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Philosophons

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chekhina

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Membre, 54ans Posté(e)
Neopilina Membre 252 messages
Forumeur forcené ‚ 54ans‚
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Le titre de ce fil, " Philosophons ", me paraît idéal pour la petite bafouille du jour. La conscience de Soi, de ma propre subjectivité, ce qui inclut ma métaphysique, est une conquête philosophique. C'est la prise en compte par le discours philosophique, par celui qui le pratique, de sa propre subjectivité. Cette prise en compte par le discours philosophique, par le Sujet philosophant, de sa propre subjectivité invite, et c'est donc un euphémisme, philosophiquement tout Sujet philosophant à une extrême prudence, vigilance, quant à Soi, ses propres inclinations, ses valeurs, sa métaphysique, etc., le tout tel a priori, constitutif, efficient, qui doivent tout à sa psychogenèse et rien à la philosophie. La mesure est indubitablement philosophique. Mais n'est-elle pas de fait, aussi, métaphysique ? Dans le sens où c'est bien ma métaphysique qui est concernée par la mesure ? Ce qui touche ma métaphysique n'est-il pas, forcément, aussi, métaphysique, n'a t-il pas des implications, des conséquences, métaphysiques ? J'ai déjà relevé, par exemples, que l'existentialisme sartrien, la démocratie, etc., sont de faits des humanismes a minima, ce qui est bien une qualification métaphysique. Quand Sartre, en 1946, titre une conférence " L'existentialisme est un humanisme ", très rapidement, il a conscience du problème épistémologique, qui le mènera à la rupture radicale avec le marxisme qui est à la fois une philosophie et une métaphysique. Rupture entérinée par son deuxième grand oeuvre, " La Critique de la raison dialectique ". En 1968, Sartre n'est pas plus communiste que moi. Sartre est extrêmement attaché à la rigueur philosophique quand il philosophe, et donc, mécaniquement, c'est de l'honnêteté intellectuelle, il sera conduit à renier ce texte. En l'état et aujourd'hui, même cogito repris, corrigé, aucune philosophie n'est en mesure de faire de la métaphysique. La question qui se pose est donc celle-ci : comment pouvoir faire, faire, de la métaphysique philosophiquement ? Mine de rien, ce n'est pas le casse du siècle, ni celui du millénaire, ça serait historique.

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Membre, 55ans Posté(e)
chekhina Membre 547 messages
Forumeur alchimiste ‚ 55ans‚
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Le 05/04/2024 à 17:28, Neopilina a dit :

Le titre de ce fil, " Philosophons ", me paraît idéal pour la petite bafouille du jour. La conscience de Soi, de ma propre subjectivité, ce qui inclut ma métaphysique, est une conquête philosophique. C'est la prise en compte par le discours philosophique, par celui qui le pratique, de sa propre subjectivité. Cette prise en compte par le discours philosophique, par le Sujet philosophant, de sa propre subjectivité invite, et c'est donc un euphémisme, philosophiquement tout Sujet philosophant à une extrême prudence, vigilance, quant à Soi, ses propres inclinations, ses valeurs, sa métaphysique, etc., le tout tel a priori, constitutif, efficient, qui doivent tout à sa psychogenèse et rien à la philosophie. La mesure est indubitablement philosophique. Mais n'est-elle pas de fait, aussi, métaphysique ? Dans le sens où c'est bien ma métaphysique qui est concernée par la mesure ? Ce qui touche ma métaphysique n'est-il pas, forcément, aussi, métaphysique, n'a t-il pas des implications, des conséquences, métaphysiques ? J'ai déjà relevé, par exemples, que l'existentialisme sartrien, la démocratie, etc., sont de faits des humanismes a minima, ce qui est bien une qualification métaphysique. Quand Sartre, en 1946, titre une conférence " L'existentialisme est un humanisme ", très rapidement, il a conscience du problème épistémologique, qui le mènera à la rupture radicale avec le marxisme qui est à la fois une philosophie et une métaphysique. Rupture entérinée par son deuxième grand oeuvre, " La Critique de la raison dialectique ". En 1968, Sartre n'est pas plus communiste que moi. Sartre est extrêmement attaché à la rigueur philosophique quand il philosophe, et donc, mécaniquement, c'est de l'honnêteté intellectuelle, il sera conduit à renier ce texte. En l'état et aujourd'hui, même cogito repris, corrigé, aucune philosophie n'est en mesure de faire de la métaphysique. La question qui se pose est donc celle-ci : comment pouvoir faire, faire, de la métaphysique philosophiquement ? Mine de rien, ce n'est pas le casse du siècle, ni celui du millénaire, ça serait historique.

