Laurent Gaudé - Chien 51

Mon retour de lecture, du dernier Gaudé :

Laurent Gaudé est un auteur qui de romans, mais qui s'est essayé aussi à la poésie et au théâtre. On le retrouve cette année dans un nouvel exercice : le roman de science-fiction ou d'anticipation. L'action du roman se situe en Grèce, dans un certain futur. Un peu partout sur la planète, les pays sont rachetés par les firmes. La Grèce n'est plus la Grèce, elle est rachetée par GoldTex, une firme toute puissante, qui fait de ses sujets, non pas des citoyens, ni des salariés, mais des cilariés, contraction des deux. Néologisme intéressant, comme ceux que peut produire un Alain Damasio (quoique ce dernier est quand même plus prolifique)

La ville est fracturée en zones : zone 2, zone 3. Ainsi, certains sont privilégiés, en étant dans une zone plutôt qu'une autre. Là aussi, on relève l'emprunt à Les Furtifs.

Quels autres éléments de science-fiction ?

Il existe la possibilité de se faire une greffe dite "Eternytox" : destinée à prolonger votre espérance de vie (fini les AVC et problèmes de coeur), accessible qu'aux Honorables ; elle est pourtant testée sur des cobayes. Cet élément de science-fiction n'est pas nouveau non plus, on trouvait déjà le rallongement de la vie chez Kim Stanley Robinson dans Mars La Rouge. Toujours emprunté à cet auteur, la ville sous dôme géodésique.

Dans les autres éléments de science-fiction, je note la méthode de torture dite La Bastonnade : on pose un casque sur la tête du torturé qui lui diffuse des images horribles de toutes sortes. Ainsi lobotomisés, il n'est plus dans la réalité, il est dans un monde cauchemar permanent, qui dure et perdure même quand on lui a enlevé le casque. On peut éventuellement le rapprocher de la salle 101 de 1984. Autre emprunt à ce roman, non pas les deux minutes de la Haine, mais le LOve day : une journée où tout le monde s'adonne sexuellement.

Le roman est construit comme une enquête, avec des éléments de science-fiction qui viennent se greffer. Mais Laurent Gaudé ne va pas aussi loin dans la dénonciation des firmes toutes puissantes qu'un Damasio, qui lui imagine que même le vocabulaire serait soumis à des droits.

Toutes les idées de science-fiction de son roman ont déjà été traitées par d'autres avant lui, aussi je le recommande pas aux vieux briscards et routiers de la science-fiction, mais il peut plaire aux néophytes.

Comme je sais que tu l’as lu, je te tague @January  

Tu as tout dit, même peut-être trop dit ?  

Je suis une inconditionnelle de Laurent Gaudé, c'est la première fois qu'il va sur ce terrain SF/Anticipation. Je trouve sa production très honorable, et pour moi sa plume est meilleure que celle de Damasio. Là où il est le meilleur, c'est lorsqu'il croque ses personnages. Il amène une dimension supplémentaire je trouve, dans cette catégorie bien trop souvent reléguée au second plan, voire décriée. C'est d'ailleurs intéressant que Laurent Gaudé choisisse également de marier le genre avec le polar, catégorie elle aussi, souvent décriée.

J'aime bien quand un lecteur donne ses impressions sur un livre, par contre je déteste que quelqu'un, pour parler d'un livre, raconte de quoi il est question. Ca me gâche totalement l'envie de le lire. J'avais ce livre.... 

il y a 13 minutes, January a dit :

Tu as tout dit, même peut-être trop dit ?  

Je suis une inconditionnelle de Laurent Gaudé, c'est la première fois qu'il va sur ce terrain SF/Anticipation. Je trouve sa production très honorable, et pour moi sa plume est meilleure que celle de Damasio. Là où il est le meilleur, c'est lorsqu'il croque ses personnages. Il amène une dimension supplémentaire je trouve, dans cette catégorie bien trop souvent reléguée au second plan, voire décriée. C'est d'ailleurs intéressant que Laurent Gaudé choisisse également de marier le genre avec le polar, catégorie elle aussi, souvent décriée.

 

 

J’ai "La porte des enfers" qui m’attend. Le bouquin hein !

à l’instant, Mite_Railleuse a dit :

J’ai "La porte des enfers" qui m’attend. Le bouquin hein !

Les deux, p'têtre ! 

il y a 5 minutes, Manrak a dit :

J'aime bien quand un lecteur donne ses impressions sur un livre, par contre je déteste que quelqu'un, pour parler d'un livre, raconte de quoi il est question. Ca me gâche totalement l'envie de le lire. J'avais ce livre.... 

Jamais content ! 

il y a 1 minute, Auger a dit :

Jamais content ! 

Lâche moi.

à l’instant, Manrak a dit :

Lâche moi.

à l’instant, Auger a dit :

Passionnant.... tu sais où tu peux te le foutre ton balais.

il y a 3 minutes, Auger a dit :

Les deux, p'têtre ! 

Ça va pas être possible, j’aime pas la chaleur !

Le 25/09/2022 à 12:11, Crève a dit :

Mon retour de lecture, du dernier Gaudé :

Laurent Gaudé est un auteur qui de romans, mais qui s'est essayé aussi à la poésie et au théâtre. On le retrouve cette année dans un nouvel exercice : le roman de science-fiction ou d'anticipation. L'action du roman se situe en Grèce, dans un certain futur. Un peu partout sur la planète, les pays sont rachetés par les firmes. La Grèce n'est plus la Grèce, elle est rachetée par GoldTex, une firme toute puissante, qui fait de ses sujets, non pas des citoyens, ni des salariés, mais des cilariés, contraction des deux. Néologisme intéressant, comme ceux que peut produire un Alain Damasio (quoique ce dernier est quand même plus prolifique)

 

La ville est fracturée en zones : zone 2, zone 3. Ainsi, certains sont privilégiés, en étant dans une zone plutôt qu'une autre. Là aussi, on relève l'emprunt à Les Furtifs.

