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Il y a 1 heure, Virtuose_en_carnage a dit :

A une époque, j'étais naïf, mon nom étant sur les papiers scientifiques, j'avais l'espoir que le contenu de ces derniers soient plus important que la personne qui les avaient écrit: grave erreur.

C'est évident et je pense avoir connu le même parcours de réflexion. Mais lorsque je lis des publications, je choisis d'abord celles qui sont plébiscitées car je me dois d'être sélectif (je n'ai pas un temps infini à y consacrer), et car la probabilité de tomber sur un écrit de qualité est supérieure.

Mais pour être plébiscité, il faut avoir communiqué sur son travail. Un chercheur a le devoir d'être aussi un bon communiquant. C'est comme cela que les choses fonctionnent, et il faut le comprendre. Ce n'est certes pas équitable car cela élève les barrières à l'entrée en créant une sorte de cercle vertueux autour des personnalités les plus plébiscitées, qui seront alors davantage plébiscitées au détriment des plus discrets et des nouveaux entrants. Mais comme je l'écris : il faut vraiment l'intégrer, et cela le plus tôt possible dans sa carrière.

Il y a 1 heure, Virtuose_en_carnage a dit :

C'est une question éthique. Dans notre monde moderne, la communication a pris le pas sur la compétence.

Je dirais juste que la compétence s'évalue sur ces deux dimensions : performance métier et communication.

Il y a 1 heure, SpookyTheFirst a dit :

Je suis jaloux, je pense n’avoir jamais reçu une proposition de recruteur! 

Je verrais cela plutôt comme un signe positif montrant que tu n'entres dans aucune case, et qu'à ce titre, ta place n'est peut-être pas celle d'un employé mais d'un dirigeant.

J'ai jeté l'oeil au début de mes démarches de reconversion mais j'ai vite pris la tangente. Je ne me sentais pas à ma place avec mon profil littéraire, surtout avec ma première carrière de fonctionnaire et mon secteur très rural !

L'impression que ça m'a faite : course à l'échalote du CV qui en jette le plus, à qui mieux mieux avec la présentation de boîte ronflante

(J'ai finalement trouvé mon job actuel -alimentaire, comme dirait Kai - en écumant les boîtes en candidature spontanée. Coup de bol après une bonne initiative)

il y a 1 minute, Kaliste a dit :

(J'ai finalement trouvé mon job actuel -alimentaire, comme dirait Kai - en écumant les boîtes en candidature spontanée. Coup de bol après une bonne initiative)

J'aime dire qu'avoir de la chance est une qualité qui se travaille. Car celui qui poursuit un but et celui qui attend que ça tombe du ciel n'ont généralement pas le même discours concernant le hasard.

il y a 36 minutes, Totologik a dit :

J'aime dire qu'avoir de la chance est une qualité qui se travaille. Car celui qui poursuit un but et celui qui attend que ça tombe du ciel n'ont généralement pas le même discours concernant le hasard.

100 % des gagnants ont tenté leur chance, comme dirait l'autre !  Maintenant reste plus qu'à confirmer avec un CDI (tout "bas de gamme" qu'il est, j'y tiens à ce taf. Conditions juste idéales pour moi ... C'était ma priorité et je peux dire après 6 mois de prospections quotidiennes que ça ne court pas les rues).

Il y a 2 heures, Virtuose_en_carnage a dit :

Et c'est pour ça que j'ai lutté. Ces pages web ne servent qu'à commérer et se faire connaître. A une époque, j'étais naïf, mon nom étant sur les papiers scientifiques, j'avais l'espoir que le contenu de ces derniers soient plus important que la personne qui les avaient écrit: grave erreur.

C'est une question éthique. Dans notre monde moderne, la communication a pris le pas sur la compétence. Un meilleur vendeur avec un produit de merde arrive plus haut qu'un vendeur moyen avec un produit exceptionnel. J'essaye de lutter à mon échelle personnelle, mais pas avec beaucoup de résultat, c'est vrai.

Tu es un idéaliste, c’est respectable mais à la fin le pragmatisme (comme par exemple ce que dit @Totologik) l’emporte toujours sur l’idéalisme.
 

Tu pourrais par exemple faire des vidéos expliquant des démonstrations en maths, tu pourrais même dénoncer le paraitre sur l’être, je crois que ça devient en effet un vrai problème en sciences, tu as une légitimité pour parler de certains sujets qui te tiennent précisément à cœur, pourquoi ne pas joindre l’utile à l’agréable au lieu de chasser des moulins à vent?

il y a une heure, Totologik a dit :

Je verrais cela plutôt comme un signe positif montrant que tu n'entres dans aucune case, et qu'à ce titre, ta place n'est peut-être pas celle d'un employé mais d'un dirigeant.

Oui, peut-être que tu as raison mais il faut faire un certain effort d’imagination pour que j’arrive à croire à ça… je préfèrerai quand même avoir le plaisir comme certains ici de refuser des offres, ça doit être super valorisant! 