En lisant votre texte je me suis d'abord référencé au contenu du livre étudié dans le fil "au bord du monde". La métaphysique vu par les indigènes n'est pas la même que celle vue par les Européens.

La métaphysique européenne est provinciale, mais l'Europe ne sait pas, quand elle philosophe, que sa philosophie est fonction de son caractère provincial. 

Bref votre métaphysique est fonction du lieu où le hasard vous a fait naitre. C'est toujours un peu énervant de se dire que nos belles idées sont aussi fonction par exemple de notre nourriture. Cet obligation d'en revenir à un enracinement trivial heurte nos envolées grâce auxquelles nous nous pensons libres de nos enracinements contingents. 

Bien avant Marx Montesquieu avait déjà remarqué que les idées étaient fonction des conditions matérielles. Un humain d'un pays ensoleillé ne pensera pas comme un humain d'un pays froid. Du coup il s'intéressait aux climats, aux géographies, aux nourritures aux traditions. Il était bien loin de l'universel révolutionnaire, bien loin de l'universel tout court, cet universel que les Européens croient atteindre quand ils philosophent. 

 

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Membre, 54ans Posté(e)
Neopilina Membre 252 messages
Forumeur forcené ‚ 54ans‚
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Il y a 13 heures, chekhina a dit :

En lisant votre texte je me suis d'abord référencé au contenu du livre étudié dans le fil "au bord du monde". La métaphysique vu par les indigènes n'est pas la même que celle vue par les Européens.

La métaphysique européenne est provinciale, mais l'Europe ne sait pas, quand elle philosophe, que sa philosophie est fonction de son caractère provincial. Bref votre métaphysique est fonction du lieu où le hasard vous a fait naitre.

Etc.

Cogito, c'est à dire conquête philosophique pour le discours philosophique, de la conscience de Soi : philosophiquement et dans l'absolu, il y a très exactement autant de métaphysiques que de Sujets, de subjectivités. Sinon, " merci ", j'avais bien remarqué qu'il y a pas mal de métaphysiques à travers le vaste monde. Ceci entendu, il faudra bien trouver une solution.

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Membre, 54ans Posté(e)
Neopilina Membre 252 messages
Forumeur forcené ‚ 54ans‚
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Plusieurs messages de ce fil ont disparu, est-il possible de savoir pourquoi ? D'être informé quand on est modéré, par qui, etc ? D'ailleurs, je ne vois  toujours pas qui est modérateur.

