne me rencontre,
T'es en panique, tu t'demandes c'que tu peux faire contre
Moi, c'est fini, j'suis pire que les pires gens qui soient.
Tu balances tes couplets, tout le monde s'en fout et reste de bois,
On s'fait chier ici, on m'envoie pour meubler, Jacques Dubois 2,
Mes paroles de fou coulent de source, la foule les boit,
J'suis venu rendre le sourire au peuple, appelle-moi Muriel Robin des bois.
Kool Chêne : J'ai cent ans et j'suis bien content,
J'suis solide et ancien, j'suis bien 3,
Et j'serai encore debout quand on sentira ta fin,
Alors baisse d'un ton, gamin !
Tu viens de débuter, tu débites, pardon, tu balbuties, des débilités,
J'en ai affronté des plus durs que toi, j'les ai dépités,
Pour leur montrer de quel bois j'me chauffais, j'les ai débités,
Naïf, tu crois que ce battle est un jeu ? c'est une embûche,
Comme les autres avant toi, je vais te scier, appelle-moi MC à bûches 4.
Cachaça Pin : Hey, vieille branche ! je voudrais pas t'paraître
Insolent en te priant d'aller te faire mettre,
J'ai du respect pour les ancêtres,
Mais l'élève a dépassé le maître,
Chuis la réponse à la question "hêtre ou pas hêtre" ?
Et l'excellence peut tout s'permettre
Alors retourne tenir la jambe à tes parc-mètres
En bonne petite espèce servile,
Tu fais la déco comme un arbre dans la ville,
Moi, je suis vraiment forestier 5 !
Tous mes p'tits re-frès me suivent de près,
J'suis l'arbre qui cache la forêt,
Pendant qu'l'agora hoche la branche et
Opine de la cime sur les tempêtes que j'viens cracher,
T'es l'arbre qui fâches l'accord et gâches la choré.
Mes punchlines commencent à t'submerger
Tu sais plus où donner d' la te-tê, tu t'mets à gamberger,
Mais c'est trop tard, t'es noyé sous mon flow,
Je t'envoie six pieds sous l'eau,
Appelle-moi coule-chêne.
Kool Chêne : Ça y est ? t'as fini ta logorrhée ?
J'suis pas là pour m'trémousser, tu peux garder ta choré,
Si j'suis venu, c'est pour t'enguirlander,
C'est Noël avant l'heure, mais j'vois qu't'as déjà les boules,
T'aurais dû gratter du papier au lieu d'glander,
Tes phrases sont tellement débiles, on les croirait écrites par Boule,
"Euh non, elles sont ni à moi ni habiles !"
Tes rimes, tes rameaux, chez toi tout est monotone,
Même ton printemps est plus triste que mon automne,
J'suis l'feu tricolore pour les oiseaux migrateurs,
Mes feuilles trico...
Mes feuilles colo...
Attends...
Mes feuilles bariolées chatouillent les cieux,
J'suis haut en couleurs.
Ah ! tu m'croyais en train d'choker 6 ?
J'faisais semblant pour mieux t'choquer,
T'aurais jamais dû me quitter des yeux 7.
1 "Il eût connu des jours filés d'or et de soie / Sans ses proches voisins, des pires gens qui soient : / Des roseaux mal-pensants, pas même des bambous, / S'amusant à le mettre à bout", Brassens dans Le Grand chêne.
2 Jacques Dubois, maître ébéniste du XVIIIe siècle.
3 "J'ai cent ans et j'suis bien content, / J'suis assis sur un banc. (...) / Mais j'suis comme le platane, / Comme ma canne, j'suis solide et ancien, / J'suis bien", Renaud dans Cent ans.
4 Clin d'œil à
5 Contrairement à Maxime Le Forestier qui est né dans le béton, Comme un arbre dans la ville.
6 De l'anglais choke, qui veut dire "s'étouffer" et, dans le milieu du rap, "oublier son texte".
7 "J'aurais jamais dû le quitter des yeux", Brassens à propos de son chêne dans Auprès de mon arbre.
26 Commentaires
Commentaires recommandés