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Procès de l'affaire Théo

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January

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 779 messages
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Me Merchat Vous contestez avoir volontairement aspergé M. Luhaka avec du gaz lacrymogène. À propos du coup de genou, vous êtes accroupi devant lui..

Jérémie D. : Je le repousse. En aucun cas, je n'ai voulu avoir un geste qui aurait pu le blesser, c'était dû à une interpellation difficile.

Me Merchat : Vous l'écartez avec le genou car il tombe vers vous, c'est ça ?

- Quand je suis accroupi face à M. Luhaka, je suis juste à côté de lui, je le repousse. J'avais pas prévu qu'un grand gaillard comme ça se retrouve contre le muret.

- Quand vous le repoussez contre le muret, quelle est votre intention ?

- Je cherche à comprendre pourquoi quelqu'un (Théodore Luhaka selon lui) a fait dégénérer un contrôle et à savoir s'il a des stupéfiants. (...) Je veux pas lui faire mal. Je suis face à un individu qui m'a fait la misère. Je lui parle, il ne me répond pas.

Me Merchat : Quand vous avez compris la gravité de ses blessures ?

Le policier : Sur le fait qu'il ait été blessé à cet endroit-là ? J'ai essayé de comprendre. Je trouvais ça désolant pour lui.

Me Merchat : Vous êtes resté suspendu 4 ans ?

Jérémie D. : Non 5 ans. Cette histoire-là a eu des conséquences sur ma façon de travailler et d'appréhender des situations difficiles. Mais je suis toujours flic, je me mets toujours au service des gens et j'essaie toujours d'aider les gens.

 

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 779 messages
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Audition de Tony H. policier. 

Il explique qu'au début, tout se passe bien Très vite, j'entends que le ton monte sur ce contrôle. Un premier individu fait un geste de défiance à l'encontre de Marc-Antoine C.  Il conteste vivement le contrôle. Marc-Antoine C. le repousse pour retrouver une distance de sécurité. M. Luhaka empoigne Marc-Antoine C. au niveau du col, il saisit les poings d'un autre policier qui lui assène un coup de pied au niveau des jambes. Théodore Luhaka donne un coup au niveau de la pommette de Marc-Antoine C. Je tente d'interpeller Théodore Luhaka. Il essaie de s'échapper. Je le saisis à l'arrière. Je crois que j'ai un bras de son blouson. Il arrive à enlever son blouson. Je tombe. Quand je me relève, il y a des échauffourées.

Il explique comment ses collègues tentent de maîtriser Théodore Luhaka. Il parle du gaz lacrymogène utilisé A un moment donné, j'ai l'impression de l'avoir saisi, je prends mes menottes mais M. Luhaka s'accroche au muret, chute en arrière sur Jérémie D. qui est au sol. Il gesticule. Je lui porte volontairement un coup au niveau du ventre afin de lui couper la respiration pour qu'il y ait un délai de 2 ou 3 secondes pour lui faire penser à autre chose et pour pouvoir le menotter. Jérémie D. voyant que nos actions sont sans effet lance une grenade lacrymogène au sol pour disperser les individus au niveau de l'escalier. Théodore Luhaka est menotté, on le conduit au niveau du muret, on lui dit de s'asseoir, il ne veut pas. Chacun d'entre nous saisit l'un de ses membres et le force à s'asseoir.

Il raconte ensuite comment Théodore Luhaka a été conduit au commissariat par sa brigade. 

Tony H.,policier, dit n'avoir "jamais eu de difficultés dans son travail", sauf en décembre 2016, à Sevran, lors d'une intervention entre un vendeur et un guetteur. "L'un d'eux a tenté de me mettre un coup de cutter et j'ai sorti mon arme. L'individu a pris la fuite. J'avais déposé plainte pour les faits. L'individu a été condamné à 6 ou 8 mois de prison ferme."

Il assure avoir vu Théodore Luhaka donner un coup de poing au niveau du visage, de la pommette de son collègue Marc-Antoine C À aucun moment Théodore Luhaka était pacifique.

Tony H., policier, dit avoir vu un seul coup de matraque porté par Marc-Antoine C. sur Théodore Luhaka, alors que leur autre collègue, Jérémie D. est au sol. Tony H. parle de la "volonté délibérée de Théodore Luhaka de se soustraire (au contrôle de police)". Pour lui, l'interpellé n'a jamais coopéré avec les policiers.  

