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L'intuition est-elle supérieure à la raison ?


Invité Quasi-Modo

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Membre, Posté(e)
justicesociale1 Membre 1 182 messages
Mentor‚
Posté(e)
Le 26/09/2022 à 07:10, deja-utilise a dit :

Bonjour,

Il suffit de retraduire les notions d'intuition et de raison, pour se rendre compte qu'il n'y a rien d'insoluble ou de confus là-dedans:

L'intuition est comme l'acte d'émettre une hypothèse,

d'autant plus vraisemblable/plausible/probable que l'on détient un certain niveau d'expertise efficiente, 

et où la raison est l'outil qui permet la validation/vérification de cette hypothèse, en recherchant sa véracité et sa fausseté.

 

Bien évidemment, plus il y a d'étapes, ici présentées les plus immédiates, plus il y a de risques d'échecs à chaque occasion. On peut se tromper dès la formulation de l'hypothèse, puis sur son niveau de compétence, et bien sûr sur les innombrables façons de se fourvoyer à montrer qu'elle est juste et/ou qu'elle est fausse. L'erreur la plus grossière étant se s'arrêter dès l'étape 1, très tendance depuis quelques années, au même titre que de s'en remettre à ses émotions ou sentiments, on voit se profiler l'hégémonie de l'affectivisme au mépris de la raison, autrement dit une régression... puisque ce n'est ni l'un, ni l'autre, mais l'interaction de ces mécanismes qu'il faut retenir !

Un exemple concret, afin d'illustrer le propos ?

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 6 039 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Bonjour,

Il y a 8 heures, justicesociale1 a dit :

Un exemple concret, afin d'illustrer le propos ?

ne sachant pas trop ce que l'on attend de moi précisément, je vais en donner plusieurs pour exemplifier mes dires, y compris sous forme de défis:

 

Historiquement et jusqu'à récemment, tout le monde ou presque s'accordait à dire que c'est le Soleil qui tourne autour de la Terre, en effet tout semble allait en ce sens, il y a même eu des expériences pour " montrer " que la Terre était immobile, par exemple en laissant tomber un objet du haut d'un mât d'un navire en déplacement, puisque celui-ci tombait au pied du mât il était " évident " que la Terre ne se mouvait pas, et que donc que c'était le Soleil qui tournait bien autour de notre planète, autrement dit l'intuition était confirmée par une expérience ! Malheureusement tout ceci est parfaitement faux, il aura fallu attendre la découverte de l'inertie puis les expériences de Foucault pour définitivement prouver que la Terre tourne sur elle-même. On pourrait pareillement aborder la " platitude " de la Terre.

Question subsidiaire, si chacun sait que les marées sont produites par l'attraction lunaire, pourquoi alors y a t-il 4 marées - hautes et basses - en un seul jour - de 24h ? Que va répondre l'intuition à cela ?

 

Supposons que l'on sache qu'un vaccin est efficace à 99%, que par ailleurs dans la population générale la prévalence pour la maladie visée par le vaccin soit de 1%, si un médecin reçoit un retour de test positif pour son patient qui a consulté, quelles chances a t-il d'être réellement malade ou atteint par la maladie ? 

 

Quel est le phénomène astronomique qui explique les quartiers de Lune ?

 

Une raquette de tennis et sa balle coûtent 1,10€.

La raquette coûte un euro de plus que la balle.

Combien coûte la balle ?

 

Tout le monde a l'intime conviction de voir sur tout son champ de vision en couleur, même en regardant fixement devant soi, que " l'image " est entièrement colorée, pourtant ce n'est qu'une reconstruction du cerveau, en effet les cônes de la rétine qui participent à la vision en couleur sont essentiellement proches de la fovéa, alors que les bâtonnets pour la perception de la luminance ( plus ou moins gris intense ) sont majoritaires en périphérie, donc l'œil lui-même ne capte pas les couleurs en dehors du centre de la vision, c'est une reconstruction faite grâce aux saccades oculaires.

 

« Quatre cartes comportant un chiffre sur une face et une lettre sur l'autre, sont disposées à plat sur une table. Une seule face de chaque carte est visible. Les faces visibles sont les suivantes : D, 7, 5, K. Quelle(s) carte(s) devez-vous retourner pour déterminer la véracité de la règle suivante : Si une carte a un D sur une face, alors elle porte un 5 sur l'autre face. Il ne faut pas retourner de carte inutilement, ni oublier d'en retourner une. »

 

Les stéréotypes sont une illustration concrète du biais de notre intuition. Une autre tendance proche de ceux-ci est la propension de donner plus de valeurs à une personne, par exemple que l'on trouve belle ou que l'on apprécie par son humour ou autre, on aura la fâcheuse inclination a lui attribuer d'autres qualités à partir de celle perçue, quand bien même nous n'aurions aucune raison pragmatique de le faire étant donné que ces autres qualités supposées n'ont pas été sollicitées pendant l'entrevue, cela s'appelle l'effet de halo.

 

Un psychologie clinicien qui reçoit une certaine patientèle, va émettre des jugements basés sur ce qui s'offre à lui, pourtant, il ne se rendra pas compte que la sous-population de son cabinet n'est pas représentative de la population générale, il y aura cette fois-ci un biais d'échantillonnage ou de représentativité.

 

Une forumeuse ici-même dans ce fil de discussions, a émis à mainte reprises selon elle la prévalence de l'intuition, pourtant cette même personne ne se rend absolument pas compte du raisonnement circulaire dans lequel elle se jette à corps perdu, en effet pour justifier l'usage de l'intuition, si on refuse autre chose comme la raison/rationalité, c'est d'en faire appel encore et exclusivement à l'intuition, en somme je " justifie " ma confiance dans l'intuition en invoquant une intuition de valeur à son sujet, et on pourrait ainsi recommencer ad vitam eternam, par une récurrence infinie... sans rien prouver du tout, un peu comme le paradoxe de Münchhausen voulant se tirer par les cheveux pour se soulever lui-même !

