Comment lutter contre l’invisibilisation du sport féminin ?

Se basant sur un modèle sportif masculin, les médias laissent une place insuffisante aux sportives et entretiennent une discrimination genrée, obligeant les athlètes à prouver leur valeur pour obtenir reconnaissance et respect. Entre 2018 et 2021, le sport féminin représentait 4,5 % des compétitions diffusées à la télévision selon l'Arcom.

« On ne peut pas être ce que l’on ne voit pas ! » Les femmes athlètes dénoncent un cruel manque de visibilité. Sur le bras de Loïs Boisson, le mot résilience, et celui de résistance pour Ons Jabeur, qui dénonce l’absence de joueuse de tennis en night session à Roland-Garros.

Le patriarcat est le principal responsable de l’invisibilisation des sportives, touchant tous les espaces clés de la société : identité, politique, business, médiatisation, éducation… Bannies vingt-neuf ans du rectangle vert, du régime de Vichy au début des années 1970, les footballeuses ont pour socle identitaire l’illégitimité et la peur que tout s’arrête. On ne peut pas être ce qu’on exclue ! Et si nous réparions leur exclusion par un effort de 29 % sur les budgets existants pendant vingt-neuf ans ?

Les discriminations se multiplient avec une ignorance violente pour mieux silencier les sportives, présentes sur le terrain mais hors jeu dans les instances. Sarah Ourahmoune, vice-championne olympique de boxe, se retire de la coprésidence de sa fédération, après avoir encaissé racisme et sexisme. On ne peut pas être ce qu’on fait taire ! Féminiser les instances et leur gouvernance ne suffirait pas. Les femmes, en minorité dans les organisations sportives, sont souvent contraintes de reproduire les codes patriarcaux.

Un projet porté par et pour les sportives visant à « féminiser » le monde du sport permettrait-il de répondre à ces problématiques ? Les athlètes sont en permanence contraintes à prouver leur légitimité. Lorsque j’étais footballeuse, le slogan « garçon manqué » fusait en cour de récréation, jusqu’au PSG où j’entendais « Les filles ne joueront pas au Parc, c’est le temple des hommes ! » Rayée de la carte, la jeune fille est rarement invitée à dribbler le stéréotype sur un city stade.

Demandez aux associations Sine Qua Non et le Comxte Club : on ne peut pas être, si on n’occupe pas les espaces ! Et si nous pensions les espaces publics plus égalitaires et inclusifs, afin de construire des liens plus apaisés entre les personnes et leur environnement ? On entend souvent qu’il n’y a pas de modèle économique pour les sportives. Le marketing, de l’institution aux médias, prend comme modèle le sport masculin, reconnu populaire, qu’il copie-colle sur le sport féminin.

Cependant, les moyens mis à disposition sont inférieurs d’un match de Ligue 1 McDonald’s et d’Arkema 1^re Ligue. On ne peut pas être ce qui n’a pas de valeur ! Il n’y a pas un seul football. L’obsession de la comparaison perpétue un modèle patriarcal qui invisibilise et dévalorise les sportives. Plutôt que d’imiter, ouvrons un champ des possibles porté par les minorités. En embrassant la diversité de ces expériences, le football peut devenir un espace réellement inclusif, libéré de la seule logique de performance.

Little Miss Soccer, notre film documentaire globe-trotter, nous a confirmé que le football n’était plus la propriété des hommes. Il est maintenant vraiment universel, mais gardons le cap pour qu’il soit définitivement uni-vers-elles.

https://www.humanite.fr/en-debat/femmes/comment-lutter-contre-linvisibilisation-du-sport-feminin-dans-les-medias

J'ai déjà fait un topic similaire il y a quelques temps, le sport féminin est quasi invisible à la télé parce que ça intéresse beaucoup moins le public que le sport masculin en général ! 

Il y a 1 heure, metal guru a dit :

J'ai déjà fait un topic similaire il y a quelques temps, le sport féminin est quasi invisible à la télé parce que ça intéresse beaucoup moins le public que le sport masculin en général ! 

 

C'est votre point de vue. L'intéret du public est un prétexte invoqué par les tenants du patriarcat pour invisibiliser les femmes. 

On a longtemps invoqué ce même argument pour exclure les femmes de certains métiers réservés aux hommes : ce qui ne créait de facto aucune vocation, donc aucun intéret.

Dans bon nombre de domaines il a fallu et il faut encore imposer des quotas de parité pour changer ce point de vue et donner à voir des modèles auxquelles les filles et jeunes femmes peuvent s'identifier.

Il y a 2 heures, Marcuse a dit :

le football peut devenir un espace réellement inclusif, libéré de la seule logique de performance.

C'est déjà le cas. On a les deuxièmes et troisièmes divisions. Preuve qu'on peut faire du football sans performer... premier point.

Deuxième point :

SI, le football féminin n'était réellement pas associé, dans l'esprit de ceux qui préfèrent le football féminin, à la performance, alors il ne devrait pas (ou peu) y avoir de différence en terme d’intérêt pour les différentes divisions.

Il ne me semble pas que ce soit le cas, donc j'en conclus que la question de la performance fait DÉJÀ tout autant parti des critères de ceux qui suivent le football féminin que pour ceux qui suivent le football masculin.