Tony H. : La grave blessure de M. Luhaka, on l'a vue en garde à vue. Les blessures au visage, elles peuvent provenir de sa chute au sol, ou des échauffourées juste avant que Jérémie D. le ceinture. Je ne vois pas à quel autre moment ça a pu intervenir.

Prsdte : Le coup que vous donnez au niveau du ventre de M. Luhaka, il était selon vous légitime et nécessaire ?

Tony H. : Je pense que le coup est proportionné et légitime dans le sens où Théodore Luhaka est toujours sur Jérémie D. et qu'il faut faciliter le menottage. Pour moi, c'était nécessaire.

 

Selon Tony H. au moment du menottage, Théodore Luhaka ne se plaint d'aucune douleur. 

Prsdte : Quand vous amenez Théodore Luhaka avec vos collègues derrière le mur, si Théodore Luhaka ne veut pas s'asseoir, à votre avis c'est pour quelles raisons ? Vous ne vous dites pas que c'est peut-être à cause de sa blessure  ?

Tony H., policier : Avec du recul, je me dis que peut-être, oui.

[...]

Tony H, policier : Il n'y a eu aucun propos raciste. Aucun policier n'a donné de coup de poing ou de coup de pied dans la voiture. Même entre les fonctionnaires, il n'y a pas eu de mots échangés. Je pense que chacun voulait faire redescendre la pression. Chacun était dans sa bulle jusqu'à l'arrivée au commissariat.

Tony H. assure n'avoir jamais entendu aucun policier dire au sujet de Théodore Luhaka 'Il saigne du fion' comme l'affirme Théodore Luhaka. Il dit que lui et ses collègues ont pris conscience de la blessure de Théodore Luhaka au commissariat, "juste avant l'arrivée des pompiers", qui avaient été appelés par la cheffe de poste. 

 

Interrogé par la présidente sur la médiatisation de l'affaire, Tony H., policier, dit avoir été bouleversé par la qualification retenue à l'encontre au début des policiers au début de cette affaire (celle de viol). Il rappelle qu'il n'avait que 23 ans, qu'il venait d'acheter un bien en Ile-de-France et qu'il a dû "regagner le cocon familial ne serait-ce que pour raisons de sécurité". Il dit qu'il y avait à l'époque des rumeurs soutenant que les adresses des policiers mis en cause allaient être diffusées sur les réseaux sociaux. 

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 779 messages
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17/01

La cour entend Daniel Zagury, qui a réalisé l'expertise psychiatrique du principal accusé "qui n'est pas quelqu'un d'impulsif" :  "Il m'a dit qu'il avait le sentiment d'avoir agi de manière proportionnée et qu'il était totalement désolé des conséquences que cela a eu". 

 

Tony H. s'avance maintenant à la barre pour son interrogatoire. Le policier reconnaît le coup porté à Theo Luhaka pour lequel il est jugé : un coup de poing à l'abdomen alors que le jeune homme est à terre. Un coup "légitime" selon l'accusé.  Mais sur une autre vidéo, on voit le policier donner un coup de pied alors que Theo Luhaka est à terre et menotté C'est pour déplacer un objet qui est en dessous de monsieur Luhaka. C'est un geste furtif, comme un footballeur qui shoote

Me Vey Clairement, on voit un coup de pied, monsieur ! Mais votre système de défense consiste à ne jamais reconnaître le moindre geste violent. Vous vous souvenez d’avoir vu du sang ?

- Oui, dans la voiture, il était gêné pour respirer, il soufflait. C’est là qu’il a commencé à saigner.

- comment expliquez autant de sang ?

- c'est au moment où il libérait ses voies respiratoires. On n'est pas là pour tabasser et abandonner les gens ... C'est complètement fou. On n'est pas des meurtriers, Madame la présidente, on intervient comme on peut sur un secteur sensible.

Prsdte Quel était votre équipement ce jour-là ?

- J'avais ma tenue "maintien de l'ordre" : un gilet tactique, mon ceinturon, mon arme Sig Sauer, mes menottes, mon bâton téléscopique de défense et des grenades. On est tous policiers, on en a fait des contrôles, vous savez, c'était notre travail. Vous imaginez bien qu'à chaque fois que vous recevez des insultes, des jets de projectiles etc. à force on a une certaine expérience de la communication. 