Le 14/12/2024 à 10:27, Totologik a dit :

C'est évident et je pense avoir connu le même parcours de réflexion. Mais lorsque je lis des publications, je choisis d'abord celles qui sont plébiscitées car je me dois d'être sélectif (je n'ai pas un temps infini à y consacrer), et car la probabilité de tomber sur un écrit de qualité est supérieure.

Mais pour être plébiscité, il faut avoir communiqué sur son travail. Un chercheur a le devoir d'être aussi un bon communiquant. C'est comme cela que les choses fonctionnent, et il faut le comprendre. Ce n'est certes pas équitable car cela élève les barrières à l'entrée en créant une sorte de cercle vertueux autour des personnalités les plus plébiscitées, qui seront alors davantage plébiscitées au détriment des plus discrets et des nouveaux entrants. Mais comme je l'écris : il faut vraiment l'intégrer, et cela le plus tôt possible dans sa carrière.

Je dirais juste que la compétence s'évalue sur ces deux dimensions : performance métier et communication.

Je verrais cela plutôt comme un signe positif montrant que tu n'entres dans aucune case, et qu'à ce titre, ta place n'est peut-être pas celle d'un employé mais d'un dirigeant.

C'est comme ça que l'on finit par tuer toute originalité. Le nom ne fait pas le papier. Je suis bien placé pour le savoir tant les grands noms ne sont en parti que des imposteurs. Un travail doit se juger sur sa qualité et non celui qui l'a produit (ou à qui connait l'éditeur associé). Ici, nous ne jouons pas aux probabilités, il y a des humains derrière la production scientifique. Mon meilleur papier scientifique n'est toujours pas publié après 5 ans de galère. Est-ce normal? Non. L'argument que les gens n'ont pas de temps n'est pas un argument: on n'a qu'à mettre une limite sur le nombre de papier qu'un chercheur peut publier ainsi tout le monde aura le temps de faire correctement son travail.

Pour communiquer, il faut avoir de l'argent et être connu pour pouvoir participer aux conférences et/ou se faire inviter dans les laboratoires. En outre, la communication n'est pas une activité égale pour toute personne. Quand tu arrives avec des méthodes nouvelles/désuètes (oui l'humanité existe depuis 3000 ans, le truc nouveau n'existe pas), tu n'as aucune communauté. Le regard des chercheurs oscille entre "c'est qui ce zinzin qui fait des choses incompréhensibles" au "oulala il va peut-être devenir une menace pour notre recherche". Va communiquer dans ce cas là. Non seulement, il faut faire ta recherche, mais en plus, il faut faire la recherche que les autres font pour pouvoir essayer de leur communiquer ce que toi tu fais. Le travail est triple par rapport à quelqu'un qui a un sujet balisé et une communauté qui connait ses méthodes. En outre, pour moi, la communication principale est celle écrite. Or, c'est la communication orale qui est devenue centrale engendrant tout un lot de charlatan. Il y a un vrai problème dans la recherche actuelle mais bien sûr ceux qui ont l'argent et le pouvoir n'ont aucune envie de changer un système qui les a amené au firmament. Que ce système devienne de plus en plus dysfonctionnel n'est pas leur problème.

Je suis plus dangereux qu'un employé ou un dirigeant. Je fais l'effet d'un loup solitaire: je suis une menace (ce que je ne comprends pas car je ne vole la place de personne). Ceux qui ont été à l'intersection de certaines disciplines comprendront ce que je veux dire: tu n'appartiens nul part et donc c'est un désavantage que tu tires comme un boulet.

Le 14/12/2024 à 11:36, SpookyTheFirst a dit :

Tu es un idéaliste, c’est respectable mais à la fin le pragmatisme (comme par exemple ce que dit @Totologik) l’emporte toujours sur l’idéalisme.
 

Tu pourrais par exemple faire des vidéos expliquant des démonstrations en maths, tu pourrais même dénoncer le paraitre sur l’être, je crois que ça devient en effet un vrai problème en sciences, tu as une légitimité pour parler de certains sujets qui te tiennent précisément à cœur, pourquoi ne pas joindre l’utile à l’agréable au lieu de chasser des moulins à vent?

 

Je commence à devenir pragmatique. J'ai un collègue qui m'y pousse et de toute façon je veux un poste fixe pour ma compagne. Mais le dysfonctionnement du système me gonfle toujours autant.

J'y ai un compte.

CV en mode stricte minimum, mes études, mes employeurs, les différents postes que j'ai eu et le poste que j'occupe actuellement.

Ca suffit à avoir un profil très consulté.

J'ai très régulièrement des propositions de poste qui me sont faites dessus. Moins que via le réseau "réel" de connaissances dans ma profession pour autant. Le monde étant petit...

J'ai déjà été recruté via linkedin et un cabinet de recrutement missionné, avec moultes entretiens etc... avant des entretiens directs avec les dirigeants de l'entreprise en recherche. J'avais changé de domaine d'activité pour de fait retourner ensuite dans mon précédent domaine.

En revanche, je ne poste jamais rien, je ne participe pas au qui mieux mieux.