 

D'un point de vue psychosocial, lorsque des chercheurs différents dans deux études différentes ont demandé dans l'une pour les économies d'énergie et dans l'autre pour réduire les déchets ménagers, les raisons de leur choix ou engagements aux sondés, la plupart ont donné des réponses valorisantes, de " désirabilité sociale " pour le dire autrement, et lorsqu'on leur a demandé clairement si ils le feraient parce que les autres le font eux-mêmes " par comparaison sociale ", ils ont tous explicitement et catégoriquement répondu non, mais plutôt que c'est un choix responsable, c'est pour nos enfants, c'est pour la planète, c'est pour l'argent, etc... Pourtant la seule variable - significativement corrélée - dans ces deux expériences qui rende compte des efforts entrepris, quand ils ont été bénéfiques ou probants, est la comparaison sociale, celle-là même qu'ils avaient pourtant complètement écartée ! Leur intuition sur leur propre compte était totalement erronée !

 

Lors de l'arrivée de la pandémie de Covid19 en France, alors même que l'on savait déjà que c'était une maladie respiratoire, les gens ont massivement dans un premier temps utilisé des antiseptiques, entre autres pour les mains, les fameux gels hydro-alcooliques, pourtant les voies respiratoires ne peuvent être essentiellement infectées que par des particules virales - en l'occurrence - en suspension dans l'air, pourquoi diable s'être focalisé sur le lavage des mains et des surfaces au lieu d'avoir porté des masques pour protéger les entrées de la bouche et du nez, quand bien même on ne savait pas autre chose du virus, on savait pourtant l'essentiel pour s'en prémunir !? Pire, une fois que l'on a informé les personnes et même obligés à porter des masques, ils ont quand même continuer à se rendre dans les pires endroits possibles en terme d'hygiène sanitaire, des lieux fermés, bondés et mal aérés, et même sans masque dans les salles de sports comme dans les restaurants, là où dans ces derniers les distances sociales étaient rompues en face à face, l'émission de particules virales bien plus nombreuses car on se parle en général en étant à table ( parler produit 100 fois plus de micro-gouttelettes que de simplement respirer, et facilement jusqu'à 3m, voire même 5m si on laisse le temps aux particules de voyager ). Où était leur intuition pour leur envoyer les signaux d'alarme de leurs comportements hérétiques ?

 

Si on demande à un trader qui a réussi ce qui explique son " succès " il répondra très certainement, qu'il possède un truc bien à lui, qui lui aura permis de faire mieux que les autres, c'est ce que son intuition lui soufflera à l'oreille gonflée par son ego non très loin. Or, il n'en est rien, ce sera essentiellement le facteur chance qui explique sa réussite, en effet si à chaque décision on a une chance sur deux de faire le bon choix ou de se tromper, il ne sera pas si rare qu'au bout de 5 ou même 10 décisions d'affilées qu'elles soient toutes ou majoritairement positives, étant donné le nombre important de traders dans le monde, il y en aura toujours qui arrivent à produire une telle série gagnante, simplement elle le sera du simple fait du hasard, indépendamment des qualités réelles ou fictives du boursicoteurs sur les produits financiers, quand une chose se produit peu souvent mais qu'elle est réitérée un nombre gigantesque de fois, alors cela devient une certitude que cela se produise. Celui a qui ça arrive personnellement, se racontera simplement des histoires, flatteuses pour son estime de soi, mais complètement farfelue statistiquement, cela s'appelle le biais d'attribution ( attribuer ses échecs à des évènements indépendants de soi, donc extérieurs, et les succès à ses qualités propres, donc intérieurs à sa personne ). Dans la même veine, si on demande dans une assemblée quelconque d'adultes, anonymement, qui pense avoir une conduite routière supérieure à la moyenne, 80% des répondants l'affirment, alors que c'est statistiquement impossible ! Pire, si on leur explique le problème qui est survenu, et qu'on leur repose la même question, on trouve encore entre 75 et 77% de " supérieur à la moyenne " !

 

Pour finir, sur la route, les gens par mauvaise habitude ne respectent plus les distances de sécurité entre véhicules, leur intuition est là aussi complètement en panne ou inefficiente, ils n'arrivent pas à sentir le danger et le non recours qui pourrait s'ensuivre, en effet les distances laissées sont en général bien inférieures ne serait-ce qu'au temps de réaction d'une personne lambda, autrement dit, " au mieux " temporellement, au moment même où elle prendra seulement conscience qu'il faudrait freiner elle sera déjà encastrée dans le véhicule la précédant. Au même titre que lors du remplissage du coffre de leur auto ( non séparé de l'habitacle ), les individus dans l'écrasante majorité des cas, posent leurs affaires comme ça vient, en s'imaginant ou pas sans doute qu'en cas d'accident elles vont gentiment rester là où elles ont été déposées/mises, ignorant superbement le phénomène d'inertie, l'intuition ne leur sommant pas de respecter cette loi physique naturelle irrévocable, si il y a un choc frontal à 90Km/h, et bien les bagages du coffre vont quant à elle continuer leur voyage dans l'habitacle à la vitesse de 90Km/h aussi, pour venir se fracasser sur tout ce qui pourrait bien croiser leur chemin, comme une nuque par exemple !

 

Il y en aurait des myriades d'autres, mais je pense qu'on peut déjà se faire une petite idée de la stupidité humaine avec ces quelques-uns. Il y a pléthore de livres sur ces sujets, et bien sûr d'expériences scientifiques qui montrent notre " incontinence " si j'ose dire, sur la trop grande confiance qu'ont les gens en eux, ils se surestiment trop facilement ou ils croient que...

 

 

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Membre, 44ans Posté(e)
Wave1 Membre 528 messages
Forumeur alchimiste ‚ 44ans‚
Posté(e)

L'intuition est un raisonnement inconscient. Normalement une conclusion qui nous arrive par intuition ne le devrait pas ! Elle devrait passer par le chemin du conscient, si elle passe par le chemin de notre inconscient c'est que notre cerveau peut mieux faire : chez une personne aguerrie les intuitions sont moins présentes pour laisser place à des étapes du raisonnement clairement établis.