Prsdte : Alors sur la communication,   il a été dit que vous utilisez le tutoiement ...

-- On utilise le vouvoiement. Mais après, on a un lien qui se crée avec certaines personnes. Et alors utiliser le vouvoiement, c'est mettre une barrière.Il faut montrer que derrière l'uniforme, il y a aussi des hommes. On n'est pas des robots. Cette cité, elle est vraiment sensible. Il y a des petits groupes un peu partout. Et les interpellations à cet endroit-là, peuvent rapidement dégénérer. Cette cité, elle est appeler "killer de flics", ils nous détestent. 

PRsdte : Theo Luhaka dit que d'emblée vous proférez une insulte raciste, c'est dans vos habitudes ?

- Non, dans cette affaire, il n'y a aucune connotation raciste. Vous imaginez proférer des insultes comme ça? C'est inimaginable !

 

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January Modérateur 61 779 messages
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Principal accusé : Ca va très vite. Je repouse un premier individu et là, Theo Luhaka m'attrappe au niveau du col. De manière très violente, hein, j'ai la tête qui monte. J'arrive pas à me défaire de son étreinte. Il est possible que j'ai reçu un coup à ce moment-là [au début de l'interpellation, ndlr] mais j'en reçois aussi un plus tard.

Prsdte Theo Luhaka dit que c'est un coup involontaire en se débattant.

- Oui, il se débattait pour partir. Je ne me souviens pas avoir porté un coup d'estoc, j'essayais de viser sa masse musculaire. Mon objectif c'est que Theo Luhaka obtempère, se laisser interpeller. Mon objectif c'est d'impacter le haut de la cuisse pour le faire fléchir, insiste le policier au sujet du coup qui a grièvement blesser Theo Luhaka. L'objectif c'est de le faire fléchir pour qu'il tombe parce que debout, on n'y arrive pas. Il est plus grand que nous. Tous les jours je pense à la blessure de Theo Luhaka. C'est quelque chose qui pèse. Je suis croyant et tous les jours j'ai prié pour qu'il se remette. Pas parce que c'est dans mon intérêt mais car j'ai causé une blessure affreuse sans en savoir l'intention. Le coup que je lui donne, je n'utilise pas une force démesurée.

Prsdte Il faut une certaine force quand même

- Oui, bien sûr, sinon ça ne crée pas de douleur. Mais ce n'était pas démesuré. 

Prsdte Ensuite vous le menottez, pourquoi l'emmener vers le mur [angle mort des caméras, ndlr] ?

- On est dans la cité des 3000. Il y a des gens tout autour, ça peut se rapprocher. Il s'agit de vérifier qu'on est en bonne situation pour rejoindre le véhicule.

- Theo Luhaka a dit que vous étiez particulièrement agressif, le plus violent, de bout en bout, qu'est-ce que vous en pensez?

- Je pense que monsieur Luhaka s'est perdu dans son mensonge et qu'il reporte la faute sur moi.

- Dans la voiture, est-ce que vous tenez le visage de #Theo Luhaka pour que Jérémie D. lui mette des coups de poing? 

- Non, c'est faux

- est-ce qu'il y a des insultes racistes ?

- non plus. Des termes comme bamboulas, c'est des mots que je n'utilise jamais, madame la présidente. J'ai mis une blessure qui était désastreuse, désolante et j'ai pu voir les conséquences sur la famille. Mais je n'ai jamais eu l'intention. Et je ne comprends pas pourquoi Theo Luhaka a eu cette opposition, pourquoi il ne se laisse pas interpeller. 

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January Modérateur 61 779 messages
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Le principal accusé reconnaît toutefois un geste "pas règlementaire, pas déontologique, instinctif", alors qu'il porte un coup de poing à Theo Luhaka menotté. "Je tiens à la dire et ça, je m'en excuse. Marc-Antoine C. revient ensuite sur le coup à l'origine de la blessure grave de Theo Luhaka : moi, ce que je vise c'est le haut de la cuisse. Entre le haut de la cuisse et la fesse, on est quand même sur des distances très proches.