 

Quels autres éléments de science-fiction ?

Il existe la possibilité de se faire une greffe dite "Eternytox" : destinée à prolonger votre espérance de vie (fini les AVC et problèmes de coeur), accessible qu'aux Honorables ; elle est pourtant testée sur des cobayes. Cet élément de science-fiction n'est pas nouveau non plus, on trouvait déjà le rallongement de la vie chez Kim Stanley Robinson dans Mars La Rouge. Toujours emprunté à cet auteur, la ville sous dôme géodésique.

Dans les autres éléments de science-fiction, je note la méthode de torture dite La Bastonnade : on pose un casque sur la tête du torturé qui lui diffuse des images horribles de toutes sortes. Ainsi lobotomisés, il n'est plus dans la réalité, il est dans un monde cauchemar permanent, qui dure et perdure même quand on lui a enlevé le casque. On peut éventuellement le rapprocher de la salle 101 de 1984. Autre emprunt à ce roman, non pas les deux minutes de la Haine, mais le LOve day : une journée où tout le monde s'adonne sexuellement.

 

Le roman est construit comme une enquête, avec des éléments de science-fiction qui viennent se greffer. Mais Laurent Gaudé ne va pas aussi loin dans la dénonciation des firmes toutes puissantes qu'un Damasio, qui lui imagine que même le vocabulaire serait soumis à des droits.

 

Toutes les idées de science-fiction de son roman ont déjà été traitées par d'autres avant lui, aussi je le recommande pas aux vieux briscards et routiers de la science-fiction, mais il peut plaire aux néophytes.

donc pas pour moi....Je lis de la SF depuis l'âge de 10 ans

Je présente mes excuses pour avoir déballé les idées du roman : aussi, j’ajoute au topic Ne me lisez que si vous l’avez déjà lu ou si vous ne comptez pas le lire le roman. 
 

il y a 25 minutes, guernica a dit :

donc pas pour moi....Je lis de la SF depuis l'âge de 10 ans

ben en fait, ça dépend : je cherche en science-fiction des idées neuves, et là ça m’a paru plutôt maigre. Je veux des sociétés qui fonctionnent autrement, qu’on n’a pas encore vu en littérature. Et dont on se dit : ça pourrait nous arriver (donc pas de la Fantasy). 
 

après je voudrais pas te misleader, tu peux le lire pour la plume, la narration, assez belle. 
 

il y a 55 minutes, January a dit :

Tu as tout dit, même peut-être trop dit ?  

Je suis une inconditionnelle de Laurent Gaudé, c'est la première fois qu'il va sur ce terrain SF/Anticipation. Je trouve sa production très honorable, et pour moi sa plume est meilleure que celle de Damasio. Là où il est le meilleur, c'est lorsqu'il croque ses personnages. Il amène une dimension supplémentaire je trouve, dans cette catégorie bien trop souvent reléguée au second plan, voire décriée. C'est d'ailleurs intéressant que Laurent Gaudé choisisse également de marier le genre avec le polar, catégorie elle aussi, souvent décriée.

 

 

je trouve la plume de Damasio tout à fait honorable, elle se défend (je te conseille Scarlett & Novak). Je suis d’accord pour les personnages bien croqués de Gaudé. après c’est au niveau où Gaudé place son roman : dans l’anticipation. Et là je prends l’exemple de son idée de départ : les pays entiers seraient rachetés par les marques ; je trouve Damasio plus anticipateur: ce seraient non pas les pays dans leur entier qui ne pourraient plus faire face à leur dette, mais les villes, rachetées : Nestlyon (ville de la gastronomie), WarnerCanne, etc. J’ai trouvé ça plus fin dans l’analyse. 

il y a 6 minutes, Crève a dit :

Je présente mes excuses pour avoir déballé les idées du roman : aussi, j’ajoute au topic Ne me lisez que si vous l’avez déjà lu ou si vous ne comptez pas le lire le roman. 
 

ben en fait, ça dépend : je cherche en science-fiction des idées neuves, et là ça m’a paru plutôt maigre. Je veux des sociétés qui fonctionnent autrement, qu’on n’a pas encore vu en littérature. Et dont on se dit : ça pourrait nous arriver (donc pas de la Fantasy). 
 

après je voudrais pas te misleader, tu peux le lire pour la plume, la narration, assez belle. 
 

je trouve la plume de Damasio tout à fait honorable, elle se défend (je te conseille Scarlett & Novak). Je suis d’accord pour les personnages bien croqués de Gaudé. après c’est au niveau où Gaudé place son roman : dans l’anticipation. Et là je prends l’exemple de son idée de départ : les pays entiers seraient rachetés par les marques ; je trouve Damasio plus anticipateur: ce seraient non pas les pays dans leur entier qui ne pourraient plus faire face à leur dette, mais les villes, rachetées : Nestlyon (ville de la gastronomie), WarnerCanne, etc. J’ai trouvé ça plus fin dans l’analyse. 

il y a plein de trucs que je zappe... Les fins du monde entre autres, les trucs sur les pandémies aussi. Pour moi la SF, c'est un peu le bonbon que je m'octroie de temps en temps, quand j'en trouve un sympa. C'est pas évident actuellement. Le rêve