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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)
Le 24/09/2022 à 13:05, Quasi-Modo a dit :

Bonjour,

Voilà une question fondamentale, qui permet de bien voir ou percevoir les enjeux que pose notre société moderne.

Notre époque est une époque qui pense que la raison est supérieure à l'intuition.

Et pourtant !

Certains sont capables d'arriver à la bonne conclusion plus vite, sans pour autant avoir développé consciemment les étapes du raisonnement, qui sont donc plus longues, et qui sont sujettes à erreur. C'est ce qui explique notamment le phénomène des visionnaires, c'est-à-dire des individus qui sont capables de voir l'aboutissement de la logique du système social dans son ensemble, tandis que les individus plus rationnels mettront, pour ceux qui ont le plus d'acuité, des mois ou des années pour arriver à la même conclusion et se rendre compte de la réalité qui leur pend au nez.

Le même phénomène s'observe dans les mathématiques : certains individus très intuitifs voient la solution avant de pouvoir développer les raisonnements partant d'axiomes, etc. alors que les individus plus moyens auront besoin de prendre le temps de développer les raisonnements de façon logique, séquentielle, mécanique, avec un gros risque d'erreurs. Vous l'aurez compris, je pense que l'intuition est supérieure à la raison.

Un exemple de visionnaire : Churchill à l'issue des négociations avec l'Allemagne sous domination nazie, négociations supposées éviter la guerre et calmer le contexte européen tendu avec l'Allemagne dans les accords de Munich, était le seul à être déprimé. Il a conclu, au contraire de ses collègues qui pensaient avoir sauvé la paix, que l'Angleterre aurait non seulement le déshonneur (pour les accords) mais aussi la guerre avec l'Allemagne. L'Histoire lui a donné raison contre tous les autres.

Je ne pense pas que nous puissions mettre en opposition intuition et raison. 
Oui, malgré tout ce que peuvent dire ceux qui ne sont pas intuitifs, et tous ne le sont pas, l’intuition est une faculté mentale en soi qui n’est pas déterminée par un raisonnement caché. 
L’intuition est la faculté de mettre en relation des éléments que personne ne songe à mettre en relation. D’où ces génies que l’on trouve en sciences et dans d’autres disciplines. Mais l’intuition vient aussi après intervention de la raison laquelle est une pratique, un exercice mental qui apprend à mettre en relation ou à ne pas mettre en relation. La raison débroussaille en quelque sorte. Mais après avoir « débroussaillé » elle laisse des champs de recherche immense où il s’agit de savoir mettre en relation ce qui a quelque pertinence. Et là nous rencontrons cette limite tout de même : il existe des intuitions qui établissent des relations, c’est à dire des connaissances, qui sont fausses. Une intuition n’est pas forcément une connaissance vraie. 

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 6 039 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

" malgré tout ce que peuvent dire ceux qui ne sont pas intuitifs, et tous ne le sont pas "

Dire que tout le monde n'a pas en dotation de base un mode intuitif reviendrait à dire sensiblement que tout le monde n'est pas non plus en possession d'émotions - par innéité, une hérésie !

 

Pour s'en rendre compte, à défaut de convaincre la principale concernée de cette erreur, il suffit d'observer le comportement de madame et monsieur tout le monde, dans ses choix, dans ses réflexions, dans leurs comportements, et ainsi de suite, on constate en premier lieu que nous fonctionnons en grande partie sur un mode automatique, fait d'habitudes ( C.f.: Wendy Wood: Bonnes habitudes, mauvaises habitudes ), elles ne sont ni intuition, ni raisonnement, mais fonctionnellement plutôt des conditionnements ou des algorithmes/programmes appris et déroulés en tant que de besoin, si donc on retire de la vie de quiconque ses habitudes, qu'est-ce qu'il reste à observer: soit ses réflexions conscientes, soit ses pulsions affectives ou soit encore ses intuitions et autres rêveries plus ou moins à l'état éveillé. Mais les pulsions émotionnelles ou sentimentales, etc... ne sont que des sources volitives, non des sélections de possibilités potentielles, latentes ou réelles comme dans un raisonnement ou lors d'associations d'idées in/subconscientes, ne reste donc pour être constructif et non pas seulement " réactif ", soit la raison, soit l'intuition ( ou le rêve/imagination, mais je le laisse de côté, car cela ne nous enjoint guère à l'action concrète/pragmatique en l'état ), or il est plutôt rare que les gens enclenchent leur Système 2 dans leur vie de tous les jours ou alors avec parcimonie, car celui-ci demande du temps, de l'énergie, des efforts, de la concentration, des savoirs et donc les recherches si besoin pour se les procurer, de comparer, de juger, d'estimer, etc..., alors que l'intuition elle se présente à l'exact opposé, elle vient sans effort, facilement, promptement, sans tergiverser, etc..., d'où un recours massif de son usage, il vient donc que ce qui est rare n'est pas d'user de son intuition, mais bien au contraire, et c'est encore plus vrai à notre époque engluée dans l'émotivité, dans la quête de la sincérité/authenticité, la raison n'est appelée qu'en dernier recours et avec une certaine réticence de surcroit, tant elle apparait de nos jours dans l'ère de la post-vérité comme suspecte, quelle ironie ! En clair, dès que les habitudes ne permettent plus de faire ce que l'on a à faire, c'est l'intuition qui prend en général la relève, ne vient très généralement ( en fréquence et en quantité ) en dernier ressort la raison - avec tous ses propres défauts - que si les deux premiers ont échoué, cela est le fonctionnement quotidien de hoï polloï !