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Membre, 54ans Posté(e)
Neopilina Membre 252 messages
Forumeur forcené ‚ 54ans‚
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Avant le cogito, son volet positif, la conquête de la conscience de Soi, de ma propre subjectivité, et donc celle de tout un chacun, par et pour le discours philosophique (1), il est complétement naturel, au cas échéant, de faire de la métaphysique (et donc, cogito : à chacun la Sienne) en utilisant un discours philosophique. Les êtres humains, partout où on trouve historiquement un discours philosophique, l'ont toujours fait, et le font encore, je l'ai dis : naturellement. Dans l'histoire de l'humanité, on a des millions de titres qui relèvent de la catégorie ainsi définie, on en connait tous. Dans la conscience de Soi, de ma propre subjectivité, il y a bien sûr, éminemment ma métaphysique (mes valeurs, mon bien et mon mal, ma morale, mes dieux ou pas, ma religion ou pas, mes inclinations spirituelles, penchants politiques, etc., etc., à foison). C'est un constat, un état des lieux, en l'état, aujourd'hui : la conquête de la conscience de Soi par la philosophie et entérinée par celle-ci, invite à une objectivité quand à Soi, une suspension de jugements, qui de fait interdit de faire de la métaphysique philosophiquement. Le constat n'est pas neuf. Depuis le cogito, on a eu une multitude de philosophes occidentaux (c'est un acquis de la philosophie académique occidentale) pour avoir proclamés " la mort de la métaphysique " (de Dieu, etc.). Là, je fais une objection, stricto-sensu, il n'y a pas un seul individu qui n'ait pas sa métaphysique, ses valeurs, etc., qui conduisent sa vie, etc. Ce qui est " mort ", c'est bien, en Occident, la possibilité de faire philosophiquement de la métaphysique. Pour m'en tenir à trois très grands exemples. Il y a le cas de Marx, qui pour pouvoir développer son discours, le marxisme, envoie paître la philosophie académique, ici l'hégélianisme, qui est au dernier degré une philosophie de la conscience de Soi. Et l'absence de celle-ci dans le marxisme se traduira de la façon la plus tragique possible. Idem pour Heidegger, mais il ne claque pas la porte aussi bruyamment. Mais dés le début de " Être et Temps ", il triche avec le cogito, la conscience de Soi. Il a ses raisons, et elles étaient bonnes, mais il ne les comprend pas aussi bien que possible : Heidegger voit bien que le cogito en l'état pose des problèmes. Mais il ne réussit pas à distinguer clairement le volet positif du volet négatif, et donc, pour se défaire des effets négatifs, il va croire pouvoir le faire en prenant des " libertés ", inacceptables, avec le volet positif, la conscience de Soi ! Sartre le rappellera à l'ordre dans un petit texte, grandiose, de " L'être et le néant ". Ensuite, Heidegger essaye de dégager des existentiaux, soi-disant universels, et tels avant conscience de Soi. Et puis en 1946, Sartre intitule une conférence " L'existentialisme [une philosophie donc] est un humanisme ", ce qui est bien un jugement de valeur, une appréciation métaphysique, il s'en rend compte, et, plus honnête qu'Heidegger, il reniera ce texte. On a donc ce petit paradoxe. La philosophie académique occidentale est celle qui fait le mieux, c'est incontestable, acquis, bien éprouvé depuis des lustres, avec la subjectivité, dont la métaphysique, mais elle ne peut pas faire de la métaphysique ! Personnellement, ça me chagrine beaucoup.

1 - Je ne reviens pas sur le volet négatif qui escamote l'être qui m'est donné a priori, ou alors, pas de souci, on ouvre un fil sur le cogito.

 

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Membre, 55ans Posté(e)
chekhina Membre 547 messages
Forumeur alchimiste ‚ 55ans‚
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La charge raciste contre les Russes (c'est un peuple soumis, c'est un peuple d'alcooliques, etc.) doit être comprise non pas en fonction de la cible choisie, les Russes, mais en tant que telle. Qu'est ce que ce racisme ? Sachant que si la cible est aujourd'hui les Russes, elle était hier les Juifs, et, en France, il est bien possible que demain  la cible devienne les Arabes. 

Il me semble que le racisme du colon trouve son origine dans la lutte dans l'appropriation.

Il s'agit de s'approprier une terre, mais il est bien possible que l'on retrouve ce racisme dans l'appropriation par exemple des moyens de production. En effet les propriétaires des moyens de production, les grands capitalistes ont un sentiment d'intense supériorité par rapport à leurs salariés.

Du coup il est probable que comme nous sommes tous plus ou moins des "propriétaires" nous sommes tous plus ou moins susceptibles d'être des racistes. 

Le racisme dans ce cas est un sentiment hostile dirigé contre quiconque menace ma propriété ou m'empêche de m'approprier ce que je convoite.

Dans ce racisme il y a un sentiment de supériorité.  Si je remonte à la source de ce sentiment de supériorité il provient de la manière dont s'est effectuée à l'origine l'appropriation : la violence, le meurtre, l'acte de tuer. Tuer et réduire l'autre à l'esclavage comme dans les temps antiques, confère ce sentiment de supériorité : je peux tuer avec succès (je suis plus fort que l'autre) et en tirer une gloire grave à la victoire. En plus je suis élu de Dieu ou des dieux, je suis même Dieu (quand on est athée on devient carrément Dieu quand on gagne).

