Pollution lumineuse: gare à l’excès de smartphone et de LED pour nos rétines.

Pollution lumineuse: gare à l’excès de smartphone et de LED pour nos rétines.

ANALYSE - Dans un rapport le chrono biologiste Dr Yvan Touitou et l’ophtalmologiste Jean-Louis Dufier, ont montré que, par de mauvais usages, la bienfaisante lumière peut devenir une redoutable pollueuse.

La fin du XIXe siècle voit naître l’ampoule électrique, véritable révolution de l’éclairage. Depuis lors, la recherche de sources lumineuses de plus en plus puissantes a visé à accroître les performances énergétiques, à améliorer la qualité de la lumière émise et à étendre les possibilités d’utilisation de cet éclairage artificiel.

Dans un récent rapport présenté à l’Académie nationale de médecine, nous avons montré que, par de mauvais usages, la bienfaisante lumière peut devenir une redoutable pollueuse. En effet, l’exposition à de nouvelles sources lumineuses très performantes s’avère toxique pour notre rétine. Grâce aux photorécepteurs qui la tapissent, cette fine membrane est capable de transformer un signal lumineux en un message nerveux que le cerveau interprétera en image. Or, la lumière est une radiation électromagnétique : elle véhicule une énergie qui peut endommager ces récepteurs en interagissant avec les tissus oculaires.

Elle est, de plus, particulièrement délétère la nuit, car elle inhibe la régénération physiologique des photopigments rétiniens et entraîne une désynchronisation de l’horloge interne avec perturbations du sommeil, troubles de l’humeur, troubles cognitifs. Sur le long terme, phototoxicité et désynchronisation sont préjudiciables à la santé et le nombre très important de personnes concernées en fait une question de santé publique.

La phototoxicité pour la rétine des nouvelles sources lumineuses artificielles, comme les diodes électroluminescentes (LED), réside dans les remarquables performances énergétiques qui rendent ces dernières mille fois plus lumineuses que les lampes à incandescence. Qui n’a jamais été incommodé en conduite de nuit par ces nouveaux phares ?

Régénération nocturne

Mais surtout, ces LED d’usage ubiquitaire (tous types d’écrans, éclairage domestique, urbain…) comportent une forte émission de lumière bleue dans la bande du spectre visible, proche du rayonnement ultraviolet, dont on connaît l’effet délétère sur la rétine et, en particulier, la rétine maculaire (la partie centrale de la rétine qui assure la vision fine et précise et permet notamment la lecture).

L’usage inapproprié des LED la nuit empêche aussi la régénération nocturne des pigments visuels. Ces opsines et rhodopsines sont consommées le jour par les photorécepteurs pour initier le phénomène de la vision, mais sont reconstituées la nuit grâce à l’obscurité totale. Une exposition nocturne à la lumière entrave cette régénération essentielle.

Pour cette raison, la phototoxicité constitue un facteur majeur dans les maladies dégénératives de la rétine avec, en plus, l’impact de l’âge et de l’hérédité la plus fréquente d’entre elles, la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).

La photoprotection par des verres de teinte jaune orangé et par des filtres anti-UV et anti? Lumière bleue s’avère donc cruciale. D’autant plus que, d’évidence, les deux autres facteurs majeurs que sont l’âge et l’hérédité sont inaccessibles à une action préventive ou curative. Cette photoprotection est aussi recommandée aux enfants, dont les cristallins sont particulièrement translucides, et aux personnes opérées de la cataracte dont les implants n’ont pas le pouvoir de filtration des cristallins d’origine.

Source.

Bizarre cette gare. On y voyage sans se déplacer.

Tout à fait d'accord, la lumière bleue fait mal aux yeux.

Bien avant qu'on en parle, au début de la grande mode des LEDs bleues sur tous les appareils (cafetières, claviers, chargeurs, autoradios, etc.) j'ai commencé à les masquer avec du ruban adhésif PVC orange afin de soulager mes yeux, surtout dans l'obscurité. Depuis, j'ai pris l'habitude de tenir compte de ce critère éliminatoire dans le choix de mes équipements.

Bien entendu, mon PC et mon téléphone passent en mode nocturne tirant, sur le rouge, dès la tombée de la nuit ; fonctionnalité qui est désormais intégrée dans les systèmes d'exploitations.

Enfin, grâce à mon éclairage connecté, je peux facilement baisser la température et l'intensité de l'éclairage quelques heures avant d'aller me coucher ; je termine généralement avec une lumière rouge à 2 % de luminosité. Hélas, mon mauvais choix de matériel ne me permet pas d'automatiser la procédure ; à chaque fois, je dois  demander à Gogole de changer les valeurs.

L'humain esclave des machines.