Me Vey : Je pense que le fait que vous n'ayez pas tout de suite dit: "oui j'ai porté un coup d'estoc mais je n'ai pas mesuré les conséquences" prouve que depuis sept ans vous essayez de cacher que vous avez porté un coup d'une particulière intensité. Vous ne concédez pas que c'était forcément un coup fort, dur

- Pour moi, c'était un coup proportionné. 

- Vous reconnaissez avoir porté combien de coups à Theo Luhaka ?

- J'ai regardé les vidéos et on en liste sept + le huitième qui le blesse gravement. Et ensuite un coup quand il est au sol. Donc neuf

- Sur les 9, quel est le coup que vous reconnaissez que vous n'auriez pas du faire?

- C'est quand je lui parle, il ne me répond pas et j'ai un stimuli, un geste de la main ...

- donc vous lui mettez une baffe. C'est hyper grave.. Mon interprétation c'est que vous êtes énervé parce qu'on vous parle mal. C'est pour ça que vous lui mettez neufs coups. Vous continuez jusqu'au commissariat et que quelqu'un siffle la fin de la récréation parce qu'il est en train de tomber dans les pommes ! 

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January Modérateur 61 779 messages
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AG quand vous portez le coup, vous êtes certain de ce que vous faites ?

- oui, j'ai encore la lucidité à ce moment-là. Je suis obnubilé par la défense de mon collègue. Après, je me suis posé tout un tas de questions : comment il avait pu être blessé à ce niveau-là ? Si on ne l'avait pas fait asseoir sur un objet coupant..

AG : Comment vous avez pu dire au départ qu'il avait glissé sur le bâton ? On a presque l'impression à vous entendre que c'est Theo Luhaka qui se l'était introduit. Je n'ai toujours pas compris comment on pouvait glisser sur un bâton téléscopique de défense ! Dans la première audition, vous déclarez : "à aucun moment, je n'aurai pu rentrer ma matraque dans son anus. C'est impossible : il s'agissait de coups fouettés".

- Je suis désabusé, dans un état ... je n'ai pas dormi, je n'en peux plus..

AG Vous parlez beaucoup d'incompréhension pour des choses qui vous mettent en cause, monsieur. Mais quand il s'agit de décrire le comportement de Theo Luhaka dans la plainte que vous déposez contre lui, c'est très clair... 

 

Marc-Antoine C. déclare que, pour lui, "il y a un besoin vital" à dégager son collègue Jérémie D. quand ce dernier est coincé sous Théodore Luhaka.

"Vital peut-être pas...", commente l'avocat général. "Il y a un collègue au sol et qui reste au sol", insiste le policier poursuivi pour violences volontaires pour justifier de l'utilisation de sa matraque sur Théodore Luhaka.

 

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January Modérateur 61 779 messages
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Me Cailliez Les faits ont eu lieu le 2 en fin d'après-midi, vous êtes entendu dans la nuit, vous savez que vous avez porté plusieurs coups ?

- Oui, tout à fait. J'ai dit que j'ai porté plusieurs coups avec ma matraque télescopique.

- Vous vous souvenez de la manière dont vous portez chaque coup ?

- Je sais qu'à chaque fois, j'impacte la masse musculaire, pour maîtriser M. Luhaka, faire cesser son action et le faire chuter au sol.

Me de Montbrial : Vous avez dit : 's'il n'y avait pas eu les vidéos dans ce dossier, aujourd'hui, je serai en prison. Pourquoi avez-vous dit ça ?

- Comme vous l'avez vu, la blessure de M. Luhaka fait se poser des questions et les déclarations mensongères de M. Luhaka qui a dit d'abord que trois policiers avaient baissé son pantalon pour lui mettre un tonfa dans les fesses... Sans les vidéos, tout le monde aurait cru theo Luhaka après ses premières déclarations. On nous fait passer pour des policiers tout le temps agressifs, racistes, haineux.

Me de Montbrial : Ce procès touche à sa fin, le verdict est attendu vendredi. Y a-t-il une dernière chose avant les plaidoiries, et avant que vous ne preniez une dernière fois la parole vendredi, que vous voulez dire  ?

Marc-Antoine C Je l'ai déjà dit. Je sais que la famille, M. Luhaka sont en colère contre moi. J'en ai bien conscience mais vraiment, je n'ai jamais voulu cette blessure. J'ai toujours fait preuve d'empathie. Tous les jours, j'ai réfléchi à comment on pourrait la soigner. Je compatis à votre douleur même si vous me détestez. 