Dans ce cas on en revient toujours à la propriété. Non seulement la propriété fonde le racisme mais aussi elle fonde le sentiment de supériorité car l'appropriation est fondée sur la loi du plus fort.

Ce qui est étonnant c'est de prendre les Russes pour cible. Manifestement la cible ne sont pas les Russes mais alors c'est qui ? Le raciste français qui s'en prend aux Russes le fait par dépit car seul en France le racisme anti-russe est autorisé. Mais qui est la vraie cible alors ? Peut être les Arabes, mais peut être aussi les Juifs. Peut être les étrangers en général en France. Quiconque en tout cas semble menacer les Français dans leur propriété. 

Il y a quelque chose de vaguement déprimant dans tout cela. Si c'est vraiment l'appropriation qui conduit au racisme et à la guerre alors il n' y a pas de solution pour l'avenir : ce sera toujours la guerre.

C'est d'autant plus déprimant qu'il est possible que la vie elle-même soit fondée sur l'appropriation et la guerre. Certain philosophe considère que la vie est destructrice dès qu'elle apparait. Elle (la bactérie) détruit son environnement, les structures minérales existantes par exemple pour s'emparer de ses nutriments.

Si la vie elle même est d'abord guerre on est mal barré.

 

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Membre, 55ans Posté(e)
chekhina Membre 547 messages
Forumeur alchimiste ‚ 55ans‚
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Il est impossible de ne pas recourir au concept d'inconscient. Il existe bien un "tiers" qu'il est impossible d'identifier mais dont il est possible de constater les effets. Ce tiers habite nos inconscients privés mais il habite aussi le public sans qu'il soit possible de l'identifier dans ce public.

Si je donne une conférence dans le centre culturel de ma ville il y a un public. Le "tiers" est présent dans le public mais il n'est personne en particulier (même si je connais les gens qui sont face à moi). Même chose face au forum, quand je viens y écrire, de la même manière que je viens parler devant une assemblée, je n'écris à personne en particulier. Mais le "tiers" est bien présent. 

 

Il est possible que le tiers ne soit pas humain. Impossible de le tutoyer, de créer une intimité avec lui. Il reste étranger.

Il est possible que le tiers soit le non humain du diptyque humain/non humain étudié par Descola et les "nouveaux" anthropologues. C'est à dire qu'il serait vrai que le "non humain" serait l'élément "nature" du diptyque classique : nature/culture. Si c'est le cas alors il n'est pas possible de séparer nature et culture. Il est impossible de sortir de l'état de nature. L'ontologie classique dite naturaliste est un fourvoiement. Mais la science elle même si elle persiste à établir une rupture infranchissable entre nature et conscience se fourvoie. Puisqu'il est impossible de vivre sans dialoguer sans cesse avec le non humain, jusque dans le dialogue avec le tiers de nos inconscients. Je m'aperçois que la croyance en Dieu est aussi un fourvoiement puisque cette croyance, comme la science, réduit la nature à un résidu encombrant. Science, croyance en Dieu, philosophie seraient alors des impasses si ces trois courants de pensée persistent à dévaluer la "nature", c'est à dire le "non humain".

En outre si le tiers est un non humain alors les efforts de la psychologie pour nommer et humaniser le tiers, surmoi, autorité parentale, etc. sont vains.  

Ce qu'il faudrait que j'identifie c'est : comment se passe la relation entre l'humain et le non humain, entre soi et le non humain ? 

 

 

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Membre, 27ans Posté(e)
al-flamel Membre 802 messages
Forumeur expérimenté‚ 27ans‚
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Il y a quelque chose d'intéressant dans ce que les philosophes appellent l'autre. Qu'est ce que l'autre ? Un autre humain ou bien quelque chose d'autre ? 

Cette propension de réduire l'autre soit au même soit à la pure étrangeté est au cœur de la barbarie occidentale. Cette frontière entre l'Humain et le non humain est bien une métaphysique qui dépasse les catégories de l'entendement, puisqu'elle associe certains humains à des non humains tout en estimant davantage certains non humains à des Humains. 