 

Le fait de croire que ou de juger avant d'avoir tous les éléments en poche, sont bel et bien de l'ordre de l'intuition, qui se révèle souvent plus que douteuse en ces endroits, mais comme cette intuition n'est comparée à rien d'autre qu'à elle-même, on ne peut jamais vraiment nourrir le sentiment de se fourvoyer, au même titre que celui qui utiliserait un mètre biaisé, ne pourrait aucunement s'en rendre compte, si il ne le comparait à aucun mètre étalon extérieur à lui-même, le pire étant bien évidemment, de comparer le mètre biaisé avec lui-même pour " vérification ", ce qui est absurde.

Le superstitieux, l'adepte du paranormal, le complotiste/conspirationniste, le croyant générique ou de toute espèce, le scopesthésiste, etc... sont bien évidemment victimes de leurs intuitions non vérifiées ou non confrontées rationnement à la réalité, par l'entremise de la Science, i.e. sans y adjoindre des a priori dont ils n'ont en général pas conscience et qui faussent de beaucoup leur interprétation ( C.f.: " L'idéologie, ou l'origine des idées reçues " de R. Boudon - en cours de lecture )

 

Et avoir " l'intuition " que l'intuition est rare, illustre très bien à lui seul les égarements que parfois produit la confiance non maitrisée qu'on peut accorder à notre intuition, si elle n'est pas sévèrement bordée et accompagnée par d'autres facultés psychiques mais aussi par des connaissances vraies - en l'état des connaissances - nombreuses et variées et de nature pluridisciplinaire ( C.f.: E. Morin par exemple avec son Introduction à la pensée complexe ou encore B. Cyrulnik avec Les mangeurs de vent et les laboureurs ), le tout saupoudré d'un esprit critique - ce qui n'a rien à voir avec l'idée de formuler ses propres opinions avec assurance/conviction ou de déblatérer du pipi-d'chat en dénigrant autrui - qui bien souvent se sublime/volatilise trop rapidement si tant est qu'il ait été présent à un moment ou à un autre dans la formulation des affirmations péremptoires...

 

https://www.cerveauetpsycho.fr/sr/raison-et-deraisons/le-crepuscule-de-la-raison-23652.php

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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

Je lis à l’instant ( dans Einstein/Godel de Palle Yourgrau) ceci : Godel introduisit le concept d’intuition mathématique, en affirmant qu’on ne pouvait lui substituer aucune démonstration formelle. 
Il définit l’intuition comme un type de perception. Mais comme je l’écrivais plus haut ce type de perception n’est pas partagé par tous. 

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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

Ce que peuvent rencontrer ceux qui ont ce type de perception c’est l’hostilité sociale de ceux qui en sont dépourvus. Mais, dans le cadre des mathématiques, l’intuitif s’impose par ses résultats. Et Godel bien qu’attaqué de toutes parts s’imposa par ses théorèmes. 
C’est plutôt lorsque l’intuitif s’intéresse à des disciplines autres que les mathématiques ou la physique ( Einstein dans ses promenades à Princeton avec Godel, s’appuyait lui aussi sur l’intuition) qu’il peut rencontrer l’hostilité sociale en raison d’affirmations souvent iconoclastes, qui bousculent la norme et les conventions. En outre dans les domaines de la vie sociale la garantie de la vérité des intuitions n’est plus garantie. 

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Membre, 70ans Posté(e)
Don Juan Membre 3 260 messages
Forumeur vétéran‚ 70ans‚
Posté(e)
Il y a 23 heures, petit 0 a dit :

 Jésus-Christ pouvais parler au berceau, Le cœur recèle un portail  non pas sur un savoir mets sur une compréhension

Moi aussi je parlais au berceau, mais personne ne me comprenais, surtout pas le berceau, sinon, pour Jésus tu sais ça comment ?

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 6 039 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

" Godel introduisit le concept d’intuition mathématique, en affirmant qu’on ne pouvait lui substituer aucune démonstration formelle. "

Pas sûr que ce soit exact chronologiquement/historiquement, il y a eu de célèbres précurseurs:

Mathématicien, philosophe, physicien et ingénieur français, Henri Poincaré (1854-1912) est considéré comme l’un des derniers grands savants universels. Grand vulgarisateur scientifique, il a accordé une place de choix à l’intuition. Elle est pour lui celle qui permet la création et l’invention en mathématiques.

https://histoiredintuition.com/2016/06/09/lintuition-est-le-contrepoison-de-la-logique/

L'intuitionnisme est une philosophie des mathématiques que L.E.J. Brouwer a élaborée au début du XXe siècle. Pour Brouwer les mathématiques sont une libre création de l'esprit humain. L'intuitionnisme a pour conséquence une profonde remise en cause des mathématiques. En particulier l'intuitionnisme n'accepte pas le raisonnement par l'absurde ou le tiers exclu comme des principes universellement valides. La logique intuitionniste, développée par Arend Heyting, élève de Brouwer, formalise les principes logiques sur lesquels s'appuie l'intuitionnisme.

https://dictionnaire.sensagent.leparisien.fr/Intuitionnisme/fr-fr/

 

Je ne pense pas non plus " qu'on ne puisse pas lui substituer une démonstration formelle ", puisque l'intuition précède la démonstration, C.f. Poincaré e.g. supra, comme dit antérieurement c'est une hypothèse qui sera prouvée/démontrée ou non par la suite.

 


" Il définit l’intuition comme un type de perception. Mais comme je l’écrivais plus haut ce type de perception n’est pas partagé par tous. "

Je dirais plus volontiers pressentiment que perception à proprement parler, étant donné qu'il n'y a aucun organe perceptif ou sensoriel en jeu.