Il y a 1 heure, Marcuse a dit :

C'est votre point de vue. L'intéret du public est un prétexte invoqué par les tenants du patriarcat pour invisibiliser les femmes.

Si on prend l'exemple du football ton patriarcat invisibilise aussi tout le football masculin des divisions inférieures, il invisibilise le volley ball masculin et féminin à l'exception des JO, il invisibilise en France le Rugby amateur, le cricket, le foot américain, le hand hors l'équipe nationale, le basket national au profit de la NBA, comment expliques tu que le patriarcat exclue tout ça des principaux médias ? C'est quoi le prétexte qui fait par exemple qu'on ne voit jamais de volley masculin ou féminin à la télé ? 

il y a une heure, Apator a dit :

Il ne me semble pas que ce soit le cas, donc j'en conclus que la question de la performance fait DÉJÀ tout autant parti des critères de ceux qui suivent le football féminin que pour ceux qui suivent le football masculin.

J'avais posté ça dans l'autre topic, c'est tout récent : L'équipe nationale féminine Suisse s'est pris 7 buts par les moins de 15 ans masculins de Lucerne ! 

Euro 2025: la fédération suisse a tenté de cacher une défaite 7-1 de sa sélection féminine face à des U15
La sélection féminine suisse a affronté les U15 masculins du FC Lucerne lors d'un match amical qui devait rester confidentiel, à quelques jours du début de l'Euro féminin. Sauf que l'un des joueurs a fait une énorme bourde et annoncé la large victoire de son équipe face à la sélection féminine (7-1).

Il y a 1 heure, Marcuse a dit :

Dans bon nombre de domaines il a fallu et il faut encore imposer des quotas de parité pour changer ce point de vue et donner à voir des modèles auxquelles les filles et jeunes femmes peuvent s'identifier.

Tu peux imposer tous les quotas de parité que tu veux, ça n'empêchera pas le public de choisir de regarder ce qu'il veut, ce n'est pas pour rien si TF1 a revendu ses droits du foot féminin à d'autres chaînes, malgré la pub le public ne regarde pas le foot féminin dans les pays où c'est le sport principal ! 

Le sport féminin est moins suivi par la "population" ... juste parce qu'il est moins spectaculaire /intense que le sport masculin !

Je suis fan de sport, mais, très clairement, la finale de la Coupe Du Monde de foot féminin, Espagne  - Angleterre, était franchement peu intéressante à suivre par rapport à la finale masculine  Argentine - France ..?

Après, on s'enthousiasme (supposément ...) pour le sport "féminin français" ... quand il remporte des victoires !

Tout comme on s'est "enthousiasmé" pour les sports collectifs  (basket, handball, voley, etc !), dont personne n'avait avant strictement rien à foutre ... à partir du moment où ils ont commencé à remporter des titres majeurs internationaux ??

il y a 4 minutes, frunobulax a dit :

Le sport féminin est moins suivi par la "population" ... juste parce qu'il est moins spectaculaire /intense que le sport masculin !

Je suis fan de sport, mais, très clairement, la finale de la Coupe Du Monde de foot féminin, Espagne  - Angleterre, était franchement peu intéressante à suivre par rapport à la finale masculine  Argentine - France ..?

Exactement, et sans parler du physique même si c'est très important, si les footballeuses de l'élite étaient au moins au même niveau technique que les hommes il y aurait beaucoup plus de public je pense, mais en ce qui concerne le foot c'est loin d'être le cas ! 

Il y a 6 heures, Marcuse a dit :

Se basant sur un modèle sportif masculin, les médias laissent une place insuffisante aux sportives et entretiennent une discrimination genrée,

Les médias vont souvent vers ce qui leur rapporte le plus en revenus publicitaires et s'ils ne diffusent pas beaucoup de sport féminin c'est parce que hors les JO, et quelques rares exceptions, c'est beaucoup moins lucratif que le sport masculin ! C'est pas un modèle masculin mais un modèle économique qui veut ça ! 

A part le foot tous les sports son invisibilisés dans les médias homme ou femme 

il y a 12 minutes, doug1991 a dit :

A part le foot tous les sports son invisibilisés dans les médias homme ou femme 

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Pas tous mais certes certains sont beaucoup moins visibilisé comme celui que je pratique car peu mediatisê mais bon pas grave. 

Pour lutter contre l’invibilisation du sport féminin, il faudrait d’avantage masculiniser leur public et pour se faire il faudrait d’avantage dévêtir les sportives concernées, ce qui permettrait aux caméras des journalistes de les cadrer davantage. C'est assez simple en sommes. Et ce principe fonctionne déjà assez bien dans l’athlétisme féminin...

il y a une heure, G6K972 a dit :

Pour lutter contre l’invibilisation du sport féminin, il faudrait d’avantage masculiniser leur public et pour se faire il faudrait d’avantage dévêtir les sportives concernées, ce qui permettrait aux caméras des journalistes de les cadrer davantage. C'est assez simple en sommes. Et ce principe fonctionne déjà assez bien dans l’athlétisme féminin...

Soupir*