 

La présidente demande aux deux autres accusés s'ils veulent s'exprimer. 

Jérémie D. policier, 42 ans prend la parole On peut regarder tout le monde droit dans les yeux, on a été droit dans nos bottes. Voilà, c'est tout ce que j'ai à dire.

Tony H. 31 ans  : Nous avons été sincères dans nos déclarations, droit dans nos bottes dès les premiers actes de la procédure. La blessure est une blessure très grave, nous ne l'avons pas voulu. Je suis désolé pour cette blessure gravissime. 

 

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January Modérateur 61 779 messages
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18/01

Plaidoirie de Me Vey - défense Theo Luhaka

 

Il y a quelque chose de magique et d'inquiétant avec la justice. On a le sentiment que dans chaque procès, rien n'est jamais gagné. Que la justice est une idée impalpable qu'il faut toujours la chercher, la redéfinir, la redouter, l'espérer plutôt que l'attendre.

Et on a le sentiment que chaque nouveau procès remet totalement en jeu tous les acquis de la justice. Que tout, à chaque fois, se rejoue à nouveau. Cette instabilité est évidemment crainte par les accusés. Mais pour les victimes, la soif est différente. Les victimes veulent savoir que l'équilibre sera rétabli. Et il ne devrait pas y avoir autant de peurs, de craintes sur l'idée même que la justice puisse ne pas être rendue. Si la justice était réellement bien faite, les victimes n’auraient pas besoin d’avocat. L’équilibre de la justice, ce n’est pas un compromis politique, ce n’est pas un arbitrage, un discours ou une image. C’est un exercice de vérité, un exercice collégial que vous allez tous pratiquer au nom du peuple français.     

Ce procès pour Theo n’est pas autre chose qu’une longue marche difficile vers la justice et la vérité. Parce qu’une victime n’a besoin de rien d’autre que la vérité. Ce procès n’est pas le procès de la police. Le débat est en dehors des caricatures.

Theo Luhaka n’est pas un dealer, une racaille, un voyou. Or, il a entendu ça pendant sept ans.

Ce n’est pas le procès de la malchance ou de l’accident. Ce n’est pas non plus le procès de la légitime défense. C’est le procès de la violence illégitime, portée en plus par ceux qui portent le signe de “gardien de la paix ».  Le grand avocat Me Henri Leclerc disait que c’était quand même le signe d’une société qui va mal quand on passe du terme de “gardien de la paix” à celui de “force de l’ordre”.  Je crois que ce procès est une chance pour la justice de pouvoir dire les choses telles qu’elles doivent être dites, dans leur équilibre.

 

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January Modérateur 61 779 messages
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Ce jour-là, Theo Luhaka était en train de regarder sa petite série Monk, il sort de chez lui pour apporter des chaussures à l’amie de sa sœur. Et il se retrouve dans cette scène qui dure 5 minutes.

Les procès qui impliquent la police ont une spécificité : les preuves sont très difficiles à rapporter. Pourquoi ? Parce que c’est la police qui donne les preuves.

Ce jour-là, qu’est ce qui nécessitait une telle violence ? Rien. Ni dans l’attitude de Theo Luhaka, ni dans le motif du contrôle. Qu’est-ce qui a conduit Theo Luhaka ça ? Rien d’autre que le fait qu’il était choqué de la manière dont le contrôle se passait.

 

Ce n'est pas que le procès du coup de matraque. C'est le procès de toute une scène de violence, du sang dans la voiture et ils ne voient rien. Le procès d'une personne qu'on met par terre et qu'on prend en photo, de comportements qui ne devraient pas exister. La scène quand ils arrivent avec la matraque, quand ils les mettent contre le mur, elle est déjà violente. Et après, le fait de le prendre en photo par terre, c'est super violent. De mentir, c'est violent. Il repart sans chaussure ! Mais on s'en fout, on le remet dans la bagnole. Il perd son sang, on le prend en photo. On voit une succession d'éléments jusqu'à ce que quelqu'un qui n'est pas eux [il montre les accusés] dit "mais qu'est-ce qui se passe ?