Mais cela est bien partagé par tout le monde, simplement c'est la fiabilité ou la pertinence du pressentiment qui pose question/problème selon moi, non son occurrence, elle est certes rarement valide de but en blanc et c'est seulement en ce sens qu'elle est rare comme déjà écrit antérieurement. ( intuition # vagabondage mental # insight, où # signifie peu différent de ) :

 

• Chez l'enfant, ( site d'information Grand public ) :

https://www.plustardjeserai.fr/articles/enfant-ennui-bon

 

• Chez madame et monsieur tout le monde, site euroscience de Grenoble:

Ainsi, plusieurs travaux ont montré que le vagabondage mental favorisait l'accès à la solution d'un problème sollicitant notre créativité : 

  1. En occupant les participants à une activité peu exigeante (qui favorise le vagabondage mental) après leur avoir soumis un problème à résoudre qui demandait de l'imagination ("problèmes créatifs"), la solution leur apparaissait plus facilement qu'à ceux qui devaient procéder au contraire à une activité exigeante, ou qu'à ceux qui n'avaient strictement rien à faire (repos simple) ou enfin ceux qui n'avaient pas de pause entre le problème et la réponse (3). 
  2. La tendance individuelle à vagabonder mentalement était corrélée positivement à la résolution de problèmes créatifs, au contraire de la propension à développer une stratégie analytique (4). 
  3.  Une corrélation positive était également rapportée entre le vagabondage mental et la résolution de problèmes sociaux (5).

https://www.echosciences-grenoble.fr/communautes/atout-cerveau/articles/le-vagabondage-mental-et-la-creativite

 

Journal of creative behavior, revue/review ( non lue ) :

While there are well-known anecdotes and documented insight cases by renowned scientists and inventors, little is known about the experiences of insight in the general population. The present study aimed to determine peoples' self-reported experience of insight in their daily lives. Using an online questionnaire, responses were obtained from 1,114 respondents. Eighty-percent reported having insights. These respondents reported demographic information and answered three open-ended questions on where their insights occur, what insights are and other thoughts on insight. A greater percentage of those who have insights are, female, younger, highly educated, and involved in occupations including, management, sciences, arts and service professions. The qualitative results uncovered eight major themes, reflecting on the places people have insights: At night, work, shower, home, when it is quiet, transport, while exercising, and in nature. Two major themes emerged on what insights are: Something from the subconscious, and a result of (not) thinking. Finally, three major themes emerged from the third question on thoughts they would like to share on insight: The improvement of insight with age, the importance of analyzing the details of the problem, and the unexpectedness of the solution. Results are discussed in the context of the current experimental research on insight.

https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1002/jocb.126

 

• Chez les scientifiques/intellectuels, revue/review ( non lue ) :

How often are creative ideas generated during episodes of mind wandering, and do they differ from those generated while on task? In two studies (N = 98, N = 87), professional writers and physicists reported on their most creative idea of the day, what they were thinking about and doing when it occurred, whether the idea felt like an “aha” moment, and the quality of the idea. Participants reported that one fifth of their most significant ideas of the day were formed during spontaneous task-independent mind wandering—operationalized here as (a) engaging in an activity other than working and (b) thinking about something unrelated to the generated idea. There were no differences between ratings of the creativity or importance of ideas that occurred during mind wandering and those that occurred on task. However, ideas that occurred during mind wandering were more likely to be associated with overcoming an impasse on a problem and to be experienced as “aha” moments, compared with ideas generated while on task.

https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/0956797618820626

 

• Et encore ( non lus )

https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/10400419.2015.1088290

https://europepmc.org/article/med/29630183

https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fpsyg.2019.01118/full

 

" Et Godel bien qu’attaqué de toutes parts s’imposa par ses théorèmes ( et non ses intuitions ! )
C’est plutôt lorsque l’intuitif s’intéresse à des disciplines autres que les mathématiques ou la physique ( Einstein dans ses promenades à Princeton avec Godel, s’appuyait lui aussi sur l’intuition) qu’il peut rencontrer l’hostilité sociale en raison d’affirmations souvent iconoclastes, qui bousculent la norme et les conventions "

Il faut dire que K. Gödel n'était pas complètement sain d'esprit non plus, il est bien connu qu'il était névrotique, et que bien qu'étant un redoutable logicien en mathématique, il avait aussi des lubies - ou intuitions - infantiles ou illogiques dans sa vie ordinaire, biographie ( lue ) :

Les génies N°20

https://www.pourlascience.fr/sd/histoire-sciences/les-genies-n020-558.php

 

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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

La manifestation de l’intuition est surtout perceptible en Géométrie. L’intuitif est souvent quelqu’un qui « voit », c’est le visionnaire. Ce lien entre intuition et vision, ou encore entre intuition et géométrie me paraît manifeste. Il semble alors que l’intuition repose alors sur une perception de « formes ». 
Il y a par exemple ceux qui vont percevoir par le traitement de formes ce fait que la somme de nombres hexagonaux, en partant de 1, est toujours un cube. Peu importe de savoir ce que sont les nombres hexagonaux mais nous devons savoir que nous pouvons figurer par un cube leur somme. Et, par construction figurée, nous voyons qu’à chaque fois que nous ajoutons un nombre hexagonal à la somme des nombres qui le précèdent nous obtenons un cube. Par le simple traitement de formes nous voyons que la somme des nombres hexagonaux donne toujours un cube parce que ces sommes, quand elles sont figurées, forment un cube. Mais alors que nous avons l’intuition que cette somme sera toujours un cube, grâce à la « vision » nous avons beaucoup plus de difficulté à démontrer, par un raisonnement non figuré ( l’analyse) que cette somme donne toujours un nombre qui soit le cube d’un autre nombre.

En Géométrie il y a  rapidité de compréhension et de découvertes de vérités mathématiques. Cet accès à des connaissances vraies ne repose pas sur un raisonnement mais sur un certain traitement visuel de formes.  

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 6 039 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Je ne sais pas dans quelle mesure ou proportion ce fil de discussions est suivi par d'autres forumeurs, néanmoins pour ma part, je ne suis pas encore suffisamment satisfait des réponses que j'ai apportées, je ne peux dès lors pas " clôturer ce dossier " comme j'ai pu le faire lors d'un dialogue récent avec un complotiste puisque j'avais dit tout ce que je pouvais en dire, tel n'est pas - encore - le cas ici, à défaut d'avoir des lecteurs - attentifs - je vais donc tout du moins me soulager la conscience présentement.