L'Esprit Bourgeois dans toute sa splendeur part de sa subjectivité propre, pour en faire la réalité universelle. Il ne gouverne plus au nom de Dieu mais de l'Homme, sans préciser lequel évidemment. De cette humanité là, il est probable que je n'en fasse pas partie, à moins que ce soit le strict inverse. Après tout dans cette religion là, comme dans la précédente, tout est affaire de représentation, de figuration. 

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 939 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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Le 31/03/2024 à 12:59, chekhina a dit :

La violence qui vient.

 

 

Là je coince ! Totalement... C'est trop de la comédie... :(

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Membre, 55ans Posté(e)
chekhina Membre 547 messages
Forumeur alchimiste ‚ 55ans‚
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Il y a 19 heures, al-flamel a dit :

Il y a quelque chose d'intéressant dans ce que les philosophes appellent l'autre. Qu'est ce que l'autre ? Un autre humain ou bien quelque chose d'autre ? 

Cette propension de réduire l'autre soit au même soit à la pure étrangeté est au cœur de la barbarie occidentale. Cette frontière entre l'Humain et le non humain est bien une métaphysique qui dépasse les catégories de l'entendement, puisqu'elle associe certains humains à des non humains tout en estimant davantage certains non humains à des Humains. 

L'Esprit Bourgeois dans toute sa splendeur part de sa subjectivité propre, pour en faire la réalité universelle. Il ne gouverne plus au nom de Dieu mais de l'Homme, sans préciser lequel évidemment. De cette humanité là, il est probable que je n'en fasse pas partie, à moins que ce soit le strict inverse. Après tout dans cette religion là, comme dans la précédente, tout est affaire de représentation, de figuration. 

Il me semble que l’humanité dans son ensemble est devenue, ou devient, un espace clos. La clôture est l’humain en ce qu’il se perçoit dans ses besoins, désirs voire pulsions. À l’intérieur de cet espace il existe certes des non humains, humains réduits au non humain par d’autres, animaux, minéraux, etc. mais la clôture reste l’humain. 
Cet espace clos reste ou doit rester clos pour les dominants. Ils diffusent une idéologie souple, invisible relayée par les classes intermédiaires de manière beaucoup plus tonitruante. Peu importe. Ceux qui veulent que l’espace reste clos se sont en effet débarrassés de Dieu qui ne subsistait plus, au moins pour les chrétiens, que comme un lampadaire enfermé dans cet espace, lampadaire qui n’était plus capable que de faire de l’ombre. 
Pour ma part, et bien sûr pour quantité d’autres, Dieu, au moins celui des chrétiens en Europe, était devenu un obturateur, un volet posé devant la fenêtre, l’ouverture de l’espace humain. La disparition de Dieu, pour ceux là, c’est le retrait du volet, c’est l’ouverture sur un espace au delà de l’espace humain. 
C’est en considérant cette ouverture, c’est en s’approchant de la fenêtre, c’est en consentant à venir s’accouder au bord du monde humain qu’il est possible de faire en soi l’expérience sensible de l’existence d’un autre. 
Il existe quelque chose d’autre.

Je pense que c’est à l’intérieur de cette expérience sensible que l’autre, celui du quotidien, commence à exister, non plus comme idée mais comme réalité vivante.

En attendant l’espace humain continue d’ériger sa clôture, et, dans cet espace confiné le pire va advenir.

Mais les fenêtres s’ouvrent tout de même timidement, au bord du monde. 

 

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  • 2 semaines après...
Membre, 55ans Posté(e)
chekhina Membre 547 messages
Forumeur alchimiste ‚ 55ans‚
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La philosophie qui est pratiquée ici et d'une manière générale en Occident aujourd'hui est une philosophie du Verbe. Ce qui fait dire à certains scientifiques de très haut niveau que la philosophie est morte...Avant de se mettre à philosopher, mais de manière autre.

Bien sûr il y a une intrication à l'origine, au moins en Grèce, entre philosophie et science. Mais ne rêvons pas, les philosophes du Verbe qui déboulent partout en Occident ne sont pas foutus de comprendre un iota aux développements scientifiques actuels. Pire quand ils philosophent sur les sciences modernes ils débitent imbécillités sur imbécilités.