On s'en fout du coup d'estoc ! Ce n'est que un parmi neuf. C'est l'ensemble qui est violent. Ce sont les propos, les humiliations. Les baffes, elles existent, elles sont reconnues. Les violences, elles existent, elles ont été reconnues. Et c'est inacceptable.

Et puis, le sang dans la voiture - Me Antoine Vey brandit la photo du siège tâché - Comment, on n'a pas pu voir une tâche comme ça ? Non, on dit juste : "bah, il saigne du fion".

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 779 messages
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On a une succession d'événements incompatible avec les devoirs d'un policier. Il y a un devoir de protection des gardés à vue. Vous avez le sentiment que Theo Luhaka a été protégé ? Si quelqu'un n'était pas intervenu, on vous l'a dit, il aurait peut-être été mort. 

Sa blessure est un tabou. C'est pas comme s'il s'était cassé le genou. C'est une remise en cause totale de qui il est. Alors, ils vont vous dire que c'est dur d'être policier. Oui, c'est vrai. Et le problème ce n'est pas les policiers de terrain, c'est la chaîne de commandement, c'est ce qu'on leur demande de faire. C'est vrai. On les casse, on ne les outille pas correctement. Mais ce n'est pas le débat. Et ce n'est pas une excuse pour être violent.

C'est pas possible pour Marc-Antoine C., avec l'idée qu'il se fait de lui-même de dire "oui, j'ai peté mon câble et le coup, je l'ai porté avec violence". Ce n'est pas possible pour lui. Il n'empêche que c'est la réalité des faits. Le préjudice est infini, il est commis en réunion. Il suffisait d'un homme pour dire : "arrêtez les gars"." Me Antoine Vey s'adresse aux accusés : "vous avez manqué de discernement, vous avez manqué d'humanité et vous avez manqué de probité.

Au-delà du procès, je veux donner de Theo Luhaka l'image de quelqu'un qui s'est comporté avec énormément de dignité dans le combat qui était le sien. Que justice soit faite c'est essentiel. Mais si Theo ressort de cette audience et n'arrive pas à se défaire de ce statut de victime, à quoi servent les procès ? 

Oui, Théo , il a été dit à cette audience qu'on peut transformer cette injustice en justice. Et c'est ce que je vous demande de faire, mesdames et messieurs les jurés. Je voudrais que cette affaire demeure une affaire de justice et pas une affaire de violence. 

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Membre, 64ans Posté(e)
Yann Begervil Membre 1 056 messages
Mentor‚ 64ans‚
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Quand tu veux faire le malin et resister a un contrôle, y'a des risques...... il a pris son risque, il a perdu, et maintenant il vient pleurer.

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Membre, Posté(e)
blak Membre 518 messages
Forumeur expérimenté‚
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à l’instant, Yann Begervil a dit :

Quand tu veux faire le malin et resister a un contrôle, y'a des risques...... il a pris son risque, il a perdu, et maintenant il vient pleurer.

quel résumé impeccable. Dommage ne pas t'être donné la peine de lire les propos de la police elle même sur les conditions de l'interpellation. Mais t'as bien raison, vaut mieux donner ton avis basé sur que dalle juste pour le plaisir de dire un truc... même si c'est assez ridicule du coup.

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Membre, 64ans Posté(e)
Yann Begervil Membre 1 056 messages
Mentor‚ 64ans‚
Posté(e)
il y a 3 minutes, blak a dit :

quel résumé impeccable. Dommage ne pas t'être donné la peine de lire les propos de la police elle même sur les conditions de l'interpellation. Mais t'as bien raison, vaut mieux donner ton avis basé sur que dalle juste pour le plaisir de dire un truc... même si c'est assez ridicule du coup.

Mon avis est basé sur le fait que quand je me fais controler, je ne resiste pas pour faire le kéké !

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Membre, Posté(e)
blak Membre 518 messages
Forumeur expérimenté‚
Posté(e)
il y a 3 minutes, Yann Begervil a dit :

Mon avis est basé sur le fait que quand je me fais controler, je ne resiste pas pour faire le kéké !

Ah ok... alors excuse, j'avais pas compris qu'en fait tu ne venais pas commenter un procès, mais que tu venais juste nous raconter tes petites opinions personnelles sur les contrôles policiers que tu as connu. Bref... sans grand intérêt, donc. Puisque sans lien avec le sujet sur lequel tu interviens.