 

Si je n'ai pas trop compris pourquoi une intervenante a circonscrit le sujet du Topic à celui réducteur/réduit de l'intuitionnisme mathématique, je vais essayer malgré tout de compléter ce que je peux en dire mais aussi apporter une nouvelle vision sur la problématique du sujet d'un point de vue plus englobant.

 

Concernant donc l'intuition mathématique en elle-même, il faut quand même avoir à l'esprit que son émergence date d'une époque où parallèlement les sciences cognitives étaient inexistantes, on pouvait donc en tant que pionniers dire un peu ce qui nous chantait, que ce soit Brouwer, Poincaré, Hadamard, ou Gödel voire Einstein, bien que ce dernier de mémoire d'homme n'ait pas tant insisté sur l'intuition en elle-même, mais bien plutôt de ce que je m'en souviens sur les fameuses - même si il n'en est pas l'inventeur/investigateur premier - expériences de pensée, qui de ses dires étaient d'abord en " image ". Je peux comprendre l'effet de dévoilement - qui est un biais - que peut produire la découverte d'un tel phénomène ( l'intuition-magique ) au détour d'une lecture, mais l'émotion produite n'a rien à voir avec la profondeur du concept lui-même.

Il semblerait donc que aussi bien les adeptes inconditionnels - en étant bernés - que les pourvoyeurs - en se bernant eux-mêmes - du concept d'intuition, y compris au sens restreint dans le domaine mathématique, n'aient pas vu quelque chose de pourtant essentiel, qu'il y a une certaine méprise ou du moins un manque de recul épistémique sur ce concept là - excusable pour les découvreurs étant donné que la psychologie cognitive était inconnue en ces temps-là. En effet, tout comme dans des vidéos Youtube où l'on peut voir des choses extraordinaires produites par des gens ordinaires, en l'occurrence lors de jonglages, de tirs avec un ballon, de dribles ou d'exploits singuliers avec un skateboard ou une planche quelconque, c'est que l'on n'y voit pour ces exceptions que les réussites(!), on occultant sciemment tous les échecs non diffusés, qui peuvent quant à eux se mesurer en centaine ou même en millier d'essais avec réussite d'un seul - retenu, c'est ce que les psychologues appellent le biais du survivant ou encore connu aussi sous la terminologie de problème de Diagoras. Et bien il en va strictement de même avec l'intuition, des mathématiciens entre autres, il n'y est relaté que les fois où l'intuition a réussi et rarement ou jamais toutes les fois où elle a pourtant échoué !

Je pourrais aussi attiré l'attention sur le fait qu'une intuition mathématique non transfigurée se retrouve dans l'idée de conjecture, elle se montre ici telle qu'elle est, une hypothèse vraisemblable et probable !

 

                                                      **************************************

 

À présent que je pense avoir clarifié un point qui était malheureusement resté dans l'ombre, ou dans l'angle aveugle de la cécité cognitive, je peux donner l'autre versant de mon propos, à savoir que l'on peut aborder ce Topic sous la pesrpective des intelligences fluide et cristallisée, en effet, la première ressemble étrangement dans sa manifestation à ce que l'on appelle communément l'intuition - sans distinction ou restriction/réduction - et l'autre la seconde, une analogie assez frappante avec la raison ou le raisonnement conscient. Tout un chacun possède les deux bien évidemment, l'intelligence fluide est considérée comme innée donc n'évoluant quasiment pas au cours de la vie, ce que tente justement de mesurer le célèbre QI, et la seconde est son opposé, car elle est pour sa part acquise et s'appuie essentiellement sur les connaissances enseignées/apprises ainsi que l'expérience, elle peut dès lors grandir tant que l'on fait des efforts pour apprendre, mais surtout comprendre les " phénomènes ", qui eux-mêmes sont explicables par des sous-phénomènes, et ainsi de suite... Ainsi face à une situation, soit elle sera identifiée et reconnue comme déjà rencontrée ou analogue à une autre connue, et dans ce cas traitée par l'intelligence cristallisée, soit apparemment complètement ou en partie nouvelle et en ce cas, il faudra en faire appel à l'intelligence fluide ou alors faire en sorte de pouvoir appeler l'intelligence cristallisée à la rescousse par le truchement par exemple de recherches complémentaires, en expérimentant ou en demandant conseils/informations auprès d'autres individus auxquels on porte un tant soit peu crédit. Ce qui ne signifie pas que les traitements seront les bons, mais que la personne pourra ne pas rester béate devant la situation, elle pourra en pratique agir, pour le meilleur comme pour le pire, étant donné qu'il y a rarement prise de recul au moment du passage à l'acte ou même avant, pas de méta-cognition en jeu, bien trop content du versant uniquement fonctionnel tout juste trouvé ou adapté à la problématique stressante. Il y a bien sûr aussi ce que A. Maslow a mis en évidence, c'est que " celui qui ne possède qu'un marteau, verra toute difficulté sous forme de clou ", une heuristique redoutable, ce qui à n'en pas douter fait frémir ou froid dans le dos quand on arrive à prendre conscience de la portée de ces implications ou conséquences, pourtant c'est ainsi pour le grand malheur de la Vie que le plus-grand-nombre fonctionne... spécialiste, profane ou tout-venant.

 

 

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If you don't want, you Kant...,
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@satinvelours ( bonjour )

L'autrice: https://www.fse.ulaval.ca/cv/Helena.Boublil-Ekimova/

 

[...]

Le raisonnement est l’un des éléments fondamentaux dans la construction de

concepts géométriques et son emploi est un indicateur de la progression concep-

tuelle de l’élève (van Hiele, 1959/1984, p. 246). En ce sens, la géométrie constitue

un lieu privilégié, car elle « entraîne les élèves au raisonnement mathématique,

c’est-à-dire à un mélange de raisonnement déductif et d’imagination inductive,

activé par une manipulation familière des images » et « prépare les élèves à abor-

der d’autres théories mathématiques » (Brousseau, 2000, p. 1).