Il semble que leur but n'est pas d'accéder par l'effort à une intelligence du monde, mais leur but est d'établir un certain type de RELATION personnelle (de personne à personne). Relation personnelle de domination, ou encore de maitrise (voire de séduction) de l'autre.

Cette philosophie a cours depuis Socrate en Occident. Une philosophie de domination interpersonnelle, variante de la religion. Cette philosophie est jumelle de la religion. Même si je n'aime pas trop Nietzsche le fait est qu'il a rapidement perçu l'intention vulgaire de Socrate.

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  • 3 semaines après...
Membre, 55ans Posté(e)
chekhina Membre 547 messages
Forumeur alchimiste ‚ 55ans‚
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Au plus loin que je puisse remonter il y a toujours eu en moi ce sentiment qu’il y avait, je ne sais pas où, une existence. Ce sentiment d’une existence au delà de moi me conduisait à contempler longuement les paysages, mers ou montagnes avec cette idée que cette existence pourrait bien soudain surgir et se révéler. 


Ce qui est curieux c’est que j’ai toujours ce sentiment aujourd’hui. Il y a peut être je ne sais où, une existence, au delà de moi, et même au delà du monde. Peut être. Je peux aussi décider qu’il n’y a pas cette existence. Mais à peine ai je pris cette décision que le doute s’insinue : il ne peut pas ne pas y avoir une telle existence. Alors je décide qu’il y a une existence, au delà, mais à peine ai je pris cette décision qu’alors le doute s’installe : il ne peut pas y avoir une telle existence. Il est impossible de décider. Condamné à cette oscillation. 


Cette oscillation me conduit à toujours chercher. Et je me dis que la caractéristique du chercheur c’est cela : chercher une éventuelle existence qui, pourtant, pourrait ne pas être. 

Le fait d’écrire cela ici, sur le forum, me conduit à penser que j’écris à quelqu’un d’indéfini certes, mais à quelqu’un quand même ( le forum me permettant de garder indéfini l’identité de l’interlocuteur, cette in-définition paraissant nécessaire).

Le fait d’écrire à un autre humain, même ( et surtout) indéfini,  me conduit à penser que mon interrogation quant à cette existence est formée par ma conscience. Alors je définis la conscience comme une faculté développée dans le rapport à l’autre. Il n’y a pas de conscience sans l’existence d’un autre. 


Cela signifierait que, chez l’humain, la conscience serait une faculté d’autant plus développée, qu’elle résulterait de rapports sociaux intenses vécus et dans l’action, et dans le sentiment et dans la culture. Chez l’enfant cette faculté est d’autant plus aiguisée que l’enfant partage un sentiment puissant pour un autre et avec un autre, le plus souvent la mère. La puissance du sentiment qui lie ensemble la mère et l’enfant engendre une conscience étonnement inquiète : il y a une existence au delà mais de quelle existence s’agit il ? S’il y a bien une existence. 

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Membre, 55ans Posté(e)
chekhina Membre 547 messages
Forumeur alchimiste ‚ 55ans‚
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Il y a deux approches.

Une approche rationnelle qui conduit à penser qu’il existe une réalité au delà. Au delà du monde humain et de ses capacités mentales ( cérébrales).

Cette approche rationnelle a été explorée par Kant avec son concept de « chose en soi », mais cette exploration est restée dans le monde du Verbe. 

Avec la mécanique quantique et le développement actuel des mathématiques l’approche verbale de Kant devient une approche scientifique : il devient possible de considérer qu’il existe bien un monde qui ne dépende ni de l’espace, ni du temps ni de la causalité. Un monde donc inimaginable pour les humains. Et pourtant ce monde peut  tout de même exister. 
 

C’est ce monde dont j’ai l’intuition qu’il existe bien mais à propos duquel je ne peux former aucune perception,  qui me trouble. Et c’est parce que ce monde n’est accessible à aucune perception possible que je forme sans cesse le doute qu’il existe bien. Mais je ne peux pas former la certitude non plus qu’il n’existe pas. L’idée même que ce monde puisse exister est fondée sur une intuition de type rationnel. C’est donc la raison elle même qui parvient à se dépasser en posant l’existence possible d’un monde qui la dépasse  elle même, elle, la raison. 
 