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Membre, Grégairophobe..., Posté(e)
Mite_Railleuse Membre 40 067 messages
Grégairophobe...,
Posté(e)
il y a 9 minutes, Yann Begervil a dit :

Quand tu veux faire le malin et resister a un contrôle, y'a des risques...... il a pris son risque, il a perdu, et maintenant il vient pleurer.

Il y a aussi des risques à être policiers. Celui, entre autre, de la « bavure ». Sur ce coup, c’est le cas de le dire, eux aussi ont « perdu ». Il faut assumer maintenant. 

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Membre, 153ans Posté(e)
chanou 34 Membre 25 758 messages
Maitre des forums‚ 153ans‚
Posté(e)
il y a 16 minutes, Yann Begervil a dit :

Quand tu veux faire le malin et resister a un contrôle, y'a des risques...... il a pris son risque, il a perdu, et maintenant il vient pleurer.

euh...vous avez pas l'impression de minimiser "un petit peu" les séquelles dont il souffre là?

Modifié par chanou 34
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Membre, 64ans Posté(e)
Yann Begervil Membre 1 056 messages
Mentor‚ 64ans‚
Posté(e)
il y a 21 minutes, blak a dit :

Ah ok... alors excuse, j'avais pas compris qu'en fait tu ne venais pas commenter un procès, mais que tu venais juste nous raconter tes petites opinions personnelles sur les contrôles policiers que tu as connu. Bref... sans grand intérêt, donc. Puisque sans lien avec le sujet sur lequel tu interviens.

le sujet c'est quand meme un controle qui a mal tourné parce que ce délinquant a voulu empecher la police de faire son travail 

il y a 17 minutes, chanou 34 a dit :

euh...vous avez pas l'impression de minimiser "un petit peu" les séquelles dont il souffre là?

les séquelles font parties du risque que tu prends quand tu commences un combat .....

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Membre, 153ans Posté(e)
chanou 34 Membre 25 758 messages
Maitre des forums‚ 153ans‚
Posté(e)
il y a 2 minutes, Yann Begervil a dit :

 

les séquelles font parties du risque que tu prends quand tu commences un combat .....

Ouais euh...c'est pas comme si c'était fréquent de se retrouver après un contrôle de police avec un anus artificiel pendant 1 an, et probablement une incontinence anale à vie!

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Membre, 64ans Posté(e)
Yann Begervil Membre 1 056 messages
Mentor‚ 64ans‚
Posté(e)
il y a 24 minutes, Mite_Railleuse a dit :

Il y a aussi des risques à être policiers. Celui, entre autre, de la « bavure ». Sur ce coup, c’est le cas de le dire, eux aussi ont « perdu ». Il faut assumer maintenant. 

le coup de matraque n'est pas une bavure, mais un accident au cours d'un combat

les coups après dans la voiture , la je suis d'accord, c'est une bavure .

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Membre, Posté(e)
blak Membre 518 messages
Forumeur expérimenté‚
Posté(e)
il y a 2 minutes, Yann Begervil a dit :

le sujet c'est quand meme un controle qui a mal tourné parce que ce délinquant a voulu empecher la police de faire son travail 

les séquelles font parties du risque que tu prends quand tu commences un combat .....

non le sujet c'est pas LES contrôles DES policiers. C'est le contrôle de ces policier. Y a une nuance qui t'échappe. Tu viens déblatérer des vérités et des petits jugements hâtifs sans même avoir pris le temps de lire les débats et les propos des participants à ce jugement qui eux, savent, précidément de quoi il est question... et certainement pas ni de quelqu'un qui a voulu empêcher la police de faire son travail, ni un combat. 

C'est juste un petit résumé fondé sur que dalle juste pour se faire le défenseur DES policiers quand le procès ne concerne pas LA police mais seulement ceux qui sont intervenus ce jour là. 

il y a 1 minute, Yann Begervil a dit :

le coup de matraque n'est pas une bavure, mais un accident au cours d'un combat

les coups après dans la voiture , la je suis d'accord, c'est une bavure .

ah ouais, ca va loin. T'as en effet rien lu du tout. Juste le syndrôme  habituel de ceux qui donne un avis en ayant lu le titre d'un article dans le journal.

  • Merci 1
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