[...]

Dès l’école primaire, on doit offrir aux élèves des occasions de construire leur pen-

sée géométrique, et si les élèves n'atteignent pas le niveau suffisant pour employer

le raisonnement, écrit Van Hiele (1986) c’est, en partie, parce qu'on ne leur offre

pas de problèmes géométriques appropriés. Cette « période prolongée d'inactivité

géométrique » (Wirszup, 1976, p. 85) dans les premières années d’apprentissage

rendrait les élèves « geometrically deprived » (Fuys, Geddes et Tischler, 1988).

Laborde (1994, p. 386) affirme que la sélection des éléments pertinents d’un dessin

pour les interpréter géométriquement et les rattacher à des concepts géométriques

ne sont pas des compétences spontanées chez les élèves, mais le résultat d’un ap-

prentissage.

Les enseignants devraient orienter leur travail tout d’abord vers le niveau où « des

figures géométriques deviennent les porteurs de propriétés » (Wirszup, 1976,

p. 88) pour ensuite, viser la compréhension des relations entre les propriétés de la

figure et entre les figures.

[...]

La résolution de problèmes se situe parmi les activités les plus complexes et exige

beaucoup d'autonomie, d'initiative intellectuelle et de compréhension de la part du

sujet. L’analyse de recherches portant sur les difficultés des élèves dans la résolu-

tion de problèmes géométriques qui emploient le dessin (Yakimanskaya, 1958 ;

Zykova, 1955 ; Zhuravlev, 1950), démontre que la démarche de recherche de la

solution dépend du niveau de visualisation et de conceptualisation. Il s’agit de la

reconnaissance et de l’identification des éléments (indiqués ou supposés) nécessai-

res à la résolution d’un problème géométrique, de la capacité de tirer des informa-

tions supplémentaires de l’observation visuelle (visualiser les éléments non-tracés

et les procédures permettant la résolution d’un problème) et de déterminer les

conséquences logiques de certaines données.

[...]

Rubinshtein (1958) explique que les figures (ou les éléments nécessaires pour ré-

soudre un problème) ne heurtent pas l’œil quand on « regarde » simplement le des-

sin et que le processus de perception d’un dessin n'est pas un acte instantané qui

aurait pour résultat une découverte immédiate de la complexité entière d'un objet

géométrique. La diversité des éléments du dessin apparaît seulement par l'activité

mentale analytique-synthétique active du sujet, qui définit les divers critères de

l'analyse. Ce processus d’analyse permet à l’élève d’évoquer certains éléments de

la figure, les relations entre les éléments, de relier cette figure à une figure ou à la

démarche connue, de représenter ces éléments sur le dessin ou de les employer afin

de répondre à la question ou résoudre un problème.

Dans une revue de l’Institut de la psychologie de l’Académie des sciences pédago-

giques de RSFSR3 (1958), les recherches sur les difficultés des élèves dans l’étude

des preuves géométriques expliquent les erreurs commises par un processus d'abs-

traction ou par une « vision mathématique » insuffisamment développés (Zhura-

vlev, 1950 ; Zykova, 1955 ; Yakimanskay, 1959) et notent que les élèves ont des

difficultés à coordonner mentalement le dessin avec la condition du problème

contenue dans la consigne (Vladimirskii, 1949, Landa, 1955, Kabanova-Meller,

1959).

[...]

De façon implicite ou explicite, ces études font ressortir le fait que les connaissan-

ces mathématiques des enseignants influent considérablement sur l’enseignement

de cette discipline. Cela s’observe dans le choix du contenu, dans les évaluations

des apprentissages et surtout dans la manière d’enseigner. Quant aux raisons prin-

cipales des lacunes mathématiques des enseignants, nous pensons que le nombre de

cours suivis, le contenu étudié et surtout la façon dont ce contenu a été enseigné et

appris jouent un rôle décisif.

https://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:7XfR31XEM9QJ:https://mathinfo.unistra.fr/websites/math-info/irem/Publications/Annales_didactique/vol_15/adsc15-2010_004.pdf&cd=11&hl=fr&ct=clnk&gl=fr&client=firefox-b-d

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 6 039 messages
If you don't want, you Kant...,
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Je pense que ce sera ma dernière intervention sur ce Topic, d'une part l'auteur lui-même de celui-ci a déserté le poste, et d'autre part je ne suis pas particulièrement porté sur le monologue, en général stérile et d'autant plus sur un " forum de discussions ", on frise ainsi le non-sens, si j'insiste malgré tout c'est surtout dans l'idée que si d'aventure un lecteur plus ou moins courageux entreprenait de lire l'entièreté des 4 pages jusqu'ici de ce sujet, auquel j'ai donc participé, qu'il puisse au besoin faire le tri entre le bon grain et l'ivraie, par les différents éléments et autres références que j'ai produits, fournis ou indiqués, et de ne donc pas se laisser prendre dans les filets de la rhétorique, aussi séduisante soit-elle, car une analyse minutieuse permet de déjouer ce piège attractif en première instance...

Si il est particulièrement fascinant - et cela demanderait de le traiter ailleurs longuement - de voir qu'il y a des personnes capables d'avoir une marotte sur une idée particulière et ce, quelles que soient les réfutations apportées ou les sévères limitations sur sa validité, ces gens persistent contre vents et marées, c'est remarquable d'être obnubilé et enfermé à ce point et ne pas être capable de reprendre ses esprits, de ne pas faire preuve de méta-cognition - ni d'écouter peut-être ou ni de faire l'effort de se renseigner convenablement suite à la dissonance normalement produite, comme ce fût le cas de ce complotiste ayant bâtit toute sa théorie sur une unique donnée, qui de plus s'est révélée fausse par un communiqué de presse de l'institut en question, et de surcroit explicable par le jeu des " probabilités ", cela ne l'a pourtant aucunement découragé de persister dans sa croyance, il en va de même avec une intervenante entêtée/bornée qui se focalise à l'extrême sur une idée tirée d'un seul et unique ouvrage, et qui a pour seule " preuve " démonstrative un pseudo-argument d'autorité rapporté, Kurt Gödel, mais hormis quelques spéculations philosophiques il n'y a absolument rien de probant/crédible pour étayer ses dires, c'est même tout le contraire il y a plutôt des " evidences " ( terme anglais ) que tels ne sont pas aussi vrais/justes/exacts ceux avancés, il y a manifestement une persistance monomaniaque d'une rare intensité et extensivité. Il est bien connu que certains " n'ont pas la lumière à tous les étages ", et bien il faut croire que d'autres à l'inverse en ont beaucoup trop, et passent pour des illuminés, si en l'occurrence les propos tenus sur les soit-disant écrits/dires de K. Gödel sont justes et avérés.