La deuxième approche est d’ordre « sentimental ». J’ai le sentiment qu’il y a une présence. Je dois alors distinguer les deux approches. La première pose l’existence d’une réalité qui dépasse la raison, c’est la pose d’une existence, nous restons dans l’ordre de la raison. La deuxième pose l’existence d’une présence. Nous sommes là dans le monde du sentiment, nous sommes dans le monde humain. L’interrogation est : qu’en est il de cette présence ? 

 

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 939 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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Il y a 3 heures, chekhina a dit :

Il y a deux approches.

Une approche rationnelle qui conduit à penser qu’il existe une réalité au delà. Au delà du monde humain et de ses capacités mentales ( cérébrales).

Cette approche rationnelle a été explorée par Kant avec son concept de « chose en soi », mais cette exploration est restée dans le monde du Verbe. 

Avec la mécanique quantique et le développement actuel des mathématiques l’approche verbale de Kant devient une approche scientifique : il devient possible de considérer qu’il existe bien un monde qui ne dépende ni de l’espace, ni du temps ni de la causalité. Un monde donc inimaginable pour les humains. Et pourtant ce monde peut  tout de même exister. 
 

C’est ce monde dont j’ai l’intuition qu’il existe bien mais à propos duquel je ne peux former aucune perception,  qui me trouble. Et c’est parce que ce monde n’est accessible à aucune perception possible que je forme sans cesse le doute qu’il existe bien. Mais je ne peux pas former la certitude non plus qu’il n’existe pas. L’idée même que ce monde puisse exister est fondée sur une intuition de type rationnel. C’est donc la raison elle même qui parvient à se dépasser en posant l’existence possible d’un monde qui la dépasse  elle même, elle, la raison. 
 

La deuxième approche est d’ordre « sentimental ». J’ai le sentiment qu’il y a une présence. Je dois alors distinguer les deux approches. La première pose l’existence d’une réalité qui dépasse la raison, c’est la pose d’une existence, nous restons dans l’ordre de la raison. La deuxième pose l’existence d’une présence. Nous sommes là dans le monde du sentiment, nous sommes dans le monde humain. L’interrogation est : qu’en est il de cette présence ? 

 

Belle distinction !

C'est la qualification de sentimental qui compte.

Et qui pourrait facilement se décliner en spiritualité ou en foi ?... 

Ou en réponse à un... besoin ? Besoin d'une présence ? A chacun de "se" réfléchir ! 

Le sentiment c'est l'ouverture à "l'autre" ? Voire en période de pénurie à un autre soi ? 

Une recherche douceâtre dans un abaissement de sa garde. Dans un affaissement de sa vigilence. Tous les moyens sont bons pour sortir de soi. Là je rencontre l'Amour. Et j'essaie de ne pas rire. De ne pas me moquer. 

C'est plus facile de parler autour. Plus facile que d'attaquer de front. C'est ça le sentiment. On fait semblant de ne pas y toucher. On effleure. Mais on reste en manque... Et j'ai aussi peur d'être trop indulgent (avec moi-même)...

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Membre, 55ans Posté(e)
chekhina Membre 547 messages
Forumeur alchimiste ‚ 55ans‚
Posté(e)

L’apparition de ce que nous appelons la vie reste quasiment miraculeuse. Comment des atomes ont ils pu s’agréger ensemble et maintenir une cohérence dans un environnement où d’autres atomes venaient sans cesse les percuter, détruire leur cohésion ? Comment finalement y a t il eu construction au sein d’un chaos permanent ? Comment sous un bombardement permanent de particules d’autres particules ont elles pu réussir à s’agréger ?

Et la vie elle même, même une fois organisée, sans cesse soumise à la dislocation, sans cesse affrontée à des accidents  comment a t elle pu survivre jusqu’à nos jours ? Comment ai je pu moi même réussir à survivre dans le chaos auquel je fus affronté ? 

Il semble même que la vie se renforce et ne peut durer que dans le combat pour survivre. Que sans ces accidents la vie se serait éteinte. 
 

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