 

 

Que dire de plus, cette fois-ci de constructif, entre autres que si une certaine personne sévissant ici avait eu vent de l'ouvrage de Lev Vygotski " Pensée et langage ", elle saurait que l'appropriation d'un nouveau savoir ne se fait pas n'importe comment, qu'il faut que la distance entre les acquis et la nouvelle potentielle connaissance/découverte à venir soit assez courte, ce qu'il nomme la zone proximale de développement, c'est-à-dire que si ce que l'on cherche à appréhender se trouve a contrario dans la zone distale de développement, la personne ne pourra tout simplement pas faire de saut qualitatif dans sa compréhension ou sa trouvaille latente, dit autrement concernant l'intuition, cette dernière ne pourra advenir ou se manifester que dans cette zone proximale, et certainement en aucun cas en dehors, ce qui présuppose donc un certain bagage en préambule et une - hauteur d' - étape à franchir compatible avec justement les acquis antérieurs.

 

 

Maintenant reste la question subsidiaire et non des moindres, de savoir qu'est-ce qui participe au juste à l'accroissement du savoir - pour celles et ceux qui y participent - pour ma part il me parait assez clair que l'intuition tout comme la sérendipité bien que participant parfois à ce cet objectif, sont d'un impact marginal, car le gros de la cavalerie si j'ose dire est représenté en réalité par l'usage de l'analogie ! Sur ce point j'invite mon hypothétique lecteur à lire le livre écrit à deux mains par Douglas Hofstadter et Emmanuel Sander: Analogie, cœur de la pensée, pour y découvrir son omniprésence, et que dès lors quantitativement et relativement les 2 autres moyens d'accès - dixit l'intuition et la sérendipité - à une nouvelle connaissance sont anecdotiques comparativement à l'usage massif de l'analogie, à commencer par les Sciences elles-mêmes, mais aussi pour tout-un-chacun dans son propre développement savant - hormis bien sûr, le " par-cœur " ou la simple mémorisation/réplication de savoirs produits par d'autres.

 

D-U

 

 

 

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satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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Il y a chez Godel une approche de l’intuition assez complexe. Dans son théorème d’incomplétude il démontre que, dans un système formalisé donné, celui de l’arithmétique, il existe des propositions vraies qui restent indémontrables ( impossible de démontrer qu’elles sont vraies ou fausses dans le cadre du système formalisé). Certes il est alors possible d’élargir le système en y ajoutant des axiomes qui permettront de démontrer ladite proposition mais il y aura alors une nouvelle proposition vraie indémontrable, etc. C’est donc l’intuition qui décide de la véracité ou pas de la proposition. 
Mais quand il traite du temps intuitif ( par opposition au temps des physiciens et des mathématiciens) il estime alors que ce temps intuitif est une illusion. Dans ce cas là il pense que l’intuition s’égare dans une non vérité. 
Il semble que pour Godel l’intuition liée à un ressenti puisse donner une conclusion fausse. Alors que l’intuition liée aux limites de la logique est vraie et vient compléter ou chapeauter la logique.

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Invité Quasi-Modo
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Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
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Je trouve chez Kahneman un rejet de l'intuition ou plutôt, la volonté de l'expliciter avec les catégories du rationnel, c'est-à-dire d'en faire finalement la servante de la raison.

L'affaire est bien plus compliquée chez les véritables intuitifs, et elle est certainement en partie inexplicable, incommunicable.

C'est ce qui donne un caractère unique et incommunicable à la révélation des mystiques.

Toutes ces explications tendent à faire de l'intuition le second rôle de la raison. Elle a toujours le premier rôle au contraire chez les authentiques scientifiques.

Et encore plus chez les artistes ou littéraires.

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satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)
Il y a 23 heures, Quasi-Modo a dit :

Je trouve chez Kahneman un rejet de l'intuition ou plutôt, la volonté de l'expliciter avec les catégories du rationnel, c'est-à-dire d'en faire finalement la servante de la raison.

L'affaire est bien plus compliquée chez les véritables intuitifs, et elle est certainement en partie inexplicable, incommunicable.

C'est ce qui donne un caractère unique et incommunicable à la révélation des mystiques.

Toutes ces explications tendent à faire de l'intuition le second rôle de la raison. Elle a toujours le premier rôle au contraire chez les authentiques scientifiques.

Et encore plus chez les artistes ou littéraires.

Il y a tout simplement chez ceux qui tendent à nier l’intuition comme étant une faculté en soi une jalousie vis à vis des intuitifs. Une sorte de rage. Quand j’étais enfant, puis plus tard étudiant, certains prof de maths me soupçonnaient de cacher  des antisèches, quand je trouvais soudain une solution à un problème complexe de maths. Bien sûr il existait aussi des profs qui me comprenaient. Mais celui qui n’a pas développé cette faculté ne peut tolérer qu’existe cette faculté. Surtout si c’est un « mâle » usuel,  qui veut asseoir son pouvoir. L’intuition de l’enfant lui apparaît comme défiant son pouvoir.

Pour en revenir à l’intuition il me semble qu’elle est liée à l’imagination et à la faculté, dans l’imagination, de faire des associations inusuelles, inédites. 

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